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[Fic] L\'Ascension des Démons
heart earth
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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [01/03/2016] à 02:32

suite de l'arc iori!


-Iori, c’est bien toi ? Dit-elle surprise en me voyant.

J’étais rassurée. Ce n’était que l’ex présidente du club de duel qui n’était pas venue nous rendre visite depuis un petit moment déjà, c’est pourquoi, j’en avais presque oublié que les choses avaient changé depuis le temps.

-Le Grec, laisse-là passer, c’est la fille de cet idiot.

-J’espère qu’elle a plus de cervelle que lui. Quatre ans de déprime, il t’a battu Miyako, c’est un exploit ; ironisa le dénommé le grec.

Miyako ignora sa pique et me prit dans ses bras puis m’embrassa sur le font. J’étais contente de la revoir après Nagisa, cela me donnait l’impression que les choses se remettaient peu à peu en place dans ma vie et dans celle de mon père.

-Je suis désolée d’être passée à l’improviste comme ça, mais je devais prévenir ton père d’une chose importante mais cette tête de mule n’a même pas daigné m’écouter. Franchement, je te plains d’avoir un père pareil ma pauvre Iori ; soupira la présidente d’un air compatissant.

-Ce n’est pas vraiment de sa faute, il tenait beaucoup à ma mère d’après ce que j’ai compris.

-Oui, oui, mais c’est aussi lui qui me disait que se morfondre ne servait à rien il y a vingt-six ans…Enfin bon, je compte sur toi pour le ramener à la raison. Il semblerait que je n’ai aucun impact sur lui.

-Comptez sur moi présidente Hikari, je ferai de mon mieux !

-Ne m’appelle pas comme ça s’il te plait, je ne suis pas non plus une étrangère…

-Ohohoh, mais on dirait qu’il est l’heure de partir, grande Présidente Hikari, sinon le Sunbird va être très mécontent ; nous coupa l’un des hommes présents.

-Je suis entourée d’imbéciles ; soupira Miyako en se prenant la tête dans les bras avant de tourner les talons en compagnie de ses gardes du corps.

Il ne restait plus que moi et mon père dans la pièce et ce dernier sembla enfin notifier ma présence.

-Oh Iori, tu reviens tard aujourd’hui ; dit-il d’une voix monocorde.

-Je suis passée chez Tante Nagisa, j’avais envie de la revoir après tout ce temps ; lui répondis-je en essayant de paraitre enjouée.

-Oh, je vois. Et comment va-t-elle ?

-Elle se portait bien, elle n’a pas vraiment changé depuis quatre ans.

-Il faudra que j’aille la voir un de ces jours aussi…Mais dis-moi Iori, as-tu déjà diné ?

-Non, pas encore, mais ne te dérange pas pour ça, je me débrouillerai seule !

Je partis en direction de la cuisine puis je fouillai un peu dans le réfrigérateur. Il n’y avait plus grand-chose, il allait falloir que j’aille faire les courses…Je me contentai donc de surgelés qui trainaient là. Lorsque je m’assis à la table, mon père se prit la tête dans les bras comme il le faisait si souvent et commença à se lamenter sur lui-même.

-Je te cause bien des soucis…Je suis désolé Iori.

-Mais non, pas du tout, au moins, j’apprends à être autonome papa !

-Tu dois penser que ton père est un bon à rien, incapable de surmonter la mort de sa femme, incapable d’élever sa fille seul, incapable de garder ceux qu’il aime auprès de lui…

-Mais non, mais non, je t’assure que tout va bien. Il est normal que tu aies été brisé et seul le temps pourra remédier à ça. En attendant, compte sur moi pour prendre soin de tout !

Pour la première fois depuis une éternité, un léger sourire éclaira le visage exténué de mon père.

-Ta mère serait fière de toi si elle savait tout ce que tu fais pour moi en ce moment même…

-Mais non, tout cela est normal. Mais il se fait tard, tu devrais aller te coucher, une longue journée t’attend demain aussi. Je rangerai tout ça quand j’aurai terminé.

Mon père se leva et m’embrassa avant de retourner dans sa chambre et je pus enfin effacer ce sourire de mon visage. En vérité, tout cela était épuisant, mais je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas abandonner mon père à son propre sort, alors je prenais sur moi, même si cela devait me détruire moi aussi, je ne voulais pas laisser tomber après quatre ans de lutte acharnée !

Une fois mon diner terminé, je fis la vaisselle puis je profitai du fait de n’avoir que peu de travail pour ranger le salon qui était dans un état indescriptible.

Je commençai par ramasser tous les papiers trainant ici et là, puis je dépoussiérai les meubles, je remis en place tous les livres et je finis par tomber sur un album photo similaire à celui se trouvant chez Nagisa.

A l’intérieur, il y avait la même photo du club de duel de monstres. Mais je ne m’arrêtai pas là et je commençai à le feuilleter. Sur la plupart des photos, on ne voyait que ma mère et mon père, et de temps en temps d’autres personnes, telles que Drago ou Angéla, de vieux amis de mes parents, ainsi que leur fils. Ils avaient l’air si heureux à l’époque. Cela me fit chaud au cœur de voir que les paroles de Nagisa n’étaient pas que des mots en l’air, mon père devait vraiment aimer ma mère.

Je remis l’album à sa place et je terminai les rangements avant d’aller me coucher à mon tour.

Le lendemain, je me levai aux aurores pour préparer le petit déjeuner de mon père avant de partir pour l’école. La journée passa rapidement et le soir était tombé avant même que je ne m’en aperçoive. Je m’apprêtai déjà à rentrer lorsqu’une idée étrange me passa par la tête.

Je savais que dans ce même lycée, mon père avait formé un club de duel avec Tante Nagisa par le passé et j’eus la soudaine envie de voir où toute cette histoire avait commencé.

Je me renseignai auprès du conseil des étudiants et je finis par connaitre l’emplacement de la salle et j’obtins la clé permettant d’y rentrer. Je m’y rendis et j’ouvris la porte qui émit un grincement, comme si personne n’était venu depuis des lustres.

Je découvris alors un nouveau monde. Ce n’était qu’une petite salle comme il y en avait tant d’autres dans le lycée. Il n’y avait que deux canapés se faisant face, un bureau donnant sur la cour du lycée, deux étagères pleines à craquer de papiers et surtout, de vieilles affiches accrochées aux murs.

La pièce était soigneusement rangée même si la poussière s’accumulait sur les vitres et sur le mobilier. Apparemment, personne n’avait voulu reprendre le club après le départ de Nagisa et tout avait été laissé tel quel.

C’était donc dans cet environnement que mon père, ma mère, Tante Nagisa, la présidente Hikari et cette Laura avaient passé leur jeunesse ? Rien qu’en y pensant, je pouvais facilement imaginer leurs rires lorsqu’ils s’affrontaient. Je voyais distinctement mon père et ma mère s’affronter sur la table pendant que Miyako les sermonnait, qu’Alan blaguait et que Nagisa tentait de calmer le jeu. Et cette Laura alors, elle devait être là elle aussi. Que faisait-elle ? Quelle était son caractère pour que mon père l’ait aimé ? L’aurais-je apprécié comme j’appréciai Nagisa et Miyako si elle était encore en vie ?

Plus je réfléchissais, et plus j’avais envie d’en savoir plus sur cette mystérieuse fille occupant une aussi grande place que ma mère dans le cœur de mon père.

Les jours qui suivirent, je revins plusieurs fois dans l’ex salle de club de mon père. Pendant les pauses, le soir ou avant les cours le matin, j’y passai de plus en plus de temps. Je me sentais un peu chez moi dans cette salle, entourée des fantômes du passé, m’imaginant les journées de mes parents et cherchant toujours un moyen de rendre le sourire à mon père…

Je me mis alors à chercher dans les affaires restées dans la salle. Au début, je ne trouvai rien de passionnant. Il y avait essentiellement des livres traitant de stratégies de duel, des plans de l’école, des brouillons, des devoirs non finis et même des dessins de Nagisa représentant le club. Mais je ne perdis pas espoir et je continuai à chercher jusqu’au jour où je trouvai enfin ce dont j’avais besoin.

Caché derrière une montagne d’autres livres, je repérai un petit journal poussiéreux. Je l’ouvris et je vis le nom de Laura Garden en première page. Il était daté de septembre 2014, l’année de formation du club et relatait toutes les activités de club, jour par jour. C’était comme si toute sa mémoire se trouvait dans ce journal. Je dus d’ailleurs m’arrêter quelques minutes lorsqu’elle évoqua une malédiction directement liée à Gariatron. Mon père avait le chic pour attirer les filles anormales apparemment ; pensai-je en souriant intérieurement.

Evidemment, je ne pus lire tout le contenu en une seule soirée, et c’est pourquoi, je revins encore et encore, chaque soir, pour continuer ma lecture. Et plus j’avançai dans ce récit, plus je désirai connaitre réellement ce club où mon père était heureux.

La dernière ligne du carnet me glaça cependant le sang : « Si mon père refuse d’entendre raison, alors je le détruirai. Je protégerai ce club quoiqu’il m’en coute, même si je dois y laisser ma vie. »

Cette Laura…elle devait aimer mon père plus que tout pour aller jusqu’à se sacrifier. Mais ce qui m’impressionnait n’était même pas qu’elle ait eu le courage de le faire, mais qu’elle ait su à l’avance qu’elle n’en sortirait pas vivante. Elle était partie aux côtés de mon père en sachant pertinemment qu’elle n’en reviendrait pas.

Un véritable sentiment d’admiration naquit alors en moi ce jour-là. Je voulais rencontrer cette Laura, je voulais avoir le même courage qu’elle pour surmonter les épreuves, la même détermination, le même espoir de lendemains meilleurs…Mais c’était impossible. Laura était morte bien avant ma naissance et tout ce qu’il me restait d’elle, c’était ce journal, ainsi que les souvenirs de Miyako et Nagisa…Personne d’autre que ses amis de club ne devait être capable de m’en dire plus sur elle…

Je fuis soudain saisis d’un énorme doute et je me mis à feuilleter le journal de long en large jusqu’à tomber sur ce que je cherchais. Le père de Laura, il devait pouvoir m’éclairer, me dire comment rendre le sourire à mon père. Je finis par trouver son nom qui m’avait échappé à la première lecture et je grimaçai : Shadow.

Ce type était un criminel notoire connu dans le monde entier pour avoir essayé de le détruire et se trouvait maintenant emprisonné à Paris, sous la surveillance personnelle de la présidente Hikari. Il était également connu pour avoir été l’un des duellistes les plus forts de son temps. Mais mes chances de le rencontrer étaient donc quasiment nulles…a moins que…

Je serrai les dents lorsque cette idée me passa par la tête, mais je voulais en apprendre plus sur cette Laura, et si le seul moyen était de parler à ce Shadow, alors je le ferai, et j’irai voir la présidente Hikari pour qu’elle m’y autorise.

Je ne parlai pas de toutes ces histoires à mon père et je me contentai d’agir normalement les jours suivants, mais je préparai mon expédition dans mon coin. Je rassemblai suffisamment de questions à poser à cet homme, je contactai Angéla et Drago pour avoir de quoi loger une fois sur place sans pour autant leur expliquer la raison de ma venue, je demandai à Nagisa de veiller sur mon père le temps de mon absence, je reconstituai également le deck de ma mère que mon père avait laissé à l’abandon après sa mort et surtout, je fis promettre à Miyako d’accéder à ma requête lorsque je la verrai, ce qu’elle accepta naivement, pensant certainement que cela ne pouvait pas avoir une grande importance et finalement, au bout d’une semaine, tout fut fin prêt.

C’était un samedi où je n’avais pas cours. Je me levai comme chaque matin, préparai le petit déjeuner puis attendis que mon père se lève. Vers dix heures, il arriva, l’air toujours aussi fatigué et le regard toujours aussi vide que d’habitude.

-Papa, j’ai quelque chose à te dire ; déclarai-je solennellement.

-Iori, qu’y a-t-il pour que tu sois si sérieuse dès le matin ? Me demanda-t-il, surpris.

-J’ai quelque chose à faire à Paris, je dois partir pour le week end.

-A…Paris ? Répéta-t-il soudain totalement réveillé. Tu y vas toute seule ? Je devrais t’accompagner, tu ne penses pas ?

-Ne t’inquiète pas, je suis une grande fille maintenant, j’ai presque dix-sept ans après tout ! Angéla a accepté de me loger pendant ce temps, et puis j’ai demandé à Nagisa de passer te voir également.

-Tu n’avais pas besoin d’en faire autant Iori, je peux me débrouiller seul tu sais…

-Tss, Tss, Tss, il n’y a pas à discuter, je serais de retour très vite en plus !

Mon père baissa les yeux sur son verre et ne parla pas pendant quelques instants, comme perdu dans ses pensées, avant de déclarer :

-Je t’accompagnerai au moins jusqu’au train, c’est le moins que je puisse faire pour ma fille…

Je ne refusai pas sa proposition et vingt minutes plus tard, nous nous retrouvions dans la rue à marcher en direction de la gare de la ville. En vérité, j’aurais préféré qu’il reste tranquille, mais cela faisait si longtemps que nous n’avions pas fait de sortie ensemble que je n’avais pas pu dire non.

Nous passâmes devant le parc de la ville, toujours aussi animé que d’habitude, puis devant mon lycée, ainsi que celui de mon père et de cette Laura auparavant puis nous longeâmes la côte.

Au fond de moi, j’étais vraiment heureuse à ce moment-là. Même si mon père restait silencieux, j’avais l’impression de retrouver celui que j’avais toujours connu avant la mort de ma mère. Nous faisions aussi ce genre de balade sans but auparavant. Nous marchions au bord de la mère, main dans la main, en riant, insouciants et heureux.

Cela ne fit que renforcer ma volonté d’en savoir plus sur cette Laura, afin de revoir le sourire de mon père, afin de marcher comme avant sur la plage, afin d’effacer ses larmes.

Lorsque nous arrivâmes à la gare, mon père m’embrassa brièvement puis je montai dans le train. Il resta sur le quai, à attendre mon départ et me fit des signes lorsque le train démarra, signes que je lui rendis.

-Ne t’inquiète pas Papa, je trouverai le moyen de te sauver, j’en fais la promesse ; murmurai-je alors qu’il disparaissait de mon champ de vision.




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le bon temps…

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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [02/03/2016] à 22:15

Le voyage dura un peu moins d’une heure et demi, heure pendant laquelle je regardai le paysage défiler sous mes yeux en rêvassant et pensant au passé. Comment ma mère avait-elle bien pu faire pour rendre le sourire à mon père après la mort de cette Laura ? Combien de temps cela lui avait-il pris ? Y arriverai-je moi aussi un jour ou bien faisais-je fausse route depuis le début ? Tant de questions qui trottaient dans ma tête et auxquelles je n’avais aucune réponse…

La sirène du train me tira de mes pensées et je rassemblai mon bagage puis je descendis sur le quai et je consultai le plan de la ville sur mon téléphone. La maison d’Angéla n’était pas tout près, au moins à vingt minutes de marche de la gare, mais heureusement, je n’étais pas pressée.

Cependant, alors que j’allai sortir de la gare, je vis une personne qui attira mon attention. C’était un grand garçon blond, aux yeux bleus comme l’azur, à la carrure imposante. Il portait un long manteau noir et semblait chercher quelqu’un à en juger par ses mouvements de tête frénétiques de droite à gauche.

Je m’approchai un peu et je le reconnus après quelques secondes de réflexion.

-Mais c’est…Hélio ?

Le jeune garçon se retourna dans ma direction et son regard s’illumina quand il me vit.

-Iori, je n’y croyais plus, te voilà enfin ! S’écria-t-il en courant dans ma direction.

-Tu m’attendais ? Mais pourquoi donc ? Lui demandai-je étonnée.

-Ca fait déjà quatre ans que tu n’étais pas venue à Paris, je te devais au moins ça ; répondit-il avec un large sourire.

Il avait raison, je n’étais plus revenue à Paris depuis un bon bout de temps. Après la mort de ma mère, j’avais arrêté énormément de choses, et mon père également, et parmi celle-ci, nos vacances annuelles avec Angéla, Drago et Hélio en été.

Sur le chemin, nous nous remémorâmes de vieux souvenirs de nos voyages tous ensembles mais évita soigneusement d’évoquer mes parents, et je n’en étais pas mécontente, je n’avais pas la tête à parler de ça alors que je venais de retrouver mon ami d’enfance.

Nous arrivâmes finalement chez Angéla mais apparemment, cette dernière était sortie. Hélio me proposa donc de m’installer en attendant ses parents. Leur maison était certes moins impressionnante que le manoir de mon père mais elle n’en restait pas moins très belle, surtout située en plein cœur de Paris.

-Alors Iori, dis-moi tout, qu’est-ce qui t’amènes chez nous si soudainement ? Me demanda Hélio une fois que j’eus déballé mes affaires.

J’hésitai à lui dire la vérité. Après tout, j’allais tout de même voir l’homme le plus dangereux sur terre, et ce, sans en avoir parler à personne…Non, il n’avait pas besoin de savoir finalement, c’était une chose que je devais faire seule et je savais qu’il aurait tenu à m’accompagner si je lui avais dit.

-J’avais besoin de changer d’air, et pour une fois que j’avais le week-end de libre, je me suis dit : pourquoi ne pas venir à Paris ! Mentis-je.

-Iori ; déclara-t-il en me regardant avec ses yeux amusés. Tu crois vraiment que je vais gober ça ?

Mince, j’avais oublié que je n’avais jamais réussi à lui faire avaler le moindre mensonge…Mais je ne pouvais vraiment pas lui dire pour Laura et Shadow…

Heureusement, je fus sauvée au même moment par le bruit de la porte d’entrée venant de s’ouvrir. Angéla rentra quelques instants plus tard dans la pièce. Elle non plus n’avait pas beaucoup changé. Elle avait toujours ces magnifiques cheveux blonds comme les blés et ce regard bleu comme l’azur. Son visage n’avait pas une seule ride non plus, exactement comme Nagisa et un sourire malicieux éclairait sa figure lorsqu’elle me vit.

-Iori, ça faisait une éternité ! S’exclama-t-elle en me serrant dans ses bras.

-Je suis contente de te revoir aussi Tante Angéla.

Je reçus un bon coup dans la tête lorsque je dis ça avant de me rappeler d’une chose qu’elle détestait tout autant que Nagisa.

-Arrête de me vieillir toi, j’ai à peine la quarantaine je te signale !

-Désolée, désolée ; m’excusai-je en me frottant le crâne.

-Mais je suis contente de voir que tu n’as pas changé malgré tout ce qui est arrivé ; continua cette dernière sans cesser de sourire. Mais tu dois être fatiguée après un tel voyage, je vais te laisser te reposer, mais ne fais pas trop de bêtise avec Hélio.

Je m’empourprai et Hélio protesta également mais sa mère se contenta de lui répondre par un clin d’œil avant de sortir de la pièce en nous laissant seuls. Angéla aimait bien faire ce genre de blagues lorsque nous étions petits et qu’elles nous laissaient seuls parce qu’à chaque fois que nous étions seuls, notre maison de vacances se retrouvait sens dessus-dessous, mais maintenant…j’avais l’impression de saisir un autre sens à ses paroles…

Je secouai la tête pour m’éclaircir les idées puis je fis semblant de tousser pour retrouver mon sérieux.

-Bon sang, ma mère ne s’est toujours pas faite à l’idée que nous n’avions plus huit ans, c’est fou quand même ; soupira mon ami.

Je ris légèrement.

-Ne te plains pas trop, tu as de la chance d’être chouchouté comme ça, tu sais.

-Oui, tu dois avoir raison je suppose…Mais quand même, j’ai presque dix-sept ans, je peux bien me débrouiller un peu tout seul !

-Le voilà qui fait sa crise d’adolescence ; le taquinai-je en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes.

-Tu vas voir qui fait sa crise toi ! Répliqua-t-il en me lançant un oreiller.

Je l’esquivai et je répliquai avec un coussin qui me passait sous la main et il se le prit en pleine tête puis j’éclatai de rire. Nous continuâmes nos gamineries jusqu’au soir. Mais j’aimais ça, j’avais l’impression de retourner cinq ans plus tôt, lorsque nous avions passé les vacances au bord de la mer avec Angéla, Drago et Hélio, lorsque mon père savait encore comment sourire et lorsque ma mère était encore de ce monde…

Drago rentra un peu plus tard dans la soirée. C’était un duelliste professionnel, enseignant comme professeur à la duel académie et passait donc très peu de temps chez lui. D’après Angéla, c’était une chance que je sois tombée sur lui. Durant le diner, nous échangeâmes des banalités, Angéla me demanda comment se passait mes études, si mon père allait bien et si moi-même j’allais bien. Je n’avais pas vraiment envie de l’inquiéter avec mes problèmes alors je lui répondis que tout allait pour le mieux et que mon père se remettait lentement, ce qui n’était pas totalement faux non plus.

Puis Drago posa la question à laquelle je n’avais pas envie de répondre.

-Et donc, qu’est-ce qui t’amène chez nous ce week-end Iori ?

-Je…j’étais venue voir une amie de lycée de mon père, rien de plus.

-Oh, laisse-moi deviner, tu vas rendre visite à Miyako, c’est cela ?

-O…Oui, comment sais-tu cela ? Dis-je étonnée.

-Miyako est la seule amie de ton père s’étant installée à Paris ; répondit-il amusé.

La soirée se termina sur de vieilles anecdotes sur nos vacances ensembles et sur nos boulettes d’enfance, comme la fois où nous avions gardé un œuf dans le jardin en pensant qu’il allait éclore jusqu’à ce qu’il pourrisse et qu’Angéla s’en débarrasse immédiatement ; puis nous montâmes tous nous coucher vers vingt-trois heures.

Dans mon lit, je réfléchis enfin au lendemain. Depuis mon arrivée chez Angéla, je n’avais pas eu le temps de penser à mon plan tellement j’étais heureuse de les revoir, mais maintenant que j’étais à nouveau seule, mes préoccupations me revinrent.

Je fus soudain saisie d’une angoisse incontrôlable : et si Shadow ne me disait rien ? S’il refusait de me parler à moi, la fille de son ennemi ? Pourquoi aurais-je fait ce voyage s’il faisait ça ?

Non, je ne devais pas y penser, et s’il refusait de parler, je le forcerai, je ne repartirai pas sans avoir trouvé le moyen de guérir les plaies du cœur de mon père.

Le lendemain, je me levai aux aurores. Miyako avait bien accepté de me voir, mais seulement très tôt dans la journée, avant neuf heures pour être exacte.

Je m’habillai en vitesse puis je descendis saluer Angéla, Drago et Hélio qui étaient déjà debout eux aussi à mon grand étonnement.

-Alors Iori, bien dormi ? Me lança joyeusement l’amie de mon père.

-Très bien, le lit était vraiment agréable ; répondis-je en souriant.

-Tu vas quelque part de si bon matin ? Me demanda ensuite Drago.

-Oui, la présidente Hikari a accepté mon rendez-vous, mais je dois partir tout de suite.

-Tu salueras Miyako de ma part dans ce cas, je n’ai malheureusement pas le temps de venir…

-Ah oui, c’est vrai que tu donnes des cours le samedi aussi ; me rappelai-je soudain.

-Oui, je détestai déjà les cours le samedi quand j’étais au lycée et ça n’a pas changé ; soupira-t-elle. June va encore me passer un savon si j’arrive en retard moi…

-D’ailleurs Maman, tu devrais te dépêcher, il est déjà presque huit heures et tu commences dans moins d’une demi-heure.

Angéla se leva brusquement de table, l’air affolée et se précipita dans l’entrée, enfila son manteau et sortit de la maison en nous laissant pour seule consigne de ne pas l’attendre pour le déjeuner. Je vis Drago ricaner gentiment d’Angéla lorsqu’Hélio le rappela à l’ordre lui aussi.

-Tu ferais mieux de te préparer toi aussi, tu donnes des cours à la même heure que maman je te signale.

-Laisse-moi finir mon café, j’irai plus tard ; répondit son père en baillant et en buvant une gorgée au passage.

Une fois sa tasse terminée, le père d’Hélio se leva lentement et se prépara comme s’il avait tout son temps. Au bout de cinq minutes, il finit par ouvrir la porte et nous souhaiter une bonne journée. Une fois que ses parents furent partis tous les deux, mon vieil ami soupira.

-Tu as de la chance d’avoir des parents comme ça ; déclarai-je alors en regardant tristement mon bol de lait.

-Je me demande souvent qui sont les vrais adultes dans cette famille ; me répondit-il en commençant à débarrasser.

-Je pourrais me poser la même question pour moi aussi…J’ai parfois l’impression que mon père n’est qu’un enfant qui ne peut survivre seul…

-Ton père ? Je croyais pourtant qu’il allait mieux ; me lança Hélio depuis la cuisine.

-Je ne le sais même pas moi-même ; murmurai-je. Depuis la mort de ma mère, je suis incapable de percevoir le moindre changement autour de moi, comme si le temps s’était figé il y a quatre ans.

-Tu ne devrais pas broyer du noir comme ça Iori ; me dit mon ami en me regardant dans les yeux. Je suis certain que grâce à toi, ton père est sur la bonne voie. Continue à être comme tu es et tout ira mieux, je peux te l’assurer.

-Tu as sûrement raison ; lui répondis-je en me forçant à sourire.

Une fois la table rangée et mon petit déjeuner pris, je quittai à mon tour la maison. Hélio voulut m’accompagner mais j’avais l’argument en béton pour ne pas qu’il me suive :

-Tu penses vraiment pouvoir rentrer à l’Elysée sans invitation ?

Il n’eut d’autre choix que de se résigner mais tint à m’accompagner au moins jusqu’aux portes du bâtiment présidentiel. Je ne pus refuser et nous fîmes un bout de chemin ensemble. Il en profita pour me montrer un peu la ville, les curiosités, les raccourcis qu’il connaissait, les bonnes adresses et m’acheta une petite tour Eiffel dans une boutique souvenir. Je fus touchée par son geste et je l’accrochai à mon portable comme porte-clés.

Lorsque nous arrivâmes devant le palais de l’Elysée, il me laissa comme promis mais me demanda tout de même de ne pas rentrer trop tard.

Une fois qu’il fut hors de mon champ de vision, je me dirigeai vers l’une des entrées annexes du palais. Après tout, l’entrée principale était réservée aux officiels, ce que je n’étais pas. Je tournai donc dans la rue sur ma droite puis je me présentai à l’accueil avec l’invitation officielle de Miyako.

Le garde me laissa passer après m’avoir fouillée puis me demanda de patienter dans un grand salon. Rien qu’en regardant autour de moi, j’étais mal à l’aise, entourée par autant de luxe. Le sol était recouvert d’un luxueux tapis de velours rouge à carreaux dorés. Le plafond semblait fait d’or et était orné d’une multitude de décorations comme des couronnes de fleurs, des bas-reliefs et d’imposants lustres de cristal pendaient du plafond pour éclairer la salle, le tout soutenu par d’imposantes colonnes dorées, séparées par de beaux rideaux rouge sang.

Miyako arriva quelques minutes après moi accompagnée des mêmes hommes que la dernière fois, certainement sa garde personnelle. Elle semblait épuisée comme d’habitude mais se força à sourire en me voyant.

-Iori, je suis contente de te voir. Tu sais que tu m’as fait peur lorsque tu m’as envoyé ce message, j’ai cru qu’il t’était arrivé malheur, mais apparemment, ce n’est pas le cas.

-En effet Présidente Hikari, ce n’est pas à moi qu’il est arrivé malheur, mais à mon père.

-T…Ton père ? Que lui est-il arrivé ? Bégaya-t-elle, palissant en pensant au pire.

-Rien de nouveau, tout cela est arrivé il y a vingt-six ans apparemment, une époque où je n’étais pas née mais où vous étiez là, aux côtés de mon père et de ma mère.

-Vingt-six ans…

La présidente écarquilla les yeux de stupeur lorsqu’elle comprit de quoi je voulais parler et elle blêmit d’avantage si cela était possible.

-Vous devez savoir de quoi je parle, et vous devez donc deviner facilement quelle est ma requête qui demande l’autorisation de l’autorité suprême dans notre pays. J’ai besoin de réponses Présidente, et vous êtes la seule à avoir le pouvoir de me les fournir.

-Attends Iori, ta requête, c’est…

-Je veux rencontrer le père de Laura, je veux savoir qui elle était, pourquoi elle occupait une telle place dans le cœur de mon père, comment elle le faisait sourire, je veux que vous m’ouvriez la porte de la cellule de Shadow.




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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [05/03/2016] à 16:16

Iori, l’ombre du destin


La présidente Hikari fit un pas en arrière, visiblement choquée que moi, Iori, fille de seize ans, ait pu découvrir un secret férocement gardé par mon père et par tous les membres du club de duel. Mais je ne comptais pas renoncer maintenant, j’étais déterminée à découvrir la vérité, même si pour cela, je devais aller à l’encontre des ordres de Miyako.

-Iori, es-tu consciente de ce que tu demandes ? Reprit la présidente, la voix tremblante.

-Oui, je sais qui est Shadow, ce qu’il a fait et pourquoi il est emprisonné mais il est la dernière personne à pouvoir m’apporter des réponses.

-Shadow est un manipulateur, tu ne devrais pas…

-Je connais les risques, mais pour mon père, je suis prête à tous les sacrifices.

Miyako ne me répondit pas immédiatement, comme perdue dans ses souvenirs et un silence pesant s’installa entre nous. Au fond de moi, mon cœur battait à tout rompre en l’attente de sa réponse. Finalement, elle reprit la parole d’une voix troublée par un sentiment que je n’arrivai pas à distinguer.

-Soit Iori, j’ai promis d’accéder à ma requête, et il est de mon devoir de présidente de tenir mes promesses. Cependant, je veux que tu me promettes une chose également Iori.

Elle s’approcha de moi et me prit par l’épaule en mettant un genou à terre avant de me regarder dans les yeux avec ses magnifiques yeux marrons, presque rouges.

-Quoiqu’il arrive, n’écoute que ce que te dit ton cœur. Ne te laisse pas influencer par Shadow. Il essaiera certainement de t’embobiner mais tu dois te souvenir de qui est de ton côté et qui sont tes ennemis, est-ce que je me suis bien faite comprendre ?

-Je ne suis pas le genre de personne à me laisser corrompre, vous savez ; lui répondis-je avec un léger sourire pour la rassurer.

-Bien. Cependant, je ne peux pas te conduire immédiatement à Shadow, j’ai de nombreuses réunions aujourd’hui et ma présence est nécessaire pour l’ouverture et la fermeture de sa cellule. Je viendrai plutôt te chercher demain, mais tâche d’être à l’heure, mon emploi du temps est très serré, tu ne pourras le voir qu’une demi-heure tout au plus.

-Ça me va, du moment qu’il m’apporte les réponses dont j’ai besoin.

Miyako me congédia là-dessus et je rentrai seule chez Angéla. Sur le chemin, je réfléchis alors sur les questions que j’allais poser à Shadow une fois dans sa cellule et je me rendis compte que je n’avais aucune idée de ce que j’allais lui demander exactement. Je voulais simplement en savoir plus sur Laura, mais je ne pouvais pas simplement le forcer à parler, jamais il n’accepterait, je devais trouver un autre angle d’approche…

Alors que j’étais perdue dans mes pensées, je me rendis compte que je m’étais totalement perdue dans les rues de la capitale et qu’il m’était impossible de retrouver mon chemin. Je me pris la tête dans les bras en pensant à la longue marche qui m’attendait encore.

Finalement, vers vingt-et-une heure, je réussis à rentrer mais, même si Hélio était mort d’inquiétude à mon sujet, cette petite balade m’avait laissé le temps de réfléchir et je savais maintenant comment persuader Shadow de répondre à toutes mes questions.

Le reste de la soirée passa rapidement. Il faut dire que l’on ne s’ennuyait vraiment pas avec Angéla, Drago et Hélio. Entre blagues stupides, réflexions déplacées et comédie, je n’avais pas un seul moment pour rêvasser.

Le soir, après avoir pris un bon bain pour décompresser un peu avant le grand jour, je me mis au balcon puis j’observai les étoiles. La nuit n’était pas aussi silencieuse que dans notre ville et les étoiles ne brillaient pas aussi fort, mais je me sentais un peu chez moi ici, dans cette ambiance bon enfant. Cela faisait remonter de nombreux souvenirs en moi. Mon père et ma mère se chamaillaient souvent comme Drago et Angéla le faisaient et c’était toujours à moi de calmer le jeu…

-Ne t’inquiète pas papa, je saurai te faire sourire à nouveau…lançai-je dans la nuit comme si les ténèbres pouvaient atteindre son cœur.

Je me réveillai le lendemain aux aurores ne sachant exactement à quelle heure Miyako devait venir me chercher et je m’habillai en quatrième vitesse avant de descendre l’attendre dans le salon. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis qu’Hélio était là lui aussi, et qu’il semblait m’attendre. Il était déjà habillé et portait une chemise blanche ainsi qu’un pantalon noir et à côté de lui, une veste assortie attendait sagement.

-Tu te réveilles enfin, ce n’est pas trop tôt, ça fait vingt minutes que je suis là moi ; déclara-t-il en baillant.

-Hélio, je peux savoir pourquoi tu es habillé de la sorte ? Lui demandai-je en ignorant sa remarque.

-C’est évident, la présidente Hikari vient chez nous et je compte bien t’accompagner après !

-Et tu crois vraiment qu’elle va te laisser venir ? J’ai déjà eu un mal fou pour qu’elle accepte, alors n’y pense même pas…

-Nous verrons cela…

Au même moment, j’entendis un bruit de moteur dans la cour et, en me mettant à la fenêtre, je vis une belle Peugeot aux vitre teintés s’avancer lentement parmi les graviers avant de se garer devant la porte principale. La présidente Hikari sortit rapidement et vint sonner. Je lui ouvris avant même qu’elle n’ait eu le temps de le faire.

-Iori, dépêchons-nous, j’ai beaucoup à faire aujourd’hui et je n’ai pas particulièrement envie d’aller voir Shadow, donc plus vite cette histoire sera terminée, mieux ça sera et…

-Excusez-moi Présidente ! L’interrompit Hélio qui s’était levé également.

-Oh, Hélio, ça faisait longtemps dis-moi, comment vas-tu ?

-Très bien présidente, merci.

-Angéla et Drago sont là aussi ? Je serais bien passée les saluer mais je n’ai pas vraiment le temps, peux-tu le faire pour moi ?

-Je suis désolé Présidente, mais ça va être impossible.

-Impossible ? Pourquoi donc ? Ils ne sont pas là ? Demanda-t-elle étonnée.

-Non, simplement que je viens avec Iori.

Je soupirai et Miyako écarquilla les yeux de surprise. Mais Hélio semblait déterminé et ne baissait pas le regard, si bien qu’elle finit par soupirer à son tour et déclarer :

-Je n’ai vraiment pas le temps, alors viens, mais Iori sera la seule à pouvoir voir Shadow, est-ce que c’est clair ?

-Très clair Présidente, merci beaucoup.

Nous montâmes dans la voiture où se trouvaient les mêmes grands gaillards que les deux fois précédentes. Il n’y avait plus aucun doute, ils étaient la garde personnelle de Miyako lorsque cette dernière se déplaçait.

Le chauffeur démarra et durant le trajet, la présidente Hikari nous demanda des nouvelles de nos parents et de nous-mêmes. Hélio lui répondit que tout allait bien pour lui quant à moi, je n’eus pas à lui expliquer dans quel état se trouvait mon père puisqu’elle l’avait vu moins de deux semaines avant. Je profitai du temps de trajet pour lui demander pourquoi elle était venue nous voir si soudainement, ce à quoi elle répondit :

-Ce n’était rien, j’ai simplement eu des nouvelles d’une amie de lycée que nous n’avions pas vu depuis des années et je voulais les lui transmettre, mais apparemment, il n’en avait rien à faire. Franchement, je te jure, j’espère sincèrement que ce que tu fais pour lui sera utile, ça me fait vraiment mal de le voir ainsi et de ne rien pouvoir faire pour l’aider…

-Je l’espère aussi présidente, je l’espère vraiment…

Après vingt minutes de route dans Paris, nous nous engouffrâmes sur le périphérique que nous quittâmes assez rapidement vers une route que rien n’indiquait. J’avais entendu dire que Shadow était tenu à l’écart de tout. Il n’était pas techniquement en prison puisqu’aucune prison n’était capable d’accueillir un tel prisonnier, mais dans une sorte de maison à l’écart de tout qu’il ne pouvait quitter sous aucun prétexte.

Je vis après cinq minutes l’enceinte du bâtiment. Ce n’était qu’une petite chaumière au milieu de rien, il n’y avait que de l’herbe et des champs autour de nous. La voiture s’arrêta et Miyako sortit avant de s’arrêter à un endroit précis.

-Qu’est-ce qu’elle fait ? Demandai-je à Hélio.

-Ne crois pas que cet endroit soit sans surveillance, de nombreuses sécurités entourent la maison pour éviter toute tentative d’évasion.

J’entendis comme un craquement puis Miyako revint et la voiture reprit sa route. En passant à l’endroit où elle se tenait juste avant, je vis que l’herbe était un peu plus courbée et sombre qu’ailleurs et je compris : un champ de force invisible entourait la maison et seule Miyako pouvait le désactiver. Shadow devait vraiment être dangereux pour avoir besoin de recourir à de telles méthodes.

Nous descendîmes tous les trois de la voiture et la présidente nous conduisit jusqu’à la porte blindée de la demeure de Shadow puis, grâce à un badge, l’ouvrit et pénétra à l’intérieur.

Il n’y avait que très peu de choses ici : une salle donnant sur l’entrée qui devait être la pièce de séjour, une salle de bain sur le côté, une cuisine et une dernière pièce dont la porte était fermée, pièce vers laquelle Miyako se dirigea.

Elle frappa trois fois et n’attendit pas de réponse pour rentrer. Je la suivis et Hélio tenta de faire de même mais elle l’en empêcha et lui demanda de patienter dans le salon. A contrecœur, il s’exécuta en me laissant seule avec Miyako et le père de Laura.

Il était devant moi, l’homme le plus dangereux de la planète et le dernier espoir pour mon père, Shadow. Cependant, il n’avait rien de celui que j’imaginais. Il se trouvait au fond de la chambre, les lumières éteintes, les volets clos, un livre entre les mains. Il devait également avoir dans les soixante-dix ans à en juger par ses cheveux grisonnants et ses rides prononcées sur les joues et le front.

Le criminel notoire releva lentement la tête en entendant des pas dans la chambre et je croisai son regard qui me fit froid dans le dos. Autant celui de mon père était vide, autant celui-ci ne laissait paraitre qu’une seule chose : le désespoir.

Je fus si surprise que je reculai d’un pas mais Miyako ne bougea pas et lui fit face.

-Qui…va la ? Demanda-t-il d’une voix éteinte.

-Shadow, vous avez de la visite ; lui répondit froidement Miyako.

-De la visite ? Répéta-t-il, étonné.

Son regard se posa sur moi et il écarquilla les yeux, visiblement terrifié par quelque chose, à tel point qu’il en lâcha son livre.

Miyako sortit de la pièce et nous laissa seuls. J’étais bien avancée. Voilà que j’étais incapable de dire quoique ce soit et Shadow ne semblait pas plus à l’aise que moi. Cette visite aurait pu tourner court s’il n’avait pas prononcé ces mots singuliers :

-Je le savais…je savais que j’aurais dû t’écouter…

-Pardon ? M’écouter ? C’est la première fois que nous nous rencontrons. Je me présente, je suis…

-Iori, Yuiko Iori.

Je me figeai, abasourdie qu’il connaisse mon nom. Non, je devais me faire des idées, Miyako l’avait surement prévenu de ma venue, il ne pouvait pas me connaitre…

-Shadow, je suis venue…

Il me coupa une nouvelle fois la parole.

-Je sais très bien ce que tu es venue faire ici. Tu es venue me demander comment redonner le sourire à ton père ? Tu veux que je te dise comment effacer son mal ? Tu voudrais rencontrer ma fille, la meilleure amie de ton père, la seule personne pouvant le guérir, Laura Garden ?




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le bon temps…

heart earth
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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [06/03/2016] à 17:41

e dégluti. Comment ce type pouvait-il en savoir autant sur moi ? Il me faisait vraiment froid dans le dos et son regard glacé n’arrangeait rien à mon malaise. C’était comme s’il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, comme s’il me connaissait déjà…

Je secouai la tête pour chasser ces pensées. Non, c’était impossible, c’était la première fois que je le rencontrais et Miyako elle-même n’en savait pas autant sur moi. Je devais me concentrer sur mon objectif. J’étais là pour une seule chose et tout le reste m’importait peu.

Shadow n’avait pas bougé depuis notre arrivée, mais sur son visage s’était dessiné une sorte de sourire nostalgique, certainement à l’évocation de sa fille.

-Alors Iori, que veux-tu savoir exactement ? Reprit Shadow très calmement.

-Une seule chose Shadow : qui était Laura Garden pour mon père ?

Le sourire du criminel se fit plus triste et il baissa la tête vers le sol puis soupira.

-Si seulement…je l’avais su moi-même…

-Que voulez-vous dire ? Lui demandai-je en fronçant les sourcils.

-Pour faire simple, lorsque Laura s’est rapprochée de ton père, j’étais très pris par mon travail, donc je n’ai même pas su qu’ils se connaissaient. Puis, plus tard, lorsqu’elle a été dans le même lycée que lui, je n’ai jamais pu lui parler avant…enfin, tu me comprends.

-Je vois…Dis-je dépitée de ne pas en avoir appris plus.

-Cependant, il y a une chose que je savais : Laura a toujours eu ce don pour réconforter n’importe qui. Ton père à l’époque, mais moi également.

-Vous ?

-Oui, lorsque j’étais au bord de la folie, prêt à détruire le monde, c’est elle qui m’a ouvert les yeux. J’ai voulu vivre pour elle, vivre pour la voir grandir, pour la voir rire, pour la réconforter, pour la serrer dans mes bras…Mais…Je n’ai rien pu faire…J’ai…voulu vivre pour la protéger…mais c’est moi qui…c’est moi…

La voix de Shadow se troubla et je vis quelques larmes tomber sur le sol. Je ne savais pas comment réagir devant ce criminel notoire réduit à un simple homme pris de regrets…Je n’imaginais pas notre entretien tourner de cette façon, mais je ne pouvais rien faire pour reprendre la conversation, car je le comprenais. Moi non plus, je n’avais rien pu faire pour aider mon père ou pour sauver ma mère…

Je m’approchai prudemment du criminel et je mis un genou à terre pour pouvoir le regarder dans les yeux.

-Shadow ; repris-je d’une voix douce ; je suis désolée, je ne voulais pas…

-Ne t’excuse pas, tout est de ma faute. Tout ce que je vis maintenant doit faire partie de mon châtiment j’imagine.

Le vieil homme marqua une pause et soupira.

-Je donnerai n’importe quoi pour revoir le sourire de ma fille.

Lorsqu’il dit cela, j’eus comme une illumination sur ce qui faisait de Laura une personne si chère aux yeux de mon père mais également aux yeux de tout le monde.

Je pense avoir compris pourquoi mon père tenait tant à votre fille. Il était comme vous, il ne désirait qu’une seule chose, vivre pour la protéger mais il y avait quelque chose d’autre.

-Quelque chose…d’autre tu dis ?

-Oui, Laura, votre fille, devait vraiment être unique. Je pense qu’elle avait cette chose que peu de personnes possèdent : la pureté.

-Si seulement…tu disais vrai.

-Je me trompe ?

-Pas totalement. Je pense que ma fille possédait effectivement cette pureté lorsque ton père l’a rencontrée et je pense également que c’est pour retrouver cette pureté qu’elle s’est battue ainsi. Elle ne combattait pas simplement les démons, elle combattait également contre elle-même. Elle voulait se racheter de ses erreurs, elle voulait prouver à ton père qu’elle était toujours la même, elle voulait retrouver sa blancheur d’antan…

Lorsque Shadow prononça ces mots, il y eut comme un déclic dans ma tête. Je commençais à cerner qui était Laura à présent et surtout comment elle avait pu être aussi proche de mon père. Mais je sentais que beaucoup d’éléments manquaient encore à mon tableau avant de pouvoir redonner le sourire à mon père.

J’allais en demander d’avantage lorsque Miyako rentra dans la pièce :

-Iori, la demi-heure est écoulée, il est temps de rentrer.

Je tournai la tête vers Shadow et il se contenta d’hausser les épaules et d’ajouter en murmurant :

-Reviens quand tu veux, un peu de visite de temps en temps ne fait pas de mal, je te raconterai d’autres histoires sur ma fille si c’est ce que tu veux entendre.

Je sentis qu’il glissait quelque chose dans ma poche mais je ne réagis pas, de peur que Miyako ne se doute de quelque chose et qu’elle m’empêche de revenir par la suite. Je me relevai donc et suivis Miyako non sans avoir lancé un dernier coup d’œil vers le criminel qui reprit sa lecture.

Etrangement, ni Hélio ni Miyako ne me posèrent de question sur mon entretien avec Shadow. La présidente râlait contre son chauffeur qui roulait trop lentement à son gout, ce à quoi il répondait avec un sourire malicieux, et Hélio me demandait simplement ce que j’allais faire maintenant que j’avais vu le père de Laura.

-Je ne sais pas trop, j’ai bien envie de rester encore quelques temps chez vous, mais je dois aller en cours et m’occuper de mon père aussi, donc je pense rentrer ce soir.

-Oh, je comprends ; répondit le garçon visiblement déçu.

Miyako nous laissa chez Angéla et repartit immédiatement sans prendre le temps de saluer Angéla et Drago qui visiblement, venaient de se lever.

-Bonjour Iori, dis moi, c’était Miyako dans la voiture là ? Me demanda Angéla en baillant, les yeux à demi fermés.

-Oui, elle n’avait pas beaucoup de temps donc elle est repartie, mais elle vous passe le bonjour ; répondit Hélio.

-Je vois, je vois. Vous en avez du courage pour vous lever un dimanche matin aux aurores, Miyako aussi, je ne sais pas comment elle peut tenir…En tout cas, je pense que je vais retourner me coucher moi, bonne journée…

-Déjà ? Je croyais que tu devais voir Ambre et Maya aujourd’hui ; rétorqua Drago qui lui, semblait totalement réveillé.

Angéla ouvrit alors totalement les yeux et, après avoir râlé contre ses amies de lycée, se précipita vers la salle de bain sous les rire de son mari et le regard désespéré de son fils.

Je laissai tout le monde dans le salon prétendant vouloir me reposer un peu dans ma chambre. Et une fois seule, je sortis le présent de Shadow et je fronçais les sourcils. Ce n’était qu’une simple carte magnétique, à quoi pensait-il en me donnant cette chose et en ne me disant pas à quoi elle servait ?

Je la retournai et je faillis m’étrangler en voyant le nom inscrit au dos : Hikari Miyako. Il ne m’en fallait pas plus pour comprendre que cette carte n’était rien d’autre que la clé de sa cellule.

Pourquoi avait-il ceci en sa possession ? Et surtout, pourquoi ne pas l’avoir utilisé pour s’échapper plutôt que de me la donner ?

Quelqu’un toqua à la porte et je rangeai en vitesse la carte dans ma poche et la seconde d’après, Angéla entra. Je fus impressionnée par la vitesse à laquelle elle s’était changée. Elle avait échangé son pyjama avec une belle robe blanche lui tombant jusqu’aux genoux et décorée par de petites fleurs au niveau des extrémités. Elle portait également de fines chaussures tout aussi blanches et s’était fait une queue de cheval avec ses cheveux plus blonds que l’or. Si je n’avais pas su qu’elle avait le même âge que mon père, j’aurais facilement pensé qu’elle n’avait même pas trente ans.

-Iori, je reviendrai ce soir, et comme je sais que tu dois repartir, j’ai pensé que…

Elle ne termina pas sa phrase car la sonnette de l’entrée retentit. Angéla grimaça et se précipita en bas, et je la suivis, la carte magnétique m’étant complètement sortie de la tête.

Les amies d’Angéla, Ambre et Maya, venaient apparemment d’arriver plus tôt que prévu et patientaient dans le salon avec Drago et Hélio. Lorsque la mère d’Hélio entra dans la pièce, elle eut droit à une remarque désagréable et à des éclats de rire.

Je ne savais pas si je devais venir ou non mais Angéla ne me laissa pas vraiment le choix. Ambre était une grande femme au visage fin et au regard doux. Son front était assez dégagé et tout comme Angéla, deux mèches de cheveux lui tombaient de chaque côté de la tête. Ses yeux, marrons, reflétaient une grande attention aux autres et une grande gentillesse et ses lèvres fines souriaient amicalement. Maya, quant à elle, avait le regard plus pétillant. Contrairement à son amie, une large frange lui tombait sur les yeux, beaucoup plus longue du côté droit, un peu comme Miyako. Je n’avais que très peu de souvenir d’elles, nous ne nous étions vues qu’une seule fois, lorsque j’avais trois ou quatre ans, mais elles, semblaient se souvenir parfaitement de moi.

-Oh, mais si ce n’est pas la petite Iori, tu as grandi dis-moi ! S’exclama Ambre.

-Salut Iori, comment vas-tu depuis le temps ? Lança Maya. Et surtout, que fait la fille de cet idiot ici ?

-Très bien, merci. Je suis simplement de passage à Paris, je devais voir Miyako pour quelque chose.

-Oh, dans ce cas là, passe le bonjour à ton père de notre part ; j’espère sincèrement qu’il va bien lui aussi ; me répondit Maya.

-Oui…il va bien ; mentis-je pour éviter les états d’âmes inutiles.

-Bon, ce n’est pas tout ça, mais si on est passée ici, c’était pour ne pas être en retard, connaissant notre chère Angéla.

-Je t’en prie Maya, j’ai fait des progrès depuis le lycée quand même ! Protesta cette dernière.

-Ouai, ouai, en attendant, tu n’étais même pas prête à l’heure où tu devais nous rejoindre…

Angéla grimaça et Ambre éclata de rire. Les trois femmes partirent et je dis au revoir à Angéla qui en avait pour la journée et qui ne reviendrait pas avant mon départ.

Il ne restait donc que Drago, Hélio et moi dans la maison et il était aux alentours de midi.

-Bon, qu’est-ce que vous voulez manger les enfants ? Aujourd’hui c’est moi qui régale ! Déclara le père d’Hélio avec un grand sourire.

-Je vote pour le restaurant ; répondit son fils, visiblement terrifié par quelque chose.

-Tu es sûr ? Il y a plein de choses ici, ta mère nous a même laissé de quoi faire un excellent repas !

-Certain !

-Bien, et toi Iori ? Tu es notre invitée donc je te laisse choisir.

Je me tournai vers Hélio mais son regard suppliant me fit céder et je me rangeai derrière lui, au grand dépit de Drago.

-Merci Iori, tu viens de sauver des vies ; me glissa mon ami à l’oreille, soulagé.

-Tu m’en dois une maintenant ; rétorquai-je malicieusement.

Le reste de la journée passa assez vite, d’un parce que nous mîmes presque une heure à choisir un restaurant, et de deux, parce que je m’amusais vraiment en compagnie d’Hélio et son père, si bien que l’heure de mon départ arriva avant même que je n’aie eu le temps de m’en rendre compte.

Il était dix-huit heures et Hélio avait tenu à me raccompagner jusqu’à la gare tandis que Drago faisait les courses pour le diner. Nous attendions sur le quai depuis une bonne demi-heure déjà un train qui, d’après la SNCF, avait eu un problème technique, comme toujours…

-Fichus Trains ; râla Hélio en shootant dans une canette. Ton père va finir par s’inquiéter à ce rythme !

-Mais non je te dis. Je lui ai envoyé un message.

-Et tu as cours demain, tu ne peux pas te permettre de rentrer à minuit comme ça !

-Mais tout va bien je te dis, j’ai l’habitude de me coucher tard.

Hélio ne semblait pas convaincu mais n’ajouta rien de plus.

-Au fait, je voulais vous remercier pour ce week-end, toi et tes parents ; dis-je soudain.

-Nous remercier, mais de quoi ?

-Grace à vous, j’ai passé les plus belles journées de ma vie depuis quatre ans. J’en avais oublié à quel point la vie en famille pouvait être agréable et remplie de joie.

-Iori…

-Aujourd’hui et hier, j’ai retrouvé ce que je croyais avoir perdu lorsque ma mère est morte. Maintenant, je suis plus que jamais déterminée à moi aussi, vivre la même vie que vous ! Je redonnerai le sourire à mon père et nous repartirons en vacances tous ensembles, comme avant, tu verras !

-J’attends ce jour avec impatience Iori, je sais que tu en es capable.

Je rougis. Ses mots me faisaient vraiment chaud au cœur et m’encourageaient à poursuivre ma quête. Puis le train arriva enfin et, après lui avoir rappelé qu’il m’en devait une pour aujourd’hui, nous nous dîmes au revoir et je montai dans le train qui devait me ramener à mon quotidien, auprès de mon père.




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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [06/03/2016] à 18:10

omg je suis choquer par shadow



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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [06/03/2016] à 18:45

choqué par son comportement ou le fait qu'il soit en prison comme ça?^^




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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [06/03/2016] à 18:51

son comportement



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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [13/03/2016] à 19:00

Lorsque je sortis de la gare, il n’était pas encore vingt-heures et le soleil n’était pas totalement couché en cette fin de mois de novembre. Je longeai les côtes, les derniers rayons éclairant une mer de feu. Je m’arrêtai quelques instants sur la plage pour contempler cette grande étendue d’eau.

Depuis toute petite, j’aimais rester tard le soir sur cette plage pour regarder avec mon père et ma mère le soleil sombrer dans l’océan et cela faisait un petit bout de temps déjà que je n’étais pas venue ici. Voir ce paysage, écouter le son des vagues s’échouant sur le sable fin, sentir le vent frais sur ma peau, tout cela me rendait nostalgique.

Je me posai alors cette question : tentais-je de rendre le sourire à mon père pour qu’il soit heureux à nouveau, ou bien alors faisais-je cela pour être heureuse ?

Certainement un peu des deux, même si à l’époque je n’avais aucune réponse à ma question.

Je franchis la porte du manoir vers vingt heures et je fus agréablement surprise en sentant une bonne odeur de cuisine émaner de la salle à manger. Je pensai tout d’abord que ce n’était que tante Nagisa qui s’occupait de mon père comme je lui avais demandé, mais la personne se trouvant derrière les fourneaux était quelqu’un d’autre : une femme aux cheveux courts et aussi noirs que les miens. Lorsqu’elle se retourna, je reconnus immédiatement son visage rond et sans ride, ce nez fin et ces grands yeux ébène.

-Tante Marie ; m’exclamai-je, heureuse et surprise en même temps.

-Ah Iori, te voilà, tu arrives pile à l’heure pour le dîner, c’est parfait !

Je penchai la tête sur le côté, surprise autant par sa réaction que par le fait qu’elle soit chez moi. En me voyant faire cette tête, elle éclata de rire et posa un plat sur la table.

-Ne fais pas cette tête Iori, je suis simplement de passage et j’en ai profité pour aider un peu ton bon à rien de père ; me répondit-elle toujours en souriant.

Au même moment, mon père entra dans la salle à manger, intrigué par tout ce vacarme et fit un bond de trois mètres en arrière lorsqu’il vit sa sœur avec moi.

-Qu’est-ce que…Tenta-t-il de dire avant de se faire interrompre.

-Et bien, tu m’as l’air en meilleure forme que la dernière fois qu’on s’est vu, je constate que Iori a fait du bon travail avec toi !

-Quand…es-tu entrée ? Et surtout, qu’est-ce que tu fabriques ici ? Et Iori est de retour ? Depuis quand ?

-Tss, tss, trop de question en une fois, ça me donne mal à la tête ; râla ma tante en s’asseyant et commençant à se servir de pâtes qu’elle avait déposées sur la table.

Je regardai mon père dans les yeux, aussi déconcertée que lui mais ma tante faisait comme si de rien n’était et continuait à se servir en viande, prit un peu de vin rouge et entama son assiette.

-Si vous ne venez pas, il n’y aura plus rien pour vous ; déclara cette dernière en avalant un morceau de steak.

-Tu n’as pas répondu à mes questions je te signale !

-Oh, je suis chez moi aussi ici, je peux bien passer quand bon me semble non ? Quant à la raison de ma présence, disons que j’avais des choses à faire ici, je vais rester une bonne semaine, voire deux si je me plais bien. Et oui, ta fille est rentrée à l’instant.

-Deux…Deux semaines ? Tu n’as donc rien de mieux à faire ? S’exclama mon père qui visiblement ne voulait pas que quelqu’un vienne déranger sa tranquillité.

-Pas vraiment, je suis en vacances et Satoshi est allé voir sa sœur, donc je suis libre pour la semaine !

Mon père soupira et vint s’asseoir à son tour, visiblement résigné et je fis de même. Pour la première fois depuis quatre ans, nous étions plus que deux à table et mon père parla d’autre chose que de la pluie et du beau temps avec ma tante et moi. J’avais vraiment l’impression de revoir le père que j’avais toujours connu lorsqu’il était aux côtés de ma tante. Tous les deux se chamaillaient autant que ma mère et lui sans pour autant être vraiment sérieux dans leurs disputes.

Une fois le diner terminé, je sortis de table plus tard que je ne l’avais prévu mais j’étais heureuse. Plus les jours avançaient, plus les blessures du cœur de mon père semblaient se panser. Lentement mais sûrement, la cicatrice laissée par la mort de ma mère se refermait.

Plus tard dans la nuit, alors que je séchais totalement sur un exercice de maths, je ressortis l’étrange carte de Shadow. En avais-je vraiment besoin ? Mon père guérissait de lui-même, je n’avais plus aucune raison de chercher à faire la même chose que cette Laura.

Cependant, je rangeai la carte dans un de mes tiroirs dans le doute. Je n’étais pas encore totalement convaincue de ce que j’avançais, même si je le souhaitais du plus profond de mon cœur.

Je m’endormis finalement vers minuit sans avoir terminé tous mes devoirs, mais ils étaient moins importants que mon père, donc cela ne me dérangeait pas d’avoir passé du temps avec ma tante et mon père si cela l’aidait.

La semaine passa tranquillement. Avec l’aide de Tante Marie à la maison, je pouvais prendre un peu de temps pour moi-même. Je n’avais plus besoin de resserrer mon emploi du temps pour m’occuper de mon père, je n’avais pas non plus besoin d’être tout le temps présente à la maison et j’en profitai donc pour rendre visite à Nagisa, trainer dans la salle de club ou tout simplement flâner en ville après les cours, même s’il faisait vraiment froid dehors…

Puis, un jour, alors que je relisais le journal de Laura comme j’avais pris l’habitude de le faire pour me détendre après les cours, un élément me frappa plus qu’à l’ordinaire. Plusieurs fois était mentionnée une falaise très importante à ses yeux. Comme il n’y en avait qu’une en ville, je devinais facilement qu’il s’agissait de la même falaise que je voyais depuis la plage.

N’ayant pas grand-chose d’autre à faire grâce à Marie, je décidai d’aller jeter un œil. Je passai souvent devant, je la voyais, mais je ne m’y étais jamais rendue.

Je marchai dix minutes avant d’arriver à un petit sentier non goudronné que j’empruntai. Sous mes pas, j’entendais le bruit des branches se briser et le craquement des feuilles mortes, comme si peu de monde passait par ici.

Après avoir grimpé sur quinze bons mètres, j’émergeai finalement des broussailles sur une large pierre nue et ce que je vis me laissa bouche bée.

Devant moi – ou plutôt sous mes pieds – la mer rougeoyante au soleil couchant s’étendait à perte de vue. L’astre du jour semblait plonger directement dans la vaste étendue d’eau, comme avalé par cette dernière. Au loin sur ma gauche, je discernai la plage et le quartier dans lequel vivait Nagisa. D’ici, il ressemblait à une ville miniature dans un musée.

Je fermai les yeux, éblouie par tant ce spectacle mais étrangement, je n’entendis pas ce vrombissement perpétuel de la ville. Non, les seuls bruits parvenant à mes oreilles étaient le sifflement du vent et le fracas des vagues en contrebas contre la falaise.

J’inspirai un grand coup et je sentis cette odeur caractéristique de la mer, odeur mêlant sel, algue et poisson, et elle était forte, bien plus que sur la plage.

Je comprenais maintenant pourquoi Laura et mon père aimaient tant cet endroit. Il était comme irréel, hors du temps, presque féérique. En me tenant debout sur cette falaise, j’avais l’impression d’être dans un autre monde, loin des tumultes du monde réel, seule et apaisée.

Je trouvai d’ailleurs cela étrange que personne ne se soit emparé de cet endroit pour le tourisme et qu’aussi peu de monde connaisse l’existence même de ce lieu, alors qu’il était visible à des kilomètres à la ronde.

Après être restée cinq minutes debout et figée, je décidai de rentrer, non pas à cause de l’heure, mais à cause du froid mordant. J’aimais certes le paysage et les odeurs, mais j’appréciais moins la froideur du vent.

Une fois de plus, tante Marie nous avait préparé un bon repas et nous passâmes une autre soirée agréable en sa compagnie. Cependant, un appel soudain me ramena à la réalité.

-Zut, je crois que je vais devoir écouter mes vacances, Satoshi vient d’appeler et ça râle bien au boulot ; pesta ma tante, visiblement très mécontente. J’avais prévu de rester encore une semaine, mais je vais devoir partir dans deux jours. Je passe encore la journée de demain avec vous, et ensuite, retour au travail…Franchement, ils ont intérêt à doubler ma paie et que ça soit vraiment important…

Une expression que je ne saurais décrire passa sur le visage de mon père lorsqu’elle dit cela, entre de la tristesse, de la fatigue et…de la détresse ?

Mon père ne voulait pas que sa sœur s’en aille, et moi non plus d’ailleurs. Grace à elle, j’avais enfin l’impression de retrouver une vie stable…Mais je n’avais pas le choix, je savais que ces jours ne dureraient pas éternellement, mais j’espérais que mon père ait suffisamment récupéré pour se passer d’elle…Je me trompai à en juger par son expression.

Il se leva de table et retourna dans sa chambre pour ne plus en sortir de la soirée, visiblement abattu par cette nouvelle soudaine. Ma tante semblait également très embêtée mais ne pouvait certainement rien faire cette fois-ci.

Le lendemain soir, alors que ma tante Marie faisait ses valises, je ressortis la carte magnétique de Shadow. Finalement, j’allais en avoir besoin. Puisque ma tante et moi étions impuissantes à le guérir, mon dernier espoir était cette Laura, donc de voir Shadow une nouvelle fois. Mais je ne pouvais pas m’absenter tous les week-ends non plus et laisser mon père seul, cela aggraverait certainement plus son état qu’autre chose…

J’avais besoin d’air pour m’éclaircir les idées. Je sortis en ville et machinalement, je me dirigeai vers la falaise. Je sentais que si je voulais des réponses, je ne pourrais les trouver que là-bas, là où mon père et Laura s’étaient rencontrés plus de trente ans auparavant.

Au sommet du rocher surplombant la mer, le vent soufflait plus fort qu’en journée et me glaçait les os. Je ne voyais rien excepté la nuit et les étoiles se reflétant dans l’eau noire de la mer calme. Mais tout cela m’importait peu, j’avais simplement besoin de calme et de faire le tri dans ma tête.

Malheureusement, je ne réussis pas à me concentrer. J’essayai constamment de m’imaginer comment mon père et Laura s’étaient connus sur cette falaise, ce qu’ils faisaient, pourquoi ils s’entendaient si bien, ce que Laura aurait fait à ma place, si bien que je me contentai d’observer le ciel étoilé.

-La falaise, que de souvenirs ; dit une voix dans mon dos.

Je sursautai et je me retournai avant de constater qu’il ne s’agissait que de Marie.

-Je n’imaginais pas que toi aussi tu aimais cet endroit pour réfléchir Iori. Ça doit être de famille ; continua-t-elle en venant s’asseoir à côté de moi, laissant pendre ses jambes au-dessus du vide et se mettant également à contempler les étoiles.

-Est-ce que tu penses qu’elle est là-haut ? Qu’elle nous observe et veille sur nous comme elle l’a toujours fait ?

-Elle ? Tu parles de ma mère ?

-Oh non, elle, je sais pertinemment qu’elle le fait, elle me l’a promis. Non, je parle de Laura. C’est à elle que tu pensais également, n’est-ce pas ?

J’écarquillai les yeux mais ma tante se contenta de rire légèrement devant ma réaction.

-Ne me demande pas comment je le sais, ça serait trop compliqué à expliquer.

Marie soupira et baissa le regard vers la mer d’encre en dessous de nous.

-Nous nous étions pourtant mis d’accord pour te cacher son existence, mais c’était inutile apparemment.

-Nous ? Tu veux dire que c’était intentionnel ?

-Oui, avec ta mère, Nagisa, Alan, Miyako, Angela et Drago, nous nous étions promis de repartir à zéro après la mort de Laura. Non pas pour oublier, mais parce que c’est ce qu’elle désirait. Si nous nous étions morfondus comme ton père l’a fait, alors sa mort aurait vraiment été vaine.

-Je ne comprends pas, pourquoi vaine ?

-Ce que Laura souhait, c’était certes un monde en paix, mais avant tout un monde dans lequel nous serions heureux, même si cela devait passer par sa mort. Mais ne crois pas que nous l’avons oubliée, loin de là. C’est justement parce que nous avons tourné la page qu’elle continue à vivre parmi nous. Tant que nous serons heureux, son dernier vœu vivra à travers nous tous.

-Mais, et moi dans ce cas ? Pourquoi ne pas m’avoir parlé de son existence ?

-A quoi cela t’aurait-il servi ? Savoir que la meilleure amie de ton père est morte ne t’aurait certainement apporté que de la tristesse, ce dont tu n’avais pas besoin. Même si, je pense que nous avons fait une erreur à présent, une telle vérité ne peut pas rester enfouie éternellement. Plus le temps passait et plus cette information devenait dangereuse pour toi qui grandissait tranquillement, sans les soucis et les tracas de la vie…

Etrangement, je comprenais ma tante. J’avais beau ne pas aimer avoir été dupée, mais son raisonnement me paraissait logique. Si ma mère n’était pas morte, jamais je ne me serais intéressée à cette Laura. Elle n’aurait été pour moi qu’une amie de mon père et j’aurais simplement accepté le fait de sa mort sans chercher à savoir pourquoi.

-Mais, maintenant que je connais son existence, tu ne vas pas m’en dire plus sur elle pour autant, je me trompe ?

-Même si je le voulais, je ne pourrais pas. Il n’y a que ton père qui fût assez proche d’elle pour te dire qui elle était réellement ; me répondit ma tante avec un léger sourire.

Un court silence suivit sa déclaration. Je ne trouvais rien à répondre à cela et elle n’avait visiblement rien de plus à ajouter si bien que je me remis à contempler la mer.

-En attendant, je vais rentrer, une longue journée m’attend demain, évite de trainer trop toi aussi ; déclara-t-elle soudainement.

Ma tante se leva mais je ne bougeai pas de ma place et je continuai à fixer la vaste étendue d’eau, perdue dans mes pensées. Mais alors que je pensais que Marie était partie, j’entendis sa voix dans mon dos.

-Au fait Iori, même si un jour, l’ombre plane au-dessus de ta tête, n’écoute que ce que ton cœur te dit, seul lui connait la vérité. Si tu dois agir et que tu penses qu’il le faut, alors n’hésite pas et fonce.

Je me retournai immédiatement mais ma tante avait déjà disparu dans les ténèbres de la nuit. Cependant, ces quelques mots avaient suffi à faire battre mon cœur à tout rompre. Pour une raison que j’ignorais, Marie connaissait mes plans et il s’agissait clairement d’une mise en garde…mais contre quoi ? Je n’avais à ce moment-là aucune réponse…




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le bon temps…

Aron
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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [13/03/2016] à 20:14

Bon, je suis en train de rattraper mon retard et il y a une chose qui est sur. J'ai l'impression de lire un bouquin de 2000 pages.


heart earth
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[Fic] L'Ascension des Dragons posté le [13/03/2016] à 21:06

non, y'en a que 400 o:

cette fic la par contre doit bien avoisiner les 1000 pages sachant que j'ai 260 000 mots et lui 570 000 :3

https://www.fanfiction.net/s/7962397/1/Yu-Gi-Oh-GM-Book-1-The-Rise-of-El-Loco-Desperado




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