J’ouvre les yeux, je vois des rideaux autour de moi. Une douleur m’élance dans la tête. Je ferme les yeux. La douleur s’en va. J’ouvre à nouveau les yeux. Les rideaux… sont… blancs. Ma vision est brouillée. Comprends pas. Je suis allongé dans un lit. Quelle sorte de lit ? Blanc, métal… Un hôpital ? Pourquoi ? Comment ? J’essaie de me lever. Impossible. Plus de force. J’essaie une nouvelle fois. Une douleur au niveau des côtes me tords de douleurs. Je retombe. Je sens un liquide chaud couler dans mon dos. Qu’est-ce que c’est ? J’essaie de bouger mon bras. Aucune réaction. Je réessaie. Rien. En fait, je ne sens même pas mon bras. Il est là au moins ? Je tourne la tête péniblement de droite à gauche. Je vois mes deux bras inertes le long de mon corps. Au moins, ils sont là. Mais ce n’explique pas ce qu’il s’est passé. Qu’est-ce que je fais ici ? Dans un hôpital ? Bordel ! C’est quoi ce délire ? J’essaie de me remémorer la cause de mon réveil dans cette salle. Je plonge dans mes souvenirs. Une fille, des monstres, un duel ! Une explosion. Une douleur me transperce la tempe. Faut que j’arrête de penser. De réfléchir. Faut que je me calme. Je réessaie de me souvenir de ce « duel ». Des yeux… Rouges ? Septembre. Un calendrier ? Une date ! 19 septembre… 2000… Des cris, des flammes. Un dragon. Du sang ? Oui, beaucoup de sang. Une rivière… Des arbres… Encore des flammes. Attends ? Une fille aux cheveux rose ? Qu’est-ce que… Du sang ? Elle tombe. Elle me sourit. « Sauve… T.. Toi… ». Comment ça ? Qui es-tu ? Sa main tombe à terre, sans vie. Des flammes. Des dragons. Des cris. Des cadavres. Encore du sang.
J’ouvre les yeux. Mon corps est secoué de violents spasmes. Faut que je me calme. Calme-toi. Calme-toi. Ça va aller. CALME-TOI ! Mes spasmes cessent Je ne comprends pas. Pourquoi ? Je transpire. Beaucoup. Une envie. Non. Une obsession. Je dois sortir de ce lit. Maintenant ! J’essaie de me retourner. Encore une violente douleur. Je continue. Je serai bientôt sur le côté. Allez ! Encore un effort. Je bascule sur mon côté droit. De multiples douleurs m’agressent. Je perds le contrôle. Encore des spasmes ! Non ! Arrête-toi ! Corps de merde ! Bor… ! Je tombe de mon lit. Hauteur ? Environ 50 centimètres. Je tombe à plat sur le ventre. J’entends un craquement. Ma jambe ? Pas le temps d’y penser, une douleur si horrible me fit perdre connaissance.
Je flottais dans un immense néant. Je ne pouvais voir seulement l’obscurité autour de moi. Des voix ? J’entends des voix. « Je t’aimais ». « Le monde a besoin de toi ». « Tu nous as trahis ». « Meurs ! ». « C’est ce que tu voulais ? ».
« Regarde le sol, frérot. Tu vois le sang qui tache le sol ? C’est le mien. Tu m’as tué frérot. Tu te rends compte ? On venait à peine de se connaître. C’est dommage. Aussi dommage que le fait que tu sois une erreur, hein frérot ? ».
Quelles étaient ces voix ? Comprends toujours pas. ‘Tain ! Où est la logique ? Je ne réfléchis plus. Je n’y arrive tout simplement plus. Je me laisse absorber par le néant.
J’ouvre une nouvelle fois mes yeux. « Tiens c’est le même plafond que tout à l’heure » murmurai-je. J’entends des pleurs à ma gauche. Je tourne la tête lentement. Je vois un visage familier. Des traits fins, des yeux verts, des cheveux roses. Elle pleure. Comprends pas. J’essaie de me souvenir de ce visage. C’est le même visage qui apparaît dans mes souvenirs. Qui est-ce ? Elle ouvre les yeux. Les larmes se stoppèrent. Quelques secondes passent. Elle me fixe avec un visage mi-triste mi-heureux. Ses yeux étaient rouges. Le passage de ses larmes était encore nettement visible. Ses yeux étaient grand ouverts. Elle se jeta sur moi, sa tête appuyée sur mon torse. Je la regarde d’un air intrigué. Que faisait cette fille ? Elle continue à pleurer à chaudes larmes. Disant quelque fois des phrases comme : « j’ai tellement eu peur !» ou « j’ai cru que tu étais mort ! » et encore « ne me refais plus jamais ça ! ».
Pourquoi elle dit ça ? Décidément, elle a l’air très attachée à moi.
Une fatigue soudaine me prend. Je m’endors.
Je me revois encore une fois dans cet étrange néant. J’entends encore une fois cette voix. Une voix masculine.
« Tu sais frérot, tu es différent de nous. Je ne comprends pas vraiment les humains, je ne les ai jamais compris. Je n’ai pas trop compris ce qu’il se passait non plus mais j’espère que tu as une bonne raison. Tu as détruit le monde. Tu l’as dévasté. Tu as tué un bon nombre d’innocents. Tué un dieu. Tué ton frère en connaissant tes liens. Tu as commis tellement de crimes. Tu as dévasté ce monde en paix. Je ne sais pas quelle est la raison mais je ne veux pas la savoir. Sais-tu où tu vas ? Sais-tu où tu te diriges ? Je vais te le dire moi. Vers la fin de toute existence. Plus de mondes, plus de galaxies, plus d’univers, plus de néant. Tu as détruit l’infini. Tu te rends compte ? Comprends-tu ce qu’est l’infini ? Moi, je ne peux même pas me l’imaginer. Aucun humain ne le peut. Et toi, tu le dépasse. Tu deviendras plus puissant que le réel, plus puissant que l’irréel, plus puissant que tous les dieux réunis. Mais pour quoi faire ? Je ne sais pas. Sache juste que ce qu’on t’as dit est faux. Purement et tout simplement faux. Tu ne pourras pas le faire. Tu obtiendras la puissance mais tu ne pourras rien en faire. Car tu seras au-dessus de l’imaginable et même de l’inimaginable. Tu seras rien. Juste rien. J’ai fini mon discours, c’est bon, tu peux me tuer. Mais, je t’en prie. Réfléchis à mes paroles. Car il sera trop tard après. Même si il est déjà… trop tard. Malgré tout ce que tu as fait, je t’aimais. Je t’aimais comme un frère. Adieu. »
Je me réveille encore une fois. Toujours le même plafond. Mes rêves sont assez étranges. Il faudra que je les note dans un journal. Le journal des rêves… Bonne idée. Je tourne la tête vers la gauche et j’aperçois une fenêtre. Il fait nuit dehors. Mon horloge interne doit être mal foutue. Tous mes membres sont engourdis néanmoins je peux les bouger. Je ne ressens plus de douleur. J’essaie de bouger mon bras droit. J’y arrive. Le gauche ? Aussi. J’essaie de me lever. J’y arrive aussi. Je décide alors de sortir hors du lit. Je saute hors du lit. Lorsque mes pieds atterrissent, mes jambes cèdent sous mon poids et je m’étale par terre comme une loque. Je reste allongé quelque instant par terre puis j’essaie de me relever. J’ai du mal. Mes jambes n’arrivent pas à bien me soutenir. A soutenir mon poids. Pourtant, elle y arrivait bien la dernière fois. D’ailleurs, c’était quand la dernière fois ? On est quel jour ? J’espère que c’est samedi. Pas envie d’aller en cours. Vraiment pas envie.
Je me relève entièrement. Je titube quelque pas. Je m’appuie sur le mur. J’ouvre le rideau mollement. Personne, la salle est vide. Il n’y qu’une chaise posée dans un coin. Les murs sont entièrement blancs. Aucune tache. C’est un hôpital. J’en suis persuadé. Je me pousse du mur. Un pas, deux pas… Trois pas, je chancelle, je tombe. Encore. Je me relève. Encore. J’arrive à la porte, blanche elle aussi. Je l’ouvre. La lumière m’éblouit. J’enlève la main de la porte pour cacher mes yeux de la luminosité. C’était mon seul appui. Je tombe. Encore. Je me relève et je commence à avancer dans le couloir, lentement. Chaque pas est un combat, mais j’avance. Les couloirs, éclairés par des lumières blanche peu lumineuse, sont vides. Personne. Étrange. Le couloir est long. Très long. Infini ? Peut-être. J’avance toujours. Un pas régulier. Un pas lent. C’est le mien, ce pas. C’est triste non ?
« Meurs »
Une voix ? D’où elle vient ? Je me retourne. Personne. Devant moi non plus. D’où vient cette voix ?
« Monstre »
Encore ? D’où ? D’où vient-elle ?
« Lâche ! »
« Qui es tu ? » réponds-je.
« Traître »
« Montre toi ! »
« Meurs »
« Ou est tu !? »
« Sans cœur »
« Qui !? Qui est là ! » hurle-je.
« Monstre », « meurs », « pourquoi ? », « tu ne viens pas avec nous ? », « frérot ? », « le dîner est prêt », « monstre », « infini », « du sang ? », Lâche ».
Ces voix m’envahissent, je les entends dans ma tête ! Quelles sont-elles ? Je ne m’entends même plus réfléchir ! « Stop ! Arrêtez-vous ! » Mais les voix continuaient de se répéter sans cesse. Elles se mélangeaient, s’entrecroisaient, revenaient, repartaient, me détruisaient. Je n’avais plus la force de me tenir debout. Je tombe à genoux, prends ma tête dans mes mains. C’est horrible. Je veux les faire partir. Je m’arrache les cheveux. Elles ne partent pas. « Laissez-moi ! Je vous en supplie ! ». Rien à faire. Elles restaient. Je dois trouver une solution. Mon corps l’avait trouvé. Je perds conscience. Encore.
Je me réveille. « Tient encore ce même plafond. » Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Le couloir, les voix. Les voix ! Non, elles n’étaient plus là. Tant mieux. Je reste un bout de temps allongé. Je me souvenais de mes précédents réveils. De cette fille aux cheveux roses. Mes idées étaient plus claires. Je levai mon buste pour m’asseoir dans le lit puis j’entends une voix derrière le rideau :
« Tu es réveillé ? » dit une voix féminine familière.
Je ne réponds pas.
« Bon, il va falloir me dire si t’es réveillé ou pas » continue-t-elle.
Je reste dans mon silence, ne préférant ne pas répondre. Je venais à peine de reprendre mes esprit et je ne voulais pas que l’on me gêne, surtout pas une personne que je devais sûrement connaître même si je ne me rappelais pas de qui était-ce.
« Tu l’auras voulu, je vais tirer le rideau » insiste-t-elle puis le rideau s’ouvra et laissa place d’abord à une forte luminosité puis après m’être accoutumé, je vois la même pièce blanche que l’autre fois avec la fenêtre et la chaise. Et sur cette chaise est assise une fille qui devait avoir le même âge que moi. Elle portait une sorte de grandes écharpes à carreau avec des nuances de marrons qu’elle tenait dans ses mains, l’essentiel de l’écharpe passant dans son dos. Elle a des cheveux courts et bruns, d’une taille un peu plus petite que la moyenne et de grands yeux noisette.
« Ah ben, tu vois que tu es réveillé ! C’est pas vraiment gentil d’ignorer les gens tu sais. Surtout moi. » se vexe-t-elle.
« Euh… Qui es-tu ? » dis-je pour toute réponse.
« Comment ça ? Tu ne me reconnais pas ? »
« Euh… Non. »
« Bon soit tu as une mémoire en carton soit tu es amnésique. Personnellement, je penche plutôt pour la deuxième solution, pas toi ? » m’interroge-t-elle.
« Euh… Moi aussi » réponds-je d’un hochement de tête peu assuré.
« Bon, je vais donc me présenter une seconde fois, même si la première était un peu courte il faut dire. Je suis Shiori, une fille que tu as rencontrée durant une pause qui devait être mystérieuse et qui ne faisait que regardait la fenêtre de ta classe. »
« Ah… »
« J’en conclus donc que tu ne t’en rappelles toujours pas. Pff… Qu’est-ce qu’on peut faire alors ? »
« Me laisser me reposer » émets-je.
« Te laisser te reposer ? Alors là aucune chance ! Ça fait déjà un mois que tu roupilles alors je vais pas te laisser te reposer plus longtemps ».
« Un mois ! Attends ! »
« J’ai trouvé, on va faire un duel ! Allez viens par-là, espèce d’andouille ! » s’exclame-t-elle en prenant mon bras et m’entraînant hors de mon lit.
J’essaie de résister.
« Un mois ! Comment ça ? »
Elle s’arrête de tirer puis me regarde d’un air blasé.
« Ça fait un mois que t’es allongé dans ce lit à dormir »
« Quoi ? Mais pourquoi ?! »
« Bon pose-toi sur ton lit et je vais t’expliquer un peu le foutoir dans lequel tu t’es mis. Le jour même de la rentrée, tu avais séché un cours durant le matin, je ne sais pas pourquoi mais on s’en fout, et tu t’es retrouvé à faire un duel sur le toit du lycée. Il y a eu pas mal de dégâts à cause du duel, tu as un peu pété la moitié du lycée et on t’a retrouvé inconscient dans les décombres et en très mauvais état. »
« Mauvais état ? »
« Traumatisme Crânien, trois côte cassé, deux de fêlés, le poignet broyé, un genou en compote et une méga hémorragie interne… »
« Quoi !? »
« Heureusement qu’on t’a trouvé rapidement, on t’a remplacé ta jambe, ton poignet et laissé ton corps réparer lui-même les côtes. »
« Mais comment vous avez fait ? »
« Tu sais la chirurgie de nous jours, c’est super efficace, bien plus que dans ton monde » me dit-elle d’une sourire narquois.
« Hum… Ok. Je me rappelle pas du tout de ce duel ni que j’ai détruit la moitié du lycée. D’ailleurs, je suis allé dans lycée ? ».
« Mais tu te rappelles des duels de monstres et je vais régler ton problème avec un petit duel » dit-elle esquivant ma question.
« Quel problème ? »
« Ton amnésie, blaireau ».
« Ah, tu penses que ça va marcher ? »
« Évidemment que oui ».
« Bon, alors je te suis, mais d’abord je m’habille. Ils sont où mes vêtements ? »
« Ton uniforme est dans la boite là »
« La boîte ? Ah oui ! ». Je me lève de mon lit, marche prudemment, puis ouvre la boite. Effectivement, elle contenait bien un uniforme qui était simplement une chemise blanche avec quelque train bleu et un jean. Il m’avait, lui aussi, l’air familier. Comme une impression de déjà vue mais bien plus prononcé. Je prends l’uniforme, me dirige à coté de mon lit, ferme le rideau et commence à me changer en ayant bien évidemment prévenue de la mort prématuré de Shiori, si elle devait, pour une quelconque raison, ouvrir ce rideau. Ma pudeur n’avait pas de prix.
Une fois changé, je la suivis jusqu’au toit de l’hôpital. Du linge était resté, ils séchaient. Il y avait dehors un grand soleil. Je regarde un peu le paysage. Il y avait un fleuve entouré d’arbre. On pouvait apercevoir de grands bois verdoyant teintés d’orange et de marron. Cela devait être l’automne.
« Ce paysage… Je le connais… » je me murmure à moi-même
« Bien sûr que tu le connais, c’est pas comme si tu l’avais maté pendant des heures par une fenêtre » réponds-elle.
« Oui… Peut-être ». Je regarde encore une fois le paysage. Familier…
Shiori se retourna ensuite puis me lança quelque chose. D’un réflexe un peu mou, j’arrive à attraper le projectile. Et à peine ai-je relevé les yeux vers elle pour lui demander d’une façon peu amicale, la cause de ce lancer, qu’un autre projectile atterri en plein sur ma poire. Je tombai à la renverse, lâchant la première chose que j’avais attrapée. Je reste quelque seconde choqué, puis je me relève à moitié en me malaxant les tympans, ne comprenant en rien à ce qui se passe et lorsque j’ouvris les yeux, je la vis en contre-jour la faisant paraître très menaçante. Puis, elle se baissa puis toucha mon front de sa main. Elle resta un moment comme ça jusqu’à ce que je m’énerve.
« Oh ! Tu fais quoi là ? » dis-je en poussant sa main d’un revers de la main.
« Je cherchais les bosses » répondit-elle.
« Hein ? »
« C’est normal de regarder si tu n’es pas blessé après un accident ».
« T’aurais au moins pu me prévenir de ton lancer » m’énervai-je.
« Non, t’avais qu’à avoir des réflexes » rétorqua-t-elle
« Après un mois de convalescence ? »
« Raison de plus »
« Bordel, tu m’énerves autant que… Que… ». J’avais le nom d’une personne sur le bout de la langue mais je n’arrivais pas à le prononcer. Rien à faire, le mot ne venait pas.
« Que qui ? » me demanda-t-elle.
« Je sais plus… »
« Sûrement Rosea »
« Rosea… Ce nom m’est familier aussi… »
« Normal, c’est ta petite amie »
« J’ai une petite amie moi ?! »
« Bah, je sais pas moi. Mais vous traîniez toujours ensemble. Vous étiez comme scotché l’un à l’autre, il parait et puis, c’est pas comme si elle avait pleuré des heures sur ton lit ».
« Elle a fait ça ? » répondis-je en me souvenant de cette fille qui avait pleuré sur moi.
« Oui, c’était un spectacle assez triste d’ailleurs. Mais il a fallut que Môssieur se réveille quand je suis là donc tu vas le payer. Le payer très cher… »
« Parce que je me suis réveillé, je vais le payer cher ? »
« Évidemment, à cause de toi j’ai raté mon épisode de « No game No life », donc je vais te péter la gueule ».
« Ça semble logique » répondis-je, sarcastique.
« Bon, ramasse ton deck et le disque que l’on commence le duel »
« Euh d’accord »
Je me baissai pour prendre mon deck, ouvris la boîte et mis les cartes dans mon disque que j’attachai ensuite à mon bras gauche. J’active le mélange automatique des cartes. Tous ces gestes venaient à moi comme des réflexes.
« Bon, on va décider qui commence d’accord ? » dit-elle.
« Euh ouais… Avec un dé non ? » proposai-je.
« Un dé ? T'es sérieux ? Un dé ! Cela fait longtemps que nous les utilisons plus pour choisir qui commence un duel !» s’écria-t-elle
« Jan-ken-pon ? »
« Sérieusement ? »
« Je sais pas moi, tu connais quoi comme jeux de hasard ? »
« Un jeu de hasard ? Très peu pour moi. Le premier arrivé à la plage là-bas commence le duel »
« La plage mais attends ! » Elle parlait sérieusement de la plage qui se trouvait à côté de la rivière à environ dix kilomètre d’ici ?
Puis je la vis courir vers le rebord du toit comme si elle allait se jeter dans le vide
« Mais qu’est-ce que tu fous !? »
Pas de réponse.
« C’est pas vrai ! Elle me snobe ! Quoi !? Elle a sautééééé ! Putain, la suicidaire ! »
Je fonce au bord du toit et lorsque je voulus regarder vers le bas, je vis à la place un énorme dragon foncer vers moi. D’un mouvement je fis un bond en arrière puis comme dans un slowmotion, je vis Shiori sur le dos du dragon s’envoler dans les airs en me faisant un clin d’œil en même temps.
« What the fuck ?! Mais c’est quoi ce truc ?! » criai-je à moi-même.
« Bah elle a juste matérialisé son monstre, patron » dit une voix à côté de moi.
Je me retourne. Personne. Mais qui a bien pu parler ?
« Oh ! Patron ! Tu nous snobe ou quoi ? » continue la même voix.
« Vous êtes qui ? » répondis-je dans le vent.
« Mais patron, tu te souviens pas de nous ? » dit une voix aigüe
« On est tes fidèles esprits ! » dit une voix grave
« Qui combattent la veuve et l’orphelin ! » continua la voix aigüe
« Pour que les méchants règnent sur le monde ! » finit la voix normale.
« Frérot, je crois qu’on s’est gouré de texte » dit la voix grave.
« Bordel ! Je croyais pourtant l’avoir réussie » dit la voix normale avec une once de déception dans sa voix.
« Donc vous êtes qui ? » redemandai-je à ces voix.
« Bon, on a pas le temps pour ça, mon pote. Tu dois sauter ! » s’exclama la voix aigüe.
« Euh… Je suis schizophrène ? » émis-je.
« Non. Saute » dit la voix grave sèchement.
« Bon vous allez me dire qui vous êtes ? Bordel ! » hurlai-je, perdant patience.
« Les ojama. Saute maintenant » répondit la voix grave toujours aussi sèchement.
« Pas question que je saute moi ».
« Bon, frérot, il va falloir employer les grands moyens » dit la voix normale.
« Non ! Tu ne veux pas le hanter tout de même ! » répondit la voix la grave.
« Plein de pensées affreuse vous nous hanter nous, après » s’exclama encore une fois la voie aigüe.
« Me hanter ? Comment ça ? »
« Chut toi ! Frérot, je sais que ça va être dur pour vous mais il faut le faire ! » dit la voix normale d’un ton héroïque.
« Je ne peux pas, je vais être traumatisé à vie après ! » répondit la voix aigüe.
« Après tous ce qu’il a fait pour nous, on doit le faire » rétorqua la voix normale.
« J’ai fait quoi moi ? Je vous connais même… »
« La ferme toi ! » cria la voix grave. « Bon, je suis d’accord avec Jojo, on doit le faire pour lui malgré le fait qu’il soit vaniteux, prétentieux, arrogant, con et moche ».
« Bien dit, Noirot ! » s’exclama la voix aiguë.
« Attends qu’est-ce que t’as dit espèce de… » essayai-je de placer.
« Chut ! Bon, faisons-le ! Noirot, Veru ! Go ! » dit la voix normal.
A la fin de sa phrase, je sentis une chose bizarre rentrer dans mon corps puis mon corps commença à bouger tout seul. J’étais paniqué. Je commençais à faire des pas incertain vers un objectif qui lui était certain : le vide. Je n’arrivais plus à parler, à bouger de ma propre volonté. Mon corps ne m’appartenait plus. J’étais réellement dans un gros pétrin. Il me restait plus que deux pas pour tomber dans le vide. Comment je vais faire ? Vais-je mourir à cause de ces voix ? Elles veulent me tuer ? Un pas avant la chute. J’eus un flash, je me voyais être poussé du haut d’un toit par une étrange chose rose. Fin du flash. Je tombe dans le vide.