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[Fic]L\'achèvement du Destin
heart earth
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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [26/11/2016] à 23:29

Hoshino Asuna : La raison perdue


Mon sang ne fit qu’un tour dans mes veines et, raccrochant au nez de Kagari, je sortis en trombe de chez moi, composant le numéro de Drago tout en courant dans les rues. Cependant, mon téléphone sonnait dans le vide et une pensée encore plus horrible me traversa l’esprit : Drago était-il avec ses parents au moment de l’explosion ?

Non, je devais écarter cette possibilité. J’avais ressenti la douleur de mon ami alors que d’après les informations, l’accident s’était produit plus tôt dans la journée.

J’arrivai devant la maison que je connaissais si bien mais il n’y avait personne : les lumières étaient éteintes, la porte était fermée, et il n’y avait aucun signe de vie.

Je regardai frénétiquement de tous les côtés, à la recherche d’un indice, de policiers, de pompiers, d’une présence humaine, de n’importe quoi qui aurait pu me dire où se trouvait Drago mais l’endroit était désert et un silence de mort pesait sur la maison abandonnée.

-Drago ! Criai-je de toutes mes forces.

Ma voix résonna dans la nuit quelques instants avant de disparaitre au loin sans qu’aucune réponse ne me parvint. Pourtant, je savais qu’il était là, il ne pouvait pas être ailleurs. J’avais ressenti sa douleur, certainement celle que lui-même avait ressenti en apprenant la catastrophe.

Ne supportant plus de rester à chercher une solution, je décidai d’aller voir par moi-même ce qu’il en était.

Cependant, alors que je m’apprêtai à ouvrir la porte de la maison, une violente secousse ébranla la maison et je fis un pas en arrière, effrayée.

C’est là que je le vis. Du ciel provenait une étrange lumière en pleine nuit. Ce n’était ni la lune, ni un avion et encore moins un hélicoptère. C’était une sorte de…trou lumineux se trouvant juste au-dessus de la maison de Drago.

Puis, peu après, un rugissement semblable à celui d’un monstre tout droit sorti d’un film se fit entendre et mon cœur s’arrêta de battre lorsque je vis quelle créature en était l’origine.

Tout mon corps se mit à trembler, mes yeux étaient près à sortir de mes orbites et je tombai à la renverse, mes jambes ayant perdu toute leur force d’un seul coup à la vue de ce qui réveilla un sentiment de déjà vu en moi.

Au-dessus du toit de la maison planait l’ombre d’une créature gigantesque ressemblant à un Dragon. Cependant, il était comme divisé en deux parties distinctes, l’une se fondant dans le noir de la nuit, l’autre illuminant tout le quartier de sa lumière intense…exactement de la même façon que je voyais l’aura de Drago habituellement.

Le dragon, long de plus de dix mètres, s’engouffra dans le trou et, laissant une onde de choc derrière lui qui balaya tous les débris et renversa plusieurs objets, disparut instantanément, en même temps que la brèche se refermait, ne laissant qu’un ciel ordinaire.

Lentement, encore abasourdie, je me relevai, me pinçant pour être certaine de ne pas avoir rêvé mais les dégâts autour de moi confirmaient la réalité de l’événement…

Que se passait-il ? D’abord cette créature du nom d’Armageddon et maintenant un Dragon et une brèche dimensionnelle…Que se passait-il autour de Drago pour qu’autant d’événements impossibles se produisent…

Je fis un bond sur place en repensant à Drago. Etait-ce lui l’origine de ce phénomène étrange ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le confirmer.

D’un coup puissant coup de pied, je défonçai la porte d’entrée et je pénétrai à l’intérieur. A première vue, tout semblait normal : les meubles étaient à leur place, les affaires bien rangées comme toujours et le sac de Drago me confirmait sa présence ici.

-Drago, tu es là ? L’appelai-je.


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Seul le silence me répondit et je décidai de passer à l’étage puisque c’était de là que venait le dragon. Je montai donc les escaliers et je passai devant la chambre de Théa, toujours aussi désordonné que d’habitude mais je m’arrêtai, voyant quelque chose qui attira mon attention.

Sur son bureau, un bout de papier était posé et, juste à côté se trouvait la veste de l’uniforme de l’école…

Il n’y avait plus aucun doute, Drago était passé par là et il devait s’y trouver encore peu de temps avant mon arrivée à en juger par le fait que la lettre était encore sur la table alors qu’elle aurait dû s’envoler à cause du vent s’infiltrant par la fenêtre ouverte.

Et pourtant, après avoir vérifié toutes les autres pièces, je fus obligée de me rendre à l’évidence : même s’il était passé par ici, Drago n’était plus là.

Dépitée, je m’assis sur une chaise et je me pris la tête dans les bras et je me mis à pleurer malgré moi.

Je le savais…Je le savais que je n’aurais pas dû prendre autant de temps. Tout était de ma faute. Je savais ce qui allait se passer, il aurait suffi que j’en parle à Drago la veille pour tout éviter…mais j’avais laissé mes émotions prendre le dessus sur moi et toute sa famille était morte, tandis que lui…je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait à présent. Il devait déjà être loin pour que je ne ressente plus aucune douleur dans mon œil…

En disparaissant ainsi, Drago n’avait pas seulement emporté mes efforts avec lui, mais également les rêves de Kagari et, par extension, ceux d’Ichigo. C’était terminé, sans Drago, le club n’avait plus aucune raison d’exister. Et dire que je nous voyais déjà diplômés tous les quatre puis plus tard nous retrouvant pour les fêtes, nous remémorant nos années heureuses de lycée…tout cela n’était plus qu’une vague illusion loin derrière l’horizon à présent. Notre histoire commune…venait de prendre fin.

Après dix minutes passées à me lamenter, les larmes firent place à la colère. De rage, je balayai d’un revers de la main toutes les affaires se trouvant sur le bureau de Théa et ces dernières se brisèrent sur le sol. Il fallait que je déverse ma rage sur quelque chose, ma rage de n’avoir rien pu faire, ma rage de ne pas pouvoir retrouver Drago, ma rage d’avoir été impliquée dans ces histoires, ma rage d’avoir échoué…

-Tout ce que je voulais, c’était que mon ami soit heureux, était-ce trop demandé ! Le destin de Drago était-il donc de souffrir éternellement ! suis-je condamnée à voir que mes efforts étaient inutiles ! Hurlai-je à l’attention de ce prophète de mauvais augure qu’était Armageddon et qui m’entendait, j’en étais persuadée.

Pourquoi avais-je été aussi stupide ? Pourquoi avait-il fallu que cet Armageddon s’en mêle ? Pourquoi avait-il fallu que je tombe amoureuse de quelqu’un d’aussi étrange ? Pourquoi…avais-je perdu autant de temps si tout devait se finir de la sorte ?…

Oui…Tout ce que j’avais fait…n’avait servi à rien…J’avais consacré ma vie à rendre le sourire à Drago, à retrouver cet ami que j’appréciais tant, à effacer cette aura sombre planant autour de lui…et tous ces efforts venaient d’être réduits à néant en une fraction de seconde…

Je tombai sur les genoux, réalisant le vide qui venait de se créer en moi et une seule question revenait en boucle dans mon esprit : et maintenant ?

Drago ne reviendrait pas, je le savais, je le connaissais trop bien. Il devait être totalement détruit en ayant appris la mort de ses parents et, même si cet Armageddon avait affirmé qu’il vivrait, les chances de le revoir étaient quasi nulles après un tel incident…

Et moi dans toute cette histoire ? Qu’allais-je devenir sans lui ? Tout ma vie n’avait été consacrée qu’à cet acharnement à faire revenir cet ami que j’avais perdu…mais maintenant, qu’allais-je faire ? Quel allait-être mon but ? Quelle allait-être ma raison de vivre ?…

Peut-être était-ce pour cela que j’étais tombée amoureuse de Drago, parce que je craignais inconsciemment de perdre gout à la vie si je perdais cet objectif qui occupait toutes mes pensées…

Finalement, après une longue heure de débat avec moi-même, j’acceptai l’idée de vivre cette vie sans objectif et sans saveur. Que pouvais-je faire d’autre de toute façon ? Je ne pouvais quand même pas partir à la chercher de Drago à travers le monde sans même avoir une piste, d’autant plus si mon œil ne ressentait plus rien provenant de lui…

Lentement, je me relevai et, prenant sa veste avec moi, je redescendis les escaliers avant de sortir de la maison sans même prendre la peine de remettre la porte en place.

Sans vraiment savoir pourquoi, je regardai le ciel au-dessus de ce qui était autrefois la maison de mon ami et de ses parents, comme m’attendant à revoir cette brèche s’ouvrir et ce dragon en ressortir avec Drago…

Cependant, je n’avais même pas fait trois pas à l’extérieur que deux hommes qui se trouvaient là se postèrent devant moi et me bloquèrent le passage. Ils étaient grands, portant des blouses blanches et des dossiers à la main. Leur expression était neutre mais je sentais de la méfiance émaner d’eux à ma vue. Certainement des collègues du père de Drago, pensais-je.

-Une minute mademoiselle, que faisiez-vous dans cette maison ? Me demanda le premier.

-J’étais venue perdre le peu d’espoir et de raison qu’il me restait ; leur répondis-je d’une voix dénuée de tout sentiment.

Les deux hommes me regardèrent avec étonnement mais, alors que je tentai de m’éclipser pour ne pas avoir à répondre à plus de questions ennuyeuses, le second reprit la parole :

-Connaissiez-vous les propriétaires de cette maison ?

-J’aurais préféré ne jamais les connaitre ; répondis-je aussi sec.

-Nous allons prendre cela pour un oui.

L’homme me tendit le dossier qu’il avait dans les mains mais je ne réagis pas. Après tout, je n’avais aucune raison d’accepter, je ne faisais pas partie de la famille et je n’avais aucun lien avec le laboratoire. Cependant, il insista.

-Ce sont les derniers documents laissés par le professeur Mio ; continua-t-il. Apparemment, il savait que l’expérience risquait de mal tourner et il a rédigé ce dossier puis nous l’a confié juste avant l’incident.

-En quoi cela me concerne-t-il ? Vous feriez mieux de les jeter directement si vous tenez tant que ça à vous en débarrasser, de toute façon, je n’ai plus rien à voir avec cet endroit.

-Le professeur nous avait donné comme instruction de le transmettre à la première personne que nous croiserions en sortant de sa maison. Nous n’en savons pas pourquoi ni comment il savait que quelqu’un viendrait, mais nous avons promis, alors s’il vous plait, veuillez accepter ces documents.

J’eus un moment d’hésitation. Rien ne m’empêchait de prendre ces papiers pour les jeter ensuite si cela me permettait de me débarrasser de ces deux types, même si une petite voix au fond de moi me disait que je n’y arriverai pas…

-Et ai-je le droit de savoir de quoi ces papiers parlent au moins ?

-Nous ne le savons pas nous-même, mais il y a de fortes chances qu’il s’agisse de ses derniers travaux.

En grognant, je finis par attraper le dossier que les hommes me tendaient.

-Bon, vous allez me laisser tranquille maintenant ? Râlai-je une fois les papiers en mains.

-Nous avons accompli la dernière volonté du professeur Mio donc oui, nous allons prendre congé à présent.

Sur ces mots, les deux scientifiques s’éloignèrent et je repris le chemin de la maison sans me retourner, le dossier dans une main, la veste de Drago dans l’autre, ces deux objets étant les derniers restes de ces dix dernières années passées à me battre pour redonner le sourire à mon ami.


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Comme je l’avais prévu, Drago ne revint pas ni le lendemain, ni les jours qui suivirent et je ne ressentais plus aucune douleur dans mon œil.

Le lendemain de la tragédie, tout le monde ne parlait que de ça à l’école et Kagari avait tenté de me consoler en cachant sa propre peine derrière un faux sourire mais elle ne pouvait pas comprendre qu’aucun de ses mots ne pouvait plus m’atteindre. Ichigo faisait de son mieux pour étouffer les ragots à ce sujet mais il n’y avait rien à faire, l’explosion à la centrale et la disparition de Drago étaient sur toutes les lèvres.

Les professeurs ne parlèrent pas de cet incident, faisant semblant de ne pas savoir et considérant l’absence de Drago comme normale, certainement pour ne pas affoler la classe mais cela n’avait aucun effet. Tout le monde savait que Drago était parti quelque part, loin d’ici s’il ne s’était pas suicidé.

Quant à moi, la morosité et l’ennui du quotidien me gagnèrent rapidement. Je n’avais plus aucune volonté pour faire les choses, plus aucune réaction face à ce qui m’entourait, plus aucune sympathie pour tous mes camarades de classe. A quoi bon tout cela si de toute façon, je pouvais tout perdre d’une seconde à l’autre ?

Dans le même temps que mon moral périssait, ma santé se dégrada. Comme je vivais seule, personne n’était là pour me rappeler de m’alimenter correctement ou même de dormir suffisamment si bien que, au bout d’un mois, j’étais devenue méconnaissable et Kagari, ayant pitié de moi, me recueillit chez elle. Je pense que sans la jeune fille, je serais rapidement morte ou du moins, j’aurais fini à l’hôpital avec de graves séquelles physiques.

Les parents de Kagari prirent soin de moi, comprenant la situation et me traitant comme un membre de leur famille, me proposant même de participer aux diners d’affaire ou aux réunions familiales mais je déclinai toutes leurs offres.

Ichigo passait souvent me voir, semblant se préoccuper vraiment de mon état et tentant de lancer des piques de temps à autre pour voir mes réactions mais à chaque fois, je me contentai d’hocher la tête ou de répondre par un grognement.

Contrairement à ce que je pensais, le club ne fut pas dissout par le conseil des étudiants et la présidente Chizuru nous autorisa à conserver la salle pour nos usages personnels mais cela ne me faisait ni chaud ni froid.

Au bout de deux mois, pensant que la nouvelle avait eu le temps de circuler, les professeurs annoncèrent la mort de Drago à la classe même si je savais pertinemment qu’il était toujours vivant quelque part.

Une cérémonie fut organisée en son honneur et je vis beaucoup de nos camarades pleurer ce jour-là. Kagari était peut-être la plus atteinte évidemment mais de nombreux regards étaient également tournés vers moi qui restais en arrière, n’exprimant aucune émotion ni durant le discours du directeur, ni pendant la veillée. Je ne pouvais pas pleurer quelqu’un qui était vivant mais qui vivait sa vie loin de nous, mais ça, nul ne pouvait le savoir.

Les jours passèrent, puis les semaines, puis les mois et peu à peu, je finis par oublier la raison même de ma morosité permanente. Je savais juste qu’il était inutile de s’impliquer dans quelque chose qui était voué à l’échec si bien que je devins malgré moi la personne qui j’avais essayée de changer toutes ces années. Je finis même par me complaire dans cet état. Je n’attendais rien de personne et personne ne comptait plus sur moi et, de cette façon, personne ne perdait plus sa vie à une cause perdue comme je l’avais fait avec Drago.

Cependant, le cours de choses s’inversa brutalement à nouveau alors que je pensais que tout était fini. En effet, un jour, mon œil me fit souffrir à nouveau…

Nous nous trouvions tous les trois, Ichigo, Kagari et moi dans la salle de club qui ne servait plus qu’à flâner sans but après les cours. La jeune fille regardait la télévision, Ichigo faisait ses devoirs et j’avais le regard perdu au loin, regardant le ciel gris à travers les fenêtres, l’esprit totalement vide de toute pensée lorsque cela se produisit.

Sans que je m’y attende, je fus prise d’une douleur abominable à l’œil et je poussai un cri de douleur qui réveilla les deux délégués.

-Qu…Qu’est-ce qu’il se passe Asuna ? S’exclama Kagari, affolée.

Pour toute réponse, je tombai à genoux sur le sol, ma main cachant mon œil droit tandis qu’Ichigo cherchait frénétiquement la trousse de soin dans la salle.

Je fermai les deux yeux, n’ayant pas d’autre solution que d’attendre que la douleur ne cesse comme je l’avais toujours fait mais, alors que je pensais me retrouver dans le noir le plus total, mes yeux se rouvrirent tous seuls me laissant découvrir que je n’étais plus dans la salle de club mais dans un grand palais de glace.

Je tournai la tête, regardant attentivement autour de moi, totalement dépassée par la situation et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Juste à côté de moi se trouvaient cinq personnes à terre et parmi elles se trouvait Drago…

J’écarquillai les yeux et je me mis à trembler. C’était bien mon ami qui était à terre, dans un sale état, un étrange dispositif au bras et en face de lui un gigantesque Dragon noir au corps serpentin faisait trembler le sol et les murs de la forteresse.

Mais, même si tout ce qui m’entourait semblait directement sorti d’un film, ce qui m’étonna le plus fut l’expression sur le visage de Drago : il n’avait plus ces yeux vides de vie et ce teint pâle. Au contraire, la détermination la plus profonde se lisait dans ses yeux et un léger sourire se dessinait sur sa bouche.

-Allons-y, Théa ! S’exclama-t-il.

Je n’eus pas le temps d’en voir plus car un instant plus tard, la douleur disparut et je revins dans la salle de club. Tout mon corps était en sueur, ma respiration était saccadée et j’étais allongée sur le sol tandis qu’Ichigo appliquait une compresse sur mon front brûlant.

-Oh, tu reviens enfin à toi ! S’exclama Kagari avec un air de soulagement.

Lentement, je tentai de m’asseoir mais Ichigo m’ordonna de rester allonger et j’étais bien trop épuisée pour le contredire.

-Ne fais pas de mouvement brusque Asuna, tu t’es déjà évanouie, je ne tiens pas à t’envoyer à l’hôpital ; grogna le délégué adjoint.

-J…J’ai vu Drago…Articulai-je.

Mes mots eurent l’effet d’une bombe et Ichigo lâcha la compresse qu’il tenait dans sa main tandis que Kagari ouvrit la bouche avant de la refermer aussitôt.

-Drago tu dis ? Tu as dû délirer Asuna, tu es encore brûlante ; rétorqua le grand gaillard.

-Non, je ne délirais pas…tout cela était réel…tout…Murmurai-je en essayant de me remémorer ma vision.

-Mais…Drago est mort, n’est-ce pas ? Comment…

-Drago n’est pas mort ! M’exclamai-je, coupant net la phrase de Kagari qui sursauta au ton de ma voix.

-Qu’est-ce que tu racontes Asuna ? Je sais que tu meurs d’envie de le revoir mais c’est fini ! Drago n’est plus là et il ne reviendra plus…Rétorqua Ichigo en serrant la compresse dans sa main.

-Non, vous vous trompez, il est vivant, je le sais !

Même si ce n’était qu’une vision alors que j’étais dans le coma, les mots d’Armageddon restaient gravés dans mon esprit et cette douleur était la preuve de leur véracité. Drago était vivant, et plus encore, il semblait avoir abandonné de lui-même cette carapace que je m’efforçais de briser depuis si longtemps.

Je n’avais aucune idée de ce qu’il avait vécu ni où se trouvait ce palais de glace et ce qu’étaient ces créatures mais j’étais certaine d’une chose : ce n’était pas grâce à moi qu’il avait changé.


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Lorsque je réalisai cela, quelque chose se transforma en moi. Du plus profond de mon cœur, un nouveau sentiment naquit, plus fort et plus envahissant que tout ce que j’avais pu ressentir jusque-là : la haine.

Toutes ces années…toutes ces années, Drago avait passé son temps à fuir la réalité, à refuser l’aide que je lui proposais, à ignorer toutes les mains qu’on lui tendait et alors qu’il aurait dû s’enfermer encore plus sur lui-même, voilà qu’il avait retrouvé le sourire et une envie de vivre !

Toutes ces années n’étaient-elles donc que des façades ? Drago n’avait-il jamais changé mais faisait-il simplement semblant pour se débarrasser de moi pour une raison que j’ignorais ?

C’était la seule explication possible. Personne dans son état n’aurait été capable de se relever de la mort de sa famille qui était certainement la seule chose qui comptait pour lui.

Je fus prise soudainement d’un rire nerveux qui surpris mes deux amis. J’avais été bien naïve de croire à ses mensonges. Sans même m’en être rendue compte, je m’étais laissée embobiner jusqu’à consacrer tout ma vie à ce type, simplement par souvenir de l’amitié que j’avais pour lui avant tout ça.

Si c’était vraiment ce que Drago voulait, j’allais le faire, j’allais continuer à consacrer ma vie pour lui mais cette fois-ci, pas pour le changer mais pour le détruire.

Je venais de trouver un nouvel objectif, un nouveau sens à ma vie. Immédiatement, je sentis à nouveau cette chaleur de la vie parcourir mon corps et me donner de l’énergie.

Toujours en riant, je me relevai en titubant et un sourire mauvais s’inscrivit sur ma figure, sourire qui fit frissonner Kagari.

-T…Tout va bien Asuna ? Me demanda la petite fille, les yeux ronds.

-Oui, Kagari, tout va bien…Tout va même trop bien…Lui répondis-je dans un murmure. Mais vous avez raison, Drago est mort…

-Asuna, nous sommes tous tristes que…

-Non Kagari, tu n’as pas besoin de parler, la réalité est la réalité, je dois l’accepter, c’est tout. Drago est mort, il n’y a rien d’autre à dire.

Sans ajouter un seul mot, je sortis de la salle de club en claquant la porte derrière moi, laissant mes deux amis totalement désœuvrés face à mon attitude.

Contrairement aux autres soir, je ne pris pas la direction du manoir de Kagari mais je me dirigeai vers cet endroit que je connaissais si bien et où j’avais perdu tant d’heures de ma vie.

Lorsque j’arrivai devant la maison de Drago, je constatai que rien n’avait changé, tout était dans le même état que lorsque j’y étais entré le soir de la catastrophe. Personne n’avait dû oser saisir la mairie par crainte que Drago ne revienne mais je savais désormais qu’il ne reviendrait plus et j’allais m’en assurer personnellement.

Cependant, alors que je pensais être seule, je vis deux personnes portant des capes rouges et semblant tout droit sortis d’une foire devant la maison et ces derniers se retournèrent en m’entendant arriver, me laissant voir que leur visage étaient recouverts partiellement d’un masque pourpre.

-Vous là-bas, que faites-vous ici ? Les hélai-je alors qu’ils tentaient de s’enfuir.

Le premier ouvrit la bouche mais le second l’interrompit aussitôt et me pointa du doigt en hochant la tête. Mécontente, je croisai les bras sur ma poitrine et je commençai à taper du pied pour montrer mon impatience.

-Alors ? J’attends et n’essayez pas de me mentir, j’ai déjà assez donné.

L’homme ayant interrompu son camarade enleva alors son masque, me laissant voir son visage qui était celui d’un homme devant approcher de la quarantaine, aux cheveux noirs et coupés assez court, faisant ressortir les rides naissantes de son front. Ses yeux ébènes dégageaient quelque chose d’étrange mais je ne pouvais pas dire explicitement quoi mais j’étais mal à l’aise rien qu’en leur faisant face.

-Tu es des nôtres, n’est-ce pas ? Me demanda-t-il alors.

-Des vôtres ? Répétai-je en fronçant les sourcils. Je n’ai aucune idée de qui vous êtes et je m’en fiche, tout ce que je veux savoir c’est ce que vous faites ici.

-Nous sommes à la recherche d’un garçon nommé Drago Mio et nous avons eu vent qu’il habitait ici, le connaitrais-tu par hasard ?

-Cela fait un bon bout de temps qu’il n’est plus là et je n’ai aucune idée d’où il se trouve mais n’espérez pas le rencontrer, il va bientôt mourir je pense.

Un sourire mauvais se dessina sur le visage de l’homme lorsque je dis cela.

-Je le savais, tu es bien des nôtres, toi aussi tu veux l’avènement de maitre Hélios sur ce monde et pour cela, tu as besoin de tuer Drago, je me trompe ? N’essaie pas de nier, tu possèdes toi aussi ce pouvoir provenant de l’autre monde, le pouvoir d’un esprit de duel.

-Je n’ai aucune idée de quoi vous parlez ni même qui est cet Hélios et encore moins ce qu’est un esprit de duel mais oui, vous avez raison, je vais le tuer et je ne laisserai personne m’en empêcher.

-Et que dirais-tu d’accepter notre aide dans ce cas ?

Le penchai la tête sur le côté, intriguée par la proposition de cet homme. Tout me disait qu’il y avait une arnaque derrière et que je ne pouvais pas lui faire confiance mais j’avais ressenti de la sincérité dans ses paroles lorsqu’il parlait de tuer mon ami.

-Que je le tue ou que vous le fassiez, cela revient au même j’imagine donc vous me laissez faire le sale boulot, c’est ça ? Lui demandai-je froidement.

-Tu es perspicace jeune fille, alors, qu’en dis-tu ? Vas-tu accepter notre aide ?

-Que voulez-vous en échange ? Enchainai-je immédiatement.

-Simplement que tu ramènes Drago ici avant de t’en débarrasser, nous avons quelques questions à lui poser.

J’eus à mon tour un sourire mauvais sur les lèvres.

-Et qu’est-ce qui vous dit que je vous le ramènerai comme convenu ?

-Tu as l’esprit bien tordu pour quelqu’un de ton âge ; s’étonna l’homme.

-Je me suis assez faite avoir dans la vie, j’ai l’habitude des coups tordus ; répondis-je en haussant les épaules.

L’homme à la cape pourpre rit légèrement tandis que son camarade sortit quelque chose de sa poche, une sorte de paquet de cartes ainsi qu’un bout de papier qu’il me donna.

-Tu ne nous trahiras pas si tu as toi-même été trahie.

-Qui sait et aurais-je le droit de savoir à qui je parle au moins avant de m’allier avec vous ?

-Mon nom est Fujii Makoto, je suis le chef de l’avant-garde de maitre Hélios dans ce monde, notre but est de…

-Je me fiche de votre but, je veux simplement que vous me donniez ce dont j’ai besoin pour que j’aille faire ce que j’ai à faire ; le coupai-je.

-Un peu de patience, mademoiselle, nous réunissons encore des informations pour le localiser et…

-J’ai compris, je ferai mieux de chercher moi-même dans ce cas ; grognai-je en faisant demi-tour.

-La question n’est pas de le localiser dans ce monde mais dans une autre dimension.

Je m’arrêtai net et je le regardai comme s’il essayait de blaguer mais il avait l’air très sérieux.

-Tu peux le chercher autant que tu veux, tu ne le trouveras pas dans ce monde.

Tout à coup, un détail me revint en mémoire. Le père de Drago avait parlé d’ouvrir un portail avec Armageddon, était-ce de cela qu’il s’agissait ? Une sorte de passerelle permettant de passer de notre monde à celui contenant ce palais de glace ? Cela aurait expliqué la présence de ces monstres…

Un autre détail me revint ensuite. Le soir de la tragédie, les collègues de son père m’avait confié un dossier contenant les derniers travaux. Avais-je en main les clés pour retrouver Drago moi-même et lui faire payer pour toutes ces années ? Je devais y croire en tout cas.

-Ce n’est pas un problème ; continuai-je, ce qui surprit les deux hommes. Je trouverai moi-même un moyen de traverser les dimensions et je vous ramènerai Drago, parole d’Hoshino Asuna.

Le dénommé Fujii Makoto regarda son camarade avec étonnement et je m’éclipsai sur ces belles paroles mais cette fois-ci, ils n’essayèrent pas de me retenir davantage.

En arrivant chez moi, je ressortis immédiatement le vieux dossier que m’avaient confié les scientifiques et je ne pus m’empêcher de rire follement en lisant le titre : Projet Cerberus : Transporteur interdimensionel par Mio Arata.

-Apparemment nous allons bientôt nous retrouver mon cher Drago…




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le bon temps…

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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [04/12/2016] à 15:17

Les jours qui suivirent cette découverte, je passai énormément de temps à lire les documents du professeur Mio. Tous ses travaux étaient incroyablement compliqués et il me fallait faire attention au moindre détail pour trouver où se cachait l’erreur de calcul qui lui avait couté la vie.

Evidemment, je ne parlai de ce projet ni à Kagari ni à Ichigo qui, bien qu’ayant remarqué mon comportement étrange et distant à leur égard, ne se manifestèrent pas plus que d’habitude, pensant sûrement que j’avais encore besoin de temps pour me remettre.

Cependant, même si au bout de deux semaines j’avais pu comprendre la plupart des équations et j’étais capable de fabriquer la fameuse machine, je n’avais ni les moyens ni les éléments pour le faire et lorsque je proposai au laboratoire de retenter l’expérience, ceux-ci refusèrent catégoriquement.

Mais je n’avais pas dit mon dernier mot. J’étais prête à tout pour aller dans cet autre monde se cachait Drago et pour lui faire payer toutes ces années passées à se moquer de moi.

Ainsi, je repris contact avec mes parents pour la première fois depuis un an. Je savais que leur position au CERN leur permettait d’obtenir ce qu’ils voulaient, y compris d’utiliser le fameux LHC qui devait me permettre de fournir la puissance qui manquait au prototype du professeur Mio pour ouvrir le portail.

-Asuna, tu veux venir à Genève pour les prochaines vacances ? S’étonna mon père. Nous pouvons revenir au Japon si tu veux nous voir et…

-Non vraiment, j’ai très envie de visiter Genève ; le coupai-je en prenant une voix enjouée. Et puis, vous avez accès au LHC, je me suis dit que je pourrais peut-être le voir.

-Tu t’intéresses à la physique des particules maintenant ? Je croyais que tu voulais faire L l’année prochaine ; continua-t-il, une lueur d’espoir dans la voix.

-Rien ne m’empêche d’être intéressée par votre travail !

Mon père rit un bon coup comme le bon vivant qu’il était resté malgré son travail à plein temps. Même si je n’aimais pas qu’ils fassent passer leur travail avant le reste, rester auprès de Drago avait été mon choix et je devais maintenant en payer les conséquences.

Nous convînmes que je viendrais dès le premier jour des vacances de Noel, période pendant laquelle mes parents avaient le moins de travail et pouvaient s’occuper de mon voyage en Europe. Je profitai également de cet conversation pour leur envoyer les dossiers du professeur Mio et leur demander d’y jeter un œil s’ils avaient le temps et leur enthousiasme lorsque je leur parlai de la machine me dit qu’ils regarderaient même s’ils n’avaient pas le temps…

Une fois cela fait, je n’avais plus qu’à attendre un mois et demi. Mais cela ne me dérangeait pas, j’avais déjà attendu toute ma vie que Drago sourisse à nouveau, je pouvais bien attendre encore un mois avant de rattraper tout ce temps perdu. Cependant, les choses commencèrent à bouger bien avant le début des vacances.

Je rentrai comme tous les jours de l’école et passant devant l’ancienne maison de Drago qui se dégradait de jour en jour lorsque je vis un homme à l’air spécialement louche devant accompagné de deux jeunes qui devaient avoir à peu près mon âge. Mais, alors que ces derniers étaient habillés normalement, l’homme blond portait une armure dorée et une cape pourpre qui lui donnait l’air d’un fou échappé d’un cirque.

-Eh, vous trois là-bas, je peux savoir ce que vous faites ? Cette maison n’est pas à vendre ; les interpelai-je.

Les trois individus se retournèrent et je pus voir leur visage. Le guignol en armure avait les traits d’un homme d’une trentaine d’année, un visage assez carré ainsi qu’une barbe de trois jours qui s’accordait assez mal avec sa coiffure pour le moins…extravagante…

Le garçon qui l’accompagnait était brun mais son regard était froid, comme s’il ne ressentait aucune émotion, contrairement à la fille qui devait être sa sœur dont les yeux rayonnaient de malice et de curiosité à la vue de tout ce qui l’entourait.

-Oh mais je ne compte pas m’installer ici ; me répondit l’homme avec un léger sourire. Quoique j’ai vu que les loyers ne sont pas très chers…

-Hélios ! Râla le garçon qui l’accompagnait en croisant les bras sur sa poitrine.

-Désolé Satoshi, je sais que nous ne sommes pas venus pour ça ; s’excusa-t-il, gêné.

Je soupirai. Ces personnes n’étaient que des passants comme les autres, je n’avais aucune raison de rester plus longtemps ici. Mais, alors que je m’apprêtai à continuer mon chemin comme si de rien n’était, une voix féminine m’interpella :

-Attends, est-ce que toi aussi tu viendrais de notre monde ?

Je me retournai en fronçant les sourcils. La jeune fille avait bien parlé de l’autre monde ? Cela signifiait-il que la machine avait été construite plus tôt que prévu…ou bien ces gens étaient-ils de émissaires de cet autre monde pour explorer le nôtre ? Et plus important encore, pourquoi pensaient-ils que moi aussi je provenais de leur monde ?…

-Je sens…la présence d’un esprit de duel en toi ! continua la brune, étonnée.

-Un esprit…de duel ? Répétai-je, perdue.

Un souvenir me revint alors en mémoire. Fuji Makoto avait également parlé d’esprit de duel lorsque je l’avais rencontré. Se pouvait-il que ces personnes fussent d’autres de ses sbires ? Les deux jumeaux ne semblaient pourtant pas faire partie d’un groupe étrange comme celui-là…

L’homme de foire pencha la tête sur le côté, visiblement ennuyé.

-Posséder un esprit de duel dans ce monde…tu ne serais pas un de mes anciens subordonnés par hasard ?

-Q…Quoi ? Un subordonné ? M’étranglai-je.

-Oui, je suis venu trouver un certain Fuji Makoto dans ce monde. Tu ne le connaitrais pas par le plus grand des hasards ?

Je fis un pas en arrière. Ce type était donc bien le fameux maitre donc Fuji Makoto parlait ! Il venait forcément de l’autre monde et, puisqu’il semblait être venu de son plein gré, il devait certainement avoir un moyen d’y retourner !

Cependant, je doutais qu’il me lassât changer de monde simplement parce que je lui demandais. Il allait donc falloir que je joue avec cette histoire d’esprit de duel si je voulais le duper…

-Oui, je connais ce type et j’ai passé un marché avec lui il y a quelques temps.

L’homme soupira et se gratta la tête, l’air désolé.

-S’il te plait, oublie ce qu’il t’a dit. La domination du monde ne m’intéresse plus, j’ai d’autres démons à fouetter.

-De…démons ? Répétai-je, interdite.

-Une expression de notre monde ; me répondit aussitôt le garçon sans même tourner la tête dans ma direction. Et si tu veux bien nous excuser…

-Attendez une minute vous trois, est-ce que vous connaissez un garçon du nom de Drago Mio ?

Un large sourire fendit le visage de l’homme en armure, le rendant encore plus ridicule qu’il ne l’était déjà.

-Tu dois être Hoshino Asuna, je me trompe ?

-C…Comment le savez-vous ? bégayai-je, abasourdie.

-Tu faisais partie de la liste des personnes que j’avais à voir dans ce monde ; continua-t-il en haussant les épaules. Et comme prévu, tu es bien en possession d’un esprit de duel…Que dis-je, de cet esprit de duel !

-Est-ce que…vous pourriez être plus clair ?

-Il est très clair par rapport à d’habitude ; soupira la jeune fille. Mais il commence à se faire tard. Hélios, nous ferions mieux d’y aller maintenant si nous voulons avoir une chance de trouver votre ami.

-Une minute, vous n’allez quand même pas partir alors que vous vouliez me parler !

-Désolé Asuna, je repasserai te voir demain, une fois que j’aurais réglé ce problème avec Fuji Makoto, l’avenir de ton monde en dépend peut-être.

Avant même que je n’aie eu le temps d’ajouter quoique ce soit, l’homme claqua des doigts et disparut avec les deux jumeaux dans un épais nuage de fumée, me laissant plantée au beau milieu de la rue, avec mes interrogations plus brûlantes que jamais. Mais une fois de plus, j’étais totalement impuissante face à la situation et je n’avais d’autre chose que d’attendre le retour de cet homme si je voulais des réponses à mes questions…


https://www.youtube.com/watch?v=qSvpN72u9F8


Je passai la journée du lendemain totalement perdue dans mes pensées, me demandant bien qui pouvait bien être ce type, comment il me connaissait, quel était son lien avec Drago et surtout, s’il venait réellement du monde où se cachait Drago…

Une grande claque dans le dos me réveilla et je lançai un regard noir à Kagari qui paraissait affolée, tenant un journal dans sa main tandis qu’Ichigo faisait de son mieux pour la rassurer.

-Asuna, tu m’écoutes ou pas ! Je te dis que c’est grave, il y a eu une autre explosion hier en ville et on dit qu’un prototype d’arme secrète a été volé !

-Ce n’est ni la première fois ni la dernière que ça arrive ; lui répondis-je sans m’intéresser au problème. La police mettra bientôt la main sur ceux qui ont fait ça, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

-Mais Asuna !

N’ayant aucune envie d’écouter les protestations de Kagari à ce moment-là, je sortis de la salle du club pour rentrer chez moi dans l’espoir que le type à l’armure serait à nouveau là mais, à peine avais-je mis un pied à l’extérieur que la voix d’Ichigo retentit dans mon dos.

-Asuna, j’aurais à te parler ; lança-t-il d’un air menaçant.

-ça ne peut pas attendre ? Je suis pressée là.

-Justement, c’est de ça dont je veux parler Asuna ; continua-t-il d’une voix glaciale.

Je me retournai et je croisai les bras sur ma poitrine, attendant qu’il développe sa pensée.

-Que t’arrive-t-il Asuna ? Tu n’es plus toi-même depuis quelques temps ! Est-ce que la disparition de Drago t’inquiète tant que ça ? Tu penses réellement qu’il est en vie ?

-Je ne le pense pas, il l’est ; répondis-je d’un ton neutre. Et bientôt je le retrouverai.

-Mais qu’est-ce que tu racontes Asuna ? es-tu devenue complètement folle ? Personne ne sait où se trouve Drago, comment pourrais-tu le retrouver toi ?

-Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre Ichigo mais sache que je vais bientôt partir pour une durée indéterminée et, lorsque je reviendrai, Drago sera avec moi.

Ichigo fronça à nouveau les sourcils et se rapprocha de moi.

-Apparemment, je ne suis pas le seul à ne pas pouvoir comprendre certaines choses ; déclara-t-il d’un ton menaçant.

-Si tu parles des nouvelles de Kagari, je ne vois pas ce qu’il se cache là-dessous.

-Ecoute Asuna, mon père est inspecteur de police et je sais que cet endroit contenait le prototype non pas d’une arme classique, mais d’une toute nouvelle machine de guerre et je sais aussi qu’elle n’est pas tombée entre les mains de n’importe qui.

-Si tu sais tout ça, pourquoi le problème n’est-il déjà pas réglé alors ? Rétorquai-je en haussant les épaules.

-Asuna, ouvre un peu les yeux ! Nous ne sommes pas dans un conte de fée, les problèmes ne se résolvent pas en claquant des doigts et les rêves ne deviennent pas réalité ! Drago est mort et nous sommes au bord de la guerre ! Si tu pars maintenant, tu ne pourras plus jamais revenir, est-ce que tu comprends ça ou ton aveuglement t’empêche-t-il de saisir une chose aussi simple !

-Je dois le faire Ichigo ; lui répondis-je d’une petite voix. Je dois retrouver Drago…pour que toutes ces années ne soient pas vaines et peu importe le reste…

-Et Kagari alors ? Tu vas la laisser seule ? Tu poursuis un mort mais en plus tu abandonnes les vivants ?

-J’ai déjà abandonné l’espoir et la raison il y a bien longtemps, il est trop tard pour faire marche arrière, Ichigo. Excuse-moi auprès de Kagari lorsque je serai partie.

-Attends, Asuna !

Je ne le laissai pas ajouter un mot de plus et je descendis les marches de l’escalier avant de franchir le pallier du cinquième étage qui fit disparaitre le déléguée adjoint de mon champ de vision. Je n’aimais pas me fâcher avec lui et encore moins avec Kagari mais je ne pouvais plus attendre davantage. Il était grand temps que je me délivre définitivement du joug de Drago pour pouvoir commencer une nouvelle vie.

En arrivant chez moi, je n’avais pas croisé le type en armure sur le chemin et je m’installai donc dans mon canapé, allumant la télévision pour passer le temps. Evidemment, aux informations, ils ne parlaient que de cet incident de vol sans pour autant dévoiler quel genre d’arme avait été volée ni qui en était l’auteur mais le fait que ces flash info passaient sur toutes les chaines prouvaient qu’il s’agissait d’un événement important.

Alors que je commençais à m’endormir devant ces informations dont je n’avais que faire, je sentis tout à coup un courant d’air souffler près de moi et, en me retournant, je vis l’homme à la cape, seul cette fois-ci, arborant toujours son air insouciant.

-C’est donc ici que tu vis…c’est plutôt joli, j’y penserai lorsque je referai ma décoration ; déclara-t-il en guise de salutation.

-Vous revoilà, ce n’est pas trop tôt ! M’exclamai-je. Et maintenant, est-ce que vous allez enfin m’expliquer ?

-Ah oui, c’est vrai, j’étais venu te poser une question : veux-tu sauver le monde, Hoshino Asuna ?




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [11/12/2016] à 23:45

Asuna : L’amitié retrouvée


« Veux-tu sauver le monde ? », ces mots résonnèrent dans mon esprit plusieurs secondes avant que je ne comprenne réellement leur portée et j’écarquillai les yeux de stupeur à ce moment-là.

D’abord, je pensai que l’homme se moquait de moi, après tout, il avait déjà l’apparence du parfait clown ainsi que la nonchalance qui allait avec mais subitement, son regard avait changé, affichant désormais un profond sérieux.

-S…sauver le monde ? Bégayai-je, interdite. De quoi parlez-vous ?

-Tu t’apprêtes à franchir une barrière au-delà de laquelle tout retour en arrière sera impossible, est-ce vraiment ce que tu veux, Hoshino Asuna ?

Je me figeai. Etait-il au courant de mes intentions envers Drago et essayait-il de me dissuader de le faire ? Mais quel était le rapport avec le reste du monde ? Il était encore trop tôt pour tirer des conclusions, je devais essayer de le faire parler plus avant de m’avance davantage.

-Le retour en arrière est toujours impossible ; répondis-je froidement. Rien ne peut effacer les actions passées, ce que vous dites n’a donc aucun sens.

-Je me suis mal fait comprendre on dirait ; continua l’homme en se grattant la barbe d’un air ennuyé. Ne prévois-tu pas par hasard de passer dans l’autre monde pour y retrouver Drago ?

-C…Comment le savez-vous ? Bafouillai-je, les yeux ronds.

-Des perturbations de l’espace ont été ressenties dans notre monde, j’en suis donc venu à la conclusion que tu avais confié les travaux de ce cher Solaris à un autre organisme pour qu’il te le construise, je me trompe ?

Je serrai les dents, frustrée d’avoir été percée à jour de la sorte. Cependant, cela m’épargnait les explications longues et sans intérêt et de plus, il ne semblait pas connaitre mes vraies motivations. Je pouvais encore me servir de lui pour changer de monde.

-En effet, c’est ce que j’avais prévu ; lui répondis-je en haussant les épaules.

-Et j’imagine que quoique j’en dise, tu ne renonceras pas à ce projet ? Me questionna-t-il en penchant la tête sur le côté.

-Pourquoi y renoncerais-je ? Ça sera non seulement une avancée primordiale pour la science mais aussi une occasion de revoir Drago, tout le monde est gagnant dans cette histoire.

-Tout le monde, je n’en suis pas si sûr ; dit l’homme d’une voix soudain menaçante.

Je le fixai en fronçant les sourcils tandis que ce dernier fit quelques pas dans la maison avant de s’asseoir sur mon canapé et m’invita à prendre place en face de lui.

-Avant tout, je vais me présenter formellement: mon nom est Hélios, je suis le seigneur soleil d’Héliopolis…

-Le quoi de quoi ? L’interrompis-je, déjà perdue.

-Le seigneur d’un royaume disparu si tu préfères, mais dans votre monde, je suis plus connu en tant que chef d’une armée dont le commandement est assuré en ce moment même par un homme du nom de Fujii Makoto.

-Vous voulez la mort de Drago et régner sur notre monde aussi ? Repris-je, sceptique face au décalage entre l’attitude du dénommé Hélios et les paroles de son sous-fifre.

-C’est assez compliqué à expliquer mais je vais faire court : j’ai changé d’avis.

-Vous…avez changé d’avis ? Répétai-je, à la fois confuse et désespérée.

-Tout à fait ! Mais malheureusement, je crois que Fujii Makoto l’a assez mal pris hier quand je lui ai annoncé la nouvelle ; grimaça l’homme se prétendant roi.

-Est-ce que je dois en conclure que vous étiez la cause de l’explosion d’hier qui se retrouve maintenant à la Une des journaux ?

-En grande partie oui, mais ne t’inquiète pas pour moi, je vais très bien comme tu peux le voir !

-Je m’inquiétais plus pour les armes qu’ils ont dérobées ; rétorquai-je, agacée.

-Oh, ça…oui ; me répondit-il en détournant le regard au plafond. En fait…

-Peu importe, je me fiche de ce qu’ils font, cela ne me concerne pas de toute façon. J’ai bien plus important à faire avant cela.

-Au contraire jeune fille, cela te concerne directement.

La voix d’Hélios s’était soudain faite plus grave et ce dernier fronçait les sourcils en me dévisageant d’un regard sévère.

-Fujii Makoto prévoit de faire de ton pays le sien avant de s’emparer du reste de votre monde, conformément au plan que j’avais élaboré.

-Vous voyiez les choses en grand je vois ; raillai-je. Mais je ne vois toujours pas en quoi ça me concerne ni comment je pourrais intervenir.

-Justement Asuna, n’interviens pas.

J’ouvris la bouche avant de la refermer aussitôt, ne trouvant rien à redire. Je ne comprenais déjà rien à ce que ce type racontait mais à présent, j’étais totalement perdue. J’attendis donc qu’il poursuive mais Hélios semblait préférer regarder ses ongles plutôt que de préciser sa pensée.

Au bout d’une minute, exaspérée, je décidai de briser le silence et de tirer son histoire au clair une bonne fois pour toute, même si pour cela je devais révéler mes plans explicitement.

-Comment ça ne pas intervenir ? Pourquoi me mêlerai-je de vos affaires de famille alors que tout ce que je veux, c’est retrouver Drago dans l’autre monde !

-J’ai entendu dire que tu n’allais pas simplement faire un aller-retour mais que tu comptais également ramener Drago avec toi dans ce monde, je me trompe ?

Je grimaçai. J’avais été trop confiante encore une fois mais ce n’était pas grave, je pouvais toujours tenter de lui donner des raisons bidon afin de le convaincre, ce qui n’allait pas être trop difficile. Il avait vraiment l’air du type croyant le premier mensonge.

-C’est vrai, je me suis servi de Fuji Makoto afin qu’il me donne les informations dont j’avais besoin pour retrouver Drago mais je ne compte pas le lui livrer pour autant ; déclarai-je sans même avoir besoin de mentir.

-Pourquoi veux-tu retrouver Drago à ce point ? Continua-t-il d’un air intrigué.

-Drago était le président de notre club d’astronomie, c’est lui qui nous a permis d’aller de l’avant et grâce à lui, mon amie Kagari a enfin pu voir son rêve se réaliser, nous lui devons beaucoup vous savez.

Malheureusement, Hélios ne sembla croire qu’à moitié ce que je lui racontai et je fus obligée d’enchainer aussitôt :

-Et puis, il était mon premier ami aussi, je ne peux pas le laisser se balader seul sans même savoir s’il va bien ! Ajoutai-je en me forçant à rire comme une idiote.

L’homme pencha la tête sur le côté et je me figeai, craignant qu’il m’ait une fois de plus percée à jour mais, au lieu de ça, il se leva et passa son regard à travers la fenêtre, me tournant le dos, les bras croisés derrière lui.

-Asuna, sais-tu pourquoi Fuji Makoto a besoin de Drago pour ses projets ?

-Je ne me suis même pas posé la question puisque je ne compte pas lui ramener !

-La réponse est pourtant bien simple : parce que je lui ai menti.

-Vous lui avez…menti ? Répétai-je sans comprendre.

-Il me fallait des alliés dans votre monde pour forcer Solaris à ouvrir à nouveau le portail, mon seul moyen était donc de faire croire à des hommes comme Fuji Makoto que Drago était une sorte de clé, qu’il détenait un pouvoir provenant d’une autre dimension, ce qui n’est pas totalement faux non plus. Mais j’ai amplifié les choses et à présent, Fuji Makoto est persuadé qu’il pourra s’approprier ces pouvoirs en tuant Drago.

-Ce type est réellement stupide à ce point ? Soupirai-je. Mais je ne vois toujours pas ce que je viens faire là-dedans, surtout si je ne fais que passer pour m’assurer qu’il est bien en vie !

-Tu ne feras rien directement, mais mon second attend un catalyseur avant de lancer son opération, et ce catalyseur, c’est toi Asuna. Dès lors qu’il saura que tu es partie chercher Drago, il lancera son plan en attendant que tu lui ramènes ton ami.

-Dans ce cas, il suffit de ne pas lui dire que je pars, c’est aussi simple que cela ; rétorquai-je en haussant les épaules.

L’homme rit légèrement et tourna la tête vers moi et me lança un regard amusé.

-Tu es bien téméraire pour une fille de ton âge pour te lancer vers l’inconnu la tête la première. Tu me rappelle ma femme tu sais ?

-Et qu’y aurait-il de si effrayant dans votre monde pour que j’aie des craintes avant de partir ? Vous vivez aux côtés de Dragons, de licornes et de démons ? Raillai-je.

-Entre autres oui, mais ils ne sont pas dangereux.

Je ne relevai même pas ses paroles, persuadée qu’il se moquait simplement de moi.

-Très bien, je ferai avec dans ce cas ; continuai-je sur le même ton moqueur. Si Drago a survécu jusque-là, il n’y a aucune raison que je ne le puisse pas moi aussi.

-Très bien, si tu insistes autant, je suis prêt à…

Au même moment, on frappa à la porte et, avant même que je n’aie eu le temps de tourner la tête pour regarder de qui il s’agissait, je vis les deux jeunes qui accompagnaient Hélios la veille s’engouffrer dans mon salon, des sac pleins les mains.

-Oh, Séréna, Satoshi, vous revoilà, vous avez pu faire ce que vous aviez à faire ? Leur demanda Hélios avec un sourire.

-Moi oui en tout cas, ils ont de bons gouts dans ce monde ! S’exclama la fille d’un air joyeux.

-C’est bon pour moi aussi ; ajouta son frère, le regard baissé et les bras croisés sur son torse. On peut partir maintenant.

-Parfait. Et nous allons avoir une invitée supplémentaire pendant notre voyage les enfants.

Les jumeaux se retournèrent vers moi et je sursautai, soudain mal à l’aise d’être fixée de la sorte.

-Ravie de t’avoir parmi nous Asuna, je m’appelle Serena, j’espère que nous nous entendrons bien ! Me salua la brune en s’inclinant respectueusement.

-M…moi de même ; lui répondis-je en lui rendant son salut.

Son frère se contenta d’un signe de la tête. J’avais vraiment l’impression d’avoir en face de moi les deux face d’une même pièce…

-Sur ce, il est temps d’y aller ! Asuna, tu es certaine que tu es prête à y aller ?

-Je n’ai plus rien à faire ici, j’ai déjà prévenu tout le monde que je partais.

Pour toute réponse, l’homme en armure claqua des doigts et le vent se mit à souffler à l’intérieur de la pièce puis une vive lumière m’aveugla pendant quelques secondes.

Lorsque je rouvris les yeux, je crus que mon cœur allait s’arrêter de battre. En face de moi, au milieu de mon salon, une sorte de trou s’était ouvert, me laissant voir une ruelle sombre de l’autre côté, exactement comme dans les films de science-fiction.

Presque effrayée, je me retournai vers Hélios et les jumeaux mais aucun d’entre eux ne semblait étonné face à un phénomène aussi étrange. Qui était réellement ce guignol en armure ?

Serena passa la première à travers le trou exactement comme si elle passait d’une pièce à une autre et son frère la suivit juste après. Puis, lorsque qu’Hélios s’apprêta à franchir le portail à son tour, ce dernier s’arrêta et se retourna vers moi.

-Asuna, quoiqu’il arrive, n’oublie pas qui est ton ennemi et qui est ton allié. Les gens ne sont pas toujours ce qu’ils prétendent être.

Je fronçai les sourcils. Essayait-il de me mettre en garde contre Drago en me disant subtilement qu’il s’était moqué de moi toute ma vie et que j’aurais mieux fait de renoncer à poursuivre cette chimère ? Si c’était cela, alors non, je n’allais certainement pas oublier qui m’avait menti pendant toutes ces années et qui m’avait donné la possibilité de me venger.

Hélios passa ensuite à son tour à travers le trou et, alors que je m’apprêtai à passer aussi de l’autre côté, je me retournai vers ma table et je vis le dossier du père de Drago.

Je savais bien que j’étais bien incapable de construire une telle machine mais il ne fallait pas que ces papiers tombent entre de mauvaises mains pendant mon absence.

Je le mis donc dans mon sac et je pris également quelques autres affaires personnelles auxquelles je tenais.

Lançant un dernier regard vers cette maison où j’avais grandi et vers ce monde où j’avais rencontré Drago, Kagari et Ichigo, je pris une grande inspiration et je ressentis un poids sur mon cœur.

-Ce n’est que temporaire, une fois que Drago aura payé, je reviendrai et je commencerai une nouvelle vie, alors attendez moi, Kagari, Ichigo ; murmurai-je.

Prenant mon courage à deux mains, je sautai à pieds joints à travers le trou pour me retrouver dans l’autre monde, le monde où se trouvait Drago, le monde d’Hélios, le monde où j’allais devenir une criminelle.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [21/12/2016] à 17:51

Lorsque je franchis le portail, je ne ressentis absolument rien contrairement à ce que je pensais. Si j’avais ouvert une porte pour sortir de chez moi, cela m’aurait fait le même effet.

L’air était le même que dans ma ville, quoiqu’un peu plus pollué, le ciel avait la même couleur grisâtre à cause des nombreux nuages cachant le soleil et les immeubles autour de moi ressemblaient à n’importe quel immeuble qu’on pouvait trouver dans une grande ville comme Tokyo. Vraiment, rien ne me permettait d’affirmer que j’étais réellement dans un autre monde.

A côté de moi, Serena s’étirait tandis que son frère semblait dormir debout, les bras toujours croisés sur son torse et Hélios se grattait la barbe en regardant le ciel d’un air pensif.

Encore un peu déstabilisée à l’idée d’avoir vraiment changé de monde, je fis un pas, légèrement tremblante mais il ne se passa rien. Même le sol goudronné était le même que chez moi, si bien que je commençais à me demander si Hélios disait vrai au sujet de ces mondes parallèles…

-Les lois de la physique sont les mêmes dans ce monde, Asuna ; déclara Hélios comme lisant dans mes pensées. Tu ne verras aucune différence si tu restes ici.

Sans ajouter un mot, Hélios se mit en route et Satoshi le suivit. Devant mon hésitation, Serena m’attrapa le bras et m’invita à venir aussi.

Nous marchâmes pendant plusieurs minutes dans cette longue ruelle sombre et vide sans croiser âme qui vive. Je n’étais pas très rassurée, je me serais crue dans ces films d’horreur où le protagoniste tombait nez à nez avec un monstre au détour d’une ruelle sombre…

Lorsqu’Hélios bifurqua enfin sur la droite, j’entendis un cri strident qui me glaça le sang et hérissa mes cheveux sur ma tête. Mais, au lieu de reculer et de s’enfuir, Serena se précipita vers l’endroit d’où provenait ce cri d’un air enthousiaste et son frère la suivit en soupirant.

Tremblante, je passai la tête au coin de la rue et je ne pus m’empêcher d’écarquiller les yeux devant le spectacle qui s’offrait à moi.

Sur une grande place, des dizaines de personnes étaient réunies et formaient un large cercle autour de monstres gigantesques qui s’affrontaient mais pas un seul ne semblait effrayé. Au contraire, ils arboraient tous le même air que Serena et poussaient des cris comme s’ils regardaient un match de foot.

Je ne comprenais rien. Pourquoi ces personnes ne s’enfuyaient-elles pas ? Il y avait quand même une sorte de Dragon mécanique crachant des nuages de fumée et dont les rouages faisaient un bruit du tonnerre en face d’un guignol en armure armé de cinq épées à la fois…

-Allez Dragon de ferraille, détruis Artorius le chevalier Noble, Gear Shift !

Le dragon gris fonça sur le chevalier qui disparut dans une multitude d’étoiles scintillantes sous mes yeux ébahis tandis qu’un compteur s’afficha dans les airs marquant le chiffre zéro. La foule applaudit l’homme qui semblait contrôler le dragon et ce dernier se dirigea vers son adversaire pour lui serrer la main.

Peu à peu, la foule se dissipa pour ne laisser que les deux combattants ainsi qu’Hélios et les jumeaux et, alors que j’étais encore sous le choc de l’incompréhension, Serena me fit signe de la rejoindre.

-Toru, tu as brisé ce petit cœur de moi, tu aurais pu laisser une chance à moi ! Se lamenta l’homme qui avait apparemment perdu une sorte de combat.

-Désolé Medraut, ça sera une prochaine fois !

Je m’approchai prudemment et lorsqu’ils me virent, les deux hommes tournèrent la tête vers moi et me sourirent d’un air bienveillant. Le vainqueur était un grand homme portant une veste de cuir rouge, à la coiffure assez spéciale qui devait demander beaucoup de gel. Il devait avoir la trentaine passée mais il semblait encore en pleine forme. L’autre était un guignol blond en armure dorée, comme Hélios mais avec un air encore plus stupide et qui, lui, tout droit sorti du moyen âge.

-Diantre, quelle est cette énergie madame, jamais dans ma mémoire je n’ai ressenti quelque chose de semblable ! S’exclama le perdant.

-Medraut, Toru, je vous présente Asuna, elle est à la recherche d’un ami ; déclara Hélios avec un clin d’œil.

-Tu as perdu quelqu’un ? Dans ce cas, je suis ton homme ! Continua le dénommé Toru. Je connais cette ville comme ma poche, on va le retrouver en moins de deux et…

-Non, il n’est pas dans cette ville ; l’interrompis-je immédiatement.

L’homme à la veste en cuir prit un air étonné en entendant cela mais je ne savais pas comment mieux expliquer les choses sans créer la confusion. Ils n’auraient certainement pas compris si j’avais parlé de mon pouvoir me permettant de ressentir la présence de Drago et, dans ce cas précis, ne pas la ressentir car il n’était pas là.

-Toru, la personne qu’Asuna cherche est Drago, tu ne l’aurais pas vu ces derniers jours par hasard ?

-Attends, tu es une amie de Drago ? S’étrangla-t-il. Ça veut dire que tu viens aussi de cet autre monde ?

-Euh…oui…Balbutiai-je, confuse. Mais comment le savez-vous ?

-J’ai simplement rencontré Drago il y a un an dans cette ville et il m’a expliqué qu’il venait d’un autre monde ; me répondit-il en haussant les épaules.

Mon poing se serra si fort qu’une goutte de sang perla de ma paume lorsque j’entendis cela. Ce que Toru venait de dire confirmait ce que je pensais. Le Drago que je connaissais aurait été incapable de raconter son histoire à un total inconnu, lui qui refusait même de me dire pourquoi il était toujours aussi renfermé sur lui-même. Cela prouvait bien qu’il s’était moqué de moi toutes ces années et que par-dessus tout, il s’était enfui dans ce monde pour commencer une toute nouvelle vie !

Cela renforça davantage mon désir de vengeance. Toru s’était certainement fait berner par Drago aussi mais il ne s’en était même pas rendu compte et l’avait aidé sans aucun doute, il fallait que je l’arrête avant qu’il ne fasse plus de victimes.

-Mais c’est étrange, Drago ne m’a jamais dit qu’il lui restait des proches, il semblait plus perdu que pressé de retourner dans son monde.

Evidemment qu’il n’avait pas parlé de moi ni de Kagari et encore moins d’Ichigo puisqu’il s’était joué de nous toutes ces années. Cela m’étonnait même qu’il ait mentionné notre monde mais il avait dû se retrouver contraint de le faire pour parvenir à quelque chose.

Devant les airs étonnés de Toru et des autres, je tentai de me calmer. Même si je brûlai d’envie de leur révéler la vérité, il ne fallait pas que je gâche mes seules chances de le retrouver en dévoilant des plans qu’ils n’auraient certainement pas compris.

-Il devait être totalement déboussolé, j’imagine qu’il a d’abord cherché un moyen de s’en sortir dans un monde inconnu et qu’il n’a pas pensé à moi, ce qui est normal ; leur répondis-je avec un léger rire qui se voulait naturel.

-Je vois. En tout cas, il a de la chance d’avoir des amis aussi dévoués qui sont prêts à aller jusque dans un autre monde pour le revoir !

-Vous ne semblez pas très étonnés par ici de savoir que des gens passent d’une dimension à l’autre en claquant des doigts ; ironisai-je.

-Pourquoi devrions-nous l’être ? Les monstres passent régulièrement du monde des esprits au nôtre, Medraut en est la preuve même.

Je me tournai vers le chevalier, les yeux ronds et ce dernier se frappa fièrement le torse d’un air satisfait tandis que j’entendis Hélios glousser derrière moi. Tout ça commençait à me donner vraiment mal à la tête, d’autant plus que je n’avais que faire de leurs histoires sachant que je ne comptais pas m’établir ici.

Mais il fallait avouer que ce monde avait quelque chose d’intrigant et de fascinant, quelque chose que le monde d’où je venais n’avait pas, quelque chose qui m’attirait malgré moi.

Le soir arriva et Hélios réserva deux chambres dans un hôtel dénommé « l’impérial ». C’était un grand bâtiment ressemblant à un ancien temple grec entouré d’un grand parc digne des plus grands chefs d’œuvres se trouvant dans mon monde et dans lequel de nombreuses personnes toutes mieux habillées les unes que les autres flânaient avant de diner.

Dans mon monde, un hôtel comme celui-là aurait couté plus d’un an de salaire à mes parents alors qu’ils faisaient partie des scientifiques les mieux payés au monde mais Hélios n’avait même pas l’air de se rendre compte de ce qu’il déboursait. Etait-il riche à ce point ou était-ce la vie qui était si peu chère ici ?…

Lorsque je découvris la chambre que je devais partager avec Serena, j’en restai bouche bée. En réalité, il s’agissait plus d’un immense appartement qu’une chambre d’hôtel. Tout semblait avoir été placé là de façon à recréer un château de la renaissance française, avec ses bergères, ses tapis de velours, ses tables recouvertes de dorures et la grande cheminée de marbre blanc.

Tout ce luxe me mettait mal à l’aise. Je n’aimais pas lorsque mes parents m’emmenaient dans des grandes réunions dans mon monde, mais ici, j’avais l’impression que le moindre de mes gestes aurait pu briser cette beauté de porcelaine.

-Alors Asuna, tu n’entres pas ? Me demanda Serena en me poussant à l’intérieur avec une grande tape dans le dos.

Lorsque j’ouvris la bouche pour répondre, la jeune fille m’interrompit aussitôt en ajoutant :

-Avant que tu ne râles, c’est la chambre la moins chère de l’hôtel, la fortune d’Hélios n’est pas infinie non plus. Et si tu te demandes pourquoi nous sommes ici, c’est une longue histoire mais nous sommes des habitués !

Je n’avais rien à redire là-dessus, elle venait littéralement de couper court à tout ce que j’avais à déclarer.

Nous nous installâmes donc dans cet appartement et la première chose que je fis fut de me faire couler un bain chaud dans la piscine faisant office de baignoire et j’en profitai pour faire le point.

Cela faisait moins d’une demie journée que j’étais arrivée dans ce monde et pourtant, tout me semblait naturel. Je n’étais pas déboussolée comme je le pensais et même ces histoires de monstres ne me faisaient rien, sûrement parce que je savais que je ne faisais qu’un saut avant de repartir et que toutes mes pensées étaient occupées par mon désir de vengeance.

D’après Hélios, Drago devait se trouver en France qui, apparemment, occupait la même partie du globe que dans mon monde. Plus généralement, les continents et les pays occupaient les mêmes places que chez moi, à croire que la seule différence entre nos deux mondes était la présence de ces monstres occupant chaque coin de rue.

Le reste de la soirée fut assez banal à part que je fus une nouvelle fois consternée par Hélios qui mangeait comme quatre au buffet à volonté alors que les jumeaux ne prenaient quasiment rien et, vers onze heures, nous remontâmes tous dans nos chambres.

Là, Serena commença à me parler un peu de ce monde, des légendes qui l’entouraient, de sa connexion avec le fameux monde des esprits dont Toru avait parlé un peu plus tôt et surtout, elle m’expliquer les règles du jeu régissant tout : le duel de monstres.

Il y avait énormément à assimiler et je n’avais pas spécialement envie de m’y mettre mais devant l’insistance de la jeune fille, je fus obligée de m’y intéresser afin de ne pas éveiller ses soupçons sur les réelles raisons de ma présence.

Finalement, après avoir passé deux heures à m’expliquer qu’un piège pouvait s’activer durant le tour de chaque joueur, nous décidâmes d’en rester là et nous allâmes nous coucher…

Du moins, Serena alla se coucher car je fus réveillée presque aussitôt par des ronflements qui m’empêchèrent de me rendormir et, n’ayant rien d’autre à faire, je décidai de prendre l’air sur le balcon.

La ville était paisible la nuit. Au loin, une grande tour semblait veiller sur ses habitants, comme un phare illuminant la nuit et guidant les navigateurs. De nombreuses autres lumières étaient allumées un peu partout, me laissant distinguer de hauts buildings et des immeubles plus modestes. Il y avait également un grand pont reliant la ville avec un endroit totalement dénué d’éclairage et plongé dans l’ombre.

En voyant cela, je ne pouvais m’empêcher de comparer une fois de plus ce monde au mien. J’avais souvent vu des paysages similaires lorsque je partais en vacances à Tokyo avec mes parents. Il n’y avait rien qui m’indiquait vraiment que ce monde n’était pas le mien puisque même la langue était la même. J’avais presque envie de rester ici et de ne pas remettre les pieds chez moi si je n’avais pas fait cette promesse à Kagari et Ichigo de revenir rapidement.

Le ciel s’était dégagé également et me laissait admirer une mer d’étoiles toutes plus scintillantes les unes que les autres, et juste au-dessus de moi, une lune d’un blanc immaculé. Quelles étaient les limites de cet univers ? Mon monde se trouvait-il au-delà des étoiles les plus lointaines que je pouvais discerner, ou se trouvait-il hors des frontières spatiales de ce monde ?

Tout en réfléchissant à cela, le souvenir de cette nuit passée tous ensembles à contempler les étoiles sur le toit de l’école me revint en mémoire. Même si tout n’était que mensonges, j’aurais préféré ne jamais le découvrir. Nous étions heureux tous les quatre dans ce club, innocents et simplement heureux de pouvoir réaliser nos rêves, heureux d’avoir pu remettre en état cette salle qui semblait condamnée, heureux d’être tous les quatre, alors pourquoi les choses avaient-elles du tourner de la sorte ?

Soudain, une fenêtre s’ouvrit à côté de moi et Satoshi sortit de sa chambre, arborant toujours cet air froid, les bras croisés sur son torse.

Avant même que je n’ai eu le temps de dire un mot, et sans me lancer un regard, le jeune garçon déclara de sa voix dénuée d’émotion :

-Serena t’a réveillée avec ses ronflements toi aussi ?

-Euh…O…Oui ; bégayai-je, surprise qu’il ait vu juste.

-Elle n’a pas changé depuis tout ce temps ; continua-t-il avec un très léger sourire, mais ce n’est peut-être pas plus mal…

Seul le sifflement du vent répondit à Satoshi, mais je ne pensais pas qu’il s’adressait à moi mais qu’il se parlait à lui-même.

Après plusieurs secondes de silence pesant, le frère de Serena tourna finalement la tête vers moi et ce qu’il me dit me glaça le sang, autant par le manque d’émotion dans sa voix que par le jugement qu’il émettait sur moi.

-Asuna, par quoi es-tu motivée ?

-Co…Comment ça ? Répétai-je, déconcertée.

-Drago, pour quel raison essaies-tu de le retrouver ? Est-ce par amour…ou bien par vengeance ?




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [23/12/2016] à 01:25

Pendant une seconde, je retins ma respiration mais je me gardai de faire tout mouvement. Je ne comprenais pas, rien de ce que j’avais dit ni fait n’aurait pu me trahir…Mais, lorsque je reportai mon attention sur Satoshi, son regard me sembla soudainement plus interrogateur qu’affirmatif.

-Une vengeance ? Mais qu’est-ce que tu vas chercher, je m’inquiète simplement pour Drago, voilà tout et…

-Je connais ce ton, c’est celui qu’ont les personnes dévorées par la vengeance ; m’interrompit-il.

Je grimaçai intérieurement mais je ne pouvais pas me permettre d’échouer maintenant, pas si proche de Drago ! Cependant, avant que je n’aie pu rétorquer quelque chose, Satoshi reprit la parole en détournant le regard vers l’horizon.

-Serena avait le même ton en parlant de satellite il y a encore peu.

-Satellite ? Répétai-je, voyant l’occasion de détourner la conversation.

Pour toute réponse, il me montra le point sombre au milieu des éclairages illuminant la nuit.

-C’est là-bas que nous avons grandi, Serena et moi, dans la rue, livrés à nous-mêmes, au froid, à la délinquance, au milieu de la violence, de la haine et du mensonge, et c’est pourquoi, je sais détecter quand quelqu’un est motivé par la vengeance, car j’ai moi-même failli sombrer.

-Et…qu’est-ce qui t’a fait renoncer finalement ? L’interrogeai-je, vraiment intriguée à présent.

-J’ai changé ma vision du monde ; se contenta-t-il de répondre.

-Tu as…changé ta vision du monde ?

-Le monde n’est pas noir ou blanc, il existe de nombreuses autres nuances de gris comme le répétait souvent la meneuse de Satellite il y a bien longtemps et il en va de même pour les hommes. Personne n’est fondamentalement bon ou mauvais. Mais, tant que j’étais prisonnier de ma haine, je n’ai rien pu voir et je me suis renfermé sur moi-même, rejetant mon monde et laissant Serena seule alors que j’avais juré de la protéger.

-Ce n’est pas parce que personne n’est fondamentalement mauvais que tu peux pour autant leur pardonner ! Quelles que soient les motivations, certaines choses restent impardonnables ! Il y a toujours des choses qui passent avant tout le reste ! M’exclamai-je en m’emportant soudain malgré moi.

-Ce n’est pas ce que j’ai dit ; reprit Satoshi de sa voix monocorde. Mais, j’imagine que tu ne peux pas me comprendre tant que tu n’auras pas réussi à sortir toi-même de ces ténèbres que sont la vengeance et la haine.

-Attends, je n’ai jamais dit que je voulais me venger de quoique ce soit ! Rétorquai-je. Et puis, parfois il n’y a rien à changer, les faits sont ce qu’ils sont, toutes les médailles n’ont pas deux faces !

Satoshi ne répondit rien et se contenta de tourner les talons pour retourner dans sa chambre, me laissant bouillonnante de colère sur le balcon, autant parce que je n’arrivais pas à le comprendre que parce qu’il avait découvert mon secret.

Juste avant de fermer la fenêtre, ce dernier tourna la tête dans ma direction et me lança :

-Asuna, je ne t’empêcherai pas de te venger tout comme Hélios n’est pas intervenu avec Serena, mais pose toi cette question : quel est le plus important pour toi ? La protection de ceux qui te sont chers, ou la satisfaction de tes propres désirs ?

Sans même me laisser le temps de répondre, il ferma la fenêtre, puis les rideaux et je me retrouvai seule dans le froid, avec mes pensées noires pour seules compagnes.

C’était ridicule. Ce que Satoshi disait n’avait aucun sens puisque les deux étaient liés ! Si je me débarrassais définitivement de Drago, Kagari et Ichigo n’aurait plus eu à s’inquiéter d’être à nouveau manipulés par lui, de même que toutes les autres personnes qu’il avait dû rencontrer depuis son arrivée dans ce monde. En éliminant Drago, je protégeai tout le monde, il n’y avait rien de plus à rajouter.

Cependant, je ne pus m’empêcher de tourner mon regard à nouveau vers ce point sombre dans la nuit portant le nom de Satellite. Satoshi avait raison sur un point : quelque chose m’échappait. Comment quelqu’un ayant grandi dans un taudis, seul et livré à lui-même aurait-il pu s’en sortir sans vouer une haine incommensurable à tous ceux ayant gâché sa vie ? A sa place, si j’en avais eu le pouvoir, j’aurais rasé tout jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des ruines et je n’étais sûrement pas la seule à penser de la sorte. J’étais persuadée que Serena avait dû ressentir cela d’après les dires de son frère. Alors, comment s’en étaient-ils sortis tous les deux ? Quelle autre raison de vivre avaient-ils trouvé pour renoncer à leur haine ?

Voyant que je n’arrivais à aucune conclusion, je décidai de retourner me coucher, espérant que la nuit me permettrait de trouver les réponses.

Malheureusement, le lendemain, je n’étais toujours pas plus avancée. Cependant, Satoshi n’afficha rien de notre conversation de la veille lors du petit déjeuner et Hélios ne semblait pas plus méfiant qu’auparavant, mangeant toujours comme quatre, ce qui me laissait croire qu’il n’était toujours pas au courant de mes projets.

-Asuna, si tu es d’accord, Serena et Satoshi aimeraient faire un saut chez des amis avant de gagner la France, j’espère que cela ne te dérange pas ? Me demanda Hélios, me sortant de mes pensées.

-Faites comme vous voulez ; répondis-je en jetant un coup d’œil furtif vers Satoshi.

Mais le jeune garçon buvait son chocolat chaud sans afficher la moindre émotion ni même prêter la moindre attention à ce que je disais. J’étais pourtant persuadée qu’il attendait le premier faux pas pour me faire une autre leçon de morale…

Nous nous rendîmes donc chez les fameux amis des jumeaux, qui n’étaient autres que Toru que j’avais vu la veille, sa femme, Misaki, leur petit garçon Daisuke et une petite fille portant le nom d’Hakaze qui se jeta dans les bras de Satoshi dès qu’elle le vit.

-Satoshi, Serena, ça faisait longtemps ! S’exclama-t-elle d’une voix remplie d’innocence et de pureté.

-Je sais bien, désolée ; s’excusa la brune. Mais nous t’avons ramené quelques cadeaux pour nous faire pardonner.

La jeune fille sortit un sac que je reconnus immédiatement puisqu’il venait d’un magasin se trouvant près de chez moi et les yeux de la petite fille s’illuminèrent lorsqu’elle découvrit un tee-shirt assez banal et que tout le monde avait dans ma ville. Et même pour ce monde, il n’avait rien d’exceptionnel à en juger par les vêtements que portaient les jumeaux ou même Toru mais pour Hakaze, c’était comme si on lui avait offert un trésor.

-Je sais que Toru et Misaki t’ont offert de nouveaux vêtements mais c’est un objet très rare, prends-en bien soin.

La petite acquiesça et fila dans sa chambre pour l’essayer. Lorsque je croisai le regard de Satoshi, un déclic se fit dans ma tête. Etait-ce de cela qu’il essayait de me parler sur le balcon ? Avait-il rencontré cette petite dans cette poubelle où il avait grandi et était-ce elle qui lui avait permis de changer ?

Si oui, alors son raisonnement à mon sujet était totalement erroné. Je comprenais ce qu’il essayait de me dire : il pensait que tout le monde était mauvais et corrompu jusqu’au jour où il a rencontré cette fille pure et innocente et qu’il s’était juré de la protéger, mais dans mon cas, il n’y avait que Drago et rien d’autre et Il m’était impossible de rencontrer un autre Drago.

Alors que les jumeaux étaient en grande discussion avec les parents adoptifs d’Hakaze, Hélios me fit signe de le suivre et m’entraina à l’extérieur de la maison.

-Bien Asuna, j’ai encore beaucoup de choses à faire ici donc je ne pourrais pas t’accompagner mais si tu es pressée, je peux t’envoyer en France dès maintenant.

-Allez-y, je saurai me débrouiller seule ; répondis-je immédiatement. Cela fait plusieurs années que je vis seule, ce n’est pas parce que je suis dans un autre monde que je ne pourrais plus.

Hélios prit un air étonné, pencha la tête sur le côté et croisa les bras sur son torse avant de reprendre.

-Au fait, je te repose la question mais es-tu certaine de ne pas vouloir sauver le monde ?

-Encore ces histoires ? Je vous ai déjà répondu que je ne comptais pas ramener Drago à votre petit copain ! Je veux simplement m’assurer qu’il va bien, et l’aider dans le cas contraire, rien de plus !

-Crois-en mon expérience, parfois il vaut mieux ne pas intervenir dans les conflits même si on a l’impression que notre présence pourrait tout régler.

-Vous en avez de bonnes vous, on ne peut pas toujours savoir à l’avance ce qui va arriver. Avec des raisonnements comme le vôtre, des dictateurs seraient encore au pouvoir par peur des conséquences qu’aurait leur chute ; ironisai-je.

-Je ne te contredirai pas ma chère, ça serait stupide de ma part de défendre mon point de vue, mais je sais que, même si j’ai pu reconstruire le royaume d’Héliopolis lorsque je suis arrivé, je l’ai également condamné à disparaitre.

Hélios, qui ce jour-là portait un costume des plus classiques, contrastant avec son armure de la veille, mit ses mains dans les poches et leva le regard au ciel d’un air nostalgique.

-Celestia voyait en moi ce sauveur, cet homme pouvant bâtir un empire à partir de ruines, celui n’ayant peur de rien et j’ai fini par le croire moi-même…Lança-t-il plus pour lui que pour moi.

Même si je n’avais que faire de ses histoires, je fus néanmoins impressionnée. Qui aurait cru que ce type farfelu et aux airs nonchalants ait pu accomplir d’aussi grandes choses ?

Hélios, Satoshi, Serena, tous avaient eu des vies bien remplies, que ce fût bâtir un royaume, sortir de la misère et commencer une nouvelle vie ou tout simplement prendre soin de quelqu’un qui en avait besoin. Et moi alors, qu’avais-je fait de ma vie à part courir après une chimère ? Même encore maintenant, je continuai à la poursuivre alors que j’aurais simplement pu l’oublier et enfin vivre pour moi-même, vivre pour accomplir quelque chose de ma vie…

Non, je devais me sortir ces pensées de la tête. Si je faisais tous ces efforts, c’était justement pour faire une croix sur toutes ces années gâchées et repartir de zéro ! C’était le seul moyen, et ni Hélios avec ses mises en gardes, ni Satoshi avec ses leçons de morale ne pouvaient me faire changer d’avis.

Tout comme il l’avait fait chez moi, Hélios claqua des doigts et un portail s’ouvrit devant moi, me laissant entrevoir une ruelle sombre.

-Bien, nous nous séparons ici Asuna, je te souhaite de retrouver Drago et si par la même occasion, tu pouvais me prévenir à ce moment, préviens-moi ; me dit Hélios avec une tape amicale dans le dos.

-Je n’y manquerai pas, merci de m’avoir amenée ici ; lui répondis-je en m’inclinant poliment.

Alors que je m’apprêtai à franchir le portail, les jumeaux sortirent de la maison, accompagnés de la petite fille et Serena fit de grands gestes en me souriant, sourire que je lui rendis. Malgré moi, même si cela ne faisait qu’un jour que nous nous connaissions, j’éprouvais de la sympathie pour la jeune fille. Si les circonstances avaient été différentes, j’étais persuadée que nous aurions été de bonnes amies, et peut-être même que j’aurais pu lui présenter Kagari et Ichigo…

Je ris de ma propre naïveté. Si les circonstances avaient été différentes, nous ne nous serions même pas rencontrées…

Je passai mon regard sur Satoshi mais ce dernier était toujours aussi inexpressif que d’habitude, il m’était impossible de savoir ce qu’il pensait. Par réflexe, je lui fis un signe de la main et contre toute attente, il décroisa un peu les bras et leva mollement la main pour me saluer à son tour, sous le regard exorbité de sa sœur.

Avec un léger sourire aux lèvres, je tournai le dos aux jumeaux et à Hélios pour franchir à nouveau le portail qui cette fois-ci, allait m’amener directement auprès de Drago. Mon cœur s’accéléra à la pensée que nous allions bientôt nous retrouver et mon poing se serra.

-A nous deux Drago, il est temps que nous ayons une petite conversation tous les deux ; murmurai-je en m’engouffrant à l’intérieur du cercle de lumière.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [29/12/2016] à 02:24

Hoshino Asuna : L’amour retrouvé


Lorsque je passai de l’autre côté du portail, mon premier réflexe fut de me retourner mais ce dernier avait déjà disparu, ne laissant aucune trace d’Hélios ni des jumeaux et je me sentis soudain un peu perdue.

La ruelle dans laquelle je me trouvais était assez semblable à celle où j’avais atterri avec Hélios la veille, même si elle semblait beaucoup plus entretenue et habitée. L’architecture y était assez différente également puisque les immeubles ici étaient faits de pierre et non de tôle ou de verre. La plupart des façades étaient légèrement sculptées et à chaque étage, de petits balcons fleurit égayaient l’endroit mal éclairé par le soleil qui ne parvenait pas à percer.

Au coin de la rue, il y avait une inscription en français que je réussis néanmoins à déchiffrer alors que je n’en avais jamais fait de ma vie. Etait-ce une technologie propre à ce monde qui permettait de rendre les langues universelles ? Cela m’aurait bien aidé dans ma recherche.

Mais, même si j’avais le nom de la rue dans laquelle je me trouvais, je n’étais pas plus avancée pour le reste. Je n’avais ni endroit où dormir le soir, ni piste pour commencer à chercher Drago. De plus, même si je devais m’être rapprochée de lui, je ne ressentais toujours pas sa présence. Quelque chose ne tournait pas rond.

Voyant que je n’arriverais à rien en restant dans cette ruelle, je me commençai à déambuler dans les rues adjacentes, découvrant par la même occasion l’architecture française qui était décidément bien différente de tout ce que j’avais connu jusqu’ici, si bien je fus un peu déboussolée dans un premier temps, presque effrayée de me retrouver en territoire bien plus inconnu que je ne le pensais.

Je finis par arriver dans une grande avenue où j’avais enfin une vue d’ensemble sur la ville dans laquelle j’avais atterri, ville qui n’était autre que la capitale française : Paris qui, comme dans mon monde, se démarquait grâce la grande tour de métal surplombant la ville du haut de ses trois-cents mètres.

Drago se trouvait-il vraiment ici ? Et si oui, que fabriquait-il ici ? Il n’avait strictement aucune raison de venir à Paris, surtout s’il était passé par Domino City avant et par ce palais de glace. Définitivement, il me manquait une pièce du puzzle pour tout comprendre.

Je regrettai soudain de ne pas avoir demandé plus d’informations à Hélios et d’être partie aussi vite sans même avoir un plan mais il était trop tard pour revenir en arrière. Je devais me débrouiller seule désormais.

Tout à coup, je ressentis une étrange sensation dans mon œil. Ce n’était pas dû à la présence de Drago puisqu’il n’y avait aucune douleur, mais à celle d’une autre personne qui devait être toute proche. C’était la première fois que cela m’arrivait. Peut-être que ce monde altérait mon don ou peut-être étais-je en train de devenir folle mais, persuadée que cette présence était liée d’une façon à une autre à Drago, je me mis à regarder frénétiquement de tous les côtés.

C’était stupide. Les rues étaient bondées de monde et je ne savais même pas qui je cherchais exactement mais je ne pouvais pas laisser s’échapper une telle piste.

Je le sentais, cette personne se rapprochait de moi, mais il m’était impossible de savoir de qui il s’agissait. C’était frustrant, vraiment…

Mais alors j’étais sur le point d’abandonner, une mèche de cheveux blonds passa à côté de moi et attira mon attention. En me retournant, je vis une jeune fille et la sensation dans mon œil s’intensifia jusqu’à approcher la douleur liée à Drago. Il n’y avait aucun doute possible. Cette fille était la personne que je cherchais.

Discrètement, je me mis à la suivre, espérant trouver des informations. Intérieurement, je me trouvais ridicule. Je devais être folle à lier ou totalement désespérée pour faire ce genre de choses alors qu’il me suffisait de lui demander directement si oui ou non elle avait un lien avec Drago, mais quelque chose me bloquait.

Cette fille ne me semblait pas méchante ni même antipathique mais je ne savais pas comment elle aurait réagi si je lui avais dit la vérité concernant mon ami d’enfance et je ne pouvais pas prendre le risque de perdre ma seule piste me conduisant à Drago.

Je marchai derrière elle pendant une bonne dizaine de minutes à travers les rues de Paris, n’admirant que peu les bâtiments et les rues pour me concentrer uniquement sur ma cible.

J’eus tout le temps de l’étudier en détail pendant notre trajet : c’était une fille blonde, faisant approximativement la même taille que moi. Elle portait un uniforme bleu ciel, certainement celui de son école, ressemblant aux uniformes que nous avions nous aussi, ainsi pantalon beige assez serré. Lorsqu’elle tourna la tête en s’arrêtant devant un magasin, je pus également distinguer deux mèches de chaque côté de son visage enfantin ainsi que de magnifiques yeux bleu turquoise. Le sourire qu’elle affichait en regardant la boutique de chocolats possédait également une certaine pureté, le même que le mien lorsque je passais du bon temps avec Kagari, Ichigo et Drago…

Finalement, la jeune fille entra dans une grande maison, un hôtel particulier, et ma route s’arrêta là puisque je ne pouvais tout de même pas la suivre jusqu’à l’intérieur de chez elle. Je n’avais strictement aucune idée de l’endroit où je me trouvais ni même d’où je venais. Cependant, quelque chose me disait qu’en gardant un œil sur cette fille, elle me mènerait tout droit à Drago d’une façon ou d’une autre.

Cela ne me plaisait pas plus que ça de me transformer en stalkeuse, mais c’était nécessaire si je voulais arriver à mes fins au plus vite au lieu de tourner en rond indéfiniment.

Alors que je m’apprêtai à repartir, je remarquai que je n’étais pas seule à regarder fixement le portail que la jeune fille venait de passer. A côté de moi, un garçon qui devait avoir le même âge que moi et portant le même uniforme que la jeune fille, fronçait les sourcils tout en fixant l’hôtel particulier et en marmonnant des phrases incompréhensibles.

Soudain, il tourna la tête vers moi et j’eus de frissons en croisant son regard. Ce dernier était rempli de haine et la folie se lisait dans ses yeux. Rien que le fait de me tenir près de lui me mettait mal à l’aise.

-Toi…tu es comme moi n’est-ce pas ?

-Comme toi ? Répétai-je sans comprendre.

-Oui, je sens un profond sentiment de vengeance émaner de toi, est-ce que par hasard ta vie n’aurait pas été détruite par quelqu’un que tu croyais être ton ami ?

Mon cœur rata un battement. Qui était ce garçon pour pouvoir affirmer quelque chose avec une telle justesse ? De plus, c’est exactement ce que j’aurais dit de lui…

-Cela ne te regarde pas ; rétorquai-je, préférant ne pas me mêler à quelqu’un d’aussi louche.

-Bientôt, tu me le paieras Angéla, tu vas voir ce que c’est que l’humiliation, tu vas comprendre ce qu’il en coute de se moquer de moi, grâce à dystopie…Marmonna-t-il, m’ignorant royalement.

Il était fou à lier, il n’y avait certainement aucun moyen de discuter avec lui ni même de lui prélever des informations sur cette fille. N’ayant donc rien de plus à faire avec ce type, je tournai les talons, bien décidée à me trouver un endroit pour dormir dans le quartier pour pouvoir garder un œil sur cette fille.

Je réussis à trouver un hôtel pas trop cher dans la rue voisine et je décidai de prendre une chambre pour une durée indéterminée. Etrangement, ma carte de crédit semblait fonctionner lorsque je passais au distributeur, convertissant directement mes yens habituels en euros. Plus étrange encore, je n’arrivais pas à atteindre de plafond pour mes retraits alors que dans mon monde, mon compte était vide dès que j’achetais une nouvelle robe, comme si le distributeur reconnaissait ma carte sans pour autant reconnaitre le compte. Je n’allais pas m’en plaindre non plus…

Un mois passa ainsi, mois pendant lequel j’en profitai pour en apprendre un peu plus sur ce monde, les règles du jeu le régissant. Il y avait beaucoup de choses différant du mien mais de nombreuses coutumes, langues et même monnaies étaient les mêmes, si bien que je n’aurais même pas été étonnée de retrouver ma ville sur une carte de ce monde.

Je notai également sur un carnet les habitudes de la jeune fille ayant un lien avec Drago : ses heures de départ le matin, de retour le soir qui étaient pour le moins aléatoire, mais je notai aussi l’itinéraire pour se rendre à son école, chez ses amies et surtout, je notai ses déplacements étranges qu’elle faisait souvent hors de Paris pour se rendre dans un grand château en banlieue.

Mais plus le temps passait et plus je désespérais de trouver des informations sur Drago. Elle n’en parlait jamais avec ses amies et mon œil ne ressentait toujours pas sa présence même après un mois. Est-ce que je faisais fausse route depuis le début ? Avais-je perdu mon temps finalement ? N’aurais-je pas mieux fait de rentrer et oublier toute cette histoire ?

Je m’apprêtai déjà à ressortir les papiers du père de Drago lorsque je sentis quelque chose dans mon œil. C’était très faible, quasi inexistant, mais je la sentais, la présence de Drago.

D’un bond, je me levai de ma chaise et, prenant un couteau acheté spécialement pour cette occasion ainsi que les cartes qui pouvaient s’avérer tout aussi dangereuses que de vraies armes d’après mes lectures, je me précipitai à l’extérieur de l’hôtel. Puis, sans même savoir pourquoi, suivant simplement mon instinct, je pris la direction du château ou se rendait régulièrement la jeune fille.

Mon cœur battait la chamade à l’idée de revoir Drago. J’étais vraiment impatiente de le revoir, impatiente d’entendre ses explications, impatiente de pouvoir enfin rentrer chez moi, impatiente d’en finir une bonne fois pour toutes…

Le taxi que j’avais pris s’arrêta soudain au beau milieu de l’autoroute, coincé par des embouteillages qui n’en finissaient plus à cause d’une grande colonne de fumée s’élevant au loin. Mais je n’avais pas de temps à perdre et, voyant que j’étais presque arrivée, je descendis là et je me mis à courir jusqu’à arriver à destination. Cependant, lorsque je m’engageai sur la route de campagne menant au château, je ne m’attendais pas à trouver ce que je vis.

Devant moi se tenaient la jeune fille et ses amies tandis qu’en face, quatre personnes portant des capes multicolores leur faisaient face, accompagnées de monstres hideux et entourées d’étranges halo d’énergie.

Dans un coin, je reconnus également les jumeaux, Satoshi et Serena, ce qui me conforta sur une chose au moins : je n’avais pas fait fausse piste en suivant cette fille. Mais je me mis à pester intérieurement contre Hélios qui aurait pu m’envoyer directement chez cette fille au lieu de me laisser me débrouiller seule…

La femme portant une cape marron envoya soudain un rayon d’énergie en direction de Satoshi et j’écarquillai les yeux en reculant, effrayée. Que se passait-il ici ? Personne ne m’avait prévenue que les gens de ce monde possédaient des supers pouvoirs comme dans les manga…

Mon étonnement s’accrut encore lorsque, dissipant la fumée d’un geste ample, Satoshi réapparut sans une seule égratignure, sous les yeux exorbités de tous ceux qui observaient la scène, moi la première.

-Faible…Si faible…Lança Satoshi, les yeux rougeoyants qui me glacèrent le sang.

Le seul se mit à trembler lorsque la femme s’énerva et une grande ombre s’éleva au-dessus d’elle, une ombre effrayante, en forme de Dragon, possédant deux yeux luisant dans l’obscurité soudaine.

Dans quoi m’étais-je embarquée ? J’aurais vraiment mieux fait d’oublier Drago et de rester sagement dans mon monde au lieu de risquer ma vie en côtoyant de véritables monstres…Non vraiment, tout cela ne valait pas la peine. Drago pouvait bien rester où il était, dans un monde comme celui-ci, ses chances de survies étaient aussi faibles que les miennes. Si je ne m’occupais pas de son cas, quelqu’un d’autre comme la femme à la cape le ferait…

Au moment où j’allais m’enfuir loin de tous ces événements, une voix puissante retentit dans le ciel, une voix que je reconnus immédiatement, une voix qui me fit perdre la raison en me poussant à rester pour être sûre que je n’étais pas devenue folle.

-Dragon Eclipse Parfait !

Un éclair jaillit des nuages et tomba juste devant l’attaque de la femme, la stoppant net. Dans la lumière, un grand dragon violet aux ailes de lumière se tenait là, ainsi qu’une jeune garçon, blond comme le soleil, portant un simple jean et un tee-shirt rouge. Le dragon levait sa main devant lui comme pour absorber l’attaque, reproduisant le geste du garçon le chevauchant.

-Qui…Commença l’ennemie avant de se raidir.

Le garçon tourna la tête vers la jeune fille blonde que je suivais depuis un mois et lui lança un large sourire.

-Désolé pour le retard, Angéla.

Au même moment, mon poing se serra, mes sourcils se froncèrent, un sourire mauvais se dessina sur ma figure et je sortis de ma poche le couteau ainsi que les cartes de duel. Toutes mes envies de fuite disparurent d’un seul coup en voyant ce sourire hypocrite qu’il arborait sur sa figure, sourire qu’il ne m’avait jamais adressé à moi, son amie d’enfance, sourire que je m’étais efforcé de faire revenir, sourire cachant sa véritable nature.

-Te voilà enfin, Drago…




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [02/01/2017] à 16:58

Malgré son apparition soudaine, je restai dans ma cachette, curieuse de voir le dénouement de ce combat, tiraillée entre le désir de voir Drago se faire écraser et le désir de lui régler moi-même son compte. Mais ma raison me poussa à ne pas intervenir, sachant pertinemment que je n’avais aucune chance face à de tels pouvoirs. Je ne pouvais que regarder et attendre mon heure.

Cependant, alors que Drago s’adressait à son Dragon mauve, mon œil me fit souffrir tout à coup et ma tête commença à tourner, si bien que je tombais à genoux sur le sol, incapable de rester debout.

Ma respiration devint de plus en plus difficile, mes poumons me brûlaient, tous mes membres me faisaient souffrir le martyr, comme si j’étais plongée dans un bain de feu.

Ne pouvant plus supporter la douleur, je finis par fermer les yeux, attendant simplement que cela cesse.

-Eguls, occupe-toi de lui !

Une voix résonna dans ma tête et un cri strident se fit entendre juste à côté de moi. Je rouvris les yeux, paniquée à l’idée que quelqu’un m’ait vue et m’ait prise pour cible mais, ce que je découvris était encore pire que tout ce que j’aurais pu imaginer.

Je me trouvais au haut dans le ciel, faisant face à un gros oiseau vert hideux…non, ce n’était pas moi…je voyais à travers les yeux d’un autre…et plus exactement, à travers les yeux du Dragon mauve de Drago qui cracha une rafale de flammes sur l’oiseau qui se désintégra aussitôt.

Je ne comprenais pas ce qu’il se passait…lorsque soudain, un souvenir, très ancien et très vague me revint en mémoire : le souvenir de ce qu’il s’était réellement passé ce jour-là, le souvenir de comment j’avais pu échapper à mes blessures, le souvenir du visage mon sauveur.

Ma vision se brouilla et je retrouvai aussitôt mon corps, haletante et encore tremblante à la vue de ces images dans mon esprit.

Timidement, je levai la tête pour apercevoir les ennemis de Drago disparaitre dans un tourbillon d’eau, ne laissant rien de leur passage tandis qu’un majordome accourut vers mon ami et la jeune fille, l’air affolé.

Cependant, même si la situation me paraissait propice pour accomplir ce pour quoi j’étais là, une nouvelle idée me tiraillait l’esprit. Ce n’était pas un miracle qui m’avait sauvée ce jour-là, c’était un dragon, le même que celui que j’avais vu le jour de la mort de la famille de mon ami d’enfance, un Dragon dont je n’avais que le nom : Ladd, le dragon violet qui accompagnait celui que je détestais en ce moment même.

Je tournai à nouveau mon regard pour voir Drago se prendre un coup de genou dans le ventre de la part de la blonde en pleurs.

Tout était si confus dans ma tête. Pourquoi aurait-il utilisé son monstre pour me sauver alors qu’il aurait pu me laisser là et prétendre qu’il n’était pas présent s’il se fichait de moi comme je le pensais ? Cela voulait-il dire que je me trompais depuis le début finalement ? Mais alors, pourquoi avait-il vécu une toute nouvelle vie dans ce monde en nous oubliant, nous, ses plus proches amis, si tel était le cas ?

Plus je réfléchissais à ce paradoxe et plus la solution me paraissait lointaine. Il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net : demander directement à ce Ladd ce qu’il en était. Lui seul pouvait me dévoiler la vérité puisqu’il était à l’origine de ma guérison, à l’origine de mes pouvoirs, à l’origine de mes tourments. C’était lui qui avait mis une partie de sa nature d’esprit de duel en moi ce soir-là, me reléguant son rôle de protecteur de Drago, changeant ma vie à jamais…

Néanmoins, si j’avais bel et bien raison et qu’il me mentait depuis le début, je n’avais aucune chance face à lui dans l’état actuel des choses et tenter de me venger avec un simple couteau alors qu’il possédait un Dragon à ses côtés était du suicide, ni plus ni moins. Si je voulais accomplir ma vengeance, il allait falloir que j’utilise les mêmes armes que lui…

Je retournai donc à mon hôtel, laissant Drago là pour le moment, mais plus déterminée que jamais à apprendre la vérité, et ce, à n’importe quel prix.

Je n’abandonnai pas pour autant mes activités consistant à surveiller la jeune fille blonde, ce qui me permit de remarquer rapidement que Drago avait intégré la même école qu’elle, ce qui allait faciliter grandement mes observations.

Mais de mon côté, je me plongeai activement dans l’étude du duel de monstre, passant énormément de temps à la bibliothèque du quartier afin d’en apprendre toujours davantage.

Puis un jour, alors que je lisais comme d’habitude un livre d’histoire inintéressant, je finis par découvrir une chose qui attira mon attention. En effet, il était mention d’un monde appelé « monde des esprits » dans lequel les esprits des monstres de duel vivaient et ce livre mentionnait également de nombreuses légendes tournant autour de ce monde telle que la légende des démons originels, ou encore celle de la guerre des vers ayant marqué un tournant radical dans l’histoire du monde des esprits.

Sans m’en rendre compte, je me pris à me passionner pour ces histoires regorgeant de mystères, oubliant presque la raison première de ma venue ici. Je sillonnai les bibliothèques de la ville, à la recherche de toujours plus d’informations. La légende de Zorc l’obscur, des esprits de la terre immortels, des tribus légendaires, des prophéties à en pleuvoir annonçant la fin du monde, je m’étais fait une véritable encyclopédie regroupant toutes ces informations.

Parmi elles, il y avait l’évocation d’un peuple légendaire, perdu dans les contrées reculées du monde des esprits, les esprits de la prophétie, capable de prédire l’avenir et au service d’un certain Armageddon, une créature capable de manipuler le destin. Rien qu’à y penser, j’en frissonnai…mais ce nom ne m’était pas inconnu. C’était également le nom de la créature ayant rendu visite au père de Drago la veille de la tragédie.

Je sortis le paquet de cartes que m’avait remis Fujii Makoto. Il n’y avait aucun doute, les monstres que je possédais et ceux qui étaient évoqués dans ce livre ne formaient qu’un. Je me mis alors à réfléchir sur moi-même. Etait-ce un hasard si j’avais reçu ces cartes après avoir croisé la route d’Armageddon ? Il y avait peu de chance, mais il m’était impossible de comprendre mon rôle avec si peu d’informations. Je ne savais même pas si Drago m’avait réellement menti ou non…

Faisant néanmoins abstraction de ce détail pour le moment, je me remis à m’entrainer avec mon deck avant de remarquer que les pouvoirs des monstres commençaient à déteindre sur moi. C’était encore quelque chose qui se trouvait au-delà de ma compréhension mais je m’en accommodai plutôt bien, voyant là le moyen de lutter à armes égales contre Drago.

Les jours passèrent ainsi, et j’entendis parler d’un grand tournoi se déroulant en ville, une coupe junior apparemment. Je n’avais pas spécialement envie de perdre mon temps là-bas mais quelque chose me disait que Drago allait s’y trouver également et j’avais besoin de savoir si j’étais de taille contre lui après mes entrainements.

Je pris donc une place en tant que spectatrice. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait eu autant de monde mais le stade de France était rempli. Les duels de monstres étaient décidemment vraiment populaires dans ce monde, autant que le foot l’était chez moi…

Je vis de nombreux duels plutôt intéressants, notamment une équipe du nord possédant deux équipes pour elle seule. La plupart des duellistes n’auraient même pas passé mon Jowgen mais je sentais que cette équipe-là, et notamment la fille brune jouant une carte du nom de Trishula, aurait pu me tenir tête. Mais je concentrai mon attention sur Drago qui, contrairement à ce que j’attendais, ne jouait pas à son plein potentiel, ce qui eut pour effet de me frustrer.

Cependant, alors qu’il était en finale et que son équipe allait remporter la victoire, une grande ombre apparut au-dessus de nos têtes et mon sang se glaça dans mes veines. Dans le ciel, juste au-dessus du stade, planait une immense forteresse grise et menaçante. Mais cette forteresse ne m’était pas inconnue, je l’avais vue dans un livre mentionnant la légende des démons originelles et, si le livre disait vrai, j’étais dans un sacré pétrin…

A la vue de cette abomination, tous les autres spectateurs se mirent à paniquer et tentèrent de fuir le stade, m’entrainant avec eux dans leur course et je fus obligée de suivre le mouvement si je ne voulais pas me faire écraser par la foule…

En un rien de temps, je fus à l’extérieur, mais pas au bout de mes peines. En effet, même si la plupart des spectateurs s’étaient déjà échappés, je n’arrivai pas à détacher les yeux de cette forteresse volante, tout en repensant à la légende…

Mais, alors que j’étais perdue dans mes pensées, un grand cri me fit revenir à moi et j’eus tout juste le temps de rouler sur le côté pour esquiver l’attaque d’un monstre gluant. Avant même que je ne m’en rende compte, j’étais cernée par des dizaines d’hommes portant des capes et accompagnés de monstres tous plus hideux les uns que les autres.

Malgré la situation désespérée, je souris en sortant mes propres cartes. C’était l’occasion rêvée de tester mes talents d’assassin en combat réel.

-Dix contre une ? Vous n’êtes pas très galants messieurs ; lançai-je d’un air innocent.

Les hommes m’ignorèrent et lancèrent leurs monstres à l’attaque. Je soupirai et pour toute réponse, j’activai le livre de magie de la puissance, ce qui me permit de réduire en cendre le premier monstre d’une main tout en lançant un deuxième sort à l’aide du livre de magie du destin de l’autre, en détruisant un second.

Devant ma contrattaque, les hommes hésitèrent une seconde, seconde qui leur fut fatale car j’en profitai pour appeler à mes côtés ma carte maitresse : le monde de la prophétie qui détruisit d’une seule incantation les huit autres monstres restant.

J’étais un peu déçue à vrai dire. Moi qui pensais avoir un peu de résistance en affrontant dix monstres d’un coup, ils n’avaient pas été plus durs à éliminer que les sacs de farine contre lesquels je m’exerçais…

Mes adversaires vaincus, je tournai mon regard sur les autres combattants présents. La plupart des spectateurs avaient fui mais il en restait encore quelques-uns qui, comme moi, affrontaient les hommes avec leurs propres monstres.

Je ne pus m’empêcher de pouffer lorsque je reconnus parmi les défenseurs du stade un monstre du nom de Crimson Sunbird, monstre à l’attaque et l’apparence ridicules mais qui semblait malgré tout tenir tête aux ennemis.

Cependant, alors que je m’apprêtai à replonger dans la bataille, mon œil me fit souffrir et je sentis que le signe étrange était réapparu lui aussi. Mais pour la première fois, je décidai d’ignorer cette douleur et je restai à l’extérieur du stade. Si Drago avait des ennuis, ce n’était plus mon problème désormais. Tout ce dont j’avais besoin, c’était de parler à Ladd.

J’étais néanmoins réellement intriguée par l’issue de ce combat, c’est pourquoi, je pris un peu de hauteur dans un immeuble proche de la zone de combat. Mais alors que je pensais être seule, je découvris que quelqu’un d’autre se trouvait à côté de moi, un garçon brun, au visage sévère, les bras dans les poches et regardant la bataille en fronçant les sourcils.

Lorsqu’il me vit à son tour, il ne détourna pas les yeux du champ de bataille en contrebas mais s’adressa à moi d’une voix lente et posée malgré la situation dramatique à laquelle il faisait face :

-Et moi qui pensais que tous les spectateurs avaient fui et qu’il ne restait que nous, tu tiens si peu à la vie ? Me demanda-t-il d’une voix glaciale.

-Je pourrais te retourner le compliment ; rétorquai-je. Et surtout, que fais-tu caché là alors que tes camarades se battent en bas ?

-Je prends le rôle que je n’ai pas eu le courage d’exercer pendant la guerre ; me répondit le garçon, toujours impassible.

J’allais répliquer lorsqu’il sortit son téléphone de sa poche et donna une directive à quelqu’un. Une seconde plus tard, j’entendis une explosion en bas et je vis une dizaine d’hommes se faire projeter au loin par le fameux Crimson Sunbird.

-Je te conseille de fuir tant que tu le peux, je ne sais pas combien de temps nous tiendrons. Après tout, je ne suis pas Miyako, je ne peux que gagner du temps.

-Fuir ? Je comptais profiter un peu du spectacle tout de même mais je vois que tes camarades sont en difficulté, que dirais-tu d’un peu d’aide ? Lui proposai-je.

-Il est déjà trop tard, cette bataille est perdue, nous ne pouvons pas y arriver seuls, tout repose sur les épaules de Miyako et des autres désormais.

Sans me laisser ajouter quoique ce soit, le garçon sauta par la fenêtre et invoqua à ses côtés une petite grenouille ailée à laquelle il s’accrocha pour adoucir sa chute. J’eus un peu pitié de ce garçon, et c’est pourquoi, je décidai de lui prêter main forte tout en restant à ma place et j’activai mon couloir des étoiles. Avec ça, leur victoire était assurée.

Lorsque le garçon brun remarqua que tous ses monstres avaient gagnés en puissance, il lança un regard dans ma direction mais je me contentai de tourner les talons. Je n’avais plus aucune raison de rester là, l’issue ne faisait plus aucun doute.

Avant de partir, je jetai un coup d’œil au stade et je vis qu’un immense Dragon noir en émergeait. Ce dernier attaqua la forteresse et brisa ses défenses, créant une ouverture béante en sa base. Je souhaitais bien du courage à Drago pour se sortir de ce pétrin, mais j’espérai qu’il allait s’en sortir tout de même, sans quoi, je pouvais dire adieu à mes réponses.

Heureusement, le jour suivant, je ressentis à nouveau cette sensation dans mon œil, ce qui me prouvait qu’il avait survécu. Mais devant la situation étrange à laquelle je faisais face, je décidai d’abandonner mon poste d’observation à distance dans cet hôtel pour me rapprocher de Drago. Ce dernier ne bougeait pas beaucoup et restait dans ce grand château en banlieue, entouré en permanence de ses nouveaux amis, m’empêchant de l’approcher seul.

Finalement, au bout d’une semaine, ce dernier se décida à retourner au pied de la forteresse. Comme toujours, je restai en retrait par rapport aux combats et je vis qu’il avait du mal à s’approcher de la forteresse, à présent entourée de dizaine de milliers de monstres. Je l’aurais bien aidé afin de faire avancer les choses, trop lentes à mon gout, mais cela aurait trahi ma présence. Même si je portai en permanence une cape pour me dissimuler, je ne pouvais pas prendre un tel risque…

Après dix bonnes minutes de combats acharnés, ils réussirent tout de même à percer le bouclier fait de monstres et je ne perdis pas une seconde. Profitant de l’ouverture, je me précipitai à leur suite, utilisant les pouvoirs de la grande prêtresse pour voler.

J’entrai dans la forteresse peu après Drago et ses compagnons mais je ne perdis pas de temps à admirer l’architecture du bâtiment. En effet, le groupe se séparait et Drago prenait un chemin, seul. C’était ma chance ! Enfin j’allais pouvoir obtenir les réponses que je cherchais, enfin j’allais pouvoir me venger de lui, enfin j’allais pouvoir rentrer chez moi…




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [08/01/2017] à 19:00

Discrètement, je longeai les murs de la forteresse alors que les deux filles restées là avaient les yeux tournés et je m’engouffrai à la suite de Drago dans le long couloir sombre dont je ne pouvais voir le bout. Néanmoins, je décidai de rester cacher encore un moment car, avec la pagaille qu’il y avait dehors, il devait certainement être sur ses gardes, prêt à riposter au moindre mouvement suspect.

Je me contentai donc de le suivre tout en gardant une bonne distance de sécurité, l’obscurité du couloir me dissimulant à la perfection.

Cependant, Drago semblait étrange. Sa démarche était lente et il tournait régulièrement la tête vers les parois nues de la forteresse, ce qui était tout sauf l’attitude d’une personne tentant d’infiltrer un bâtiment ennemi.

Soudain, ce dernier s’arrêta net au milieu du couloir et se mit à parler tout seul.

-Oui, désolé, c’est simplement que…j’ai l’impression de connaître cette forteresse ; déclara-t-il dans le vide d’un air nostalgique.

Je fronçai les sourcils, d’abord parce qu’il parlait seul, ce qui était déjà étrange en soi, mais surtout parce qu’il disait connaitre cet endroit…Je savais bien maintenant que Drago ne venait pas de notre monde mais quelle était la signification de tout cela ? Je l’avais connu alors que nous étions encore enfants, et je n’avais aucun souvenir d’avoir visité avec lui un tel endroit. Se pouvait-il que ce monde ne lui ait pas été inconnu finalement ? Se pouvait-il qu’il soit déjà venu ici par le passé ? Se pouvait-il qu’il m’ait caché bien plus de choses que je ne le pensais ?…

-Futilités ? Reprit Drago dans le vide en me tirant de mes pensées. Si ma mémoire me fait bien défaut, les démons sont bien la dernière de mes priorités dans ce cas !

J’écarquillai les yeux. Drago venait-il…de parler de sa mémoire ? Avait-il des troubles dans ses souvenirs comme j’en avais eu lors de cette nuit où j’avais été sauvée par Ladd ? Si oui, alors je faisais peut-être fausse route depuis le début…Non, je ne devais pas douter, Drago s’était moqué de nous, une amnésie ne pouvait pas changer sa personnalité à ce point !

-Quinze ans ! Un rêve de quinze ans, tu ne trouves pas ça un peu long Ladd ? Tu insinues que je suis né l’année dernière ? Que tout ce que j’ai vécu jusque-là n’a aucune importance ?

Lorsque Drago prononça ces mots, je ne retins qu’une seule chose dans cette phrase : il parlait à Ladd et ce dernier possédait bel et bien la réponse que je cherchais depuis mon arrivée ici : Drago nous avait-il menti toutes ces années ? Même si mes doutes ne faisaient que s’accroitre en entendant mon ami parler de rêve, comme si ce n’était pas la même personne ici et dans mon monde, il me fallait une réponse claire.

Le reste de la conversation de Drago avec cette personne invisible émietta le peu de détermination qu’il me restait, particulièrement lorsqu’il évoqua une modification de ses souvenirs. Même s’il m’était très dur de l’admettre, je savais désormais que je faisais fausse route depuis le début. Ce Drago, heureux et insouciant n’était pas la personne sombre que j’avais connue.

En un sens, j’étais soulagée. Il me restait un espoir que notre passé n’ait pas été un simple mensonge, un espoir d’avoir existé pour lui et ne pas m’être battue en vain pour le faire revenir…Mais d’un autre côté, si Drago possédait réellement deux visage…Quelle était la raison de ma présence dans ce monde ? Pourquoi avais-je voué presque un an de mon existence à courir après une chimère, une illusion que je m’étais moi-même construite ?

Je ne pouvais plus me le cacher : quelle qu’ait été la réponse, mes actions n’avaient aucun sens. Que Drago nous ait menti ou non, je revenais toujours sur mes pas, revoyant une vie dédiée à quelque chose qui n’existait que dans mon imagination…

Un sourire stupide s’inscrivit sur ma figure lorsque je réalisai cela. Il fallait vraiment que j’arrête de me faire des films…

Alors que je m’apprêtai à tourner les talons, préférant attendre que les événements se calment pour reparaitre devant Drago, mon ami d’enfance fit un geste qui me laissa perplexe et je m’arrêtai net. Il sortit deux cartes de son jeu, les regarda en fronçant les sourcils puis les jeta au sol avec colère avant de reprendre son chemin sans ajouter un mot de plus.

Intriguée, et lorsqu’il eut disparu de mon champ de vision, je ramassai les deux cartes et aussitôt, deux personnes apparurent à mes côtés.

Je fis un bond en arrière lorsque je reconnus la sœur de Drago, habillée exactement comme le monstre sur la carte que je tenais dans mes mains et un profond sentiment de malaise s’installa en moi lorsque je fis face à la deuxième personne : un chevalier aux yeux bicolores et à l’armure noire d’un côté et dorée de l’autre, exactement comme…

-Théa, Ladd ! M’exclamai-je interdite.

-Asuna, alors c’était bien ta présence que je sentais depuis tout ce temps ; me répondit le chevalier en croisant les bras sur son torse. Tu as bien grandi depuis la dernière fois que l’on s’est vus.

-A…Asuna ? Bégaya la sœur de Drago, tout aussi surprise que moi. Mais que fais-tu ici ? Tu n’es pas de ce monde !

-Et toi alors, je te croyais morte dans l’explosion ! Rétorquai-je.

-Il s’est passé…certaines choses ; me répondit-elle, évasive. Mais j’ai survécu, c’est le principal.

Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait mais j’avais enfin Ladd en face de moi. Même si toute ma motivation s’était écroulée, mon envie de réponses était restée intacte.

-Ladd, je n’irai pas par quatre chemins ; déclarai-je froidement. Que se passe-t-il ici ? Qu’est-il arrivé à Drago après l’explosion ? Et surtout, que m’as-tu fait ce jour-là ?

-Asuna, nous n’avons pas le temps…Commença la sœur de Drago avant de se faire interrompre par le chevalier.

-Je savais bien que c’était une mauvaise idée de te sauver ce jour-là ; marmonna Ladd. Te voilà maintenant impliquée dans des choses qui te dépassent largement. Tu aurais vraiment mieux fait de rester chez toi.

-Je n’ai rien demandé à personne moi ! Répliquai-je sur la défensive. Tout ce que je veux, c’est comprendre !

-Il fallait que Drago devienne ami avec la fille la plus butée de ce monde et qu’en plus il me demande de la sauver ; soupira l’esprit d’un air lassé.

-Qu’il te demande…de me sauver ? Répétai-je, perplexe.

-Puisque de toute façon tu ne bougeras pas avant d’avoir tes réponses, autant te dévoiler la vérité mais elle risque de ne pas te plaire ; me prévint-il.

-Si vous ne me révélez rien, je tuerai simplement Drago alors allez-y, j’écoute ; les menaçai-je.

-Tu n’es plus humaine, tu es contente ?

Je mis quelques instants à digérer l’information, ne comprenant même pas ce qu’il essayait de me dire mais, avant que je n’aie eu le temps de me remettre de la nouvelle, Théa reprit la parole :

-Rassure-toi Asuna, tu es toujours vivante, mais ce que Ladd veut dire, c’est que tu possèdes en toi des pouvoirs d’esprit de duel.

-Des pouvoirs…d’esprit de duel ? répétai-je sans comprendre.

-Oui, ton œil vert en est la preuve ; râla Ladd semblant s’impatienter. Crois-tu vraiment qu’un humain normal serait capable de ressentir le danger de la sorte ?

-Mais…Comment ? Que s’est-il passé ce jour-là ?

-La personne qui vous a attaqués Drago et toi dans cette ruelle n’était pas un homme ordinaire, c’était un disciple de Fuji Makoto qui nous traquait déjà à l’époque ; m’expliqua Théa. Et d’après ce que Ladd m’a dit, tu t’es interposée, protégeant Drago d’une attaque mortelle.

-Oui…je m’en souviens…mais après, Ladd est apparu dans mes rêves…et m’a demandé de protéger Drago…puis…

-Pourquoi tous les humains sont-ils si aveugles ; râla ce dernier. J’ai fait fuir cet homme et Drago a appelé à l’aide pour que quelqu’un vienne te sauver, en vain. Tu avais été touchée à l’œil par un poison du monde des esprits et j’ai été obligé de te prêter mes pouvoirs pour que tu puisses survivre, est-ce si dur à comprendre ?

-Je…Je suis donc à moitié esprit de duel ? Bégayai-je, cachant mon œil vert avec ma main, ayant du mal à accepter les faits.

-Oui, j’ai dû briser les limites séparant votre monde et celui des esprits pour te sauver. Tu te rends compte : j’ai mis en péril l’équilibre des trois mondes pour sauver une simple humaine !

-Mais…Mais si c’est vraiment Drago qui t’a demandé de me sauver…pourquoi m’a-t-il ignoré toutes ces années ? Continuai-je, ne voyant toujours pas la solution.

-Que veux-tu que j’en sache, tu as épuisé toutes mes forces pour briser cette barrière, je n’étais plus là pour veiller sur lui, c’était ton rôle ; cracha le Dragon.

-Mais…pourquoi le Drago actuel est-il si différent de celui que j’ai connu ? Que s’est-il passé pour le faire changer à ce point ?

Théa hésita avant de répondre et tourna son regard en direction de Ladd qui haussa simplement les épaules.

-Drago…ne peut pas voyager à travers les mondes comme toi ou comme Hélios ; me répondit-elle en grimaçant. Il y a dix ans, nous avons dû fuir notre monde à cause d’une créature du nom d’Armageddon et du Démon. Mais les voyages entre dimensions sont éprouvants et Drago, du haut de ses cinq ans, ne l’a pas supporté et a perdu la mémoire peu après notre arrivée dans votre monde. J’imagine que le même phénomène s’est reproduit lorsqu’il est revenu ici et qu’il se reproduira s’il décide de rentrer.

Je serrai les dents. J’avais certes des réponses à certaines de mes interrogations mais la principale question, celle qui justifiait la raison de ma présence dans ce monde, demeurait sans réponse et ni Ladd ni Théa ne pouvait me répondre. De plus, Drago lui-même n’avait certainement aucune réponse s’il était réellement amnésique…Mais ne restai-il en lui aucun souvenir de sa vie avec nous ?

En l’entendant parler seul quelques minutes plus tôt, il disait avoir un vague souvenir d’un château ressemblant à ce couloir, prouvant qu’il avait encore des souvenirs de la vie d’avant notre rencontre. Se pouvait-il qu’en lui forçant un peu la main, il se souvienne également de ce que nous avions vécu ?

Les chances étaient faibles, très faibles, infimes, mais si je partais sans même avoir de réponses, alors j’aurais vraiment perdu mon temps dans ce monde, ce que je ne pouvais pas accepter.

-Ladd, Théa, si j’ai bien compris, Drago essaie d’arrêter des démons pour sauver le monde, n’est-ce pas ?

-O…Oui ; bafouilla la sœur de mon ami, qui ne s’attendait visiblement pas à une telle réaction de ma part. Notre but est de les convaincre de ne pas attaquer la Terre et…

-C’est tout ce que j’avais besoin de savoir ; la coupai-je.

Sans même réfléchir un instant de plus, je me mis à courir dans ce long couloir afin de rattraper Drago. Mes objectifs avaient une fois de plus changé et je n’avais plus aucune raison de me cacher puisque désormais, j’allais rester à ses côtés jusqu’à obtenir les réponses dont j’avais besoin : quelles étaient les véritables intentions de l’ami que je connaissais et surtout, vivait-il encore quelque part au fond de l’inconscient du nouveau Drago ?

J’étais prête à tout pour découvrir la vérité.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [19/01/2017] à 18:52

Hoshino Asuna : La raison retrouvée


Je courus dans ce long couloir morne et gris un bon bout de temps avant de sortir et faire face à un décor pour le moins déconcertant. Devant moi s’étendait tout sauf ce que j’aurais pensé trouver dans un tel endroit. En effet, sous mes pieds s’étendait un vaste port de plaisance, avec ses pontons de bois et ses bateaux amarrés, attendant que quelqu’un vienne les détacher pour naviguer sur la fausse mer intérieure. L’eau était d’un bleu azur, et le doux clapotis des vagues parvenait jusqu’à moi et m’apaisait. Etrangement, un léger vent soufflait également à l’intérieur de la forteresse et amenait des odeurs typiques des mers du sud, un mélange de sel, d’algues et de poisson.

Au plafond peint de façon à représenter un beau ciel bleu un jour d’été brillait une lampe aussi lumineuse que le soleil tandis que j’entendais quelques chants d’oiseaux marins sans pour autant en voir un seul.

Au milieu de la baie se trouvait un bateau, bien plus gros que les autres, une sorte de paquebot crachant une épaisse fumée grise mais qui n’avançait pas, comme s’il était échoué sur un récif.

Soudain, mon regard s’arrêta sur les deux seules personnes présentes dans la pièce : Drago et un vieil homme ridé, tous deux en pleine discussion. C’était la première fois que je voyais mon ami d’aussi prêt depuis arrivée dans ce monde et un détail me frappa : son regard n’était plus ce regard vide qu’il arborait autrefois en permanence mais un regard plein d’assurance et de détermination. Ladd et Théa disaient-ils vrai ? Drago avait-il réellement perdu la mémoire pour devenir une toute autre personne ? Il n’y avait qu’un seul moyen de m’en assurer.

Je pris mon élan et je sautais depuis le promontoire qui me séparait de lui pour atterrir quelques mètres plus loin.

-Encore un visiteur ? Je n’ai pas vu autant de monde dans mon sanctuaire depuis une éternité ; déclara l’homme surpris.

J’ignorai le vieil homme et je fixai Drago du regard, cherchant à détecter le moindre signe de mensonge ou de souvenir dans son regard mais il n’y avait rien d’autre que de la surprise, à tel point qu’il recula d’un pas, troublé.

-Qu…qui es-tu ? Bégaya-t-il, presque effrayé.

Ce fut à mon tour d’être troublée. Il n’y avait plus aucun doute, Drago n’avait plus aucun souvenir de sa vie passée. Même en m’ayant menti, il n’aurait jamais feint de m’avoir oubliée de la sorte. Je devais me faire une raison, le Drago que j’avais en face de moi n’était pas la personne que j’avais connue…mais cette personne-là était-elle toujours présente ? Il fallait que je sache, c’est pourquoi, j’enlevai mon écharpe et ma capuche et je lui lançai un léger sourire.

-Désolée, tu n’as pas dû me reconnaitre dans cet accoutrement ; déclarai-je d’une voix claire.

-Je suis désolé mais je répète ma question, qui es-tu ?

Non, je n’allais obtenir aucun résultat en procédant de la sorte. Je devais tenter de faire remonter ses vieux souvenirs à la surface…mais comment faire ? Je me mis à trembler et je lâchai mon écharpe tant j’étais désemparée par la situation. Le vieil homme n’arrangea rien en venant s’emmêler dans la conversation.

-Effectivement jeune fille, j’aimerais également savoir qui vous êtes. Vous avez pénétré dans mon domaine sans permission, donc la moindre des choses serait de vous présenter.

Mon regard passa successivement de l’homme à Drago sans savoir quoi dire. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? Je ne pouvais pas simplement lui dire que je venais de son ancienne vie s’il n’en avait aucun souvenir, il m’aurait pris pour une folle mais si je ne faisais rien…

-Allons, calme-toi, aucun d’entre nous deux ne te fera de mal…enfin, moi du moins, lui je ne sais pas trop ; me lança mon ami d’une voix rassurante.

-Mais…mais…Tu es bien Drago Mio ? Lui demandai-je, toujours tremblante.

-Oui, effectivement, comment me connais-tu ?

-Tu…tu ne te souviens vraiment pas de moi ? Ce visage ne te dit donc rien ? Continuai-je en murmurant, me posant la question autant à moi qu’à lui.

-Tes yeux me disent effectivement quelque chose mais…

Les yeux de Drago s’écarquillèrent d’un seul coup comme si un souvenir revenait dans sa mémoire et voyant que ma méthode fonctionnait, je ne pus m’empêcher de sourire largement. Mon ami se trouvait encore là, quelque part, enfoui dans les souvenirs du nouveau Drago !

-Est-ce que par hasard…on se serait connu dans….

-Oui, tu te souviens maintenant Drago ? C’est moi, Hoshino Asuna, ton amie d’enfance ! Répétai-je espérant faire remonter d’autres souvenirs.

-Hoshino…Asuna…

Soudain, Drago se prit la tête dans les mains et grimaça de douleur. Ses yeux changèrent et devinrent vide de vie, comme si son esprit venait de quitter son corps et son visage devint blême. Tout son corps tremblait et il ouvrait et fermait la bouche sans qu’aucun son n’en sorte.

Affolée et ne comprenant pas ce qu’il se passait, je me précipitai vers lui mais avant même que je n’aie eu le temps de l’aider, tout redevint normal, à l’exception de sa respiration saccadée et de son expression perdue.

-Drago, tout va bien ? M’empressai-je de demander.

-Hoshino…Asuna…Répéta mon ami, totalement déconcerté.

Il se souvenait de moi, c’était déjà un grand pas en avant ! Mais…la personne que j’avais en face de moi n’était pas encore mon ami d’enfance. Je le voyais à son regard et son expression perdue. A ce moment-là, ses anciens souvenirs devaient essayer de refaire surface tout en étant confrontés à ceux qu’il s’était faits durant sa période d’amnésie. Si tel était le cas, il était de mon devoir de faire resurgir ces souvenirs, afin d’avoir enfin les réponses que je cherchais depuis si longtemps.

-J’ai eu tellement peur pour toi Drago ; continuai-je en le serrant dans mes bras.

-Mais comment…comment as-tu pu venir dans ce monde ? Bégaya-t-il.

-Tu ne me croirais jamais si je te disais que j’étais tranquillement assise dans mon canapé en train de regarder la télévision lorsqu’un type avec une cape et une couronne en or a surgit de nulle part et m’a demandé si je voulais le suivre pour sauver le monde ! M’exclamai-je, travestissant à peine la réalité.

-Ne me dit pas…que tu as accepté ? Me répondit-il de son ton las que je lui connaissais si bien.

-Bien sur que non mais il a ajouté que je pourrais te retrouver alors je n’ai pas hésité une seconde et j’ai fait le grand saut ! Embrayai-je, cachant au maximum mes motivations.

-Mais…et ta famille ?

-Idiot, je te rappelle que je vis seule à cause du travail de mes parents qui les a obligés à partir en ville.

Ses paroles confirmaient mes doutes. Sa mémoire était toujours altérée. Il n’avait que des bribes de souvenirs, et visiblement, il ne se souvenait que de moi. Mais c’était déjà un grand pas en avant, il me suffisait de continuer pour faire renaitre l’ami que je connaissais.

-Autre chose, comment m’as-tu retrouvé finalement, dans cette forteresse qui plus est ?

-Je te suis depuis ton retour dans cette ville qu’est-ce que tu crois ! Mais j’attendais le bon moment pour me montrer parce que je ne savais pas comment t’annoncer ma présence dans ce monde…

-Et donc…tu sais aussi ce que je suis en train de faire ? Continua-t-il d’un air inquiet.

-Oui, ces deux-là m’ont tout expliqué.

Je sortis de ma poche les deux cartes de Ladd et Théa et, lorsqu’il les vit, Drago serra les dents.

-Tu les as fait tomber de ta poche alors je les ai ramassées pour toi.

-Tu…Tu n’aurais pas dû…Grimaça-t-il.

Le vieil homme prononça quelques mots à l’attention de Drago que je ne compris pas vraiment. Tout ce que je réussis à saisir de leur conversation était que mon ami semblait avoir un lien particulier avec Ladd. Ce qui me faisait penser qu’il savait peut-être la vérité sur mon œil, ou bien l’avait-il oubliée…Dans tous les cas, ce n’était pas le moment de me poser cette question, ma priorité était de lui faire retrouver la mémoire coute que coute, même si cela impliquait de supprimer ses souvenirs dans ce monde.

-Asuna, ces cartes, garde-les ; déclara soudain mon ami en se tournant vers moi.


-Qu…quoi ? Tu n’es pas sérieux Drago ? Ces deux personnes sont vraiment attachées à toi, tu ne peux pas…

-Mais moi, je n’ai plus rien à faire avec ces deux-là !

Je fronçai les sourcils. Apparemment, une part de l’ancien Drago devait être encore présente en lui pour être aussi buté et fermé aux autres. Sans que je ne m’en rende compte, mon œil vert se mit à briller légèrement alors que j’essayai de fouiller dans son esprit pour trouver la cause de son refus mais le vieil homme se plaça entre nous deux, me déconcentrant et me faisant perdre le fil de mes pensées.

-Drago, tu veux combattre les démons, oui ou non ? Si tel est le cas, n’as-tu pas mieux à faire que de faire des caprices ? Lança-t-il à Drago d’une voix ferme.

-Des…caprices vous dites ? Je vous signale que ces deux-là m’ont caché la vérité pendant plus d’un an !

-Mais maintenant que tu la connais, ne penses-tu pas qu’il est temps de tourner la page ? Il s’agit des prémisses d’une guerre, la fin justifie les moyens, tu ne dois pas t’occuper de détails, seul le résultat doit compter à tes yeux.

En serrant les dents, et visiblement à contrecœur, Drago finit par prendre les deux cartes que je lui tendais, et je sentis tout lien avec Théa se rompre, mais je pouvais toujours sentir la présence de Ladd à travers mon œil.

-Allons bon, c’est trop tard pour les excuses, je ne fais ça que pour Angéla, Darksky et les autres, j’aviserai plus tard.

-Angéla ? Qui est-ce ? L’interrogeai-je en fronçant les sourcils tout en me doutant parfaitement de la réponse.

-Angéla m’a sauvé l’année dernière lorsque je suis arrivé dans ce monde, c’est une amie précieuse, c’est pourquoi, j’aimerais la sauver à mon tour. Mais pas qu’elle, tous ceux m’ayant accueilli alors que je n’étais qu’un inconnu.

-Je…je vois…Juste une amie…

A ce moment-là, je me rendis compte d’une chose : malgré tout, Drago existait dans ce monde et il devait certainement compter pour cette fille blonde et ses amis comme il avait compté pour Kagari, Ichigo et moi par le passé. Mes ambitions n’allaient-elles pas détruire cette amitié ? Etais-je vraiment prête à sacrifier cette personne qui se tenait en face de moi dans l’espoir d’en retrouver une autre que je haïssais du plus profond de mon cœur sans même comprendre exactement pourquoi ?

Une explosion venant de l’extérieur me tira de mes pensées et je vis Drago s’agiter, rangeant les cartes dans sa poche et se mettant à courir vers la porte au fond de la salle.

Mais, alors que ce dernier s’apprêtait à les franchir, je me plaçai juste devant lui, les bras croisés, bien décidée à ne pas bouger.

-Une minute Drago, tu ne comptais tout de même pas me laisser en plan une seconde fois j’espère ? Ironisai-je.

-Asuna, ce qui se trouve derrière cette porte n’est pas à prendre à la légère, nous pourrions bien mourir si nous échouons, tu devrais plutôt…

-Je devrais plutôt y aller avec toi et m’assurer que tu ne mourras pas, très bonne idée !

« Parce que nous avons toujours des comptes à régler nous deux » ; enchainai-je dans ma tête.

-Mais…

-Pas de « mais » qui tienne. J’ai déjà cru que tu étais mort pendant ces six derniers mois, et maintenant que je t’ai retrouvé, je refuse de te perdre à nouveau !

« Je refuse de devoir te chercher encore pendant des mois et perdre plus de temps à ne rien faire alors que Kagari et Ichigo m’attendent dans l’autre monde » ajoutai-je pour moi-même.

-Mais…est-ce que au moins…

-Est-ce que j’ai un deck ? Oui, l’homme en armure m’a demandé d’en prendre un avec moi avant de partir. J’ai acheté le tiers 0 du moment, je ne peux techniquement pas perdre !

Ce que je ne précisai pas, c’était les pouvoirs que j’avais acquis à force d’utiliser ces monstres, mais je ne devais pas révéler mes atouts dès maintenant. Si je devais effectivement me débarrasser de lui comme je l’avais prévu, seule la surprise allait être efficace contre la force qu’il avait acquise dans ce monde.


Mais pour preuve de ce que j’avançai, je sortis mon propre deck de ma poche et il écarquilla les yeux en voyant mes cartes et je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire narquois.

-Alors, on peut y aller maintenant ?

-O…Oui, allons-y, je crois que tu n’as rien à craindre…Bégaya-t-il encore sous le choc.

J’avais enfin retrouvé Drago, et désormais, je ne comptais pas le lâcher avant que sa mémoire ne lui soit revenue ou que son ancien lui ne disparût totalement. Mais, peu importait l’issue de cette quête, je savais pertinemment que je passais mes derniers instants avec lui. Bientôt, mon passé avec lui allait aussi disparaitre définitivement.




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[Fic]L'achèvement du Destin posté le [22/01/2017] à 16:42

Asuna on dirait Kotonoha de School days :3


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