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[FIC] Les Racines de l\'Espoir
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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [26/09/2016] à 18:46

Après il faut se demander si le fait que Jessica garde des souvenirs de Reisuke serait quelque chose de bien pour elle ou pas :3


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [26/09/2016] à 21:39

Chapitre 10 : Pour la mémoire de Jessica

Je repris connaissance, sous le regard dubitatif de Jessica. Ce que disaient Toratura et Ananta me laissait perplexe…Allait-on vraiment nous séparer en laissant Jessica dépossédée de sa mémoire à mon sujet? Je ne savais pas si tout ce qu'ils disaient était vrai…Mais après tout, avais-je vraiment besoin de douter de leur parole ?

Je décidai de faire confiance à Toratura et Ananta, et accepter le fait que lorsque je quitterai ce monde, elle ne se rappellerait pas de moi. Malgré tout, je voulais l'aider à se construire des bons souvenirs, même si elle ne les associerait jamais à moi. Elle méritait de pouvoir se remémorer des bons moments plutôt que ce passé qui était le sien.

Jessica me regardait d'un air dubitatif, elle me savait partagé entre sa bonne volonté et le spectre de l'amour d'Erika. Pourtant, je n'étais pas partagé, puisque j'avais promis à Jessica de faire confiance à son expérience et à son instinct. Elle avait vécu beaucoup plus que moi, et je ressentais comme une offense le fait de prendre le dessus sur elle pour le coup. La jeune fille s'arrêta quelques secondes avant de reprendre là où elle s'était arrêtée lorsqu'elle fut interrompue par Erika.


-Jessica- Ecoute moi bien, Reisuke. Notre objectif est donc de sauver Athéna de la peine imposée par le juge Voltanis. Il serait plus rapide de le faire immédiatement ,de rentrer et de tout casser, mais nous avons d'autres plans en tête.

-Reisuke- D'autres plans ? Comment ça ?

-Jessica- Réfléchis tête de gland ! Si jamais nous échouons, Athéna sera exécutée, et la suite de tes plans ne pourra pas fonctionner puisque Hiroki doit aussi être ramené avec toi. En plus si nous échouons, je risque d'y laisser la peau, donc on ne peut tout simplement pas foncer dans le tas comme des tarés, d'accord ?

-Reisuke- Oui. Je pense voir où tu veux en venir. Nous allons devoir trouver la date d'exécution d'Athéna en premier lieu.

-Jessica- Précisément. J'ai repéré le donjon et la place publique en arrivant, notre boulot pour libérer Athéna, ça sera de le faire pendant qu'ils la transfèrent de son donjon jusqu'à la place publique pour la tuer.

-Reisuke- Ok. Il faut donc se renseigner dans un premier temps sur la date et l'heure de l'exécution, et de l'autre côté savoir quelles sont les mesures prises, ainsi que les effectifs atypiques mobilisés pour ce genre d'évènement.

-Jessica- Précisément. T'en as quand même dans la tête, Reisuke ~ Relisons donc l'article…

…..

Ok, l'exécution est dans deux jours. La technique pour donner la mort utilisée dans le monde des esprits est la mort par pendaison. Nous allons donc devoir empêcher ça. Ananta et Toratura devront surement se joindre à notre bataille, tu es prêt Reisuke ?

-Reisuke- Plus que prêt, prêt à tout.

-Jessica- Bien, profitons d'aujourd'hui et de demain pour nous préparer à notre assaut. Nous allons nous entraîner physiquement et mentalement.

-Reisuke- Jessica, je voudrais te demander quelque chose à la place.

-Jessica- Qu'est-ce que t'as encore ? ? Reisuke ?

-Reisuke- Nous ne nous entraînerons pas pendant ce temps.

-Jessica- Huh !? Tu te fous de ma gueule!? T'as deux jours pour t'entrainer et tu vas te la couler douce !? T'es déterminé à sauver tout le monde ou p –

-Reisuke- Ta gueule. J'aimerais te montrer ma manière de préparer un conflit, je te promets que ça en vaudra la peine. Tu me fais confiance ?


https://www.youtube.com/watch?v=owOV-TZI9ck


Je tendis la main à la jeune fille en souriant. J'avais pris la décision de faire en sorte que l'esprit de Jessica soit marqué par d'autres choses que des tristes souvenirs, et c'était l'occasion parfaite de le faire. Elle restait face à moi, déconcertée par cette soudaine proposition. Pourtant la surprise semblait l'exciter un petit peu, puisque je discernais une pointe de curiosité sur son visage. La jeune fille s'arrêta quelques secondes, comme si elle devait réfléchir sur la moralité de son acte, puis se tourna de nouveau vers moi, elle me renvoya le sourire et acquiesça.


Je pris la main de la fille et me ruai dans les rues de ce royaume. J'y avais repéré une auberge, et il se faisait tard, je l'avoue que dormir dans des draps propres et une pièce chaude était important. Je me dirigeai donc dans les rues, les dévalant une à une afin d'atterrir dans le centre ville. Lorsque j'arrivai avec la jeune fille qui me suivait malgré elle dans le centre ville, je fus pris d'une surprise assez forte. Le quartier était assez animé, des monstres de duel dansaient sur la place, les duo gellen s'occupaient de la mise en place de la fête tandis que les divas de la musique accompagnées des guerriers symphoniques s'occupaient de l'orchestre. C'était un vrai bal qui se tenait devant nous , et je ne savais même pas qu'un tel événement était prévu ce soir. L'occasion de se faire des souvenirs que nous n’oublierions jamais était parfaite. Je me devais d'y emmener ma partenaire du jour.


La musique chatouilla mes oreilles, si bien que mon pied tapait sur le sol en rythme malgré moi, un mélange de rock moderne et traditionnel sur une voix de diva, c'était le fruit de l'alliance des deux archétypes de musique présents dans le royaume du sanctuaire céleste. Je pris avec plus de fermeté la main de la jeune fille que j'avais déjà au bras, avant de l'emmener au milieu de la place où était organisé ce bal. Au milieu de tous ces monstres, il n'y avait que nous, il n'y avait qu'elle. Elle me regardait avec surprise, comme si tout cela était inattendu de moi, mais pour elle, c'était ma manière de préparer un combat. Je voulais que l'on se détende pour que toute cette aventure ne soit pas marquée que par des coups de sang et de batailles. Se détendre était la priorité, et même si je ne lui avais rien dit sur notre situation, elle comprit que ce n'était pas qu'un caprice de gosse , certainement grâce à cette faculté de clairvoyance qu'elle possédait. Je voulais avant tout écarter tout le stress pour elle et moi.


Lorsque je mis ma main sur sa taille, elle n'opposa aucune résistance. Lorsque je commençai à bouger elle me suivit sans protester, elle mit timidement sa main sur ma taille à son tour. Elle n'était pas bonne danseuse, mais j'arrivai à l'entraîner dans mon pas. Cela me rappelait un peu les dimanches après-midi durant lesquels je dansais avec Tante Marie et Erika. Nous dansâmes ensemble la blonde et moi. La musique n'était pas propice à la manière dont nous dansions, mais on s'en fichait, nous n'étions que deux, moi et elle , portés par les divas de la musique. La voix d'Aria la diva de la musique résonnait dans nos cœurs et dans nos oreilles, tandis que la musique du guerrier symphonique faisait vibrer nos pas. Ils reprenaient à leur manière des dizaines de morceaux que nous connaissions, ils aimaient apparemment la culture musicale des hommes et essayaient de l'importer ici à leur manière, c'était sympathique.

Avant que je ne m'en rende compte, une heure passa. Le soleil s'éclipsa pour ne laisser qu'une magnifique nuit étoilée s'installer dans le royaume. Nous étions hauts dans les nuages, si bien que les étoiles du monde des duels semblaient tomber, ils semblaient à porter de main même. Jessica était toujours dans mes bras à danser, et je l'avoue que ses grands yeux verts dans lesquels se reflétaient les étoiles me firent frémir. Ses cheveux blonds éclairés par la lune éclaircissaient son visage comme jamais, son sourire était le plus magnifique que j'avais pu voir…

Je me sentis alors responsable de ce sourire magnifique qu'était le sien. Je devais faire en sorte qu'il puisse continuer à illuminer le cœur des autres pour longtemps. Elle s'était attâchée à moi, je n'avais pas le droit de la décevoir et de ternir son visage….


Pendant quelques dizaines de minutes, alors que moi et la jeune fille enchaînions les danses, non pas sans maladresses, mais certainement pas sans tendresse. Je réalisai que je ne pensais même plus à Erika et aux problèmes qui l'accompagnaient. Je ne pensais plus non plus à mon objectif. L'espace d'un instant, je m'étais libéré de ce fardeau qu'était ma culpabilité. Au final, je pense que ces danses m'avaient bien plus détendu qu'elles n'avaient décontractait la jeune fille, cela m'amusait intérieurement.

Nous dansâmes une demi heure de plus, moi et la jeune fille, avant de nous reposer sur un des bancs de la place. Nous nous procurâmes de quoi manger et boire, avant de nous retrouver l'un et l'autre, couverts de sueur, l'un face à l'autre, sur un banc illuminé par les lumières de la fête et des étoiles. Jessica prit ses aises sur le banc, tandis que je ne pouvais pas bouger d'avantage. Elle prit la parole d'un air calme et détendu.


-Jessica- Reisuke, si je m'attendais à ça vraiment. Tu n'es pas mauvais danseur, toi qui a l'air d'un gros flanc ~

-Reisuke- Je t'avoue que je ne m'y attendais pas non plus, hahahaha… Je suis content d'avoir pu participer à cette fête.

-Jessica- Moi aussi…Je passe une très bonne soirée. Je n'en ai pas passé une aussi belle depuis longtemps…Reisuke…Si je le pourvis, je ne voudrais pas que tu rentres à ton époque, je voudrais que tu puisses rester avec moi pour toujours…C'est égoïste, mais…Je veux encore te posséder pour moi seule.

-Reisuke- Jessica…

-Jessica- ….Je sais que notre parcours ensemble ne pourra pas durer, t'affirmer mes sentiments était vraiment égoïste, parce que je détruis une relation que tu as avec Erika alors que la notre ne pourra pas durer… je ne veux pas te faire souff-


Avant que la jeune fille troublée ne put finir, je m'approchai d'elle et l'embrassai à mon tour. Elle ne résista pas malgré la surprise. Elle m'étreignit comme la première fois, excepté que cette fois je lui rendais l'étreinte pleinement. Je n'étais pas amoureux de Jessica, mais je possédais en moi un profond sentiment d'affection qui me poussait à aller jusqu'au bout pour qu'elle garde un bagage. Tout allait être remis à zéro à la fin de notre aventure, je pouvais me permettre d'aller loin sans lui laisser de traces, si ce n'est du bonheur. Je le ressentais, notre baiser n'était pas le même que le précédent, j'y mettais vraiment du mien, et j'avais l'impression qu'elle le ressentait aussi, ce qui me faisait apprécier l'instant. Ce fut après quelques minutes seulement que notre étreinte finit, je pris la parole en détournant les yeux, je ne pouvais pas affronter son regard.


-Reisuke- C'est trop tard, Jessica. Tu as déjà mis les choses au clair dans mon cœur, je suis amoureux, Jessica. Et si tu as peur de ce que l'avenir nous réserve, vivons complètement l'instant de ce soir, pour que nous n'oublions jamais ce que nous avons fait ensemble. D'accord ?

-Jessica- Reisuke…T'es vraiment un abruti profond en fait.

-Reisuke- Joue pas ta tsundere. ~ Je reviens, Jessica.


Je laissai la jeune fille troublée sur le banc afin de me diriger vers un des marchands ambulants qui sillonnaient la grande place. Ils vendaient de tout, de la restauration rapide aux pâtisseries en passant par des souvenirs. La culture humaine les avait décidément bien marqués, puisqu'ils prenaient également la monnaie humaine pour les achats. Il était marqué qu'avec cette monnaie ils seraient capables d'amener d'avantage de culture dans leur monde, comme une association l'aurait fait à notre époque. C'était amusant. Au final je pris un souvenir du royaume, un bijou, un collier fin qui ne devait pas valoir grand chose ici, mais qui était visiblement fait pour aller sur Jessica. J'achetai également autre chose que je me gardai de révéler à Jessica pour le moment.


Je revins finalement vers la jeune fille qui m'attendait toujours sur le banc, perdue dans ses pensées. Je me positionnai derrière le banc, sans qu'elle ne me remarqua, et attachai de derrière elle le collier à son cou. Elle fut surprise et se retourna, tandis que de mon côté je lui lançai un sourire.


-Reisuke- C'est ta soirée, Jessi-Chan.

-Jessica- J'ai failli t'en coller une espèce de connard ! Et puis c'est quoi ce nom, Jessi-chan !?

-Reisuke- Cela te pose un problème ?

-Jessica- Bien sûr que ça m'en pose un ! J'ai une tête à avoir un nom en chan ? Ferme ta gueule si c'est pour dire de la merde !

-Reisuke- Rhalalala…..Enfin…Je dois t'emmener quelque part , un dernier endroit à faire ensemble, tu me suis ?


La jeune fille acquiesça après quelques instants de sceptiscisme. Elle prit la main que je lui tendais et me laissa l'entraîner dans ma course folle vers la sortie de la ville. Quand nous étions sur le dos d'Akulia j'avais repéré cet endroit et pour être honnête, il valait bien la peine de parcourir dix minutes de course effrénée . Nous arrivâmes d'ailleurs sur cette colline dix minutes après avoir quitté le bal. Nous grimpâmes sans difficulté la colline jusqu'à arriver à son sommet sur lequel se dressait un arbre magnifique. C'était un saule pleureur dont les feuilles étaient agrémentées du pigment des étoiles. Il était magnifique. Je fis signe à la jeune fille de s'y installer, ce qu'elle fit. Assise au pied de l'arbre, elle attendait de voir ce que je lui réservais. Je m'assis à côté d'elle et sortis ce que je lui avais caché, deux brownies que j'avais acheté à la pâtisserie ambulante du bal.

Jessica crut à la moquerie la première fois, mais elle vit à mon air que j'étais sérieux. Déterminé à vouloir faire en sorte que cette soirée soit un tournant pour elle, je pris la parole comme pour conforter ses doutes sur mes intentions.


-Reisuke- Nous n'aurons peut être pas l'occasion de le partager à Satellite, alors partageons le ici ensemble, tu me ferais cet honneur, Jessica ?

-Jessica- T'es vraiment chiant quand tu t'y mets…..Allez donne moi ton truc, je suis certaine qu'il sera dégueulasse en plus.


Jessica prit fermement le brownie dans ses mains, sans me lancer un regard. Son attitude me faisait plaisir. Malgré tout ce qu'elle avait enduré, malgré tout ce qu'elle avait vécu, toute cette haine en elle s'était dissipée. Jessica était une fille comme une autre, une fille gênée qu'on lui fasse la cour, une fille qui acceptait et refoulait ses sentiments à la fois, elle était une fille normale. Ça me fit rire légèrement. Elle remarqua mon amusement et sourit à son tour, se rendant sûrement compte de l'attitude qu'elle affichait face à la situation dans laquelle elle se trouvait. Je m'assis à côté d'elle et sortis un brownie pour moi aussi, puis nous entamâmes ensemble ce qui était le symbole de sa tristesse , mais aussi le symbole du tournant dans sa vie.


-Jessica- La dernière fois que j'ai fait ça, c'était avec Mario et les autres…Cela fait tellement longtemps…3 Ans de vide…3 Ans que je n'ai pas été si heureuse…J'avais oublié ce que c'était, le bonheur insouciant sans penser au reste.

-Reisuke- A vrai dire…Je n'ai jamais fait ce genre de choses avec Erika, je m'étais gardé de tout lui dire sur mes sentiments à l'époque, et lorsque je lui ai annoncé nous sommes partis.

-Jessica- Je suis honorée d'être la première…Héhéhé…

-Reisuke- Oui, tu es la première à qui je dévoile cette part de moi, j'ai toujours rêvé de faire ça avec une nana que j'aime, donc tu réalises mon rêve hahaha…

-Jessica- Dis, Reisuke. Je peux te demander quelque chose d'indiscret ?

-Reisuke- Appelle moi Rei-Chan si tu veux. Que veux-tu savoir de gênant ? Je crains le pire.

-Jessica- Si…Non laisse tomber, c'est idiot.

-Reisuke- Dis toujours. J'ai été plus loin dans la confidence, tu ne risques rien héhé.

-Jessica- Si…Si on va plus loin tous les deux, je serai encore une fois la première ?

-Reisuke- Huh ? C'est quoi ce genre de question !? Franchement…D'où tu sors ça…


La blonde détourna le regard, gênée par ce qu'elle venait de dire. J'avais oublié l'espace d'un instant qu'elle n'avait pas la langue dans sa poche, cette effrontée. Mangeant la pâtisserie que je lui avais payée, elle était honteuse face à la question qu'elle venait de poser…..

Comme pour briser son malaise, je lui répondis quelque chose de plus embarrassant encore, me dévoilant un peu plus à celle à qui je devais préserver le sourire.

……

O…Ouais, tu seras la première si on va plus loin.


La jeune fille ne répondit pas à ce que je lui dis. Elle se contenta de contempler les étoiles et d'apprécier notre solitude, en haut de cette colline où personne ne pouvait nous voir ni nous entendre. Je ne faisais de mon côté que de la regarder, en me questionnant sur notre situation. Je m'étais donné une bien lourde responsabilité en voulant protéger cette fille, mais j'avais l'impression que c'était nécessaire. Je m'étais malgré tout fortement lié à Jessica puisqu'elle était la seule qui ne m'avait pas laissé tomber depuis le début, et je regrettais malgré tout au fond de moi le fait que cette amitié ne puisse durer que quelques jours. Je vouais donc un attachement profond à elle, puisque je savais que notre relation n'allait forcément durer que quelques jours.


-Jessica- Reisuke…..C'est gênant de dire ça mais…

-Reisuke- Hmm ? Accouche, tourne pas autour du pot.

-Jessica- Je sais que je suis pressée mais quand même pas à ce point là grosse tâche ! Je…je veux qu'on aille plus loin , Reisuke.

-Reisuke- Huh ? Que veux-tu dire ?

-Jessica- Tu…Tu le sais très bien, idiot. Nous n'aurons peut être pas le temps de nous connaître d'avantage, je voudrais ne jamais oublier cette soirée avec toi. Tu penses qu'on pourrait s'en souvenir tous les deux… ?

-Reisuke- Sérieux…C'est embarrassant…Demander ça comme ça…C'est un peu vache ce que tu me fais.


…..

Je réfléchis, était-ce vraiment nécessaire de passer à un tel stade si rapidement avec Jessica… ? Etait-ce vraiment nécessaire d'aller si loin , simplement pour qu'elle se rappelle de ce qu'elle avait vécu ici ? Etait-ce vraiment nécessaire de lui donner ce que je n'aurais jamais pu offrir à une autre pour préserver le sourire qu'était le sien ? Etait-ce vraiment nécessaire de faire un si gros sacrifice pour respecter ma décision….. ?

…..


https://www.youtube.com/watch?v=rJQXWcrM8rs

Au final, je me laissai porter par les événements. J'allais donner à Jessica ce qu'après ça je n'allais jamais plus pouvoir donner à une autre fille. Je savais qu'en faisant ça, je condamnais la relation que j'avais avec Erika à sombrer dans le futur…Mais elle était responsable du fait que nous étions seuls, moi et Jessica, elle avait donc pris la décision de briser la relation elle même en me rejetant indéfiniment. Je pris donc la main de Jessica. Elle me lança un regard, déconcertée par ma réponse. Je ne pus articuler un autre mot, simplement la regarder droit dans les yeux, comme pour lui montrer ma détermination. Elle comprit les choses très vite, montrant qu'elle avait une longueur d'avance sur la relation.Elle approcha sa tête de la mienne, me laissant l'embrasser. Je passai ma main dans sa chevelure blonde, ses cheveux soyeux passaient entre les doigts de ma main qui faisait des allers retours dans sa touffe avec délicatesse. Elle ferma les yeux, par faiblesse ou par amour, je n'aurais pas pu répondre, mais elle se laissa également porter par les événements du soir.

Elle s'offrait à moi, toujours adossée contre l'arbre, elle me laissa la basculer au sol avant de basculer à mon tour. Je m'allongeai avec elle et la pris dans mes bras, pour me rassurer moi même , me conforter qu'en donnant suite à sa question j'avais fait le bon choix et que je ne brûlais pas les étapes…

Au final, je déboutonnai mon manteau et ma chemise, laissant la partie supérieure de mon corps visible à la jeune fille. Le temps était agréable, je n'avais pas froid même en étant à demi nu. La jeune fille quant à elle ne semblait pas surprise, mais quand on pense à son vécu, j'imagine que j'étais bien plus embarrassé qu'elle à l'idée de dévoiler mon intimité. Cela me poussa néanmoins à dépasser cette réserve que j'avais en moi, elle était prête, elle savait à quoi s'attendre, et j'étais celui de nous deux qui était le plus effrayé à l'idée d'aller plus loin…


Je pris enfin mon courage à deux mains, et la suite vint tout seul, nous nous allongeâmes ensemble, laissant tomber le dernier vêtement que je portais, ainsi que le peu d'intimité qu'il me restait. Nous étions au même point, elle et moi. Chacun était gêné de montrer son intimité à l'autre, tous deux encore sous cet arbre, tous deux unis par cette gêne, cette honte prenante…Nous n'étions vraiment que des jeunes personnes ordinaires, incapables de surmonter une épreuve qui nous semblerait sûrement bien banale dans l'avenir.


Nous restâmes quelques minutes allongés l'un face à l'autre, elle et moi. Je n'osais pas briser cette seule barrière qu'il nous restait, pourtant, arrivés ici, il n'y avait plus de retour possible. De ma main toujours distante je lui caressai le visage, la regardant dans les yeux une fois de plus en cherchant la lumière de son regard. Elle ne répondit pas, me laissant m'approcher d'elle d'avantage.

J'arrivais enfin à sentir la chaleur de son corps sur le mien, nous étions désormais proches l'un de l'autre. Je lui déposai un baiser sur la joue, basculant doucement au dessus d'elle, sachant ce qu'il allait en être ensuite. Pourtant, lorsque je touchai son corps, elle me repoussa de sa main. Je m'arrêtai immédiatement après avoir ressenti cette réticence de la part de la jeune fille. Elle détourna le regard, laissant sa mèche de cheveux cacher son profil. Elle prit la parole avec difficulté, comme pour masquer la honte de ses mots.


-Jessica- Je…Je ne peux pas, Reisuke. Je pensais en être capable, mais je ne peux toujours pas oublier. Même si ça fait un certain temps, je ne peux toujours pas oublier.


Les mots de Jessica me soulagèrent malgré tout. Même si j'avais suivi ce qu'elle voulait, c'était contraire à ce que je voulais, d'être aussi intimes en très peu de temps. Rassuré, j'essayai néanmoins de masquer mon soulagement, reprenant la parole avec sérénité et compréhension face à la jeune fille.


-Reisuke- Tout va bien, ne brûlons pas les étapes. Même si le temps nous étant imparti est court, on n'a pas besoin de ça pour ne pas oublier ce soir, pas vrai, Jessica.

-Jessica- Rei…Reisuke….Je suis désolée pour t'avoir mis dans une situation si délicate…Je suis vraiment conne quand je m'y mets…

-Reisuke- T'es toujours conne Jessica, t'es blonde après tout.

-Jessica- Je vais te défoncer toi. Tu vas bouffer le bitume sale gland !

-Reisuke- Hahahaha . Allez, passons. Tu veux dormir à la belle étoile ce soir ?


La jeune fille acquiesça, me rendant le sourire que je lui affichais. J'enfilai mes sous vêtements, elle fit de même. Nous nous rhabillâmes tous les deux. Elle s'excusa, rouge de honte devant le comportement qu'elle avait eu quelques minutes plus tôt, mais je lui assurai que c'était normal et que je n'étais pas gêné.

Cela sera pour une prochaine fois lui dis-je. Au final, nous passâmes la nuit dans l'herbe, allongés tous les deux. Elle avait pris appui sur moi pour se reposer, et j'aimais bien cette position. Je ressentais autant la chaleur de son corps que lorsque nous étions tous deux allongés tout à l'heure, sans avoir besoin de brusquer ses sentiments et son vécu. Repensant à tout ce qui s'était passé en cette nuit tellement singulière : je terminai la soirée, une fois que Jessica fut endormie, en m'endormant à mon tour, priant pour que notre périple soit couronné de succès.

……

…..


-Jessica- Reisuke, réveille toi gros tas ! Tu peux pas te bouger sac à merde !!!!

-Reisuke- Ngghhhh…Putain…Jessica….Tu ne peux pas être comme toutes les filles démarrer la journée doucement…


Ce fut la voix de Jessica qui me sortit de mon sommeil. Le soleil était revenu, vainqueur sur la nuit et les étoiles, notre soirée était vraiment terminée. La jeune fille était la, me regardant avec son air moqueur et ironique. Elle prit de nouveau la parole comme elle en avait l'habitude, de son air arrogant et ironique.


-Jessica- « Appelle moi Rei-Chan » qu'il dit. J'ai vraiment une tête à t'appeler Rei-Chan ? Redescends sur terre gros tas.

-Reisuke- Ehhhh, c'était gratuit ça ! J'ai rien fait pour mériter ça !

-Jessica- T'as pas vu ce que tu m'as fait hier !? Je n'oublierai jamais ça, jamais !

-Reisuke- ….Hé…Hé…Hahahahahahahaha !


Devant le comportement de la jeune fille, je ne pus m'empêcher de rire. Ce qu'elle venait de dire me réchauffa le cœur d'un seul coup. Malgré le fait que j'avais échoué à faire cet acte qu'elle n'allait jamais oublier, elle allait garder cette rancoeur mignonne pour longtemps d'après ces dires….Et donc même après mon départ, elle se allait se souvenir de ce mec qui l'avait frustré ce soir là, même si elle n'allait pas être capable de se rappeler d'un nom ou d'un visage. J'avais laissé une trace de mon existence à Jessica…Et ce simple fait suffisait à m'emplir d'un sentiment de bonheur pur et profond.


-Jessica- Qu'est-ce qui te faire rire, idiot !?

-Reisuke- Tu n'oublieras pas, n'est-ce pas ? Mission accomplie alors ? Pas de regrets ?

-Jessica- Sérieusement…T'es vraiment un boulet comme mec toi. Faudra vraiment que je te défonce un jour. J'vais me lancer dans le business du sac de glace et tu seras mon premier client gros tas.

-Reisuke- C'est ça c'est ça. Allez, faut qu'on se prépare, demain c'est le grand jour, on n'aura le droit qu'à un seul essai.


Je me levai grâce à l'aide de la jeune fille. Je pris une grande inspiration sur cette colline , devant cet arbre ayant été témoin de notre scène bien singulière hier. Je l'avoue que je n'aurais jamais pensé vivre tout cela en me levant hier matin, pourtant c'était bien ce qui s'était passé ce jour là. Malgré le fait que nous n’avions pas été jusqu'au bout, Jessica et moi allions toujours nous souvenir de cette nuit, une des meilleures que l'on avait passé depuis bien longtemps.


Nous quittâmes la colline, sachant tous les deux que nous ne la reverrions jamais plus. Main dans la main nous regagnâmes la ville, ville très sale, elle n'avait pas encore été nettoyée des événements d'hier. Nous y repassâmes tous deux , nous remémorant la soirée d'hier au passage, avant de regagner la partie Nord de la ville là où se trouvait le château. Moi et mon amie parcourions la ville toute la journée à la recherche d'indices sur la garde, à la recherche d'objets de valeur pouvant nous être utiles et pour être honnête, notre pêche fut assez fructueuse, autant sur le plan matériel que sur le plan psychologique. Nous étions l'un comme l'autre déterminés à reprendre ce que l'on nous avait pris, et qui plus est, reprendre la vie qui avait été volée par mon accès de folie incontrôlable.

……

-Jessica- Dis Reisuke. Faut que je te dise un truc.

-Reisuke- Un soucis ? T'as encore des réclamations !? T'as vraiment rien d'autre à foutre ?

-Jessica- Merci pour la soirée d'hier, je n'oublierai jamais ça. Jamais, tu peux en être certain. Je te serai reconnaissante pendant longtemps pour ce qu'on a fait hier soir.

-Reisuke- J'ai passé aussi une belle soirée, rentrons ensemble, d'accord ?

-Jessica- Oui. Rentrons ensemble.

-Reisuke- Allez Jessi-Chan , nous avons encore tant de choses à faire avant le coucher du soleil.

-Jessica- Tu m'appelles encore Jessi-Chan, je te bute.

-Reisuke- D'accord, allons-y Jessica.


Et ce fut ainsi que se termina cette journée. Nous dormîmes une fois de plus à la belle étoile , comme la veille, la jeune fille et moi dans la même position. J'aimais beaucoup ce que je partageais avec Jessica. Comme si le fait que j'avais répondu positivement à ses sentiments avait ouvert de nouveaux horizons entre elle et moi. Je me sentais beaucoup plus fort pour attaquer les épreuves de la suite, épreuves que je savais bien nombreuses…

Je m'accrochais depuis peu à un nouvel espoir, un espoir qui me donnait une lourde responsabilité certes, mais qui me donnait également toute la force dont j'avais besoin pour continuer à être fort en toutes circonstances.

Et enfin, le jour tant redouté de la libération d'Athéna arriva.


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [27/09/2016] à 13:31

Chapitre 11 : Trahison au sanctuaire céleste

Aprs moult émotions en compagnie de Jessica, le jour fatidique de l'exécution d'Athéna arriva enfin. Nous nous réveillâmes aux aurores moi et mon accompagnatrice, afin d'accomplir cette mission ensemble. Elle se leva avant moi, me secouant une fois de plus de par ses injures plus grotesques les unes que les autres, c'était bien Jessica qui était là. Au final elle mit une dizaine de minutes à me réveiller, pour au final que l'on parte rapidement de cette colline où nous nous étions posés.

Nous nous arrêtâmes dans un magasin afin d'y prendre de quoi casser la croûte, je pris quelques viennoiseries avec le peu d'argent qu'il me restait dans mes poches, j'avais fait des folies pendant cette soirée, et la veille aussi, mais au moins nous étions prêts à faire fonctionner notre plan. Je tendis une viennoiserie à Jessica, elle prit celle aux pommes, avançant que le chocolat noir n'était pas sa tasse de thé. Je pris la parole pour récapituler notre plan.


-Reisuke- J'ai vu dans la viennoiserie qu'il est 8h30, autrement dit, dans 2h30 , Athéna sera exécutée. Ils vont la sortir du palais à 10h30 , ça sera l'occasion pour nous d'attaquer. Ananta sera non loin des lieux avec moi et on mobilisera les gardes en les attaquant. Pendant ce temps, tu devras délivrer Athena qui sera sûrement liée par des chaines , Toratura t'accompagnera si il te faut de l'aide.

-Jessica- Ouaip, c'est ça. Si on suit ce plan, en toute logique on devrait pouvoir délivrer la miss sans être trop embêtés.

-Reisuke- Une fois que la mission sera effectuée, on se retrouve tous les cinq sur la place publique, Akulia nous transportera loin d'ici avec Athéna et nous verrons pour la suite avec Hiroki. Ai-je bien récapitulé ?

-Jessica- C'est on ne peut plus clair ~

-Reisuke- Bien, il nous reste deux heures, nous allons devoir faire vite pour prendre place.


La jeune fille acquiesça et me sourit, je lui rendis le sourire à mon tour. Après tout, elle faisait tout cela sans motif personnel mis à part me soutenir, et rien que pour ça j'avais de la chance d'avoir Jessica à mes côtés. Elle allait payer le prix fort si jamais nous devions échouer, et ça, jamais je ne pourrais me le pardonner.


https://www.youtube.com/watch?v=wnCJhrMBoZ4


Nous nous dirigeâmes vers le Nord du royaume, moi et la jeune fille, accompagnés par nos esprits de duel respectifs. Le temps était doux, l'atmosphère tendue, comme une veille de guerre civile, les enjeux étaient colossaux, bien plus importants que lorsque Soichiro était emprisonné, puisque nous risquions notre vie face à Voltanis, et nous n'avions qu'un essai pour réussir. J'étais un peu nerveux à l'idée de défier ce monde même pour sauver Athéna, mais je savais au fond de moi que c'était la bonne décision.

Nous arrivâmes devant le Palais une demi heure plus tard, Jessica n'avait pas l'air aussi nerveuse que je l'étais à ce moment. Pourtant elle risquait bien plus que moi puisqu'être emprisonnée à vie aurait été une chose irréversible pour elle, alors que moi tôt ou tard j'allais repartir , retournant dans mon époque. Pourtant j'étais le plus tendu des deux, j'imagine parce que je me sentais responsable du sort de la blonde arrogante.

Nous nous postâmes chacun dans notre coin, moi et Ananta nous postâmes sur le toit d'une bâtisse non loin de l'entrée du château tandis que Jessica et Toratura se postèrent à deux ruelles de nous. Akulia attendait le signal de Jessica plus loin afin de nous réceptionner. Tout était calculé au millimètre près. Nous avions de la chance, puisque nous avions entendu qu'une seule rébellion à Voltanis avait déjà eu lieu, et c'était il y a une dizaine d'années, les gardes n'étaient donc pas préparés à faire face à une crise. Nous comptions donc sur l'effet de surprise pour nous permettre de vaincre.


L'heure passa, j'étais prêt à bondir sur les gardes à peine sortis. Mon cœur palpitait devant cette attente insoutenable, comme si j'étais en haleine devant une fiction à scénario accrocheur, excepté le fait que ma propre vie et celle de mes proches étaient en jeu. Cette adrénaline montant en moi me faisant cependant du bien. J'étais un peu excité à l'idée d'effectuer cette mission. Je comprenais ce que Jessica ressentait en défiant les règles, puisque mon cœur battait la chamade à l'idée de le faire également. J'essayai néanmoins de ne pas me laisser gagner par l'émotion, puisque je ne faisais pas ça par plaisir de base.

La grande porte de la bâtisse s'ouvrit alors pour la première fois devant nos yeux, en sortirent 3 gardes , 3 monstres de la famille des « Agents ». Saturne, Mars, et Jupiter. Les trois gardes tenaient chacun une chaîne reliée à quelque chose qui était encore dans le château. Lorsqu'ils s'avancèrent d'avantage, tirant chacun une chaîne, je pus distinguer la personne qui sortit de la bâtisse asiatique.


C'était Athéna qui sortait, attachée par ces trois chaînes la retenant à des deux bras et à sa gorge. Elle avançait difficilement, mais sans résistance, vers ce qui allait être son dernier spectacle. Habillée d'une simple tunique kaki, elle avait perdu toute sa grâce et toute sa prestance. Son sceptre absent, , le regard absent, il ne restait du fier esprit du duel qu'une jeune femme dévastée par le chagrin…Non, par la lassitude. Elle avait déjà renoncé à se défendre, elle avait déjà renoncé à se battre pour ce qui lui tenait à cœur. L'esprit de duel nous ayant aidé jusqu'ici était réduit à l'ombre de lui-même.

Je serrai les poings et fronçai les sourcils en voyant ce spectacle s'offrir à moi. Celle qui avait montré tant de force aux côtés de Hakaze était aujourd'hui dépossédée de cet esprit combatif qui faisait d'elle la fière guerrière que nous avions connu….Et malgré tout, tout ça était de ma faute. J'avais créé les circonstances qui l'avaient poussé à braver les interdits, c'était moi qui devait être jugé là, pas Athéna. Pourtant, je n'étais pas venu pour me faire pendre. Nous étions tous là pour elle, pour la sortir de cette misère une bonne fois pour toutes, et au vu du regard de la femme, elle ne devait vraiment pas s'y attendre.


Lorsqu'elle fut complètement sortie, elle jeta un œil vers le soleil, lui lançant un dernier sourire. Ce sourire respirant la tristesse me fit l'effet d'une bombe à l'intérieur, si bien que je fus pris d'un profond sentiment de détermination, scellant ce choix que j'avais fait de défier Voltanis, l'approuvant également comme la bonne décision. Lorsque la princesse déchue regarda une nouvelle fois vers le soleil, elle m'aperçut. Son regard baignant dans la tristesse ne laissa place qu'à la surprise, tandis que je me contentai de lui sourire en retour. L'espace d'un instant, je distinguai l'espoir dans ce regard écarlate qu'était le sien.


Je bondis du toit de la bâtisse, demandant à Ananta de me prêter sa force, pour au final atterrir dans un vacarme assourdissant. Mon atterrissage projeta une légère vague de puissance qui attira l'attention des gardes qui en étaient encore à vérifier les chaînes de leur captive. Saturne, qui semblait être le leader de la garde , s'avança vers moi en me dévisageant, soutenu par les regards assassins de ses deux compères. Il prit la parole d'un ton hostile à mon égard, lançant par la même occasion la bataille dont l'enjeu était Athéna.


-Saturne- Eh ! Vous là !? Qui êtes-vous ! Déclinez votre identité jeune homme !

-Reisuke- Huh ? Qui je suis ? Yamada. Yamada Reisuke. Je suis venu récupérer cette jolie fille que vous accompagnez.

-Saturne- Cet esprit du duel doit être exécuté dans une demi heure ! N'interférez pas !


Le garde semblait vraiment hostile à ma présence, quoi de plus normal. Je me rapprochai de lui rapidement, très rapidement grâce au pouvoir d'Ananta, je m'arrêtai devant le garde surpris en le prenant à la gorge. Ses deux compères braquérent leurs armes sur moi, je leur répondis par un regard assassin, les mettant en garde que ce qu'ils avaient prévu en me voyant faire était la pire idée qu'ils n'avaient jamais eu.


-Reisuke- Si vous bougez d'un pouce, je le liquide sur place. Vu ?

-Jupiter- Gh…Ng…Le royaume est plus important que la vie d'un agent ! Nous avons été entraînés à ça ! Nous ne reculerons pas devant de piètres menaces !

-Reisuke- Bien, puisque vous souhaitez donner votre vie pour la patrie, exauçons votre souhait.


Sur ces mots je jetai l'agent que je tenais fermement par la gorge. Il atterrit contre le mur d'une des bâtisse de ce quartier royal, hurlant de douleur lorsque sa colonne vertébrale heurta le rideau de pierre. Face à cet affronte, Jupiter et Mars, les deux autres agents, attachèrent les chaînes d'Athéna au château par leur pouvoir , l'empêchant ainsi de s'échapper, pour ensuite s'avancer vers moi , le regard hostile. Je ne pouvais désormais plus reculer. En attaquant et blessant Saturne j'étais devenu un criminel, et donc c'était soit m'échapper, soit finir comme Athéna.

Je relevai donc le défi des gardes, tandis que je sentais la présence de Jessica arriver vers nous pour remplir sa part du marché.


-Reisuke- Ananta, je compte sur toi. Effaçons nos erreurs ensemble.


La terre sous nos pieds commença à trembler, appeurant les agents par la même occasion. Mars cria à Jupiter de rester sur ses gardes, mais ce ne fut pas suffisant pour l'écarter du danger puisqu'il manqua de tomber dans la crevasse formée soudainement. Mars attrapa Jupiter, l'empêchant de justesse de sombrer dans les abysses soudaines créées dans le sanctuaire céleste. Ils regardèrent impuissants le spectacle face à eux. Une tête, puis deux, puis toutes les autres….Ananta, le serpent à six têtes sortit et fit face à mes ennemis du jour. Je me positionnai à ses côtés face aux deux monstres, les défiant du regard.


Jupiter fut le premier à attaquer il était extrêmement rapide, bien plus que moi, si bien que je n'arrivais pas à suivre. J'arrivais à lui échapper sur le court terme, limiter les dégâts au maximum, voir n'en prendre aucun, mais je savais que sur le long terme cela n'allait rien donner. Je ne pouvais qu'esquiver pour le moment, pas le vaincre. Mars, devant la supériorité de son partenaire, joignit la bataille également, rendant la situation ingérable pour moi. Lorsque je fus cependant en difficulté, lorsque Jupiter utilisa une de ses fameuses boules d'énergie contre moi, Ananta vint à mon secours, repoussant la sphère projetée par l'agent grâce à une des attaques acides dont le reptile avait le secret.

Mars grogna, tandis que je pus reprendre mon souffle, je me ruai rapidement sur le ruminant agent de la garde avant de lui asséner un coup de poing fulgurant, le propulsant contre le mur à côté de Saturne qui était inconscient. Mais alors que la partie contre eux semblait gagnée, le dernier des agents se retourna, et s'aperçut de la disparition d'Athéna. Jessica était arrivée entre temps et déjà repartie, ce qui semblait vraiment contrarier le garde. Il se retourna vers le château, affichant une expression de frustration sur son visage, avant de reprendre la parole en criant.


-Jupiter- Comment a-t-il pu…. !!!? Ce n'est pas possible….. !!? Maître !!!! Au secours maître !!!


Le cri de l'agent résonna quelques secondes au-dessus de nous. Sans me laisser perturber par son soudain changement de comportement, je me ruai sur lui, lui assénant un coup de poing fulgurant qui le propulsa aux côtés de ses camarades. Jupiter s'écroula au sol, inerte. Athéna sauvée, les agents neutralisés, la mission semblait accomplie.

Sur le coup je fus soulagé, soulagé d'avoir vaincu la faible garde, mais la réalité me rattrapa vite lorsqu'Ananta me percuta pour me faire éviter une bombe qui me frôla et explosa non loin de moi. Lorsque je me relevai, je pus apercevoir quel était le nouveau problème. Une nouvelle armée était devant nous, une armée de deux monstres semblant beaucoup plus forts que jamais, Vénus, agent de la création, ainsi que le géant Maître Hypérion. Ils s'avancèrent rapidement vers moi et Ananta, nous faisant comprendre leur envie d'en découdre. Venus projeta une sphère d'énergie au loin qui nous frôla, nous l'évitâmes de justesse, la laissant exploser dans le décor. Je réalisai à cet instant qu'une seule sphère et s'en était fini de moi.

Le maître ne bougeait pas, il se contentait de regarder son sous fifre attaquer. Ananta se rua sur le monstre, bataillant de ses six têtes avec le garde. Vénus quant à elle arrivait à tenir tête à mon reptile. Son mode d'attaque était similaire, si ce n'est identique à la carte de duel de monstre. Elle projetait des sphères mystiques lumineuses qui se transformaient en bombe d'énergie grâce à la pression de l'air, mais elle n'avait aucune défense rapprochée. Il me suffisait donc de profiter de la diversion.


Aussitôt j'eus cette idée en tête, aussitôt je l'appliquai. Profitant de l'affrontement prenant entre le reptile et Venus, je me ruai sur cette dernière, rassemblant l'énergie d'Ananta dans un coup de poing qui allait être fulgurant. Bondissant sur elle, je m'apprêtai à la mettre hors-jeu d'un seul coup. Le monstre de duel féminin ne m'aperçut qu'au dernier moment, me laissant l'occasion de m'écraser contre elle en soulevant un épais nuage de fumée dans la zone autour de nous.


Lorsque l'écran de fumée se dissipa, je pus constater que mon attaque fut couronnée d'un franc succès, puisque d'un seul coup de poing je mis un terme à l'offensive de Vénus. Mais alors que je croyais que le maître n'était là que pour s'assurer du succès de ses troupes, je me fis prendre au piège dans ce qui allait être un dead end pour moi. Un danger bien plus important que ce que je n'avais imaginé en voyant la garde.

Le maître claqua des doigts, faisant disparaître les corps inconscients de Saturne, Jupiter, Venus et Mars. Je compris à ce moment que même Hypérion fonctionnait de la même manière que lorsqu'il était invoqué sur le terrain, il avait besoin du pouvoir de ses subordonnés pour délivrer le sien.


Je compris alors qu'il allait déclencher un pouvoir colossal qui allait s'abattre sur nous. Je me retournai ordonnant à Ananta de fuir, et ensemble nous nous lançâmes dans une course effrénée à la survie tandis qu'il chargeait sa puissance. Le colosse mis quelques secondes avant de charger son attaque, une énorme explosion lumineuse dans laquelle toutes les habitations dans un périmètre de cinq cent mètres furent prises, en même temps que moi et Ananta.


Je pus me projeter au sol pile poil pour éviter ce qui m'aurait sûrement tué d'un seul coup. Ananta , lui, s'était retranché sous terre de justesse également. Je grimaçai, agacé par la tournure des choses. Cependant, sans même prendre la parole, le maître se prépara de nouveau à lancer une puissante attaque en ma direction. Il emmagasinait encore une fois de la puissance visant à me rayer définitivement de la carte, moi qui n'était rien d'autre qu'un intrus voulant défier les lois régissant ce monde. Cependant, cette fois, Ananta ne se fit pas prendre au jeu. Le reptile ressortit de terre en attaquant le colosse avant qu'il ne soit totalement chargé, le faisant relâcher son énergie dans une explosion instable et non contrôlée. L'énergie heurta mon reptile et Hyperion en simultané. Tandis qu'Ananta enciassait le coup, je lâchai moi-même un cri de souffrance qui retentit dans les rues du sanctuaire céleste, ressentant la même douleur que celle ressentie par mon partenaire à six têtes.

….

Mais alors que je pensais que cela allait être suffisant…Je fus abasourdi par le fait que Hypérion était toujours debout. Toujours sans émettre le moindre son, il me fixait du regard, me laissant y lire que je ne pouvais pas affronter le colosse du sanctuaire céleste.

Je compris alors la situation. Hypérion était très fort et Ananta avait déjà subi quelques dégâts. Athéna quant à elle devait être avec Jessica qui l'avait emmenée loin d'ici…Il n'y avait donc plus de nécessité à risquer Ananta dans un tel combat. Après tout, si je perdais Ananta, je davais retourner droit dans mon époque, et j'avais encore trop à faire ici pour me lancer dans un pari si stupide.

Je rappelai mon monstre et me retournai pour prendre la fuite, ce qui sembla surprendre le maître Hyperion me faisant face. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je prenne la fuite au beau milieu du combat, pourtant c'était la stratégie la plus raisonnable pour la suite de mes plans.

Je courus encore et encore jusqu'à en perdre haleine, sans réellement savoir dans quelle direction j'allais m'engouffrer. Hyperion me suivait. Il n'était pas très rapide, mais je sentais sa forte présence me suivre sans perdre son objectif, laissant peser sur moi comme une épée de Damoclès pouvant s'abattre au moindre de mes faux pas.

Je l'avoue que dans ma course, j'avais peur du maître. Je sentais dans sa présence qu'il comptait me suivre jusqu'à la mort, et à vrai dire cela me glaçait le sang. Dévalant les rues du royaume du sanctuaire céleste, je faisais tout mon possible pour pouvoir échapper à ce monstre qui voulait ma perte. J'avais des palpitations, essayant de trouver une solution pour distancer ce truc sans mettre en danger Jessica et Athéna, qui elles, n'avaient aucune assurance pour se risquer dans un tel combat. Continuant cette course folle, je ne trouvai qu'une solution qui me permettait de les maintenir en sécurité coûte que coûte.

Cette seule et unique solution, c'était de tenter le coup, prendre le risque d'affronter et de se faire vaincre par le colosse qui était chargé de protéger le sanctuaire céleste.

J'eus une montée d'adrénaline. Une grosse bouffée de chaleur partant de mon estomac et remontant ma poitrine pour arriver jusqu'à ma tête. Je lançai un regard autour de moi ; j'étais à un carrefour dans les ruelles du royaume. J'eus à peine le temps de préparer une contre-attaque que Hypérion finit par se poster devant moi, m'ayant suivi tout ce temps. C'était maintenant ou jamais.


-Reisuke- Ananta, on va devoir tout donner sur cette attaque, c'est maintenant ou jamais…Et si on y arrive pas, enfuis toi à tout prix !


Rassemblant toutes les forces que j'avais à l'intérieur, je me donnai corps et âme à mon reptile qui put emmagasiner suffisament d'énergie pour lancer une attaque finale à Hypérion. Il prépara pendant quelque secondes une attaque fulgurante tandis que notre adversaire faisait de même…Et lorsqu'il eut fini de la charger, un prodigieux torrent d'énergie, mêlé à l'attaque acide d'Ananta fut propulsée sur le colosse du sanctuaire céleste qui propulsa son attaque à son tour.

Les deux attaques entrèrent en collision, se lançant dans un bras de fer visant à déterminer lequel de nous allait se tenir debout à la fin du combat. Cependant, malgré tous mes efforts, je constatai que ma puissance était celle s'estompant petit à petit tandis que celle d'Hypérion restait intacte. Je pris alors conscience que mes efforts étaient vains. La partie était perdue. Je ne pouvais pas projeter d'attaque plus puissante que je ne venais de lancer, et elle était en train de s'estomper face à Hypérion et ses sbires.


-Reisuke- Ananta….Fuis….Il ne faut pas qu'il te tue !!!


Alors que je venais de lancer ces mots désespérés à ma créature, je me résignais au fait d'accepter ma défaite. Cependant, alors que je commençais peu à peu à perdre espoir, une quantité d'énergie non négligeable sortit de nulle part s'abattit sur Hyperion en se joignant à la force que je lui avais projeté. Sous mes yeux ébahis, Hyperion ne put contenir toute la puissance qui s'était abattue sur sa personne. Il tenta bien sûr d'encaisser le choc, mais la nouvelle puissance de frappe dont le degré de force devait être au moins deux fois supérieur au mien l'écrasa totalement, le laissant s'écrouler raide au sol. Lorsqu'il fut tombé, il relâcha ses quatre sbires. La garde du sanctuaire céleste gisait au sol, tous inconscients.

Abasourdi par ce que je venais de voir, je repris la parole, bégayant quelques paroles de soulagement noyées dans l'incompréhension.


-Reisuke- Nous…..Nous avons réussi….? Mais comment….Comment avons nous réussi…? Qui…Qui nous a aidé…. ? Jessica n'est pas dans le coin , je ne sens pas Toratura non plus…Nous n'avons personne qui pourrait intervenir en notre faveur….A moins que….

A moins que…..

Non….Ce n'est pas possible….. !? Pas elle… ?


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Avant que je ne puisse articuler ne serait-ce qu'un mot de plus, une longue chevelure mauve passa en coup de vent devant mes yeux. La présence passant furtivement face à moi n'avait rien d'inconnu à mon être. J'aurais reconnu son aura, sa chevelure, son parfum, entre mille autres. Ce n'était autre que cette jeune fille avec qui j'avais partagé du temps. Elle recula de quelques pas devant moi, me laissant discerner son visage. Sa longue chevelure mauve soulignait ses deux grands yeux expressifs couleur saphir qui donnaient de la profondeur à son visage paisible et souriant. Devant mon regard consterné se dressait Erika.


-Erika- Tu as perdu en force, Rei-Chan. ~ Tu ne peux même plus vaincre un adversaire aussi faible ? C'est idigne de toi héhé ~

-Reisuke- Tu sais très bien que j'ai toujours été plus fort accompagné. Erika.

-Erika- Ce n'est pas faux. Mais tu es seul désormais et c'est l'occasion idéale pour moi. Je vais donc pouvoir finir le pourquoi je suis venue ici. Mets toi en garde , Rei-Chan !

-Reisuke- Quoi !? Comment ça me mettre en garde !?


Avant que je ne puisse poser d'avantage de questions, Erika se mit à luire d'une lueur violette intense qui engloba rapidement tout son corps. Une traîné de poison sortit de nulle part et tenta de s'abattre sur moi. Par chance, ou par réflexe, je réussis à éviter la traînée , me laissant apercevoir derrière mon ancienne partenaire sa nouvelle alliée en la personne de la reine des serpents tyranniques connue sous le nom de Vénominaga. Je ne comprenais pas vraiment ce qui motivait Erika à s'attaquer à moi de la sorte, mais l'heure n'était pas à la réflexion. Il ne me restait que très peu d'énergie, je ne pouvais pas la gaspiller dans des affrontements inutiles.


-Reisuke- Ananta ! Attaque la reine des serpents venimeux !!!

-Erika- Bingo ! Voilà exactement ce que je voulais !!!!

-Reisuke- Comment !!!?


Je ne pus rappeler mon monstre et je dus en conséquence le regarder s'attaquer à la reine des reptiles. Les six têtes de mon monstre s'unirent pour s'abattre sur elle, mais contre toute attente, elle repoussa mon partenaire d'une main, sans réelle difficulté. De sa puissance elle mit hors d'état de nuire toutes les têtes de mon monstre en absorbant le venin lui-même qui émanait de leurs têtes.

La fatigue prenait le dessus. C'était un fait que je ne pouvais ignorer. Tandis que les intentions d'Erika se faisaient plus claires à mes yeux , cette dernière semblait amusée par la situation. Elle afficha néanmoins un semblant de regret sur son visage, comme si elle était contrariée à l'intérieur mais qu'elle dissimulait ce malaise en elle.


-Erika- Je dois t'arrêter, Rei-Chan. Je n'ai pas d'autre choix que de le faire/

-Reisuke- Pourquoi ça !? Tu me sauves et maintenant tu t'en prends à moi Erika !? Je ne comprends rien à ta logique !

-Erika- Si j'avais laissé Hypérion en finir avec toi, il s'en serait pris directement à toi. Je veux simplement mettre Ananta hors jeu et te renvoyer à notre époque ! C'est trop difficile à comprendre !?

-Reisuke- Quoi !? Qu'y gagnes-tu à faire ça !?

-Erika- Il y a des choses que je dois régler seule. Ce conflit avec Hiroki, Hakaze et Soichiro est de ma responsabilité. Tu n'as pas à te mêler de ce qui ne te regarde pas et encore moins risquer ta vie pour ce genre de choses. Alors je vais te vaincre moi-même et m'assurer du fait que tu retournes dans notre époque ! Vénominaga, élimine Rei-Chan une bonne fois pour toutes !


La reptile qui était hostile aux ordres obéit à sa propriétaire comme si elle lui était docile. Elle arracha sèchement l'une des têtes d'Ananta qu'elle jeta sans émotions au sol. Je ressentis alors une douleur immense qui me poussa à lancer un cri de douleur de la même intensité qui résonna dans l'espace autour de nous. Je me sentais vaciller face à la puissance de la reine du désert Citrine qui se trouvait désormais sous les directives d'Erika. Je ne pouvais cependant pas renoncer, des tas de choses m'attendaient, et même si Erika semblait avoir mes objectifs, j'avais encore Jessica à protéger malgré tout. Je puisai dans cette motivatrion pour me relever, courant vers Erika dans l'intention de la bousculer. Mais alors que je me ruai sur elle, elle put me repousser sans difficultés, puisque malgré toute ma volonté, les séquelles physiques du combat précédent pesaient bien trop sur mon corps et mon esprit. Erika me rejeta sur le sol, tandis que Vénominaga elle, fit de même avec Ananta qui était dans un été tout aussi difficile que le mien.


-Reisuke- Je…Je ne peux pas continuer…C'est fini…Tu as gagné….Erika….

-Erika- Bien sur que c'est fini, c'était mon plan depuis le début. Rei-Chan est épuisé par son combat, Jessica et Athéna sont ailleurs, je peux te renvoyer tranquillement d'où nous venons et sauver Hiro-Kun moi même. Ne t'en fais pas, ça ne sera pas douloureux. Ferme les yeux et détends toi.


Je ne pouvais plus bouger le moindre muscle, j'étais totalement à la merci d'Erika. Erika qui me regardait , debout face à moi qui était à genoux. Elle avait réussi à calculer le fait que je prendrais le risque de me jeter dans la gueule du loup moi même, elle avait lu notre stratégie de haut en bas pour prévoir mes coups, et son objectif était atteint…J'avais perdu sur toute la ligne…face à Erika et sa stratégie….


-Reisuke- J'ai perdu…Sur toute la ligne…

-Jessica- Ne dis pas des conneries plus grosses que toi quand je suis dans les parages !

-Reisuke- Jessica !?


Alors que j'étais résigné à l'idée de me faire vaincre par Erika, Jessica sortit de nulle part, chevauchant le dragon qui était son esprit de duel. Elle volait au-dessus de nous , assise sur son grand dragon, tournoyant sans cesse au dessus de cette scène singulière m'opposant à mon ancienne amie. Cette dernière grimaça face à l'apparition soudaine de la blonde sur sa monture. Après tout, elle ignorait tout du contat liant Akulia et mon amie Jessica. Reculant d'un pas, elle ordonna de nouveau sa reptile.


-Erika- Comment a-t-elle… !? Venominaga ! Finis vite Ananta nous sommes si proches !


Lorsque la Reine du désert citrine se rua sur Ananta, lorsqu'elle voulut lui asséner un dernier coup de poing en guise de finish, elle fut bloquée par quelque chose qui me protégeait. Moi qui avais fermé les yeux par réflexe, en les ouvrant de nouveau je vis une alliée inattendue se battre à mes côtés. Similaire à son adversaire, c'était Toratura qui avait pris ma défense, devant le regard agacé de son ancienne propriétaire qui reprit la parole avec mépris à l'intention de son ancienne camarade.


-Erika- Deux fois que tu te mets en travers de ma route, Toratura. Je n'oublierai pas ça.

-Toratura- Je ne te laisserai pas faire les mauvais choix, une fois de plus.


Avant que je ne puisse articuler, le dragon passa au dessus de moi, il me frôla rapidement, laissant Jessica attraper l'un de mes bras et m'entraîner avec elle. Elle me positionna sur le dragon, assis derrière elle et Athéna dont le sauvetage avait apparemment réussi. L'habilité de la blonde sembla surprendre Erika. Mon amie l'effrontée profita alors de cet instant de surprise afin de me balancer un ordre capital.


-Jessica- Reisuke ! Rappelle Ananta et Toratura ! Il faut les protéger de Vénominaga !

-Reisuke- Je…Je n'ai plus la force…de le faire….

-Jessica- Je t'ai demandé ton avis gros tas !? Rappelle les sinon t'es bon pour repartir d'où tu viens ! T'as dit que t'allais pas me laisser tomber non !?

-Reisuke- T'as raison…Je vais essayer.


Je puisais alors dans mes toutes dernières forces, rassemblant la motivation qui me poussait à protéger mon amie la blonde afin de rappeler Ananta et Toratura. Chacun des deux esprits du duel mit du temps à revenir, si bien qu'Ananta, le monstre qui m'était directement lié, revint à moi juste avant de se prendre un coup fatal provenant d'une tentative désespérée de mon amie aux yeux bleus.

Une fois que les monstres furent revenus à moi, je pus distinguer l'expression d'Erika se raidir d'avantage tandis que nous nous éloignions d'elle , moi Jessica et Athéna. Ce fut la dernière vision de la réalité que j'eus avant de perdre connaissance.

…..

….

Lorsque je revins à moi, j'étais dans une magnifique prairie qui m'était jusqu''alors inconnue. Je me sentais beaucoup mieux, comme si j'étais passé dans une cure thermale durant mon état d'inconscience. Je lançai un regard devant moi, avant d'être surpris par la présence de Jessica qui était assise à côté de moi. Elle fixait l'horizon d'un œil attentif, comme si elle réfléchissait à une question existentielle. Etait-ce vraiment la réalité….Ou était-ce un rêve… ?


-Jessica- Tu ne rêves pas, Reisuke. Nous sommes bien dans la réalité.

-Reisuke- Huh ? Comment tu peux savoir ce que j'étais en train de p –

-Jessica- Deuxième fois que je devine tes pensées ~ Tu es tombé inconscient lorsque tu es monté sur Akulia, je suppose que la pression t'a fatigué à un tel point que tu avais besoin de sommeil héhéhé ~

-Reisuke- Hmmm…Où sommes-nous alors ? Et…Athéna, où est-elle ?


Lorsque je prononçai ces mots, je sentis alors une présence assez inhabituelle provenant de Jessica elle-même. Une forme blanchâtre sortit de la blonde, pour au final s'en dissocier totalement, prenant progressivement la forme d'une femme sous mon regard ébahi devant ce spectacle bien singulier. Lorsqu'elle eut totalement fini de se matérialiser, elle se posta face à moi, me laissant distinguer le visage de notre évadée du jour, aussi connue sous le nom d'Athéna.

Elle me regardait avec tendresse, comme une mère aurait regardé son enfant. Je distinguais une source assez forte de gratitute en son regard, comme si elle m'était totalement redevable de ce sauvetage auquel je n'avais finalement pas apporté énormément. Elle prit la parole à mon intention tandis que Jessica se moquait de ma gêne.


-Athena- Reisuke, merci pour ce que tu as fait pour moi. Je n'oublierai jamais le risque que tu as pris afin que je sois sauve.

-Reisuke- Huh ? Non, je n'ai rien fait au final, si tu as du prendre une mesure aussi radicale, c'était entièrement ma faute, et je n'ai même pas réussi à te sauver seul, j'ai du être accompagné et risquer d'avantage de vies pour sauver la tienne.

-Athena- C'est vrai. Mais il y en a beaucoup qui sèment le chaos, mais il en existe peu qui se repentent sincèrement pour leurs mauvaises actions. J'imagine pouvoir comprendre pourquoi Hakaze tenait tant à t'aider. Tu es quelqu'un de bien, Reisuke.

-Jessica- Je vais héberger Athéna avec moi et Akulia le temps qu'elle retrouve sa propriétaire, nous avons déjà procédé à la fusion des corps, tu n'aurais pas pu supporter trois esprits en même temps après tout.

-Reisuke- Mais Jessica…..Tu ne peux pas prendre ce risque , tu sais que… –

-Jessica- Oui, je suis au courant de tout ce bordel à propos de la santé du propriétaire de deux esprits du duel simultanément, mais honnêtement, qui se préoccupe de ce genre de conneries ?

-Reisuke- Je…Je…


Je ne pus me retenir, ma vision devint trouble rapidement face à la détermination et aux bons sentiments m'entourant, j'éclatai en larmes devant mes deux partenaires du jour, elles se contentèrent de me renvoyer un sourire pour me consoler, mais j'avais besoin de vider mon sac , pour évacuer tous les événements du jour. La pression sur mes épaules avait été trop fortes, tout vider ici était ma façon de tirer un trait sur cette journée.

-Jessica- Tout va bien, Reisuke, tout va bien. On a réussi la mission du jour, Athéna est sauve.

-Reisuke- O…Oui…Tu as raison. C'est juste que….Je n'aurais pas pu me contenter de voir Athéna se faire exécuter…Je suis soulagé….

-Jessica- T'es vraiment un pleurnichard quand tu t'y mets ! Un coup tu montres une force superbe, un coup tu es une lavette, on ne sait jamais sur quel pied danser avec toi ! Tout va bien, Reisuke !

-Athéna- L'heure n'est cependant pas à la réjouissance. Je ne dirais pas que tout va bien si j'étais vous.

-Reisuke- Comment ça… ? Pourquoi dis-tu ça Athéna ?

-Jessica- A vrai dire, Voltanis était furieux du fait que l'exécution fut empêchée, nous l'avons entendu hurler des cieux, je pense qu'Athéna va être recherchée partout, et nous aussi. Nous ne pourrons donc pas rester longtemps dans le coin, sous peine d'être écroués.

-Reisuke- Nous n'avons plus rien à faire ici de toute manière, nous devons partir sauver Hiroki. Athéna, où se trouve Metaion le seigneur du temps !?

-Athéna- Disons que….C'est justement le problème auquel nous allons faire face.

-Reisuke- Huh ? Explique toi Athéna.

-Athéna- Métaion se trouve dans les terres du temps, une contrée éloignée dans le monde des esprits où seules certaines personnes peuvent accéder.

-Reisuke- Bien! Comment y accède-t-on !?

……

….

Le silence de mes camarades me fit comprendre le vrai problème qui s'affichait à nous, ce qui me prépara à la surprise immense que je pris en pleine face, lorsque Athéna me dévoila la cruelle vérité, je l'encaissai donc plutôt bien…De l'extérieur.


-Athéna- Pour accéder aux terres du temps, il faut l'aval de Voltanis.

……

-Reisuke- Merde…Et…Je suppose que tu ne peux obtenir cet aval en appelant la clémence ?

-Athéna- Malheureusement non, je suis une fugitive ici, tu sais, Reisuke, tu n'es pas condamnée à mort pour rien ici, tout a une raison.

-Reisuke- Comment ça ? Qu'as-tu fait de si dur pour mériter la mort ?

-Jessica- Athéna a un passé ici, d'après ce qu'elle m'a raconté, elle s'est rebellée plusieurs fois contre Voltanis, et cette fois c'était trop.

-Athéna- En effet. Si je suis condamnée à mort cette fois, c'est parce qu'il y a quelque chose d'impardonnable que j'ai fait auparavant, j'ai commis l'irréparable, et j'ai recommencé malgré la clémence que l'on m'a accordé. Reisuke, Jessica, voici l'histoire d'Athéna, la vraie moi.


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [27/09/2016] à 16:20

Athéna 1 : L'histoire d'une marginale

https://www.youtube.com/watch?v=KSbNV0GA2ss

Le prologue de mon histoire bien singulière commença un jour où l'espoir était en son comble….Donc par un jour banal du sanctuaire céleste, mon habitat. Ici, chaque jour respirait l'espoir. Le soleil brillait toujours, ne laissant aucun nuage l'empêcher d'effectuer sa mission. Le paysage ydillique de cet environnement magnifique n'était jamais terni par la pluie ou par la tempête. Ce monde paisible dans lequel nous nous trouvions n'était jamais remis en cause, après tout, les habitants y étaient tous réunis sous un même blason : celui de la paix.


Je regardais ce monde depuis ma salle de classe. Assise sur ma chaise, attablée, je lâchai un baillement avant de reprendre mon excursion au travers des vitres. Si l'on pouvait m'attacher dans une salle de classe, on ne pouvait empêcher mon esprit de parcourir les horizons. Ainsi, je cherchais éternellement l'évasion au-delà de ces terres qu'étaient les miennes. Rêvant d'aventure, de piment dans cette vie, je suivais des yeux cette plume blanche tombée d'un oiseau ou d'un esprit du duel de monstre, la regardant valser et valser au gré du vent, enviant la liberté qu'elle possédait par rapport à moi. C'était un peu ridicule, puisque la plume elle même ne possédait ni âme ni conscience, la vie n'était pas en elle…Mais j'aimais cette liberté que je n'avais pas, moi qui était accablée par cet avenir prometteur dans ce monde d'harmonie et d'amour.


– Sirië ! Encore en train de rêver à autre chose !?

-Sirië- Heh !? Excusez moi monsieur Parshath !

-Parshath- Peux tu me rappeler quel est le rôle d'un esprit du duel , Sirië ? Je suis curieux de voir ce que tu as retenu de tout ça.

-Sirië- Professeur…Je…Un esprit du duel doit rester à sa place et contribuer à son monde. Il doit œuvrer pour garantir la paix entre tout le monde. Nous , gardiens du sanctuaire céleste, avons pour mission de garder l'ordre dans le monde des esprits du duel…

-Parshath- Et rappelle moi quelles sont les règles vis à vis de l'autre monde ?


Devant la question du professeur, je ne pus m'empêcher de lâcher un soupir, râbachant avec lassitude ce que l'on entendait tous depuis l'école élémentaire.


-Sirië- Nous ne devons pas franchir les portes de ce monde, sous aucun prétexte quel qu'il soit, car certains humains nous veulent du mal pour s'approprier du pouvoir des esprits du duel…Je le sais depuis le temps qu'on me le rabache… …

-Parshath- Bien, tu n'étais donc pas tout à fait dans la lune. Tâche de rester attentive à l'avenir. Tes notes sont très bonnes, cela serait dommage que tu fasses tout planter pour une question d'inattention.

-Sirië- Compris….Mais….Dites , Monsieur Parshath…Je peux vous demander quelque chose ?

-Parshath- Quelle est ta question jeune fille ?

-Sirië- Pourquoi ne pouvons nous pas prendre contact avec les humains ? Je veux dire, nous les esprits du duel sommes présents depuis longtemps, notre population est prospère, nous pouvons regarder le monde des hommes et ils aiment notre monde. Ils ont même imprimés des cartes à notre effigie ! Je suis certaine…Que les hommes ne sont pas si mauvais…Après tout…


Lorsque j'eus prononcé ces mots à l'attention de mon professeur, je sentis une fois de plus le malaise s'installer dans la salle de classe. Mes camarades chuchottèrent entre eux, revenant sûrement le fait que j'avais osé parler du fameux tabou qu'était celui de la communication entre nos deux mondes. Les chuchottements devinrent rapidement un brouhaha dont j'étais l'instigatrice. Parshath fit taire toute la classe en agitant l'épée qu'il portait au niveau de la taille ,avant de reprendre la parole à mon intention d'un ton ironique et hautain.


-Parshath- Vous ne manquez pas de culot pour poser une telle question alors, madame Borutenisu.

-Athéna- Pourquoi ne pouvez-vous pas y répondre ? Vous êtes professeur non ?

-Parshath- Allez poser cette question au directeur pauvre sotte ! Dehors !


Une fois de plus, on m'obligea à sortir de la classe, refusant tout débat sur les intentions qu'avaient les humains à notre égard. Sur ces mots de mon professeur, je me levai, rassemblant mes affaires pour une fois de plus passer dans le bureau du directeur, qui était en fait une directrice. Me levant pour aller dans le bureau d'Iris, la mère de la terre, je fus interrompue par le bruit d'une chaise se traînant sur le sol. L'un de mes camarades s'était levé lui aussi. De on regard azur obstrué par ses cheveux blonds, il prit la parole afin de me soutenir.


-Medraut- Monsieur ! Laissez au moins dame Sirië s'expliquer s'il vous plaît ! Je suis persuadé qu'elle a de bonnes raisons de penser ça sur ces drôles de créatures que sont les humains !

-Parshath- Bien, vous pourrez donc en débattre sur le chemin menant au bureau du directeur. Sortez Medraut.

-Medraut- Vous…Vous avez brisé ce petit cœur de moi….


Medraut , l'un de mes camarades de classe le plus extraverti, subit le même sort que je subis, autrement dit : la porte. Nous fûmes tous les deux congédiés et envoyés dans le bureau de la directrice où nous nous prîmes un savon comme jamais nous n'en avions pris avant. Iris était encore plus rude avec moi puisque selon elle j'avais converti Medraut à ces inepties…Mais elle avait tort, le jeune garçon était simplement parti dans l'optique de me comprendre, moi qui était rejetée de tous, mais il n'y parvenait pas ce qui rendait notre relation à sens unique de ce côté.


Pour ma part, je pensais que nous devions nous rapprocher des humains. Briser la barrière de l'isolement dans laquelle nous nous épanouissions afin de construire une civilisation encore plus grande et harmonieuse qu'elle ne l'était déjà. Mais ces pensées me coutaient cher au quotidien puisque l'on me considérait comme quelqu'un de différent. J'étais toujours sujette aux regards de tous, et rejetée de tout le monde sauf de Medraut. J'étais pour certains une marginale, une dégénérée pour d'autres. J'avais grandi sans parents, ces derniers m'avaient abandonnée il y a bien longtemps, ce qui amplifiait mon sentiment de solitudes puisque je n'avais aucun adulte pour prendre ma défense, et les autres enfants eux, m'évitaient sur conseil de leurs parents afin que je ne déteigne pas sur eux.

J'étais comme la peste pour ce monde, car en mon for intérieur je n'avais que pour seule idée de défier les lois qui y étaient établies. J'étais née comme ça, avec en prime des facultés que d'autres esprits de duel ne possédaient pas. Je ne savais ni voler, ni creuser, ni nager, mais j'étais un esprit du duel qui pouvait comprendre toute sorte de langage, parler, et interagir avec autrui, ce qui me donnait un accès privilégié à la faculté d'apprendre, de communiquer, de comprendre les émotions d'autrui et d'exprimer les miennes. J'étais bien chanceuse de posséder un tel don, et je remerciais tous les jours notre créateur, quel qu'il soit, pour m'avoir donné la chance de pouvoir m'exprimer aux autres et de les comprendre.


Je me retrouvai une fois de plus, sur le toit de l'école. Dans notre monde, le sanctuaire céleste, il n'y avait jamais de conflits d'intérêt ou de délits. C'était un petit coin tranquille préservé de tous les conflits et malheurs du monde des esprits du duel. Notre rôle dans ce monde, le rôle que notre créateur nous avait donné, c'était de maintenir l'ordre et la tranquillité ici, gérer les litiges, et être altruiste , c'était notre travail. Nous étions en quelques sortes l'équivalent des magistrats humains, et nous suivions tous le jugement de notre Doyen, qui de par son vécu avait beaucoup plus de connaissances que nous, Voltanis, le juge était celui qui régit ce royaume.

Mais alors que je regardais l'horizon depuis mon toit, je réfléchissais une fois de plus à cette pensée singulière qu'était la mienne. Cette vie, je n'arrivais tout simplement pas à m'y faire.


Pourquoi devions-nous n'être que de simples spectateurs ? Pourquoi ne pouvais-je pas m'immerger dans la vie des hommes ? J'observais leur monde depuis quelques années déjà, et j'avoue en être tombée amoureuse. Ils créaient au quotidien, la cuisine , les bâtiments, les écoles, les musées, l'art, la musique. Ils faisaient quelque chose de leur savoir, là où nous nous contentions de suivre ce que nos aînés nous avaient appris sans jamais regarder ailleurs. Je n'avais rien contre mon rôle, mais les hommes avaient ce petit plus, le mélange de cultures et de savoirs. Tout était différent d'un pays à un autre, et cela me fascinait. J'aurais aimé avoir l'occasion de voir ce monde au moins une fois, mais je ne pouvais le voir que depuis l'entrée des couloirs du temps, là où les esprits du duel en contact avec les hommes venaient faire leur rapport aux gérants du temps de ce monde.


Il ne me restait que ce rêve que je me trimballais depuis que j'avais 24 lunes. J'en avais maintenant 80 . Je suppose qu'en âge humain on pouvait parler de 14 ans à peu près, j'étais encore à l'école d'apprentissage, car malgré tout je voulais devenir un esprit du duel qui oeuvrerait pour le royaume, mais on me mettait de côté à cause de ma pensée singulière…

Je suppose que je n'étais pas faite pour ce monde…Moi qui avait toujours pensé différemment. Pourtant , la différence était dure à accepter, mais n'était-ce pas ce qui faisait notre force ? Avais-je bafoué la vie ? Avais-je fait du mal ? Non, je pensais seulement qu'unir nos forces avec une autre espèce était envisageable, rien de plus…Vraiment, mais vraiment personne ne me comprenait alors que je ne voulais que du bien à tout le monde….


-Sirië- Sérieusement…Personne ne me comprend…

-Himiko- Personne ne te comprend ? Tu es sure, onee-chan !? Cela me rend triste que tu dises ça nyaaaah ~

-Sirië- Oui, enfin, PRESQUE personne.


Je me retournai face à cette voix qui venait de derrière. C'était ma petite sœur qui avait fini ses cours, Himiko. Himiko ma sœur n'était que 8 lunes plus jeune que moi, je suppose qu'on pouvait dire qu'elle avait douze ans en âge humain. Elle aussi avait été abandonnée par nos parents à cause de ses pensées sur les hommes. Elle en était tout aussi fascinée que moi, et il nous arrivait souvent de rêver d'aller au moins une fois dans leur monde…C'était notre rêve à moi et cette petite fille aux cheveux blancs et aux yeux couleur saphir qui était ma sœur. C'était peut être parce que notre forme d'esprit du duel était très proche de la forme humaine, à quelques exceptions près nous leur étions vraiment semblables après tout…


-Himiko- Sirië-neechan. Tu vas faire quoi quand tu seras plus grande ?

-Sirië- J'aimerais aller dans le monde des hommes une fois que j'aurai obtenu mon diplôme, j'aimerais rencontrer l'un d'eux.

-Himiko- Voltanis ne veut pas qu'on fasse ça aussi…C'est chiant…Il est toujours grincheux et nous empêche de faire ce qu'on veut….

-Sirië- Je suppose…Que Voltanis n'en saura rien, héhéhé…D'ailleurs, ma petite sœur, tu as choisi quel pseudonyme tu auras lorsque tu seras un esprit de duel en fonction ?

-Himiko- Oui ! J'aimerais qu'on m'appelle Téthys ! Et toi, onee-chan !?

-Sirië- ….J'aimerais m'appeler Athéna. Oui, j'aime ce nom, Athéna. Et si on s'appelait par nos pseudonymes maintenant ? Pour vivre notre rêve dès maintenant ?

-Téthys- D'accord, Athéna-Oneechan !

-Athéna- Je compte sur toi, Tethys.


Ce fut à partir de ce moment que plus personne ne m'appela par mon vrai nom, Sirië mais que tout le monde prit mon pseudonyme Athéna comme référence. Moi qui était en quatrième et dernière année au collège, il ne me restait plus grand chose à faire pour obtenir avec succès mon diplôme et ainsi, devenir un esprit de duel stagiaire. J'avais choisi comme registre les terres du temps afin de rencontrer les hommes par le biais des rapports des esprits du duel qui y passaient, mais je pense que tout cela me brûla vite les doigts, si bien que je ne vis pas venir ce fameux jour.


La remise des diplômes arriva, me laissant ainsi moi, la première de ma promotion, choisir mon avenir. Bien évidemment je pris la routes des terres du temps, route que l'on ne pouvait absolument pas me refuser au vu de mes résultats scolaires, malgré cette pensée singulière que j'avais en tête et que j'affichais à quiconque voulait bien me tendre son oreille. Ce jour était pour moi la consécration d'un long travail et le début d'une nouvelle aventure, puisque dès le lendemain, je n'étais plus collégienne, j'étais en formation dans les terres du temps.


J'avais désormais une carte à moi, Athéna. Elle n'était pas bien puissante ma carte, mais elle était quand même jouable, c'était important pour moi de représenter une carte jouable, puisque dans une dizaine d'années j'irai sûrement en incognito participer à des duels…Enfin…Non. Je ne pouvais pas attendre dix ans.

J'aimais beaucoup ce monde, mais je ne pouvais pas attendre dix ans afin de rencontrer ces humais que je voulais tant voir. Je ne pouvais pas attendre de faire partie de l'équipe de rapports , c'est mon impatience qui me poussa à commettre le premier crime de ma vie.

De la frontière, j'observais de par la bulle ce qu'il se passait à l'extérieur. La bulle était une sorte de petit trou similaire à un puis , on y voyait l'extérieur, le monde des humains, et tout ce qu'il fallait faire pour y pénétrer c'était traverser ce trou, le seul soucis c'est qu'il était à sens unique si l'on y partait définitivement, c'est pourquoi nous devions simplement utiliser notre carte afin de nous matérialiser uniquement sous forme de mirage , il était important de conserver notre enveloppe physique ici, sans quoi nous étions perdus à jamais dans le monde des humains.


Ce fut un jour toujours toujours plus agréable que j'eus la révélation de ce que je devais faire. J'avais obtenu les pouvoirs du duel de monstre, comme tout esprit du duel de monstre, je m'estimais donc capable de pouvoir me défendre contre le monde des humains…Alors…Je pris une décision terrible mais excitante, je jetai ma carte au travers le trou d'observation, et je me postai devant pour observer ce qu'il allait en être.


Ma carte mit quelques jours à atterrir dans le monde des humains, je la suivais à la trace, ayant emporté vivres et bouteilles d'eau pour rester devant la bulle. Mes supérieurs étaient satisfaits, pensant que je faisais mon travail avec grande précision, alors qu'en réalité je réalisais la plus odieuse des trahisons que j'aurais pu réaliser, c'était à la fois risible et triste, mais j'avais fait mon choix

Sept jours passèrent sans que ma carte ne fut trouvée. A vrai dire, je n'avais pas eu de chance, puisque ma carte finit non loin d'une flaque de boue. Pourtant, au bout d'un moment, le tournant de ma vie arriva. J'étais en train de regarder, comme à mon habitude, lorsque je vis deux garçons d'à peu près douze ans se battre non loin de la forêt où avait atterrit ma carte. Curieuse de voir ce que cette scène allait donner, je restai face à eux en regardant leur affrontement avec attention.

……

-Soichiro- Retire ce que tu as dit sur ma mère Kyosuke !

-Kyosuke- Jamais ! T'as même pas de père, ta mère est une traînée ! Soichiro le bâtard ! Soichiro le bâtard ! T'es qu'un raté de bâtard !

-Soichiro- Tu vas me le payer ! Je vais te tuer pour ce que tu as dit sur ma mère !


Le garçon brun regarda l'autre d'un œil mauvais. Il retroussa les manches de son pull rouge avant de se jeter sur son camarade d'une violence que je n'avais jamais vue jusqu'alors. C'était donc ça…Se battre ? Oui, c'était ça. Les deux garçons se battaient. Chacun donnait des coups à l'autre en affichant une mine assez mauvaise qui me fit frissonner. Pourtant, celui au pull et au short rouge semblait se battre pour défendre sa mère, ce qui me fit me poser des questions sur ses agissements. Etait-ce mal de se battre pour défendre l'honneur de quelqu'un, ou par amour ? Je ne savais pas vraiment quoi penser, mais quelque chose m'attirait vraiment chez celui qui défendait ses opinions et l'honneur de celle qui semblait l'élever seule.


Je ne savais plus quoi penser, tandis que les jeunes garçons se battaient. Le garçon au short rouge semblait mal en point, il était beaucoup plus frêle que l'autre, et il fut rapidement maîtrisé. La bagarre était à sens unique au bout d'un moment, si bien que l'autre garçon jeta le petit dans la flaque de boue juste à côté de ma carte, avant de repartir d'un air satisfait en se moquant de lui de toutes les manières possibles.

Je regardais attentivement la scène, le jeune garçon en short éclata en sanglots tandis qu'il était couvert de boue, et je l'avoue qu'il me faisait vraiment de la peine. Il pleurait, s'excusant à sa mère de ne pas être assez fort pour la défendre, maudissant son père qui semblait être parti, et au final je me pris d'affection pour lui qui se maudissait d'être faible et seul face à cette situation.

…..

-Soichiro- Putain…Je lui ferai payer à ce Kyosuke…Maman…Un jour je serai assez fort pour te protéger….Je te le promets, je te le promets maman…


Alors que le garçon se relevait, je le regardais encore sans qu'il ne s'en aperçoive. Il était couvert de boue, couvert de larmes, et pour être honnête, l'image qu'il renvoyait actuellement me fit vraiment de l'effet à l'intérieur. Les sentiments qui étaient en lui semblaient aussi purs que ceux que nous autres avions, au sanctuaire céleste. Il était un humain, mais il semblait avoir en lui bien plus que quelques sentiments négatifs que tout le monde décrivait chez nous. Peut-être était-il celui qui allait pouvoir dire à notre monde que tous les humains n'étaient pas identiques…. ?


-Soichiro- Eh…?C'est quoi ça là-bas ?…Une carte…De duel de monstre ?


Je fus surprise par le fait que ce garçon qui s'appelait Soichiro me remarqua au sol. Il s'approcha de ma carte avec prudence, craignant je ne sais quoi venant de moi. Lorsqu'il arriva enfin face à moi, il s'abaissa alors et me ramassa, s'interrogeant lui-même à voix haute. Sa voix déclenchait quelque chose en moi…



-Soichiro- Athéna… ?

….Elle…Elle est magnifique…Vraiment magnifique…

-Athéna- Toi aussi…Toi aussi tu es magnifique, Soichiro…Emmène ma carte avec toi…..S'il vous plaît, faites qu'il prenne ma carte, faites qu'il la prenne, je veux que ce soit lui qui devienne mon propriétaire, s'il vous plaît…


J'attendais la décision du jeune garçon, allait-il emporter ma carte avec lui ? Je n'osais pas imaginer le contraire, car j'avais vraiment envie de faire un bout de route avec lui. Au final, j'attendais devant cette bulle, et je le vis ranger ma carte dans sa poche.J'étais tellement heureuse que j'en pleurai presque. Ce garçon m'avait touchée, et rien qu'en le regardant, je savais qu'il avait quelque chose en plus par rapport aux autres garçons que j'avais eu l'occasion de connaître ici, dans le monde des esprits, ou même par rapport aux autres humains que j'avais vu de cette petite bulle qu'était la mienne.

J'entendis de nouveau le garçon parler tout seul,. Cette fois, il parlait à ma carte. Je voulais lui répondre, mais j'étais certaine qu'il n'allait rien entendre, après tout, il n'était pas possible pour nous de communiquer entre nos mondes.…Quoi de plus normal après tout.


-Soichiro- Que fais-tu ici tout seule ? T'u es perdue ?

-Athéna- Je t'attendais. J'attendais ta venue…

-Soichiro- Ahhh…Tu es couverte de boue, je vais te nettoyer. Tu seras plus belle sans ce truc cradingue.

–Athéna- Toi aussi tu es couvert de boue….Mais tu es mignon comme ça.

-Soichiro- Je ne sais pas pourquoi, mais te voir et te tenir me calme…C'est fou ça, tu es une simple carte que j'ai ramassé par terre, et j'ai vraiment une drôle d'impression.

-Athena– Moi aussi j'ai une drôle d'impression, une impression étrange. Comme si….

-Soichiro- Ce sentiment bizarre à l'intérieur de moi ne me quitte pas…C'est comme ci……

-Athena et Soichiro- Comme si l'on était fais l'un pour l'autre.

……

Les yeux du garçon s'écarquillèrent après que nous ayions parlé ensemble. Comme pour dissiper ses doutes et se rassurer lui même, il bégaya quelques mots à mon intention, s'adressant toujours à ma carte.


-Soichiro- Tu…Tu m'as parlé !? J'ai entendu une voix féminine parler en même temps que moi. Tu…Non…Je m'imagine des choses…Je parle à une carte… ?

-Athéna- Si tu savais, Soichiro, bien au dela de ta vision, il y a des choses que tu ne peux voir…

-Soichiro- Je le sais…Je n'ai jamais pu voir le chagrin de ma mère…Eh…Mais tu as encore parlé !?


A ce moment j'eus un conflit avec moi même, devais-je prendre la décision de passer cette bulle qui me séparait de Soichiro ? Devais-je prendre le risque de transgresser le règlement de Voltanis ? Je…Je ne savais vraiment pas quoi faire. D'un côté, je savais que passer cette barrière serait un point de non retour vis à vis de Voltanis, de l'autre côté, je ne pouvais pas laisser passer ma chance, je voulais voir ce qu'était la vie d'un homme, la vie aux côtés de ce garçon…


-Téthys- Tu devrais y aller, Athéna.

-Athéna- T…Téthys ? Mais…Que fais-tu ici ?

-Téthys- J'ai ressenti de drôles d'émotions, nee-chan, donc je suis venue te voir. Je te couvrirai auprès de Voltanis, fonce voir ce garçon, ne laisse pas passer cette chance dans ta vie, je suis certaine qu'il a un rôle à jouer dans ton avenir.

-Athéna- D'a…D'accord. Je fonce.


Avec hésitation, je passai ma main dans la bulle me séparant du garçon pour lequel je m'étais prise d'affection. Lorsque ma main toucha la substance, cela me fit tout un froid dans le corps. J'avançai quelque peu ma main malgré ça, et une fois immergée, elle m'aspira complètement dans la bulle, me faisant voyager dans le monde des humains une bonne fois pour toutes. J'étais libre dans ce monde, mais j'avais commis la pire des erreurs dans le mien. C'était paradoxal en soi quand on y réfléchissait bien.

Je tombai au sol, faisant un bruit immense dans ce parc. Cela attira l'attention du jeune garçon qui était déjà parti avec ma carte, il se retourna, et sembla me distinguer, puisque son regard fut marqué subitement d'une profonde surprise, comme si tout cela n'était pas réel à ses yeux. Abasourdi par cette révélation soudaine, il s'approcha de moi avec prudence. Il me scruta avant de reposer ses yeux sur sa carte, pour poser de nouveau son regard sur moi juste après ça…Et il répéta ce procédé cinq ou six fois avant de finalement bégayer la réalité des choses.


-Soichiro- A…Athéna… ? C'est toi ?

-Athéna- Oui…Je suis Athéna…Je vous regardais de mon monde, jeune maître.

-Soichiro- Qu…Qu'es-tu… ? Et qui est-tu….. ?

-Athéna- Je suis un esprit du duel de monstre, jeune maître. Je suis venue pour faire de vous mon propriétaire.

-Soichiro- Un esprit…Du duel ? Qu'est-ce que c'est ?

-Athéna- Nous sommes des créatures vivant dans un monde parralèle au votre. Certains esprits du duel sont amenés à venir ici choisir quelqu'un à qui se lier, et je vous ai choisi, vous avez ramassé ma carte, m'avez vous choisie également ?

–Soichiro- Je…C'est fou, c'est surréaliste, tu n'es pas réelle !? Ce n'est pas possible, je ne crois plus aux fées et aux lutins !

-Athéna- Si vous en êtes si convaincu, déchirez la carte, et rentrez chez vous la tête froide.

-Soichiro- Je…


Le jeune garçon ressortit la carte qu'il avait ramassé quelques minutes plus tôt, il la fit passer entre ses doigts, mimant le déchirement de ma carte. Il tenta plusieurs fois de le faire, mais n'arrivait pas à se convaincre de le faire une bonne fois pour toutes. Au final, il rangea la carte dans sa poche, me regardant sur le côté, comme pour voir si j'étais réelle. Il s'approcha de moi, et d'une main timide tenta de me toucher, sans succès. Sa main traversa mon corps, je n'étais qu'un hologramme ici, il ne pouvait pas me saisir, me toucher, il pouvait simplement me percevoir. Ca l'effraya un peu sur le coup, mais il fit vite avec cette réalité.


-Soichiro- Tu es venue…Pour moi… ? Tu es un ange gardien ?

-Athéna- Je ne suis pas un ange gardien, je suis un esprit du duel de monstre, nous avons notre monde, et nous n'avons pas le droit d'en sortir, j'espérais juste passer du temps avec vous, jeune maître.

-Soichiro- N'as-tu pas violé les règles en venant ici ?

-Athéna- Cela ne m'importe que peu. Me prendrez vous avec vous , jeune maître ?

-Soichiro- O…oui…Mais….Ne m'appelle pas jeune maître….Ca me rend mal à l'aise…


Ce fut ainsi que Soichiro mon jeune maître et moi nous rencontrâmes il y a des années de cela, autant être honnête. J'eus le coup de foudre immédiat pour le garçon, mais je savais bien qu'être un esprit du duel et être liée sentimentalement à un humain n'était pas possible, alors je gardai en mémoire un objectif à partir de ce jour. Je voulais être sa servante, être son esprit de duel qui l'accompagnerait dans tous ses combats. Je voulais découvrir le monde à ses côtés, lui qui m'a sortie de mon monde, qui m'a fait faire le premier pas, mais c'était aussi lui qui m'avait montré quelque chose de vraiment joli, se battre par amour. Je ne pensais pas qu'un tel enchaînement de sentiments existait alors que j'étais encore dans mon monde du sanctuaire céleste. Je l'avoue que Soichiro, mon jeune maître, m'avait énormément appris cette après-midi là.

….

Lorsque je rejoignis Soichiro, lorsqu'il accepta que je devienne sa partenaire, je n'avais aucune idée de ce que ce voyage allait réserver, autant à lui qu'à moi, moi qui était devenue la plus heureuse des esprits du duel de monstre, mais qui était également devenue une fugitive aux yeux de Voltanis. Ce fut à partir de ce moment, de cette rencontre, que je suis officiellement devenue un esprit de duel marginal, moi, Sirië connue sous le nom d'Athéna, moi qui avait donné mon cœur à un humain au prix de mon sens de la neutralité que je cultivais depuis tant d'années. J'aurais pu paraître folle pour pas mal de monde, je devais d'ailleurs le paraître pour tous excepté pour ma sœur Téthys, mais je savais au fond de moi que je faisais le bon choix. La nature des humains telle que l'on la voyait, n'était que la partie émergée de l'iceberg, et j'allais le prouver en restant avec Soichiro mon maître.


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [28/09/2016] à 08:54

Athéna 2 : Le grand examen

https://www.youtube.com/watch?v=Pv4_DTAn03U

Ce jour là ma vie changea drastiquement. J'avais franchi une barrière que je n'étais même pas censée ne serait-ce que frôler, approcher. J'avais entrepris une aventure qui allait me coûter cher aux yeux de Voltanis, mais je n'en avais que faire. Soichiro, mon nouveau jeune maître, était un de ces garçons attachants qui aimait vraiment les autres. Il était introverti, restant toujours dans son monde. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi, mais lorsque je lui en demandai la raison : il m'expliqua que sa mère vivait seule. Elle avait été abandonnée par son père lorsqu'elle était enceinte, et c'est comme ça qu'elle s'est retrouvée à élever mon maître seule, ce qui lui valut des remarques de la part de tout le monde et le poussa à se battre au quotidien pour laver l'honneur de sa mère. Je ne comprenais pas grand chose à toutes ces histoires d'humains, mais je pouvais comprendre une chose, Soichiro mon jeune maître et moi avions tous les deux grandi en étant abandonné par l'un de nos parents, je comprenais donc ses sentiments mieux que quiconque.


Et à vrai dire, c'était vraiment dommage que cet événement soit arrivé dans sa vie, puisque en ces douze mois depuis que j'eus franchi la barrière, j'avais eu l'occasion de voir le caractère de Soichiro, mon jeune maître. Celui d'un jeune garçon attachant, loyal, affectueux et drôle. Il me laissait le conseiller, il me laissait aller et repartir, mais nous passions également de très bons moments ensemble lorsqu'ils se présentaient à nous. Au final, je pouvais dire sans exagération que j'étais tombée amoureuse du garçon…C'était certes, fou, mais c'était vrai.


Nous passâmes un an ensemble , Soichiro-Sama découvrit le duel de monstre grâce à ma carte, il se constitua un paquet de cartes résolvant autour de ma personne, ce qui me flatta réellement, avant de se mettre en chasse de joueurs. Nous affrontâmes ainsi maintes et maintes personnes avant que mon propriétaire ne finisse par commencer à s'améliorer, si bien qu'il choisit sa vocation, devenir duelliste professionnel. C'est ainsi qu'encore un an plus tard, nous entrâmes tous les deux à la Duel Academy. Cette prestigieuse école qui formait l'élite des duellistes de demain. Mon maître voulait y intégrer l'internat pour décharger sa mère de sa présence. Elle ne se prenait pas les critiques des autres lorsqu'elle sortait seule, ce qui poussait mon jeune maître à la laisser tranquille.


Quand j'annonçai la nouvelle à ma sœur Himiko qui n'était pas encore Téthys à l'époque, sa surprise fut aussi grande qu'un building, mais elle n'était rien comparée à l'excitation soudaine dont elle fut prise à cet instant. Enjouée, elle laissa s'exprimer sa surprise de manière totalement extravertie, oubliant tout ce qui était autour de nous.


-Téthys- Ehhhh !? Vous allez à la Duel Academy !?

-Athéna- Pas si fort malheureuse ! N'oublie pas que je fais mes allers retours en secret, si Voltanis sait tout ça, je suis bonne pour être congédiée de ce monde !

-Téthys- Gomen. Il te reste 7 ans avant de pouvoir en parler à Voltanis, c'est ça ?

-Athéna- Oui, soit je continue mes études 7 ans pour avoir le droit d'aller et venir, soit je tente le concours pour avoir la carte d'allers et venus.

-Téthys- Oh, tu veux dire le test du savoir annuel !? Seuls les prodiges peuvent y arriver ! Il n'y a qu'un seul vainqueur par an !

-Athéna- Disons que je ferai de mon mieux j'ai 7 essais après tout. Même si je passe l'examen que dans 3 ans, c'est toujours 4 ans de gagné.


Ma sœur s'arrêta quelques instants devant mon enthousiasme. Elle plongea ses yeux dans les miens, me faisant m'arrêter à mon tour. Je restai quelques instants à regarder Téthys, et quelques secondes plus tard, elle afficha un air déterminé elle aussi. Serrant les poings devant elle avec le sourire, elle reprit la parole avec beaucoup plus d'entrain , s'impliquant à son tour dans ce défi que je me lançais en passant cet examen.


-Téthys- Alors je le passerai aussi ! Moi aussi je veux pouvoir venir avec toi voir le monde extérieur ! Tu es toujours heureuse quand tu reviens, je suis heureuse de te voir comme ça, mais j'aimerais aussi tenter l'expérience.

-Athéna- Alors faisons de notre mieux, d'accord ?

-Téthys- Oui ! Nous allons réussir ensemble !


Alors que mon jeune maître préparait son entrée à l'académie des duels, je préparais de mon côté ce grand examen annuel qui me donnerait peut être le droit d'aller et venir dans le monde extérieur. Le gagnant de l'année dernière était assez inattendu, c'était un « Kuriboh Ailé » qui n'avait même pas la faculté de parole. Comme quoi, tout le monde pouvait l'emporter avec de la motivation et du travail. Au final, nous préparions ensemble nos examens. Lui me demandait des conseils pour son deck et sa manière de jouer tandis que moi je lui demandais de me faire réciter mes cours. Je l'avoue que je prenais beaucoup de plaisir, malgré le risque à côtoyer Soichiro. Voltanis était inflexible, je savais que m'agenouiller devant lui en lui disant combien Soichiro était hors du commun était la dernière des choses à faire, mais je ne m'en préoccupais pas. Je vivais l'instant présent pleinement, parce que je savais qu'un jour tout cela allait cesser…


Soichiro entra à l'académie directement en tant que Bleu Obelisk, le dortoir des meilleurs. Il était apparemment parvenu à se hisser parmi les mieux placés à l'examen théorique, mais aussi à l'examen pratique. Il était vrai que ma faculté n'avait pas laissé la moindre chance à l'examinateur. Soichiro Sama avait abusé de cet effet qui enlevait 600 points de vie à l'adversaire, laissant mes 2600 points écraser le peu de défenses restant à l'examinateur. Il avait donc intégré le dortoir bleu et avait sa propre chambre, une magnifique pièce sobre et élégante, décorée de bleu. Il le méritait vraiment, d'être si haut classé. Nous avions passé deux ans à nous entraîner ensemble pour cet instant, renforçant nos liens de plus belle afin d'ouvrir ce chemin ensemble. Du haut de ses 14 ans, le jeune garçon était beaucoup plus mature que les autres. Il était également beaucoup plus introverti, n'ayant que moi comme amie, même si mon égoïsme était plutôt satisfait, j'étais malheureuse de voir le jeune garçon toujours seul de jours en jours, mais c'était son choix, je ne pouvais rien y faire…


-Soichiro- Comment tu me trouves dans cet uniforme, Athéna !? Le bleu c'est classe n'est-ce pas ?

-Athéna- Vous êtes magnifique, jeune maître.

-Soichiro- Arrête avec ça et apppelle moi par mon prénom veux-tu ? . Et puis pas besoin de me vouvoyer , Athena. On est amis non ?

-Athéna- Oui…Pardonnez-moi, jeune maître.

-Soichiro- Sérieusement…Enfin bref, si j'ai réussi, c'est à toi que je le dois, donc garde en mémoire que je te suis redevable.

-Athéna- Vous ne m'êtes pas redevable, jeune maître. C'est votre travail qui a mené à ce succès.


Le jeune garçon, positionnant sa cravate me dévisagea sans haine, plutôt avec de l'incompréhension dans son regard. Il esquissa un sourire, ainsi qu'un petit « Franchement » sortant de sa bouche, avant de continuer de s'habiller en silence, perdu dans ses pensées. Lorsqu'il eut fini d'enfiler son uniforme complet, il prit la parole joyeusement, s'adressant à moi comme il l'aurait fait à une amie de longue date.


-Soichiro- Je te le rendrai quand même , partenaire ! Allons voir ce qu'est cette Duel Académie.

-Athéna- Oh, jeune maître, je ne peux vous accompagner.

-Soichiro- Oh, le grand jour est arrivé ?

-Athéna- En effet. C'est ce fameux jour. Je vais faire de mon mieux pour pouvoir me tenir à vos côtés.

-Soichiro- Alors je compte sur toi pour leur montrer qui est la patronne ! Montre à ces gamins qui est la chef ! Je suis certain que tu peux y arriver !


Le garçon me fit un signe du pouce, je ne compris pas immédiatement, mais il m'expliqua que c'était comme ça que l'on encourageait les autres dans le monde des humains. Le jeune maître m'apprenait beaucoup de choses sur son monde. Ils avaient pas mal de codes reposant sur la gestuelle, comme lorsqu'il se saluaient, se disaient bonjour, ou étaient d'accord avec quelqu'un. C'était assez intéressant d'être imergée au beau milieu de ces codes de vie.

Pressée d'être à l'examen, je repassai dans ma tête toutes mes révisions tandis que mon jeune maître reprit la parole juste avant que je ne parte, affichant un profond sourire sur son visage.


-Soichiro- Bonne chance, Partenaire !


Je regagnai rapidement mon monde, en laissant le jeune maître affronter les épreuves du sien. Il était assez fort pour les affronter me disais-je, et j'avais raison , puisqu'un examen bien plus ardu m'attendait dans le mien.

Une fois arrivée, Tethys m'attendait encore non loin de la bulle d'énergie, c'était le jour du concours, le jour où j'allais peut être acquérir ce passeport légal entre son monde et le mien, où j'allais peut être ne plus être une fugitive…

Moi et Téthys nous rendîmes sur les lieux des examens, c'était un simple questionnaire à première vue, mais je me rendis compte de l'extrême difficulté de l'examen une fois assise devant la feuille. Je ne pouvais tout simplement pas répondre à la plupart des questions. J'avais une heure, mais les questions étaient bien trop ardues pour que je puisse y répondre. Je perdis vite confiance en moi pendant ce test, pour au final rendre une copie partiellement remplie.

…..

J'appris quelques temps plus tard que l'examen avait été de la même difficulté pour tout le monde, mais malheureusement, je n'étais classée que cinquantième sur les dix mille inscrits, ce qui était largement insuffisant pour prétendre à obtenir ce passeport. Cette année là, ce fut une fois de plus un animal qui l'eut, Regulus. Il avait bossé très dur, donc c'était mérité, il était d'ailleurs satisfait de l'emporter, puisque malgré le fait qu'il ne comptait pas sortir de ce monde, le roi de la forêt émeraude se devait de posséder un maximum de connaissances, et rien que le fait d'avoir réussi l'examen faisait de lui un esprit du duel respecté de tous.


-Téthys- Nyaaaaaahhhhhh… ! Tous ces efforts pour rien…C'est déprimant…

-Athéna- Tu as eu une meilleure note que moi, estime toi heureuse.

-Téthys- Détrompe toi, c'est encore plus rageant…J'étais troisième ! Troisième ! Si j'avais eu bon à cette fichue question j'aurais réussi le challenge les doigts dans le nez ! Mais bien sur mon correcteur à fait la fine bouche ! Raaaah !

…..

-Téthys- Je…Moi aussi je veux le voir…

-Athéna- Huh ? Voir quoi ?

-Téthys- ….Soichiro-kun.

-Athéna- Attends…C'est pour ça que tu as passé cet examen !?

-Téthys- C'est pour ça que tu l'as passé aussi non… ? Je…Je vous observe toujours lorsque tu pars, j'aime vous voir ensemble. Soichiro-kun est très gentil, et il te fait sourire, quand vous êtes ensemble, tu as vraiment l'air heureuse, plus que tu ne l'as jamais été, même avec moi, je le ressens tellement.

-Athéna- Mais non, je t'assure que…

-Téthys- Tout va bien, Sirië-Neechan. Je voudrais juste vous rejoindre pour que l'on partage ce bonheur à trois. C'est tout ce que je veux.

-Athéna- …Depuis quand tu ne m'as pas appelée comme ça…Je me le demande…

….

Bien. Lorsque tu auras obtenu ton diplôme du collège et que tu auras ta carte, je t'emmènerai voir le jeune maître.

-Tethys– Vraiment !? Pour de vrai !?

-Athéna- Oui, mais ne le répète à personne, d'accord ?

-Téthys- Je t'aime Nee-Chan !


Ma petite sœur se jeta sur moi à ce moment, j'imagine que ce n'était pas aussi vain que je le croyais. Il était vrai, je l'avoue, que je croyais que ma sœur, désirant changer de monde et voir les hommes, ne faisait que me suivre afin que je ne me sente plus seule dans ma pensée marginale. Et pourtant, elle aimait vraiment les hommes tout autant que je les aimais, et désirait autant les approcher que je le désirais , quitte à désobéir à Voltanis également.

En impliquant ma sœur dans mon crime, je n'aurais jamais imaginé que cela aurait eu autant de conséquences sur nos vies, que ce soit la mienne, la sienne, ou les existences mises en cause comme celle de Soichiro, mon jeune maître.

Quelques mois passèrent ,et comme convenu, ma sœur obtint son diplôme avec succès, et sa carte fut créée en guise de récompense pour son dur labeur. Himiko, ma petite sœur joyeuse et excitée était devenue Téthys, le monstre de duel, capable désormais d'étudier dans le domaine de son choix. Contrairement à moi, elle ne choisit pas les archives des terres du temps, elle choisit de travailler dans le social. Elle rêvait de pouvoir remettre dans le droit chemin les esprits du duel dont les parents se débarrassaient , tout comme nous avions été remis dans le droit chemin quelques années plus tôt. Elle se reposait sur le concours de connaissances annuel afin de gagner son passeport pour aller et venir dans le monde des humains.


Ce fut un jour de Juin dans le monde des humains que j'emmenai Téthys avec moi pour rencontrer mon jeune maître. Il avait fêté ses 14 ans quelques semaines plus tôt, avec de nouveaux amis qu'il avait gagné pendant son premier semestre. Il avait finalement réussi à passer la barrière du garçon introverti pour partager son grand cœur, sa grande âme avec les jeunes de son âge.

Il s'était fait des relations avec lesquelles il avait créé un club de science. Il lui arrivait souvent d'aller dans leur chambre qui leur servait de laboratoire. Lui et sa joyeuse équipe travaillaient ensemble sur des inventions plus ou moins importantes, et cela lui avait donné le goût de la recherche comme le goût du partage avec les autres. Soichiro mon jeune maître devenait peut à petit un homme, et je partageais ces moments avec lui en en appréciant toute la saveur.

Nous attendîmes le jeune maître dans notre chambre, toutes deux en tenue de carte, allongées sur le lit. Téthys était impatiente et troublée à l'idée de voir le jeune maître arriver, elle en faisait vraiment des tonnes quand elle s'y mettait. Lorsqu'il ouvrit la porte, il lança un « Athena je suis rentré » avant de constater avec une surprise immense que je n'étais pas seule. La sœur rougit lorsqu'il entra, le jeune maître avait pris l'habitude de se mettre à demi nu lorsqu'il faisait chaud. Il disait qu'il était plus libre sans être enfermé dans des vêtements, mais Himiko , qui n'avait jamais vu un garçon dans cette tenue naturelle, ne put s'empêcher de se cacher les yeux. Son visage devint rouge pivoine, sous mon regard désespéré. Je repris la parole pour la ramener à la réalité.


-Athéna- Tu abuses, Tethys, il n'est même pas de notre espèce. Comment peux-tu rougir ?

-Téthys- Je…Je…Je sais…Mais nous sommes tellement proches des humais que je ne peux pas m'empêcher…

-Soichiro- Athéna ? Qui est cette fille avec toi… ? C'est une amie à toi ?

-Athéna- Excusez moi, jeune maître, pour le comportement de ma sœur, elle voulait voir votre monde de plus près, je l'ai donc amenée avec moi.

-Soichiro- Ta…Ta sœur ? Athéna tu as une sœur….. ?


Le jeune maître s'approcha du lit où s'était recroquevillée ma sœur, il s'y approcha doucement, comme ne voulant pas la brusquer d'avantage en constatant sa réaction face à lui. Il était vrai qu'elle attendait ce jour depuis un moment, elle était amoureuse, je ne pouvais que le comprendre, puisque je partageais les mêmes sentiments vis à vis de mon jeune maître. Le jeune garçon n'était pourtant pas de notre monde, et je l'avais accepté depuis le temps, tandis que ma sœur ne semblait pas le comprendre.


-Soichiro- Peux-tu te reculer s'il te plait, Athéna ?

-Athéna- Bien sur, jeune maître.


Je me décalai sur la demande de mon jeune maître pour qu'il puisse s'asseoir sur le lit, juste à côté de ma jeune sœur qui était de dos, il la fixa quelques dizaines de secondes , la scrutant au passage. Ma jeune sœur détourna le regard, n'osant pas affronter celui du jeune maître en face. Elle était plus jeune et plus immature que moi, elle réagissait avec beaucoup de spontanéité face aux éléments en face d'elle…Mais contrairement à moi, elle laissait beaucoup plus parler son cœur, ce qui lui permettait de vivre l'instant présent. Mon jeune maître reprit la parole avec empathie face à ma sœur, comme pour lui souhaite la bienvenue.


-Soichiro- Je m'appelle Soichiro. Tu peux m'appeler Shiro si tu veux faire court. Ou Shiro-kun, c'est mignon Shiro-kun.

-Athéna- Soichiro-Sama. Ou jeune maître. Ne t'avise pas de l'appeler autrement.

-Soichiro- Tout le monde n'est pas aussi solennel que toi, Athena !

-Athéna- Nous devons vous donner une appellation convenable , vous êtes notre maître. Je vous rappelle que nous sommes liés par un contrat officiel provenant de notre guide : Voltanis le juge.

-Soichiro- Assez avec toutes ces lois ! Dois-je te rappeler que je te considère avant tout comme une amie plutôt que comme un outil !?

….

-Téthys- Amie ? Vous considérez vraiment ma sœur…Comme une amie… ?


La voix de ma sœur nous interrompit, faisant tourner nos regards dans sa direction. Elle était timide face à mon jeune maître qui était surpris par cette question dont la réponse était évidente pour lui comme pour moi. Il s'approcha de nouveau de ma sœur et lui prit la main, mais elle la retira, trop timide pour se laisser faire. Il afficha un franc sourire face à celle qui restait ébahie devant lui, pour au final reprendre la parole avec tendresse et délicatesse,tandis que mon cœur battait la chamade en le regardant faire.


-Soichiro- Bien sur que nous sommes amis ! Athéna est la meilleure amie que je n'ai jamais eue. Depuis qu'Athéna est là, j'ai pu faire des tas de choses, devenir plus fort, et avoir des objectifs dans la vie…Je lui suis reconnaissant de pas mal de choses. Et te voir, toi, sa sœur….C'est quelque chose qui me fait plaisir. Comment t'appelles-tu ?

-Téthys- Je…Je m'appelle Téthys.

-Soichiro- Tethys hein…Joli nom. Soyons amis, Tethys !


Le jeune maître tendit de nouveau sa main à Téthys, ma sœur. Elle n'avait toujours pas le courage de le regarder alors qu'ils avaient le même age et la même situation chacun dans leur monde. J'étais pour ma part spectatrice, pouvant ainsi mesurer l'ampleur de l'affection que portait Téthys à Soichiro mon jeune maître. C'était une affection bien plus épineuse que ne l'était la mienne, puisqu'elle semblait totalement dépendante à l'idée de se rapprocher du jeune garçon, alors que moi j'arrivais malgré tout à me raisonner avec les lois de ce monde. Quand j'y repense, partir seule voir Soichiro devait être une souffrance que j'imposais à ma jeune sœur en prenant en compte l'affection qu'elle lui portait à lui ainsi qu'à son monde. C'était un peu cruel malgré le fait que je n'en savais rien, mais il était trop tard pour défaire les actes. Téthys prit la main de mon jeune maître, avant de reprendre la parole avec un sourire tout aussi magnifique que celui qu'affichait Soichiro.


-Téthys- Soyons amis , Shiro-kun !

-Athéna- C'est Soichiro-sama ou jeune maître. Reprends toi.

-Soichiro- Ne lui dis pas ce qu'elle doit faire Athéna ! Elle m'appelle comme elle veut !


Nous nous châmaillâmes tous les trois pendant quelques dizaines de minutes, voir une heure, avant que moi et ma sœur nous repartions là d'où nous venions : au sanctuaire céleste. Nous n'avions pas beaucoup de temps, surtout dans cette tranche horaire où de nombreux monstres allaient et venaient depuis les terres du temps. Nous devions donc rapidement retourner dans notre monde, sans quoi il allait être difficile d'échapper à la fureur de Voltanis, notre juge à tous.

Ce fut ainsi que nous retournâmes dans notre monde. Téthys restait troublée par l'expérience qu'elle venait de mener. Tout comme je l'avais été auparavant, elle était partagée entre la satisfaction d'avoir exploré un monde nouveau et la culpabilité d'avoir désobéi aux règles les plus fondamentales qui régissaient ce monde. Essayant de la soutenir, je posai ma main sur son épaule sans dire un mot, attendant surtout de voir comment elle allait extérioriser les restants de cette trépidente aventure loin de nos terres.


-Téthys- Je…Je…C'est incroyable….

-Athéna- Tethys, tout va bien ?

-Téthys- Je n'arrive pas y croire…Je n'arrive pas à croire que j'ai fait une chose pareille ! Je n'arrive pas à y croire ! C'était…C'était merveilleux ! Mais…Et si Voltanis viendrait à le découvrir… ? Je…

-Athéna- Tethys ne t'en fais pas je –

-Téthys- Qui s'en préoccupe !? Yahouuu ! J'ai été dans le monde des humains ! Je l'ai vu , je l'ai vu ! Il était si gentil, si attachant si merveilleux ! Et si…Et si…C'était vraiment mal ce que l'on a fait…Je…NON C'était formidable ! C'était génial !


Je stoppai ma sœur dans son élan, elle qui alternait différents états mentaux en une fraction de secondes. Elle devenait folle, il n'y avait pas d'autre explication possible. Je repris la parole, enfilant le costume de la rabat-joie de service, mais c'était toujours dans l'optique de garder les pieds de ma sœur sur terre….Ou dans les cieux delon la perspective.


-Athéna- Oi , oi, tu deviens incohérente petite sœur, allons nous reposer.

-Téthys- Hihihi…Désolée…

-Athéna- Dis, Tethys. Tu es amoureuse du jeune maître n'est-ce pas ?

-Téthys- Huuuuuuh !? Mais…non pas du tout ! Je ne suis pas amoureuse ! Ce sentiment est vraiment stupide, l'amour ça n'est que superficiel, pourquoi a-t-on besoin de se dire amoureux pour vraiment aimer les autres ? C'est vrai ça non ? Je savais que tu serais d'accord avec m-

-Athéna- Tethys. Il n'est pas de notre monde.


Face à cette grande découverte de la fameuse vérité qu'était celle de ma sœur, cette dernière lâcha un soupir avant de se plaindre à la seule oreille qui pouvait l'écouter : la mienne.


-Téthys- Je…Je sais…Mais je voulais au moins le voir, une fois seulement, en chair et en os…Je voulais le voir de plus près que cette petite bulle qui nous montre le monde extérieur…


Je ne savais pas quoi répondre pour effacer cette peine que j'avais vécu, alors tout ce que je fis ce cut de lui parler d'autre chose, lui montrer les opportunités qu'elle avait en restant ici et en faisant des voyages discrets.


-Athéna- Tu peux apprendre beaucoup de ce monde, fais simplement attention de ne pas te faire prendre par Voltanis, et de ne pas te mettre en danger.

-Téthys- Athena. Je vais réussir ce concours, je veux le revoir. Je veux le revoir sans craindre d'être réprimandée…Je veux que moi et Shiro nous puissions faire une équipe, parler ensemble…Je veux revoir ce sourire…

-Athéna- Fais de ton mieux alors. Je tenterai aussi, nous serons adversaires héhé. Nous avons les mêmes objectifs, donc nous faisons ça pour le jeune maître d'accord ?


Ce fut ainsi que le jeune maître et ma sœur firent connaissance. Cela décupla la motivation et les sentiments de Tethys, qui avait trouvé un but dans sa vie. Si nous n'étions pas humains, nous étions comme tout le monde doté d'émotions, et ce furent des émotions à l'état brut que ressentait ma jeune sœur à ce moment. Elle voulait passer le plus de temps possible avec le jeune maître, et je ne pouvais que la comprendre.

Nous travaillâmes donc d'arrache pied pendant des mois et des mois, visant à réussir cette fois l'examen qui allait surement donner le droit à l'une de nous de faire des allers-retours, mais qui allait aussi condamner l'autre à la désobéissance pour une année de plus. Nous ne pouvions pas échouer cette fois. Ce motivée par cette pensée que nous passâmes des mois à l'entrainement.

Un jour, j'allais convaincre Voltanis que les humains n'étaient pas tous mauvais. J'allais le convaincre que nous pouvions accomplir de grandes choses, si seulement notre monde et ses habitants s'ouvrait un peu plus au leur.


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [28/09/2016] à 13:00

Athéna 3 : Secrets de famille et liens temporels

Les mois passèrent , et les sentiments se développèrent chacun de leur côté. Moi et Téthys étions plus proches que jamais en tant que sœurs. Nous n'avions jamais eu une telle proximité que depuis les diverses escapades en compagnie du jeune maître. Nous avions pourtant un but commun, puisque nous étions toutes deux éprises du jeune garçon étant la raison de notre venue dans ce monde. Bien que je me gardais de le dire, tout comme ma sœur le faisait également je n'en éprouvais pas moins une forte attirance pour Soichiro, mais contrairement à ma sœur, j'avais su faire la part des choses : J'étais un esprit du duel de monstre, je ne pouvais tout simplement pas être avec un humain…Je ne pouvais donc pas m'accoupler tout court, puisque malgré le fait que nous étions deux femmes, il nous a été dit à notre adolescence qu'il n'existait pas de masculins chez notre espèce. Nous n'avions d'ailleurs pas de noms , alors on nous appelait les fées. Tout simplement parce que nos peaux étaient aussi blanches que la neige, et que nos tenues étaient ornées de blanc. Mais nous ne savions rien de nos origines réelles, qu'étions-nous ? Au final , chercher avait perdu son sens.


Tout ce que j'aimais, c'était observer le monde des humains, moi qui aimais tout ce qui s'y rapportait. Lorsque j'allais voir le jeune maître avec ma sœur, j'en profitais pour prendre quelques livres que j'étudiais en rentrant chez moi, apprenant d'avantages de choses concernant le monde des humains. Je les rendais au jeune maître, puis j'en prenais d'autres…


Téthys quant à elle étudiait pour essayer d'obtenir enfin ce passeport pour le monde des humains. Elle avait pris en secret une photo du jeune maître qu'elle gardait sur son chevet dans sa chambre, dans le lit juste à côté du mien. Cela m'amusait, et même si son bonheur était illusoire, je la laissais rêver, puisque cela la motivait à donner le meilleur d'elle même. J'étais sa grande sœur, m'assurer qu'elle ait un avenir digne de ce nom était ma mission, et donc, j'utilisais tous les moyens, même ses sentiments, afin de garantir sa réussite. Téthys était tout pour moi, jamais je n'allais donner naissance à des générations futures, notre lignée était condamnée à s'éteindre lorsque nous nous éteindrions toutes les deux, Téthys était donc le seul bâton auquel je me tenais pour avancer dans la vie.

C'était pour cela que pendant tous ces mois, nous réalisâmes notre rêve commun d'approcher le jeune maître et son monde, cela lui tenait au final encore plus à cœur qu'à moi, si bien que parfois je la laissais même partir seule afin de surveiller qu'elle ne se fasse pas prendre par Voltanis. J'avais déjà entendu parler d'une affaire similaire, même si je gardais bien d'y penser. Je ne voulais pas penser aux conséquences de nos actes, à moi et à Téthys.


Ce fut ainsi que l'examen arriva, l'examen tant attendu. Moi et ma sœur allâmes ensemble pénétrer la salle d'examen, puis nous assîmes l'une derrière l'autre. J'étais une rangée devant ma sœur, mais malgré cela, je pouvais entendre ce qu'il se passait derrière moi. Téthys était très mal en point, vraiment mal en point pendant l'examen. Sa respiration était difficile, elle toussait à répétition sans s'arrêter, et je l'entendais murmurer qu'elle ne pouvait réfléchir…Elle n'avait vraiment pas eu de chance, puisqu'elle avait attrapé un coup de froid dans le monde des humains juste avant l'examen, elle était venue en tenue trop légère et fut surprise par le froid du monde extérieur, pourtant, il fallait qu'elle réussisse cet examen, à tout prix.


La sonnerie marquant la fin de l'épreuve retentit , et les copies passèrent devant. Il ne restait plus qu'à attendre le résultat fatidique désormais.

…..


Quelques jours passèrent après l'examen. Ma jeune sœur fut couchée pendant quatre jours avec une fièvre importante. Je fus restée à son chevet tout le temps durant, ne faisant comme déplacement que des allers retours pour tenir le jeune maître inquiet au courant de la santé de ma jeune sœur. Cela semblait d'ailleurs faire plaisir à Téthys que le jeune maître s'inquiète pour elle. Au final, nous nous rendîmes toutes les deux une semaine après l'examen, afin d'en découvrir les résultats.


-Téthys- Nee-Chan.

-Athéna- Hmmm ? Quelque chose ne va pas, Téthys ?

-Téthys- Non…C'est juste que…Enfin je sais que je n'ai pas réussi l'examen, je n'ai rempli que la moitié de la feuille, mais…J'espère que tu auras réussi, Nee-Chan. J'espère sincèrement que tu seras la gagnante cette fois.

-Athéna- Téthys…Ne t'en fais pas, quand tu veux quelque chose très fort et que tu fais de ton mieux, tu peux l'avoir si tu y crois fort, d'accord ?

-Téthys- Tu dois sans doute avoir raison…


Je m'étais gardée de le dire à ma sœur, mais il y avait quelque chose que je voulais encore plus que cet examen. Sur la route nous menant à la réponse fatidique, je priais sans cesse, non pas pour que je sois l'heureuse élue, mais je priais pour que rien ne soit dévoilé. Ce fut avec se sentiment d'angoisse que j'accompagnai ma sœur jusqu'au panneau fatidique. Là où allaient se jouer bien plus que ce que l'on ne pouvait penser au premier abord.


Elle s'avança d'un air enjoué vers le panneau, vraiment satisfaite par le fait que je sois encore en jeu pour obtenir ce passeport. elle pointa son doigt sur le panneau en partant de la fin de liste jusqu'à trouver son nom, puis le mien…mais son visage vira rapidement de l'engouement à la déception. Elle se retourna vers moi au bord des larmes pour m'annoncer la nouvelle. Elle essaya d'y mettre les formes, mais je m'attendais à ce qu'elle allait m'annoncer.


-Téthys- Athéna…Tu…Tu es dans les dix derniers…

-Athéna- Misère…Je suppose que le jeune maître attendra une fois de plus, et toi alors ?


Lorsque la jeune fille se retourna, elle écuma les dix colonnes avec son doigt sans trouver son nom. Ce n'est que lorsqu'elle passa son doigt sur les dernières lignes, en partant du bas de la colonne, qu'elle poussa un cri de surprise qui raisonna dans mes oreilles tellement il était spontané. Je m'avançai vers elle, appréhendant l'éventuel scénario tant attendu.


-Athéna- Un problème Téthys ?

-Téthys- Je…Je l'ai fait…Nee-Chan…Je suis première !

-Athéna- Sérieusement !? Montre moi ça !


Je me ruai sur le panneau d'affichage en vitesse afin de constater les dires de ma sœur, et en effet, tout cela était bien réel. Ma sœur était la lauréate du concours, avec 100% des réponses indiquées étant justes. Toute la pression en moi retomba suite à cet événement, ma sœur bondit de joie , je la pris dans mes bras, pour célébrer ce succès pour lequel elle avait travaillé si dur, alors qu'au fond, même si je me gardais bien de lui dire, je n'étais pas étrangère à ce succès. Tout ce que je voulais, c'était gagner du temps jusqu'à ce que l'examen passe sans encombres.


https://www.youtube.com/watch?v=B-JA6j3QOMk


Elle le comprit rapidement, puisque lorsque son euphorie retomba, le sourire béat de son visage ne laissa place qu'à un profond arrière goût de déception. Elle tourna la tête afin de percer mon esprit de par son regard. Je ne pouvais éviter les sentiments de ma sœur à ce moment. Elle ne posa pas la question avec ses lèvres mais avec ses yeux, et se contenta de lire les miens en guise de réponse. Si notre complicité en tant que sœur était avantageuse lorsque nous étions en difficulté, cette complicité se révélait difficile à gérer lorsque je voulais cacher quelque chose à Téthys. Il ne lui fallut que quelques secondes pour deviner tout ce qui était en moi.


Elle avait donc tout compris. Tandis qu'elle ne réussissait pas son épreuve en raison de la fatigue et de la maladie, de mon côté, j'étais plus en forme que jamais. Le test que je dus passer, le même que celui de Téthys, fut d'une facilité déconcertante. Pourtant, j'entendais ma sœur derrière moi lutter pour obtenir ce passeport, malgré les difficultés qui s'imposaient à elle…

J'eus pris ma décision à ce moment.


Au lieu de signer ma copie de mon nom, j'utilisai le nom de ma sœur, et lorsque les copies de derrière revinrent vers moi, discrètement je mis mon nom sur la copie de ma sœur , ainsi, j'avais une chance que le passeport tant attendu revienne à Téthys. Rien n'avait été découvert, c'était pour le mieux.


Pourtant, lorsque la jeune fille le découvrit, elle exprima de la colère à mon égard. Sa réaction violente me laissa bouche bée. Elle me cria dessus puis partit poings serrés en m'ordonnant de ne pas la suivre…Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle avait réagi comme ça…Etait-ce parce qu'elle voulait mériter de voir le jeune maître ? Pourtant, elle était tout à fait méritante, ce n'était que le hasard qui l'avait faite tomber malade…Je ne comprenais vraiment pas, mais mes sentiments actionnaient mon corps pour qu'il court après elle. Ce ne fut qu'au bout d'une bonne dizaine de minutes de course que nous atterrîmes sur une colline pas très loin d'où nous habitions. En cette fin de journée nous pouvions y voir le soleil se coucher, tandis que tout le royaume semblait à notre portée de par l'altitude de la colline. Il y avait un arbre juste à côté, Téthys s'assit contre l'arbre et prit la parole.


-Téthys- Tu…Tu as donc fait ça, Nee-Chan… ?

-Athéna- Tu étais parfaitement méritante Téthys ! Ne t'en fais pas ! Je suis sur que sans cette fichue maladie tu aurais p-

-Téthys- Silence ! Je…Ce n'est pas le problème ! Pourquoi…Pourquoi…POURQUOI AS-TU SACRIFIÉ TON REVE POUR MOI !?


Les mots de ma sœur débordaient de sentiments et m'atteignirent de plein fouet. Ils résonnèrent pendant quelques secondes dans mes oreilles, portés par le vent sur cette colline en retrait du royaume. Aucun bruit n'était audible aux alentours, me laissant seule face au désespoir de ma sœur qui me dévisageait avec colère et tristesse, retenant ses larmes. Pour toute réponse, je détournai le regard, honteuse d'avoir eu recours à des méthodes aussi peu conventionnelles. Je repris la parole à l'intention de celle que j'aimais plus que tout, mais n'osai pas vraiment m'affirmer.


-Athéna- Tu es bien plus importante que n'importe lequel de mes rêves…

-Téthys- J'en ai assez, Athéna. Ou plutôt…J'en ai assez, Sirië nee-chan. J'en ai marre que tu sacrifies tout pour moi ! D'abord ta jeunesse, tu n'as jamais eu d'amies parce que tu veillais sur moi ! Ensuite tes études , tu as dès le début refusé d'entrer dans la garde royale alors que tu en avais le pouvoir !

-Athéna- Himiko je…

-Téthys- Même ta relation avec Shiro-kun tu l'as sacrifiée pour moi… Je…Je sais que tu es amoureuse de Shiro-kun…Et que tu ne le dis pas à cause de moi…J'en ai assez d'être un boulet dans ta vie…J'aimerais pouvoir disparaître…Pour qu'enfin tu sois heureuse….


Les paroles de ma sœur déclenchèrent de la colère en moi. Je la giflai par réflexe. Je ne pouvais pas concevoir qu'elle envisageait de disparaître pour me rendre heureuse alors qu'elle était la seule qui comptait à mes yeux. J'aurais pu m'écrouler sur elle et tout lui dire. Lui dire que je faisais des sacrifices pour qu'elle vive mieux, j'en étais consciente….Mais non, elle n'était pas mon boulet, elle n'était pas mon fardeau…Bien au contraire.

Tandis que ma sœur se frottait la joue en rougissant de honte face à mon acte, ce fut à mon tour de m'indigner, sermonant ma sœur avec les larmes aux yeux.


-Athéna- Tu es ridicule Himiko ! Totalement ridicule !

-Téthys- Huh ? O….Onee-chan… ?

-Athéna- Oui ! Oui j'ai sacrifié mes amis pour toi ! Oui j'ai sacrifié ma carrière pour toi ! Oui j'ai sacrifié cet examen pour toi et même lui je l'ai sacrifié pour toi ! Mais tu n'as pas le droit de me le reprocher ! Tu n'as pas le droit de me reprocher tout ce que je t'ai donné ! Tu n'as pas le droit de me reprocher cet examen ! Parce que….Parce que….. !!!


Lorsque je réalisai que malgré mes réserves, j'étais en train de déballer mon sac, je savais qu'il n'était plus possible de faire machine arrière. Prenant un ton plus doux pour m'adresser à elle, je laissai la véritable moi s'exprimer, brisant tous les tabous entre nous.


Parce que sans toi…Sans toi ma vie n'a pas de sens. Tout ce qui est autour et derrière nous n'a pas de sens…Téthys…Tu es ma raison de vivre, si tu n'es pas là, je n'ai rien à faire en ce monde…Je n'en ai rien à faire de mes amis, je n'en ai rien à faire de ma carrière ou de cet examen…Même…Même le jeune maître…Si je devais choisir entre toi et le jeune maître, mon choix serait fait immédiatement…Himiko…Tu es tout ce que j'ai au monde…Es-tu trop aveugle pour le voir… ?


Lorsque j'eus fini de déballer mes sentiments à ma sœur, elle baissa la tête, si bien que je ne pus apercevoir son expression. Je fis de même, comme pour répondre à son retranchement sur elle même. Même si nous étions sœurs, si complices, chacune avait au final son propre monde, et je m'en aperçus à ce moment…Sans dire un mot, je relevai la tête, m'approchant de ma jeune sœur, et enfin lorsque je fus arrivée devant elle, je l'étreignis avec tout l'amour qui était en mon être. Elle ne répondit pas un mot face à cette action de ma part, elle se contenta de me rendre la tendresse que j'éprouvais envers elle, et c'était tout ce dont j'avais besoin à ce moment, qu'elle me rende de la tendresse. Je n'allais certes pas pouvoir voir le jeune maître à ma guise pendant quelques temps, mais Téthys, elle , était bien plus importante à mes yeux que n'importe quel document en ce monde, même si le document en question était un aller simple vers le bonheur.


Ce fut la dernière querelle de sœurs que moi et Téthys eûmes. Ce dernier jour que nous passâmes ensemble avant qu'elle n'obtienne officiellement son droit d'aller et de venir à sa guise dans le monde des humains. Au final , elle accepta sans broncher la récompense qui lui était adressée par la présence de cette médaille qu'elle accrocha à sa robe d'esprit du duel. Elle pouvait enfin aller et venir comme bon lui semblait, et pour être honnête, j'étais soulagée qu'elle n'avait plus à s'inquiéter des conséquences de ses escapades avec le jeune maître.


Une année paisible passa, j'étudiais toujours mon futur métier des archives du temps tandis que Téthys persévérait dans la voie du social. L'une comme l'autre allions régulièrement voir le jeune maître, et je l'avoue que les voyages étaient plus sereins maintenant que ma jeune sœur ne risquait plus rien. Elle passait d'ailleurs plus de temps qu'auparavant avec le jeune maître pour au final ne revenir que pour ses travaux obligatoires. Je l'encourageais à faire ses choix, lui promettant que j'allais réussir l'examen de cette année, et ce fut chose faite, puisque réussir l'examen une seconde fois fut un jeu d'enfant avec tout le travail accompli pour l'emporter la dernière fois. Ainsi, nous fûmes toutes deux capables de rejoindre le jeune maître, passant le plus clair de notre temps en sa compagnie en tant qu'esprits du duel de monstre, nous ne délaissions pas nos études pour autant, puisque lorsque le jeune maître étudiait, nous étudiions avec lui.


Le jeune maître entra dans sa troisième année à la duel académie, la dernière avant le grand départ vers la vie professionnelle qui l'attendait. Malgré les bonnes compétences de Soichiro concernant les duels, il décida de devenir scientifique. Il pensait que l'énergie des duels pouvait être une source utilisée pour répandre le bonheur et la joie dans les cœurs, il disait que c'était moi et ma sœur qui l'avions poussé à croire en cette théorie comme si elle était un fait, que sans nous, rien de tout cela n'aurait été possible. Il ne se rendait pas compte à ce moment, que c'était lui qui nous a sauvé de notre vie, pas l'inverse.


Soichiro mon jeune maître était devenu quelqu'un de respecté à la duel académie. Il était respecté par les rouges slifer et les jaunes râ pour être un bleu obélisque tandis que les élèves de son dortoir l'appréciaient en tant que senpai pour les conseils qu'il donnait. Le jeune maître entamait sa dernière année à la prestigieuse duel académie, passant le plus clair de son temps à étudier pour devenir scientifique.

C'était au final la chambre de son ami, Okabe Rintarou, qui était devenue le laboratoire de sa bande. Il y avait 6 ou 7 membres dans son équipe,tous plus farfelus et déjantés les uns que les autres, mais il avait finalement des amis, et ça me faisait du bien de le voir ainsi.

Un jour, alors que nous vivions tranquillement, Soichiro et moi, nous fûmes surpris par une apparition soudaine , qui, à première vue n'était pas menaçante, mais qui réservait des tas de surprise lorsqu'on y prêtait attention. Nous étions en train de discuter avec le jeune maître qui était dans sa chambre tandis que ses amis faisaient leur vacarme habituel. Cependant, ce jour-là, les camarades de mon jeune maître ramenèrent des personnes auxquelles nous n'aurions pu nous attendre.


-Fayris- Nyan nyaaan !!! Je suis Fayris Nyan nyan !!! J'aime les nyan, les nyan….Et ….Nyan ?

-Erika- Nyan nyan nya ? Nyan ?

-Fayris- Nyaaaannn !!!

-Hakaze- Erika…Ne me dis pas que tu comprends ce qu'elle dit… ?

-Erika- Non, mais c'est fun héhéhé !

-Soichiro- Vous me fatiguez….


Mon jeune maître se leva pour aller voir qui étaient les nouvelles personnes pénétrant le laboratoire. Je le suivis, curieuse de voir quelles seraient les bouilles des nouvelles personnes faisant partie de son entourage. Je suis énormément surprise lorsque je vis que les nouvelles personnes arrivées étaient en fait deux jeunes filles, mais encore plus lorsque je vis que la plus vieille des deux, la brune aux yeux verts, était accompagnée par une femme aux cheveux blancs et aux yeux rouges me ressemblant en tout point. Tandis que le jeune maître entama la conversation avec les filles, je me mis à entamer la mienne avec ce qui semblait être un esprit du duel vraiment similaire à moi, incrédule.


-Sirië- Qui…Qui es-tu… ? Nous sommes si similaires…C'est étrange…

-Athéna- On m'appelle Athéna. Je suis une esprit du duel.

-Sirië- …Athéna ? On m'appelle Athéna également là d'où je viens….

-Athéna- C'est naturel, Sirië. Toi et moi sommes la même personne, je viens du futur.

-Sirië- Du futur …. !? Comment…Cette fille que tu accompagnes……Elle serait donc……. –

-Athéna- Elle est la fille du jeune maître oui, il a eu une enfant et pour une raison que tu ne peux pas encore comprendre, j'en suis responsable.


Moi…Responsable de la future génération du jeune maître ? Etait-ce vraiment….possible… ? Le jeune maître allait avoir une fille et c'était moi qui allait en porter la responsabilité…Cela me rendait heureuse, à l'intérieur de moi.


-Sirië- Je…Je vois…Comment est le futur, Athéna ?

-Athéna- Je ne peux rien te dire, si ce n'est que je tiens à ce futur qui a été créé, et donc que je ne peux rien te dire de peur que mes paroles ne brisent tes actions. Souviens toi juste que certaines choses doivent être faites, et que même si le malheur en découle, garder la foi peut ouvrir les portes du bonheur.

-Sirië- Je suppose…Que je peux tirer cet enseignement…Héhéhé…Dis, Voltanis est toujours aussi grincheux dans le futur ?

-Athéna- Oui, il l'est toujours, il n'a aucune ouverture d'esprit, tu t'en rendras vite compte.

-Sirië- Dans ce cas je vais éviter de lui faire voir que les humains ne sont pas mauvais…


Nous fûmes interrompus moi et Athéna par quelque chose d'inattendu. La fille du jeune maître s'enfuit, n'arrivant pas à faire face à son père pour je ne sais quelle raison. Athéna, celle qui était avec la jeune fille, la laissa partir, faisant sûrement confiance à la fille qui était avec elle pour l'aider. Pour ma part, je ne comprenais pas.


-Athéna- Sirië, est-ce que je pourrais te demander quelque chose ? Ca serait pour aider la fille du jeune maître.

-Sirië- Bien sûr, qu'est-ce que je peux faire ?

-Athéna- Laisse moi prendre ta place et parler au jeune maître l'espace d'un instant.


Sans vraiment savoir pourquoi elle voulait faire ça, je lui fis confiance, m'eclipsant au profit de la femme qui n'était autre que moi. Lorsqu'elle posa son regard sur mon jeune maître, un amour sincère et pur se dégagea de son expression, me laissant constater à quel point mes sentiments envers Soichiro avaient grandi d'années en années. Elle interpela le jeune maître, le plongeant dans la bulle de communication qui nous était réservée, avant de prendre la parole comme je l'aurais fait à sa place.


-Athéna- Jeune maître. Cette fille est en passe de trouble en ce moment, je peux le ressentir en la regardant. Elle a besoin de quelqu'un qui pourrait lui dire des choses qui la réconforteraient, mais j'ai bien peur qu'elle ne puisse pas trouver cette personne.

-Soichiro- Athéna….Pourquoi me dis-tu ça d'un seul coup ? Quel est mon rapport avec cette fille ?

-Athéna- Cette fille est la votre, jeune maître. Elle vient du futur. Je suis moi aussi originaire du futur. La Sirië que vous connaissez m'a laissé prendre contact avec vous.

-Soichiro- C'est…C'est un peu difficile à croire mais….Je n'aime pas mettre en doute ta parole…Mais dans ce cas, qu'est-ce que je peux faire pour elle ?

-Athéna- Je sais son malaise, mais je ne peux pas en dire plus car je tiens à notre futur et je ne voudrais pas le modifier. Pourriez-vous aller la voir et répéter ce que je vais vous dire ? Elle doit entendre ces mots de votre bouche.

-Soichiro- Tout ce que tu voudras, Athéna.


Je suivis alors les deux personnes jusqu'à sortir du bâtiment et gagner l'une des étendues d'eau non loin du bâtiment. Cette jeune fille était assise avec son amie , ruminant devant le lac. Je restai spectatrice tandis que mon homologue du futur se joignit à elles en compagnie du jeune mâitre, indiquant à ce dernier ce qu'il avait à dire pour donner de l'espoir à sa fille.


-Athéna- Il y a quelqu'un pour lequel tu te fais du soucis n'est-ce pas ? Je l'ai deviné rien qu'en lisant tes yeux. Okabe m'a raconté que vous avez traversé le temps. Je ne sais pas si vous venez du passé où du futur, mais je suppose que vous venez empêcher quelque chose de se produire. Auquel cas, garde à l'esprit ceci Hakaze : La fatalité n'est pas toujours quelque chose de mauvais. Parfois, des tas de belles choses découlent d'un élément tragique. Il suffit d'avoir l'esprit assez ouvert pour savoir quelle est la bonne décision à prendre.

-Hakaze- Soichiro….

-Athéna- Inutile de t'imposer la réussite. Si jamais tu échoues, quelle importance ? C'est aussi en échouant que l'on devient adulte. Peu importe les conséquences, après tout, l'amour n'a pas besoin de preuves. Il n'existe qu'une seule preuve réelle et authentique, et il ne suffit pas des actes pour la percevoir ou la montrer.

-Hakaze- Je vois….Ces mots me rappellent ceux de mon père…Merci beaucoup, Soichiro.

-Soichiro- Héhéhé…Le plaisir est pour moi. Alors, on retourne dans la chambre ? Vous avez débarqué ici, tout le monde veut vous connaître maintenant, Lab member 009 et 010.


Les mots que prononcèrent Athéna à l'intention de la fille du jeune maître rendirent le sourire à cette dernière, la laissant reprendre du courage et afficher un sourire sincère sur son visage. Elle reprit espoir et fut plus ouverte toute la soirée, tandis que j'observais de mon côté celle qui allait être ma nouvelle maîtresse avec compassion. Elle ressemblait énormément au jeune maître, mais possédait aussi d'autres manières familières mais que je n'arrivais pas à resituer. Téthys aurait été là, elle aurait fondu en larmes de joie…Mais elle était occupée avec Voltanis ce soir donc elle ne pouvait pas se le permettre.


-Sirië- Dis Athéna, je peux te demander quelque chose ?

-Athéna- Hm ? Demande moi donc, tu sais que je suis ouverte au débat.

-Sirië- A quoi ressemblera l'épouse du jeune maître ? Peux-tu me la décrire un petit peu ?

-Athéna- Je ne pense pas pouvoir te dire exactement ce qu'elle est….Mais il épousera la plus merveilleuse des femmes. Tu l'accepteras malgr les sentiments que tu as pour lui, car leur relation te comblera de bonheur. Et puis…Quand Hakaze naîtra, ta vie va prendre un nouveau tournant, puisqu'accompagner un enfant grandissant est une nouvelle aventure assez trépidante et pleine de surprises.

-Sirië- Je vois….Je suppose que c'est un bel avenir qui nous attend alors…


Je lançai un sourire à mon homologue temporel tandis que je retournai auprès de mon jeune maître afin de l'assister pendant ce combat rude qui s'annonçait à lui. J'étais toute chamboulée, on ne faisait pas une telle rencontre tous les jours, pourtant je l'avais faite…Le jeune maître allait avoir une enfant…Qu'elle était ravissante…J'étais heureuse de pouvoir prétendre être aux côtés de son enfant un jour…J'imagine que Himiko devait être auprès du jeune maître, qui devait maintenant être assez vieux à l'époque où la jeune fille qui était sa fille avait passé la vingtaine d'années, c'était stupéfiant.

La soirée passa, puis le lendemain revint, avec une nouvelle difficulté à gérer.


-Hakaze- Cela ne me pose AUCUN problème, Gamin. Mais tu devrais savoir que de là où je viens, je suis l'assistante d'un scientifique possédant bien plus de connaissances que toi. Et nous avons créé le processus de voyage dans le temps depuis des années déjà ~

-Soichiro- Serait-ce une provocation, jeune femme ?

-Hakaze- Bien sûr que cela en est une, gamin ~

-Soichiro- Dans ce cas, je ne connais qu'un moyen de régler nos différents. Cela tombe à la perfection, Hakaze. J'allais justement te dire que la machine avait besoin de plus de puissance pour fonctionner. Je ne savais pas comment m'y prendre, mais je pense avoir la solution.


-Athéna- Ces deux-là se ressemblent bien n'est-ce pas ?

-Sirië- En effet hahaha. Nous allons devoir nous affronter j'imagine ?

-Athéna- En effet. Ne crois cependant pas qu'une jeunette a ne serait-ce que l'ombre d'une chance face à moi. ~

-Sirië- Oh, sois sûre de prendre tes cachets pour éviter d'avoir des courbatures après ça alors ~


Moi et mon homologue pouffâmes de rire en même temps tandis que nous suivîmes les jeunes maîtres à l'extérieur, sur leur terrain de combat. Les deux protagonistes du combat se mirent en position tandis que je me préparai….Et enfin, ils se décidèrent à attaquer.


-Athéna- Je suis présente pour vous, jeune maîtresse.

-Sirië- Nous vaincrons ensemble, jeune maître.

-Soichiro et Hakaze- Arrête de m'appeler comme ça, nous sommes ami(e)s !


Je me lançai avec le jeune maître, et ma sœur qui nous rejoignit entre temps, dans une bataille assez colossale contre Hakaze la fille et mon homologue du futur. Je n'arrivais pas à croire que l'entraînement avec la progéniture de mon maître actuel allait donner quelque chose de similaire. Leurs esprits étaient en accord total, comme guidés par la même lumière. Tandis que cette Hakaze combattait en accord avec la Athéna que j'étais devenue, je crus voir une complicité entre elle et mon homologue similaire, si ce n'était encore plus intense que celle que je partageais avec Téthys, ma sœur.


Le combat se termina par notre victoire, puisque ma dite sœur nous avait rejoint pour donner un trois contre un. Nous n'avions jamais combattus de la sorte et pour être honnête, c'était un très bon entraînement. La fille du jeune maître et mon homologue du futur repartirent quelques temps après ça. Mais alors que nous pensions que cela allait se terminer là, notre jeune maître prononça des mots qui nous surprirent tous, autant sa fille que moi et Athéna.


-Soichiro- Hakaze. Tu n'es pas de ce monde. Il ne faut pas t'attarder ici si tu peux quitter ces lieux. Nous avons créé des liens avec vous, si nous continuons d'évoluer à vos côtés, nous pourrions créer un paradoxe…Peut être même en avons nous déjà créé un à vrai dire..Hahaha….

-Hakaze- Que veux-tu dire, Soichiro… ?

-Soichiro- Ce que je veux dire, c'est qu'il est temps pour toi de laisser ton père accomplir les actes de sa vie. J'ai encore des tas de choses à faire avant que nous nous voyons de nouveau, ma fille. Alors pour le moment, disons nous au revoir, d'accord ?

-Hakaze- Tu as de la chance que je me suis promis de ne pas pleurer devant toi. Passe le bonjour à maman quand tu la rencontreras, et dis lui qu'elle a été vraiment forte pour avoir supporté un tel homme pendant toutes ces années ~

-Soichiro- Nous avons le même caractère, je renvoie le compliment à celui qui voudra bien de toi dans le futur , gamine ~

-Hakaze- Héhéhé ~ Je lui souhaite bien du courage aussi ~ Erika. Il est temps pour nous de partir.


Tandis que la fille qui répondait au nom d'Erika faisait ses propres adieux, ce fut au tour d'Athéna de me faire les siens. Elle me fit promettre de laisser le futur se dérouler, et que quoiqu'il arrivait je devais garder espoir. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle mettait l'accent sur le fait de rester passive, mais ce n'était pas important pour le moment.


Ce fut l'évènement qui marqua la fin de notre périple à la duel académie .Notre jeune maître, fraîchement diplômé de la duel académie, entama une carrière de scientifique, en premier lieu chez Kaiba Corporation dans laquelle il devint un technicien important. Il permit à la Kaiba Corporation de développer d'avantage de technologie dans le monde du duel de monstres et à construire l'énergie de demain comme il le disait si bien. La ville de Domino City connut un essor gigantesque quelques années plus tard, faisant d'elle la ville la mieux équipée dans le monde. Le jeune maître réalisa son rêve et devint scientifique, travaillant sur un réacteur Ener-D qui allait révolutionner l'énergie et la ville en elle-même. Elle allait donner assez d'énergie pour permettre moins de labeur physique au profit de l'espérance de vie de tout le monde.

Himiko de son côté avait réussi sa carrière sociale, elle était devenue assistante sociale pour aider les esprits de duel sans attaches à rester dans le droit chemin. Elle accueillait des familles tous les jours, les familles d'accueil pour être précise, afin de contrôler le développement des esprits du duel et prendre des mesures pour eux si quelque chose n'allait pas bien, ma sœur était fière de son travail…Quant à moi, j'étais en dernière année d'études avant d'accéder au travail des terres du temps…


Cependant…

Cependant…

Mon espoir de carrière , mon espoir de vie même, s'envola en une fraction de secondes, ce jour où ma vie, celle d'Himiko, et celle du jeune maître fut mises en jeu, et perdues à jamais…

…..


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [28/09/2016] à 16:15

Athéna 4 : Le prix du bonheur

https://www.youtube.com/watch?v=w8pbSDqruMY


Ce jour la fut le jour qui marqua un tournant dans notre vie à tous.

Notre jeune maître avait la vingtaine et travaillait désormais en tant que scientifique pour la ville de Domino City, rebaptisée Néo Domino City, qui fournissait une technologie sans précédent grâce à l'énergie Ener-D accumulée de par les duels et les esprits du duel. Le travail du jeune maître consistait à contrôler la puissance des réacteurs Ener D tout en faisant des recherches pour améliorer la stabilité des réacteurs. J'avoue que je ne comprenais pas grand chose au travail du jeune maître, mais j'étais toujours à ses côtés, pour le jour où il aurait besoin de moi. J'étais heureuse de remplir ce rôle. Téthys avait sa vie, bien qu'elle venait toujours avec moi, elle était elle aussi devenue une adulte au final, et je n'avais plus besoin de veiller sur elle comme au premier jour…

C'est ce que je crus…Mais je me trompais lourdement.


-Fudo- Namatame, j'ai essayé de dialoguer avec nos supérieurs hiérarchiques à propos de la fin du projet Yusei. Cependant, aucun d'eux ne veut arrêter le projet. Les frères Goodwin sont contre également.

-Soichiro- Ne pouvez-vous pas appuyer le fait que vous savez mieux que quiconque l'avancée de ce projet et son instabilité ?

-Fudo- C'est ce que j'ai essayé de faire. Mais il y a eu un problème. J'ai appris que ce n'était pas notre gouvernement qui finançait les recherches de développement de l'Ener-D mais un partenaire commercial. En échange de quoi nous partagerions la technologie en question une fois maîtrisée.

-Soichiro- Je vois. Je comprends pourquoi cette affaire vous a échappé des mains dès le début avec votre équipe, et je comprends également pourquoi ils refusent d'arrêter le projet…Que pouvons-nous faire désormais ?

-Fudo- Je compte faire quelque chose de très grave pour empêcher le réacteur de surchauffer et entraîner avec lui la chute de la ville. Je vais avoir besoin de vous, Soichiro Namatame.

-Soichiro- Je vous écoute.


Quelques temps plus tard, nous apprîmes la triste vérité à propos du professeur Fudo. Le jeune maître n'avait rien dit, mais le professeur Fudo avait tenté d'arrêter par lui même le générateur Ener-D afin qu'il n'explose pas en créant un accident de grande ampleur. Il avait cependant été arrêté avant et fut par conséquence déchu du poste de chef sur le projet Ener-D . Le jeune maître, le professeur fudo, et Rex Goodwin étaient tous les trois désormais sous les directives de Rudger Goodwin, le bras droit du professeur Fudo à l'époque.

Les recherches reprirent de plus belle, et pour être honnête j'avais un mauvais sentiment à propos de ça également. Je restais en permanence avec le jeune maître pour être prête à le sauver d'un éventuel danger imminent. J'étais prête à tout pour sauver le jeune maître.

Ce que je pensais être une menace pour les temps à venir fut une menace imminente. C'était un jour de pluie, enfin une nuit, une nuit sombre et presque malsaine. Comme pas mal de fois, l'équipe de scientifiques était restée sur place afin de contrôler la stabilité du réacteur , qui devenait de plus en plus instable au fil du temps. Rudger Goodwin n'écoutait pas les arguments du professeur Fudo, ni ceux de mon jeune maître, il ne voulait rien entendre et son jeune frère Rex Goodwin était son principal soutien.

Cette soirée là nous entendîmes un bruit étrange dans le réacteur, comme un sifflement perçant perpétuel qui écrasait notre audition. L'équipe s'affolait, cherchant une solution pour mettre fin à ce dysfonctionnement. Alors que le jeune maître et le professeur Fudo étaient tous deux occupés à contenir au maximum la pression, je vis quelque chose qui me laissa bouche bée. Je me ruai rapidement sur le jeune maître qui ne comprit pas ce que je fis, avant d'activer in extremis mon pouvoir afin de protéger celui pour lequel j'aurais donné ma vie.


Une grande explosion d'une ampleur phénoménale eut soudainement lieu, emportant tout sur son passage, nous n'eûmes pas le temps de réaliser, puisque je devais fuir le plus vite possible afin de protéger mon jeune maître. Afin d'éviter cette catastrophe, je dus me réfugier dans le monde des esprits avec mon jeune maître pendant une fraction de secondes, puis revenir de l'autre côté de Domino City…La ville était coupée en deux par l'énergie du réacteur qui avait explosé, tout était en ruines…Je laissai mon maître au sol, Téthys n'était heureusement pas avec nous. Le jeune maître s'écroula , abasourdi par ce qu'il se passait.


-Athéna- Jeune maître….Je suis soulagée que vous n'ayez rien.

-Soichiro- Je…Athéna….Tout ça…Que s'est-il passé exactement….. ?

-Athéna- La centrale a explosé. J'ai pu vous sauver in extremis car je vous observais depuis le début de la soirée. Ma parole n'aura sûrement aucun impact sur vous, mais je peux vous assurer que ce fut Rudger Goodwin qui , dans votre dos, poussa la puissance du réacteur à son niveau maximal. L'explosion était préméditée, jeune maître.

-Soichiro- P…Pourquoi a-t-il fait ça…. ? Professeur….Toutes ces personnes qui paient….Je….Je ne sais plus quoi faire…..


Un bruit sourd retentit derrière nous avant même que nous pûmes réagir. En effet, un homme apparut de nulle part dans un torrent de ténèbres. Il était d'un teint mat , ce qui empêchait de bien discerner son visage étant donné qu'il n'y avait que très peu de source de lumière. Il possédait des cheveux blancs qui se dressaient en nombre sur son crâne. Habillé d'une tenue ornée de lignes rouges, la couleur de ses yeux, l'homme semblait satisfait par tout ce chaos. Il regarda son œuvre, exprimant un franc rictus face à toute cette folie. Cet homme, c'était celui qui avait actionné l'explosion, Rudger Goodwin. Mon jeune maître était choqué par l'apparition de cet antagoniste improvisé. Alors que je me préparais à le protéger, il tenta de faire face à l'homme avec la raison qu'il avait à l'intérieur.


-Rudger- Je ne m'attendais pas à ce que tu survives, Soichiro Namatame. Par un heureux hasard, le professeur Fudo n'a pas eu cette chance.

-Soichiro- Pourquoi avez-vous fait ça Goodwin !!!? Pourquoi avez vous sacrifié tout le monde !!?

-Rudger- N'est-ce pas évident ? L'Ener-D est une puissance formidable, bien trop formidable pour laisser des citoyens s'en servir comme simple source d'électricité ou de gaz. Tu as peut être l'idéal d'un monde équitable, mais je ne le partage pas, désolé.

-Soichiro- Vous avez fait tout ça pour le pouvoir……. !!!?

-Rudger- Oui. J'ai saboté moi même l'expérience du début jusqu'à la fin. C'était divertissant de détruire votre projet Yusei du début jusqu'à la fin alors qu'il était si bien ficelé. Hahahahahaha !!!!


Mon jeune maître serra les poings, dégouté par l'homme dont les idéaux étaient totalement différents des siens. J'étais tout aussi outrée par le fait que l'homme ait sacrifié autant de vies en cette nuit funeste, simplement pour une source de pouvoir telle que l'Ener-D. C'était à cause de personnes comme lui que Voltanis ne tolérait pas les humains, c'était à cause de lui que mon jeune maître n'avait jamais eu sa chance face au juge du sanctuaire céleste…Tout ça c'était leur faute…

Mon jeune maître lâcha un « Crève Goodwin !!!! » qui retentit dans la soirée ténébreuse et humide. Je me ruai imméditament sur l'homme afin de l'attaquer, mais alors que j'allais lui porter un coup qui allait être assez difficile à encaisser, je fus stoppée par une force invisible nous empêchant de toucher l'homme lugubre et malsain. Ce dernier commença à rire face à nous. Il était apparemment satisfait par le fait que nous ayons essayé en vain. Il reprit la parole d'un ton sadique et excité.


-Rudger- Hahaha…Je vois…Je suppose que je n'avais pas prévu que tu sois quelqu'un d'anormal, Soichiro Namatame. Cependant, tu as perdu d'avance cette bataille !!! Il est temps pour moi de finir mon travail !!! Apparais ! Esprit de la terre immortel Uru !!!!


Je fus soudainement alertée par quelque chose qui me poussa à revenir me dresser à côté du maître. Je sentis soudain un danger imminent arriver vers nous…Et mon jeune maître semblait le sentir aussi. Mon cœur palpitait, j'avais des suées , tandis que la terre sous nos pieds tremblait comme jamais avant. Nous fûmes entourés par des espèces de flammes violettes qui définirent un périmètre duquel je ne pouvais sortir. Ces flammes d'énergie mauve ne brûlaient pas la végétation de cet espace de verdure, elles semblaient simplement servir de barrière d'énergie nous empêchant de sortir.

Cherchant la vraie menace, je vis alors le sol s'ouvrir derrière Rudger. Une araignée immense de couleur noire se dressa derrière lui. Elle brillait d'une lueur rougeâtre qui s'incrusta également en elle par le biais de rayures qui brillaient également dans la nuit épaisse et sombre. Sans savoir jusqu'où s'étendait la puissance de l'insecte géant, je me préparais à faire face à l'homme. Me tournant face au jeune maître, je compris que j'avais son consentement total pour puiser dans ses ressources énergétiques..


Nous nous lancâmes donc dans un combat qui allait nous coûter très cher. Rudger attaqua et je dus lutter pendant quelques minutes, avant d'impliquer ma sœur même dans le combat. Cependant, à ma grande surprise et mon grand désarroi, ce fut Téthys qui prit une attaque irréversible.

Nous laissant dans une impasse, Rudger prit l'avantage, nous lançant une attaque qui allait nous être fatale.


https://www.youtube.com/watch?v=nVFaSf0wHNk


Lorsque l'attaque parvint presque jusqu'à nous mais s'évapora lorsqu'elle allait nous toucher. Nous rouvrîmes tous deux les yeux, constatant avec stupeur la présence d'un nouvel élément dans la bataille. Je le connaissais, c'était Ultimaya, le dragon cramoisi, qui s'était interposé entre l'homme sombre et nous. Je m'exclamai « Nous sommes sauvés », soulagée par l'apparition du dragon, et regardant l'homme fuir devant ce nouveau protagoniste. Mais notre combat ne faisait que commencer, puisque je devais absolument rentrer au sanctuaire céleste et faire face à mes responsabilités envers Téthys et Voltanis.


Avec le peu de forces qu'il me restait, je regagnai l'habitation de mon jeune maître en le portant lui et ma sœur, tous deux inconscients. Je déposai mon propriétaire dans son lit et regagnai mon monde avec ma sœur.

Lorsque je fus arrivée au sanctuaire céleste, la première chose que je fis fut de me rendre immédiatement à l'infirmerie , l'hôpital des esprits du duel , afin d'y soigner ma sœur. Je racontai que nous fûmes attaquées en mission avec notre propriétaire et qu'elle avait encaissé le venin de l'araignée mais était tombée inconsciente. Téthys partit alors en urgence au bloc opératoire, m'empêchant ainsi de l'accompagner d'avantage.

Voltanis fut mis au courant de toute l'affaire, et me convoqua dans la journée en conséquence alors que je prenais du repos. Je sentis la colère du juge du sanctuaire céleste peser sur moi. Emmener une novice dans une telle mission alors qu'elle n'était pas qualifiée comme nous l'étions, nous , formés pour les terres du temps, était quelque chose d'inconcevable et ne méritait qu'une seule peine. Ce fut ainsi que Voltanis mit fin à mon cycle universitaire et donc à mes études en guise de sanction à la hauteur de mes actions. A vrai dire, je n'avais aucun ressenti vis à vis de tout cela. J'étais bien trop préoccupée par l'état de Téthys et du jeune maître. J'allais le voir de temps en temps, mais il était toujours plongé dans un sommeil profond. Lorsqu'il m'appela à son tour, j'étais occupée à veiller ma sœur, je ne pouvais donc pas répondre à son appel.


J'appris quelques jours plus tard que Téthys allait être soignée par une équipe de Jeral Radieux. Je pouvais donc la laisser seule pendant ce temps, enfin, je devais la laisser seule, puisqu'une présence quelconque suffisait à ce que le soin échoue. Je me rendis donc voir le jeune maître qui était cette fois réveillé. Il semblait avoir repris des forces, mais j'étais toujours inquiète à son propos.


Je retournai auprès de Téthys. On m'apprit alors que le traitement des Jéral Radieux ne pouvait que prolonger légèrement sa vie, et qu'une analyse était nécessaire pour effectuer d'avantages de soins. J'étais détruite par cette annonce, mais je ne pus même pas l'exprimer, puisqu'on ne me laissa même pas le temps de pleurer le sort de ma sœur qu'il fallut me faire signer des papiers pour transférer Téthys dans l'unité de Lily la conseillère télépathique. On me dit qu'elle devait me recevoir du lendemain, et que je pouvais amener d'éventuels proches de Téthys afin d'en discuter. A ce moment, un seul nom me vint en tête.


Lorsque j'amenai le jeune homme le lendemain , nous vîmes Téthys dans l'état dans lequel nous l'avions laissée la dernière fois. Elle était toujours inconsciente, elle respirait encore mais souffrait le martyre…Le spectacle était difficilement soutenable pour moi qui avait connu ma sœur enjouée rêveuse et pleine de vie, et pour être honnête, si je devais la perdre, je la suivrais. Elle était tout ce que j'avais…Mais alors que je ruminais ma peine, je me rendis compte de ce qu'il se passait, il y avait quelqu'un d'encore plus troublé que moi ici.


-Soichiro- Téthys ! Tu ne t'en remets pas !? Réveille toi !

-Athéna- … Téthys est dans un salle état, Soichiro-Sama..

-Soichiro- Elle…Elle va mourir ?

-Athéna- Attendons le verdict de Lily.

-Lily- Bonjour à vous, je suis Lily la conseillère télépathique, je viens examiner la patiente. Veuillez rester assis.


Lily examina Téthys, l'ausculta différemment de ce que j'avais vu dans le monde des humains, ses assistants les duo gellens, l'aidaient à soulever la patiente inconsciente, Lily fronça les sourcils, puis prit son carnet afin d'y noter des tas d'inscriptions étranges. Elle se tourna vers nous.


-Lily- Bien, je suppose que je peux parler devant cet homme, Athéna ?

-Athéna- Bien sur, il est un ami proche…Qu'en concluez-vous, Lily ?

-Lily- Son cas est très grave , sur un humain , le venin de l'araignée n'aurait aucun effet néfaste, car le sang d'un humain purifie lui même les bactéries à petite échelle pour refaire du sang nouveau. Cependant, ici notre cas est différent. Téthys a été infectée par le venin de l'araignée. Nous avons essayé de lui administrer des antidotes adaptés aux fées de son espèce, mais nous n'avons pas pu améliorer son état. Son organisme ignore littéralement tous les remèdes que nous lui donnons. A l'heure actuelle, il ne me reste que quelques heures pour tenter de sauver Téthys. Le venin de l'araignée est en train de transformer son métabolisme, cela va entraîner sa mort.

-Soichiro- E…Etes-vous sûre, Lily ?

-Lily- Oui, mon verdict est sans appel, rien ne peut la sauver.


Je savais à ce moment qu'aider le jeune maître serait transgresser ouvertement les règles de mon monde, Voltanis ne me le pardonnerait jamais, et j'étais prête à en subir les conséquences. J'avais déjà tout sacrifié pour ma sœur, et j'étais prête à sacrifier d'avantage, pour Téthys…Et pour mon jeune maî…Pour mon ami, Soichiro Namatame.


-Athéna- Je vous suivrai n'importe où. Parce que nous sommes amis, Soichiro.


L'homme me sourit , comme il me l'avait fait au premier jour. Ce sourire qui me donnait des ailes me poussa à brandir mon sceptre pour attaquer la conseillère télépathique. Je la projetai contre le mur, elle qui ne voulait pas disparaître de notre route. Nous fuîmes ainsi ensemble le monde des esprits , accompagnés par Tethys, non, Himiko ma sœur. Soichiro me pria de lui faire confiance, il amena la jeune fille dans un quartier de la ville afin de la faire consulter par un médecin qu'il connaissait. Il cria qu'une transplantation sanguine était indispensable, et après quelques arguments, réussit à convaincre le médecin de pratiquer cette transplantation..

…..

Quant à moi…

Quant à moi…

Je dus répondre de mes actes devant Voltanis. Alors que ma sœur et mon ami étaient en convalescence , Voltanis me convoqua au sanctuaire céleste. On m'apprit que j'avais commis l'irréparable en m'attaquant à un de mes semblables et que je devais être punie de mort immédiatement, mais que Lily la conseillère télépathique avait témoigné en ma faveur, invoquant le fait que j'étais guidée par l'amour de ma sœur et que je n'avais aucune intention de commettre le mal. On m'annonça donc qu'un procès allait avoir lieu me mettant moi, Himiko et Soichiro en cause, et ce dès que les patients seront réveillés.


Et Voltanis ne se fit pas attendre, puisqu'à peine mes amis furent guéris qu'il nous transporta tous dans le tribunal du sanctuaire céleste. Nous étions tous les trois côté barre des accusés, sous le regard incrédule de Soichiro Namatame.


-Soichiro- Athéna, nous sommes ici pour l'agression n'est-ce pas… ?

-Athéna- Oui. J'ai tenté de plaider notre cause, mais j'ai échoué, pardonnez-moi, jeune maître.

-Soichiro- Ne t'en fais pas. Nous savions que nous allions passer par là.

-Téthys- Soichiro….Athéna…Ce n'est pas juste !!! Pourquoi payeriez vous pour m'avoir sauvé la vie !!! Quelle justice se prétend contre le sauvetage d'une vie !!!?

-Voltanis- Ce n'est que la mienne, jeune sotte.


Voltanis apparut devant nous. Son air était glacial. Il n'allait pas montrer la moindre clémence, même si Lily avait parlé contre notre exécution, au final nous n'étions que des criminels. Il ne pouvait rien contre Soichiro fort heureusement, mais moi et Téthys allions prendre une peine énorme, surtout Téthys…


-Voltanis- Téthys. Etant donné que ton sang a été mélangé à celui d'un humain, comme tout le monde ici présente le sait, ce sang va se mélanger au tien et peu à peu te faire perdre toutes tes facultés de fée et donc d'esprit du duel. Tu vas progressivement perdre tout ce qui fait de toi un esprit du duel. En d'autres termes, tu deviendras humaine. Je ne prononce donc aucune sentence à ton égard, étant donné que l'opération que tu as subie te privera de l'accès au sanctuaire céleste.

-Téthys- Oui…J'étais au courant avant de venir ici. Voltanis. Je vous parle en tant qu'esprit du duel mais aussi en tant que femme….Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi..Je suis désolée du fait que ma dernière parution devant vous soit décorée d'une telle disgrâce. Congédiez-moi, Voltanis.

-Voltanis- Bien, c'est avec profond regret que je fais cela, sincèrement. Puisse ta vie dans l'autre monde être couronnée de succès.


Soichiro n'eut même pas le temps de protester que Téthys disparut, elle fut bannie du sanctuaire céleste à ce moment précis, sous mon regard impuissant. Je préférais ça que de la savoir morte à vrai dire…Voltanis reprit.


-Voltanis- Athéna. Par la présente je t'informe que tu es congédiée du sanctuaire céleste. Le contrat moral que tu as avec cet homme est maintenu et se brisera lorsqu'il étendra sa lignée. Lorsque son premier enfant verra le jour, ton engagement moral avec cet homme prendra fin et un nouvel engagement sera créé avec son enfant. Une fois que ce nouvel engagement aura pris effet, tu seras capable de revenir ici. Prends ce temps en compte pour réaliser à quel point il est futile d'aller aussi loin pour un homme.

-Athéna- Bien. Tout comme Téthys, je m'excuse pour paraître devant vous dans un contexte si honteux. Mais je m'estime heureuse. Contrairement à elle, j'aurai le bonheur de vous revoir un jour. Vous pouvez me congédier.


https://www.youtube.com/watch?v=nVFaSf0wHNk


Voltanis me congédia, m'envoyant hors du sanctuaire céleste. Mon jeune maître suivit peu après moi. Nous étions tous dans la maison de Soichiro. Nous trouvâmes Téthys, non, Himiko qui reprit connaissance, elle était assise au sol. Le jeune maître se rua sur elle pour voir si elle allait bien, mais ce qu'il découvrit le choqua. Himiko avait perdu la mémoire. Elle n'avait plus aucun souvenir me concernant ou concernant le monde des esprits. La voix et la chaleur de Soichiro la confortèrent dans l'idée qu'elle connaissait l'homme, mais elle avait perdu la faculté de me percevoir. Ce jour là je perdis ma sœur avec qui j'étais complice, avec qui j'avais eu des moments forts, mais c'était pour le mieux, elle était vivante après tout, et même si elle ne me verra jamais plus, à ce moment j'étais heureuse. Mon jeune maître me promit cependant de faire la liaison entre moi et elle.


Soichiro quant à lui, au courant des sentiments de Himiko à son égard, et se sentant responsable d'elle, décida de faire d'elle son épouse. Ils s'installèrent loin de la ville, enfin, pas si loin de la ville quand on y regarde bien, puisqu'ils revinrent à Satellite lorsque Soichiro donna naissance à son premier enfant. Il l'appela Hakaze.

Lorsqu'Hakaze vint au monde, moi et Soichiro nous fîmes comme convenu avec Voltanis, nos adieux. Il perdit à son tour la faculté de me percevoir. C'était la punition de Voltanis à mon égard, me condamner à la solitude. Je le réalisai à ce moment. Je n'avais plus ma sœur ni le jeune maître. Jamais plus je ne verrai ce sourire pensais-je…Pourtant je compris bien vite ce qui était la plus belle chose de toute ma vie. Lorsque l'enfant eut six mois, et qu'il sourit pour la première fois à sa mère. Son sourire était le même, exactement le même que son père. Elle était l'enfant précieuse, le fruit de l'homme que j'aimais, le fruit de la femme que j'aimais le plus sur cette terre. Nous avions finalement un descendant dans notre lignée, Hakaze Namatame représentait mon avenir, mon nouveau bâton de vie…C'est là que je compris que je n'étais plus seule, ce n'était plus qu'une question de temps avant que je ne trouve un nouveau but dans ma vie.


Cette admiration pour le monde des humains m'aura décidément porté bien loin, moi et ma sœur avions vécu des tas de choses, que nous n'aurions jamais vécu sans cette soif insatiable de connaissance et cette curiosité intarissable. Ma sœur était désormais heureuse, au final tous ses rêves étaient devenus réalité. Elle avait pu épouser l'homme dont elle était éprise depuis toujours, et me donna la génération suivante que j'espérais tant. J'étais vraiment heureuse, heureuse que malgré tout le malheur, nous nous en sortîmes si bien.


Soichiro monta une guilde quelques temps plus tard à Satellite afin de lutter contre les inégalités entre la ville et cette dernière. Il reçut une approbation de Rex Goodwin qui finançait le mouvement en échange de régler les problèmes de la criminalité que la garde ne pouvait résoudre. Ce fut ainsi que Soichiro, Himiko, et la petite Hakaze vécurent leur quotidien familial au fil des années entre les activités de guilde et les moments intimes…

……

Tandis que moi….Je restai éternelle spectatrice de ce bonheur….


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [28/09/2016] à 16:52

Chapitre 12 : Face à Face avec le juge

Le récit d'Athéna était assez surprenant, je n'aurais jamais imaginé que la mère d'Hakaze était en fait un esprit du duel ? Et Athéna serait sa tante et aurait déjà transgressé les règles pour Soichiro Namatame…Je l'avoue que c'était difficile à admettre, pourtant, c'était la vérité apparemment. Je regardais Athéna, choqué par ces révélations. Elle affichait une pointe de gêne face à cette situation, pourtant j'avais fait bien pire devant elle, mais elle était persuadée d'avoir commis l'irréparable.

Au final, pour adoucir l'atmosphère, je pris la parole d'un ton doux. J'étais malgré tout impressionné par tout le vécu de la femme en face de moi.


-Reisuke- Je suis admiratif, Athéna.

-Athéna- Admiratif ? Comment peux-tu être admiratif de moi ? Tu as bien écouté mon récit ?

-Reisuke- Ouais, tu n'as rien fait de mal, pourtant, tout le monde du duel se bat pour t'emprisonner, et tu continues à faire ce qui te semble juste. Tu es une vraie guerrière, Athéna.

-Athéna- Je suppose que j'ai toujours eu les motivations pour me battre, mais je ne suis pas vraiment une guerrière si je ne suis pas entourée par les personnes que j'aime.

-Reisuke- Hahaha…Allez, nous devrions nous coucher, il se fait tard désormais et demain nous avons une longue journée devant nous.

-Jessica- On vient à peine de finir une mission, Reisuke, tu as déjà des plans pour demain ?

-Reisuke- Ouais. Je vais aller voir Voltanis moi même pour obtenir l'aval des terres du temps.

-Jessica- T'es pas un peu taré toi ? T'es un criminel je te signale !

-Reisuke- J'm'en tape. Je te l'ai dis, je ferai ce qui me semble juste, et puis je dois impérativement demander quelque chose à Voltanis. Il faut que j'ai la confirmation de quelque chose d'important, quelque chose qui pourrait bien révéler la vérité sur Athéna et Himiko.


Cette phrase laissa un vide dans l'assistance. Athéna me regardait , troublée par l'annonce que je venais de faire, pourtant j'avais vraiment quelque chose à dire à Voltanis, une chose décisive qui pourrait renverser le cours de la partie commencée depuis ce matin. Nous allâmes tous nous coucher finalement. Enfin, il fut difficile pour moi de fermer l'oeil, mais je suppose que je m'inquiétais pour rien. Demain la bataille allait devenir la notre, nous allions gagner contre Voltanis, et cela me suffisait pour être confiant.

….


Je me réveillai alors qu'il faisait encore nuit. Il devait être aux alentours de 5 heures du matin, puisque le ciel commençait à virer du noir au bleu marine. Je ne sais pas ce qui me réveilla pour être honnête, mais je ne pouvais pas ignorer cette pression que je ressentis soudain. Lorsque je m'assis, je vis Athéna, face au ciel, contemplant l'horizon. Elle avait laissé tomber l'armure qu'elle portait, et son sceptre également. Je me rendis compte à quel point sans ses armes, dans une simple tunique, elle avait vraiment l'air d'une humaine. Je vins m'asseoir à côté d'elle, elle remarqua ma présence et me sourit en silence. Elle prit la parole.


-Athéna- J'ai le sentiment que c'est la dernière fois que je verrai ce paysage.

-Reisuke- Je pense que c'est la dernière fois que nous le voyons en effet, autant pour moi que pour toi et Jessica. Nous irons dans les terres du temps bientôt retrouver Metaion et nous rentrerons à la maison tous ensemble.

-Athéna– Penses-tu vraiment pouvoir convaincre Voltanis de nous donner son aval pour les terres du temps ? J'ai été déchue de mes capacités rappelle toi.

-Reisuke- J'ai un argument qui je pense pourra nous aider. Fais moi confiance, At'chan.

-Athéna- At'chan ? Ca fait longtemps que je n'ai pas entendu ce nom. Appelle moi plutôt Sirië

-Reisuke- Nah, ca fait trop bizarre. Je t'ai toujours connu sous le nom d'Athéna. D'ailleurs, je voudrais que tu viennes avec moi voir Voltanis.

-Athéna- Huh ? Voltanis veut ma mort tu sais ? C'est à la limite de l'inconscience là !

-Reisuke- Tu penses que je t'ai sauvée pour te laisser mourir une seconde fois ? Fais moi confiance, je te ramènerai saine et sauve.

-Athéna- ….Je suppose que je te dois quelque chose, alors je te donne ma confiance.


Avec la confiance d'Athéna acquise, j'étais désormais bien plus que sur de moi pour affronter cette épreuve. Athéna quitta donc Jessica comme je lui demandai, je ne voulais pas que Jessica prenne un risque quelconque, même si c'était au prix de me faire perdre la santé, je ne pouvais pas faire prendre des risques à Jessica d'avantage. Elle m'était devenue trop précieuse. Ainsi, ce fut le troisième esprit du duel qui prit possession de mon corps. C'était vraiment douloureux, en permanence, mais je devais faire avec pour dire de pouvoir continuer à me battre contre ce monde.

Jessica m'interrompit, toujours aussi vulgaire.


-Jessica- Alors, on rêvasse gros tas ? Elle est où ta hargne ?

-Reisuke- De quoi tu te mêles ? Lâche moi la blonde.

-Jessica- Dixit le mec qui pleurait devant gros lolos hier en disant qu'il avait perdu sur toute la ligne ! Qu'il est ridicule !

-Reisuke- Tu verras bien. Aujourd'hui je serai victorieux ! Tu vas pleurer tellement j'aurai la classe grosse nouille !

-Jessica- En espérant que je ne dois pas te ramasser à la cuillère comme hier ! J'veux un homme moi pas une lopette !

-Reisuke- Ca ne sera pas le cas. Tu ne me ramasseras pas à la petite cuillère puisque tu ne viendras pas avec nous.

-Jessica- Quoi !? T'es sérieux là ? Tu tiens vraiment si peu à la vie ? Je vais te défoncer la gueule moi !

-Reisuke- Ouais, reste ici avec Toratura, j'emporte Athéna avec moi et je te promets de revenir.

-Jessica- Pas question. Te faire confiance ? Pour que tu ne reviennes jamais parce que t'es mort ? Très peu pour moi.

-Reisuke- J'ai mis ma confiance en toi , Jessica. J'aimerais que tu fasses de même avec moi, fais moi confiance. T'as dit que tu m'aimais non ? Moi je te fais confiance et tu ne me le rends pas ?

-Jessica- ….Bon t'as gagné ! Mais si tu te fais zigouiller par Voltanis, je te tue tu entends !

-Reisuke- Concrètement, si je suis mort tu ne peux pas me tuer.


Je lançai un sourire à la jeune fille qui semblait finalement bien le prendre. Je l'avais trop mise en danger, je ne pouvais pas l'impliquer d'avantage. Même si j'avais un argument solide contre Voltanis, je ne pouvais prendre le risque d'échouer et de mettre en danger Jessica. Pour Athéna, je n'avais qu'à la libérer de moi pour qu'elle puisse s'enfuir, donc au final j'étais le seul à vraiment risquer quelque chose, et j'étais satisfait de cet aspect de notre conflit.

Nous nous préparâmes quelques heures de plus avant de quitter cette colline qui nous servait de repère, je partis donc avec Athéna et Ananta afin de faire face à Voltanis, Voltanis qui devait être fou de rage à l'idée que sa prisonnière lui avait échappé la veille, mais qu'à cela ne tienne, j'allais lui faire entendre raison.


Nous parcourûmes donc le sanctuaire céleste, me laissant faire une rétrospective de notre séjour . Nous avions traversé bien des épreuves pour en arriver là, et au final je considérais notre mission comme un succès jusqu'à présent. J'avais vécu des tas de choses depuis la mort d'Hiroki, et pour être honnête, aujourd'hui je ne me considérais plus comme le même homme. Je pense qu'Athéna , qui m'avait connu avant notre départ, devait ressentir ce changement, puisqu'elle m'accorda sa confiance très facilement par rapport à ce qu'elle aurait fait face à celui que j'étais avant. Au final, j'avais trouvé une réponse à cette question « Pourquoi devenir un homme chez certains c'est naturel, et pas chez d'autres ? » C'était tout simplement une question d'épreuves à traverser, rien de plus.


https://www.youtube.com/watch?v=8WXYajeP9TE


Nous arrivâmes enfin devant les portes du château, là où la veille nous avions fait tout ce méli-mélo. Athéna revint en moi, me permettant d'ouvrir la porte avec aisance. Lorsque j'entrai dans le château, je constatai que l'intérieur était une petite cour menant à une autre entrée dans la bâtisse même, par chance, personne ne bloquait notre accès à la porte d'entrée, je ne fis donc attendre personne et je courus pour ouvrir cette porte.


Elle était lourde, mais j'en vins rapidement à bout après tout, avec la force de trois esprits du duel en moi, je pouvais largement être capable de pousser une porte, aussi colossale soit-elle. Nous entrâmes ainsi dans le palais de Voltanis. Il était bien plus sobre que je ne le pensais. Il n'y avait aucun bijou, aucun or à l'intérieur. Il n'y avait qu'une grande salle menant sur 4 longs couloirs. La grande salle était ornée de peintures représentant les précédents dirigeants du tribunal actuellement occupé par Voltanis. J'avançai doucement, redoutant des pièges comme lorsque j'étais dans le château de Toratura, mais tout était sûr, il n'y avait aucun piège ici non plus.


Je laissai Athéna me guider dans mon avancement, ce fut elle qui m'indiqua que les couloirs menaient respectivement aux cachots, à la salle de réception, au tribunal, et enfin aux quartiers de Voltanis. C'est ce dernier chemin que pris. Dans ce couloir, tout était clair, la brique était blanche, c'était sûrement de la craie qui était utilisée pour construire ce bâtiment. Cela donnait une impression moins amère sur l'escapade. Quelques minutes passèrent tandis que je marchai prudemment dans le couloir, et finalement j'arrivai devant une porte sur laquelle était marqué « Voltanis. »


Je frappai à la porte sans hésiter. J'entendis un « Entrez » provenant d'une voix calme, sereine, mais à la fois sombre et puissante. J'hésitai à ce moment à montrer ma présence, mais il était trop tard pour reculer désormais. Je poussai la porte, tandis que je demandai à Athéna de se cacher en moi. Lorsque la porte fut entièrement ouverte, je pus apercevoir le monstre de duel. Il était à peu près deux fois plus grand que moi. Il n'avait pas de visage humain, mais je pouvais percevoir ses émotions de par l'aura qu'il dégageait. Son sceptre était posé à côté de lui tandis que le juge était assis sur un trône en bois. Je suppose que la simplicité était une qualité requise pour avoir la place de Voltanis.

Lorsqu'il vit mon visage, je sentis le trouble dans son aura. Il me reconnut directement, c'était indéniable, il prit la parole d'un ton trouble, comme pour confirmer ses dires.


-Voltanis- …Soichiro Namatame ? Te voilà revenu pour me causer d'avantage de problèmes ?

-Reisuke- Oh, non, je ne suis pas Soichiro, je suis Reisuke, Yamada Reisuke.

-Voltanis- Je vois. Donc Saturne s'est trompé sur l'identité de l'agresseur d'hier. Mes excuses pour cette confusion. C'est donc toi qui a causé tout ce désordre hier ?

-Reisuke- Oui. Je suis venu vous voir à ce propos. Je dois vous parler de quelque chose d'important monsieur le juge.

-Voltanis- Je sais déjà pourquoi tu veux me voir, tu veux accéder aux terres du temps pour sauver cet homme qui y est prisonnier n'est-ce pas ?

-Reisuke- Comment savez v-

-Voltanis- Une jeune fille est déjà passée ici pour le même motif. Je lui ai donné mon aval afin qu'elle puisse accéder aux terres du temps. Tout de même, pour remettre Vénominaga dans le droit chemin, cette jeune fille ne manque pas de courage.


Une fille avec Vénominaga… ? Pas de doute possible, c'était bien Erika qui était passée par là. Donc elle avait déjà une longueur d'avance sur nous puisqu'elle devait déjà être en route vers les terres du temps où se trouvait Hiroki. Ca semblait se tenir, mais cependant, quelque chose me turlupinait à propos de Voltanis…


-Reisuke- N'allez-vous pas tenter de m'arrêter pour hier ? Allez vous me laisser l'accès aux terres du temps ?

-Voltanis- Je ne compte pas t'arrêter pour les actes d'hier. Malgré tout, je sais reconnaître ma défaite quand j'en subis une. Cependant, je ne puis t'autoriser l'accès aux terres du temps. J'ai reçu pour instruction de ne pas laisser passer Reisuke Yamada.

-Reisuke- C'est Erika qui vous a donné cette instruction ? Pourquoi lui obéissez-vous ?

-Voltanis- Je ne peux qu'obéir à cette jeune femme. Après tout, elle est…Non, je ne dirai rien de plus, tu devras découvrir la suite par toi même jeune homme. Et nous avons de toute façon autre chose à régler. Quelque chose qui date de bien plus longtemps, n'est-ce pas , Athéna ?


Lorsqu'il prononça son nom, ma surprise se manifesta, Athéna sortit directement suite à cette annonce, se tenant à mes côtés , surprise également par le fait que Voltanis aie clairement lu en nous. Nous attendîmes la suite des déclarations de Voltanis pour savoir que faire. J'avoue que j'étais assez stressé, anxieux, dubitatif , face à Voltanis qui me laissait une terrible impression.


-Voltanis- Décidément, tu m'auras causé bien du trouble, Athéna. Te rends-tu compte de toutes les entorses que j'ai du faire pour toi ?

-Athéna- Vous m'en voyez désolée, Voltanis. Ce n'était pas mon intention.

-Voltanis- Tu es une jeune fille agaçante qui n'a aucun scrupule à transgresser les règles pour obtenir ce qu'elle veut. Te rends-tu compte de ce que tu as causé en allant voir ce jeune garçon , dix ans auparavant ? Te rends-tu compte des conséquences de tes actes ?


-Athéna- Bien évidemment que je m'en rends compte. Si je n'avais pas été voir ce garçon ce jour là, Téthys et moi n'aurions jamais pu réaliser notre rêve, je n'aurais jamais connu le sourire du jeune maître, je n'aurais jamais eu le bonheur de connaître sa fille, et encore moins de me faire des amis comme Reisuke , Jessica et les autres. Je considère tout cela comme une chance.

-Voltanis- Ne regrettes-tu donc rien ? N'as-tu même pas le moindre regret dans une telle situation ?

-Athéna- Je ne regrette rien, Voltanis. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec mon cœur. Je suis désolée pour ce que j'ai fait, mais je ne regretterai jamais.

-Voltanis- …..Bien.


Le juge se tourna vers moi, intrigué par les mots d'Athéna à notre égard. J'avoue que ces mots m'avaient troublés aussi. Même un esprit du duel pouvait être tourmenté par quelque chose. Ce fut ainsi que je compris que quelle qu'était la nature de notre existence, la vie était précieuse et ne doit pas être remise en cause. Tout être pouvait souffrir, qu'il puisse s'exprimer ou non. Nous avons tous un cœur, une respiration, ce souffle de vie en nous…


https://www.youtube.com/watch?v=x69570bGMKw


-Voltanis- Humain. Reisuke Yamada. Considères-tu Athéna ici présente comme une amie ?

-Reisuke- Bien évidemment. Athéna est une très bonne amie à qui je dois beaucoup de choses !

-Voltanis- Dans ce cas, je te laisse choisir, Reisuke. Je te donne mon aval pour accéder aux terres du temps. Mais en échange, Athéna reste dans les murs de ce château et sera exécutée comme convenu. Il va de soi que ton coup d'hier ne fonctionnera pas deux fois.

-Reisuke- Huh… ? Vous me demandez…..De choisir entre Athéna et….


Non…Je n'avais pas bien entendu, ce n'était pas possible…On me poussait à choisir entre Hiroki…Et Athéna. J'avais promis de ramener Hiroki, et j'avais promis de ramener Athéna..Pourquoi me poussait-on donc à choisir entre deux promesses… ? Je…Je suis si proche d'Hiroki…Si j'ai accès aux terres du temps, je pourrai sauver Hiroki, repartir dans mon époque, et recommencer à zéro avec mon frère…Reprendre à zéro ma vie qui n'a été que chaos jusqu'à présent…Je…

…..

Je n'avais qu'à sacrifier Athéna pour être libre.

Tout était si simple, mais à la fois si compliqué…Je ne pouvais pas sacrifier Athéna pour mon plaisir personnel…C'était impossible , inconcevable. Sacrifier tous nos efforts, tout ce pourquoi on s'est battus pour sauver ma vie…Pour soulager ma conscience…

…..


-Athéna- Ca suffit Voltanis. Arrête de jouer avec l'esprit de ce jeune garçon.

-Voltanis- Hmm ? As-tu dit quelque chose ?

-Athéna- Je me rends. Donne l'accès aux terres du temps à ce jeune homme pour qu'il y retrouve son frère et garde moi prisonnière ici. Je prends la responsabilité de mes actes.

-Voltanis- Bien. Reisuke Yamada, je te donne donc l'accès aux terr-

-Reisuke- Ca suffit. Je refuse le marché. Je rentre avec Athéna.

-Voltanis- Huh ? Comment…. !!!?

-Athéna- Reisuke !? Tu as perdu la tête !? C'est ta seule chance de retrouver ton frère !

…..

-Reisuke- Voltanis, je refuse l'accès aux terres du temps. J'ai vraiment envie d'y aller afin de réparer mes erreurs, mais je ne le ferai pas au prix de la vie d'une de mes amies. C'est au dessus de mes forces. Je ne redeviendrai pas la personne qui sacrifiait tout pour ses intérêts personnels.

-Voltanis- Sauver la vie d'autrui est un désir personnel ?

-Reisuke- ….Bien sur que ça l'est. C'est de ma faute si Hiroki est dans cet état, je ne peux tout simplement pas nier que je fais ça pour me soulager la conscience. Même si j'ai envie de sauver Hiroki pour lui, je le fais en grande partie pour effacer le poids de mes actes.. Et ma conscience serait encore plus lourde si je sacrifiais Athena pour ça.

-Athéna- Reisuke…


Je baissai la tête. Tout ce que je venais de dire était la stricte vérité…Je ne pouvais me mentir à moi-même plus longtemps. Tout ce périple, bien que pour sauver des vies, était également motivé par le fait que je voulais soulager ma conscience de tout ce mal…Au final, j'étais encore égoïste, mais mon égoïsme servait une cause noble, donc j'étais bien dans mes baskets malgré tout. Pourtant, sacrifier Athéna pour ce plaisir égoïste ne m'aurait rendu que plus détestable encore, je ne pouvais m'en remettre à payer la vie d'Hiroki avec celle d'Athéna…


-Voltanis- Je vois. Athéna, te rends-tu compte de ce que tu fais encore une fois ? Tu obliges ce jeune homme à renoncer à ses rêves pour toi.

-Reisuke- C'est faux. Athéna n'est pas responsable de cette situation.

-Voltanis- Comment !?

-Reisuke- Je ne renonce à rien pour Athéna, je ne fais que suivre ce qu'il me semble juste. Cela aurait été Hiroki à la place d'Athéna, et Athéna à la place d'Hiroki, j'aurais pris la même décision. Car pour moi chaque vie se vaut, autant celle d'Athéna que celle d'Hiroki, même si nous n'appartenons pas au même monde. Je veux donc préserver la vie des mes êtres chers.

-Voltanis- Je vois. Bien. Je suppose que cet entretien est terminé. Vous êtes tous deux libres de partir. Puisse la suite vous êtres profitable.

-Reisuke- Merci de nous avoir reçu. Je vous souhaite une excellente journée.

-Athéna- Reisu…ke…

-Reisuke- Nous partons, Athéna.


Je me retournai et partis sans demander mon reste. Voltanis semblait sans émotions devant ce comportement que j'avais. Athéna quant à elle affichait un air dépité. Je pouvais la comprendre, puisque notre escapade était un cuisant échec comparé à ce que nous attendions en arrivant ici, mais c'était ce qui devait être fait. J'en étais convaincu.


Nous n'échangeâmes pas un mot moi et l'esprit du duel sur le chemin retour. Lentement, nous traversâmes le couloir de craie une fois de plus jusqu'à arriver dans la salle commune , pour ensuite déboucher de nouveau dans la cour. Nous croisâmes quelques gardes, dont Mars et les autres, mais l'aval de Voltanis nous concernant résonnait dans le cœur de sa garde, les empêchant de nous attaquer de peur de fauter face à leur chef. Athéna était libre de nouveau, et c'était là une victoire en soi, cela suffisait à me donner un peu de baume au cœur.


Nous traversâmes donc une fois de plus la ville sur le chemin du retour, jusqu'à arriver à cette fameuse colline que nous grimpâmes lentement tous les deux. Lorsque nous arrivâmes au pic de la colline, nous trouvâmes Jessica, adossée à cet arbre, contemplant l'horizon. Elle affichait un air paisible, perdu dans l'horizon. Je ne voulais pas l'interrompre en lui apportant de mauvaises nouvelles, mais je n'avais pas prévu la réaction d'Athéna. Elle se fit voir, elle me devança, se positionna sur la colline, et cria sa rage. Elle m'insulta de tous les noms d'oiseau qu'elle pouvait trouver dans son esprit, elle me dit que j'étais un imbécile, que j'étais un idiot, désespérant, et d'autres gentillesses à mon égard. Jessica fut surprise par cette réaction d'Athéna, si bien que lorsqu'elle me vit elle ne savait pas comment attaquer le sujet fatidique.

….

-Jessica- De retour, Reisuke ? T'as été vite dis donc.

-Reisuke- Ouais…..On est rentrés sains et sauf déjà.

-Jessica- Pourquoi…Pourquoi Athéna agit-elle ainsi ?


Je racontai alors toute l'histoire à Jessica qui écoutait attentivement tout ce que je lui dis. De l'escapade jusqu'à la pénétration du bâtiment, en passant par le fait qu'Erika soit déjà en route, mais aussi et surtout, le terrible dilemme imposé par Voltanis. Lorsque la jeune fille entendit les termes du deal, elle eut un sursaut de surprise et se montra d'avantage compatissante avec moi. Elle n'osa pas poser la question fatidique, à savoir quelle fut ma décision. Elle prit finalement son courage à deux mains avant de me poser la terrible question.


-Jessica- Reisuke…Qu'as-tu choisi… ? Qu'as-tu pris comme décision ?

-Reisuke- Tu le vois bien non ? Athéna est revenue avec moi. C'est terminé, Jessica. Nous avons échoué.

-Jessica- ….Tu te fous de moi… ?

-Reisuke- Huh… ? Comment ça je me fous de toi ?

-Jessica- Arrête de te foutre de moi ! Tu as vraiment abandonné !? J'ai donné ma confiance à cette larve !? Reisuke , t'es un homme non !? Pourquoi n'as tu pas convaincu Voltanis ! Pourquoi n'as tu pas attaqué Voltanis ! Pourquoi ne l'as tu pas tué pour qu'il te donne l'accès !?

-Reisuke- C'est inutile. Il faut l'aval de Voltanis, son consentement, frapper ne servirait qu'à envenimer les choses. J'ai déjà obtenu la liberté d'Athéna, je suppose que c'est suffisant. Et puis…Tout n'est pas perdu, Erika est déjà partie sur les lieux, je suppose qu'on peut s'en remettre à e-

-Jessica- Ne dis pas un mot de plus ! T'en remettre à Erika !? Pfff…Tu me dégoûtes.

-Reisuke- Jessica….

-Jessica- T'avais promis…..Que tu ne verrais que moi et que tu t'en remettrais à moi….Tu brises facilement tes promesses….Reisuke. J'suis vraiment déçue.

….

Et même ce soir là…C'était du vent pour toi ? Tu penses encore à Erika comme la seule capable de t'offrir des perspectives d'avenir ? Qu'est-ce que je suis pour toi, Reisuke ? Dis moi ce que je suis pour toi , si Erika est celle en qui tu places ta confiance…


Je sentis une chose que je n'avais jamais vu provenant de Jessica, la tristesse. Elle m'avait raconté sa tristesse, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'assister à ça en direct. Si Jessica était une jeune fille de fort caractère qui ne crachait pas dans sa main lorsqu'elle avait quelque chose à dire, elle était une toute autre fille lorsqu'elle était triste. Un sentiment de culpabilité prit le dessus sur moi et noua ma gorge. Je ne pouvais plus parler, mais je ne voulais pas la voir triste…Je pris alors la seule solution s'offrant à moi dans cette situation. Je m'approchai de Jessica et je l'étreignis, comme pour lui répondre avec mon corps et avec mon âme.

« -Reisuke- Je ne supporte pas de te voir triste, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire concernant Erika…Jessica, je t'aime énormément…Entends ces paroles, entends les… »


Je sentis un frisson parcourant le corps de la jeune femme que j'étreignais à ce moment, son corps devint plus froid qu'il ne l'était, comme si mon message était parvenu à son cœur. Elle me repoussa faiblement, nos regards se croisèrent, me laissant distinguer le malheur dans les yeux de la fille. Elle était peinée pour moi, je le ressentais. Je répondis à ces yeux par un sourire, j'étais triste aussi, mais j'essayais au maximum de contenir ma tristesse afin de rassurer ma jeune amie….Après tout…Au final, j'étais moi aussi, tombé amoureux de Jessica. Cette profonde affection que je lui portais évoluait peu à peu vers de l'amour réciproque, je le ressentais que tôt ou tard, j'allais totalement finir accro à cette relation…Même si elle était de courte durée.


-Reisuke- Tout va bien. Allez, préparons nous pour rentrer à la guilde. Nous avons malgré tout sauvé Hakaze, Athéna et Soichiro, et puis nous avons un brownie à manger à Satellite.


Masquant ma profonde peine, je pris la main de ma partenaire afin de l'entraîner dans ma course. Nous allions également bientôt nous séparer, puisque tôt ou tard, j'allais devoir rentrer dans mon époque, alors nous devions vite rentrer dans le monde réel afin de pouvoir vivre le maximum possible là-bas…Je voulais me raccrocher à ma dernière consolation : construire des souvenirs dans le cœur de Jessica avant de tirer ma révérence ultime. J'allais subir la punition ultime à mon retour : la solitude imposée. J'allais rentrer sans Hiroki, sans Erika, sans Jessica. Hakaze allait sûrement couper les ponts puisqu'elle allait être rongée par le chagrin de la mort d'Hiroki dont elle était amoureuse…Et au final nous vivrions tous dans la solitude et le désespoir.


C'était un dead end. La partie était terminée.

Repensant à cette impasse, je m'excusai intérieurement à Hiroki. J'aurais voulu être assez fort pour pouvoir le sauver, mais je ne restais au final que l'éternel impuissant, et ce, jusqu'au bout de notre périple.


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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [28/09/2016] à 18:01

la tu m'a fait frémir de tristesse bien joué dai



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[FIC] Les Racines de l'Espoir posté le [29/09/2016] à 10:54

Ravi que tu aies apprécié MBG :3

Athéna 5 : Une nouvelle vie commence

-Reisuke- Rentrons, nous avons sauvé pas mal de monde, on ne peut pas tout avoir après tout, et il reste encore pas mal de choses à faire avant que je ne reparte dans mon époque. Jessica, Athéna, nous y allons.

…..

Cela allait donc vraiment se terminer comme cela… ? Par ma faute, parce que ma vie était supérieure au désir de Reisuke…Il avait tout abandonné pour moi…Tout ce chemin qu'ils avaient fait pour en arriver là…Tout s'était évaporé, tout s'était détruit en une fraction de secondes parce que Voltanis avait imposé ce dilemme…Misère…

Mais comment……Comment une telle issue pouvait lui convenir… ? Lui qui voulait sauver tout le monde pour effacer ses fautes, comment pouvait-il être d'accord avec un tel scénario…. ? Je ne comprenais pas, vraiment pas, comment il pouvait accepter ça.


-Reisuke- Un problème, Athéna ? Allez viens, retrouvons Hakaze et les autres, tu as envie de revoir le sourire de Soichiro non ?

-Athéna- Reisuke…Et toi… ? Que vas-tu faire ?

-Reisuke- Arrête donc avec ça ! Franchement..J'ai la chance de rentrer avec mes amis en vie, je ne suis pas perdant dans l'histoire. Arrête donc de t'en faire, je ne suis plus un enfant, et j'ai déjà perdu mes parents, donc je sais déjà ce que c'est de perdre quelqu'un.

-Athéna- Ca ne me convient pas , Reisuke. Ca ne me convient vraiment pas.

-Reisuke- Ca n'a pas à te convenir, contente toi d'être heureuse aux côtés de Hakaze, d'accord ?


Ce sourire qu'il me fit à ce moment là…Etait le sourire le plus hypocrite que je pus voir depuis ma naissance. C'était de la bonne hypocrisie, les intentions étaient nobles, mais cela restait de l'hypocrisie. Lui non plus n'était pas satisfait par ce résultat, mais s'efforçait d'afficher un air heureux afin que je ne me sente pas mal vis à vis de lui…Cependant…Je voyais clair dans son jeu, il ne savait pas mentir.


-Athéna- Ce sourire….

-Reisuke- Hmm ? Qu'est-ce qu'il a mon sourire ?

-Athéna- Ton sourire n'a rien à voir avec celui du jeune maître.


Je partis de la colline en courant, laissant Reisuke et Jessica seuls la haut. Je ne pouvais tout simplement pas me résoudre à impliquer quelqu'un d'autre dans mes déboires. D'abord Téthys, qui avait payé le prix fort de devenir humaine à cause de moi, mais aussi le jeune maître qui avait hérité de cette amertume au plus profond de lui à cause de moi…Pourquoi cela devait toujours finir comme ça ? Pourquoi tout le monde ne pouvait-il pas être heureux alors que je ne voulais que des bonnes choses pour tout le monde… ? Je ne savais pas quoi penser à propos de tout cela, mais je ne pouvais m'y résoudre.


Je parcourus la ville en passant par les quartiers populaires que j'avais l'habitude de fréquenter avant toute cette histoire. La librairie de madame Junon chez laquelle j'achetais tous mes ouvrages sur le monde des humains…La taverne de Monsieur MaxSix dans laquelle moi et ma sœur avions nos parties de plaisir, mais aussi l'école de monsieur Trish…Tous ces lieux dans lesquels j'eus passé une partie de ma vie étaient sur le point de s'évanouir de mes pensées…Je savais ce que j'étais réellement, je l'avais compris il y a quelques années. Reisuke l'avait aussi compris, je l'avais ressenti, mais il n'eut pas le courage de le dire à Voltanis. Il ne voulait sûrement pas me blesser, mais j'étais au courant de tout depuis deux années déjà.

….

C'était la dernière fois que je voyais ce paysage, pourtant je n'éprouvais pas de nostalgie. Plus rien ne me retenait ici, maintenant que le jeune maître avait grandi, et que ma sœur n'appartenait plus à ce monde. Je n'avais plus rien à faire ici, et pouvais donc affronter mon sort comme il allait venir.


Ce fut ainsi que je gagnai de nouveau le palais de Voltanis. J'étais cette fois ci seule, mais je pus entrer malgré la garde. Ils avaient vraiment reçu l'ordre de ne pas me toucher d'avantage. Quand je pénétrai dans la cour, je vis une personne à laquelle je ne m'attendais pas, elle était toujours habillée de sa blouse blanche, coiffée de la même coiffure que d'habitude, avec cette paire de lunettes lui donnant un air solennel.


-Athéna- Lily…Cela fait tellement longtemps.

-Lily- Athéna…En effet, depuis ton procès je ne t'ai pas revue. Que deviens-tu ?

-Athéna- Je reste toujours fidèle à ce que je suis.. Qu'en est-il de toi ?

-Lily- Pareillement, toujours la même. As-tu réussi ce que tu as entrepris dans le monde des humains ?

-Athéna- A vrai dire…J'ai du encore transgresser la loi de Voltanis pour sauver un de mes camarades…

-Lily- Je te reconnais bien là, Athéna. C'est pour ça que j'ai plaidé ta cause quelques années auparavant. Tu as toujours oeuvré pour le bien, même si Voltanis n'agrée pas ton comportement, il y a des choses qui doivent être faites. Je t'ai donc pardonnée pour tes actes envers moi.

-Athéna- Lily…Je ne sais pas quoi te dire….

-Lily- Si tu es ici, je suppose que c'est parce que tu dois encore défendre une cause indéfendable, je me trompe ?

-Athéna- Non…Tu ne te trompes pas…hahaha…

-Lily- Héhéhé. C'est bien toi ça. Allez, laisse toi guider par ton cœur, et montre moi ce que tu peux faire lorsque tes sentiments et ta conscience sont en accord. Je te regarderai toujours, tu as été l'être le plus intéressant que j'ai rencontré de toute ma vie.

-Athéna- Merci pour tout, Lily.


En quittant la femme, je sus que c'était la dernière fois que je pourrais lui parler, c'était mon dernier spectacle dans le sanctuaire céleste. J'entrai dans les couloirs de craie avec détermination, et une fois de plus je me retrouvai devant cette porte sur laquelle était marqué le nom « Voltanis » . Je frappai à la porte, et j'entendis une fois de plus son « Entrez » paisible, froid et puissant. Lorsque j'ouvris la porte, ce ne fut pas la surprise qui gagna le juge, bien au contraire. Il prit la parole le premier, comme pour m'interrompre dans mon élan. C'était sa stratégie, de mener la conversation, de mener la danse.


https://youtu.be/v7joCXpQ6z4


-Voltanis- Athéna, je savais que tu reviendrais aujourd'hui. Tu es venue me demander de donner l'aval à ce jeune homme pour qu'il se rende aux terres du temps, n'est-ce pas ?

-Athéna- En effet. Je suis venue vous demander d'ouvrir les terres du temps, je suis prête à me livrer comme convenu auparavant. Donnez moi l'anneau afin que je puisse le lui livrer, et je fais le serment sur mon propre honneur de revenir afin d'être exécutée.

-Voltanis- Je vois…Tu es donc prête à prendre cette décision…Ne trouves-tu pas ça étrange, Athéna ?

-Athéna- Je vous demande pardon ? Qu'est-ce qui est étrange Voltanis ?

-Voltanis- Depuis que tu es toute petite tu ne parles que des humains, tu es fascinée par leur monde, tu braves tous les interdits à leur encontre, en clamant qu'ils ne sont pas tous aussi mauvais que l'on le croit, et tu t'es même mise en tête de me faire « entendre raison » à propos de ces humains, quitte à mettre ta vie en danger.

-Athéna- C'est vrai. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été comme ça…Je vous avoue que ce n'était pas vraiment un choix, mais plutôt un besoin.

-Voltanis- Lorsque je n'étais moi même qu'un invocateur de nova j'avais tendance à admirer les personnes se battant pour leurs convictions envers et contre tout, étant enfant je n'avais qu'une aspiration, rendre justice sur ce qui était juste. C'est comme ça que j'ai tenté de devenir juge du sanctuaire céleste. J'ai travaillé très dûr sur le plan physique comme sur le plan du juridique pour pouvoir parvenir à continuer le travail de mes prédécesseurs et maintenir l'harmonie et la paix dans ce royaume, au nom de la justice.

-Athéna- Où voulez-vous en venir ?

-Voltanis- Patience jeune fille. Si la tâche du juge semble facile, il n'y existe en vérité qu'un seul juge qui peut être équitable en toutes circonstances, ce juge que ni toi ni moi n'avons vu, mais qui régit ce monde depuis son commencement.

-Athéna- Voltanis….Permettez-moi de vous poser une question….Parlez-vous de…Dieu ?

-Voltanis- On lui donne bien des noms, mais c'est en effet à notre créateur que je fais référence. Vois-tu, j'ai expérimenté quelque chose que je n'avais jamais expérimenté avant de te connaître, Athéna. Ce petit quelque chose qui vous remet à sa place quand il vous fait face.

J'ai expérimenté l'erreur. En tant que juge, nous avons une place facile, celle d'infliger des peines selon notre livre de peines, s'y tenir au nom de l'altruisme et appliquer cela sans nous impliquer nous même. Mais il n'est de véritable juge que le créateur qui lui peut juger sa création en décelant toutes les intentions de son cœur. Il n'y a que le jugement du créateur qui ne comportera jamais de failles sur sa création. Qui sommes-nous, simples magistrats, pour pouvoir prétendre ne rendre que des jugements équitables ?

-Athéna- J'ai peur de comprendre là où vous voulez en venir…Voltanis, êtes vous en train de dire que…

-Voltanis- Je suis sincèrement désolé, Athéna. Depuis que je vous ai pris sous mon aile, toi et ta sœur, j'ai vraiment eu l'impression que vous étiez mes filles, et je me suis attaché à vous en conséquence. Je me suis réfugié derrière cette justice et ces peines pré fabriquées pour éviter de vous perdre…Alors que cela finirait bien par arriver tôt ou tard.

-Athéna- Volta…Père…

-Voltanis- Je n'ai pas le droit de prétendre être ton père, j'ai toujours forcé tes amis à tirer un trait sur toi pour te garder pour moi seul. J'ai pensé que ton ami privilégierait son frère par rapport à ta vie lorsque je lui ai demandé, et qu'enfin tu tirerais un trait sur les humains en conséquence. Même hier, lorsque tu devais être exécutée, je t'aurais sauvée de ton sort, c'était simplement pour couper net ton lien avec les humains, parce que je savais que tôt ou tard tes racines allaient ressortir.


-Athéna- Je l'ai compris également…Le pourquoi j'étais si attachée à eux. Je suis une humaine, n'est-ce pas ? C'est pour cela que Lily n'a rien pu faire alors qu'un médecin terrestre put soigner Téthys, c'est pour cela que Téthys était troublée par le jeune maître alors qu'ils n'étaient pas de la même espèce, c'est pour cela que je voulais une descendance…N'est-ce pas, père ?

-Voltanis- Oui..Tu es humaine. Tu es arrivée dans ce monde avec ta sœur par un concours de circonstances, tes parents biologiques ayant laissé la vie dans un accident. J'ai tout vu de cette bulle, et sans le vouloir, mon pouvoir vous a transporté toi et ta sœur ici. Vous n'avez pas de sang d'un esprit du duel, j'ai simplement fait ces deux armures imprégnées de l'énergie des esprits du duel afin de vous donner l'illusion que vous apparteniez à ce monde, mais pour étancher ta curiosité tu as bravé les interdites que je t'ai fixé, et tu as fait de merveilleuses rencontres.


Voltanis s'arrêta un moment, se retournant pour ne pas affronter mon regard. Tout ce qu'il me dit, je le savais déjà , mais l'entendre était une autre chose que de l'imaginer simplement. Je n'étais pas en colère après Voltanis, j'étais simplement reconnaissante…Je le comprenais après tout, j'aimais ma sœur, et j'aurais tout fait pour qu'elle s'épanouisse pleinement…Si Voltanis pensait que me garder ici était la solution pour mon bonheur, qui étais-je pour le juger négativement ? Je faisais la même chose avec Téthys.


-Voltanis- Mais cet attachement que j'ai ressenti pour les enfants que vous étiez à l'époque m'a fait faire des choses horribles à votre égard et à celui de vos proches. J'ai été très rude avec des personnes pour lesquelles vous étiez bien plus que des simples esprits du duel. J'ai essayé de détruire vos relations, de te prouver que personne n'allait venir te sauver…

J'espérais par cette exécution factice te faire comprendre qu'aucun de tes camarades n'allait venir, que j'étais le seul qui allait toujours être présent pour toi, et ainsi éviter que le scénario avec ta sœur ne se reproduise. Pour ne pas affronter la douleur de voir sa fille se faire enlever par un homme, j'ai perdu mon altruisme et mon intégrité, et j'ai été cruel avec toi. Je n'ai aucun argument pour défendre ma cause face à toi, aucun.

…..

….

-Athéna- Père, je ne vous en veux pas pour ce que vous avez fait. Vous restez pour moi le père que j'ai toujours eu, et le juge du sanctuaire céleste. Vous n'avez pas perdu de votre grâce et votre pouvoir sur ce monde, vous n'en gagnerez qu'en sagesse. Reconnaître l'impuissance est parfois une preuve de pouvoir.

-Voltanis- Tu as toujours été plus clémente que moi ma fille. Hahaha…Ton vieux père en a à apprendre de ta personne. Je te confie ceci, Sirië , c'est l'anneau de Voltanis. Il garde mon nom car c'est un ticket pour aller aux terres du temps. Il se détruira lorsque tu passeras la barrière avec tes amis, et le reste ne dépendra que de toi.

-Athéna- Je vous remercie, père.

-Voltanis- C'est moi qui te remercie, pour tout ce que tu as fait pour moi. Toi et ta sœur avez toujours été ma source inépuisable de bonheur et de motivation, et je suis heureux maintenant que tu repartes dans ton véritable monde, en m'ayant laissé le plus bel enseignement qu'il puisse y avoir : l'humilité. Prends ceci ma fille, c'est un cadeau de ton vieux père.


Voltanis se leva de son trône, s'élevant majestueusement devant mes yeux ébahis. Il s'avança vers moi d'une démarche lourde, mais de laquelle je ne ressentais aucune animosité. Lorsqu'il fut proche de moi , il tendit sa main vers moi, et lorsqu'il l'ouvrit, je pus voir une sorte de petite boite scellée dans laquelle se trouvait sans doute un objet précieux. Comme une petite fille recevant un cadeau de la part de son père se serait avancée timidement, je m'approchai de la même façon. Lorsque j'ouvris la boite, je fus alors extrêmement surprise par le contenu que je trouvai.


-Voltanis- Je n'ai jamais voulu me lier à qui que ce soit auparavant, mais avec cette carte, tu m'appelleras lorsque tu auras besoin de moi. Cette carte, c'est Voltanis, le Juge. Celui que je représente lorsque je suis en fonction, mais toi tu n'y verras pas le juge, tu n'y verras que ton vieux père.

-Athéna- Alors…Nous ne nous disons pas Adieu je suppose… ?

-Voltanis- Nous nous souhaitons simplement à la revoyure. Va ma fille. Fais tenir les choses que tu as construit à la sueur de ton front, je serai toujours là pour t'encourager. Et surtout, dis à ce jeune homme que j'ai rencontré aujourd'hui que je m'excuse sincèrement pour avoir causé le trouble dans son esprit.

-Athéna- Je m'assurerai de lui dire combien vous êtes désolé, Père. Je ferai en sorte que où que je passe, le nom de notre famille, votre nom, celui de ma sœur, soit un un nom ne pouvant être déshonoré et traîné dans la boue. Je m'assurerai que la décendance de ma sœur sache que le juge Voltanis est un grand magistrat et un esprit de paix. Nous nous reverrons, Père.


Je me retournai, sentant l'aura apaisée de mon vieux père derrière moi. Des années étaient passées, les choix étaient faits, et l'avenir était à la portée de chacun. La vie n'était qu'une page écrite à l'avance, cette pièce de théâtre dans laquelle nous jouions notre propre rôle…Et même en ce jour je jouais mon rôle. Cette armure que je portais alors tout le temps, que je venais d'abandonner dans la salle du trône de Voltanis laissait avec elle tous mes pouvoirs d'esprit du duel. Athéna n'existait plus, il ne restait plus que Sirië. Sirië…Dans cette robe blanche, simple et sans artifices. Sirië et sa chevelure blanche ordinaire. Sirië et ses yeux qui perdirent leur couleur rouge pour devenir azur. Je ressemblais vraiment à ma sœur quand on y pensait…Dire qu'Himiko était morte à mon époque…Je suppose…Qu'une fois rentrée à notre époque, j'allais me recueillir sur sa tombe, en compagnie du jeune maître….En espérant ne pas avoir disparue des souvenirs de ce dernier.


-Reisuke- Athéna !!!!!! Athéna !!!!!!!!!


Cette voix…Je l'entendais depuis l'intérieur du palais de mon père. C'était Reisuke qui cherchait après moi. Cet imbécile ressemblait vraiment à mon jeune maître quand on y pensait bien. Ils étaient tous les deux si concernés par autrui, si attachants…Si loyaux…J'avoue que j'étais vraiment tombée sur les bonnes personnes…Moi qui pensais que me sacrifier pour autrui était suffisant pour avancer dans la vie, le créateur me donna une leçon en ne mettant sur ma route que des personnes sur lesquelles je dus me reposer à un instant ou un autre…Quelle idiote je faisais… Si mon père avait un problème d'humilité..J'imagine que c'était héréditaire.


Lorsque j'ouvris les portes du château, je trouvai Reisuke, Jessica et Toratura tous les trois essoufflés et excités devant la porte. Lorsqu'ils me virent , ils laissèrent échapper un cri de surprise qui me surprit également. Ce fut Jessica qui s'avança la première vers moi, touchant mon visage de par sa fine main , caressant ce visage qui n'était plus aussi lisse qu'avant. Je m'étais vue en sortant du bâtiment. J'étais désormais ridée, affichant moi aussi les signes que le temps avait laissé sur mon visage. Mes cheveux blancs étaient moi volumineux tandis que le poids de la gravité sur mon visage se faisait plus pesant que lorsque j'étais encore Athéna…J'étais devenue une humaine avec tous les avantages de cette espèce.


-Jessica- Athéna…Pourquoi as-tu des rides ? Ton visage est vieux….Ca me fait drôle.

-Sirië- Hahaha…J'ai passé de nombreuses années avec le jeune maître, j'ai pris de l'âge également. Moi et Soichiro Namatame avons le même âge au final. C'est simplement que tant que j'étais un esprit du duel, je ne pouvais pas le voir.

-Reisuke- Je vois. Je suis satisfait par ce changement..Puisque j'imagique que tu as fait la lumière sur ta véritable origine ?

-Sirië- Oui, je suis Sirië Borutenisu, je suis humaine et j'appartiens au monde des humains. Enchantée , je suis ravie de faire votre connaissance.

-Reisuke- Enchanté également, Sirië. Je suis Yamad-

-Sirië- Oh je te connais, Yamada-kun. Et j'ai quelque chose pour toi. Tiens ceci.

-Reisuke- Qu'est-ce que…Qu'est-ce que c'est que ça… !?

-Sirië- C'est l'anneau de Voltanis, il te permettra de te rendre aux terres du temps.


Lorsque j'eus annoncé la nouvelle, le visage de Reisuke s'éclaira immédiatement. Jessica ne put contenir sa joie, elle se jeta dans les bras du jeune homme qu'elle embrassa instinctivement. Ils partagèrent le soulagement ensemble tandis que Toratura me regardait avec le sourire. Lorsque Jessica eut fini de défouler ses émotions sur son camarade masculin, ce dernier prit la bague de Voltanis qu'il garda en poche, et me remercia pour ce que j'avais fait à l'instant.


Je lui assurai que ce n'était pas la peine, qu'il avait fait bien plus pour moi que je n'avais fait pour lui, mais il ne voulait pas entendre et me força à accepter ses remerciements. Jamais je n'aurais cru vivre ça un jour, affronter toutes ces émotions seulement car les humains m'intriguaient…Mais au final, c'est une belle histoire que j'avais vécu. J'étais partie en bons termes avec mon père, j'avais rencontré des gens formidables, Soichiro, Hakaze, Erika, Reisuke, Hiroki, Jessica…Mais aussi la guilde que j'allais à jamais garder dans mon cœur…Au final, qu'avais-je à regretter ? Rien du tout, peut être la mort de ma sœur , qui allait se dérouler dans l'année au vu de l'âge de Hakaze, mais à part cela, je n'avais rien à regretter. Himiko avait tout de même eu une vie bien heureuse avec le jeune maître, donc elle n'avait rien à regretter de son vivant.


Nous passâmes tous ensemble la journée dans le sanctuaire céleste, enfin ce qu'il restait de la journée. Nous ne pouvions pas prendre la route pour les terres du temps excepté le matin, nous devions donc passer une nuit de plus dans le sanctuaire céleste avant de repartir. Nous passâmes donc la soirée dans l'endroit paisible et calme à explorer tous les lieux ayant marqué ma vie ici. J'expliquais le fonctionnement de ce monde à Reisuke et Jessica qui se montrèrent particulièrement attentifs. Je me sentais écoutée et aimée par le couple, ce qui me faisait réellement plaisir. Je les emmenai boire un chocolat chaud dans le bar de monsieur MaxSix, profitant également pour lui faire mes adieux, je rendis également mes livres à madame Junon que je présentai à mes partenaires. Quand je lui fis mes adieux elle exprima une légère émotion sur son visage avant de passer à autre chose, c'était bien madame Junon.


Enfin, comme pour dernier périple, je m'arrêtai devant chez Lily, la conseillère télépathique. Elle avait fait du chemin et moi aussi, et malgré tout elle m'avait toujours défendue face à père. Je voulus entrer, pour lui dire Adieu, mais tout avait été dit la dernière fois , nous n'avions donc plus rien à nous dire maintenant.


Comme dernière escale, nous retournâmes tous sur notre colline , près de notre arbre. C'était ici que j'avais eu ma première dispute avec Himiko lorsque j'eus passé l'examen à sa place, et c'était ici le dernier endroit que j'allais fréquenter avant de quitter ce monde…


-Reisuke- Anxieuse, Sirië ?

-Sirië- Je connais ce monde qui m'attend, mais je reste anxieuse malgré tout…J'ai une appréhension …Et si le jeune maître m'avait oubliée… ?

-Reisuke- Il ne t'aura pas oubliée, ne t'en fais pas. Et puis en attendant que tu lui rafraichisse la mémoire, tu viendras habiter chez moi, c'est assez grand pour deux.

-Jessica- Ehhhhhh ! Si quelqu'un doit habiter chez toi, c'est moi, Reisuke !

-Reisuke- C'est assez grand pour trois, mais j'ai un chien donc si vous êtes allergiques, le chien passe d'abord hahaha !


Ce fut sur cette ambiance décontractée que je passai ma dernière nuit dans le sanctuaire céleste. Lorsque le soleil se leva de nouveau, Reisuke et Jessica prirent ma main, comme pour m'encourager face à cette nouvelle étape de ma vie, puis Jessica appela Akulia, le dragon qui avait déjà prêté main forte lors de mon sauvetage.


Lorsque le dragon descendit, nous montâmes tous sur lui afin qu'il nous transporte dans les terres du temps, la dernière étape à notre voyage pour réparer les dégâts de Reisuke. Hakaze , la grande, avait quitté mon corps, ses souvenirs étaient revenus à elle.J'imagine qu'elle devait être revenue à elle dans le monde réel. Cela me remplissait de bonheur à l'intérieur…Après tout, elle était ma nièce, je devais donc rester auprès d'elle afin que nos générations se perpétuent encore et encore, comme je l'avais toujours espéré en tant qu'esprit du duel. Au final, ma mission n'allait pas vraiment changer, elle allait juste être différente.


-Sirië- Tu seras fier de moi, Papa.

-Jessica- Qu'est-ce que tu dis Sirië !? J'entends rien à cause du vent !

-Sirië- Oh, non rien ne t'en fais pas !


Une nouvelle page de ma vie allait se tourner. Un nouvel acte dans lequel j'allais jouer mon propre rôle, visant inlassablement à arriver au happy end tant attendu. Je n'avais plus à regarder en arrière, l'avenir était à ma portée.


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