Le chapitre avant la fin. Le dénouement finale se rapproche à très grand pas. Mais avant, il est temps de faire une pause et de retourner dans le passé.
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Chapitre 24 : Le choix
Dans le passé…
C'était un jour de grand soleil. Je me levai et à peine avais-je tiré le rideau qu'un rayon lumineux m'éblouit les yeux. Aujourd'hui était le grand jour. Je jetai un coup d’œil sur le réveil. Neuf heures. Je sautai hors du lit et je pris la direction de ma salle de bain. Je me regardai dans le miroir. Je n'étais rien de plus qu'une fille totalement normal, sauf que… J'avais effectivement des cheveux roses, une couleur naturelle. Je n'ai jamais voulu me faire une autre couleur car une personne me l'avait dit, il y a très longtemps : « les bons garçons aiment les filles naturelles ». Cela devait venir de ma mère. Je me rappelait qu'il y avait une suite à cette phrase. Ah oui, c'était ça :
« Les bons garçons aiment les filles naturelles. Ils peuvent aussi aimer les garçons naturels. Tout est question de simplicité. Si tu deviens trop complexe, alors ce seras ta fin »
Je me demande pourquoi j'avais retenu cette phrase depuis tant de temps, même pendant ma longue période de dépression. Et pourtant, j'avais suivi ce conseil à la ligne et voilà que j'allais sortir avec… un rêve qui devient réalité.
Après avoir passé un bon moment dans la salle de bain, à me laver, me coiffer, me maquiller… J'en sortais avec une légère excitation. Je rejoignais la sœur de Flynn dans la cuisine et je commençai à déguster mon œuf au plat qu'elle avait préparé en ne détruisant que la moitié de la cuisine cette fois. Malgré toutes ses tentatives désastreuses et un nombre d'échec bien supérieur à ses réussites, elle continuait tout les jours à essayer des nouvelles recettes de cuisines. C'était dans sa nature d'être têtu et je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle était actuellement en train de nettoyer des restes de gras, d'huiles et de blancs d’œuf sur les tables de travail de la cuisine. Je m'y étais habitué depuis le temps. Finalement, je n'étais plus seul, j'avais une pseudo famille.
Flynn descendait lentement de l'escalier menant au halle d'entré. Il venait de se réveiller, comme chaque matin, il était le dernier. Il était d'une nature tardive. J'aimais sa nature. Comme toujours, il transpirait d'une solitude éternelle. Peu importe le nombre de personnes qui l'entourait, je sentais en lui comme une aura perdue dans l’immensité de la vie. Il avait ce coté inhumain parfois, comme si sa solitude lui permettait de passer au-dessus des nombreuses conventions humaines. Il n'avais aucun sentiments pour ses parents, il pourrait vivre en Hermite, loin de toute activités humaines, ça ne le dérangerait pas. Il ne cherche pas à être seul, il est seul. Contrairement à moi qui a toujours besoin d'une personne près de soi pour supporter le fardeau de l'existence, il n'avais besoin de personne, il était indépendant.
Flynn qui venait de finir de descendre l'escalier. Il regarda la table d'un air dédaigneux puis vint s'y asseoir. Il ne dit pas un mot, comme d'habitude. Il m'a avoué qu'il n'aimait pas dire bonjour, tout comme il n'aimait pas dire en revoir. Il n'aimait pas les formalités pourtant si souvent utilisé. Sa sœur lui servit un œuf au plat avec une tranche de bacon. Flynn regardait son assiette avec un regard désespéré et sa sœur lui expliqua qu'elle venait de faire un petit déjeuner à l'américaine. Il répondit que les américains mangeaient des céréales ou des tartines avec beurres ou confitures comme tout le monde, toujours avec son habituel expression de mec ennuyé. On pouvait le dire, c'était un connard. Mais je l'aimais, parce que c'était un bon connard.
Oui, il était presque toxique avec les autres personnes, cela devait expliquer qu'il n'avait très peu d'amis, même avant que l'on se rencontre. Il n'avait pas eu d'amis d'ailleurs. Malgré son apparente timidité en début d'année, il devint une personne très libéré, peut être trop. Cela provoquait souvent des rumeurs sur nous, mais il s'en foutait. Moi, j'essayais… de m'en foutre. Mais c'est compliqué d'ignorer les autres n'est ce pas ?
Une fois le petit déjeuner pris, je rappelai à Flynn ce qui était prévu et il soupira un grand coup.
-Ouais… j'avais oublié. Moi qui pensai améliorer ma decklist cette aprem.
-Eh bien non, tu me l'avais promis.
-Oui, c'est vrai. Commence à te préparer, j'arrive.
Négligent, c'était aussi un qualificatif qui lui allait bien. Mais je l'aimais comme ça, mon Flynn à moi. Après avoir mis mes chaussures et m'être préparé à une sortie en centre ville, c'est à dire de l'argent, Flynn arriva, toujours aussi nonchalant et se prépara à son tour. Je ne tenais pas en place. C'était la première fois !
Une fois dehors, je commençai à tirer Flynn par le bras. On sortit de notre zone de résidence pour se diriger vers le Pré-centre qui nous conduira vers le centre ville. On pouvait voir les immeubles se tenir haut, dans le lointains du paysage urbain. Le soleil était haut dans le ciel et le monde était éclairé par une lumière claire. Je parlais sans discontinuer de sujet assez lambda, très trivial.
-Flynn ? C'était quoi déjà tes notes au dernier examen ?
-J'en sais rien moi, tu sais les notes, une fois qu'on les a, on les oublie rapidement tant que c'est correct.
-Flynn… dis-je avec la voix montante.
-Ouais, c'est bon, je l'ai pas réussie.
-Quoi ? Mais tu abuses là ! Je t'ai fais bosser des heures pour rien alors ?
-D'ailleurs, en me faisant travailler autant, tu as obtenu quoi comme note toi ? Parce que je trouve que tu n'as pas trop bossé.
-Hein ? Quand je te fais réviser, c'est comme si je révisais aussi. J'ai eu quatre-vingt-quatre sur cent moi.
-Comment ? Quatre-vingt-quatre ? Tu te fous de moi j'espère !
-Bah non, c'est ma note.
-Comment tu peux avoir des notes pareil ? Tu n'es pas humaine.
-C'est toi qui parle, alors que tu as un dragon qui vivait en toi.
-Rha, c'est bon. Tu me saoules.
-Fufu, je te saoules ? C'est vrai, tu as raison. On est en rendez-vous amoureux, on est pas là pour parler des exams.
-Pour une fois qu'être « amoureux », ça sert à quelque chose…
-Rho, ce que tu peux être toxique.
-Tu n'avais qu'à choisir un autre mec.
Je m'arrêtai brusquement et je baissais la tête. Flynn fit encore quelque pas puis en sentant la disparition de ma présence collante à ses cotés, il se retourna et me fixait d'un regard suspicieux.
-Oh putain, on dirait trop une scène d'animé. Qu'est ce qui…
-Flynn… le coupai-je.
-Quoi ?
-Tu es le seul que je puisse aimer, tu comprends ? Le seul. Ne me dis jamais que je dois être avec un autre mec, jamais.
-Pourtant, j'ai une sensation que tu devrais trouver quelqu'un d'autre.
-Flynn ! Hurlai-je.
-Quoi ?!
-S'il te plaît arrête ça.
-Qu'on soit au clair Roséa. Je t'aimes, ça ne fait aucun doute et tu m'aimes. Pourtant, il y a une idée dans ma tête qui trotte depuis le début de notre relation. Une idée que je n'arrive pas vraiment à identifier mais que je peux sentir. « Tu dois t'éloigner de moi ». C'est exactement cette sensation qui est toujours présent en moi. Mais je ne suis que ma propre volonté et je sais que je dois être avec toi. Alors, ne pleures pas et allons faire à un restaurant avant que ton ventre fasse des bruits bizarres.
-Tu as raison…
Nous partîmes donc vers le restaurant le plus proche et pas trop cher. Il était bientôt midi et ayant à peine mangé quand à l’excitation de ce matin, mon ventre commençait à me faire la gueule.
-Tiens regarde là ! M'écriai-je. Ça à l'air sympa cette boutique !
-Je vois pas en quoi la gastronomie français a de spéciale…
-Quoi ? Pourtant tu viens de là-bas non ? Les grenouilles, les escargots, les baguettes…
-Bof, on fait comme tout le monde qui à un minimum d'argent.
-Ah ?
-On va au fast food du coin. Genre Mcdo.
-Mcdo ?
-Ah oui, c'est vrai que ça n'existe pas dans ce pays.
-Je connais mais j'en ai jamais vu en effet.
-Laisse tomber. Sinon, il y aurait pas un Maid Café au pire ?
-Flyyyyyyyyyyyyyyyyyn !
Finalement on trouva un petit snack pas très cher qui vendait de très bon ramen. Elle disposait même de tables dans la rue pour qu'on puisse s'asseoir. C'est d’ailleurs çà cause de cela qu'on s'était arrêté à ce restaurant/snack. La dose était parfaite, comme d'habitude. On mangea suffisamment, à notre faim. Alors que j'avais expliqué en détail le programme de notre après-midi, Flynn regardait dans le vide du ciel ou dans la foule des passants en écoutant d'une oreille distraite mes propos.
-Et donc je disais qu'on va d'abord faire un peu de shopping dans le centre commercial, en plus il y a une promo…
Flynn se retourna brusquement et fixa dans les yeux puis me coupa la parole.
-Pourquoi tu veux faire comme toute les autres filles font ? Il n'y aurai pas moyen de faire autre chose ?
Sans me démonter, je répondis :
-J'aime bien être une fille normale de temps en temps puis, tu veux faire quoi d'autre ?
-Aller à la salle d'arcade ?
Je me leva brusquement et je tapai du poing la table.
-Pas question d'aller faire ces trucs abrutissants !
-Mais tu sais bien que j'aime pas la foule…
-Bon Flynn, fais moi plaisir aujourd'hui. Supporte mes caprices juste une journée puis je te promets qu'on ne refera plus de choses qui ne te plaise pas, ok ?
-Bon, d'accord… Si ça peut te faire plaisir, princesse.
-J'aime bien ce titre, tu pourras continuer de m’appeler comme ça pendant l'après-midi ?
-Et merde….
Après s'être levé et être reparti encore plus profond dans le centre ville. Je passai devant une machine à attraper des peluches. Alors que je n'y voyais aucun intérêt quelques jours plus tôt, voilà soudainement que je remarquai du coin de l’œil une peluche de Doraemon. J'avais une envie soudaine de repartir avec la peluche entre mes bras. Je me stoppai alors dans ma marche pour fixer des yeux la machine. Flynn ne remarqua qu’après quelques mètres que je m'étais arrêté devant la machine et poussa un grand soupir. Je souris intérieurement et je lui demandai :
-J'aimerais bien avoir cette peluche.
-Doraemon ? Mais je croyais que…
-Je la veux…
Il fouilla dans une poche de son sac puis en sortit un porte monnaie, il en retira une pièce puis me la lança.
-Tiens, choppes-là si tu veux, mais ce n'est qu'une perte d'argent et de temps…
-Tu ne vas pas l'attraper pour moi ?
-J'ai une gueule à faire ça ?
-Mais euh…
-Fais le toute seule, ça m'ennuie ce genre de chose.
Je fis une moue de déception puis je m’essayai à la machine. Je tentai une première fois d'avoir la peluche mais ce fut un échec. Je me retournai et fis un regard de chien battue à Flynn et il me lança une autre pièce que j'attrapai au vol. Je retentai encore la machine. Échec. J'étais têtue, j'allais l'avoir cette peluche, j'allais l'avoir ! Après une dizaine de pièce lancée, Flynn ne trouvait plus ça marrant du tout et me remplaça devant la machine. Il dirigeai la manette comme si il portait des gants de boxes et que la manette était son punching-ball puis après quelques râles, je vis que le grappin soulevait quelques chose. Il l'avait fait ! Lorsque son regard se dirigea vers l'endroit où l'on récupérait les peluches attrapés, je me précipitai et je vis alors mon Doraemon tomber dans le bac… pendant deux secondes, avant m'être rendue compte que ce n'était pas Doraemon mais un panda. Flynn prit le peluche et l'agita devant moi d'un air victorieux.
-Tada ! La voilà, maintenant on peut continuer ?
-Mais c'est pas Doraemon…
-Hein ? Ah merde, je me suis trompé ! Meeeerde ! Bon, je vais pas balancer une autre pièce dans cette attrape-fric alors tu n'auras que cette peluche de panda, tu devras t'en contenter.
-Mais euh…
Il ne me laissa pas le temps de répondre qu'il repartit aussi sec, en direction du karaoké tout en passant avant par le centre commercial. Alors que je passais des heures à essayer des nouvelles tenues de plus en plus variés, je voyais l'ennui corrompre le doux visage de mon Flynn. Il n'était pas très critique sur les différentes tenues que j'essayais. Il se contentait d'approuver sans grande convictions avec des mimiques de personnes ennuyés.
On passa ensuite au karaoké où je le forçais à chanter des chansons avec moi mais son ennui devenait de plus en plus visible. Je ne savais plus trop quoi faire. Il commençait à me désespérer.
Après être sortie du karaoké, la nuit commençait déjà à tomber sur Domino et on décida d'aller rentrer à la maison. Sur le trajet, on ne parlait plus, chacun restait muré dans son silence, à attendre que l'autre décide d'ouvrir la discussion. Alors que l'on traversait un parc sous les cerisiers en fleurs. Un vent se leva. C'était un vent qui m'était devenue familier. J'avais l'impression que le sentirait plus tard dans ma vie, lors de mon déclin. Une sensation étrange.
-Flynn ?
-Oui, Roséa ?
Le vent balaya des fleurs roses, tout comme mes cheveux autour de nous.
-Pourquoi même avec toi, je n'arrive pas à être une fille normale, comme tout le monde ? Pourquoi faut-il que toute les habitudes qu'ont les autres, tout les clichés ne fonctionnent pas avec moi ? Tu te rends compte qu'il n'y a qu'à un seul moment où nous étions normaux et c'était lors du repas ?
Il me regardait d'un air vague.
-Le shopping t’ennuie, tu ne sais pas attraper le peluche correct, tu ne sais pas chanter et tu ne le veux pas, tu n'aimes pas les glaces. J'ai fais des efforts pourtant…
Il sourit et me répondit une simple phrase puis repartit en marchant à travers les feuilles de cerisiers tombant des arbres. Le vent et le rose des arbres ne faisaient plus qu'un. Il me laissa planté là, en plein milieu de l’allée, totalement bouleversé par ce qu'il venait de dire.
« Parce que j'aime la couleur de tes cheveux »
A l'époque, je n'avais pas compris le sens de sa phrase. Chaque soir, je m'étais interrogé sur la question et pourtant, je ne comprenais toujours pas. Mais maintenant, j'avais tout compris. Il aimait la simplicité. Il était comme un hermite, vivant avec ce qui lui suffisait. Il aimait quand j'étais Roséa, pas quand j'étais la fille à un rendez-vous. Ses mots étaient tellement sincères que je n'arrivais plus à croire qu'il m'avait trahis pour Laura.
-Il t'a trahis mais il t'a toujours protégé, même au péril de sa vie, dit Shiori derrière moi.
Son aspect fantomatique s'approchait lentement de moi. Je me tenais à une barrière, juste devant l'escalier gigantesque menant au toit du lycée. Je me retournais vers elle avec un regard étonné.
-Flynn t'a peut être trahis mais il est mort en t'aimant du plus profond de son cœur. Son amour avec Laura n'était qu'une illusion, le principal objectif était de te sauver de la mort, et il a réussit.
-Mais pourquoi ?
– « Après tout ceci, je tuerai Roséa avec ce couteau et je pourrais finir ma vie avec toi ». C'est ce qu'a dit Laura lorsqu'elle était Flynn, au début de son réveil. Flynn avait tout entendu bien évidemment. Il a du probablement trouver la raison de sa transformation en berserk ainsi que de sa fausse rancune envers toi pour te faire dégager de l'immeuble. Il ne pouvait pas laisser Laura se retrouver avec toi hors de l'immeuble. Il avait compris qu'elle était devenue une véritable yandere, il a préféré se sacrifier pour toi que te voir mourir. Il savait qu'il n'aurait pas pu empêcher le drame.
-Comment tu peux le savoir ?
-Je suis l'univers, je suis le sable, la pierre ainsi que toute les matières minérales mais pas organiques. De cette façon, j'entends tout ce qui se dit dans l'univers.
-Alors, c'est pour ça… la larme…
-Probablement.
Silence.
-Alors, que choisis-tu, Roséa Véridi ?
-Je vais retourner vers Flynn et garder mes souvenirs. Je ferais mon choix finale là-bas. Il est temps de mettre une fin à cette histoire.
To be continued…
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