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[Fic]L\'achèvement du Destin
heart earth
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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [20/10/2016] à 14:06

A ces mots, tout le monde écarquilla les yeux. Alors voilà de quoi Ladd et Asuna parlaient depuis tout ce temps, tous deux cherchaient un moyen de pénétrer dans le monde des esprits. Cela n’expliquait toujours pas pourquoi l’esprit n’acceptait de voir que mon amie d’enfance mais grâce à ça, nous étions capables d’aller rejoindre Hélios et régler tous nos problèmes d’un seul coup.

Et, plus que tout, dans le monde des esprits se trouvait ma sœur. Peut-être que si nous parvenions à la ramener dans ce monde, non pas sous forme d’esprit mais sous forme humaine tout comme Ladd, elle pourrait vivre à nouveau parmi nous en tant qu’humaine…Cela paraissait fou mais je devais m’accrocher à cet espoir.

Galvanisé par cette nouvelle, je ne perdis pas une seconde et, chargeant les autres de trouver une excuse pour justifier mon absence, je me précipitai hors de l’école.

Cependant, je n’étais même pas arrivé au rez-de-chaussée que June me rattrapa et me pris par l’épaule pour me retenir.

-Attends Drago, est-ce que tu ne trouves pas ça louche toute cette histoire ?

-Je ne vois pas de quoi tu parles ; lui répondis-je en me dégageant. Il n’y a aucune raison que Ladd ou Asuna nous tendent un piège.

-Ce n’est pas de ça que je parle mais du portail vers le monde des esprits ; reprit-elle gravement.

-Si Hélios est capable de voyager entre ce monde et celui des esprits, il n’y a aucune raison que nous ne le puissions pas ; rétorquai-je en m’apprêtant à repartir.

-Non, tu ne vois vraiment pas de quoi je veux parler alors je vais m’exprimer plus clairement : mon père a fait des recherches et la fermeture de tous les accès au monde des esprits ne traduirait pas une fusion entre nos deux mondes mais une séparation définitive et irréversible.

Je m’arrêtai net, pensant avoir mal entendu mais, lorsque je me retournai vers la jeune fille, elle me regardait d’un air très sérieux, les bras croisés sur la poitrine, attendant ma réponse.

-Mais dans ce cas, que se passe-t-il vraiment ? Murmurai-je.

-Ce n’est qu’une théorie de mon père mais il semblerait que notre univers soit divisé en trois mondes bien distincts : celui des esprits, le nôtre et un troisième dont nous ignorons tout. Cependant, il y a longtemps, il y a plus de dix mille ans, lors de la guerre qui scella les qliphort, notre monde s’est rapproché de celui des esprits, jusqu’à devenirs si proches qu’ils commençaient à se confondre.

-Et donc…tu es en train de me dire que le retour de ces choses est en train de rétablir l’ordre ? Lui demandai-je en serrant le poing.

-Tout cela n’est que théorie, rien n’est sûr. Tout ce que l’on sait, c’est que les esprits de duel ont disparus de ce monde, tout le reste peut être vrai tout comme il peut être faux.

-Et dans ce cas, qu’essaies-tu de me dire ? De ne rien faire et rester les bras croisés pendant qu’une catastrophe se prépare ? Répliquai-je.

-Je veux simplement te dire de ne rien faire de précipité tant que nous n’en savons pas plus. Que ferais-tu si tu étais coincé dans le monde des esprits ? Pire, si tu te retrouvais dans ce troisième univers dont on ne connait rien ?

-Je dois le faire June. Si je n’agis pas maintenant, je risque de perdre ma sœur à tout jamais et ça…je ne le permettrai pas.

June me sourit et tourna les talons pour remonter en classe.

-Fais ce que tu veux, tant que tu reviens sain et sauf. N’oublie pas, Angéla compte sur toi désormais ; me lança-t-elle depuis le haut des escaliers avant de disparaitre.

-Ne t’inquiète pas June, je n’abandonnerai pas Angéla ; murmurai-je à moi-même avant de reprendre ma route.

Je courus donc jusqu’à la sortie de l’école et je vis Satoshi adossé contre le mur qui, par un tour de force étrange, m’avait dépassé et semblait m’attendre. Je n’eus même pas besoin de demander ce qu’il faisait là, j’avais déjà la réponse. Ainsi, nous nous mîmes tous les deux en route pour le manoir de Sherry, ayant tous les deux les mêmes objectifs : retrouver quelqu’un de l’autre côté et le ramener sain et sauf.

Nous prîmes le premier taxi que nous vîmes qui nous emmena à notre destination en moins d’une demi-heure et, lorsque nous descendîmes de la voiture, Asuna se trouvait à l’entrée du manoir, l’air préoccupé mais son visage se détendit en nous voyant.

-Satoshi, Drago ! Nous appela-t-elle immédiatement. Vous n’êtes que deux ? Où sont les autres ?

-Je n’ai pas vraiment fait attention si les filles nous suivaient ou non ; avouai-je. Mais je pense qu’Angéla et les autres sont restées à l’école et…

-Asuna, est-ce vrai ? Me coupa Satoshi. As-tu vraiment trouvé un moyen de te rendre dans le monde des esprits ?

-Venez voir par vous-mêmes ; nous répondit-elle en faisant demi-tour.

Nous suivîmes mon amie d’enfance jusqu’à l’intérieur du manoir sans dire un mot. Nous ne croisâmes ni Sherry ni Ellsworth à l’intérieur mais lorsque je demandai à Asuna, elle se contenta de hausser les épaules.

Nous passâmes à travers de nombreux longs couloirs jusqu’à arriver dans la grande bibliothèque de la demeure où s’entassaient des milliers de livres poussiéreux sur des étagères à perte de vue.

Ladd se trouvait au bout de la salle, dans son habituelle armure noire et or, les bras croisés, nous tournant le dos et faisant face à un grand cercle métallique touchant presque le plafond qui culminait à plus de trois mètres. Sur ce cercle de nombreux fils s’entremêlaient et devant, je repérai ce qui ressemblait à un terminal de commandes où plusieurs boutons de couleur clignotaient.

En nous voyant, l’esprit de duel se retourna et me fixa immédiatement avec ses yeux bicolores, ce qui me mit tout de suite mal à l’aise. Il m’était impossible de déchiffrer ses émotions mais je sentais une certaine tension dans l’air, comme si quelque chose de grand allait se jouer.

-Asuna, tu n’étais pas obligée de ramener cet incapable ; déclara ce dernier en guise de salutation.

-Merci pour l’accueil ; rétorquai-je tout aussi aimablement. Et donc, qu’est-ce que c’est que cette abomination ?

-Une reconstitution des passerelles d’Hélios ; me répondit Satoshi sans montrer la moindre trace de surprise dans sa voix.

-Bien vu Satoshi ! Lui sourit Asuna. Ça fait un petit moment qu’on travaille là-dessus avec Ladd : en nous basant sur les données extraites lors des voyages d’Hélios et grâce aux connaissances de Ladd sur le monde des esprits, nous avons été capable de reproduire le même phénomène que lorsqu’Hélios ouvre ses portails !

-Tu…Tu n’es pas censée être littéraire toi ? Bégayai-je, abasourdie.

-Je te rappelle que mes parents sont scientifiques, je n’ai choisi les lettres que pour changer un peu ; me répondit Asuna avec un clin d’œil.

Satoshi n’ajouta rien de plus et se dirigea vers le terminal de commandes puis appuya sur un bouton qui fit apparaitre une sorte de carte sur l’écran principal. Cependant, il n’y avait aucune coordonnée géographique dessus mais des données que je n’arrivais pas à déchiffrer, ainsi que plusieurs motifs ressemblant à des sphères aplaties.

-Je vois, vous avez repris les théories sur les trous de vers pour essayer d’en ouvrir un artificiellement ici, sur terre. Et avez-vous réussi ?

-Je ne sais pas, nous avons pu voir quelque chose de l’autre côté du portail mais je ne pouvais pas prendre le risque de le franchir pendant le Ladd apportait l’énergie nécessaire ; lui répondit Asuna.

-Dans ce cas, ne perdons pas une minute et essayons-le maintenant.


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Satoshi fit un signe de tête à Ladd qui grogna un peu mais s’exécuta quand même en se plaçant juste devant le portail. L’esprit de duel ferma ensuite les yeux tandis que Satoshi appuya sur un autre bouton qui fit grésiller le cercle métallique.

-Allumage Ok. Je mets en route la phase deux.

Satoshi tapa quelque chose sur le clavier et un bruit de moteur se mettant en marche retentit tandis que le corps de Ladd se mit à briller d’une lumière dorée en même temps que les voyants posés sur le cercle.

-Il suffit d’appuyer sur des boutons au hasard pour faire fonctionner votre machine ? Demandai-je à Asuna, sceptique.

-Tout est marqué sur le terminal, il suffit de suivre les instructions à la lettre mais cela demande une grande précision au niveau du timing ; me répondit Asuna, les yeux rivés sur le portail.

Tout à coup, un rayon de lumière en provenance de Ladd fusa vers le cercle métallique et un flash nous aveugla pendant quelques secondes. Lorsque je rouvris les yeux, je vis à l’intérieur du cercle, non plus le mur de la bibliothèque mais un écran sombre, comme si une épaisse fumée était contenue dans la surface du cercle.

Ladd posa un genou au sol, essoufflé mais l’air satisfait de lui-même en voyant le résultat pendant que Satoshi continuait à taper des instructions sur le terminal de commandes.

-Je viens de régler vos coordonnées sur le monde des esprits ; nous expliqua-t-il après quelques secondes. Normalement, si tout se déroule comme prévu, vous devriez arriver au pied de l’arbre des Naturia où se trouve la source du problème.

-Satoshi, je compte sur toi pour nous rapatrier s’il y a un problème ! Lui lança Asuna. Drago, près à faire le grand saut ?

J’hésitai un instant. Je n’avais pas réfléchi en me précipitant chez Sherry, ne voyant que l’opportunité de sauver Théa mais, maintenant que j’avais la possibilité de le faire, j’eus un moment de doute. Pouvais-je vraiment partir comme ça sans prévenir personne ? Ce monde n’avait-il pas plus besoin de nous en cas de problème que le monde des esprits où se trouvait déjà Hélios ? Théa avait-elle vraiment besoin d’être sauvée ou travaillait-elle dans son coin également ?

Tandis que je me torturais l’esprit, je reçus un message sur mon portable et mon cœur rata un battement en voyant l’expéditeur :

« Fonce Drago, June nous a tout expliqué, sauve ta sœur et reviens en un seul morceau ! » M’écrivait Angéla.

Une seconde plus tard, je reçus un autre message de la part de Maya me disant : « Tu as intérêt à revenir pauvre tâche, je ne tiens pas à consoler Angéla en apprenant ta mort ! »

« Ne t’inquiète pas pour nous, nous veillerons à ce que tout se passe bien ici. Et puis, n’oublie pas Darksky et les autres, nous ne sommes pas seuls dans cette bataille » affirmait Ambre.

Je ne pus m’empêcher de sourire en lisant tous ces messages me faisant chaud au cœur et tous mes doutes s’envolèrent d’un seul coup. Car oui, ce n’est pas comme si je partais en mission suicide pour affronter Armageddon seul. Tout ce que je faisais, c’était aller chercher ma sœur, la ramener et revenir aussitôt, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter…

Je me retournai vers Asuna, l’air déterminé cette fois-ci et je déclarai :

-Je suis désolé d’avoir pris la place de la personne que tu aimais mais j’espère que tu n’en tiendras pas compte là où nous allons.

-Non, ce n’est rien. Et puis, je l’aimais comme tu dis, mais ce que j’ai fait…

Mon amie d’enfance s’arrêta au milieu de sa phrase et secoua la tête comme pour sortir une pensée dérangeante de son esprit.

-Oublie ça Drago, ce n’est rien.

Alors que nous avancions vers la masse sombre à l’intérieur du cercle, Ladd me retint par l’épaule et me dit d’une voix grave :

-Drago, je ne peux pas venir avec vous mais sache que j’ai confiance en toi. Même si je ne le montre que rarement, je suis fier d’être ton protecteur et partenaire.

-Je suis heureux de t’avoir avec moi aussi, même si j’aurais préféré que tu ne me caches pas autant de choses ; lui répondis-je avec un sourire.

Ladd tourna la tête, gêné et j’en profitai pour me moquer un peu de lui, sachant que je n’aurais pas l’occasion de le faire avant un certain temps.

Asuna lança un dernier regard vers Satoshi qui lui fit un simple signe puis compta jusqu’à trois. Mon cœur s’accéléra soudain, mes mains se mirent à trembler et quelques gouttes de sueur perlèrent de mon front alors qu’Asuna m’entrainait avec elle à travers le portail.


https://www.youtube.com/watch?v=eIqxHpK97m4


Au moment même où mon corps entra en contact avec la matière noire, je reçus une décharge électrique qui me fit hurler de douleur. J’essayais de prendre sur moi mais j’avais l’impression que mon esprit était en train de se disloquer. Etrangement, Asuna, elle, ne semblait rien ressentir mais moi, tous mes muscles me faisaient souffrir comme si on m’avait plongé dans un bain d’acide.

Tout à coup, un mal de crâne insupportable vint s’ajouter à la douleur physique et des images défilèrent dans ma tête. Je me voyais, petit, avec Asuna qui possédait encore deux yeux bleus, puis une giclée de sang et mon amie d’enfance se tenant l’œil gauche en pleurant. Puis arrivèrent de nombreux autres souvenirs tandis que peu à peu, je sentais que quelque chose s’échappait de mon esprit.

J’étais en train d’oublier quelque chose, quelque chose de très important, une fille, aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus comme l’azur, avec un sourire franc et sincère sur un visage enfantin…Son nom…Quel était-il déjà ? Et ces personnes, ce garçon aux cheveux noirs et au regard triste, cette fille brune aux yeux verts comme l’azur, ce type en armure dorée…Qui étaient-ils ?

Non…Je ne voulais pas oublier…Pas encore…je ne voulais pas oublier…Qu’est-ce que je ne voulais pas oublier déjà ? ….

Tandis que des visages inconnus s’effaçaient peu à peu de ma mémoire, je sentis une main contre la mienne et je me laissai sombrer dans l’inconscience.


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Je me réveillai sur un sol dur et froid. Tout mon corps était endolori comme si on m’avait passé sous un rouleau compresseur. Je tentai de me relever mais à peine eus-je bougé un bras que la douleur s’intensifia à tel point que je renonçai immédiatement.

Lorsque j’ouvris les yeux, mon cœur faillit s’arrêter. Je me trouvai devant chez moi. Cependant, j’avais du mal à reconnaitre les lieux. La pelouse était brûlée, les maisons voisines détruites, la route défoncée et des dizaines de voitures s’entassaient sur les bas-côtés.

Je n’étais pas seul, debout à côté de moi, il y avait mon amie Asuna regardant quelque chose au loin, le regard vide.

Dans un effort surhumain, je réussis à me redresser même si je crus que j’allais y passer pour de bon mais elle n’eut aucune réaction et continuait à regarder un point fixe.

-Non…Ce n’est pas possible…Ce n’est pas le monde des esprits…Marmonnait-elle, l’air effrayée. Tout mais pas ici…

-Asuna…Que s’est-il passé ? Lui demandai-je dans un murmure.

La jeune fille se retourna et je pus voir sa mine décomposée et ses mains tremblantes.

-Drago…Ce n’est pas le monde des esprits ; déclara-t-elle en regardant frénétiquement de tous les côtés.

-Le…Monde des esprits ? Répétai-je, interdit. De quoi parles-tu ?

Mon amie d’enfance recula d’un pas, ouvrant la bouche et la refermant aussitôt sans qu’aucun son n’en sorte.

-Tu…Tu ne te souviens pas Drago ? Bégaya-t-elle affolée. Notre mission, nous devions…

-Une mission ? De quoi parles-tu ? Et réponds-moi, que s’est-il passé ici ? Je me souviens de la mort de mes parents…puis le trou noir…Combien de jours se sont écoulés depuis ?

Asuna devint alors livide comme si elle avait vu un fantôme. Je ne comprenais plus rien. Pourquoi tout était en ruines ? Pourquoi Asuna se comportait-elle aussi bizarrement ? Et pourquoi avais-je cet étrange impression d’avoir perdu quelque chose de très important pour moi ?

Je fus interrompu dans mes pensées par un bruit de moteur qui se rapprochait de nous. Pensant qu’il s’agissait de quelqu’un qui pourrait m’éclairer sur la situation plus que mon amie, je me trainais jusqu’à la route dans l’espoir qu’il s’arrête.

-Attends Drago, non, ne fais pas…

Asuna n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une sorte de robot tel qu’on en voit dans les films de science-fiction surgit de derrière une maison et pointa immédiatement une arme sur moi et je me figeai.

La jeune fille tenta de s’interposer mais aussitôt, une vingtaine d’hommes armés sortant de nulle part surgirent et nous encerclèrent totalement, nous coupant toute ligne de retraite. L’un d’eux se détacha du groupe, un général à en juger par ses galons et vint se placer à côté d’Asuna, un sourire satisfait sur les lèvres :

-Je vois que tu as tenu ta promesse Asuna, tu nous as finalement livré Drago, le fils du professeur Mio…ou devrais-je dire, le garçon provenant d’une autre dimension.




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [24/10/2016] à 23:11

Nous entrons a présent dans l'arc asuna!


Hoshino Asuna: A la recherche du passé perdu


Prologue


https://www.youtube.com/watch?v=7Jvmh04otBI

Un paysage de désolation, un champ de ruines à perte de vue, un épais manteau de neige rouge recouvrant ce qu’il restait de ce qui autrefois était ma maison, notre village, à Drago et à moi, des dizaines de voitures s’entassant sur le bord de la chaussée méconnaissable, des objets éparpillés et abandonnés un peu partout, pas un seul bruit à l’exception de ma respiration saccadée après un tel voyage et le sifflement d’un vent mordant et glacial…

Combien de temps étais-je partie ? Cela ne faisait qu’un an que j’avais rejoint Drago dans l’autre monde et pourtant ici, un siècle semblait s’être écoulé, un siècle ravagé par la guerre et le malheur ayant totalement décimé la population…

Jamais je n’aurais dû m’absenter. Plutôt que de courir après une chimère, j’aurais dû rester et me battre quitte à y laisser la vie. A présent, il était trop tard. J’avais vraiment échoué sur tous les plans. Le Drago que je connaissais n’était plus, la ville que je m’étais jurée de protéger était détruite et les personnes que j’aimais avaient disparu pour toujours…

Dire que tout cela ne serait jamais arrivé si j’avais été plus prudente ce jour-là, le jour où ma vie a basculé, le jour où je suis devenue mi humaine, mi esprit de duel…

Mes souvenirs concernant cet épisode restaient flous à cause du choc mais je me souvenais du principal.

Je me baladais dans une ruelle sombre en compagnie de Drago pour rentrer chez moi après l’école et je voulais explorer la ville de fond en comble pour y trouver le plus de passages secrets possibles. Nous devions avoir sept ou huit ans à l’époque mais le quartier était sur et nous savions qu’il n’y avait aucun individu louche dans ce village…du moins, nous le croyions…

Un homme armé d’un couteau était sorti de nulle part et, sans autre forme de procès, s’était rué sur Drago. Cependant, il ne semblait pas être un simple délinquant, il donnait vraiment l’impression d’avoir choisi sa cible en la personne de mon ami.

Sans réfléchir, je m’étais interposée et, recevant le coup fatal à sa place, j’avais ressenti une vive douleur à l’œil gauche avant de perdre connaissance en voyant du sang s’écouler abondamment de ma figure.

J’avais fait un rêve étrange dans mon coma. J’avais vu une sorte de dragon rayonnant de lumière d’un côté, se fondant dans l’obscurité de l’autre. J’étais trop effrayée pour faire le moindre geste mais la créature ne bougeait pas et se contentait de me fixer pendant un long moment avant de disparaitre dans un rayon doré.

Lorsque j’avais repris mes esprits, je pensais avoir perdu la vue mais, en ouvrant les yeux, tout était normal, comme si rien de tout cela n’était arrivé. Drago était agenouillé à côté de moi, pleurant à chaudes larmes et j’avais senti que quelque chose avait changé en moi. Je ressentais la tristesse et la peur de Drago comme les miennes. Toutes ses émotions, je pouvais les voir et les comprendre.

C’est à partir de ce jour que je compris que j’étais devenue celle qui devrait veiller sur lui…


Hoshino Asuna : Le bonheur perdu


Vide…La place à côté de la mienne était encore une fois vide. Cela faisait maintenant plusieurs jours que Drago n’était pas venu en cours. Cela n’étonnait plus personne dans la classe. Après tout, cela faisait maintenant presque huit ans que cet idiot ne venait que lorsqu’il en avait envie, c’est-à-dire moins d’une fois par semaine.

Pourtant, moi, je ne pouvais m’y habituer. J’étais certes la seule dans la classe à l’avoir connu avant cet incident qui l’avait radicalement transformé mais j’étais également la seule à savoir qu’il ne faisait pas cela par choix.

Tout à coup, je ressentis une vive douleur à l’œil gauche et je me levai d’un bond de ma chaise avant de sortir de la classe en vitesse. Depuis mon accident, j’avais ce privilège de pouvoir sortir à mon aise de cours sous prétexte que je devais prendre des gouttes pour les yeux même si je n’en avais nullement besoin puisque je voyais parfaitement bien.

En arrivant aux toilettes, j’enlevai mon bandeau cachant mon œil désormais vert émeraude et je me regardai dans la glace.

Il y avait une raison pour laquelle je cachais cet œil et pas simplement parce que mes yeux vairons – l’un bleu comme l’azur et l’autre vert comme l’émeraude – mettaient mal à l’aise tous ceux me regardant dans les yeux et qu’ils étaient tout sauf naturels, et cette raison se manifestait encore aujourd’hui.

Dans mon œil gauche, un étrange motif scintillait. La première fois que cela m’était arrivé, c’était juste après mon accident et j’avais paniqué mais depuis le temps, j’avais fini par en deviner la signification. Si ce motif apparaissait dans mon œil, alors quelque chose d’inhabituel était en train d’arriver à Drago.

J’attendis que la douleur passe puis je remis mon bandeau avant de prendre le chemin de la maison de mon ami d’enfance.

Il n’y avait personne dans les rues à cette heure-là mais ce n’était pas plus mal. En général, les gens s’écartaient pour me laisser passer en me voyant, me prenant pour une grande blessée et je n’aimais pas ça. Mais je ne pouvais pas non plus courir le risque que quelqu’un voit ce motif dans mon œil alors je prenais sur moi.

Le chemin menant chez Drago était assez joli de plus. Il s’agissait d’une longue route goudronnée mais bordée d’arbres projetant d’étranges motifs de lumière sur le sol lorsqu’il y avait du soleil et offrant également une bonne protection, si bien qu’il ne faisait jamais trop chaud sur ce chemin. Au loin, on pouvait distinguer la mer s’étendant à perte de vue ainsi qu’un grand bâtiment qui n’était autre que le centre de recherche dans l’aérospatial où travaillait le père de Drago.

Ce centre était reconnu dans le monde entier et travaillait en partenariat direct avec les plus grands organismes de recherche de la planète, comme le CERN où se trouvaient mes parents. Il fallait dire que depuis que le père de Drago avait été engagé, les découvertes se multipliaient, toujours plus extraordinaires les unes que les autres.

Après dix minutes de marche, je finis par arriver devant la porte de la maison de Drago. C’était une bâtisse comme il y en avait tant dans le voisinage mais elle se démarquait par la décoration singulière qui ornait les façades. Des fleurs de toutes les couleurs égayaient leur maison et le jardin ressemblait à ces jardins antiques tels qu’ils étaient décrits dans les livres d’histoire.

Je sonnai à la porte et quelques secondes après, je vis apparaitre le visage chaleureux de Théa dans l’ouverture. La sœur de Drago était un peu plus âgée que nous et avait déjà terminé ses études, ce qui lui donnait beaucoup plus de temps libre. C’était une grande fille qui devait avoisiner le mètres soixante-quinze, à la longue chevelure blonde en épis dans son dos avec une mèche tombant entre ses deux yeux, à en croire qu’elle ne se coiffait jamais. Ses grands yeux bleus lui donnaient un air assez enfantin, renforcé par ses joues rose et son sourire éclatant même si, lorsqu’on la connaissait un peu mieux, cette impression disparaissait totalement.

-Tiens, mais si ça ne serait pas Asuna, tu sèches encore les cours pour Drago ? S’exclama-t-elle en guise de bienvenue.

-Dis à ton frère de venir et je ne le ferais pas ; lui répondis-je en haussant les épaules.

-J’aimerais bien mais il n’est pas là pour le moment ; continua sa sœur en croisant les bras sur sa poitrine, l’air contrariée. Je pensais qu’il s’était enfin décidé mais il semblerait qu’il soit irrécupérable. Je ne sais même pas comment tu fais pour continuer à le supporter…

-Je me le demande parfois aussi ; soupirai-je. Mais je lui dois bien ça ; repris-je en mettant la main sur mon bandeau en souriant légèrement.

-En parlant de ça, et ton œil, tu ne peux toujours pas enlever ce truc ? Me demanda-t-elle d’un air compatissant.

-Ne t’inquiète pas pour ça Théa, ce n’est plus qu’une question de temps je pense, bientôt je devrais pouvoir voir à nouveau correctement ! Mentis-je, pensant qu’elle ne comprendrait pas.

-J’espère sincèrement pour toi…

Théa marqua une pause et regarda furtivement de chaque côté comme si elle pouvait être entendue ou observée et ajouta tristement :

-Je suis vraiment désolée, tout est de ma faute…

-Pourquoi t’excuses-tu ? Tu n’avais pas à savoir que ce jour-là, ce type serait présent pile au moment où nous dans cette ruelle ; rétorquai-je, étonnée.

-Si, j’aurais dû le savoir ; répliqua-t-elle en serrant les dents.

J’haussai les sourcils, étonnée. Théa avait toujours été très mystérieuse concernant cette affaire. Elle semblait en savoir bien plus qu’elle ne le laissait paraitre, mais à chaque fois que j’abordais le sujet, elle devenait complètement muette et tentait de détourner la conversation si bien que j’avais fini par abandonner, considérant cette attaque comme un coup de malchance, même si au fond de moi, je savais que quelque chose se cachait derrière…

-Enfin, je te souhaite de te rétablir rapidement ma petite Asuna, voir la vie en 2D ne doit pas être drôle tous les jours !

Sur ces paroles, je pris congés de la sœur de Drago. Mon œil ne me faisait plus souffrir, ce qui signifiait sûrement que les ennuis de mon ami avaient disparu. Je n’étais pas rassurée pour autant.

Ces derniers temps, je ressentais de plus en plus souvent cette douleur et de plus en plus longtemps. Mais les rares fois où Drago venait à l’école, il ne parlait de rien et je n’osais pas lui demander, de peur qu’il ne me questionne à mon tour. Lui non plus ne savais rien au sujet du pouvoir que j’avais acquis ce jour-là et je ne voulais pas qu’il le découvre, craignant sa réaction en apprenant que j’étais liée à lui, alors je prenais sur moi.

Je regardai l’heure : il ne restait plus qu’une heure avant la fin des cours, il était inutile d’y retourner, je n’avais qu’à inventer une excuse bidon comme à chaque fois. Je me dirigeai donc vers chez moi, c’est-à-dire deux rues plus loin.

Ce n’était pas pour rien que Drago et moi étions amis d’enfance. Je me souvenais encore du jour où il avait emménagé et où ses parents étaient venus se présenter à tout le voisinage. Aux premiers abords, ils m’avaient paru un peu étranges, tout droit sortis d’une autre époque mais cette impression s’était rapidement dissipée. Très vite, nous étions devenus de bons camarades de jeu et depuis nous ne nous étions plus séparés, pas même après cet incident.

Un aboiement m’accueillit lorsque je franchis le portail de mon jardin et un grand labrador noir me sauta dessus et me lécha le visage comme à chaque fois.

-Couché Gimpei ; lui ordonnai-je tout en essayant de me défaire du gros chien.

Il était mon seul compagnon lorsque j’étais chez moi depuis que mes parents étaient partis s’installer en Europe pour leur travail, un an plus tôt. Evidemment, ils m’avaient proposé de les suivre mais j’avais refusé catégoriquement alors ils m’avaient lassée là et revenaient uniquement pour les grandes vacances.

Je passai donc encore une soirée seule chez moi, me réfugiant dans mes devoirs et devant la télévision pour passer le temps, tout en guettant une potentielle réponse de Drago mais rien ne vint et je finis par m’endormir encore habillée.

Le lendemain commença comme une journée tout à fait banale. En arrivant en classe, je ne fus pas étonnée de trouver la chaise à côté de moi vide une fois de plus et je me contentai de sortir mes affaires pour le cours comme si de rien n’était.

-Salut Asuna, comment ça va aujourd’hui ? M’interpella une voix dans mon dos.

Je me retournai et je vis mon amie, Mina Kagari debout derrière moi et m’adressant un large sourire. C’était une fille assez maigre aux longs cheveux noirs toujours retenus par une petite barrette, aux grands yeux ébènes plein de malices et toujours prêts à dénicher les moindres ragots sur les gens de la classe et au visage assez rond, lui donnant à peine treize ans alors qu’elle en avait quinze comme nous tous. Elle en avait également l’attitude d’ailleurs mais c’était peut-être pour cela qu’elle était si appréciée et avait été élue déléguée à l’unanimité.

-Hier tu es partie sans prévenir personne, rien de grave j’espère ? Ajouta-t-elle d’un air inquiet.

-Salut Kagari ; lui répondis-je avec entrain. Et ne t’inquiète pas, j’avais simplement besoin de prendre quelques gouttes mais tout va bien maintenant !

-Quand même, tu es sûre que tu ne devrais pas aller voir un médecin pour ton œil ? Tu es de plus en plus souvent absente ces derniers temps ; insista la jeune fille.

-Non vraiment, je t’assure, dans un mois ou deux, tout devrait être fini ! affirmai-je tentant de paraitre confiante.

-Si tu le dis et en parlant de malade, qu’est-ce qu’il a Drago encore ? Me demanda-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine d’un air pensif.

-Va savoir, j’ai bien essayé d’aller voir chez lui hier mais il était sorti apparemment.

-Sérieusement ? Mais à quoi il joue ton copain encore ? S’exclama Kagari un peu trop fort si bien que tout le monde se retourna vers nous.

Je rougis immédiatement et d’un geste rapide, j’attrapai la jeune fille par les épaules pour la faire taire et je rétorquai :

-Arrête avec ça, on ne sort pas ensemble lui et moi, c’est juste un ami d’enfance, compris ?

-C’est ce que la fille dit aussi dans le Shôjo que je suis en train de lire et pourtant, à la fin, elle finit en couple avec le héros ; répliqua-t-elle, un sourire stupide aux lèvres.

-Peut-être, mais la vie n’est pas comme dans un Shôjo, lui répondis-je en la relâchant.

-Tu es vraiment froide Asuna, je t’ai connue plus rêveuse et amusante ; ronchonna la jeune fille en gonflant les joues de frustration.

J’allai lui répondre mais je m’abstins. Je ne pouvais pas lui révéler mon secret, pas même à elle, ma meilleure amie. Elle se serait soit moquée de moi pendant une semaine au mieux, soit m’aurait prise pour une folle au pire, et aucune de ces situations n’était envisageable. Après tout, comme révéler à quelqu’un que l’on possède un pouvoir qu’on ne comprend pas soi-même…

Soudain, la porte de la salle de classe s’ouvrit avec fracas et laissa rentrer le délégué adjoint, Ichigo Hajime. C’était un grand gaillard amateur de foot, qui en avait certainement plus dans les bras que dans la tête, toujours coiffé comme l’as de pique, et colérique sur les bords. Son visage était assez carré et ses petits yeux perçants lançaient des éclairs à tous ceux qui osaient croiser sa route. Il possédait également une cicatrice sur le nez qu’il ne manquait pas de faire remarquer.

Je soupirai déjà intérieurement lorsque je le vis se diriger vers moi d’un air menaçant tandis que tous les regards s’étaient tournés vers nous, encore…

-Eh, Ichigo, tu as une mine patibulaire, qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? L’interpella Kagari qui était la seule à lui parler comme à n’importe qui dans la classe.

Le délégué adjoint l’ignora et se posta juste devant mon bureau, les bras croisés sur la poitrine, attendant visiblement des explications.

-Asuna, je peux savoir pourquoi tu as quitté l’école sans autorisation hier ? C’est la cinquième fois en deux semaines déjà ! Râla-t-il.

-Je suis allé renouveler mon stock de gouttes pour les yeux, je n’en avais plus ; lui répondis-je en haussant les épaules.

-Arrête de te moquer de moi Asuna ! rétorqua le grand gaillard sèchement. Ça fait maintenant presque huit ans qu’on se connait et ça fait huit ans que tu portes ce bandeau, ne me fais pas croire que ton médecin prolonge ton traitement chaque année de la sorte !

-Et pourquoi pas ? Répliquai-je tout aussi sèchement. Je te rappelle que je me suis pris un coup de couteau dans l’œil et c’est déjà un miracle que je m’en sois sortie !

-Justement, il n’y a aucune chance pour que tu n’aies aucune séquelle ! Soit tu as perdu la vue mais tu as trop honte pour le dire, soit tu fais ça juste pour qu’on te plaigne !

Ce qu’il dit à ce moment-là fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Cela faisait huit ans qu’il me ressortait le même discours, j’allais lui montrer une bonne fois pour toute et tant pis si je devenais la risée de l’école, au moins, j’aurais fait taire ce prétentieux.

Je me levai brutalement de ma chaise qui tomba au sol pour faire face à Ichigo. Il faisait bien une tête de plus que moi mais j’avais compris depuis longtemps qu’il parlait beaucoup mais agissait peu.

-Très bien, tu as gagné Ichigo, je vais te montrer mon œil et après, tu comprendras enfin !

-Oh, donc tu mentais tout ce temps ? Je l’ai toujours su que…

Je ne le laissai par terminer sa phrase et d’un seul coup, j’arrachai le bandeau cachant mon œil gauche et le visage du grand gaillard se décomposa tandis qu’un silence de mort s’abattit sur la salle de classe.

Cependant, contrairement à ce que je pensais, ce n’était pas la révélation de mon œil désormais vert qui avait engendré ce silence mais l’arrivée d’une personne dans la classe.

Je me retournai à mon tour et j’écarquillai les yeux en voyant dans l’ouverture de la porte un grand garçon blond au regard froid et dénué de vie.

-Drago…Murmurai-je partagée entre la surprise et la joie de le voir.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [27/10/2016] à 19:44

Tous les élèves fixaient mon ami comme s’ils avaient vu un fantôme. Il fallait dire que l’apparence de Drago s’en rapprochait beaucoup. Ses cheveux blonds partaient dans tous les sens et avaient perdu tout l’éclat que je leur connaissais auparavant. Sous ses yeux bleus et dénués de vie, de larges cernent creusaient son visage comme s’il n’avait pas dormi depuis plusieurs jours. Son uniforme n’était pas dans un meilleur état, plein de plis et de poussière.

Drago s’avança dans la classe sans tenir compte des regards tantôt interrogateurs, tantôt effrayés des élèves et vint s’asseoir à sa place habituelle, à côté de moi, comme si de rien n’était.

Kagari fut la première à se remettre du choc et adressa un grand sourire à Drago :

-D…Drago, ça faisait longtemps ! Bégaya-t-elle avec un sourire forcé, en essayant de paraitre naturelle.

Ce dernier ne réagit pas et se contenta de sortir ses affaires.

-Tu…Tu sais, tout le monde s’inquiétait de ne pas te voir, qu’est-ce qu’il t’est arrivé depuis une semaine ? Ce n’était pas trop grave j’espère ?

Drago ne prit pas la peine de répondre et c’est à ce moment-là qu’Ichigo reprit ses esprits à son tour et, se désintéressant totalement de mon cas, se tourna vers le jeune garçon avec des yeux ronds de colère et de mépris.

-Eh, tu pourrais répondre au moins ! S’écria-t-il en tapant du poing sur la table. Pour qui te prends-tu pour aller et venir à ta guise et en plus ignorer les rares personnes qui se soucient de toi ?

-Ichigo, ce n’est pas…Tenta d’intervenir Kagari avant de se faire interrompre.

-Je ne sais pas ce qui t’arrive Drago, mais si tu continues, je ne vais pas pouvoir te protéger plus longtemps et tu devras te débrouiller seul une fois renvoyé !

Le jeune garçon tourna soudainement la tête vers moi et me fixa de son regard vide. Sur le moment, je fus déconcertée car je sentais que, comme chaque fois qu’il venait à l’école, Drago cachait son envie d’être comme tout le monde et restait enfermé dans un cocon qu’il s’était lui-même créé afin de fuir le monde extérieur…

Je me rappelai soudain que je ne portais plus mon bandeau et, par réflexe, je cachais mon œil vert avec ma main mais il était déjà trop tard. Cependant, Drago ne sembla pas étonné et reporta son attention sur Ichigo, écumant de rage face à l’indifférence que Drago affichait.

-Dis, est-ce que c’est toi qui as demandé à Asuna d’enlever son bandeau ? Déclara-t-il soudain d’une voix monocorde.

-Que…Quoi ? Répéta le délégué adjoint, prêt à attraper mon ami par le col.

-Tu sais que l’œil d’Asuna craint la lumière ?

Je crus vraiment qu’Ichigo allait frapper Drago mais ce dernier tenta visiblement de se contrôler, même si je voyais dans les tremblements de son poing que ce n’était pas l’envie qui lui manquait.

-Quoiqu’il en soit Drago, n’essaie pas de détourner le sujet ! Tu vas devoir justifier toutes ces absences ou alors je ne donne pas cher de ta peau dans ce lycée !

Il se contenta d’hocher la tête sans grande conviction mais Ichigo n’eut pas le temps d’en dire plus car notre professeur rentra dans la classe à ce moment-là et tout le monde retourna à sa place.

-M…merci ; bégayai-je.

-N’oublie pas de remettre ton bandeau si tu ne veux pas que j’aie fait ça pour rien ; se contenta-t-il de répondre sans me regarder.

Je fis immédiatement ce qu’il me conseillait pour ne pas éveiller les soupçons d’Ichigo et le cours débuta. Cependant, mon attention était plus attirée par mon voisin que par ce que racontait le professeur. Drago prenait quelques notes de temps à autre mais il semblait ailleurs, comme toujours. Je n’osais pas non plus lui demander ce qu’il avait fait la veille de peur qu’il commence à se douter de quelque chose…

La pause déjeuner arriva après ce qui me sembla être une éternité. J’allai proposer à Drago de se joindre à moi pour une fois qu’il était à l’école mais je n’eus même pas le temps de ranger mes affaires qu’il était déjà parti.

-Ma pauvre Asuna, encore une fois rejetée ; ricana Kagari. Tu aurais vraiment besoin de mes conseils pour draguer parce que tu es complètement nulle !

-Arrête un peu avec ça toi, je m’inquiète juste pour Drago, il n’était pas comme ça avant…

Kagari haussa les sourcils, surprise mais je n’ajoutai rien et je me levai et pris direction de la cafétéria.

Comme chaque jour il y avait un monde fou mais, en tant que déléguée, Kagari avait droit à un passe prioritaire et elle m’en faisait profiter également. Cela me gênait un peu de passer devant tout le monde sans autre raison qu’être amie avec la déléguée mais Kagari insistait tellement que je ne pouvais pas refuser.

Nous retrouvâmes à notre table Ichigo qui était arrivé peu avant. Même s’il avait le physique et l’état d’esprit pour trainer avec les autres groupes, il restait assez isolé, principalement à cause de son statut de délégué adjoint et parce qu’il prenait son rôle un peu trop au sérieux et il venait d’en faire la démonstration le matin même…

-On se retrouve encore une fois à manger tous les trois je vois ! S’exclama Kagari avec entrain.

-Comme si je l’avais demandé ; râla Ichigo ne daignant même pas nous regarder.

-Je n’ai rien demandé non plus ; rétorquai-je, ses actions du matin me restant encore en travers de la gorge.

Ichigo me décocha un regard noir que je lui rendis immédiatement. Je ne pouvais vraiment pas supporter ce type et apparemment, c’était réciproque. Et pourtant, cela faisait presque huit ans que nous nous retrouvions chaque année dans la même classe…

Voyant que la discussion allait tourner court, Kagari détourna le sujet avec toute la finesse dont elle pouvait faire preuve.

-Oh, mais attendez avant de vous battre tous les deux, le conseil des étudiants m’a donné ça ce matin, regardez !

La jeune fille fouilla dans son sac et en ressorti une panoplie de prospectus destinés d’habitude aux élèves, encore dans leur emballage, ce qui montrait qu’elle y accordait une grande importance…

-Les recrutements de club commencent dans une semaine et puisque nous sommes au lycée maintenant, il faut en choisir un !

-J’ai reçu ces trucs là aussi mais je ne suis pas intéressé ; lui répondit Ichigo en continuant à manger.

-Je n’ai jamais fait partie d’un club non plus et je n’en ai pas particulièrement envie ; avouai-je.

-Ça tombe bien, moi non plus ! S’exclama la jeune fille.

-Et que veux-tu alors ? Lui demandai-je en connaissant déjà la réponse mais espérant me tromper.

-Créer un club avec vous deux évidemment !

Il y eut un instant pendant lequel personne ne dit rien, Ichigo étant trop occupé à s’étouffer car ayant avalé de travers tandis que je me prenais la tête dans les bras, sachant déjà qu’il était inutile de négocier et que je n’aurais d’autre choix que d’accepter.

-Un…Un club avec vous deux ? S’étrangla Ichigo une fois qu’il eut bu une grande gorgée d’eau.

-Et pourquoi pas ? Un club regroupant les deux délégués inséparables ainsi que la mystérieuse fille au bandeau, Asuna, ça ne te fait pas rêver ?

-Pas du tout, encore moins si Asuna est dans le club.

-Ne t’inquiète pas, je ne veux pas de toi non plus dans le club ; répliquai-je en ricanant.

-Mais moi je veux Ichigo dans mon club ! Protesta Kagari, les larmes aux yeux.

Le grand gaillard grimaça et, après que je lui ai envoyé un autre regard noir, soupira et finit par accepter à contrecœur. Etrangement, il jouait les gros durs avec tout le monde, et spécialement avec moi, mais n’osait rien refuser quand c’était Kagari qui lui demandait un service.

Je pris alors l’un des prospectus que la jeune fille avait laissés sur la table et je fronçai les sourcils en lisant l’une des informations.

-Kagari, dis-moi, tu sais ce qu’il y a marqué là-dessus ? Lui demandai-je, étonnée.

-Euh…non, pas vraiment, je n’ai lu que le titre, pourquoi ? S’étonna-t-elle en mettant son doigt sur ses lèvres comme elle le faisait quand elle réfléchissait.

-Parce qu’il y a marqué qu’un club doit comporter quatre membres au minium et, à moins que l’un de nous compte pour deux, nous ne sommes que trois.

Je vis un petit sourire se dessiner sur les lèvres d’Ichigo qui devait avoir compris qu’il était libre à nouveau, sourire qui s’effaça aussitôt que Kagari eut répondu.

-Oh, ce n’est pas un problème, nous avons déjà notre quatrième membre.

-Ah oui ? Nous nous exclamâmes Ichigo et moi d’une seule voix interdite.

Kagari se leva de sa chaise et commença à faire de grands gestes tout en appelant une personne venant d’arriver au self et que je ne connaissais que trop bien.

-Drago, par ici !

Ce dernier tourna la tête dans notre direction, intrigué par tant d’agitation. Je soupirai, pensant la cause déjà perdue et je repris mon déjeuner. Cependant, je faillis m’étranger avec mon riz lorsque je vis mon ami d’enfance répondre aux appels de Kagari et venir dans notre direction.

Lorsque Drago arriva à notre hauteur, Ichigo détourna le regard, gêné mais ce dernier ne lui prêta aucune attention et fixa la déléguée sans dire un mot, attendant qu’elle lui explique.

-Drago, tu n’as jamais été dans un club n’est-ce pas ? Lui demanda-t-elle d’une voix enjouée.

Mon ami d’enfance fit non de la tête et le sourire sur visage de Kagari s’élargit.

-Dans ce cas, que dirais-tu de rejoindre notre club ?

-Un club ? Répéta-t-il, une pointe de surprise dans la voix.

-Oui, avec Asuna et Ichigo, on a décidé de monter notre propre club et nous voulons que tu nous rejoignes, qu’est-ce que tu en dis ?

Même si je savais qu’il allait refuser et partir sans demander son reste, au fond de moi, je voulais vraiment qu’il se joigne à nous. S’il rejoignait un club, peut-être que cela lui permettrait de s’ouvrir plus aux autres et de redevenir le Drago que j’avais connu huit ans auparavant.

Sautant sur l’occasion, je pris la relève de Kagari :

-Allez Drago-chan, tu ne peux pas le faire pour moi ? Le suppliai-je en lui faisant les yeux doux.

Mon ami rougit et détourna le regard. C’était l’une des rares choses qui n’avaient pas changé chez lui, il était toujours aussi mal à l’aise quand je le taquinai avec ces suffixes que j’utilisais pour me moquer de lui. C’était en grande partie pour ça que j’étais persuadée que tout n’était pas perdu…

-Et pourquoi voulez-vous de moi en particulier ? Reprit-il en retrouvant sa froideur habituelle.

-Je ne veux pas…

-Parce que tu complètes à merveille notre trio ! S’exclama Kagari avant qu’Ichigo ne casse tout.

Drago pencha la tête sur le côté, un peu perdu.

-Un délire de Kagari ; lui répondis-je en haussant les épaules.

-Comment ça un délire ? Rétorqua la déléguée en gonflant les joues. Ichigo, tu es d’accord que Drago irait parfaitement avec nous ?

-O…Oui…Grimaça-t-il en serrant les dents tandis que je m’amusais à le voir obéir bien gentiment à sa supérieure.

Drago posa son plateau sur la table et, contre toute attente, alors que je pensais qu’il allait faire demi-tour et nous laisser là, sortit un crayon de son sac et prit un des formulaires qui trainaient là.

-J’accepte mais à une condition.

-La…Laquelle ? Bégaya Kagari, les yeux ronds de surprise.

-D’être membre uniquement sur le papier.

Mon ami nous renvoya le formulaire sur lequel il avait écrit son nom avant de ranger ses affaires, reprendre son plateau et de repartir déjeuner seul.

La déléguée m’arracha le papier des mains et écarquilla les yeux, manquant de tomber de sa chaise en voyant que son plan avait vraiment marché tandis qu’Ichigo ronchonnait dans son coin.

Je jetai un rapide coup d’œil vers Drago mais ce dernier était, comme à son habitude, seul au fond de la cafétéria. Cependant, l’espoir de ramener mon ami à la normale me revint. Enfin, en huit ans, je sentais que les choses allaient finir par bouger…




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [28/10/2016] à 14:44

Dans l’après-midi, Kagari se chargea de distribuer les prospectus pour les clubs à tous les élèves avant de nous demander de l’accompagner au bureau des étudiants pour demander la formation du club. Même si Ichigo protesta un peu et si Drago mit presque dix minutes avant d’accepter de nous suivre, nous finîmes néanmoins à nous diriger tous les quatre vers la salle du conseil se trouvant au quatrième étage.

La déléguée semblait toute guillerette à l’idée d’avoir son propre club, Ichigo semblait se demander ce qu’il faisait là et quant à moi, je focalisai mon attention sur Drago. Ce dernier marchait derrière nous, guettant surement la première occasion pour s’échapper mais ce qui était étrange, c’était que je ne ressentais ni la peur ni la tristesse qui accompagnaient d’ordinaire mon ami. A vrai dire, je ne percevais rien à l’exception peut-être…d’une certaine curiosité peut-être…

Je me relevai légèrement mon bandeau et je fermai mon œil droit. Je fus stupéfaite par ce que je vis. L’aura sombre planant autour de Drago avait disparu pour ne laisser qu’une aura grisâtre marquant son ennui mais, en me concentrant encore, je pus apercevoir cette pointe de curiosité en lui.

Je me cognai soudainement à Kagari qui s’était arrêtée et je fus obligée de reporter mes considérations à plus tard car nous étions arrivés devant la porte du bureau des étudiants.

-Et bien alors, qu’est-ce que tu attends ? Lui demandai-je en voyant qu’elle ne bougeait plus d’un pouce.

-Je…j’étais en train de me dire…est-ce que tu ne serais pas mieux placée que moi pour être présidente de ce club ? Me demanda à son tour la jeune fille, tremblante.

-Oui…mais non ; lui répondis-je aussi sec.

-Allez Asuna, s’il te plait, je ne me sens pas d’assumer ce rôle ! Me supplia-t-elle.

-Accepte qu’on en finisse rapidement ; râla Ichigo, les bras croisés sur son torse et tapant frénétiquement avec son pied contre le sol.

-Pour une fois, je suis d’accord avec Ichigo, qu’on en finisse rapidement, soupirai-je.

La déléguée retrouvé aussitôt son sourire mais, pendant qu’elle me suppliait, une idée m’était venue en tête. Cela n’allait pas plaire à tout le monde, mais je pensais sincèrement que, grâce à cela, Drago serait obligé de s’ouvrir à nouveau aux autres.

Le délégué adjoint toqua à la porte puis entra et nous le suivîmes.

A peine eussé-je posé un pied à l’intérieur de la salle que je fus éblouie par le décor. C’était la première fois que je venais ici mais j’avais entendu de nombreux rapports de la part de Kagari et je me rendis compte que pour une fois, la jeune fille n’exagérait rien.

La pièce n’était pas très grande, faisant à peine la taille d’une petite salle de classe mais elle était étonnamment accueillante. Le sol était fait de parquet en chevrons luisant, comme s’il était astiqué méticuleusement chaque jour tandis que les murs étaient d’un blanc immaculé. Devant ces derniers, plusieurs étagères étaient accolées, débordant de dossiers en tout genre, tous implacablement rangés, de telle sorte qu’aucune feuille ne dépassait. Au centre de la pièce, une petite table de verre entourée de quelques sièges assortis était posée sur un tapis de velours rouge.

Le fond de la pièce, quant à lui, était entièrement vitré et donnait une vue imprenable sur toute la ville ainsi que sur la mer et, devant cette baie se trouvait un grand bureau derrière lequel deux étudiants de dernière année travaillaient.

Lorsqu’ils nous virent, ils s’interrompirent et un garçon à lunettes s’avança vers nous d’un air chaleureux.

-Kagari, Ichigo, vous avez oublié quelque chose ? Demanda-t-il aux délégués.

-Pas cette fois-ci vice-président Hinata ! Lui répondit mon amie avec entrain. Nous venons vous annoncer la création de notre club !

La deuxième personne, une jeune fille aux cheveux blancs comme la neige et aux grands yeux bleus comme le saphir leva la tête à son tour et nous dévisagea un à un, ce qui me mit un peu mal à l’aise. Je n’aimais pas vraiment que les gens me regardent fixement, principalement à cause de mon bandeau qui soulevait toujours des tonnes d’interrogations.

-Et à qui dois-je m’adresser pour toute la paperasse ? Nous demanda-t-elle d’un ton assez peu amical.

-Allez Présidente Chizuru, sois un peu plus détendue pour une fois, je ne casserai rien cette fois ! Râla la déléguée en gonflant les joues.

-Dois-je te rappeler combien de fois nous avons dû changer cette table à cause de toi et ta manie de t’asseoir dessus ? Rétorqua la présidente en désignant la table de verre.

-Oh, c’est donc pour ça qu’elle me parait toujours aussi neuve, ça explique tout…Marmonna Ichigo avant de se figer en voyant que la présidente l’avait entendu.

-Quoiqu’il en soit Kagari, il nous faut savoir qui est votre président que nous lui remettions les documents officiels ; reprit Hinata, beaucoup plus amicalement.

-C’est Asu…

-C’est Drago notre président ; l’interrompis-je en désignant mon ami.

Je crus que ce dernier allait faire une crise cardiaque lorsque tous les regards se tournèrent vers lui. Kagari écarquillait les yeux comme un poisson mort, Ichigo était tellement choqué que sa mâchoire risquait à tout moment de se décrocher et Drago fit quelques pas en arrière, me lançant un regard à la fois choqué et furieux, ne comprenant rien à ce qu’il se passait tandis que j’affichais un petit sourire satisfait.

Seuls les deux membres du conseil des étudiants, ne connaissant certainement pas les attitudes solitaires de Drago, se comportèrent normalement et la présidente Chizuru sortit un tas de documents qu’elle tendit au vice-président Hinata.

-Bien, dans ce cas Drago, je te laisse remplir tout ça et j’aimerais que tu me les rapporte demain dans la soirée si possible ; déclara ce dernier avec un grand sourire en confiant le dossier à Drago qui était trop choqué pour réagir.

-Ça sera fait vice-président Hinata ! Répondis-je à sa place avec entrain.

J’étais déjà en train de pousser Kagari, Ichigo et Drago vers la sortie, plutôt satisfaite de mon coup lorsque la présidente Chizuru nous rappela.

-Une minute vous quatre. Avant de partir, il nous faut savoir quel genre de club vous voulez créer.

-Co…Comment ça « quel genre de club » ? Demanda Kagari soudainement revenue à elle.

-Tu vois Kagari, nous n’avons qu’un nombre de salle limité donc nous préférons éviter les doublons. Puisque vous êtes les premiers à postuler, cela ne vous affectera pas comme aucun club n’est encore formé, mais nous avons besoin de savoir pour les suivants ; lui répondit Hinata.

-Oh…et bien…c’est un club de…de…Bégaya la déléguée, totalement déconcertée.

Je n’avais pas plus d’idée qu’elle. Kagari nous avait juste demandé de former un club avec elle mais je n’avais même pas eu la présence d’esprit de lui demander ce qu’elle voulait faire dans ce club avant de m’engager…Il fallait que nous trouvions une activité un tant soit peu productive pour paraitre crédible mais il ne fallait pas non plus prendre un club ayant déjà existé les autres années, sous peine de subir les foudres des anciens présidents…

Kagari se tourna successivement vers Ichigo et vers moi, cherchant désespérément une aide que nous ne pouvions malheureusement pas lui apporter tandis que la présidente commençait à froncer les sourcils, suspicieuse.

Contre toute attente, Drago s’avança et prit la parole de son habituelle voix monocorde et semblant dénuée de tout sentiment.

-Un club d’astronomie ; déclara-t-il sans hésiter.

-D…D’astronomie ? Répéta Ichigo, interdit.

-Ohohoh, en voilà une bonne idée ! Se réjouit Hinata, un large sourire aux lèvres. Chizuru, tu te plaignais que l’école manquait de club scientifiques l’année précédente, te voilà servie !

-Qu’ils fassent comme bon leur semble, cela ne me concerne pas après tout ; répondit froidement la présidente en inscrivant le nom du club sur un formulaire. Nous avons donc Mina Kagari, la pipelette et catastrophe ambulante, Hajime Ichigo, le garçon le moins drôle de cette école, Hoshino Asuna, la fille qui porte un bandeau sur l’œil et Drago Mio, celui qui ne vient jamais en cours…En voilà une drôle d’équipe.

-Une équipe qui va remporter le prix du meilleur club à la fin de l’année ! Rétorqua Kagari fièrement.

-Essaie déjà de ne rien casser dans la salle qui te sera attribuée ; soupira la présidente.

Sur ces mots, nous pûmes enfin prendre congé.

Une fois que nous fûmes dans le couloir, Kagari s’effondra sur le sol, visiblement épuisée par les événements.

-Pourquoi tout est toujours aussi compliqué ; se plaignit-elle. Et Asuna, qu’est-ce que c’était que cette mauvaise blague ? Je croyais que tu étais d’accord pour être la présidente.

-C’est vrai ça, qu’est-ce qui t’a pris ? Et en plus tu as désigné Drago qui ne veut pas participer aux activités du club ! Renchérit Ichigo, écumant de rage.

-Je ne sais pas, c’est venu spontanément, je ne me sentais plus devenir présidente ; leur répondis-je avec un sourire forcé. Mais je suis sûr que Drago fera un très bon président, d’autant plus que c’est lui qui a choisi la nature de notre club, n’est-ce pas ?

Nous nous retournâmes tous vers Drago en attente de sa réaction face à son nouveau statut de présidente mais ce dernier était plongé dans la lecture des documents donnés par la présidente Chizuru.

-Et sérieusement, club d’astronomie, tu n’avais pas plus ennuyeux que de regarder des étoiles ? Râla le délégué adjoint.

-Détends toi Ichigo, je pensais à un club de tarot moi ! Lui répondit Kagari et ce dernier se prit la tête dans les mains.

-De tarot, je ne sais pas lequel est le pire, toi ou Drago…Et Asuna, tu n’avais pas une autre idée farfelue comme club de sieste ou club d’élevage de fourmis par exemple ?

-Pas vraiment…Mais je vois que toi, tu y as pensé ; répliquai-je avec un petit sourire.

Ichigo détourna le regard, trop gêné pour ajouter autre chose tandis que Kagari éclata de rire et ne put s’empêcher de continuer à taquiner le grand gaillard.

Je me rapprochai de Drago et je lui tendis la main pour qu’il me donne tous les papiers et ce dernier me lança un regard interrogateur.

-Allez, donne-moi ça Drago, je vais m’occuper de ces formalités à ta place ; lui dis-je en riant.

Son regard repassa furtivement sur les documents donnés par le conseil des étudiants et ce qu’il dit à ce moment-là me laissa bouche-bée.

-Merci mais je vais le faire Asuna ; me répondit-il sans grande conviction.

Ichigo et Kagari cessèrent aussitôt de se chamailler en entendant cela. Cependant, Drago n’ajouta rien de plus et descendit les escaliers, disparaissant rapidement de notre vue, nous laissant tous les trois interdits et déboussolés.

-Est…Est-ce que vous avez entendu ce que je viens d’entendre ? Bégaya Kagari.

-J…Je crois…Enchaina Ichigo tout aussi troublé.

A ce moment-là, je me rendis compte que, depuis que nous avions proposé à Drago de rejoindre notre club, mon œil ne m’avait pas fait mal et je souris malgré moi face à la situation. Mon ami d’enfance était en bonne voie pour redevenir celui qu’il était autrefois. Mais, quelque chose continuait à me troubler malgré tout : pourquoi avait-il changé ainsi ?…




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [30/10/2016] à 16:39

Hoshino Asuna : Les amis perdus


En rentrant chez moi le soir-même, je m’empressai de ressortir les vieux livres d’astronomie que Drago m’avait offert lorsque nous étions petits. Je me souvenais qu’il avait toujours aimé contempler les étoiles. C’était d’ailleurs l’une des rares activités qu’il pratiquait encore depuis qu’il avait changé. Selon lui, ça lui permettait de s’évader de ce monde, de rêver en s’imaginant l’infini de l’espace. Lorsque Drago se mettait à parler des étoiles, j’avais parfois l’impression de retrouver l’ami que j’avais connu mais j’étais bien incapable de le suivre dans ses explications et donc incapable de comprendre son comportement…

J’abandonnai rapidement la lecture. Je n’y comprenais vraiment rien en rayonnement gamma, quasar et trous noirs… J’avais beau avoir hérité de beaucoup de connaissances scientifiques de la part de mes parents qui m’avaient élevée avec cette culture, je ne devais pas être faite pour les sciences…

Je finis par ranger les livres dans mon sac pour les apporter au club, et, après un diner léger et une douche rapide, je partis me coucher de bonne heure.

Je me levai le lendemain aux aurores en n’ayant qu’une idée en tête. Je m’habillai en quatrième vitesse et je sortis de chez moi à sept heure trente du matin pour prendre la direction de la maison de Drago. Il n’y avait encore personne dans les rues à cette heure et le soleil n’était pas encore tout à fait levé. Seuls quelques rayons rougeoyants scintillaient sur une mer d’huile au loin tandis que les premiers oiseaux se réveillaient. Il faisait tout de même assez frais mais ce n’était plus encore le froid mordant de l’hiver.

J’arrivai devant chez mon ami dix minutes plus tard et je sonnai à la porte. Je savais que ses parents se réveillaient très tôt à cause de leur travail, c’est pourquoi je me permettais de venir de la sorte sans prévenir mais c’était aussi le seul moyen pour m’assurer de ne pas rater Drago.

La porte s’ouvrit une minute plus tard sur une Théa en robe de chambre blanche, encore à moitié endormie et les cheveux partant dans tous les sens. Je me demandai pendant un instant si je ne devais pas repasser plus tard mais la sœur de Drago finit par entrouvrir les yeux.

-Oh, Asuna, qu’est-ce qui t’amène de si bonne heure ? Bailla-t-elle en s’étirant.

-Je suis venue chercher Drago pour l’école ! Lui répondis-je avec entrain.

-Drago tu dis ? Ça fait bien dix minutes qu’il est parti ; enchaina-t-elle en me montrant le chemin que nous empruntions pour nous rendez à l’école tout en continuant à bailler.

-P…Parti ? Répétai-je, abasourdie.

-Oui, il n’a pas donné d’explication mais il est resté éveillé très tard hier soir pour…

Je ne perdis pas une seconde de plus et je fis demi-tour, laissant Théa sur le parvis de sa maison, visiblement dépassée par la situation.

Mon cœur battit la chamade pendant tout le trajet. C’était la première fois depuis huit ans que Drago partait en avance pour l’école, lui qui était toujours le premier arrivé avant. Evidemment, je n’espérais pas que mon ami d’enfance soit revenu du jour au lendemain comme par magie mais s’il était réellement motivé par cette idée de club, un grand pas aurait été fait…

En entrant dans la classe, encore essoufflée d’avoir couru, je tombai immédiatement sur Kagari en pleine discussion avec Ichigo.

-Eh, Asuna, comment ça…

-Plus tard Kagari, tu n’aurais pas vu Drago ? L’interrompis-je.

-Il est passé et…

Je n’attendis pas la fin de la réponse d’Ichigo et je me précipitai au quatrième étage, devinant facilement la suite de sa phrase. En arrivant devant le bureau des étudiants, je vis la porte entrouverte et je ne pus m’empêcher de regarder à travers de l’autre côté.

Drago était là, ainsi que les deux membres du conseil des étudiants en train de lire les documents qu’ils nous avaient donnés la veille.

-Tout cela me parait en règle ; déclara la présidente Chizuru, aussi froide que la veille.

-Apparemment, vous aurez besoin de place pour vos activités ; continua le vice-président. Chizuru, tu penses que la salle donnant sur le toit leur conviendrait ?

-Peu importe, tant qu’aucun club ne vient râler parce qu’il n’a plus de salle ; lui répondit la présidente en se levant. Au moins, je suis sûre qu’avec celle-là, je n’aurai pas d’ennui…Enfin, j’espère.

Drago restait impassible, gardant les mains dans les poches, regardant au loin à travers la baie vitrée comme si être là l’ennuyait et le mettait mal à l’aise à la fois. Chizuru sortit un trousseau de clé de l’un des tiroirs ainsi qu’une autre pile de feuilles et donna le tout à mon ami d’enfance.

-Je ne sais plus quelle clé ouvre quelle porte mais je sais que tu as besoin des trois pour l’accès à la salle, au toit et au casier

-Au casier ? Répéta Drago avec son habituel manque de vie dans sa voix.

-Vois-tu Drago, la direction demande des rapports hebdomadaires sur les activités des clubs ; reprit Hinata en remontant ses lunettes sur son nez. Vous devrez donc rendre un compte rendu chaque semaine dans le casier se trouvant devant votre classe.

-C’est noté. Autre chose à ajouter ?

-Oui ; déclara soudain la présidente en posant les coudes sur la table et s’appuyant le menton sur ses mains. Comment cela se fait-il que toi, l’élève ne venant jamais en cours, aies accepté une telle chose alors que tu pouvais t’en défaire facilement ?

Mon cœur rata un battement. Alors elle avait bien remarqué que j’avais menti la veille même si elle n’en avait rien laissé voir. D’un côté, je voulais entrer et interrompre cette conversation pour tout leur expliquer moi-même, mais de l’autre, je me posai la même question qu’eux…

Je décidai finalement d’attendre la réponse, sachant que je devrais expliquer aussi pourquoi j’écoutais aux portes si j’intervenais. Cependant, Drago resta muet, ce qui eut l’air de mettre le vice-président assez mal à l’aise tandis que la présidente Chizuru soupira.

-J’imagine que tu dois avoir tes raisons ; finit-elle pas dire, voyant qu’elle n’aurait aucune réponse. Quoiqu’il en soit, retourne en classe, les cours vont bientôt débuter mais je compte sur toi pour être plus présent au club qu’en cours tout de même.

Drago n’ajouta rien et tourna les talons. Je m’apprêtai moi aussi à partir en vitesse avant qu’il ne me voie mais, alors que je m’éloignais du bureau des étudiants, j’entendis la voix de mon ami dire une dernière phrase :

-Je ne vous promets rien mais j’essaierai.

Lorsque je revins en classe, il était presque l’heure et les deux délégués me demandèrent aussitôt ce que j’avais pu faire pendant aussi longtemps. J’allais leur répondre une bêtise habituelle comme les gouttes pour les yeux mais le retour de Drago dans la classe au même moment attira une fois de plus l’attention de tout le monde. Il fallait dire que le voir un jour était un miracle, mais deux jours de suite relevait de l’impossible.

Ichigo, en tant que bon délégué, s’apprêtait déjà à lui faire les remontrances habituelles sur les absences des jours précédents mais Drago fut plus rapide et posa sur la table le dossier et les clés qu’il avait reçus de Chizuru.

-Voilà, tout est là-dedans ; déclara-t-il sans même regarder le délégué adjoint.

Ce dernier s’arrêta net en voyant cela et Kagari se précipita dessus, l’air ravie d’avoir enfin son club.

-Je savais bien que c’était une bonne idée de nommer Drago en président ! S’exclama-t-elle, des étoiles dans les yeux. Regarde ça Ichigo, on a même un accès direct au toit de l’école !

Le grand gaillard tressaillit lorsque Kagari lui montra les clés et des murmures s’élevèrent dans toute la classe. Je ne comprenais pas vraiment la situation mais quelque chose ne tournait visiblement pas rond avec cette fameuse salle donnant sur le toit.

-Bon, qu’est-ce qu’il se passe encore ? Finis-je par demander, perdant patience. Cette salle est hantée ou quelque chose du genre ?

-Tu n’as jamais entendu parler de cette salle ? S’étrangla Ichigo.

-Bah…Non et Kagari non plus apparemment.

-On dit que tous les clubs ayant essayé de s’installer dans cette salle se sont dissouts aussitôt pour des raisons inconnues.

-Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? M’étonnai-je en voyant que tout le monde dans la classe semblait gober cette histoire de fantôme bonne pour les enfants.

-A cause de ça, la salle a été fermée pendant un bon moment et le conseil des étudiants a arrêté de l’attribuer ; renchérit le déléguée adjoint, livide.

Je restai totalement de marbre face à son histoire. Mes parents, en tant que scientifiques, m’avaient toujours appris de ne pas croire aux fantômes et autres légendes urbaines, il devait certainement y avoir une explication rationnelle derrière tout ça…

Drago, sans surprise, n’avait pas écouté un traitre mot de ce qu’Ichigo avait pu dire et Kagari, étrangement, elle qui d’habitude était facilement effrayé, semblait en extase.

-Oh, une affaire étrange dès le premier jour de club, j’aime ça, le gout de l’aventure, rien de tel pour créer des liens forts ! S’exclama-t-elle.

-Premier et dernier jour de club ; rectifia son adjoint en grimaçant.

-Ne fais pas ton rabat-joie, ce soir on va bien s’amuser !

La déléguée fut interrompue dans son élan par notre professeur qui entra dans la classe au même moment. Nous passâmes toute la matinée sur une dissertation dont le sujet était aussi intéressant qu’un discours de remontrances d’Ichigo et nous sortîmes tous lessivés, plus particulièrement Drago qui n’avait vraiment plus l’habitude.

-Voilà ce qu’il se passe quand on décide de revenir les jours des contrôles ; le taquinai-je alors que mon ami était à moitié endormi sur sa table.

Drago me répondit par un simple grognement qui m’arracha un sourire. Même si ce n’était pas l’ami d’enfance que j’avais connu, ce Drago là avait quelque chose d’attachant dans son comportement…du moins, quand je le voyais, ce qui signifiait très rarement.

Les deux délégués nous rejoignirent rapidement, Kagari se plaignant du sujet comme toujours et Ichigo jouant au premier de la classe qu’il n’était pas.

Durant la pause déjeuner, nous réussîmes à trainer Drago à notre table et nous en profitâmes pour planifier notre prochaines activités…enfin, Kagari planifiait car Ichigo mangeait impassiblement, Drago semblait ailleurs et moi, je me forçais à l’écouter…

-D’abord, il nous faudra acheter un bon télescope ! J’ai regardé un peu les prix hier, il y en a des bons à des prix très abordables !

-Abordable, ça veut dire quoi pour toi ? Lui demandai-je, connaissant son détachement total de la vraie valeur des choses.

-Les premiers sont à 10000 yens mais ils sont moches, je préfère les beaux modèles qui tournent autour de 50000 yens et…

Je sortis mon portefeuille au même moment et je le retournai, lui montrant qu’il était totalement vide.

-Ce n’est pas un problème, mes parents, pourront bien en acheter un !

-Tes parents sont riches au point de jeter 50000 yens pour un télescope ? Soupira Ichigo d’un air lassé.

-Dis-moi, tu vois la grande maison qui ressemble à un château sur la falaise qui surplombe la ville ? L’interrompis-je. C’est là que Kagari habite.

Lorsque je dis cela, le grand gaillard lâcha sa cuillère et resta bouche bée tandis que la jeune fille rougit. Elle n’aimait pas quand on parlait de sa fortune familiale mais elle n’en restait pas moins l’héritière de la plus grande fortune de la ville.

-D’ailleurs Kagari, ça m’étonne que tu n’aies pas déjà un télescope chez toi. Avec la vue que tu as, tu ne devrais avoir aucun mal à observer les étoiles ; remarquai-je.

-Je n’y ai jamais pensé à vrai dire ; avoua la déléguée, gênée. Mais va pour le télescope à 50000 yens alors ?

Ichigo, qui était rentré dans une sorte de transe, ne répondit rien, Drago grogna et j’haussai les épaules, sachant qu’elle n’écouterait pas mon avis de toute façon.

Nous parlâmes de quelques autres détails comme l’achat des instruments de mesure, des appareils photos et éventuellement des décorations si cela s’imposait.

La fin de la journée arriva rapidement. Entre les cours de maths et de physique, nous n’eûmes pas le temps de souffler. Alors que je rangeai mes affaires, je vis Drago sortir les clés de la salle de son sac et je souris. Même s’il jouait à l’asocial, je sentais qu’il était heureux malgré tout d’avoir intégré notre club.

Avec Kagari et Ichigo, nous prîmes la direction de la fameuse salle. Le grand gaillard ne semblait pas très rassuré et avait même tenté de nous fausser compagnie avant que Kagari ne le retienne. Je réfléchissais quant à moi à ce qui avait pu causer les dissolutions des clubs si cette histoire était vraie mais je ne trouvai aucune explication logique.

Le cinquième étage de l’école n’était que très peu fréquenté par les élèves et pour cause, il n’y avait aucune salle de cours. Seul un vieux débarras utilisé pour ranger les ustensiles de ménage et notre salle s’y trouvaient.

Lorsque nous arrivâmes devant la porte, j’eus un très mauvais pressentiment. Cette dernière fermée à clé évidemment mais la poignée était spécialement poussiéreuse, comme si personne ne l’avait ouverte depuis longtemps. Tout autour, les toiles d’araignées foisonnaient et la peinture des murs se décollait.

-V…Vraiment, demandons une autre salle, ça vaudra mieux ! S’exclama-t-il en tremblant de tout son corps.

-Un peu de courage espèce de trouillard ; le rabrouai-je. Il n’y a absolument rien à craindre et puis, chez Kagari, il y en a des dizaines de pièces comme ça !

-Il faudra que je prenne le temps de faire le tour de chez moi un jour ; marmonna cette dernière.

Drago n’ajouta rien et tourna la clé dans la serrure rouillée de la porte. Lorsqu’il tenta de l’ouvrir, cette dernière résista un peu mais finit par céder. Immédiatement, un écran de poussière nous fit tous tousser et nous boucha la vue mais, une fois que ce dernier se fut dissipé, je compris alors pourquoi tous les clubs s’étaient dissouts.

-Ce…Ce n’est pas une salle de club…Bégaya Ichigo, interdit.

-Non, c’est un vieux grenier délabré et inutilisable dans son état….soupirai-je.




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [01/11/2016] à 17:50

Devant moi s’étendait une vaste pièce mal éclairée. Le sol était en bois qui semblait prêt à tomber en poussière au moindre contact. Les murs n’étaient pas mieux. Ils avaient beau être en pierre, l’humidité et l’ancienneté avaient créé des fissures un peu partout. Les fenêtres étaient inexistantes, trop de saleté s’était accumulée sur les vitres pour que l’on puisse voir quelque chose à travers. Le plafond quant à lui était retenu par quelques poutres qui me semblaient bien fragiles.

Au fond de la pièce, il y avait un petit escalier menant certainement au toit mais je craignais de le voir s’effondrer si l’un d’entre nous tentait de l’emprunter.

Au sol s’entassaient divers objets allant du simple livre jauni par le temps jusqu’à l’imposante armoire rongée par les termites en passant par les restes de ce qui devait être l’ancien club s’étant établi ici.

Kagari toussota longuement à cause de la poussière et Ichigo plissa les yeux dans l’espoir de voir quelque chose mais abandonna rapidement. Drago restait impassible, regardant la pièce comme il regardait n’importe quel objet, avec l’indifférence la plus totale.

Je grimaçai face à l’état des lieux. Il nous était techniquement impossible de nous établir ici mais nous avions besoin du toit pour nos activités…Les précédents clubs avaient dû être confrontés au même dilemme et avait dû finir par abandonner face à la montagne de travail s’offrant à eux pour restaurer l’endroit.

-C’est une blague ? Ces deux idiots se sont bien foutus de nous ! S’exclama l’adjoint en tapant du pied, ce qui créa un nouveau nuage de poussière.

-Que fait-on alors ? On fait comme les autres et on abandonne tout ? Proposai-je, voyant mal comment nous pourrions remettre à neuf l’endroit.

-Mais…Notre club ! Gémit Kagari, les larmes aux yeux.

-C’est ta faute Drago ça ! Rugit Ichigo, ne supportant pas voir la jeune fille pleurer. Si tu avais choisi autre chose, nous aurions eu une meilleure salle !

J’attendis la réponse de Drago mais il resta muet et s’avança dans la pièce sombre et délabrée. Sans surprise, le parquet craqua plusieurs fois sous ses pas mais ne céda pas.

Etrangement, je ressentis quelque chose à l’œil. Cependant, ce n’était pas cette douleur habituelle qui me prenait lorsque Drago était triste ou en danger mais une sorte de bien-être.

Sans réfléchir, j’enlevai mon bandeau et je vis l’aura de Drago : bleue comme la mer la plus calme. Mon ami semblait apaisé dans cette atmosphère lugubre.

-On va avoir du travail ; lâcha-t-il soudainement.

-Tu…Tu veux vraiment remettre ça en état ? Bégaya le délégué adjoint, les yeux exorbités.

-Un problème avec ça ? Répondit Drago, glacial.

-Moi je suis pour ! Renchérit Kagari. C’est mon premier club, je n’abandonnerai pas aussi facilement !

-Pour aussi ! Ajoutai-je, galvanisée moi aussi en voyant que mon ami se motivait à faire quelque chose pour une fois. Vous allez voir, on va la remettre à neuf en moins de deux cette salle !

Ichigo grimaça mais le regard assassin de Kagari finit par le décider et il accepta en soupirant.

Tous bien décidés à faire de ce grenier la plus belle salle de club de l’école, nous commençâmes par faire une inspection rapide des lieux et jeter tout ce qui était inutile ou inutilisable, soit quasiment tout ce qui se trouvait là…

Nous gardâmes néanmoins une grande table en verre qui n’avait pas souffert des effets du temps ainsi que quelques chaises en plastique et deux ou trois ustensiles utiles tels que des poubelles ou des bacs de rangements mais tout le reste fut sorti.

Au bout d’une heure de travail sans relâche, nous décidâmes de faire une pause. Nous étions tous exténués à force de courir entre la benne à ordure et le grenier avec des charges lourdes dans les mains. Nous n’avions même pas tout sorti, il restait encore cette grosse armoire, un bureau fendu en deux et d’autres meubles que nous ne pouvions pas descendre nous-mêmes.

Notre salle de club ressemblait toujours à un vieux grenier délabré mais au moins, c’était un grenier vide. Nous étions tous couverts de poussières de la tête aux pieds, nos vêtements étaient noirs de saletés et par-dessous tout, j’avais le dos en compote.

Ichigo s’étira et j’entendis ses os craquer.

-Pourquoi est-ce qu’on fait tout ça alors qu’en râlant un peu, on pourrait avoir une meilleure salle ; se plaignit-il.

-Parce qu’on a besoin du toit pour observer les étoiles gros bêta ; rétorquai-je en m’étirant un peu aussi.

-Et au fait Asuna, tu n’as porté ton bandeau de tout le ménage ; s’étonna Kagari.

-Ah…Oui…C’est parce qu’il fait sombre, alors je…Bégayai-je avant d’être interrompue.

-Arrête de faire semblant Asuna ; me coupa Ichigo. On a tous compris que tu ne voulais pas qu’on voit que tu as des yeux vairons.

-Mais non…ce n’est pas…Tentai-je de me défendre.

-Tu n’as pas besoin de le cacher avec nous ! S’exclama Kagari avec un grand sourire. Et puis, tu es plutôt mignonne comme ça, pas vrai Drago ?

Je détournai le regard en rougissant lorsque mon ami tourna la tête dans ma direction. Je ne voulais pas voir son aura à ce moment-là sinon j’aurais compris ce qu’il pensait exactement de moi…

-Donc, quand on est juste tous les quatre, tu n’as pas besoin de porter ton bandeau Asuna, tu n’as pas à avoir honte de tes différences puisque nous sommes tous différents ici ! Ajouta Kagari en me volant mon bandeau dans ma poche.

-D’accord, d’accord ; soupirai-je, ne voulant pas me lancer dans un débat interminable avec elle. Mais je continuerai à le porter en classe…

-Fais comme tu veux mais pas lorsqu’on est entre nous !

Nous finîmes la journée peu de temps après, laissant notre chantier en cours, prévoyant d’utiliser le week-end pour bien avancer et peut-être même finir en étant très optimiste…même si quelques détails allaient être difficiles à régler comme les escaliers menant au toit…

Le soir, en rentrant chez moi, j’étais tellement pleine de poussière que Gimpei, au lieu de me sauter dessus, aboya pendant cinq bonnes minutes, ne me reconnaissant pas. J’étais tellement épuisée et tous mes membres me faisaient tellement souffrir que je ne m’embêtai même pas à le faire taire et je me contentai de prendre un bon bain chaud dans lequel je m’endormis avant de diner et de retourner me coucher.

Les trois jours qui suivirent furent assez banals en excluant la présence de Drago en cours. Il parlait toujours aussi peu mais nous n’avions plus besoin de le trainer avec nous pour qu’il nous suive et c’était déjà un beau progrès en soi. Evidemment, cela posait de nombreuses interrogations chez les autres élèves de la classe et les rumeurs allaient bon train mais je ne les écoutais pas.

Les travaux de rénovation avançaient lentement mais sûrement aux aussi. Tous les meubles encombrants avaient été envoyés à la casse, nous avions fait une bonne séance de ménage, rendant aux vitres leur transparence d’antan et au bois du sol son éclat d’origine grâce à un produit spécial trouvé par Kagari chez elle.

A présent, le grenier était à peu près présentable mais ce n’était pas du grand luxe non plus et l’escalier menant au toit était toujours inutilisable. Les fissures dans les murs persistaient elles aussi et nous n’avions pas de quoi les combler et encore moins de quoi repeindre.

Le soir du troisième jour, en descendant les escaliers après avoir travaillé jusqu’à tard dans la soirée, nous croisâmes les deux membres du conseil des étudiants qui sortaient de leur bureau également et qui nous regardèrent avec étonnement.

-Oh, si ça ne serait pas le club d’astronomie, comment allez-vous ? Nous salua Hinata avec sa bonne humeur habituelle.

-Ça pourrait aller mieux ; râla Ichigo en montrant la poussière qui s’accumulait sur nos uniformes.

-Alors comme ça, la rumeur est vraie, vous avez vraiment décidé de remettre ce dépotoir en état ? Demanda la présidente Chizuru avec sa froideur habituelle.

-Ne sous-estime pas notre détermination Chi-chan ! Répliqua Kagari, le regard brillant.

-Je suis content de voir que vous vous en sortez ; continua le vice-président. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez surtout pas.

-Merci, mais on va se débrouiller ; lui répondit la déléguée. Chi-chan, tu as reçu ma demande pour demain ?

-Oui, oui, tu l’as ton autorisation ; soupira-t-elle, l’air lassée.

-L’autorisation de ? Demandai-je, intriguée.

Kagari n’ajouta rien et se contenta de sourire bêtement, ce qui ne me laissait présager rien de bon.

Nous nous séparâmes devant l’école et je pris la route de la maison en compagnie de Drago. Même si ce dernier semblait totalement indifférent à ma présence, j’étais heureuse de pouvoir à nouveau rentrer avec lui le soir depuis une semaine.

En arrivant devant chez lui, je vis sa mère dans le jardin qui prenait soin des fleurs. C’était une femme assez sombre de peau aux longs cheveux blonds bien mieux coiffés que ceux de sa fille et aux petits yeux marron respirant la bonté. Elle devait bien avoir la quarantaine mais son visage était celui d’une femme de trente ans et elle en avait également l’énergie. Elle portait également toujours une longue robe blanche sans manche ainsi que des sandales, y compris en hiver. Elle possédait également un grand collier doré qu’elle avait toujours arboré d’après mes souvenirs.

En me voyant arriver avec Drago, cette dernière cessa ses activités et vint à notre rencontre, un large sourire aux lèvres.

-Oh, Asuna, ça faisait une éternité ; s’exclama-t-elle en m’embrassant. Tu as bien grandi dis-donc !

-Pas autant que Drago, j’étais plus grande que lui avant ; lui répondis-je en blaguant.

-Je me souviens quand vous jouiez ensemble dans le bac à sable, vous étiez si mignons !

Drago s’empourpra lorsque sa mère dit cela et prit congé de nous sans ajouter un mot de plus. Je continuai à parler avec sa mère de tout et de rien pendant une bonne demi-heure encore avant de rentrer à mon tour chez moi.

Etrangement, la mère de Drago n’avait pas été étonnée de me voir avec un œil vert alors qu’elle m’avait toujours connu avec les yeux bleus mais je me dis qu’elle n’avait simplement pas fait attention à ce détail, étant trop occupée à poser toutes sortes de questions.

En poussant la porte de ma maison, je vis qu’une enveloppe avait été glissée dans la boite aux lettres en provenance de Genève et je grimaçai. Je connaissais déjà le contenu de la lettre puisque je n’en recevais que pour une seule raison : lorsque mes parents m’annonçaient qu’ils ne pourraient pas revenir pour les vacances. Par conséquent, je la mis avec la dizaine d’autres semblables et je finis la soirée après avoir passé une heure au téléphone avec Kagari qui commençait déjà à acheter les nouveaux meubles pour la salle de club alors que nous n’avions même pas fini de la restaurer…

Le lendemain, samedi, nous n’avions pas cours mais je me levai néanmoins aux aurores puisque nous avions prévu de profiter de cette journée pour avancer au maximum dans la restauration du grenier. Je rassemblai les quelques ustensiles de ménage qui pourrait être utiles et je pris la direction de l’école.

Sans surprise, Drago était déjà parti sans m’attendre lorsque je vins sonner chez lui. C’était vraiment étrange de le voir s’investir autant alors qu’il avait lui-même demandé à ne pas avoir besoin de venir mais je ne pouvais pas me plaindre non plus.

J’arrivai devant les grilles du lycée dix minutes plus tard et je croisai Ichigo qui arrivait les mains dans les poches comme à son habitude. J’en profitai pour lui refiler tout mon attirail et, après quelques grognements, ce dernier finit par accepter.

Cependant, alors que nous entrions, quelque chose me surprit. Dans la cours, plusieurs camions étaient alignés comme dans un parking et plusieurs s’ouvrier couraient dans tous les sens, chargés de poutres, de pot de peinture et d’outils divers.

-Tiens, ils font des travaux le samedi ? M’étonnai-je.

-S’ils ont assez d’argent à perdre pour faire des travaux, qu’ils commencent par ce grenier miteux qu’ils osent appeler une salle de club ; cracha Ichigo, visiblement de très mauvaise humeur.

Nous continuâmes notre route mais, plus nous montions dans les étages, plus il y avait d’ouvriers et, arrivés au niveau du bureau des étudiants, je finis par comprendre ce qu’il se passait et je ne pus m’empêcher de sourire bêtement.

Lorsque nous fûmes enfin au cinquième étage, j’eus la confirmation de ce que je pensais en voyant Kagari, un plan à la main, dirigeant plusieurs ouvriers portant des poutres et s’affairant à remplacer le plancher délabré. A côté d’elle se tenait Drago qui regardait tout cela avec une pointe d’intérêt dans les yeux d’habitude si vides de vie.

-Oh, Asuna, Ichigo, par ici ! Nous appela la déléguée.

-Qu…Qu’est-ce que c’est que ça ? Bégaya son adjoint, interdit.

-ça ? Simplement l’entreprise d’architecture des parents de Kagari ; répondis-je en haussant les épaules.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [02/11/2016] à 14:25

Je laissai le pauvre délégué adjoint là et j’allai rejoindre mes deux autres camarades de club. J’avais complètement oublié ce détail mais la fortune de la famille de Kagari était fondée sur une grande entreprise d’architecture dont le père de mon amie était le dirigeant. C’était d’ailleurs son père qui avait construit sa propre maison à ses débuts.

-ça alors, je ne pensais pas que ton père accepterait de te prêter ses hommes pour quelque chose comme une simple salle de club ; m’étonnai-je en arrivant à sa hauteur.

-Tu le connais, mon père ne me refuse jamais rien ! Me répondit la jeune fille avec un clin d’œil.

-Et donc, qu’est-ce que tu dois lui donner en échange cette fois-ci ? Enchainai-je aussitôt.

-De belles photos d’étoiles et une médaille le jour de la fête de l’école ; ronchonna-t-elle en gonflant les joues.

J’éclatai de rire. Le père de Kagari lui avait certes toujours tout donné mais comme tout bon homme d’affaire, il exigeait également quelque chose en échange. Heureusement, il ne demandait rien d’extraordinaire non plus lorsqu’il s’agissait de sa fille mais j’avais remarqué qu’il prenait autant plaisir que moi à voir Kagari ronchonner.

-Mais à part ça, à quoi va ressembler notre salle de club avec tous ces ouvriers qui travaillent ? Continuai-je, revenant au sujet principal.

Drago me tendit le plan qu’il avait en main sans dire un mot tout en regardant attentivement les travaux s’effectuer.

Je fis un bond d’un mètre en voyant ce que Kagari prévoyait. Mon amie voulait refaire entièrement le plancher ainsi que les murs qui ne lui convenaient pas. Mais il n’y avait pas que ça. Selon ses plans, la salle allait comporter une grande baie vitrée exactement comme dans le bureau des étudiants ainsi que des petites sculptures de fleurs au plafond. De plus, Kagari comptait installer une cheminée de marbre blanc pour le décor ainsi qu’une salle de bain privée dans un coin…

Je la dévisageai en grimaçant. J’aimais beaucoup son initiative mais peut-être poussait-elle le bouchon un peu trop loin… Après tout, ce n’était qu’une salle de club où nous n’allions passer que deux, voire trois heures par jour. Il était inutile d’en faire un palace comme sa chambre…

Cependant, Drago, qui était là depuis un bon moment sûrement, ne semblait pas mécontent de la transformation de la salle. Je finis par me dire que ce n’était peut-être pas plus mal ainsi si tout le monde y trouvait son compte.

Ichigo, sortant de sa transe, vint nous rejoindre mais, lorsque je lui donnai les plans de la salle, le choc le figea à nouveau et nous le perdîmes une fois de plus.

Nous finîmes par nous installer dans le coin de la pièce où se trouvait la vieille table que Kagari avait prévu de remplacer et nous attendîmes en regardant avec intérêt l’avancement des travaux tout en regardant ce que nous pourrions acheter pour la décoration sur l’ordinateur de la déléguée.

Chacun y allait avec sa touche personnelle : une moquette rouge, des étagères, une télévision et un grand canapé en cuir pour Kagari, des rideaux blancs pour Ichigo, tout un matériel d’astronomie pour Drago et enfin un grand bureau en verre pour moi.

Je ne savais pas si tous nos choix allaient se marier ensemble mais au moins, nous passâmes un bon moment à imaginer comment serait la salle. Même Drago qui était d’ordinaire si distant et peu communicatif semblait se prendre au jeu et retrouver sa joie d’antan.

Alors que nous étions tous perdus dans nos rêveries, l’un des employés vint nous annoncer la fin de la reconstruction de l’escalier menant au toit. En me retournant, j’eus du mal à croire ce que je voyais.

Le maigre escalier de bois prêt à s’effondrer au moindre contact – ce qu’il avait dû faire d’ailleurs à en juger par les débris que les ouvriers sortaient – s’était maintenant transformé en un élégant escalier de pierre recouvert d’un tapis rouge et accompagné d’une rampe en bois comme dans les grands hôtels.

-ça alors, qu’est-ce qu’il ne faut pas voir…Murmura Ichigo, encore sous le choc.

-Parfait tout ça ! S’exclama Kagari. Est-ce qu’on peut aller sur le toit dès maintenant ?

-Nous avons vérifié la porte, tout devrait fonctionner mademoiselle Mina ; lui répondit l’ouvrier en s’inclinant comme un majordome.

Nous ne perdîmes pas une seconde et nous fonçâmes sur le toit. La porte avait été refaite également à en juger par la peinture encore fraiche qui en dégoulinait mais nous n’y prêtâmes guère attention car, en l’ouvrant, nous restâmes tous bouche bée.

Le toit en lui-même n’avait rien d’extraordinaire, il était même assez délabré mais la vue que nous avions sur la ville était magnifique. Le cinquième étage de l’école était très haut comparé aux autres habitations qui n’en possédaient qu’un ou deux si bien que nous pouvions voir absolument tout.

Au loin, la mer s’étendait à perte de vue tandis que centre de recherche des parents de Drago se fondait à merveille dans le décor. Il y avait aussi la maison de Kagari, élégant manoir surplombant la mer depuis la plus haute falaise des environs. Ma maison ainsi que celle de Drago apparaissaient comme de minuscules points à l’horizon alors qu’elles étaient certainement bien plus proches que le manoir de la déléguée.

-Je…Je n’ai pas les mots ; bégaya Ichigo, tout aussi émerveillé que nous.

-Tu vois que c’était une bonne idée de persévérer finalement ! S’exclama Kagari, aux anges.

-Il faut remercier Drago, c’est grâce à son idée que nous sommes là aujourd’hui ; ajoutai-je.

Nous nous tournâmes vers lui mais ce dernier avait les yeux rivés au ciel, ne disant pas un mot, le regard perdu dans le vague. Il n’affichait aucune expression particulière sur son visage mais je savais grâce à mon pouvoir qu’il était tout aussi heureux que nous d’être là.

-Les étoiles…doivent être belles la nuit ici ; déclara-t-il soudainement en levant la main vers le ciel, comme essayant d’attraper quelque chose qui nous était invisible.

Intriguée, je fermai mon œil droit et mon cœur rata un battement. L’aura de Drago avait changé de couleur. A présent, elle était scindée en deux parties bien distinctes, l’une d’un jaune rayonnant de joie et l’autre d’un noir débordant de tristesse, comme si l’âme de Drago était en conflit avec elle-même, ne sachant plus où était le bonheur et où était le malheur.

-Tu as mal à l’œil ? Me demanda soudain Ichigo, me tirant de mes pensées.

-N…Non, pas du tout, le soleil m’a aveuglée, c’est tout ; mentis-je maladroitement.

-C’est sûr qu’il tape fort ici et pas moyen de se protéger ! Je vais demander aux ouvriers d’aménager un peu cette terrasse aussi une fois qu’ils auront fini en bas ! S’exclama Kagari.

Sur ces mots, nous retournâmes à l’intérieur. Les deux délégués semblaient vraiment emballés désormais par le club et par l’idée de pouvoir revenir ici mais à présent, toutes mes pensées étaient occupées par cette aura. Je ne comprenais pas d’où provenait cette triste dans le cœur de Drago mais je me jurai de l’effacer définitivement. Revoir un semblant de sourire sur la figure de mon ami après tant d’années m’avait motivé encore d’avantage à continuer mon œuvre. Je sentais que, grâce au club de Kagari, j’allais enfin retrouver mon ami d’enfance…

La semaine passa, les travaux avançaient rapidement et, d’après le chef de chantier, la salle serait comme neuve le samedi suivant. Nous attendîmes donc, continuant à chercher la meilleure décoration possible faute de mieux. Evidemment, les travaux attirèrent l’attention sur nous et de plus en plus de gens s’étonnaient de voir que nous avions passé la terrible épreuve de la salle du cinquième étage, ce qui avait le don d’énerver Ichigo et de faire rire Kagari aux éclats.

Finalement, le grand jour arriva, celui de la fin des travaux, celui marquant nos débuts d’activités en tant que club, celui de l’inauguration de notre salle.

La présidente Chizuru et le vice-président Hinata étaient venus voir eux-aussi en tant que représentants de l’administration mais surtout car ils étaient tout aussi intrigués que nous de voir à quel point le dépotoir de l’école avait été transformé.

Ce qui nous frappa d’abord fut que tout l’étage avait été refait par la même occasion : les murs repeints, les portes changées et un sol maintenant recouvert du même tapis que les escaliers menant au toit.

-Est-ce que ça ne fait pas un peu…contraste avec le reste ? Demanda Hinata sans arrière-pensée.

-Peu importe, personne ne vient ici de toute façon ; lui répondit la présidente en soupirant. Drago, puisque tu as les clés, à toi l’honneur d’ouvrir la porte.

Mon ami s’avança et tourna la clé dans la serrure de la double porte en bois qui s’ouvrit sans difficulté. Lorsque je vis l’intérieur, j’avais beau savoir à quoi la salle devait ressembler, je restai tout de même sans voix. Chizuru haussa légèrement les sourcils, surprise et un grand sourire se dessina sur le visage du vice-président.

Le grenier était méconnaissable. Les murs, auparavant jaunis par l’humidité et fissurés de partout étaient désormais blancs comme la neige et aussi lisses que de la glace. Sur le côté, une grande baie vitrée donnait une vie imprenable sur la ville tandis que des rideaux de soie blanche ondulaient lentement au gré du vent. Le sol, comme prévu, était recouvert d’une moquette de velours rouge ayant l’air si fragile que je ne savais pas si j’avais vraiment le droit de marcher dessus sans risquer de l’abimer.

Devant la grande baie vitrée se trouvait mon bureau en verre sur lequel était posée une petite lampe en bois. Un grand fauteuil noir se trouvait derrière et, juste en face, il y avait d’autres fauteuils plus petits ainsi que le grand canapé de cuir commandé par la déléguée. Accroché au mur d’en face, un grand écran plat de la taille d’un tableau noir occupait tout l’espace.

Au fond de la pièce trônait la fameuse cheminée qui n’était là que pour le décor, juste à côté d’une petite pièce qui n’était autre que la salle de bain de Kagari, dont l’existence était partiellement camouflée par plusieurs étagèrent vide placées juste devant.

Dans un coin s’entassaient des cartons avec le sigle de la NASA dessus et je ne pus m’empêcher de sourire. Kagari ne savait vraiment pas prendre du bas de gamme quand elle commandait quelque chose, pas même lorsqu’il s’agissait de matériel de travail.

Enfin le dessous de l’escalier de pierre menant au toit servait également d’armoire de rangement si la place nous manquait, ce qui m’aurait étonné quand même.

-C’est…euh…Je n’ai pas vraiment les mots…Déclara Hinata en remettant ses lunettes sur son nez, impressionné.

-C’est du bon travail ; le reprit sa collègue. Qui aurait cru que quelqu’un réussirait à remettre ce dépotoir en ordre un jour. J’ai bien fait vous confier cette salle on dirait.

-Tu attendais simplement que quelqu’un fasse votre boulot à votre place…Marmonna Ichigo.

-Entre autres oui ; répondit Chizuru sans hésiter. L’école n’a pas les moyens de restaurer tout, il faut bien un peu de volontariat de temps en temps.

-Tu sais que tu es méprisable comme personne ?

La présidente ne répondit rien à l’accusation du délégué adjoint et prit congé de nous, entrainant avec elle Hinata qui nous souhaita une bonne continuation.

Immédiatement après leur départ, Kagari sauta sur le canapé et s’y allongea, Ichigo se mit à la fenêtre et regarda la ville, les bras croisés, Drago s’attela à défaire les cartons d’astronomie et j’allai m’asseoir au bureau.

Le fauteuil était parfait, confortable, de taille réglable et pouvant s’incliner vers l’avant ou vers l’arrière tout en ayant des roulettes ce que j’aimais par-dessus tout.

Tout le monde semblait avoir pris ses marques dès le premier jour. Je n’avais aucune idée de comment serait l’avenir de ce club mais je fus certaine d’une chose en fermant mon œil droit et en regardant Drago : ce club serait un nouveau départ pour nous.

Il n’y avait pas que mon ami d’enfance, Ichigo avait toujours été isolé à cause de son manque d’ouverture et Kagari, malgré sa bonne humeur, n’avait jamais pu se faire d’autre ami que moi à cause de sa fortune.

Quant à moi, j’étais un peu différente. Ce n’était pas que je ne pouvais pas me faire de nouveaux amis, c’était que je ne voulais pas. Etre avec Kagari tous les jours, me disputer avec Ichigo et m’inquiéter pour Drago me suffisait, je n’avais besoin de rien d’autre.

Mais ce club était certainement le vœu le plus cher de la jeune fille, créer un endroit auquel elle appartiendrait et où elle pourrait se faire de vrais amis qui ne la jugeraient pas sur ses origines mais pour ce qu’elle était vraiment.

Eh bien, si tel était le cas, alors moi aussi, j’allais faire de ce club un endroit auquel j’appartiendrais et où Drago ne se sentirait plus obligé de garder ses distances, un club où nous pourrions tous profiter pleinement de notre jeunesse !




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [06/11/2016] à 15:12

Hoshino Asuna : L’amour perdu


https://www.youtube.com/watch?v=4FqoqxD-DHA


La nuit était fraiche ce soir-là sur le toit de l’école pour nuit d’été. Il n’y avait pas un seul nuage pour obscurcir le ciel illuminé par les rayons d’une pleine lune éclairant toute la ville. Cependant, nous n’étions pas là pour admirer la vue ou pour dormir à la belle étoile. Ce soir-là devait avoir lieu, comme chaque année à la même date, une pluie d’étoiles filantes et il était de notre devoir, nous le club d’astronomie, d’y assister si nous voulions remporter cette fameuse médaille que Kagari avait promise à son père.

Cela faisait maintenant presque six mois que nous étions entrés en activité. Au début, notre salle avait fait beaucoup d’envieux et le club avait attiré de nombreuses personnes mais toutes étaient reparties aussitôt devant le thème d’astronomie, l’attitude d’Ichigo ou encore la gaité de Kagari qui était parfois fatigante, si bien que nous étions restés seulement quatre, ce qui n’était pas plus mal.

Créer un club nous avait tous rapprochés. Même si Ichigo et moi continuions à nous battre pour un rien, que Drago était toujours aussi tacite et que Kagari n’avait pas plus d’amis, il était difficile de nous voir un jour séparés.

Cependant, plus le temps passait et plus je perdais la volonté de retrouver l’ami d’enfance que j’avais connu en Drago. Ce n’était ni pas lassitude ni par désespoir, au contraire, il semblait s’ouvrir peu à peu aux autres riant même parfois, mais c’était plutôt par habitude du nouveau Drago.

Dans la personne qui était toujours à mes côtés, je n’arrivais plus à voir où se trouvait mon vieil ami. Je ne voyais que ce garçon qui nous avait rejoint en début d’année, froid et distant mais se préoccupant des autres, énervant Ichigo, mal à l’aise devant les caprices de Kagari et me faisant rire malgré lui.

Mais, même si je m’étais habituée et attachée à cette personne, lorsque je fermais mon œil droit, je continuais à voir ce halo de tristesse l’entourant en permanence, ne se dissipant pas malgré l’évolution de son comportement. C’est pourquoi, je ne pouvais pas abandonner totalement et je continuais à essayer de le faire revenir même si cette amitié me liant au nouveau Drago me faisait perdre peu à peu cette volonté…

Kagari poussa soudain un cri de surprise et tout le monde leva instinctivement les yeux au ciel. Au milieu de la nuit, une lumière scintillante traversa le ciel pendant une seconde avant de disparaitre et d’être suivie par des dizaines d’autres.

J’avais toujours pensé que le terme de pluie de météorites était exagéré, mais je n’avais pas d’autres mots pour décrire ce que je voyais. J’avais littéralement l’impression que l’espace envoyait des milliers d’étoiles filantes comme des gouttes de pluie tombent sur la terre.

Nous étions tous subjugués par ce spectacle. Ichigo avait amené son appareil photo, Kagari utilisait le télescope que nous avions installé pour mieux observer tout ça tandis que Drago griffonnait des notes sur le cahier de compte rendu d’activité.

Je m’approchai de lui en souriant, contente de pouvoir contempler ce spectacle avec tout le monde.

-C’est beau n’est-ce pas ? Lui dis-je sans oser le regarder, les bras croisés dans le dos, les yeux levés au ciel.

Drago ne répondit rien et continua à écrire dans son cahier et pourtant, cela ne me dérangeait pas. C’était justement ce côté distant que j’avais fini par apprécier chez lui. Contrairement à Kagari qui aurait commencé une dissertation qui m’aurait rapidement fatiguée, Drago restait dans son monde fermé, insensible à ce qui lui était extérieur. Etre à ses côtés était vraiment apaisant.

-Tu sais Drago, je suis heureuse que tu nous aies rejoint ce jour-là ; continuai-je toujours en regardant le ciel.

Mon ami cessa d’écrire et tourna la tête dans ma direction, attendant que je continue.

-Si tu n’avais pas proposé cette idée de club d’astronomie, nous ne serions pas là aujourd’hui à observer les étoiles filantes.

-Ne me remercie pas moi dans ce cas, mais Kagari, c’est son idée au départ ; me répondit Drago en tournant la tête vers la jeune fille.

Je regardai à mon tour sans sa direction. Kagari semblait vraiment heureuse depuis la création de ce club. Evidemment, pour les autres, cela ne se sentait peut-être pas, mais pour moi qui étais sa seule amie avant, il y avait une énorme différence. Avant, elle se forçait à sourire en permanence pour garder son image de déléguée ouverte mais à présent, son sourire était vrai lorsque nous étions tous ensembles.

-Ichigo et Kagari ont vraiment l’air de bien s’entendre ; continua mon ami en voyant la jeune fille en train de forcer le grand gaillard à regarder dans le télescope lui aussi.

-Tu ne trouves pas qu’ils font penser à toi et moi d’il y a huit ans ? Pensai-je.

-Il y a huit ans…Répéta-t-il dans un murmure.

Je m’empourprai immédiatement en me rendant compte que j’avais pensé à voix haute et je me mis à paniquer. C’était la première fois que j’évoquais notre passé commun depuis que le club avait été créé et je craignais que les souvenirs l’ayant transformé ne remontent à la surface.

Cependant, contre toute attente, le regard de Drago ne changea pas et il continua à observer les deux amis se chamailler.

-Oui, il y a quelque chose ; finit-il par déclarer d’un ton neutre.

Par réflexe, je fermai mon œil droit et je vis que l’aura de Drago avait changé. Elle n’était plus ni sombre ni lumineuse mais grisâtre, comme si le regret s’était emparé de lui. Mais, s’il avait vraiment des souvenirs de cette époque et s’il la regrettait, peut-être pouvait-il aussi me dire pourquoi il avait changé !

Je m’apprêtai à lui demander mais il reprit la parole, certainement plus pour lui-même que pour moi à en juger par ses murmures presque inaudibles.

-Déjà huit ans…J’ai l’impression que c’était hier…et pourtant, tout le monde a continué à vivre sa vie…sauf moi…

-Qu…Qu’est-ce que tu racontes Drago ? M’étranglai-je, abasourdie.

-Je me souviens maintenant…de ce qui m’a poussé à m’éloigner de ce monde…

-Et…Qu’était-ce donc ? Bafouillai-je, craignant de connaitre la vérité.

-La peur ; me répondit-il aussitôt.

-La…la peur ? Répétai-je, interdite. Mais de quoi ?

Drago plongea son regard vide dans mes yeux vairons mais à ce moment-là, je pus y lire effectivement cette peur dont il parlait. Mon ami s’était souvenu de quelque chose de traumatisant certainement et c’était ce quelque chose qui l’avait fait changer…

Mais…même si je n’avais aucune idée de ce qui avait pu traumatiser Drago à ce point, je ne pouvais pas le laisser comme ça…

Une pensée horrible me passa par la tête. Si je remontais au jour où il avait changé, c’est-à-dire le jour de l’attaque et que j’y ajoutais sa révélation, alors j’étais celle qui avait causé son traumatisme ! Si je n’avais pas insisté pour passer par cette ruelle ce jour-là, rien ne serait arrivé et Drago n’aurait pas eu à se renfermer sur lui-même pour fuir le monde !

Mais…si rien de tout cela n’était arrivé, aurais-je fait la connaissance de Kagari alors que j’étais désespérément seule ? Aurions-nous pu créer ce club si Drago n’avait pas eu ce détachement total des réalités en voyant l’état de la salle ? Serais-je simplement…tombée amoureuse de celui qu’il était auparavant ?

Je ris intérieurement. Finalement, c’était Kagari qui avait raison. J’avais beau essayer de me convaincre que je voulais que mon ami redevienne comme avant, me traiter moi-même d’égoïste, regarder sans cesse la peine de Drago à travers mon œil gauche pour me motiver, me rappeler des moments heureux que nous avions vécus, au fond de moi, je voulais qu’il reste ainsi.

Le destin était bien cruel. Quelle ironie du sort : tenter de tout faire pour ramener une personne pour finalement s’attacher à celui que l’on souhaite faire disparaitre jusqu’à ne plus pouvoir en être séparé…

-Eh, Asuna, je te parle ! S’exclama Ichigo en me donnant un coup sur l’épaule me tirant de mes pensées.

-Qu…Qu’est-ce qu’il se passe ? Bégayai-je, surprise.

-Kagari veut qu’on prenne une photo ; me répondit-il avec sa sympathie habituelle.

-Maintenant ? En pleine nuit ? M’étonnai-je.

Ichigo haussa les épaules et se plaça juste devant le télescope, Drago vint le rejoindre et je pris place entre les deux garçons tandis que la déléguée réglait l’appareil.

Lorsque le flash se déclencha, cela fit trébucher Kagari qui m’entraina avec elle dans sa chute et je me rattrapai de justesse à Drago tandis qu’Ichigo sauta sur le côté pour nous éviter, le tout donnant une photo…totalement ratée que nous gardâmes en souvenir de cette nuit magique.

Les semaines passèrent après cela sans que rien d’extraordinaire n’arrive. Même si j’avais réalisé que j’étais bel et bien amoureuse de Drago, je continuais à faire mon possible pour effacer cette tristesse en lui tout en espérant que, si je réussissais, il ne changerait pas malgré tout, pensant qu’il était maintenant beaucoup trop tard pour que l’ancien Drago refasse surface après toutes ces années.

Kagari avait d’ailleurs remarqué que je le regardais différemment depuis quelques temps et ne se privait pas pour m’embêter avec ça, si bien qu’après un mois, je finis par lui avouer, lasse de l’entendre répéter les mêmes blagues en boucle.

Ma révélation souleva évidemment une nouvelle vague de blagues vaseuses mais une fois la déferlante passée, la déléguée se mit en tête de découvrir si les sentiments de Drago étaient réciproques…ce qui était perdu d’avance puisqu’il était déjà impossible de savoir s’il était intéressé ou ennuyé pendant les cours…

Un jour, peu avant les vacances d’été, Kagari me soumit sa dernière idée pour découvrir les vrais sentiments de Drago alors que ce dernier était déjà rentré chez lui.

-Bon, voila le plan Asuna, cette fois ça va marcher ! S’exclama la jeune fille en abattant son poing sur la table de verre d’un air confiant.

-C’est ce que tu as dit les dix autres fois ; soupirai-je. Abandonne, ça m’épargnera de courir encore dans tous les sens pour rien.

-C’est vrai ça, de toute façon même si Drago avait des sentiments pour Asuna, il n’oserait jamais les montrer donc à quoi bon ! Renchérit Ichigo les bras croisés sur le torses, assis dans le fauteuil de cuir.

-Arrête de faire ton jaloux et aide-moi un peu toi ! Le Rabroua Kagari.

-Jaloux de Drago ? N’importe quoi ; cracha l’adjoint avant de sortir de la pièce sans ajouter un mot de plus.

-Il est vraiment jaloux ; pouffa la déléguée.

-Et donc, qu’est-ce que je dois faire cette fois-ci ? Le surprendre sous la douche ? Aller le réveiller demain matin ? Le prendre en filature ?

-Lui donner ça !

De son sac, Kagari sortit un petit sachet contenant des biscuits encore chauds, sortant visiblement du four qu’elle avait installé pour pouvoir diner lorsque nous restions le soir.

Je me pris la tête dans les mains et me frottai les yeux avant de prendre le sachet ainsi que mes affaires.

-Ce soir je te dis à quel point ton idée n’a pas marché, comme d’habitude ! Lui lançai-je en sortant de la salle.

Une fois à l’extérieur, je regardai de plus près les biscuits. Ils avaient l’air délicieux et rien que de les sentir me mettait l’eau à la bouche. J’avais bien envie de les manger sur le chemin mais Kagari aurait été capable de me suivre, mieux valait jouer la prudence et ne les manger qu’une fois rentrée.

Comme chaque jour, je passai devant la maison de Drago pour rentrer chez moi mais cette fois-ci, je sentis quelque chose d’étrange dans l’air.


https://www.youtube.com/watch?v=e_C2DqC4kR8


Les oiseaux ne chantaient plus, le ciel s’était couvert de nuages noirs et menaçants, rendant cette journée bien sombre tout à coup et le vent s’était mis à souffler fort, beaucoup trop fort pour une journée d’été.

-C’est bien ma veine, il ne manquait plus qu’une bonne averse pour avoir des gâteaux totalement ramollis…

Mais, alors que je rangeai le cadeau de Kagari dans mon sac, un frisson me parcourut l’échine. Ayant un mauvais pressentiment et tous mes sens en alerte, je me retournai immédiatement et ce que je vis me glaça le sang, si bien que je lâchai mon sac sous l’effet de la peur.

Devant moi, il y avait un homme…Non, une créature portant une cape noire qui s’avançait lentement dans ma direction. Je n’arrivai pas à distinguer son visage car il était caché par une large capuche mais deux yeux rouges comme le sang brillaient dans la pénombre. A en juger par sa démarche et par le bruit qu’il faisait à chaque pas, il portait une sorte d’armure sous sa cape.

Je n’osais plus faire un seul mouvement, tétanisée. Etait-ce le retour de cet homme nous ayant attaqué huit ans plus tôt ?

Je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre lorsque la créature arriva à ma hauteur. Cette dernière tourna la tête vers moi et, lorsque son regard rouge comme le sang croisa mes yeux vairons, je sentis immédiatement une douleur dans l’œil caractéristique de l’apparition de cet étrange signe. Cependant, pour la première fois, mon pouvoir ne se déclenchait pas à cause de Drago mais à cause de cette chose.

Néanmoins, ma peur s’atténua légèrement lorsque la créature me dépassa avant de reprendre presque aussitôt en voyant qu’elle se dirigeait vers la maison de Drago.

Sans avoir eu besoin de frapper à la porte ou de la fracasser, cette dernière s’ouvrit et le père de Drago sortit, accompagné de sa sœur, faisant face à la créature, les yeux exorbités.

-T…Toi ! S’étrangla le père, devenu soudain livide.

-Nul ne peut échapper à son destin ; répondit alors la créature d’une voix lente et grave.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [11/11/2016] à 15:27

Mon sang se glaça dans mes veines. Que se passait-il exactement ? Cette chose et la famille de Drago semblaient se connaitre mais comment ? Mon ami ne m’avait jamais parlé de cela…à moins que…était-ce de cela que Drago avait peur ? Cette créature et l’homme nous ayant attaqués huit ans auparavant étaient-ils liés ? Et mon œil, pourquoi réagissait-il à la présence de cette chose ? Quel était le secret se cachant derrière la famille de Drago ?…

Devant la peur de Théa et de son père, je voulus aller les aider dans l’espoir que l’arrivée d’une simple civile fasse fuir la créature comme dans les films mais une petite voix au fond de moi me criait de restait où j’étais et de ne pas intervenir.

La sœur de Drago recula d’un pas, se cachant derrière son père qui, malgré le malaise se lisant dans son regard, faisait face à la créature. Cette dernière ne semblait pas agressive, elle se contentait de rester sur le parvis de la maison mais elle dégageait une sorte d’aura maléfique me mettant vraiment mal à l’aise.


https://www.youtube.com/watch?v=4TTzGc6rCa0


-Alors…le moment est arrivé ? Demanda le père de Drago d’une voix chargée de regrets.

-Nul ne peut échapper à son destin ; répéta la créature de sa voix dénuée d’émotion, pas même vous, l’ombre éternelle vous rattrapera où que vous soyez.

Un nouveau frisson me parcourut l’échine. La façon dont cette chose répétait cette phrase sonnait vraiment comme une fatalité. Ce n’était pas un simple prophète de malheur comme il y en avait tant, cette créature semblait vraiment surnaturelle, comme si elle connaissait exactement ce qui allait arriver à la famille de Drago.

Le père de Drago ordonna à Théa de rentrer à l’intérieur, ce qu’elle fit non sans protester, laissant le grand homme seul face à la créature aux yeux rouges comme le sang.

-Très bien Armageddon ; reprit le père de Drago d’une voix tremblante, je suis prêt mais avant tout, j’ai besoin de savoir : si nous restons ici, que va-t-il se passer exactement ?

-Je n’ai aucun pouvoir sur ce monde Solaris ; lui répondit la créature.

Solaris ? Pourquoi cette chose appelait-elle le père de Drago par un tel nom ? Lorsqu’il s’était présenté à mes parents, il prétendait s’appeler Arata, était-ce un mensonge ? Et de quoi parlaient-ils ? De quels pouvoirs était-il question ? J’étais définitivement perdue mais j’avais le sentiment d’assister à un événement qui allait changer la face de ce monde…

-Cependant, dans le futur que j’ai vu, si rien n’est fait, Hélios va franchir le portail et pénétrer dans ce monde, est-ce vraiment ce que tu veux ?

Hélios…encore un nom qui m’échappait. Et pourquoi parlait-il de « ce » monde ? Existait-il une sorte de monde parallèle comme dans les films de science-fiction ?

Le père de Drago grimaça face à la question de la créature qui n’avait toujours pas bougé d’un pouce puis, après un instant de réflexion, l’homme baissa les yeux au sol d’un air triste.

-Dis-moi Armageddon, j’imagine que dans tous les cas, ni moi, ni Stella ni Théa n’avons notre place, je me trompe ?

-Pas dans le monde que je gouverne du moins. Vous avez déjà suffisamment fui votre Destin, et maintenant, il vous rattrape.

-Et…Drago alors ?

Mon cœur s’arrêta l’espace d’un instant. Je n’étais pas sûre de tout comprendre mais d’après le peu que j’avais pu saisir, cette créature connaissait le futur et venait d’annoncer au père de Drago et à sa famille une mort certaine…Mais lui alors ? Le dénommé Armageddon semblait hésiter ce qui faisait battre mon cœur à tout rompre mais il finit par répondre :

-Drago vivra.

Son père poussa un soupir de soulagement et moi aussi, cependant, le visiteur reprit la parole, d’un ton plus sombre et plus menaçant cette fois-ci :

-Il vivra mais toutes les futurs mènent à une seule et même voie : celle de l’imprévisible.

-A…Attends une minute, qu’est-ce que cela veut dire ? S’étrangla son père. Je croyais que tu pouvais voir tous les futurs possibles !

-Sauf quand ce futur implique un voyage dans le temps.

-Un…voyage dans le temps ? Comme le nôtre ?

J’écarquillai une nouvelle fois les yeux. Le père de Drago…venait de révéler qu’ils ne venaient pas de cette époque. Je comprenais mieux à présent leurs coutumes étranges à leur arrivée mais Drago, lui, ne semblait au courant de rien de tout cela. Ou peut-être au contraire…savait-il tout ce qu’il se passait et c’est pourquoi il avait pris peur et s’était renfermé sur lui-même…

-Il n’y a pas qu’un voyage dans le temps, une étrangère va également venir perturber le destin de ce monde.

Dans un geste très humain, Armageddon mit les mains dans ses poches et j’eus l’impression qu’il leva la tête au ciel même si mon imagination me jouait peut-être des tours.

-Solaris, bientôt, tous ces événements vont me faire perdre la raison.

-Perdre…la raison ? Répéta le père de Drago. Mais, je ne comprends pas, si tu connais tout le futur à l’avance, pourquoi ne cherches-tu pas à le changer ?

-Tout simplement parce que je suis le gardien du destin. J’ai le droit de le rectifier s’il est menacé comme je le fais actuellement avec toi, mais en aucun cas je ne peux user de mes pouvoirs pour créer un nouveau destin car mon passé s’opposerait immédiatement à moi.

-Mais…Si tu perds la raison, que va-t-il se passer ? Ne dois-tu pas, en tant que gardien, t’empêcher de perdre la raison pour le bon déroulement du destin ?

-La est bien le paradoxe de mon rôle, Solaris. Je suis une créature atemporelle, mon existence dépasse de loin votre compréhension du monde mais sache que si je modifie le destin de moi-même, je disparaitrai définitivement.

-Si cela arrive, que va-t-il se passer ? N’était-ce pas ce que Gariatron et les autres démons désiraient depuis le début ? Que cherchaient-ils réellement à faire en t’éliminant ?

Avais-je bien entendu ? Le père de Drago venait-il de parler de Démon ? J’avais vraiment l’impression de m’être embarquée dans une histoire me dépassant largement et mon intuition me disait que ce n’était que le début d’une très longue aventure…

-Qui sait quelles étaient leurs véritables intentions, même Luminion ne savait pas exactement ce qu’il espérait obtenir après ma destruction. Cependant, ne crois pas que je n’aie rien fait en prévision de ma folie Solaris.

-Tu dis que tu ne feras rien pour modifier le destin mais que tu l’as déjà prévu. Tu ne te contredirais pas Armageddon ? Ironisa le père de Drago.

-Quelle étroitesse d’esprit ; ricana le monstre. J’ai simplement fait quelque chose que vous, les humains, aimez : j’ai joué avec les règles. Le futur après ma perte de raison m’est inconnu, c’est pourquoi, on ne peut pas parler de destin, il n’y a rien à préserver. J’ai donc pris deux humains et je leur ai confié une partie de mes pouvoirs pour qu’ils me détruisent lorsque cela arrivera avant de prendre ma place et de devenir les nouveaux gardiens du destin.

-T…Te détruire ? Mais pourquoi ? S’étrangla le père de Drago.

-Mon rôle est bien plus complexe que de simplement réguler le destin. Je dois m’assurer qu’il ne change pas à nouveau et pour cela, j’ai besoin de ma raison pour convaincre les personnes cherchant à le modifier, comme je l’ai fait avec toi. Sans raison, seul mon instinct de conservation s’opposera à ces personnes et penses-tu vraiment que tu aurais renoncé si je t’y avais forcé ?

Le père de Drago ne répondit rien et se contenta de sourire en fermant les yeux. Tout cela commençait à me donner vraiment mal à la tête. Comment m’étais-je retrouvée embarquée là-dedans alors que je venais simplement donner deux gâteaux à Drago…

Pour ne rien arranger, la douleur dans mon œil ne disparaissait pas si bien que je fus obligée de mettre ma main devant pour tenter de calmer la douleur…en vain. J’avais vraiment l’impression qu’il allait exploser d’un instant à l’autre.

J’aurais pu partir discrètement et faire comme si je n’avais rien vu mais mes jambes refusaient de bouger. Je ne savais pas si c’était moi ou une force extérieure mais je n’arrivais pas à détacher mon attention de la créature.

-Je suis désolé de ne pas avoir compris ton rôle plus tôt Armageddon, je t’en ai vraiment fait voir de toutes les couleurs ; soupira le père de Drago en baissant la tête.

-Cela n’a plus d’importance à présent. Même si cela aura pris du temps, le destin n’en sera pas modifié puisqu’Hélios est toujours vivant lui aussi.

Un léger sourire passa sur les lèvres de l’homme et ce dernier tendit la main à la créature en déclarant :

-C’est donc un adieu, Armageddon. Merci de nous avoir laissé vivre ces années malgré tout et de m’avoir fait comprendre que ma décision était égoïste. Même si nous ne serons plus là pour le voir, je sais maintenant que nous laisserons un monde en paix derrière nous. Dès demain, j’ouvrirai le portail de retour et j’affronterai Hélios comme le veut la prophétie.

-Je ne fais que suivre mon rôle, il aurait été stupide de votre part d’accepter sans même réfléchir aux conséquences. Cependant, j’aimerais vous faire un présent.

La créature attrapa la main du père de Drago et un éclat de lumière m’aveugla pendant un instant. Lorsqu’il se dissipa, monsieur Mio était seul sur le parvis, le regard perdu au loin mais il n’y avait plus aucune trace d’Armageddon.

Avais-je rêvé ? Non…mon œil me faisait toujours souffrir et la pluie battante n’avait pas cessé. Il devait toujours se trouver quelque part dans les environs…mais où ?

Je regardai de tous les côtés, sur mes gardes et je fis un bond de deux mètres en arrière en voyant les yeux rouges de la créature juste derrière moi.

Je voulais fuir le plus loin possible, ne préférant même pas imaginer quelle était l’étendue des pouvoirs de cette chose mais j’étais paralysée par la peur, incapable de faire le moindre geste.

-Je vois, tu as tout entendu n’est-ce pas ? Me demanda Armageddon de sa voix dénuée de sentiment.

-J…Je…Qui…qui êtes-vous ? Balbutiai-je.

-Je pourrais te poser la même question ; me répondit-il en focalisant son regard sur mon œil vert qui scintillait toujours à ce moment-là.

-Q…Que me voulez-vous ? Articulai-je, tétanisée.

-Hoshino Asuna…n’est-ce pas ? Ne joue pas trop avec le destin des autres, ton propre monde aura besoin de toi plus que n’importe qui. Les actions de Solaris ne sont pas sans répercussion ici. ; continua-t-il d’un ton qui sonnait à la fois comme une menace et un avertissement.

Avant que je n’aie pu faire la moindre contestation, un puissant vent souffla dans la ruelle et Armageddon se volatilisa comme un tas de poussière s’envolant. Immédiatement, la douleur dans mon œil cessa et je m’écroulai au sol, vidée de toutes mes forces.




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le bon temps…

heart earth
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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [13/11/2016] à 13:59

Lorsque j’ouvris les yeux à nouveau se trouvait au-dessus de moi un haut plafond sculpté de fleurs ainsi qu’un grand lustre de cristal. En tournant la tête, je vis que je me trouvais dans une vaste pièce, une chambre pour être plus précise et pas n’importe laquelle, une que je connaissais très bien même. Cette dernière était assez facilement reconnaissable à sa forme particulière avec ses murs arrondis entrecoupés de larges fenêtres donnant sur plusieurs balcons extérieurs. Le sol était recouvert d’une moquette beige, elle-même protégée par un tapis fleuri. Au fond de la pièce, une grande cheminée de marbre blanc sur laquelle plusieurs photos étaient posées, trônait, imposante et majestueuse.

-Oh, tu es enfin réveillée Asuna ! S’exclama une voix à l’entrée de la pièce.

Je tournai la tête et je vis Kagari chargée d’un plateau sur lequel était posé un verre d’eau et plusieurs plats qui me donnaient l’eau à la bouche.

-Kagari, que m’est-il arrivé ? Et qu’est-ce que je fabrique ici ? Demandai-je d’une voix rauque.

-J’attendais justement que tu me le dises ; me répondit la déléguée d’un air embêté. J’étais venue t’espionner un peu lorsque je t’ai vue inconsciente sur le sol.

Je grimaçai. J’hésitais à parler de ce que j’avais vu à Kagari. Elle était peut-être ma meilleure amie et je me confiais souvent à elle mais cette histoire avec le père de Drago et cet Armageddon dépassait certainement sa compréhension et lui raconter ne ferait que l’inquiéter…

-Je…Je crois que j’ai dû attraper quelque chose à cause de la pluie ; mentis-je en détournant le regard.

-Quelle idée de rester sous la pluie battante aussi ! Je sais que tu veux autant que moi savoir si Drago t’aime ou non mais ce n’est pas une raison pour l’attendre à t’en rendre malade ! S’exclama la déléguée, les yeux exorbités.

Cette fois-ci, je ne rougis même pas à sa remarque. J’étais bien trop préoccupée par les paroles de la créature pour me chamailler avec mon amie. Je me souvenais que, juste avant de perdre connaissance, le dénommé Armageddon avait prononcé mon nom…Premièrement, je n’avais aucune idée de comment il le connaissait et deuxièmement, que voulait-il dire par « jouer avec le destin des autres » ? Faisait-il référence à ma volonté de sortir Drago de sa solitude ? Cela me paraissait un peu exagéré tout de même…Il devait y avoir quelque chose que je n’avais pas saisi…mais quoi ?

Je tentai de me remémorer toute la conversation que j’avais entendue et je sursautai tout à coup en me souvenant des mots du père de Drago.

-Kagari, dis-moi, est-ce que Drago et sa famille vont bien ? Lui demandai-je précipitamment.

-Euh…Oui, je crois, pourquoi ça n’irait pas pour eux ? S’étonna-t-elle. En tout cas, quand je t’ai ramassée, tout semblait normal.

Je lâchai un soupir de soulagement. Peut-être avais-je mal compris cette conversation après tout, peut-être ne parlaient-ils pas d’une éventuelle mort mais de quelque chose d’autre…je devais y croire, pas seulement parce que j’appréciais sa famille mais aussi parce que, si ce que j’avais compris devait se produire, je savais pertinemment que Drago ne le supporterait pas…


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-Oh attends, je viens de me souvenir d’un truc bizarre quand même ; reprit Kagari en mettant un doigt devant la bouche, comme quand elle réfléchissait.

Mon cœur rata un battement et je l’attrapai par les épaules, ce qui la fit sursauter.

-Qu’est-ce que tu as vu Kagari ?

-Je…Je ne sais pas si c’est vraiment louche, mais j’ai croisé un drôle de type sur le chemin…

-Un…Drôle de type ? Répétai-je, tremblante. Avec une cape ?

-Non, je ne crois pas mais il était immobile dans la rue et il fixait la maison de Drago. Tu sais, comme le moustachu au manteau dans clannad qui…

Je me levai du lit d’un bond. Ce n’était pas bon du tout. Je savais que la famille de Drago courait un danger et la présence de cette personne décrite par Kagari n’était sûrement pas une coïncidence. Cependant, il fallait que j’y retourne sans tarder si je voulais empêcher le pire d’autant plus que j’étais certainement la seule à pouvoir agir…

-Désolée Kagari, je dois aller vérifier un truc ! Lançai-je en enfilant mes chaussures.

-Tu penses que ce type est dangereux ? S’exclama la déléguée en sursautant.

-Je suis même certaine qu’il est dangereux, il n’y a pas de temps à perdre !

-Je viens avec toi alors, je pourrai facilement le reconnaitre ; rétorqua Kagari avec un petit sourire aux lèvres.

-Fais comme tu veux mais dépêche-toi !

En moins d’une minute nous fûmes à l’extérieur et nous nous précipitâmes à travers les rues de la ville pour rejoindre la maison de Drago. Heureusement, rien n’était éloigné du reste dans cette petite ville et nous arrivâmes sur les lieux que j’avais quittés quelques heures plus tôt dix minutes plus tard.

Immédiatement, je regardai de tous les côtés dans l’espoir de voir cette fameuse personne mais les rues étaient toujours aussi désertes qu’avant.

Kagari se dirigea vers une ruelle, certainement celle où elle avait vu l’homme louche, mais ne trouva rien de plus que moi.

-Non, il n’y a plus personne ici, il a dû partir.

Je serrai les dents. Même s’il n’était pas forcément lié à ce que j’avais vu plus tôt, il était indéniable, d’après Kagari, qu’il avait un rapport avec Drago. J’aurais bien aimé l’attraper au moins pour lui poser quelques questions…

-Asuna, Kagari, que faites-vous ici ? Nous demanda une voix provenant de derrière nous.

Je me retournai en sursautant lorsque je reconnus la voix de Drago. Ce dernier nous regardait avec étonnement, un sac de courses à la main, portant toujours son uniforme.

-Ah…Je…Kagari me raccompagnait simplement chez moi ; lui dis-je d’une voix peu assurée.

Comprenant mon désir de ne pas affoler le jeune homme, Kagari prit ma suite même si son aide me mit encore plus mal à l’aise…

-Asuna voulait t’offrir des gâteaux ! Lança-t-elle avec un sourire niais.

Je voulus vraiment m’enfuir très loin à ce moment-là. Pourquoi se sentait-elle toujours obligée de régler un problème en en mettant un encore plus gros sur la table…

Drago haussa légèrement les sourcils, étonné et je lançai un regard noir à Kagari qui me tira la langue. Cependant, la présence de mon ami m’empêchait de couper la langue de la déléguée pour lui apprendre à se taire…

Mais je devais profiter de l’occasion pour savoir si Drago était au courant des histoires se tramant dans le coin.

-N’écoute pas Kagari, j’étais simplement venue te demander quelque chose mais j’ai vu ton père parler à quelqu’un donc je n’ai pas osé le déranger.

Drago pencha la tête sur le côté, ne comprenant apparemment pas où était le problème mais ce simple geste suffit à me donner ma réponse. Comme je le pensais, Drago ne savait absolument rien…

-Enfin, ne t’embête pas avec ça, je repasserai demain !

-Tu peux lui demander maintenant si tu…

Je ne le laissai pas terminer sa phrase et je m’éclipsai en vitesse, laissant les deux membres du club sur place et dans l’incompréhension.

Lorsque j’arrivai chez moi, je m’écroulai immédiatement sur mon lit. Je ne savais plus quoi faire. Devais me préoccuper de tout ça et faire mon possible pour changer les choses ou devais-je faire comme si de rien n’était et continuer à vivre ma vie comme avant ?

Même si la deuxième option me paraissait bien plus raisonnable si je ne voulais pas devenir folle, je ne pouvais tout simplement pas laisser la famille de Drago mourir, ma conscience ne me le permettait pas.

Je devais trouver un moyen de changer les choses, n’importe lequel ! Mais je devais aussi mettre Drago dans la confidence. Cela concernait sa famille, il avait le droit de savoir. Je devais simplement lui annoncer de manière à ne pas l’affoler…

En levant les yeux et en voyant une vieille photo des sept ans de Drago, une idée me traversa l’esprit. Je pris une feuille de papier et je commençai à écrire une lettre d’invitation pour mon ami. Il n’y avait rien de mieux qu’un diner pour aborder des sujets délicats. Si Kagari avait été là, elle en aurait certainement profité un maximum mais je n’avais pas d’autre moyen de lui annoncer sans le brusquer.

Après une dizaine d’essais ratés, je finis par laisser les choses ainsi et je me contentai de ce que j’avais écrit. Ce n’était pas terrible mais j’espérai qu’avec ça, il comprendrait que mon invitation était vraiment importante.

Là-dessus, j’allai me coucher pour être en forme pour le lendemain et surtout pour ne pas continuer à réfléchir indéfiniment à cette lettre sans quoi je savais que j’allais passer une nuit blanche…

Le lendemain, sur le chemin du lycée, je ne pus m’empêcher de vérifier aux alentours de la maison de Drago pour voir si le fameux type était revenu mais tout était calme ce matin. Après tout, peut-être Kagari se trompait-elle et qu’il ne s’agissait que d’un simple passant.

En arrivant dans la classe, je saluai les deux délégués et j’allai m’installer à ma place comme chaque jour puis je sortis la lettre de mon sac avec l’intention de la donner à Drago dès son arrivée. Cependant, je manquai de prudence et Kagari vint se placer juste derrière moi alors que l’enveloppe était encore posée sur la table.

-Oh, mais qu’est-ce que c’est que ça ? S’exclama-t-elle en prenant la lettre sous mon nez, un sourire niais sur les lèvres.

-Rends-moi ça Kagari ! Protestai-je en, commençant à paniquer.

-Alors c’est pour ça que tu es partie aussi vite hier, je comprends mieux !

-P…Pas du tout ! Ce n’est pas du tout ce que tu crois ! Rétorquai-je en commençant à rougir.

-Voilà que tu commences à faire ta Tsundere ; continua la déléguée en riant.

-Tu vas voir à quel point une tsundere peut être violente si tu ne me donnes pas ça, toi !

Je me levai de ma chaise et je me mis à poursuivre Kagari dans la classe, sous les regards ébahis de tous nos autres camarades mais ce qui m’importait à ce moment, c’était de récupérer cette lettre avant que mon amie ne gâche tout…

Finalement, cette dernière fut arrêtée par Ichigo qui attrapa le bout de papier au vol sous les protestations de la jeune fille. Cependant, alors que je pensais qu’il allait me la rendre sans faire plus d’histoire, le grand gaillard baissa les yeux et fronça les sourcils, visiblement mécontent.

-Une lettre pour Drago ? Murmura-t-il.

-J’ai juste besoin de parler de quelque chose avec lui, arrêtez de vous imaginer n’importe quoi ! Râlai-je en lui reprenant la lettre des mains.

-Fais ce que tu veux, ta vie sentimentale ne me regarde pas de toute façon ; se contenta-t-il de répondre en retournant s’asseoir à sa place.

-Vous n’êtes pas drôles tous les deux ! Se plaignit la déléguée en gonflant les joues comme une enfant.

Après cet incident, lorsque Drago arriva, je ne trouvai pas le courage de lui donner l’enveloppe immédiatement, non seulement parce que Kagari était toujours dans les parages mais aussi parce que j’avais l’impression d’être ridicule avec des choses aussi formelles alors qu’il suffisait de lui dire…Mais je ne pouvais vraiment pas lui exposer la véritable raison de cette invitation devant tout le monde, une lettre était le seul moyen de ne pas attirer l’attention sur nous.

La journée se passa donc normalement, comme n’importe quelle autre journée. Kagari me lançait des piques stupides, je réagissais plus ou moins, Ichigo grognait dans son coin et Drago était toujours aussi perdu dans ses pensées.

C’était notre quotidien en y repensant. Même s’il y avait plus agréable et amusant, j’appréciais ces moments que nous passions tous ensemble et j’avais du mal à imaginer une journée autrement que comme cela. J’aurais vraiment tout donné pour que les choses ne changent jamais…mais je savais que ce quotidien était sur le point de prendre fin…

Non, je ne devais pas penser comme ça ! Si j’invitais Drago ce soir-là, c’était justement pour lui parler de tous ces événements et les empêcher de se produire !

A la fin des cours, je décidai de prendre enfin mon courage à deux mains et d’ignorer les remarques de Kagari, même si je lui étais reconnaissante sur un point : celui d’avoir annulé les activités de club pour que je puisse préparer convenablement mon rendez-vous…Elle était peut-être agaçante parfois mais elle me connaissait mieux que personne.

-Drago-chan ! Lançai-je à travers la classe alors que mon ami s’apprêtait à rentrer chez lui, faute d’activité.

-Asuna, que se passe-t-il ? Me demanda-t-il avec son manque d’émotion habituel.

En croisant son regard, je ne pus m’empêcher de rougir et à me dandiner d’un pied sur l’autre. A force d’écouter les bêtises de Kagari, je commençai à m’imaginer des choses moi aussi…mais je ne devais pas me laisser distraire.

-Dis…Je me disais…J’organise…une fête ce soir…et je me disais…

-Tu veux que je vienne c’est ça ?

-Tout à fait, alors tu en dis quoi ? Lui demandai-je avec un faux sourire.

En vérité, au fond de moi, mon cœur battait la chamade. Ma plus grande crainte était qu’il refusât mon invitation, ce qui aurait fait tomber tous mes plans à l’eau…Cependant, mon ami soupira légèrement avant de reprendre la parole.

-Et nous serons combien exactement ?

-En comptant le chien, trois ! lançai-je aussitôt, rassurée.

-Je n’ai pas le choix j’imagine…

-Parfait, ça commence à vingt heures, tâche de ne pas être en retard !

Sans ajouter un seul mot, je lui donnai l’enveloppe et je partis d’une démarche se voulant naturelle. Cependant, une fois qu’il fut hors de vue, je commençai à courir pour évacuer le stress. Je traversai toute la ville à grande vitesse pour pouvoir rentrer le plus vite possible chez moi.

En passant devant la maison de Drago, je vis deux hommes en blouse blanche en grande conversation. Je n’y prêtai néanmoins que peu d’attention, pensant qu’il ne s’agissait que de collègues de travail de son père et je rentrai chez moi deux minutes plus tard.

Gimpei m’accueillit en me sautant dessus comme toujours mais je n’avais pas le temps de jouer avec lui. Je devais me préparer. Même si ce diner était destiné à lui faire part de ce que j’avais vu, ce n’était pas une raison pour ne rien préparer non plus.

Je me mis donc derrière les fourneaux, ce qui m’occupa jusqu’à dix-neuf heures. Je n’étais pas spécialement douée en cuisine mais je fis de mon mieux pour avoir un résultat acceptable.

Dès que j’eus fini, je m’assis sur le canapé, attendant l’heure fatidique. Je n’avais toujours aucune idée de comment annoncer la nouvelle à Drago mais j’espérais que je serai en mesure d’orienter la conversation dans ce sens-là…

Les minutes passèrent, puis mon horloge sonna huit heures, puis huit heure trente, neuf heures mais personne ne se présenta. Il n’avait quand même pas pu se perdre en habitant à deux rues de chez moi…

Soudain, une vive douleur me transperça l’œil. Cependant, c’était différent de d’habitude, je n’avais encore jamais ressenti une douleur pareille, pas même en présence d’Armageddon. Je perdis l’équilibre et des larmes se mirent à couler de mes yeux tant la douleur était intense. Je pense que si on m’avait enfoncé un épieu, j’aurais ressenti la même peine…

Puis la douleur disparut d’un seul coup, aussi vite qu’elle était arrivée et je m’écroulai sur mon canapé, la respiration saccadée, le cœur battant à tout rompre. Drago avait-il des ennuis ?

Je m’apprêtai à l’appeler pour m’assurer que tout allait bien lorsque je vis que j’avais reçu un message de Kagari pendant mes spasmes : « REGARDE LES INFORMATIONS !!!!!! » et une seconde plus tard, je reçus un appel de cette dernière qui me cria dans les oreilles :

-Asuna, qu’est-ce que tu fabriques bon sang ! Tu as vu mon message ou pas !

-Désolée Kagari, je…

-Allume la télévision, tout de suite !

Devant le ton pressant de la jeune fille que ne lui ressemblait pas, je m’exécutai, intriguée et une vision d’horreur s’offrit à moi lorsque l’écran s’alluma et je lâchai mon téléphone, soudain vidée de toutes les forces qui me restaient. Au journal télévisé, dans un coin à droit du présentateur, se trouvait le laboratoire du père de Drago, une épaisse colonne de fumée s’en élevant tandis qu’un gros titre défilait en boucle en dessous « Explosion du centre de recherche des énergies nouvelles, une famille a été prise dans la déflagration. Aucun survivant »




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