moi je le supporte pas ce couple, et je plains leur enfant d'avoir des parents pareils D:
sinon la suite D:
Iori : Changer le destin
Un vent frais soufflait sur ma peau tandis que je sentais la douce chaleur du soleil réchauffer mon corps endolori et une bonne odeur d’herbe fraiche parvenait jusqu’à mes narines. Au loin, le chant des oiseaux résonnait, seul bruit que je pouvais entendre avec celui des cigales.
Lentement, j’ouvris les yeux et la lumière m’aveugla. Je tentai de mettre ma main devant mes yeux pour me faire un peu d’ombre mais immédiatement, une vive douleur me saisit à l’épaule et je grimaçai. La même chose arriva lorsque je voulus me mettre debout, je m’écroulai immédiatement, n’ayant plus assez de force pour me tenir sur mes deux jambes.
C’était inutile, je ne pouvais pas bouger dans cet état. Je repérai donc un petit arbre non loin de moi vers lequel je me trainai tant bien que mal et je réussis tout de même à m’adosser à son tronc.
Je remarquai alors que tous mes vêtements étaient déchirés de toute part. Que m’était-il arrivé ? Comment étais-je arrivée là ?
Je fus tout à coup saisie d’une angoisse incontrôlable. Je n’avais…plus aucun souvenir. Je ne savais plus qui j’étais ni ce que je faisais dans un endroit pareil !
Non, je devais me calmer, il était inutile de s’affoler, surtout dans mon état, je devais y réfléchir calmement, peut-être n’était-ce que passager…
Je regardai autour de moi, cherchant quelque chose qui aurait pu m’appartenir mais il n’y avait rien d’intéressant à part une écharpe. Je fouillai alors dans mes poches et à ma grande surprise, je trouvais quelque chose : un deck, une carte magnétique et un téléphone, dont j’avais oublié le code évidemment. Mais il y avait également autre chose : un petit bout de papier. Intriguée, je le dépliai et je lus la seule et unique phrase marquée dessus : « Iori ne lira pas ce papier lorsque tu le lui donneras ».
Plutôt énigmatique comme phrase. Cette Iori…était-ce moi ? Certainement, sinon pourquoi aurais-je eu ce truc entre les mains ?
Bon, j’avais mon nom déjà, c’était un bon début. Je continuai à chercher dans mes poches mais il n’y avait rien d’autre, pas de carte d’identité ou d’un quelconque objet qui aurait pu m’en dire plus sur moi-même. Faute de mieux, je regardai le tas de cartes que j’avais entre les mains. Les images me disaient vaguement quelque chose mais je ne savais absolument pas pourquoi je les avais, ni même si elles étaient à moi.
Une carte en particulier attira néanmoins mon attention, une carte nommée fusion parfaite. En la regardant, un sentiment de tristesse remontait en moi mais je ne pouvais pas expliquer pourquoi. Je me sentais simplement étrange, comme si cette carte était liée à de mauvais souvenirs…
Ne pouvant faire un pas, je restai plusieurs heures durant au pied de cet arbre, sans rien faire à part observer le ciel et essayer de me remémorer mon passé, mais rien n’y faisait, j’avais vraiment tout oublié…
Quel jour étions-nous ? De quel mois et de quelle année ? Etrangement, je pouvais dire approximativement que je devais me trouver dans les années 2010, mais sans plus, même si le soleil froid de midi me disait que ça devait être le début ou le milieu de l’hiver, peut-être octobre ou décembre…
Plus tard dans la journée, le ciel se couvrit et une averse se déclencha. Ne pouvant toujours pas faire le moindre geste, je fus trempée jusqu’aux os et je ne pouvais même pas me déplacer pour faire sécher mes vêtements. J’étais condamnée à attraper un bon rhume apparemment…
Le soir tomba et j’étais totalement frigorifiée. Je n’en pouvais plus de rester là, il fallait que je bouge sinon j’allais mourir gelée.
Avec un effort surhumain, je réussis à me remettre sur mes jambes en m’appuyant sur le tronc de l’arbre. Certes, je tremblai et je menaçai à tout moment de m’effondrer mais j’étais debout. Si je pouvais rejoindre une ville, peut-être que quelqu’un sera apte à me renseigner ou que quelqu’un me reconnaitrait même…
Pas à pas, j’avançai dans cette forêt qui me paraissait interminable, même si en réalité je ne devais avoir fait que deux cents ou trois cents mètres. Mes jambes me faisaient souffrir le martyr, c’était à peine si je ne succombais pas à la douleur à chacun de mes pas. Mes vêtements trempés n’arrangeaient rien et m’alourdissaient encore plus, rendant ma progression d’autant plus pénible avec ce froid mordant au contact direct de ma peau.
Finalement, après un temps qui me parut être une éternité, j’aperçus ce qui me semblait être la sortie de cet interminable bois et je m’y précipitai aussi vite que mes jambes me le permettaient. Devant moi, un vaste jardin s’étendait sur plusieurs hectares et au loin, un château se dressait fièrement entre les arbres. C’était ma chance, non seulement pour me reposer un peu mais aussi pour avoir de l’aide.
Galvanisée par cette idée, je me mis presque à courir oubliant ma propre faiblesse. Cette idée me fut fatale et mes jambes cessèrent de me porter, me faisant trébucher et je m’étalai par terre dans la boue.
Génial, j’étais non seulement trempée, transie et en plus allongée par terre, sans mémoire et sans passé. Pourquoi ? Etais-je condamnée à errer sans but jusqu’à la fin de mes jours ? Qu’avais-je donc fait pour me retrouver dans une telle situation. Ou étaient mes parents ? Mes proches ? Mes amis ? S’inquiétaient-ils pour moi ? Savaient-ils au moins que j’avais disparu ? Comptais-je ne serait-ce pour une seule personne ?
Je me remis debout ignorant la douleur et je me remis à marcher vers le château. Mais pourquoi ? Les propriétaires écouteraient-ils une fille ressemblant à une vulgaire mendiante, racontant des absurdités plus grosses que leur propriété ?
Je voulais rentrer chez moi, je voulais retrouver mes proches, je voulais que ma mémoire revienne, je n’en pouvais plus, si je devais mourir, alors que ma mort arrive rapidement et sans souffrance…
J’entendis des pas sur ma gauche. Sans grand espoir, je tournai la tête dans la direction d’où venait le bruit et je vis un homme venant vers moi. Il était grand, blond avec une coiffure assez étrange en pics, devait avoir une trentaine d’années et quelque chose dans ses yeux m’était familier. Son visage était assez long, se terminant cependant par un menton assez carré. Il portait une simple veste noire et un pantalon assorti tandis qu’à son bras, un disque de duel doré scintillait sous les derniers rayons du soleil d’hiver.
Lorsqu’il arriva, il me sourit et me demanda :
-Hello mademoiselle ! Dites-moi, vous ne me semblez pas très en forme, y-a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ? Dit-il avec un large sourire.
Je ne réagis pas à sa demande et je continuai à le fixer d’un regard vide, à tel point qu’il finit par se retourner, se demandant ce que je regardai ainsi. N’en pouvant plus, à bout de force, je laissai la fatigue prendre le dessus sur moi et je m’écroulai.
L’homme, vif comme l’éclair, me rattrapa avant que je ne heurte le sol une seconde fois.
-Oula, vous êtes brulante ; s’exclama l’homme d’une voix inquiète.
Je lui répondis pas une simple quinte de toux, n’ayant plus la force de parler davantage. Je sentis alors l’homme me soulever pour me prendre dans ses bras. Je n’avais aucune idée de qui était ce type, j’espérais simplement ne pas être tombée sur le pervers du coin…
Vidée de toutes mes forces, le sommeil finit par gagner et je m’endormis immédiatement dans les bras de l’homme, m’en remettant totalement à cet inconnu.
Lorsque je me réveillai, il faisait nuit. Les étoiles brillaient aux côté d’une lune pleine dans un ciel sans nuage. Au-dessus de ma tête, quelques ombres de branches se balançaient lentement au gré du vent frais qui soufflait sur ma peau. A côté de moi, une puissante source de chaleur réchauffait mon corps épuisé par ma cavalcade mais étrangement, je ne ressentais plus la douleur. Je tentai alors de lever mon bras, mais tout était normal.
Je tournai la tête sur le côté et je vis l’homme assis dans l’herbe au coin d’un grand feu. Il lisait un livre tranquillement et le reflet des flammes passait dans ses yeux, le rendant d’autant plus mystérieux. Puis, lorsqu’il vit que j’étais réveillée, il s’arrêta de lire et me sourit chaleureusement.
-Bien le bonsoir mademoiselle, bien dormi ? Me demanda-t-il avec douceur.
-Je…que m’avez-vous fait ? Lui répondis-je, toujours choquée de ne plus rien ressentir.
-Pas grand-chose à vrai dire, tu n’étais pas si mal en point que ça, j’ai simplement soigné les quelques égratignures que tu avais et le repos a fait le reste. Mais je ne me suis pas encore présenté, je m’appelle Hélios, je suis le roi d’Héliopolis, ou plutôt ex-roi depuis l’année dernière, j’ai été détrôné.
Ce type était réellement roi ? A en juger par son apparence, et en omettant sa coiffure étrange, il ressemblait vraiment à monsieur tout le monde dans son costume classique. Cependant, quelque chose me dérangeait chez lui : son nom…J’avais l’impression de l’avoir déjà entendu, mais où ? Il m’était impossible de m’en rappeler, mais peut-être que lui savait !
-Excusez-moi, mais…est-ce qu’on se connait ? Lui demandai-je soudainement.
Le dénommé Hélios se gratta le menton et leva la tête au ciel en fronçant les sourcils avant de répondre :
-Peut-être bien, ta tête me rappelle vaguement quelqu’un que je connais…mais je dois me tromper je pense. Plus important, quel est ton nom ? Et que faisais-tu ici ?
Son ton s’était légèrement durci, comme s’il était méfiant vis-à-vis de moi. Quoi de plus normal lorsqu’on trouve une fille ressemblant à une sans abri, à bout de force dans son jardin.
-Je m’appelle Iori…Mais c’est tout ce que je sais ; répondis-je en toute honnêteté. Je me suis réveillée ce matin dans votre jardin, mais je n’ai aucun souvenir plus ancien, je ne sais même pas ce que je faisais là…
-C’est n’est pas techniquement mon jardin, mais passons. Je voulais simplement m’assurer que tu n’étais pas une ennemie mais je me trompais apparemment, je m’excuse d’avoir été méfiant.
-Une ennemie ? Sommes-nous en guerre ? Demandai-je immédiatement.
L’homme hésita une seconde avant de déclarer :
-Je ne sais pas vraiment moi-même à vrai dire. On ne peut pas appeler ça une guerre, mais disons que des individus peu recommandables nous menacent régulièrement en ce moment. C’est pour cela que je ne t’ai pas amenée au château, Sherry ne m’aurais pas pardonné si j’avais encore ramené un ennemi ; soupira l’homme, visiblement fatigué.
Il y eut quelques secondes de silence pendant lesquelles seul le crépitement des flammes résonnait dans la nuit. Ce type ne semblait pas mal intentionné, c’était déjà un bon point pour moi. Mais ce sentiment de connaitre ce nom me dérangeait trop pour simplement partir je ne sais où à la recherche de je ne sais quoi.
-Dis-moi…Iori, tu n’as vraiment aucun souvenir de qui tu es vraiment ?
-Non, aucun à part mon nom.
-Je vois, j’ai dû me tromper dans ce cas ; continua-t-il en fronçant les sourcils sans me regarder. Quoiqu’il en soit, que dirais-tu de venir avec moi au château ? Je ne suis pas sûr qu’il reste beaucoup de place maintenant que Saya et son club son là mais on doit pouvoir se serrer un peu.
Lorsqu’il prononça le nom du dénommé Saya, mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je me mis à trembler. Pourquoi ? J’avais l’impression de connaitre ce nom, qu’il m’était très proche, que je l’avais entendu des milliers de fois…et pourtant, aucun visage n’apparaissait dans ma tête. C’était tellement frustrant, être si proche mais en même temps si lointaine…
En même temps, un fort sentiment de malaise envers le château s’empara de moi, comme si cette personne, cette Saya, me repoussait, comme si je la connaissais et que je ne devais pas la voir, ou bien… que j’appréhendais vraiment de la voir. Oui, c’était ça, je craignais de rencontrer cette personne du nom de Saya pour une raison qui m’échappait.
-Je…je ne vais pas vous déranger si vous êtes déjà nombreux, je peux passer la nuit ici, je me débrouillerai comme je peux d’ici demain.
-Vraiment ? Ça ne me dérange vraiment pas de virer Darksky de sa chambre pour que tu t’y installes une nuit ; me répondit-il étonné.
-Oui, oui, vraiment, et puis, comme vous l’avez dit, je suis peut-être une ennemie qui sait puisque je n’ai plus aucun souvenir, donc je préfère ne causer d’ennui à personne et rester ici, le temps d’une nuit, j’aviserai ensuite.
Du moins, c’était ce que je prévoyais, mais les choses se passèrent différemment. L’homme me laissa donc mais en me promettant de revenir le lendemain avec un peu de nourriture et je passai donc la nuit dans la forêt avec un manteau troué comme couverture et mon écharpe comme oreiller.
Le lendemain, comme promis, Hélios revint avec un peu de pain et des tartines puis m’expliquer ce qu’il se passait en ce moment : un tournoi inter école de duel de monstre et que son rôle était de supporter l’équipe d’une dénommée Angéla. Encore un nom qui résonnait dans en moi sans aucun aboutissement et se perdant dans les ténèbres de mon esprit embrumé.
Je passai la journée avec des journaux apportés par Hélios racontant les événements récents dans l’espoir que quelque chose me revienne mais c’était inutile, tous les faits mentionnés m’étaient inconnus. Puis, dans la soirée, comme je refusais toujours de venir au château, Hélios m’apporta quelques couvertures et un oreiller et me raconta les exploits du club de duel. A l’entendre, ils étaient invincibles, et en grande partie grâce à lui…
Ce type était certes un peu bizarre sur les bords, mais il respirait une profonde gentillesse ainsi qu’une sincère envie de m’aider à trouver la mémoire, allant jusqu’à appeler la préfecture de police pour demander si une disparition avait été signalée, mais visiblement, personne ne s’inquiétait de mon sort, même si étrangement, cela ne me faisait ni chaud, ni froid, comme si j’y étais habituée…Mais les faits étaient que je m’étais profondément attachée à cet homme aidant une inconnue comme moi. Peut-être était-il réellement roi pour agir de la sorte…
Les choses commencèrent à changer le troisième jour. Hélios, comme les deux soirs précédents, vint me raconter les exploits, mais, alors que je lui demandais s’ils allaient gagner, il se retourna et déclara dans le vide :
-Oh, mais ça Iori, tu n’as qu’à demander à leurs rivaux qui sont justement venu nous rendre visite.
Une fille surgit alors des buissons et se plaça devant Hélios et mon sang se glaça dans mes veines lorsque je son visage.
-Assez de cachotteries Hélios, qui est cette fille ? Je l’ai déjà vue quelque part…S’exclama la fille.
Mon regard croisa le sien et mon cœur s’emballa. Des gouttes de sueur perlèrent de mes joues et je me mis à trembler de tous mes membres. Ces yeux, ce nez, cette bouche, cette coiffure, ce visage…je les reconnaissais…C’étaient ceux de…
Comme un ouragan levant le voile de mes souvenirs troublés, toute la mémoire me revint d’un seul coup : ma mère, mon père, Hélio, Présidente Hikari, Tante Nagisa, Serena, Tante Maire, Angéla, Drago, Shadow, le voyage dans le temps, Armageddon…Je me souvenais de tout ! Je fis un pas en arrière, affolée de voir ma mère, en vie, devant mes yeux ébahis. J’avais beau savoir qu’à cette époque, elle était encore vivante, mais je ne m’étais pas préparée à la rencontrer aussi tôt…
-Non, ce n’est…pas possible…Murmurai-je.
Une autre personne sortit des buissons et cette fois-ci, mon cœur s’arrêta pour de bon lorsque je reconnus mon père, au même âge que moi, en pleine forme, en totale opposition avec la personne qu’il était devenu à mon époque.
-Iori, je te présente…Commença Hélios.
-Papa…Maman…Chuchotai-je dans un dernier souffle, prête à fondre en larmes avant de perdre une nouvelle fois connaissance.
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