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[FIC] Lelouch\'s Life
Aron
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[FIC] Lelouch's Life posté le [01/03/2015] à 20:31

Get the darkness yourz


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Chapitre 4 : Égoïsmes et solitudes


Je l’avais décidé, je resterais avec elle même si je dois en mourir. Elle est seule, maudite et trop mignonne, je n’avais pas le droit de la laisser tomber. Tel était ce que j’avais décidé lorsque j’étais sorti du foyer où la beaufitude déployait le maximum de son potentiel. J’avais donc passé le reste de la journée avec elle et elle fut similaire à notre discussion lors notre premier repas ensemble, excepté lors de la révélation. À présent, j’étais en train de contempler le plafond de ma chambre plongée dans le noir. Il devait être près de minuit, mais les pensées ne me quittaient pas. Je ressassais sans discontinuer les paroles de la fille et la journée passée avec Laura. Elle avait égayé ma journée. Je me sentais moins seul. Enfin une personne qui avait des soucis du même ordre que moi. Finalement, je compris que je restais avec elle car elle ressemblait beaucoup à ces personnes venant de mes rêves, des personnes venant de Crimson. Elle était aussi… spéciale qu’eux. Elle était devenue ma première amie dans ce monde nouveau et je devais être son premier ami depuis des lustres. Puis je divaguai sur un autre sujet pour finalement sombrer dans l’inconscience.

Je vis Laura devant la porte de la salle de notre prochain cours. Elle leva la main vers ma direction, un net sourire se dessina sur son visage. En cours, je pus changer de place pour m’asseoir à côté d’elle. Il paraît que l’on pouvait changer de place à chaque cours, que les places n’étaient pas définies pour les élèves et je fus content de cette nouvelle. Les cours passèrent, plus rapidement cette fois. La compagnie de Laura me permettait de me distraire pendant que les professeurs enchaînaient tous leurs cours que je connaissais déjà. Ils ne m’apprenaient rien de nouveaux, j’avais déjà vus tout ça lors de mes rêves. Je profitais alors que le professeur de physique explique l’une de ses constantes pour partir dans mes pensées. Je me demandais si j’avais réellement rêvé ou si c’était vraiment mon ancienne vie dont je me souvenais. Tout portait à croire que c’était le deuxième choix. Généralement, on ne peut pas se souvenir de ses rêves, ils restent embrouillés et perdent en détails à chaque seconde qui passe. De plus, on ne pouvait rien créer de nouveaux dans un rêve. Même si le cerveau humain restait encore un mystère pour les scientifiques de Crimson, on avait la certitude qu’un humain ne pouvait rien créer spontanément, quelque chose de nouveau, qui n’a subi aucune influence. Essayez de créer une nouvelle couleur, vous ne pourrez jamais. Je ne pouvais donc pas créer un monde entier, des personnalités, des villes, une histoire, avec toutes ces choses, tous ces détails. Et même si il pouvait, comment je pouvais garder en mémoire toutes ces informations ? Cela n’avait aucun sens. Aucun.

– Flynn Darvallo !

Je fus surpris par ce soudain appel, je fus extirpé de ma transe mais je repris vite conscience et répondis au tac-au-tac.

– Je préfère Foulardo, monsieur.

– Comme tu veux, Foulardo. Je te vois partir au loin alors si tu te permets de divaguer ainsi, c’est que tu n’as pas besoin d’apprendre puisque tu connais déjà mon cours n’est-ce pas ? dit-il ironiquement.

– Et bien… comment dire…

– Tu veux dire quelque chose ?

– Je connais déjà votre cours monsieur.

Blanc.

Le prof fit un sourire sarcastique

– Alors nous avons un génie parmi nous ? Très bien, testons tes connaissances. Je viens de prononcer la constante d’Avogadro à l’instant, sais-tu à quoi elle sert, Foulardo ?

– A calculer une quantité de moles, je crois.

– Très juste. Tu savais donc déjà…

– Oui.

– Très bien, alors au lieu de te laisser aller à tes divagations, tu pourrais nous aider à faire avancer ce cours qui fait du sur place ?

– Votre sens de la répartie m’impressionne monsieur ; essayer de retourner un désavantage en une attaque, c’est bien trouvé. Malheureusement, moi aussi j’ai un sens de la répartie et donc je vous répondrais en toute honnêteté que faire avancer le cours tiens de votre travail et que si je suis appelé à faire un cours, ce sera uniquement si j’y gagne quelque chose en retour.

Des murmures s’élevèrent dans toute la classe. Je faisais encore effet. Le prof était décontenancé. Il ne s’attendait visiblement pas à ce qu’un élève puisse lui répondre de cette manière. Une manière non agressive, non insolente, polie. Le professeur se reprit.

– Eh bien, je vois que le bénévolat ne sera pas ton affaire. Alors je te demanderai juste de ne pas t’endormir, ce serait bête qu’un génie ronfle durant notre cours.

– Très bien, monsieur.


Et le reste du cours se déroula sans aucun autre problème mais au gré des murmures parcourant en permanence la classe, et je compris que je m’étais déjà fait une sacrée réputation. En plus de m’être fait pour seule amie, une personne maudite semant la mort autour d’elle, on me prenait pour un génie arrogant. C’est sûr qu’avec ça, la fille du foyer ne reviendrait plus m’adresser la parole et tant mieux, je préfère éviter les personnes comme ça. Elles n’ont aucune personnalité.

A la pause de midi, nous décidâmes, Laura et moi, d’aller en ville manger notre repas, dans le jardin municipal de la ville. Il y avait du soleil et les faibles rayons d’hiver réchauffaient considérablement l’air ambiant. Il faisait agréable d’être dehors, sur de l’herbe. On s’installa sur une butte de terres permettant d’avoir une vue d’ensemble sur le jardin. Le jardin n’était pas très grand mais il y avait assez de places pour installer une aire de jeux pour les enfants ainsi qu’une promenade sportive pour les joggers.

Je sortis mon bento et Laura son sandwich et nous commençâmes à manger notre repas.

– Tu es toujours avec ce plateau repas chinois ?

– Japonais. Et oui, je viendrais tous les jours avec.

– Tu es allé en vacance au Japon ? Non, laisse-moi deviner. Tu as déménagé du Japon pour venir vivre ici ce qui explique que tu rentres en milieu d’année scolaire.

– Non. C’est pas ça.

– A cause des vidéos sur youtube ?

– Non plus.

– Ne me dis pas que tu es comme ceux que l’on appelle otuka.

– Otaku, rectifiai-je. Et j’en étais un avant mais cela fait environ six mois que je ne le suis plus.

– Alors, c’est pas ça non plus ?

– Non.

– Tu peux me le dire alors ?

– A deux conditions alors.

– Conditions ?

– La première est que tu attendes jusqu’à demain midi pour savoir la réponse et la deuxième est que tu jures avoir une conversation sérieuse avec moi maintenant même.

– Une conversation sérieuse ? A quel sujet ?

– Toi.

– Je ne sais pas…

– Je connais déjà la vérité à propos de toi, je veux juste discuter. Après, je te révélerais moi aussi mon passé. C’est un échange équitable je trouve.

– Je suis d’accord, discutons.

– J’ai entendu dire qu’il n’y avait pas eu qu’un seul mort dans ton entourage. Plusieurs personnes sont mortes, beaucoup trop pour que ce soit qu’une coïncidence. Je me suis un peu renseigné et je préfère te dire franchement ce que j’ai fait donc excuse-moi de mon manque de douceur. Il y a ta famille, ta meilleure amie en primaire, d’autres amis plus tard, ton oncle qui s’est occupé de toi après la mort de tes parents, une professeure qui a voulu t’aider. Ça fait un sacré paquet de personnes, tu ne trouves pas ? Ils sont tous mort d’un accident totalement dû au hasard. Une tuile qui tombe d’un toit, un excès de vitesse en voiture. La seule personne que tu as tué toi, même si c’était totalement involontaire, était une amie au collège. Tu as voulu pousser ton amie pour faire une blague et elle a basculé par-dessus la barrière de sécurité et a dévalé une falaise de plus de cent mètres de haut.

Des larmes commençaient à couler sur le visage de Laura. Elle essayait visiblement de se contenir face à la montée d’émotion toujours plus grandissante au fur et à mesure que je parlais.

– Tous ces événements ne peuvent pas être dus au hasard. Il y a forcément quelque chose qui provoque tous ces accidents depuis ton enfance. Alors j’ai cherché, cherché longtemps et je crois avoir trouvé. Je crois que c’est le dust qui est responsable de tout cela. Une énergie cosmique que tu dois avoir en toi mais que tu n’arrives pas à contrôler. C’est la seule explication qui me paraît sensé.

Elle articula alors avec difficulté une phrase :

– Pour… quoi tu ne t’enfuis pas comme… comme les autres ? Pourquoi, tu restes avec… moi alors que tu risques de mourir ? Pourquoi ?…

– Parce que je suis pas les autres et que la mort me fait ni chaud ni froid.

– Je pensais que ça n’allait pas durer alors j’ai profité… j’ai profité du fait que tu ne savais pas à propos de moi pour essayer d’avoir une vie… normale… Je me sens coupable de ne t’avoir rien dis… Je ne voulais pas que tu…

Elle éclata en sanglots. Toute la tristesse accumulée sortit alors d’un coup et elle pleura. Je la pris dans mes bras, essayant de la réconforter avec une chaleur humaine, une chose qu’elle ne devait sûrement ne pas avoir connue depuis longtemps.

– Je resterai et je ne mourrai pas. Je trouverai un moyen de t’enlever cette malédiction, je te le jure.

Elle pleura une grosse minute puis le son de ses pleurs diminua progressivement mais elle ne relâcha pas l’étreinte. Elle leva ses yeux rougis par la tristesse vers les miens et me demanda d’une voix faible.

– Pourquoi… pourquoi tu fais ça pour moi ?

Je fis un sourire.

– Parce que je suis qu’un égoïste.

Blanc.

– Pourquoi tu dis ça ? Tu n’es pas un égoïste, tu risques ta vie pour essayer de me sauver. Tu es trop…

– Modeste ?

Je la repoussai d’un coup sec l’arrachant à l’étreinte que je lui avais donné.

– Ne redis plus jamais ce mot. Ne me remercie jamais, ne me fais aucun compliment, n’essaie pas de me rendre heureux. Jamais.

Ce que je lui dis l’avait bouleversé, cela se voyait dans ses yeux.

-Mais… pourquoi ?

– Car je ne suis qu’un… l’humanité n’a pas encore trouvé de mot pour me définir je pense.

– Qu’est-ce que tu dis ?

– Je suis bien trop… complexe pour les humains, faut croire.

Elle se remit sur pied et reprit son sandwich. On mangea alors de nouveau, en silence. Entre deux bouchées, elle dit :

– Mais, si tu ne veux pas que je te remercie, te complimente, que je te rende heureux. Qu’est-ce que je peux faire si tu arrives à me sauver ?

– Faire ?

– Il faut bien que je te remercie, n’est-ce pas ?

– Non.

– Mais…

– Je n’ai pas besoin de remerciements, je me porte très bien sans.

– Mais pourquoi tu es comme ça ? Tu es dépressif ou quoi ?

– Je ne sais pas. Je suis comme ça depuis pas mal de temps en fait. Je me rends compte que je l’étais même avant de venir ici. Si tu veux, une infime partie du raisonnement qui me fait agir comme ça, c’est parce que je pense avoir compris une chose essentielle dans la vie d’un être humain. On est seul. On naît seul, on meurt seul, on est seul dans son corps, on est un seul individu. Devant cette constatation, il n’y a que deux solutions possibles. Soit on ne peut pas supporter cette solitude, on cherche à être avec d’autre personne, vivre en groupe, subir une influence. D’ailleurs, si tu prends l’exemple des états totalitaires, une personne devait se sentir libérée d’une charge, il vivait pour sa dictature, il n’était donc pas seul ; enfin, c’est ce qu’il croyait. La deuxième solution est d’accepter le fait que l’on soit seul. Alors, cela veut dire que tu n’es influencé que par toi-même, tu es seul pour décider. Donc tout ce que tu fais est totalement personnel, c’est peut être conditionné par ton cerveau mais cela reste ton cerveau. Tu décides donc pour toi et toi seul influe sur toi. Si tu me fais un compliment, je peux décider de l’accepter et de l’intégrer ou tout simplement de l’ignorer. Si je commence à accepter les avis des autres personnes, alors je prendrais en compte leurs individus, et ça, je ne veux pas. Je ne veux lier personne à moi. Je veux rester moi, seul, et pour ça, je ne m’attache qu’à des choses qui me semblent vitales. Un être humain ne peut vivre sans lien mais rien ne l’empêche de vivre avec le minimum de liens et c’est ce que je fais. Haïr le monde, les gens, les groupes, le système pour rester moi. Seules les personnes que j’ai choisies comptent à mes yeux. Voilà pourquoi je suis égoïste.

-Je fais partie de ces personnes que tu as choisies ?

-Oui.



La suite dans le prochain chapitre… peut être…


Akiel
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[FIC] Lelouch's Life posté le [01/03/2015] à 21:33

Plus je lis, plus j'aime Flynn.

Là, il va se taper Laura en disant "osef de Roséa"

Ce qui est très bien calculé, car existant dans des mondes différents, elles n'ont qu'une chance sur un million de se rencontrer un jour.


Sauf que les chances sur un million se réalisent neuf fois sur dix…


Welcome to the Abyss… Let’s Яeverse the world !

Spoiler :






Aron
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[FIC] Lelouch's Life posté le [01/03/2015] à 21:42

Citation de Akiel Le [01/03/2015] à 21:33

Plus je lis, plus j'aime Flynn.

Là, il va se taper Laura en disant "osef de Roséa"

Ce qui est très bien calculé, car existant dans des mondes différents, elles n'ont qu'une chance sur un million de se rencontrer un jour.


Sauf que les chances sur un million se réalisent neuf fois sur dix…


Ce paradoxe de probabilités, j'aime :3


Akiel
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[FIC] Lelouch's Life posté le [01/03/2015] à 21:47

Spammer le dira, c'est une des innombrables merveilles qu'on doit à Pratchett (je suis publicitaire, ce soir)


Welcome to the Abyss… Let’s Яeverse the world !

Spoiler :






Invite
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[FIC] Lelouch's Life posté le [02/03/2015] à 02:02

Je confirme ^^

Et j'attends la suite par la même occasion 😛


Aron
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[FIC] Lelouch's Life posté le [02/03/2015] à 17:57

Petit up pour tous ceux qui ont loupé le chapitre.


MayPeach
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[FIC] Lelouch's Life posté le [02/03/2015] à 18:11

Merde je l'avais loupé ><.

Bon, sympathique petit chapitre sur une pause déjeuner entre 2 futurs amoureux. C'est rassurant d'avoir des chapitres comme ça, qui donnent le ton de l'histoire et développent les personnages (Même si la pauvre a fait que de pleurer…).

C'est rassurant surtout quand on sait que tout va partir en cacahuètes dans quelques chapitres x)


Akiel
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[FIC] Lelouch's Life posté le [02/03/2015] à 18:45

Moi j'attends la rencontre entre Roséa et Laura. :mrgreen:


Welcome to the Abyss… Let’s Яeverse the world !

Spoiler :






Aron
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[FIC] Lelouch's Life posté le [02/03/2015] à 18:48

Ça va prendre un peu de temps la rencontre Laura-Roséa quand même ^^


Aron
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[FIC] Lelouch's Life posté le [05/03/2015] à 17:07

Hey, new chapter here, come in the chocolate dimension.


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Chapitre 5 : Sang et incompréhension


– Moi ? Le double de Flynn ?

– Oui, parfaitement.

Elle avait l’air d’être sûre d’elle, cette Roséa. Pourtant, elle n’avait qu’en partie raison. Il y avait encore des choses qu’elle ne savait pas et je m’en réjouissais, car au fond, elle ne voyait que la partie visible de l’iceberg.

– C’est une déduction assez… hâtive, répondis- je.

– Je ne crois pas non. C’est bien réfléchi, je suis sûre de moi. Je ne peux pas me tromper.

– Très bien… Alors, je vais t’avouer une chose parce que j’ai envie que tu me lâches. De un, je ne suis pas son double et de deux, je suis pas ton petit ami. Alors tu vas gentiment arrêter de dire des âneries sur moi et essayer de réfléchir dans un autre sens.

– Ne t’y méprends pas, Lelouch. Ce n’est pas parce que Flynn n’est pas là que je suis une faible petite fille fragile. Je reste Roséa et ce n’est pas en prenant les choses sous cette tournure que tu vas pouvoir t’enfuir. Je t’ai découvert, c’est trop tard Lelouch.

– Et tu vas faire quoi, si c’était vraiment le cas ?

– Enfin tu avoues !

Je pousse un soupir, j’avais compris qu’elle ne douterait pas de son jugement. Elle avait bien trop lu de bouquins pour que je puisse avoir la moindre influence sur elle. Il était temps de faire tomber le voile et de finir cette discussion de sourds.

– Bon, passons aux aveux. Attention, ça va être un peu long alors prend cette chaise et assieds-toi. Elle fit un regard interrogateur en ma direction.

– Moi ? Pas besoin d’une chaise, pas besoin de ce petit confort.

Elle s’assit.

– Donc commençons. Effectivement, je suis ce que vous appelez le double de Flynn même si je ne le suis pas en réalité. Je ne suis pas là à cause du syndrome de Barnaby, sinon je ne pourrais pas être là pendant que l’autre roupille sur sa tombe à roulettes. Je ne te dirai pas ce que je suis, tu n’as pas besoin de le savoir. Sache juste que j’ai réussi à sauver ton petit ami – et moi par la même occasion – d’une mort assez naze. Tu voulais vraiment le retrouver en un petit tas de cendres ?

– Il contrôlait le dieu Ojama, il ne pouvait pas perdre, et pourtant le roi s’est volatilisé. Je commence à croire que c’est toi le coupable.

– En effet, bonne déduction. Je sens bien les bouquins que tu as lus, tu as un esprit très déductif, c’est fascinant. J’ai fait disparaître le dieu ; mais pourquoi faire cela alors que Flynn allait gagner sans avoir eu besoin de mon aide ? Parce que je ne voulais pas qu’il gagne, tout simplement. Tu connais sûrement la prophétie à propos de lui, même si c’est du bidon, elle énonce au moins une chose clairement. Flynn sera responsable du retour d’Alphylia.

Silence.

– Et c’est quoi Alphylia ?

– Tout simplement, la fin de notre monde actuel.

Elle écarquilla les yeux, incrédule.

– Pour te faire un topo, Alphylia est le nom d’une nation, d’une ancienne race de surhommes : les Alphyliens. Ils peuvent contrôler le dust, la chose qui permet de faire nimp’ durant un duel sauf que eux, c’est aussi en dehors. C’est comme ce que vous appelez la magie. On pourrait les nommer mages ou sorciers si tu veux. Rien à voir avec vos illusionnistes de pacotille. Et le problème de ça, c’est qu’ils veulent dominer le monde, pour changer. Après, c’est une race supérieure donc on peut les comprendre mais pas les approuver. Tu t’imagines vivre comme esclave des alphyliens toute ta vie ? Moi non. D’ailleurs, c’est à cause de leur arrogance qu’ils ont perdu la grande guerre de Flare face à Crimson et qu’ils ont quasi disparu de la surface de la terre. Le seul problème, c’est que des descendants vieux de mille ans ont survécu et projettent de revenir.

– Mille ans ?

– Je te l’ai dit, les alphyliens sont une race supérieure, ils peuvent vivre des millénaires sans soucis. Le dirigeant d’Arcadia, le fameux Darkpeace, est un alphylien, par exemple. D’ailleurs, c’est le chef du projet Terminus qui consiste à établir un nouveau règne d’Alphylia dans ce monde. Il contrôle déjà Arcadia, une société assez secrète qui est bien plus avancée que le monde dans les techniques mentales de duel. Ils arrivent à maîtriser partiellement le dust et tout ce qui est en rapport avec le mental lors des duels. Disputer un duel contre eux revient à affronter un lion en étant à poil. Ils peuvent s’introduire dans ton esprit et le modifier imperceptiblement pour arriver à leurs fins. Évidemment, ce genre de techniques ne marche uniquement lors d’un duel car les Rulodomino empêchent toute action en dehors. Marty faisait partie d’Alphylia, enfin… le dark Marty en faisait partie. L’autre ne sert à rien, il ne sait rien. Marty est donc un pion de Darkpeace – Darkpeace qui sait éperdument que c’est Flynn le détenteur du pouvoir de restauration. Son but est de faire marcher la prophétie, chose qui doit être absolument empêchée pour les raisons énoncées précédemment. Tu comprends à présent ? Marty ne servait qu’à faire gagner Flynn, même si il ne le savait pas lui-même. C’était un pantin, un pion. Alors, c’est pour ça que j’ai voulu stopper la prophétie. Donc, j’ai déconcentré Flynn et puis c’était joué. Comment ? Tu as vu le dieu Ojama ? Il faut une quantité astronomique de dust pour le maintenir. Il suffit de faire vaciller un petit instant Flynn et pouf, plus rien. Il suffit de répéter une phrase pour le faire perdre, c’était trop facile. Par contre pour la séparation et le coma de Flynn, ce n’est pas de ma faute. Il aurait dû mourir sous l’impact mais l’énergie perdue à cause de la disparition du dieu aura servi à le protéger. Ensuite, Marty s’est raté et a projeté sa « fin du monde » sur Flynn directement. Et oui, Marty n’est qu’un faible, comment aurait-il pu un seul instant détruire ce monde ? Vous croyez que détruire un quartier prouve que vous êtes le jugement final ? Quelle blague. Pour ton info, Flynn est projeté directement dans un rêve infini créé par le sort de Marty. Il rêvera jusqu’à sa mort, tout simplement. C’est pour cela que je dis qu’il est mort : car il n’y a aucun espoir qu’il revienne.

– Si, il reviendra, mais tu ne sembles pas partager mon opinion. Pour prouver une chose, je vais te défier en duel.

– Prouver quoi ?

– Que tu es bien le double de Flynn.

– Très bien. Je l’attendais avec impatience, ce duel.

Roséa sortit en première de la chambre de Flynn. J’attendis qu’elle soit dans le couloir pour jeter un coup d’œil sur Flynn, puis sur toute la chambre, et j’aperçus une jolie écharpe bleue accrochée sur un porte manteau à côté de la porte. C’était celle de Flynn. Je me dirigeai vers l’écharpe. Une étrange énergie provenait de l’écharpe. Elle était quasi imperceptible, mais je l’avais remarquée durant la conversation. C’est comme si une âme vivait encore dans l’objet. Comment était-ce possible ? Puis une voix résonna dans ma tête. « Prends-la… Tu es l’anti-élu, tu dois empêcher que tout arrive… Prends cette écharpe… ». Puis plus rien. J’étais stupéfait. Je m’approchai de l’écharpe et je la fixai du regard. Je crus me perdre dans l’immensité dans sa couleur bleue qui me faisait l’impression d’un magnifique ciel bleu lors d’un orage. Son éclat était sublime. Je pris l’écharpe et à son contact, la couleur bleue se transforma lentement en une couleur rouge sang, pour devenir entièrement vermillon. Je souris et j’enroulai l’écharpe autour de mon cou ; puis je sortis de la chambre satisfait. Une fois dans le couloir, Roséa allait me demander pourquoi j’avais mis tant de temps à sortir lorsqu’elle se coupa au plein milieu de sa phrase pour me demander d’où je sortais cette écharpe, si je ne l’avais pas pris celle de Flynn. Je répondis simplement que je l’avais oubliée lors d’une précédente visite et que celle de Flynn était bleue et non rouge. Elle jeta un coup d’œil dans la chambre puis émit un léger soupir avant de partir vers l’ascenseur. Intrigué, je jetai aussi un regard dans la chambre et je constatai avec surprise que Flynn portait son écharpe bleue alors qu’il était toujours dans son profond sommeil. Pourtant il ne la portait pas lorsque j’étais entré. Je ne posai pas plus de questions et je partis aussi en direction de l’ascenseur pour rejoindre Roséa. Nous nous dirigeâmes sans mot dans une ruelle éclairée et nous commençâmes le duel. Après avoir préparé nos disques de duels et nos cartes, je dis :

– Avant de commencer ce duel, rappelle-toi d’un chose, Roséa. «  La violence est le dernier refuge…



…des incompétents. »

L’adolescent s’arrêta net dans son action et me toisa d’un regard chargé de haine et de d’incompréhension.

– Qu’est ce tu dis ? Tu me fais bien marrer, p’tit con ; rigola l’adolescent boutonneux en compagnie de ses deux compères.

– Je dis seulement que tu es un faible, un incompétent qui ne sert à rien. Tu es un déchet.

– Moi ? Un déchet ?

– Parfaitement monsieur « je me la pète alors que je suis con comme un balai ». Essaie toujours de me frapper, prouve-le, que tu n’es rien.

Il hésita, il ne comprenait visiblement pas ce que je disais et il réfléchissait.

– VAS-Y BLAIREAU !

Le coup partit tout seul mais d’une petite esquive, j’évitai le coup et le poing s’écrasa sur le mur derrière moi. Après, le choc, il poussa un cri de douleur et vit sa main écorché.

– Regarde… Observe bien ton incompétence. Maintenant passons à l’étape au-dessus, appelle tes potes pour t’aider, sinon tu vas finir par écraser ta sale gueule sur le mur et mourir d’un traumatisme crânien, même si ce ne serait pas si grave que ça, surtout pour une merde de ton espèce.

Il décocha un autre coup, plus rapide, cette fois, mais je l’esquivai aussi aisément et le poing s’écrasa de nouveau sur le mur.

– T’es con où quoi ? Appelles tes potes je te dis !

Laura regardait la scène, médusée, ainsi que de nombreux élèves dans la cour. Mathieu qui était l’une des brutes les plus connues du lycée était en train de se faire humilier face à un nouveau. Il était le chef d’un pseudo gang et se croyait être un caïd jusqu’à maintenant.

– Romain ! Tony ! Choppez-le, ce connard !

Cette fois, je ne pourrais pas esquiver et je me retrouvai maintenu sur le mur par ces blaireaux. On voyait dans le regard de Mathieu qu’il se délectait de me voir immobilisé sur le mur. Il croyait enfin pouvoir donner une leçon à moi, à la cause de son problème.

– Alors glandu ? T’avais dit quoi ? Que j’étais incompétent ?

– Ouaip et tu vas vite comprendre pourquoi.

Il me donna un fort coup de poing dans le ventre sans prévenir. Le choc fut si fort que je crachai une gerbe de sang.

– Alors ?

– J’ai connu bien pire, c’est rien tout ça.

Il redonna un deuxième coup de poing, exactement au même endroit. La douleur se sentit nettement. Le bigre, il faisait vachement mal.

– Alors connard ? Qu’est-ce que tu en pense de mes coups ?

– De tes coups ? C’est de la merde.

– Tu le prends comme ça ? Tu veux crever, sale connard ?

– Moi crever ? Avec plaisir mais pour l’instant je doute que tu puisses survivre à ce qui va se passer.

– Hein ?

– Eh bien, regarde derrière-toi. (Il se retourna). Tu vois la voiture de police qui vient d’arriver ? C’est moi qui l’ai appelée. Et tu es sacrément dans la merde il paraît car tu es recherché par eux à cause de quelques actes que tu as commis. Bref, tu vas te faire chopper ici, dans le lycée et moi, je n’aurais même pas besoin de te rendre les coups, c’est la police qui va s’en charger pour moi.

Il se retourna alors vers moi.

– Sale bâ…

– Ouais je sais, maintenant, tu vas devoir galoper.

– Rom’, Tony ! On se tire !

Les deux gugusses me lâchèrent et commencèrent à détaler sauf que, une fois libéré de mes entraves, je m’élançai vers Mathieu et je le retins par le col, l’étranglant par la même occasion. Il tenta de se retourner pour me repousser, mais je lui mis une balayette bien placée et il s’écrasa, la face contre le sol. Je mis mon pied sur lui en attendant les policiers venir. Je leurs racontai la scène puis ils partirent amenant Mathieu avec eux. Laura vint vers moi toute inquiète.

– Ça va ? Tu n’as rien ?

– Non, c’est bon, rien de cassé, même si je dois avouer qu’il fait bougrement mal ce blaireau. C’est vraiment pas la même sensation que sur Crimson, c’est plus… réel.

– Quand même, pourquoi le provoquer ainsi ? Regarde ce qu’ils t’ont fait…

– Pff, c’est rien… Je l’imagine dans la voiture des flics. Ha ! C’est tordant !

Alors, que nous étions dehors, Laura et moi, Mathieu et ses deux compères sont arrivés et ont commencés à harceler une fille qui était assise tranquillement sur un banc. Ne pouvant pas supporter la voix de Mathieu, je lui ai dit de la fermer et de se casser. Bien sûr, je fus informé au préalable par Laura sur l’identité du personnage mais je n’en avais que faire. Alors, j’ai appelé la police puis je l’ai approché. Maintenant, nous étions retournés en cours. J’avais encore un peu mal à l’estomac mais ce n’était pas grand-chose. Le soir, après les cours, je rejoignis Laura dans la cour.

– Bon, j’ai pas mal réfléchit et je pense savoir comment faire pour identifier si ton pouvoir provient bel et bien du dust.

– Ah oui ? Et comment tu vas faire ?

– Eh bien, si ce monde marche comme Crimson…

– Crimson ?

– Le monde de mes rêves.

– De tes rêves ?

– Ah oui, je ne t’ai pas encore raconté, demain, promis je le fais mais pas tout de suite.

– Pourquoi ?

– Pour aucune raison particulière.

– Ah… Donc tu vas faire comment ?

– Eh bien… tu verras demain. Ce sera mercredi non ? Selon l’emploi du temps, on a pas cours l’après-midi, ce qui nous laisse pas mal de temps libre pour le faire.

– Mais faire quoi ?

– Tu verras bien.

– Mais euh…

– Juste, tâche de ne pas me tuer durant la nuit, ce serait bête.

– Euh… oui…

– A demain alors.

– A demain !


Je passais la soirée à réfléchir sur mon projet. Je me questionnais dans tous les sens. Est-ce que ça va marcher ? Il y a vraiment du dust dans ce monde ? Le dust serait qu’un rêve ? Et quoi faire après confirmation ? Comment du dust peut tuer sans raison ? Qu’est-ce que je connais du dust ? Après moult réflexions, j’attendis le lever du soleil dans un sommeil profond. Par chance, ce ne fut pas ma dernière nuit et je pus me lever de me lit sans problème. Une fois habillé, nourri et préparé, je partis vers le lycée pour ma troisième journée de cours dans le monde réel. Réel ?

Alors que j’allais emprunter un passage piéton pour traverser la chaussée, j’entendis un coup de klaxon sur ma droite. Surpris, je tournai alors ma tête sur la droite pour découvrir avec horreur un camion foncer à toute allure dans ma direction, et qui n’avait pas l’intention de s’arrêter au feu rouge, malheureusement. Tout à coup, je sentis une force me tirer par le col en arrière et le camion me frôla. Le souffle émit par le véhicule me projeta sur le côté et je ne pus observer le reste de l’action. J’entendis juste un bruit de pneu qui dérape et le son de l’acier rappant du béton. Je repris mes esprits petit à petit puis, après m’être levé, je me retournai pour voir qui était mon sauveur. Ce n’était qu’un homme, ayant la quarantaine avec des cheveux un peu grisonnants. Il me montra du doigt la source de tous mes problèmes : le camion était renversé sur le côté à une cinquantaine de mètres, sur la route. Une chance qu’aucune voiture ne se soit trouvée sur son chemin. Mais une question subsista encore dans mon esprit. Pourquoi un camion roulerait à toute allure en ville sans aucune raison et devait se trouver pile poil sur mon trajet ? Ça ne pouvait dû à la chance, c’était le dust de Laura, c’était obligé.

Je réussis finalement à la rejoindre en cours et je lui racontai ce qui s’était passé et je conclus qu’on devait faire vite. Sachant que mon plan ne pouvait fonctionner que durant l’après-midi, je devais tout de même assister aux cours du matin… avec une profonde angoisse. Vu ce qui s’était passé, un météore pouvait très bien se crasher directement sur ma face sans raison. Je scrutais en permanence la fenêtre espérant ne rien voir de suspect… et rien ne se passa, sauf le moment où je faillis mourir d’une crise cardiaque lorsqu’une fille laissa tomber sa règle en fer de son bureau. Je détestais ce bruit. Après les cours, on partit directement en ville. Je demandai à Laura de m’indiquer quels chemins prendre pour arriver dans le centre-ville où se trouvait toute les boutiques.

– Tu vas me dire ce que tu veux faire à la fin ? S’impatienta Laura.

– Nope, je veux que ce soit une surprise et pour pas que tu me pose plus de questions ; répondis-je avec un sourire.

– Mais j’y comprends rien.

– Moi non plus mais c’est pas grave, je vais quand même tester.

– En plus, tu n’es même pas…

– Chuuuut. On est arrivé.

Nous faisions face à une boutique de jeu de société et de cartes en tous genres.

– Tadaaaa ! C’est ici ! M’exclamai-je

– Hein ?

– C’est ici qu’on va voir si c’est bien du dust ton problème. Laisse-moi juste deux secondes…

Je scrutai la rue à droite et à gauche.

– Non, pas de camion en vue, on peut y rentrer.

– Mais c’est fermé et puis c’est quoi ce bordel ? C’est un magasin magique ou…

– Il est fermé ?! Non !

– Bah si, suffit de lire, idiot.

– Oh meeeer…

– Regarde, fermé de midi à quatorze heures.

– Hein ? Ah ça va, je croyais qu’il avait fermé définitivement moi.

– Suffit de lire…

– Ouais ouais ouais, vous dites tous ça, mais imagine que je suis dyslexique.

– Tu es dyslexique ?

– Non.

– Alors arrête de dire n’impo…

– Bon, on mange ?

Finalement, les snacks de ce monde ne sont pas mauvais du tout, même si je préférais mon bentō à leurs barquettes de frites remplies de mayonnaise. Laura avait encore une fois pris son sandwich. Je lui avais proposé de lui payer un panini mais elle refusait. Une fois le ventre rempli, on attendit alors devant l’entrée du magasin. On se croirait être ces personnes qui faisaient la queue pour choper en premier les derniers téléphones qui sortaient… la file d’attente en moins. Quatorze heures sonnèrent et on vit le propriétaire du magasin venir ouvrir sa boutique, à ma grande joie. Il fut étonné par notre présence devant le magasin de si bonne heure et nous demanda si nous étions venus pour faire l’avant-première de Magic, qui était un célèbre jeu de carte dans ce monde même si ça n’avait rien à voir avec le duel de monstre à Crimson. Nous répondîmes que nous savions pas qu’il y avait ce genre d’événement et que nous étions venus pour acheter des cartes yugioh. Il répondit avec un grand sourire, qu’il avait effectivement ce genre carte dans son magasin et qu’une nouvelle extension était sortie et qui déboîtait tout en ce moment à l’incompréhension totale de Laura.

– Tu joues à yugioh ? Dit-elle, totalement stupéfaite.

– Euh… Ouais, il paraît. Ça a un rapport avec mon rêve mais je te le dirais juste après.

– Et en quoi cet endroit va m’aider ? Me questionna-t- elle avec une pointe d’impatience.

– Eh bien, tu vas voir.

La boutique était assez spacieuse, il y avait tout autour des jeux de sociétés, de plateaux et autres choses que toute bonne boutique de cartes se devait d’avoir. Il y avait sur le côté, une grande vitrine avec plein de cartes et decks exposés. Je fis signe à Laura de venir et de regarder dans la vitrine.

– Tu vois ces cartes ? Observe-les attentivement puis après quelques minutes… je dis bien quelques minutes, pas seconde, tu me dirais quels cartes ou decks tu veux acheter et je te l’achèterais.

– C’est quoi le rapport avec ma malédiction ?

– Fais ce que je te dis et ne te pose pas de question, tu me les poseras après.

– Très bien…

Alors que j’étais partie regarder les jeux de sociétés et aperçue un qui m’intéressait pas – c’était le jeu de plateau de Starcraft, un jeu auquel j’avais pas mal joué avant Crimson même si je ne sais pas si j’y ai vraiment joué – lorsque Laura m’appela depuis l’autre bout du magasin. Je vins aussitôt et après m’avoir vu du coin de l’oeil, elle pointa de son long doigt mince une carte.

– Regarde, dit-elle. C’est moi.


To be continiouède…


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