Hi everybody, voici la suite et saison 2 de la fic "Dans la vie de Flynn Darvallo". Changement de personnes, de caractères et mystères. Peut être une yandere en arrivage, peut être…
Flynn et la swagance
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Chapitre 1 : Papy et les dieux
Spoiler :
« Désespérant. » Je mangeai tranquillement mon sandwich et j’entendais encore cette pleurnicheuse pleurer son petit ami. Cela fait combien de temps qu'elle faisait cela ? Pfff… les humains sont… désespérant. Il est mort, c'est tout. Un sacrifice héroïque on va dire. Ça va faire deux fois qu'il tombe dans les pommes, il ne vivra plus pas cet prétendu « élu ». J'entamais alors la seconde partie de mon sandwich tomate, thon, oignon, curry lorsque j'entendis ses amies pleurer pour elle. J'en pouvais plus. Trop c'est trop. Je me lève d'un coup sec, renversant ma table de cours. Tout mon déjeuner tomba par terre. Le bruit résonna dans toute la salle et tout les élèves tournèrent le regard vers moi. La chaise allait me gêner pour me mouvoir aisément vers cette fille alors, d'une talonnade bien placé, j'envoyai la chaise exploser sur le mur situé au fond de la salle de classe. La chaise retomba en morceau mais j'en avais que faire de dommages collatéraux. Je fis deux grand pas vers la fille et je lui dis : -Roséa, ferme-là. Tu me saoule. -Qu'est ce que t'as ? s'écria une de ses copines. -Ce que j'ai ? C'est simple. Je veux que vous fermiez votre gueule à propos de Flynn. J'en ai marre d'entendre parler de lui alors qu'il est mort ; répondis-je avec virulence. -Il n'est pas mort ! hurla Roséa. Dénie.-Arrête de te voiler la face, ça fait deux fois qu'il est tombé dans ce foutu coma, il n'en ressortira pas deux fois. -Une preuve ? -Une sensation. -Alors, juste parce que tu as la sensation qu'il ne se réveillera pas, tu me dis de me la fermer ? -Oui. -Tu es… -Un connard ? Un salaud ? Un asocial ? Inhumain ? Sûrement. -Tu ne peux pas me comprendre ! -Et qu'est ce que j'en ai à foutre ? -Toi… -Moi. -Tu… -Maintenant, ferme-là. Je ne veux plus t'entendre. -Tu sais qu'avec ce que tu viens de faire, tu vas sûrement te faire exclure du lycée ? -Moi ? Nan… T'es pas sérieuse ? Ironie.« Lelouch Vald ! Au bureau du proviseur ! » s'écria une voix derrière le bureau. Ennui.-Lelouch… Comment te dire…
Le proviseur avait le regard peiné.
-Je connais ton passé mais de là à insulter ma fille…
-Votre fille, hein ? Faites-moi rire. Père de pacotilles. Tu ne lui sers à rien. T'es un déchet pour elle et tu prétends être son père ?
-On en a déjà parlé…
-De quoi ? De votre incompétence ? Oui, c'est vrai. D'ailleurs, je me demande ce que je fais dans votre bureau. Je n'ai pas de directives à recevoir de vous, d'un déchet.
Je me levai du siège et me dirigeai en direction de la porte.
-Oh ? Vraiment ? (Je m'arrêtai). Alors toi ? Une personne qui ne possède aucune moral me la ferait ? Laisse moi rire Vald. On est au même niveau toi et moi. On n'est pas humain, du moins moralement, que ce soit toi ou moi, alors rassis-toi, veux tu ? et discutons à propos de toi. (Je me rassis). Donc, tu as détruis une chaise, renversé une table en ajoutant injure à un camarade de classe. Comment tu veux que je te sorte de là ?
-Comme les deux autres fois.
-Non, quelqu'un va se douter de quelques choses.
-Tss… que propose-tu Papy ?
Le proviseur souri à pleine dent dévoilant une dentition sans défaut.
-Heure de colle, travaux d'intérêts générale… Pas de doute, tu vas devoir y passer.
-Avouez que vous êtes heureux, papy.
-Comme tu ne t'imagine pas.
-Bon, je me tapes quoi ?
-Disons… Ah oui, ça c'est un bon chiffre ! Quatre heures de colles ainsi que deux heures de travaux.
-Hein ? C'est trop, papy.
-Désolé pour toi. Mais en dessous, cela pourrait être soupçonné. Tu ne veux pas que je quitte ce lycée à cause d'une trop grande gentillesse. Je te rappelle que si je saute…
-Je saute. Je connais la comptine, papy. C'est juste que…
-Tu les feras, Lelouch. C'est tout.
-Compte sur moi, papy, pour ne pas les faire.
-Tu n'oserais pas…
-Moi ? Non, pas de la façon dont tu pense, c'est plus… ingénieux.
-Mais bien sur, fais moi voir ton talent, Lelouch. Et aussi, cela fait seulement deux semaines qui tu es dans ce lycée. Essaie d'apporter un casque et d'écouter vos musiques de jeunes qui font boum boum. Tu n'entendras plus de Flynn et tu éviteras de casser encore des chaises. On voit bien que tu n'as jamais rien payé dans ta vie.
-J'aime pas la musique. Cette fois, la porte ne claqua pas comme d'habitude. Ce fut un léger « clic », quasiment imperceptible, annonçant la douce joie auquel ces heures de colles allaient m'apporter.
« Vous pensez qu'un gentil écrirait cette histoire ? Alors vous aviez tout faux. Vous êtes en train de lire le recueil, les mémoires secrètes de Lelouch Vald, le plus grand ennemi de l'humanité. Contrairement à ce que vous croyez, je ne suis pas Lelouch Vald. Je suis une autre personne. Je suis le dieu de ce monde. En tout cas, j'étais. Ma réincarnation a foiré et je me retrouve là… Sérieux. Je vais devoir faire des heures de colles comme ces gamins ? Moi ? Un dieu vieux de milles ans !? Conneries… » -Lelouch ! T'es appelé dans le dortoir des filles ! Je crois que c'est à propos de Roséa ; s'écria mon colocataire de chambres en entrant dans la chambre.
-Saleté d'humains ; dis-je tout bas.
-Hein ?
-Non rien, je vais y aller c'est rien. C'est juste que j'étais en grande inspiration lors de l'écriture de mon livre.
-Ton livre ? Je peux voir ? Dit-il les yeux brillants de curiosités.
-Comme si tu pouvais.
Je rangeai mon pc dans le tiroir que je fermai à clé.
-Essaie un peu pour voir, maintenant.
-T'es pas drôle, Lelouch.
-Bon, je vais voir ce qu'elles me veulent. Je quittai alors la chambre pour me diriger vers le dortoir des filles, ce qui était totalement interdit évidemment. A une certaine heure, garçon et fille devait retourner et rester dans leur dortoir respectif et il devait être proche de vingt-deux heures du soir. Bien après le couvre-feu mais vous l'aurez bien compris que j'en avais qu'à faire de leurs règles. Les deux dortoirs était séparés par un immense halle. Les dortoirs n'étaient pas attachés au lycée lui même mais étaient installé dans un immense manoir à quelques centaines de mètres du lycée et cela expliquait les dimensions anormales des pièces. C'était un homme super riche qui avait fait construire ce manoir au dimension quasi divine. C'était bien trop grand pour des humains. Dans le halle, je perdis mon regard dans les profondeurs noires de cet salle presque aussi grande qu'un terrain de handball. C'était juste un halle secondaire. Je souris et je le traversai pour atteindre le couloir menant au dortoir des filles. Personne. J'empruntai alors le couloir et arrivé devant des portes comportant toutes des numéros, je me demandai alors qui m'avais appelé. D'après mes souvenirs, c'était le dortoir qui m'avait appelé. Alors, je répondis au dortoir. J’assenai trois grand coup résonant dans tout le dortoir qui se fit entendre dans tout le manoir. La porte s'ouvrit alors ainsi que celle de toutes les autres chambres dévoilant une douzaine de filles en pyjama ou robes de chambres contrairement à moi qui était encore habillé. La fille qui ouvrit la porte sur laquelle j'avais toqué, me lança un regard furieux.
-Toi ! gronda-t-elle.
-Moi.
-Tu pouvais pas être plus discret ? Imbécile ! Madame Kruger va rappliquer maintenant.
Madame Kruger était la gérante du dortoir des filles. C'était une dame qui devait avoir la cinquantaine, strict et à cheval sur les règles, typiquement le genre de personnes qui m'énerve au plus haut point.
-Nan… impossible. C'est qui qui ma appelé ?
-Moi.
-Ça tombe bien, tu veux me parler ?
Des pas résonnèrent dans le halle.
-C'est madame Kruger ! hoqueta une fille à la porte d'une autre chambre.
-Lelouch ! Rentre ! On va te cacher ! Faut qu'on te parle ! Tu fais un faux pas, on te balance à Kruger ; dit la fille à ma porte.
-Quel idée délicieuse ; répondis-je.
Ironie.
Je rentrai alors dans leur chambre et je me cachai dans une armoire avec l'aide des trois filles de la chambre. Plié dans une position réellement inconfortable, j''entendis alors le dialogue entre les filles et madame Kruger.
-Qui est à l'origine de ce raffut ? gronda Kruger.
-C'est Laura madame, elle a lâché une énorme caisse.
-Trois grand coup sur une porte ! Et vous me dites qu'elle a lâché une… Vous me prenez pour qui, mademoiselle ?
-Euh… c'est à dire…
-Laissez moi entrer dans votre chambre ! Inspection générale !
-Madame ! gémirent-les filles.
J'entendis des bruits de pas résonant sur la plancher de la chambre accompagné des plaintes des filles qui disaient nombres d'excuses bien ridicules. Je m'attendais à ce qu'elle ouvre le porte à tout moment et j'étais prêt à parer à cette éventualité lorsque les bruits de talons résonant s’échappèrent de la chambre et alla dans une autre pièce, une autre chambre sûrement. Ce concert horripilant dura pendant prêt d'un bon quart d'heure.
-Bon, je n'ai rien trouvé de suspect mais ne me faites pas encore un coup de ce genre sinon ce sera une punition collective.
-Oui madame acquiescèrent en cœur les filles.
-Oh ! Mais attendez, j'ai oublié un endroit !
J'entendis alors un « non » gémir et quelques bruits de pas puis la porte de l'armoire s'ouvrit dévoilant Kruger sous toute sa laideur. J'utilisai alors mon éventualité pensé auparavant. Un coup sur le coté sur la tête avec la tranche de la main. Elle s'étala de tout son long sur le plancher du sol. Les filles étaient stupéfaites.
-Comment t'a fais ça ; articula alors une fille.
-Bah, un petit coup et c'est réglé, non ?
-Mais, et les Rulodomino ?
-Bah, j'ai réussie à faire passer ça pour un accident, tout simplement.
C'était évidemment faux. C'était moi le créateur des Rulodomino, ces règles ne pouvaient m'atteindre.
-Tout de même… murmura la fille.
-Et on va faire quoi après, elle va tous nous renvoyer du lycée ! s'écria une autre fille.
-Peu de chance ; rétorquai-je. Elle va perdre tout ses souvenirs. Je lui ai donné un coup pile poil sur la partie du cerveau influençant sur la mémoire à court terme. Elle va se rappeler d'avoir inspecté les chambres et ce sera tout. Tout ce qui vient de se passer sera oublié.
-Mouais… Bizarre ton explication ; dit une autre fille.
-Bon !
Je pris une chaise à coté d'un bureau et je m'assis dessus tout en croisant les jambes, prenant un air sérieux.
-Qu'est ce que vous me voulez ? Je n'ai pas l'intention de rester plus longtemps ici donc vous me dites vos reproches où je ne sais quoi et je me tire. J'en ai marre de perdre du temps, surtout à cause de celle-là ; dis en montrant des yeux Kruger.
La fille de la chambre se démarqua alors du reste du groupe des filles me toisant de son regard hostile.
-Tu es Lelouch Vald, n'est ce pas ; dit-elle clairement.
-Oui.
-Ce ne serait pas plutôt un nom d'emprunt ?
-Oh ? Alors on doute de mon identité ?
-Effectivement. J'ai effectué plusieurs recherches à ton propos.
-A cause de Roséa ? Tu ne serais pas Yuko ? Une des ses 'popines ?
-Peut être… Ce n'est pas le sujet. J'ai enquêté à ton propos et j'ai découvert plein de choses… étranges.
Le groupe de filles murmurèrent des choses incompréhensible entre elles. Je ne dis rien et je la fixai avec curiosité, le sourire au lèvre.
-Tu as été admis dans ce lycée, il y a à peine deux semaines, un jour après la tombée dans le coma de Flynn Dar… Foulardo. Tu ne supporte pas le fait d'entendre parler de lui alors que tu es sensé ne l'avoir jamais connu. D'ailleurs, en regardant dans tes papiers, tu n'as pas d'acte de naissances, pas de familles, pas d'existence au sens propre du terme avant le mardi 19 janvier 2487. C'est comme si tu n'existais pas. Aucune trace de toi, rien. Pourtant nous sommes dans une société ultra modernisé et même les pays les plus démunis possèdent des hôpitaux digne de ce nom. Tu n'as donc pas pu échapper à l'acte de naissance si tu serais né normalement et je ne vois pas comment tu aurais pu effacer les fichiers informatiques te concernant alors qu'ils devraient se trouver sur des millions de serveurs. En clair, tu es né le 19 janvier 2487 pourtant tu semble avoir le même âge que moi, non ? Est-ce que j'ai faux ?
-Non, tout est exacte sauf une chose. Je ne suis pas né mais je suis apparu le lundi 18 janvier 2487.
-Apparu ?
-Comment veux-tu expliquer le fait que j'ai le même « âge » que toi, du moins en apparence ?
-C'est vrai.
Le groupe de filles avaient toutes les yeux écarquillés de stupeur.
-Tu as bien déduit autre chose, n'est ce pas ? fis-je d'un ton inquisiteur.
-Eh bien, tu semble avoir une relation plus ou moins directe avec Flynn Dar… Foulardo car tu serais apparu le jour de sa seconde tombée dans le coma, tu aurais rejoins le même lycée, la même classe que lui et malgré quelques différences fondamentale, tu as quasiment les mêmes relations avec ton entourage.
-C'est à dire ?
-Asocial, ne prêtant pas attention aux autres exceptés à une seule fille, Roséa. Mais au lieu de l'aimer, tu la déteste.
-Toute ces « révélations », tu les as révélés à Roséa ?
-Non. J'ai décidé de t'en faire part avant pour compléter et finir cette enquête. Qui es-tu où plutôt, quelle chose es-tu, Lelouch Vald ?
Je la regardai avec un sourire démoniaque et malsain. Le groupe de filles n'en revenait toujours pas et elles me fixaient toutes avec une telle intensité que je me sentis faiblir à un moment mais je repris le contrôle rapidement et aisément.
-Yuko. Je vois clairement ton but dans ton petit jeu. Cela aurait pu fonctionner sur un humain, hélas. Tu as bien compris que je ne le suis pas et tu n'avais pas calculé cet élément dans ton plan. C'est ton erreur. Tu croyais réellement que j'allais agir comme un humain normal et te donner la réponse ? Naïve. Tu me balance ton plan entièrement et de ce fait, j'avais deux choix possibles. Soit je niais tout tes propos et cela aurait provoqué des rumeurs dans tout le lycée jusqu'à me faire cracker. Soit, j'avouais et personne ne peut s'en sortir avec une semi-vérité. En gros, si j'approuvais tes propos, je devais me révéler à la fin pour conclure le spectacle, d'où la présence des autres filles, hein ? Sauf que je préfère les fins incompréhensible donc je dirais rien de plus et je retourne dans ma chambre écrire mon livre.
Je me levai de ma chaise, traversai le groupe de filles toute émoustillé et prit la direction de mon dortoir laissant en plant une Yuko interdite. Alors que j'allais sortir du couloir et entrer dans ce halle immense, la voix de Yuko m'interrompis de nouveau.
-Lelouch ! Attends ! Je crois avoir compris !
Je me retournai, l'air curieux.
-Tu ne serais pas Flynn ?
Silence.
-Hein ? Tu es Flynn n'est ce pas ?
Zero absolu.
-J'ai… j'ai juste ?
Ambiance glaciale.
-Si… tu es Flynn. Explique moi… pourquoi. Qu'est ce qui s'est passé ?
Silence.
-Pourquoi tu as rejeté Roséa ? Tes amis ? Ton identité ?
Peine.
-Qu'est ce qui t'es arrivé ? Qui est la personne dans le coma ?
Blanc.
-Yuko…
Ma voix se fit calme quoique dure et tranchante.
-Je n'ai rien à voir avec cette personne. Je suis Lelouch, pas le Flynn dont tu parle. Ton Flynn est actuellement mort même si personne ne s'en est encore rendu compte. Il ne s'est rien passé entre moi et lui alors laisse moi tranquille et va t'occuper de Kruger, elle ne va pas tarder à se réveiller. Demain, n'essaie même pas de m'approcher en cours, ni toi, ni Roséa ou une autre personne de ton espèce. Je ne ferais rien en retour. Je ne veux qu'une seule chose : oubliez-moi et j'en ferais de même pour vous. A souivre…
Chapitre 2 : Au sommet de la vasitude
Spoiler :
« Affligeant ». Mais je devais bien le supporter, je lui avais promis et puis, je n'avais pas envie de retourner voir papy. Tout de même. J'avais une envie monstrueuse d'aller gueuler un bon coup sur ces pimbêches qui n'arrivaient pas à trouver un autre sujet de conversation que « Flynn est trop dans la merde ». J'te jure… A la limite de faire une nouvelle crise de nerf et de détruire la classe en deux. Non, j'ai une meilleure idée. Je me levai brutalement, faisant tourner une nouvelle fois tout les regards vers moi exactement comme la dernière fois. Je vis Roséa me regarder attentivement avec une angoisse nettement visible dans ces yeux verts. Elle redouta le moment où j'allais une nouvelle fois m'engueuler avec elle mais, ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il en se passerait autrement. Je pris mon sandwich, avec mes assaisonnement aussi originaux que savoureux, d'un coup sec, balançant de la sauce soja tout autour de moi, (le pire étant que je ne fis pas exprès) puis je me dirigeai vers la sortie de la classe sous le regard de tout mes « camarades » de classes au grand soulagement de Roséa, encore une fois nettement visible (sans Flynn, elle devait être rien du tout celle là) et j'allais faire un tour sur le toit de l'école, un lieu où je ne m'étais encore jamais rendu mais qui m'inspirait quelques frissons alors que pourtant, j'étais un ex-dieu. Je montai toute les marches menant au toit pour faire du « sport », qu'ils disaient, alors qu'ils pouvaient juste installer un ascenseur magnétique mais bon, c'était réservé aux handicapés selon le papy. Tss, ils saoulent aussi ceux-là. Même pas foutu de soigner des handicapés dans ce monde « super » avancé technologiquement. Un jour, je changerai tout ça mais pour l'instant il faudrait que je retrouve mes super-pouvoirs sinon je ne serais qu'un être humain banal. Immortel mais banal. Inutile d'être immortel si c'est pour se faire chier toute sa vie, déjà que j'ai passé le plus clair de mon temps à aller roupiller dans le néant pour ensuite revenir chez les humains sous cette forme quasiment en tout point merdique. 'Tain, en plus je vais devoir encore le supporter ce blaireau pendant un bon bout de temps. Vie de merde. Tiens, l'escalier s'arrête enfin, j'ai monté combien de marche ? Je vis un panneau sur ma droite et je vis le nombre : « 666 ». J'avais monté six-cent-soixante-six marches ? Sérieux ? Je jetai un coup d’œil en bas et je vis alors le sol du rez-de-chaussé très très loin en bas. Je déglutis difficilement, imaginant juste la valeur numérique devant se compter en centaine qui me séparait moi du sol. Ne trouvant pas le nombre approprié, et ayant la flemme de me lancer dans une équation sinusoïdal, je résumai alors le tout en deux mots : la mort. Bon, ok. Ça voulait rien dire pour moi mais ça fait toujours classe. Même pour un dieu. Un ex-dieu. Je me décidai enfin à ouvrir la porte menant sur le toit lorsque je vis l'état totalement « destroy » de la porte. Je devins perplexe un moment devant la porte, mes sourcils dessinant un accent circonflexe inversé sur mon front. J'empruntai enfin le passage menant sur le toit, utilisant la porte a la différence de l'observer, et je vis alors sur le toit une personne assise sur une bouche d'aération. Intrigué par ses habits qui étaient un short marron et un t-shirt blanc, je m'avançai de quelques pas vers avec une moue interrogative. Quel était ce cinglé portant des habits estivaux lors de la période la plus fraîche de l'année ? Je me rapprochai alors jusqu'à lui et je me plantai devant sa face, me faisant enfin remarquer par cet étrange garçon. On se gelait. Faisait froid bordel. -Toi ! (Je tendis mon bras vers lui, le désignant du bout de mon index). Ô étrange créature insensible à la douce, mais mortelle, température de cette blanche saison. Que viens-tu faire là ? L'âme d'un poète.Il me regarde d'un air vaseux -Toi ? -Oui, c'est moi. -Michel ? -In the space. Silence.Il avait l'air totalement paumé. Je prends place à coté de lui sur la bouche d'aération. -Bon, « Monsieur » traîne sur le toit en habit d'été en plus de poser des questions sans aucun sens alors tu vas m'expliquer tranquillement parce que je te sens pas très en forme. (Il tourne le regard vers moi, l'air blasé). Non, non. Tu es blasé mon gars. Ça se voit facilement, dans ton regard, tes habits, la bouche d'aération, tes… chaussures. Ouais, peut être pas les chaussures finalement. Bref, qu'est ce que tu fous, blasé comme tu es, sur ce toit ? -Aucune idée… -Bien. Aucune idée, hein ? Si je te prends par le cou et que je balance dans la bouche d'aération, tu sais ce qu'il va t'arriver, heein ? Ouais, continue avec ton regard blasé à la con, tu vas juste crever comme merde. Tu comprends, heeein ? La mort. -Pourquoi, me parles-tu comme ça ? Tu sais très bien que tu ne peux rien me faire ; répond-t-il. -Oui, c'est vrai. Faux.-Donc, tu peux m'expliquer ? -Moi ? -Oui, toi. -Non. -Ah… Peiné.-Alors, tu n'as aucune idée de ce que tu fais sur ce toit. -Oui. -Attends, je vais répéter plus fort. Tu n'as aucune idée de ce que tu fais sur ce putain de toit ?! -Oui et ? -Tu as bien pris l'escalier pour y monter, heeeein ? Monter. Des marches. Tu connais ? -Oui. -Donc ? -Aucune idée. -As-tu juste une idée de ce que je pense de toi en ce moment ? -Aucune idée. -J'te jure que… Bah… Laisse tomber. Je vais aller tuer quelques personnes pour me défouler. -C'est un drôle d'humour ; dit-il. -Oh vraiment ? -Il est… sombre. -Oui ? -Il est différent de l'humour habituelle des personnes de ce mondes. Ils sont tous si… joyeux. Ouais, c'est ça. Joyeux… -Mec, tu fais comment pour ne pas te noyer dans les vagues de ton regard. Tu t'es drogué ou quoi ? -Ha ha… -Tu es bien drogué. Il se repris. -Ça faisait longtemps que je n'avais pas ris. -Tu riais ? -Oui. -T'es… chelou. -Vraiment ? Je ne trouve pas. -Normal, tout le monde se trouve normal. On se considère tous comme l'étalon de la normalité. Mettons-nous dans ton point de vue. Tu me trouve bizarre, hein ? (Il hocha la tête, lentement). Pourtant, je me trouve normal. Tu comprends ? Tout est question de point de vue. Mais c'est quoi un point de vue ? -Un belvédère ? -Tu te fous de moi. -Comment ça ? -Arrête de me prendre pour un con. Un point de vue, une opinion ! -Ah… -Ouais, « ah… ». Donc, je reprends tu veux ? De toute façon, t'es trop vaseux pour dire quoi que ce soit. On dirait un drogué à l'état naturel. Ça fait peur. Un point de vue est donc une opinion, hein ? Mais d'où vient-elle ? Du monde qui t'entoure. Tes parents, qui doivent sûrement t'avoir abandonné vu ton aura de vasitude hors du commun, tes amis, la télé, le web, tout. Ce « tout » te détermine, ce mélange forge ton opinion. Au final, c'est quoi ton opinion ? Un mélange, une savante sélection des opinions d'autres personnes. Tu n'es qu'un reflet des opinions des autres. Pourtant, si je dis ça, une chose doit faire « tilt » dans ton esprit, heein ? T'es à la ramasse alors je vais le dire pour toi. D'où vienne ces premières opinions ? Si toute tes opinions viennent d'un endroit, d'autre opinions. Quel est l’origine des premiers point de vue ? Dans les montagnes ? Les collines ? Les belvédères ? Non. Ça vient de ton cerveau. Tu mange un fruit. Tu le trouve sucré, bon à manger, où plutôt ton cerveau trouve l'aliment adapté à ton régime et le considère comme utile à ta survie car ça te fournit de l'énergie, des trucs bons pour ton corps. En fait, ton cerveau va créer cette opinion : « manger ça égale bon ». Tu comprends ? Tes idées, tout, vient d'un besoin primaire de survie. Tout est guidé par ton instinct. C'est d'ailleurs ça qui me fait… bah. Les humains ne sont que des bêtes sauvages au final. Pas plus développé que les autres animaux. -Tu n'es pas humain ? -Je les déteste en tout cas. -Alors que fais-tu ici, à me parler ? -Je viens récolter les graines de la paix pour faire grandir l'arbre du chaos. -C'est poétique. -Merci. Silence.-Sinon, vu que tu ne sais pas ce que tu fous ici, te souviendrais-tu de ton nom ? Pour que je puisse avoir l'immense privilège de connaître ton nom ? -Oui. -Tu peux me le dire ? -Oui. -Dis-le. -Marty Hellberg. -Toi ! -Hein ? -Je suis sensé te connaître ! -Vraiment ? -Mais c'est que des détails… -Ah… -Donc, tu es Marty Hellberg le fameux mec qui a détruit un quartier entier, tuant des milliers de personnes, possédant le syndrome de Barnaby ? -Oui. -Donc, que fais-tu sur ce toit ? -Aucune idée. -Tu attends quelqu'un ? -Non. -Tu te repose ? -Non. -Tu attends ? -Oui. Réjouissance. -Qui ? -Aucune idée. Blanc.-Sinon… -Oui ? répondis-je. -Tu n'es pas sensé avoir cours ? -Moi ? -Oui. -Si. -Pourquoi restes-tu à discuter avec moi alors que tu as cours ? -Ce ne serait pas drôle si je te le disais. -Il y a quelque chose de drôle ? Sourire.-Oui. -Et qu'est ce que ce serait ? -Eh bien, il y a deux choses qui me font rires. La première est que je viens de me souvenir de toi, ça c'est le plus marrant. La deuxième c'est que, tu crois vraiment me faire peur avec des cours ? Qu'est ce que ça va faire si je ne vais pas en cours ? Je vais avoir des mauvaises notes ? Et alors ? Je m'en fous, je ne suis lié en rien aux humains. -Tu n'es pas humain ? -Je les déteste en tout cas. -Tu me déteste ? -Tu ne fais pas exception. Silence.-Merci. -De quoi ? -De ne pas faire une exception pour moi. -Tu ne le mérite pas. -C'est vrai. -Sinon… Tu squattes toutes la journée sur ce toit et personne ne t'as encore retrouvé pour t'arrêter ? Tout le monde sait que c'est toi le meurtrier, n'est ce pas ? -Je ne suis pas le… -Si tu l'es. Autant que Marty. Nuages. Tout à coup, il se retourna rapidement et se mit à me fixer d'un regard insistant. -Pourquoi m'expliquer l'origine de l'opinion ou de la normalité ? Tu essaie en permanence de te sentir supérieur aux autres, tu énonce ce que tu appelles la vérité sans la remettre en cause un seul instant et je sens un profond détachement des humains ce qui veut dire que tu n'en n'es pas un. Je ne vais pas te demander ce que tu es, je m'en fous. -Regarde ta vasitude aussi… -Mais je te demanderais juste de ne pas toucher Flynn. … Cette discussion avec Marty m'avait presque troublé. Il était vraiment une personne étrange. Surtout depuis que je me souviens de qui il était réellement et de ce qu'il m'avait dit. Encore quelque chose à propos de Flynn. J'en avais vraiment ras-le-bol alors je me suis décidé. Le soir, je partis du manoir un peu avant le dîner pour aller rendre visite à ce Flynn. « Étage 66, chambre 78 sur votre gauche », énonça la dame de l'accueil
Je monte dans l'ascenseur, un vrai. Pas des escaliers à la con qui te fatigue pour rien.
« Ding »
Sortons de cette cabine. Une fois à l'extérieur, je vois un immense couloir qui devait faire vers sept-cent, huit-cent mètre de long. Des portes étaient incrustés dans les murs tout le long que ce soit à droite ou à gauche. Je parcours donc le couloir, les numéros des portes défilants.
1, 2, 3…
« Pourquoi il faut que tout soit immense dans cette ville ? »
34, 35, 36…
« Pourquoi il faut qu'il soit au fond de ce couloir ? »
56, 57, 58…
« Tu me feras chier jusqu'au bout Flynn, vraiment… »
76, 77, 78
« Enfin sa porte. »
« Ding ! ».
J'ouvre la porte.
Blanc.
Il était là, allongé dans son lit, respirant paisiblement, les yeux fermés. La pièce était assez sobre. Il n'y avait que des murs blanc, une chaise, une fenêtre, un lit et quelques appareils médicaux faisant office de table de nuit. Il ne bougeait pas d'un pouce. Rien ne bougeait. Je l'observai. Plusieurs idées me passèrent dans la tête comme le tuer, faire en sorte qu'il reste dans le coma pour l’éternité mais je secouai ma tête refusant toutes ces idées plus stupides les une que les autres. « La violence est le dernier refuge de l'incompétence » comme je l'avais lus quelque part alors je n'en ferais pas usage. Je suis un dieu, pas un incompétent.
-Tiens, tiens… Lelouch Vald. Quel heureux hasard me permet de te rencontrer à cet endroit ? dit une voix féminine que je reconnaissais malheureusement : Roséa.
Je me retourne brusquement, un sourire au lèvre.
-Un hasard ? Non, je ne crois pas.
-Vraiment ? Qu'est ce qui te fais dire ça ?
-Tu prends un air innocent ? Dommage, ça aurait bien marché contre une personne « humaine » mais contre moi, ça sert à rien. J'ai bien vu que tu me suivais depuis que je partis du manoir, ce n'était pas comme si tu étais discrète. Il faudra prendre l'ascenseur un peu plus tard, si tu vois ce que je veux dire ?
-Tss, tu as tout faux. Je ne te suivais pas… j'allais…
-Voir Flynn ? Allons-donc. Tu vas voir tout les jours Flynn en longeant les murs, faisant des regards furtif à chaque coin de rue ?
-Bon, j'avoue. Je t'ai suivis.
-Victoire !
-Non, plutôt échec ; rétorqua-t-elle d'un air malicieux.
-Comment ça ?
-Tu crois vraiment que je te filais ? Non. Je voulais prouver quelque chose et j'ai réussie. Tu es tombé dans mon piège.
-Vas-y, prends ton temps pour tout m'expliquer en détail, je meurs d'envie de savoir.
-Eh bien, prends une chaise, ça va prendre un peu de temps. (Je prends la chaise et m'assois). Alors, tu te rappelle lorsque Yuko t'as tout révélé hier soir ? Eh bien, il y avait un but précis. Je voulais que tu me soupçonne d'enquêter pour toi, que tu doute à mon propos pour que tu fasse attention à l'avenir. Bien sûr, cela aurait été mieux que tu t'explique mais on ne peut pas tout avoir, n'est ce pas ? (Clin d'oeil). Donc, cela m'a permit de te faire bouger jusqu'à l'hôpital pour voir Flynn car je savais que tu avais un rapport avec lui et aussi de me faire remarquer lors de ma fausse filature pour que tu te sentes en confiance. Toute tes réactions m'ont permis d'établir quelques hypothèses. Déjà, le fait que tu ne supporte pas Flynn veut dire que, soit tu ne l'aimais pas, soit tu tire un bénéfice de son coma et alors cela t'énerve d'entendre des personnes croire en son rétablissement car tu perdrais alors ton bénéfice. Le deuxième fait est que tu as une nature assez proche de Flynn malgré quelques différences majeures que l'on pourrait appeler « opposition » car ce sont des traits de caractères totalement contraire entre vos deux personnalités.
-Comme quoi ?
-Flynn m'aimait et toi tu me déteste.
-Tu es sûr qu'il t'aimait ?
-Euh…
Déstabilisé.
-Heein ?
-Oui.
-Tant mieux pour toi.
-Bref, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est toi. Et j'ai découvert ton secret. Tu ressemble à Flynn, tu es lié à Flynn, tu es opposé à Flynn, mais tu n'es pas Flynn. Tu es donc le double de Flynn. A suivre…
Chapitre 3 : Un flot de dépression
Spoiler :
« Un vide m'a submergé, je ne suis pas sur de pouvoir sortir la tête de l'eau. » Ce fut ma première phrase écrite sur mon journal intime, une méthode que m'avait proposé la psychologue pour essayer de sortir de ma dépression. Je regarde la ville éclairé par ses lampes jaunes habituels, une belle image. Je sors de mes rêves et je me replonge dans l'écriture de mon journal. « Je suis Flynn Darvallo. » Non, ça va pas. Je rature le « Darvallo » pour écrire « Foulardo » juste à coté. « J'ai seize ans, bientôt dix-sept, je suis en seconde et je suis perdu. Totalement perdu. Je me suis éveillé dans un monde nouveau pour moi, ou plutôt, un ancien monde. Il paraît que je suis sortie d'un coma, un très long coma et que j'aurais oublié tout mes souvenirs de ma vie antérieur. Pourtant, je me souviens de mon passé. J'étais dans un monde, un monde étrange et familier à la fois. J'avais une copine là-bas, Roséa elle s’appelait. Elle n'était qu'un rêve ? Une pièce factice comme tout les autres souvenirs que je chérissais il y avait quelques semaines dans mon coma ? Cela fait combien de temps que je me suis réveillé ? » Je m'arrête. Je me demande si c'était bien de tout écrire, absolument tout. Qu'avait dit la psy ? Bah, autant que j'écrive tout, ça ne pourra que l'aider. Je reprends donc l'écriture de mon journal. « Je me suis donc réveillé dans un monde inconnu avec des souvenirs d'une autre vie, une vie complète. J'ai l'impression que ces souvenirs sont vrais. Je n'y comprends plus rien. Suis-je réellement dans la réalité ou suis-je encore dans un autre coma ? Je me suis rappelé avoir affronté cette personne de mon rêve : Marty. Je ne me rappelle plus trop bien de la fin mais c'est juste après ce duel que je me suis arrivé dans ce nouveau monde. Et si il avait gagné et qu'il m'avait tué ? Je serais donc au paradis ? C'est un paradis bien médiocre alors. Je me sens seul. Je ne connais personne. Malgré tout, je vais devoir aller au lycée. Après un test, on m'a dit que j'étais largement au-dessus des autres personnes de mon âge au niveau des connaissances alors il n'y avait aucun problème à ce que j'intègre de nouveau le lycée. Pourtant, il n'y aurait pas Roséa. Elle me manque. J'ai beau me dire que c'est un rêve, je la sens, proche de moi. Elle me manque. Tellement. Et puis, dans ce monde il n'y avait pas les Rulodomino, un ensemble de règles qui empêchait la violence lors des conflits et qui avait trouvé une manière de pacifier tout une planète. Il n'y a pas ça ici, c'est comme mon ancienne vie, avant que je rencontre Roséa. Je suis tombé dans un monde fait de meurtres, de viols, de guerres… Les gens ne savent plus quoi inventer pour se taper dessus à coup de bombes et d'explosion. Ce sont tous des idiots finis. Mais je m'égare. Il y a autre chose que j'ai remarqué, en plus du manque occasionné par la disparition de Roséa, c'est un énorme vide qui s'est implanté en moi. C'est comme si une partie de mon esprit s'était envolé, échappé. Je suis un être brisé, désespéré et perdu, se trouvant dans un monde en tout point nouveau. Il parait que j'avais une famille. Un père et une mère mais pas de sœur. Pourquoi ? Pourquoi ma sœur n'est plus là ? J'en ai marre de ce monde. C'est un monde pourrie. Pourrie par la pourriture qui y vie. C'est comme si je suis atterrie dans une énorme déchetterie de la taille d'une planète et que chaque être humain qui la compose était un détritus. Pourquoi, j'ai cette impression ? Tant de question et personne ne pourra y répondre. Personne. » Je relis mes derniers mots. Je ferme le journal et le range dans mon tiroir de ma nouvelle chambre. Je regarde de nouveau par la fenêtre. Toujours cette même ville, ces mêmes lumières. Pourquoi suis-je étonné ? C'est pas comme si le monde allait se métamorphoser en quelques minutes. J'éteins la lampe de mon bureau et je m'allonge dans mon lit. Je tourne la tête et regarde l'heure sur l'écran de mon ordinateur : 23h 47. Et demain, j'ai lycée. Frisson. « Bip bip »
Je me réveille tout en étant endormis. D'un coup de main, j'arrête le réveil et je me lève, lentement mais sûrement. Une fois sortie du lit, je me dirige vers la cuisine et je me prends un bol de céréales au chocolat. Mes parents étaient déjà partis travailler. C'est sûr qu'avec sept ans de coma, ils avaient eu le temps de profiter d'une vie de couple sans enfant. Mon coma les avaient tellement traumatisés qu'ils ne voulurent pas refaire d'enfant, déjà qu'il ne voulait avoir qu'un seul enfant, ce qui explique que je me retrouve seul. Je sors de la maison, je ferme la porte à clé, vérifie les affaires de mon sac, ouvre la porte, récupère les affaires manquantes, ferme à nouveau la porte. Alors que j'allais ouvrir le petit portillon qui faisait office d'entrée dans notre jardin, je me rappelai avoir oublié quelque chose et je revins dans ma maison et pris mon magnifique foulard bleu qui faisait plus office d'écharpe vu sa longueur et son épaisseur mais ça m'était égal, je ne pouvais juste pas me permettre de l'oublier. Elle me rappelait Shiori, je devais la porter pour elle. C'était ma promesse, rêve ou pas rêve. Une fois réellement dehors, je profitais enfin du temps. Il faisait frais mais il n'y avait pas de neige. Il paraît que c'était très rare d'en avoir dans cet endroit. Chaque année, il neigeait et tout le monde s'excitait alors pour rien car la neige n'arrivait jamais à tenir. Soit elle se transformait en une sorte de bouillies infâme avant de tomber, soit il se changeait en eau au contact du sol ce qui se révélait d'être aussi une bouillie infâme au final. Il faisait trop chaud dans le sud pour de la neige. Alors moi, ayant l'habitude d'avoir de la neige en permanence dans mon rêve, j'ai du mal à m'habituer. Je veux de la neige, je veux Roséa, je veux la partie de moi qui manque. Même les ojama seraient suffisant. Non, peut être pas eux finalement. J'arrive dans ma nouvelle classe. Uniquement des têtes inconnues. Je les ignore, ils font de mêmes. Je m'installe à une place au fond de la classe, à la fenêtre. Comme d'habitude. C'est le début du cours, le prof arrive. Je jette un regard devant moi, en biais vers la droite pour observer Roséa. Je vis une autre personne. Ce n'était pas elle mais une autre fille. Elle m'observait elle aussi mais elle n'avait pas le regard des curieux habituels qui jettaient des regard furtifs pour voir le « nouveau » arrivant. C'était différent avec elle, elle me fixait. Elle avait un visage étrangement familier. Un regard neutre, sans expression, des yeux noisettes, des longs cheveux bruns tombant sur les épaules, un visage fin, une taille plus grande que la moyenne sans être excessivement plus grande.
Lorsque le prof commença à prendre la parole, elle détourna le regard. Je souris. Un petit sourire de rien du tout, un sourire qui disparaît sans même avoir apparus. Un sourire tout de même. Cela faisait longtemps que je n'avais pas souris. Cela faisait deux semaines.
Je n'échappai pas au classique rituel des présentations. Je devais me lever pour aller devant toute la classe et me présenter.
« Bonjour, je suis Flynn Darvallo ou Foulardo, comme vous préférez. J'ai seize ans et je n'ai pas de petite amie ».
La dernière partie de ma présentation fit glousser quelques filles dans la classe ce qui m'indiquait tout de suite, quels personnes à éviter prochainement. Elles ne seraient pas à mon goûts, c'est certain. Trop stupide pour moi. La fille de tout à l'heure fit un petit sourire. Elle me fixait depuis que j'étais au bureau du prof. Elle avait un kif sur moi ou quoi ? Je ne comprenais pas. J'allai me rasseoir et on passa à la suite du cours. Un cours sans intérêts particulier sauf sur le fait qu'ils avaient raison sur mes capacités, je connaissais déjà le cours. Ils étaient tellement en retard… dans le passé. « Ding Dang Dong »
C'était la fin des cours de la mâtiné, la pause déjeuner. Tout le monde se dirigeait soit chez eux, soit à la cafétéria. J'avais pris l'habitude de manger mon propre bentô dans la salle de classe mais n'ayant pas de salle fixé pour la classe, je dus me résoudre à manger dans le foyer du lycée. Un foyer qui était recouvert d'une grosse couche de pollutions sonores, une chose que je n'avais pas l'habitude d'entendre dans ma salle de classe, lorsque je faisais ce… rêve ?
Le foyer était bondé. Toute les tables étaient prises. Toutes ? Non. Une semblait ne pas avoir affaire à l'afflux massif d'humain « beauf » qui peuplait la salle. Je me dirigeai alors vers cette table qui semblait être le messie auquel j'espérais. Je fus déçus. Une personne avait bel et bien pris possession de la table. C'était cette fille de toute à l'heure, la fille qui aux yeux fixation béton. Contrairement aux autres tables qui étaient utilisés par au minimum une demi-douzaine d'élèves, la table de cette fille était vide, il n'y avait personne d'autre que elle dans ce coin du foyer. Comme si elle émettait une sorte de répulsion envers les autres adolescents. Je restais planté là un petit moment, la moitié d'une minute environ, devant sa table. Elle mangeait un sandwich banal sans me remarquer ou même jeter un regard sur le foyer. Elle mangeait seule dans son coin, tranquillement
Je pris alors la décision d'aller lui demander si je pouvais manger à la même table qu'elle. Il valait mieux demander et rater que d'aller manger dehors dans le froid ardent accompagné d'une douce brise de vent envoyant des rafales à plus de cent-trente kilomètre à l'heure, sans même tenter ma chance.
-Euh… Excuse moi, est ce que je pourrais utiliser la table pour manger ? Il ne reste plus de places ailleurs.
Elle leva la tête lentement puis me fixa une nouvelle fois sans dire un mot. J'attendais une réponse de sa part mais elle ne dit rien. Après de longues secondes muettes, mon impatience pris le dessus.
-Bon, je peux ou pas ?
-A toi de voir, tu pense le mériter ou non ? répondit-elle avec une voix douce et remplit de malices.
-Moi ? Comment ça ?
-Tu viens d'arriver, tu es nouveau. Tu ne pars pas manger chez toi, ni à la cafétéria et tu demande une place à une table vide alors que le foyer est bondé. Tu ne trouves pas ça bizarre ?
-Tu sais, j'ai tellement vus de choses étranges dans ma vie, je ne trouve pas ça bizarre du tout moi.
Elle fit une moue d'incompréhension. Elle baissa son sandwich et le posa sur la table.
-Je peux t'expliquer pourquoi tu as vus tant de choses étranges dans ta vie.
Une lumière s'éclaira dans mon esprit.
-Comment ?! Tu sais pourquoi je suis là ?
-Parce que tu as ouvert la porte et que tu t'es déplacé grâce aux soutiens des tes deux jambes jusqu'à cette table ?
Je m'assois.
-Écoute. Je ne te connais pas. Je ne t'ai jamais vus auparavant que ce soit avant ou maintenant. Tu es une inconnue pour moi. Par contre, si tu me connais que ce soit de loin, de près, parce que tu m'as croisé dans la rue une fois, tu dois me le dire.
-Tu as l'air perdu.
-Je le suis.
Elle leva sa fourchette d'un coup sec. Elle avait une fourchette ?
-Eh bien, c'est simple. Tu as réussis à passer mon test et tu demande même à t'asseoir à coté de moi, c'est que tu es quelqu'un d'unique, c'est sur.
-Un test ?
-Tu sais, en classe…
Soupir.
-Donc tu ne sais rien à propos de moi ?
-Si. Que tu es une bonne personne.
-Merci, ça fait toujours plaisir.
-Ce n'était pas de l'ironie !
-Moi non plus.
-Ah…
Silence. Je sortis donc mon bentô soigneusement préparé par mes soins. Je commençai alors à manger avec mes deux baguettes mes différentes préparations, souvent à base de riz.
-Tu manges chinois ?
-Aponè, é aponè bo'del.
-Quoi ?
Je déglutis.
-J'avais du riz dans la bouche. Non… je voulais juste dire que ce n'est pas chinois. C'est japonais.
-Ah bon ? C'est marrant… C'est original au moins…
Silence. Je continue de manger mon bentô. Je sens des regards se tourner vers moi suivis que quelques rires moqueurs mais je me contente des les ignorer. Finalement, je reprends la conversation avec cette fille.
-Dis-moi quelque chose.
-Oui ? Répondit-elle.
-Est ce que je peux essayer de faire une conclusion à mes réflexions de mes dernières minutes ?
-Bien sûr ; répondit-elle joyeusement.
-Je te préviens, ce ne sera pas tout doux à ton sujet.
-Qu'est ce que tu veux que ça me fasse ?
-Bien, bien… Donc, je me demandais ce que tu faisais seule à cette table et pourquoi je ne t'ai jamais vus en compagnie d'une quelconque personne alors que nous étions en milieu d'année scolaire. Ça m'a semblé étrange. Tu n'es pas repoussante physiquement et même si tu pourrais surprendre un peu les gens avec tes remarques, tu devrais tout de même te trouver des personnes avec qui parler. Alors, je me suis interrogé et je n'ai trouvé qu'une seule solution : tu dois avoir une mauvaise réputation. C'est vague mais je pense que tu comprends où je veux en venir, non ?
Elle me regarda avec des yeux illuminés par la lumière de son sourire.
-Oui, c'est vrai. Il s'est passé quelque chose et depuis plus personne n'ose s'approcher de moi. Tu es très fort pour trouver ça.
-Je ne veux pas paraître indiscret mais j'aimerais bien savoir qu'est ce qui s'est passé.
Elle se tut. Elle avait perdu son sourire et une expression sombre recouvrit son visage.
-J'ai… j'ai tué quelqu'un.
Je fis alors un effort monumental pour pas avoir un mouvement de recul. Je réussis à garder une attitude parfaitement calme, prenant uniquement un air étonné.
-Tu as… tué quelqu'un ?
-Oui.
-Mais c'est vrai ce que tu dis ?
-Oui.
-Mais pour quels raison ?
-Je…
-Non, désolé. Je m'égare. C'était sûrement un accident non ? Car tu es encore là et pas dans un centre pour jeune délinquant ou même en prison. Tu as sûrement commis qu'un homicide involontaire. Je me trompe ?
-Non.
-Ne me raconte pas les détails, je ne veux pas te faire souffrir juste à cause de ma curiosité, ce serait impardonnable.
Silence. Un voile sombre s'était posé sur le visage de la fille. Cette discussion avait été taché de sang l'ambiance joyeuse qui s'était installé juste avant. On continua à manger tout deux notre déjeuner dans un bordel sonore générale. Alors qu'elle avait finis son sandwich et qu'elle s'apprêtait à quitter la table pour sûrement se rendre devant la salle de cours. Je l’interpella avec une question.
-C'est quoi ton nom ?
Elle se retourna promptement et dis avec un petit sourire.
-Laura, je m'appelle Laura.
-Et bien, on se revoit en cours, Laura.
-Oui !
Puis elle partit, la démarche plus légère. Elle sortit du foyer mais elle revint quelques secondes plus tard et se planta devant ma table.
-J'ai oublié de demander ton nom.
-Oui, c'est vrai. Je suis Flynn. Mais tu devais déjà le savoir, n'est ce pas ?
-Ah oui, mais j'avais oublié. Ah oui, je voulais te dire aussi que je trouve ton écharpe super belle.
J'allais la corriger en lui disant que ce n'était pas une écharpe mais un foulard mais je me retins. Puis elle repartit, un grand sourire aux lèvres. Alors que je continuais à manger tranquillement mon bentô, une fille vînt à ma table, son groupe d'amis derrière elle, et me demanda.
-Flynn, c'est ça ? Dit-elle.
-Oui. C'est bien moi.
-Fais gaffe à elle.
-Hein ?
-Tu sais, Laura. Fais gaffe à elle. Elle est dangereuse.
-Mais pourquoi, elle serait dangereuse ? Parce qu'elle à tué quelqu'un sans faire exprès, elle devrait tuer tout le monde ?
-Non, c'est pas ça, il y a quelque chose qu'elle ne t'as pas dis. Elle a tué une personne elle même mais plein d'autre personnes proche d'elle sont mortes aussi. Elle est maudite. Quiconque se rapproche d'elle, meurt dans les semaines qui suivent. Alors depuis, plus personne n'ose s'en approcher.
-Mais, elle est si mignonne pourtant… dis-je d'une voix déçue
-Tu veux mourir ? Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à demander à mes amis ou aller toquer directement chez les parents des victimes. Donc, si tu veux rester en vie, éloigne toi d'elle. Elle le sait très bien. Elle ne t'en tiendra pas compte.
-Pourtant…
-Moi aussi, je la trouve super sympa. Elle est super mignonne, amicale, joyeuse mais maudite. Mais toi aussi tu n'es pas moche non plus… (le groupe d'amis commença les remarques). Ce serait bête que tu meures…
Je réfléchis quelques secondes puis je répondis.
-Et qui dis que je tiens à la vie ?
Puis je me levai et partis en claquant la porte du foyer, abandonnant mon bentô et le reste de mon repas sur la table. Tôhô be continued…
Chapitre 4 : Égoïsmes et solitudes
Spoiler :
Je l’avais décidé, je resterais avec elle même si je dois en mourir. Elle est seule, maudite et trop mignonne, je n’avais pas le droit de la laisser tomber. Tel était ce que j’avais décidé lorsque j’étais sorti du foyer où la beaufitude déployait le maximum de son potentiel. J’avais donc passé le reste de la journée avec elle et elle fut similaire à notre discussion lors notre premier repas ensemble, excepté lors de la révélation. À présent, j’étais en train de contempler le plafond de ma chambre plongée dans le noir. Il devait être près de minuit, mais les pensées ne me quittaient pas. Je ressassais sans discontinuer les paroles de la fille et la journée passée avec Laura. Elle avait égayé ma journée. Je me sentais moins seul. Enfin une personne qui avait des soucis du même ordre que moi. Finalement, je compris que je restais avec elle car elle ressemblait beaucoup à ces personnes venant de mes rêves, des personnes venant de Crimson. Elle était aussi… spéciale qu’eux. Elle était devenue ma première amie dans ce monde nouveau et je devais être son premier ami depuis des lustres. Puis je divaguai sur un autre sujet pour finalement sombrer dans l’inconscience. Je vis Laura devant la porte de la salle de notre prochain cours. Elle leva la main vers ma direction, un net sourire se dessina sur son visage. En cours, je pus changer de place pour m’asseoir à côté d’elle. Il paraît que l’on pouvait changer de place à chaque cours, que les places n’étaient pas définies pour les élèves et je fus content de cette nouvelle. Les cours passèrent, plus rapidement cette fois. La compagnie de Laura me permettait de me distraire pendant que les professeurs enchaînaient tous leurs cours que je connaissais déjà. Ils ne m’apprenaient rien de nouveaux, j’avais déjà vus tout ça lors de mes rêves. Je profitais alors que le professeur de physique explique l’une de ses constantes pour partir dans mes pensées. Je me demandais si j’avais réellement rêvé ou si c’était vraiment mon ancienne vie dont je me souvenais. Tout portait à croire que c’était le deuxième choix. Généralement, on ne peut pas se souvenir de ses rêves, ils restent embrouillés et perdent en détails à chaque seconde qui passe. De plus, on ne pouvait rien créer de nouveaux dans un rêve. Même si le cerveau humain restait encore un mystère pour les scientifiques de Crimson, on avait la certitude qu’un humain ne pouvait rien créer spontanément, quelque chose de nouveau, qui n’a subi aucune influence. Essayez de créer une nouvelle couleur, vous ne pourrez jamais. Je ne pouvais donc pas créer un monde entier, des personnalités, des villes, une histoire, avec toutes ces choses, tous ces détails. Et même si il pouvait, comment je pouvais garder en mémoire toutes ces informations ? Cela n’avait aucun sens. Aucun. – Flynn Darvallo ! Je fus surpris par ce soudain appel, je fus extirpé de ma transe mais je repris vite conscience et répondis au tac-au-tac. – Je préfère Foulardo, monsieur. – Comme tu veux, Foulardo. Je te vois partir au loin alors si tu te permets de divaguer ainsi, c’est que tu n’as pas besoin d’apprendre puisque tu connais déjà mon cours n’est-ce pas ? dit-il ironiquement. – Et bien… comment dire… – Tu veux dire quelque chose ? – Je connais déjà votre cours monsieur. Blanc.Le prof fit un sourire sarcastique – Alors nous avons un génie parmi nous ? Très bien, testons tes connaissances. Je viens de prononcer la constante d’Avogadro à l’instant, sais-tu à quoi elle sert, Foulardo ? – A calculer une quantité de moles, je crois. – Très juste. Tu savais donc déjà… – Oui. – Très bien, alors au lieu de te laisser aller à tes divagations, tu pourrais nous aider à faire avancer ce cours qui fait du sur place ? – Votre sens de la répartie m’impressionne monsieur ; essayer de retourner un désavantage en une attaque, c’est bien trouvé. Malheureusement, moi aussi j’ai un sens de la répartie et donc je vous répondrais en toute honnêteté que faire avancer le cours tiens de votre travail et que si je suis appelé à faire un cours, ce sera uniquement si j’y gagne quelque chose en retour. Des murmures s’élevèrent dans toute la classe. Je faisais encore effet. Le prof était décontenancé. Il ne s’attendait visiblement pas à ce qu’un élève puisse lui répondre de cette manière. Une manière non agressive, non insolente, polie. Le professeur se reprit. – Eh bien, je vois que le bénévolat ne sera pas ton affaire. Alors je te demanderai juste de ne pas t’endormir, ce serait bête qu’un génie ronfle durant notre cours. – Très bien, monsieur. Et le reste du cours se déroula sans aucun autre problème mais au gré des murmures parcourant en permanence la classe, et je compris que je m’étais déjà fait une sacrée réputation. En plus de m’être fait pour seule amie, une personne maudite semant la mort autour d’elle, on me prenait pour un génie arrogant. C’est sûr qu’avec ça, la fille du foyer ne reviendrait plus m’adresser la parole et tant mieux, je préfère éviter les personnes comme ça. Elles n’ont aucune personnalité.
A la pause de midi, nous décidâmes, Laura et moi, d’aller en ville manger notre repas, dans le jardin municipal de la ville. Il y avait du soleil et les faibles rayons d’hiver réchauffaient considérablement l’air ambiant. Il faisait agréable d’être dehors, sur de l’herbe. On s’installa sur une butte de terres permettant d’avoir une vue d’ensemble sur le jardin. Le jardin n’était pas très grand mais il y avait assez de places pour installer une aire de jeux pour les enfants ainsi qu’une promenade sportive pour les joggers.
Je sortis mon bento et Laura son sandwich et nous commençâmes à manger notre repas.
– Tu es toujours avec ce plateau repas chinois ?
– Japonais. Et oui, je viendrais tous les jours avec.
– Tu es allé en vacance au Japon ? Non, laisse-moi deviner. Tu as déménagé du Japon pour venir vivre ici ce qui explique que tu rentres en milieu d’année scolaire.
– Non. C’est pas ça.
– A cause des vidéos sur youtube ?
– Non plus.
– Ne me dis pas que tu es comme ceux que l’on appelle otuka.
– Otaku, rectifiai-je. Et j’en étais un avant mais cela fait environ six mois que je ne le suis plus.
– Alors, c’est pas ça non plus ?
– Non.
– Tu peux me le dire alors ?
– A deux conditions alors.
– Conditions ?
– La première est que tu attendes jusqu’à demain midi pour savoir la réponse et la deuxième est que tu jures avoir une conversation sérieuse avec moi maintenant même.
– Une conversation sérieuse ? A quel sujet ?
– Toi.
– Je ne sais pas…
– Je connais déjà la vérité à propos de toi, je veux juste discuter. Après, je te révélerais moi aussi mon passé. C’est un échange équitable je trouve.
– Je suis d’accord, discutons.
– J’ai entendu dire qu’il n’y avait pas eu qu’un seul mort dans ton entourage. Plusieurs personnes sont mortes, beaucoup trop pour que ce soit qu’une coïncidence. Je me suis un peu renseigné et je préfère te dire franchement ce que j’ai fait donc excuse-moi de mon manque de douceur. Il y a ta famille, ta meilleure amie en primaire, d’autres amis plus tard, ton oncle qui s’est occupé de toi après la mort de tes parents, une professeure qui a voulu t’aider. Ça fait un sacré paquet de personnes, tu ne trouves pas ? Ils sont tous mort d’un accident totalement dû au hasard. Une tuile qui tombe d’un toit, un excès de vitesse en voiture. La seule personne que tu as tué toi, même si c’était totalement involontaire, était une amie au collège. Tu as voulu pousser ton amie pour faire une blague et elle a basculé par-dessus la barrière de sécurité et a dévalé une falaise de plus de cent mètres de haut.
Des larmes commençaient à couler sur le visage de Laura. Elle essayait visiblement de se contenir face à la montée d’émotion toujours plus grandissante au fur et à mesure que je parlais.
– Tous ces événements ne peuvent pas être dus au hasard. Il y a forcément quelque chose qui provoque tous ces accidents depuis ton enfance. Alors j’ai cherché, cherché longtemps et je crois avoir trouvé. Je crois que c’est le dust qui est responsable de tout cela. Une énergie cosmique que tu dois avoir en toi mais que tu n’arrives pas à contrôler. C’est la seule explication qui me paraît sensé.
Elle articula alors avec difficulté une phrase :
– Pour… quoi tu ne t’enfuis pas comme… comme les autres ? Pourquoi, tu restes avec… moi alors que tu risques de mourir ? Pourquoi ?…
– Parce que je suis pas les autres et que la mort me fait ni chaud ni froid.
– Je pensais que ça n’allait pas durer alors j’ai profité… j’ai profité du fait que tu ne savais pas à propos de moi pour essayer d’avoir une vie… normale… Je me sens coupable de ne t’avoir rien dis… Je ne voulais pas que tu…
Elle éclata en sanglots. Toute la tristesse accumulée sortit alors d’un coup et elle pleura. Je la pris dans mes bras, essayant de la réconforter avec une chaleur humaine, une chose qu’elle ne devait sûrement ne pas avoir connue depuis longtemps.
– Je resterai et je ne mourrai pas. Je trouverai un moyen de t’enlever cette malédiction, je te le jure.
Elle pleura une grosse minute puis le son de ses pleurs diminua progressivement mais elle ne relâcha pas l’étreinte. Elle leva ses yeux rougis par la tristesse vers les miens et me demanda d’une voix faible.
– Pourquoi… pourquoi tu fais ça pour moi ?
Je fis un sourire.
– Parce que je suis qu’un égoïste.
Blanc.
– Pourquoi tu dis ça ? Tu n’es pas un égoïste, tu risques ta vie pour essayer de me sauver. Tu es trop…
– Modeste ?
Je la repoussai d’un coup sec l’arrachant à l’étreinte que je lui avais donné.
– Ne redis plus jamais ce mot. Ne me remercie jamais, ne me fais aucun compliment, n’essaie pas de me rendre heureux. Jamais.
Ce que je lui dis l’avait bouleversé, cela se voyait dans ses yeux.
-Mais… pourquoi ?
– Car je ne suis qu’un… l’humanité n’a pas encore trouvé de mot pour me définir je pense.
– Qu’est-ce que tu dis ?
– Je suis bien trop… complexe pour les humains, faut croire.
Elle se remit sur pied et reprit son sandwich. On mangea alors de nouveau, en silence. Entre deux bouchées, elle dit :
– Mais, si tu ne veux pas que je te remercie, te complimente, que je te rende heureux. Qu’est-ce que je peux faire si tu arrives à me sauver ?
– Faire ?
– Il faut bien que je te remercie, n’est-ce pas ?
– Non.
– Mais…
– Je n’ai pas besoin de remerciements, je me porte très bien sans.
– Mais pourquoi tu es comme ça ? Tu es dépressif ou quoi ?
– Je ne sais pas. Je suis comme ça depuis pas mal de temps en fait. Je me rends compte que je l’étais même avant de venir ici. Si tu veux, une infime partie du raisonnement qui me fait agir comme ça, c’est parce que je pense avoir compris une chose essentielle dans la vie d’un être humain. On est seul. On naît seul, on meurt seul, on est seul dans son corps, on est un seul individu. Devant cette constatation, il n’y a que deux solutions possibles. Soit on ne peut pas supporter cette solitude, on cherche à être avec d’autre personne, vivre en groupe, subir une influence. D’ailleurs, si tu prends l’exemple des états totalitaires, une personne devait se sentir libérée d’une charge, il vivait pour sa dictature, il n’était donc pas seul ; enfin, c’est ce qu’il croyait. La deuxième solution est d’accepter le fait que l’on soit seul. Alors, cela veut dire que tu n’es influencé que par toi-même, tu es seul pour décider. Donc tout ce que tu fais est totalement personnel, c’est peut être conditionné par ton cerveau mais cela reste ton cerveau. Tu décides donc pour toi et toi seul influe sur toi. Si tu me fais un compliment, je peux décider de l’accepter et de l’intégrer ou tout simplement de l’ignorer. Si je commence à accepter les avis des autres personnes, alors je prendrais en compte leurs individus, et ça, je ne veux pas. Je ne veux lier personne à moi. Je veux rester moi, seul, et pour ça, je ne m’attache qu’à des choses qui me semblent vitales. Un être humain ne peut vivre sans lien mais rien ne l’empêche de vivre avec le minimum de liens et c’est ce que je fais. Haïr le monde, les gens, les groupes, le système pour rester moi. Seules les personnes que j’ai choisies comptent à mes yeux. Voilà pourquoi je suis égoïste.
-Je fais partie de ces personnes que tu as choisies ?
-Oui.
La suite dans le prochain chapitre… peut être…
Chapitre 5 : Sang et incompréhension
Spoiler :
– Moi ? Le double de Flynn ? – Oui, parfaitement. Elle avait l’air d’être sûre d’elle, cette Roséa. Pourtant, elle n’avait qu’en partie raison. Il y avait encore des choses qu’elle ne savait pas et je m’en réjouissais, car au fond, elle ne voyait que la partie visible de l’iceberg. – C’est une déduction assez… hâtive, répondis- je. – Je ne crois pas non. C’est bien réfléchi, je suis sûre de moi. Je ne peux pas me tromper. – Très bien… Alors, je vais t’avouer une chose parce que j’ai envie que tu me lâches. De un, je ne suis pas son double et de deux, je suis pas ton petit ami. Alors tu vas gentiment arrêter de dire des âneries sur moi et essayer de réfléchir dans un autre sens. – Ne t’y méprends pas, Lelouch. Ce n’est pas parce que Flynn n’est pas là que je suis une faible petite fille fragile. Je reste Roséa et ce n’est pas en prenant les choses sous cette tournure que tu vas pouvoir t’enfuir. Je t’ai découvert, c’est trop tard Lelouch. – Et tu vas faire quoi, si c’était vraiment le cas ? – Enfin tu avoues ! Je pousse un soupir, j’avais compris qu’elle ne douterait pas de son jugement. Elle avait bien trop lu de bouquins pour que je puisse avoir la moindre influence sur elle. Il était temps de faire tomber le voile et de finir cette discussion de sourds. – Bon, passons aux aveux. Attention, ça va être un peu long alors prend cette chaise et assieds-toi. Elle fit un regard interrogateur en ma direction. – Moi ? Pas besoin d’une chaise, pas besoin de ce petit confort. Elle s’assit. – Donc commençons. Effectivement, je suis ce que vous appelez le double de Flynn même si je ne le suis pas en réalité. Je ne suis pas là à cause du syndrome de Barnaby, sinon je ne pourrais pas être là pendant que l’autre roupille sur sa tombe à roulettes. Je ne te dirai pas ce que je suis, tu n’as pas besoin de le savoir. Sache juste que j’ai réussi à sauver ton petit ami – et moi par la même occasion – d’une mort assez naze. Tu voulais vraiment le retrouver en un petit tas de cendres ? – Il contrôlait le dieu Ojama, il ne pouvait pas perdre, et pourtant le roi s’est volatilisé. Je commence à croire que c’est toi le coupable. – En effet, bonne déduction. Je sens bien les bouquins que tu as lus, tu as un esprit très déductif, c’est fascinant. J’ai fait disparaître le dieu ; mais pourquoi faire cela alors que Flynn allait gagner sans avoir eu besoin de mon aide ? Parce que je ne voulais pas qu’il gagne, tout simplement. Tu connais sûrement la prophétie à propos de lui, même si c’est du bidon, elle énonce au moins une chose clairement. Flynn sera responsable du retour d’Alphylia. Silence. – Et c’est quoi Alphylia ? – Tout simplement, la fin de notre monde actuel. Elle écarquilla les yeux, incrédule. – Pour te faire un topo, Alphylia est le nom d’une nation, d’une ancienne race de surhommes : les Alphyliens. Ils peuvent contrôler le dust, la chose qui permet de faire nimp’ durant un duel sauf que eux, c’est aussi en dehors. C’est comme ce que vous appelez la magie. On pourrait les nommer mages ou sorciers si tu veux. Rien à voir avec vos illusionnistes de pacotille. Et le problème de ça, c’est qu’ils veulent dominer le monde, pour changer. Après, c’est une race supérieure donc on peut les comprendre mais pas les approuver. Tu t’imagines vivre comme esclave des alphyliens toute ta vie ? Moi non. D’ailleurs, c’est à cause de leur arrogance qu’ils ont perdu la grande guerre de Flare face à Crimson et qu’ils ont quasi disparu de la surface de la terre. Le seul problème, c’est que des descendants vieux de mille ans ont survécu et projettent de revenir. – Mille ans ? – Je te l’ai dit, les alphyliens sont une race supérieure, ils peuvent vivre des millénaires sans soucis. Le dirigeant d’Arcadia, le fameux Darkpeace, est un alphylien, par exemple. D’ailleurs, c’est le chef du projet Terminus qui consiste à établir un nouveau règne d’Alphylia dans ce monde. Il contrôle déjà Arcadia, une société assez secrète qui est bien plus avancée que le monde dans les techniques mentales de duel. Ils arrivent à maîtriser partiellement le dust et tout ce qui est en rapport avec le mental lors des duels. Disputer un duel contre eux revient à affronter un lion en étant à poil. Ils peuvent s’introduire dans ton esprit et le modifier imperceptiblement pour arriver à leurs fins. Évidemment, ce genre de techniques ne marche uniquement lors d’un duel car les Rulodomino empêchent toute action en dehors. Marty faisait partie d’Alphylia, enfin… le dark Marty en faisait partie. L’autre ne sert à rien, il ne sait rien. Marty est donc un pion de Darkpeace – Darkpeace qui sait éperdument que c’est Flynn le détenteur du pouvoir de restauration. Son but est de faire marcher la prophétie, chose qui doit être absolument empêchée pour les raisons énoncées précédemment. Tu comprends à présent ? Marty ne servait qu’à faire gagner Flynn, même si il ne le savait pas lui-même. C’était un pantin, un pion. Alors, c’est pour ça que j’ai voulu stopper la prophétie. Donc, j’ai déconcentré Flynn et puis c’était joué. Comment ? Tu as vu le dieu Ojama ? Il faut une quantité astronomique de dust pour le maintenir. Il suffit de faire vaciller un petit instant Flynn et pouf, plus rien. Il suffit de répéter une phrase pour le faire perdre, c’était trop facile. Par contre pour la séparation et le coma de Flynn, ce n’est pas de ma faute. Il aurait dû mourir sous l’impact mais l’énergie perdue à cause de la disparition du dieu aura servi à le protéger. Ensuite, Marty s’est raté et a projeté sa « fin du monde » sur Flynn directement. Et oui, Marty n’est qu’un faible, comment aurait-il pu un seul instant détruire ce monde ? Vous croyez que détruire un quartier prouve que vous êtes le jugement final ? Quelle blague. Pour ton info, Flynn est projeté directement dans un rêve infini créé par le sort de Marty. Il rêvera jusqu’à sa mort, tout simplement. C’est pour cela que je dis qu’il est mort : car il n’y a aucun espoir qu’il revienne. – Si, il reviendra, mais tu ne sembles pas partager mon opinion. Pour prouver une chose, je vais te défier en duel. – Prouver quoi ? – Que tu es bien le double de Flynn. – Très bien. Je l’attendais avec impatience, ce duel. Roséa sortit en première de la chambre de Flynn. J’attendis qu’elle soit dans le couloir pour jeter un coup d’œil sur Flynn, puis sur toute la chambre, et j’aperçus une jolie écharpe bleue accrochée sur un porte manteau à côté de la porte. C’était celle de Flynn. Je me dirigeai vers l’écharpe. Une étrange énergie provenait de l’écharpe. Elle était quasi imperceptible, mais je l’avais remarquée durant la conversation. C’est comme si une âme vivait encore dans l’objet. Comment était-ce possible ? Puis une voix résonna dans ma tête. « Prends-la… Tu es l’anti-élu, tu dois empêcher que tout arrive… Prends cette écharpe… ». Puis plus rien. J’étais stupéfait. Je m’approchai de l’écharpe et je la fixai du regard. Je crus me perdre dans l’immensité dans sa couleur bleue qui me faisait l’impression d’un magnifique ciel bleu lors d’un orage. Son éclat était sublime. Je pris l’écharpe et à son contact, la couleur bleue se transforma lentement en une couleur rouge sang, pour devenir entièrement vermillon. Je souris et j’enroulai l’écharpe autour de mon cou ; puis je sortis de la chambre satisfait. Une fois dans le couloir, Roséa allait me demander pourquoi j’avais mis tant de temps à sortir lorsqu’elle se coupa au plein milieu de sa phrase pour me demander d’où je sortais cette écharpe, si je ne l’avais pas pris celle de Flynn. Je répondis simplement que je l’avais oubliée lors d’une précédente visite et que celle de Flynn était bleue et non rouge. Elle jeta un coup d’œil dans la chambre puis émit un léger soupir avant de partir vers l’ascenseur. Intrigué, je jetai aussi un regard dans la chambre et je constatai avec surprise que Flynn portait son écharpe bleue alors qu’il était toujours dans son profond sommeil. Pourtant il ne la portait pas lorsque j’étais entré. Je ne posai pas plus de questions et je partis aussi en direction de l’ascenseur pour rejoindre Roséa. Nous nous dirigeâmes sans mot dans une ruelle éclairée et nous commençâmes le duel. Après avoir préparé nos disques de duels et nos cartes, je dis : – Avant de commencer ce duel, rappelle-toi d’un chose, Roséa. « La violence est le dernier refuge…
…des incompétents. » L’adolescent s’arrêta net dans son action et me toisa d’un regard chargé de haine et de d’incompréhension. – Qu’est ce tu dis ? Tu me fais bien marrer, p’tit con ; rigola l’adolescent boutonneux en compagnie de ses deux compères. – Je dis seulement que tu es un faible, un incompétent qui ne sert à rien. Tu es un déchet. – Moi ? Un déchet ? – Parfaitement monsieur « je me la pète alors que je suis con comme un balai ». Essaie toujours de me frapper, prouve-le, que tu n’es rien. Il hésita, il ne comprenait visiblement pas ce que je disais et il réfléchissait. – VAS-Y BLAIREAU ! Le coup partit tout seul mais d’une petite esquive, j’évitai le coup et le poing s’écrasa sur le mur derrière moi. Après, le choc, il poussa un cri de douleur et vit sa main écorché. – Regarde… Observe bien ton incompétence. Maintenant passons à l’étape au-dessus, appelle tes potes pour t’aider, sinon tu vas finir par écraser ta sale gueule sur le mur et mourir d’un traumatisme crânien, même si ce ne serait pas si grave que ça, surtout pour une merde de ton espèce. Il décocha un autre coup, plus rapide, cette fois, mais je l’esquivai aussi aisément et le poing s’écrasa de nouveau sur le mur. – T’es con où quoi ? Appelles tes potes je te dis ! Laura regardait la scène, médusée, ainsi que de nombreux élèves dans la cour. Mathieu qui était l’une des brutes les plus connues du lycée était en train de se faire humilier face à un nouveau. Il était le chef d’un pseudo gang et se croyait être un caïd jusqu’à maintenant. – Romain ! Tony ! Choppez-le, ce connard ! Cette fois, je ne pourrais pas esquiver et je me retrouvai maintenu sur le mur par ces blaireaux. On voyait dans le regard de Mathieu qu’il se délectait de me voir immobilisé sur le mur. Il croyait enfin pouvoir donner une leçon à moi, à la cause de son problème. – Alors glandu ? T’avais dit quoi ? Que j’étais incompétent ? – Ouaip et tu vas vite comprendre pourquoi. Il me donna un fort coup de poing dans le ventre sans prévenir. Le choc fut si fort que je crachai une gerbe de sang. – Alors ? – J’ai connu bien pire, c’est rien tout ça. Il redonna un deuxième coup de poing, exactement au même endroit. La douleur se sentit nettement. Le bigre, il faisait vachement mal. – Alors connard ? Qu’est-ce que tu en pense de mes coups ? – De tes coups ? C’est de la merde. – Tu le prends comme ça ? Tu veux crever, sale connard ? – Moi crever ? Avec plaisir mais pour l’instant je doute que tu puisses survivre à ce qui va se passer. – Hein ? – Eh bien, regarde derrière-toi. (Il se retourna). Tu vois la voiture de police qui vient d’arriver ? C’est moi qui l’ai appelée. Et tu es sacrément dans la merde il paraît car tu es recherché par eux à cause de quelques actes que tu as commis. Bref, tu vas te faire chopper ici, dans le lycée et moi, je n’aurais même pas besoin de te rendre les coups, c’est la police qui va s’en charger pour moi. Il se retourna alors vers moi. – Sale bâ… – Ouais je sais, maintenant, tu vas devoir galoper. – Rom’, Tony ! On se tire ! Les deux gugusses me lâchèrent et commencèrent à détaler sauf que, une fois libéré de mes entraves, je m’élançai vers Mathieu et je le retins par le col, l’étranglant par la même occasion. Il tenta de se retourner pour me repousser, mais je lui mis une balayette bien placée et il s’écrasa, la face contre le sol. Je mis mon pied sur lui en attendant les policiers venir. Je leurs racontai la scène puis ils partirent amenant Mathieu avec eux. Laura vint vers moi toute inquiète. – Ça va ? Tu n’as rien ? – Non, c’est bon, rien de cassé, même si je dois avouer qu’il fait bougrement mal ce blaireau. C’est vraiment pas la même sensation que sur Crimson, c’est plus… réel. – Quand même, pourquoi le provoquer ainsi ? Regarde ce qu’ils t’ont fait… – Pff, c’est rien… Je l’imagine dans la voiture des flics. Ha ! C’est tordant ! Alors, que nous étions dehors, Laura et moi, Mathieu et ses deux compères sont arrivés et ont commencés à harceler une fille qui était assise tranquillement sur un banc. Ne pouvant pas supporter la voix de Mathieu, je lui ai dit de la fermer et de se casser. Bien sûr, je fus informé au préalable par Laura sur l’identité du personnage mais je n’en avais que faire. Alors, j’ai appelé la police puis je l’ai approché. Maintenant, nous étions retournés en cours. J’avais encore un peu mal à l’estomac mais ce n’était pas grand-chose. Le soir, après les cours, je rejoignis Laura dans la cour. – Bon, j’ai pas mal réfléchit et je pense savoir comment faire pour identifier si ton pouvoir provient bel et bien du dust. – Ah oui ? Et comment tu vas faire ? – Eh bien, si ce monde marche comme Crimson… – Crimson ? – Le monde de mes rêves. – De tes rêves ? – Ah oui, je ne t’ai pas encore raconté, demain, promis je le fais mais pas tout de suite. – Pourquoi ? – Pour aucune raison particulière. – Ah… Donc tu vas faire comment ? – Eh bien… tu verras demain. Ce sera mercredi non ? Selon l’emploi du temps, on a pas cours l’après-midi, ce qui nous laisse pas mal de temps libre pour le faire. – Mais faire quoi ? – Tu verras bien. – Mais euh… – Juste, tâche de ne pas me tuer durant la nuit, ce serait bête. – Euh… oui… – A demain alors. – A demain ! Je passais la soirée à réfléchir sur mon projet. Je me questionnais dans tous les sens. Est-ce que ça va marcher ? Il y a vraiment du dust dans ce monde ? Le dust serait qu’un rêve ? Et quoi faire après confirmation ? Comment du dust peut tuer sans raison ? Qu’est-ce que je connais du dust ? Après moult réflexions, j’attendis le lever du soleil dans un sommeil profond. Par chance, ce ne fut pas ma dernière nuit et je pus me lever de me lit sans problème. Une fois habillé, nourri et préparé, je partis vers le lycée pour ma troisième journée de cours dans le monde réel. Réel ?
Alors que j’allais emprunter un passage piéton pour traverser la chaussée, j’entendis un coup de klaxon sur ma droite. Surpris, je tournai alors ma tête sur la droite pour découvrir avec horreur un camion foncer à toute allure dans ma direction, et qui n’avait pas l’intention de s’arrêter au feu rouge, malheureusement. Tout à coup, je sentis une force me tirer par le col en arrière et le camion me frôla. Le souffle émit par le véhicule me projeta sur le côté et je ne pus observer le reste de l’action. J’entendis juste un bruit de pneu qui dérape et le son de l’acier rappant du béton. Je repris mes esprits petit à petit puis, après m’être levé, je me retournai pour voir qui était mon sauveur. Ce n’était qu’un homme, ayant la quarantaine avec des cheveux un peu grisonnants. Il me montra du doigt la source de tous mes problèmes : le camion était renversé sur le côté à une cinquantaine de mètres, sur la route. Une chance qu’aucune voiture ne se soit trouvée sur son chemin. Mais une question subsista encore dans mon esprit. Pourquoi un camion roulerait à toute allure en ville sans aucune raison et devait se trouver pile poil sur mon trajet ? Ça ne pouvait dû à la chance, c’était le dust de Laura, c’était obligé.
Je réussis finalement à la rejoindre en cours et je lui racontai ce qui s’était passé et je conclus qu’on devait faire vite. Sachant que mon plan ne pouvait fonctionner que durant l’après-midi, je devais tout de même assister aux cours du matin… avec une profonde angoisse. Vu ce qui s’était passé, un météore pouvait très bien se crasher directement sur ma face sans raison. Je scrutais en permanence la fenêtre espérant ne rien voir de suspect… et rien ne se passa, sauf le moment où je faillis mourir d’une crise cardiaque lorsqu’une fille laissa tomber sa règle en fer de son bureau. Je détestais ce bruit. Après les cours, on partit directement en ville. Je demandai à Laura de m’indiquer quels chemins prendre pour arriver dans le centre-ville où se trouvait toute les boutiques.
– Tu vas me dire ce que tu veux faire à la fin ? S’impatienta Laura.
– Nope, je veux que ce soit une surprise et pour pas que tu me pose plus de questions ; répondis-je avec un sourire.
– Mais j’y comprends rien.
– Moi non plus mais c’est pas grave, je vais quand même tester.
– En plus, tu n’es même pas…
– Chuuuut. On est arrivé.
Nous faisions face à une boutique de jeu de société et de cartes en tous genres.
– Tadaaaa ! C’est ici ! M’exclamai-je
– Hein ?
– C’est ici qu’on va voir si c’est bien du dust ton problème. Laisse-moi juste deux secondes…
Je scrutai la rue à droite et à gauche.
– Non, pas de camion en vue, on peut y rentrer.
– Mais c’est fermé et puis c’est quoi ce bordel ? C’est un magasin magique ou…
– Il est fermé ?! Non !
– Bah si, suffit de lire, idiot.
– Oh meeeer…
– Regarde, fermé de midi à quatorze heures.
– Hein ? Ah ça va, je croyais qu’il avait fermé définitivement moi.
– Suffit de lire…
– Ouais ouais ouais, vous dites tous ça, mais imagine que je suis dyslexique.
– Tu es dyslexique ?
– Non.
– Alors arrête de dire n’impo…
– Bon, on mange ?
Finalement, les snacks de ce monde ne sont pas mauvais du tout, même si je préférais mon bentō à leurs barquettes de frites remplies de mayonnaise. Laura avait encore une fois pris son sandwich. Je lui avais proposé de lui payer un panini mais elle refusait. Une fois le ventre rempli, on attendit alors devant l’entrée du magasin. On se croirait être ces personnes qui faisaient la queue pour choper en premier les derniers téléphones qui sortaient… la file d’attente en moins. Quatorze heures sonnèrent et on vit le propriétaire du magasin venir ouvrir sa boutique, à ma grande joie. Il fut étonné par notre présence devant le magasin de si bonne heure et nous demanda si nous étions venus pour faire l’avant-première de Magic, qui était un célèbre jeu de carte dans ce monde même si ça n’avait rien à voir avec le duel de monstre à Crimson. Nous répondîmes que nous savions pas qu’il y avait ce genre d’événement et que nous étions venus pour acheter des cartes yugioh. Il répondit avec un grand sourire, qu’il avait effectivement ce genre carte dans son magasin et qu’une nouvelle extension était sortie et qui déboîtait tout en ce moment à l’incompréhension totale de Laura.
– Tu joues à yugioh ? Dit-elle, totalement stupéfaite.
– Euh… Ouais, il paraît. Ça a un rapport avec mon rêve mais je te le dirais juste après.
– Et en quoi cet endroit va m’aider ? Me questionna-t- elle avec une pointe d’impatience.
– Eh bien, tu vas voir.
La boutique était assez spacieuse, il y avait tout autour des jeux de sociétés, de plateaux et autres choses que toute bonne boutique de cartes se devait d’avoir. Il y avait sur le côté, une grande vitrine avec plein de cartes et decks exposés. Je fis signe à Laura de venir et de regarder dans la vitrine.
– Tu vois ces cartes ? Observe-les attentivement puis après quelques minutes… je dis bien quelques minutes, pas seconde, tu me dirais quels cartes ou decks tu veux acheter et je te l’achèterais.
– C’est quoi le rapport avec ma malédiction ?
– Fais ce que je te dis et ne te pose pas de question, tu me les poseras après.
– Très bien…
Alors que j’étais partie regarder les jeux de sociétés et aperçue un qui m’intéressait pas – c’était le jeu de plateau de Starcraft, un jeu auquel j’avais pas mal joué avant Crimson même si je ne sais pas si j’y ai vraiment joué – lorsque Laura m’appela depuis l’autre bout du magasin. Je vins aussitôt et après m’avoir vu du coin de l’oeil, elle pointa de son long doigt mince une carte.
– Regarde, dit-elle. C’est moi. To be continiouède…
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