Yugo-Kun
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Avant de commencer la présentation de ce manga, je préfère d'office préciser que Berserk est un Seinen, ce qui implique qu'il est destiné a un public mûr et mature. Berserk est une oeuvre sombre, qui ne doit pas être placée entre toutes les mains. Fiche Technique :
Originellement, Berserk (ベルセルク ) est un manga de Kentaro Miura. Encore en cours actuellement, il est paru pour la première fois en 1989 dans le magazine Young Animal et compte 37 tomes. Depuis, plusieurs adaptations animées ont eu lieu. La première, Berserk : Kenpū Denki, réalisé par le studio OLM entre Octobre 1997 et Mars 1998 et licencié en France par Dybex, compte 25 épisodes et retranscrit la presque intégralité de l'arc Golden Age du manga (Tome 3-13). Depuis, le manga a de nouveau été adapté, sous la forme d'une série de trois films, par le studio 4°C. Une fois n'est pas coutume, les films retranscrivent à nouveau Golden Age et sont licenciés par Dybex.
Synopsis :
Au Royaume du Midland, la violence est omniprésente. Tandis que la guerre fait rage avec les autres royaumes, les habitants sont constamment victimes des attaques de bandits, de soldats ou même de monstres. Dans ce monde de guerre et de chaos, un mercenaire, tout de noir vêtu, voyage. Borgne, une prothèse métallique à la place du bras et portant une épée trop grande pour être appelé ainsi, Guts, l'épéiste noir, erre en quête de vengeance, massacrant sans distinctions tous ceux qui barrent sa route. Une mystérieuse rune sanglante, gravée sur son cou, le guide dans le monde de cauchemar qui l'entoure. Il est le Berserker, et Berserk est son histoire, qui s'étendra sur son passé, son présent, mais aussi son avenir. Quelles sont les origines de la marque maudite sur le cou de Guts ? Qui sont ces démons qui prennent tant de plaisir à tourmenter la race humaine ? Quel est la raison qui le pousse à traquer son Némésis ? seront tant de questions qui seront posés au fur et à mesure de l'avancée du manga. Commentaire personnel :
Avant de m'attaquer à cette partie, je précise d'office qu'elle ne sera absolument pas objective, même si je vais, dans la mesure du possible, essayer d'effacer au maximum mon fanboyisme latent. De plus, je précise ici que je ne parlerais que de la version papier.
L'une des plus grandes qualités de Berserk, celle pour laquelle il est tant renommé, qui fait de lui une légende parmis les mangas, est sa qualité plastique. Berserk est beau. Berserk est magnifique. Les planches fourmillent de détails, les contrastes ombres/lumières sont fabuleux, les combats sont particulièrement dynamiques. La direction artistique, du reste, est très soignée. L'atmosphère qui ressort des planches du manga est glauque à souhait, les monstres qu'il a designé semblent tout droit sortis d'une nouvelle de H.P. Lovecraft et sont tout bonnement dégueulasses (dans le bon sens du terme). En plus, le tout réussit l'exploit d'être très lisible et de ne jamais s'abaisser à la facilité d'un fond blanc, à la manière d'un Bleach par exemple. Néanmoins, le souci du détail et la recherche de perfection graphique de Miura a un prix : La parution des chapitres est très, très, très très lente. Mais vraiment. Sur une "bonne" année, on peut espérer voir arriver un tome, au grand maximum. Mais au vu du résulta, qui va en s’améliorant tout au long du manga, cette lenteur vaut le coup. Du coup, je n'ai pas peur de dire que Berserk est actuellement l'un des plus beau, si ce n'est le plus beau manga en parution.
Mais Berserk se paie le luxe de ne pas être bon que dans la forme, car il l'est aussi dans le fond. L'écriture de Miura est très bonne, et il réussit le tour de passe passe d'aborder de très nombreux thèmes avec une grande justesse. Ainsi, au travers de cette seule oeuvre, l'auteur aborde l'abandon, l'amitié, la condition humaine, la haine, la vengeance, le fanatisme religieux, la prostitution ou même le viol. J'entends souvent dire que l'écriture des personnages se veut sombres, torturés et philosophiques, mais, à mon humble avis, elle ne l'est pas vraiment. Les scènes de remises en questions et de réflexions solitaires des personnages sont trop peu nombreuses pour cela, mais restes particulièrement justes. Enfin, l'histoire en elle même est excellente, mais les arcs ont une qualité en dent de scie, comme par exemple l'excellent Golden Age suivi d'un arc sur les fées sympathique mais sans plus. Néanmoins, l'histoire reste remarquable, surtout pour quelque chose qui date de 89. Ce qui me fait penser qu'a la vitesse où ça va, Miura va claquer avant d'avoir fait la fin…
La troisième chose que je voulais aborder sur Berserk est le caractère profondément subversif de l'oeuvre. Car dans Berserk, TOUT est montré. Le sang, les tripes, bien sûr -N'est-ce pas la signification même du nom du héros, Guts ?- mais aussi la nudité ou le sexe. Je peux comprendre que Miura aime dessiner ce genre de choses entre deux chapitres de bourrés de monstres types Tentaculax, mais le fait de tout montrer fait à la fois la force et le principal défaut de l'oeuvre : Si elle se permet des choses que l'on ne peut pas voir ailleurs, cette décision rend aussi l'oeuvre moins subtile, d'une certaine façon. Mais je chippote.
En conclusion très rapide, Berserk est un excellent manga, mais il ne vous laissera pas indemne.
Un mot tout de même sur les adaptations : L'anime, je ne l'ai pas vu, mais il paraît qu'ils ont pas totalement finit l'arc, donc j'aurais tendance à la déconseiller au profit du manga ou des excellents films qui, malgré quelques coupes inopportunes de scènes, est beaucoup plus lisible est compréhensible sur certaines scènes. De plus, la violence édulcorée en fait un bon point d'entrée dans l'univers de la lutte pour la survie de Guts.
Quelques images
Comme je l'ai dit, Berserk est connu pour sa qualité plastique exceptionnelle. Mais, mieux que vous en parler, l'idéal est de vous le montrer au travers de quelques images :
Spoiler :
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Ce que je pense
(et c’est cela que je voulais dire)
c’est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l’ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai.
Juillet 1990
Berlin.
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