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Battle Fiction: 2ème Edition
heart earth
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [28/10/2015] à 16:54

up! plus que 4 jours pour poster vos écrits et j'ai juste le bonus pour le moment D:




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [30/10/2015] à 16:19

on a donc récupéré 1 fic et demi pour le moment et il reste que 3 jours pour terminer 😮




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [01/11/2015] à 15:47

aller, c'est le dernier up avant le rendu final ce soir ❗




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le bon temps…

91SteelWolf
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [02/11/2015] à 18:32

Désolé pour mon retard, voici les fics que j'ai reçues pour cette 2e édition du battle (encore une fois, un des participants ne souhaite pas voir son long pavé sous spoiler à cause des italiques, donc je m'excuse de la taille du message).

Il y a une fic bonus, vous ne pouvez pas voter pour elle :3

Edit : ajout d'une 5e fic, vu que quasiment personne n'a voté encore :3


Fic n°1



Spoiler :


Une bonne journée.


Oop ouvrit lentement les yeux. Il était allongé au pied d’un arbre de vie. Celui-ci était l’un des plus grands de la forêt, tellement grand qu’Oop n’en distinguait même pas la cime.

Il se leva et s’étira. Tout autour de lui, la forêt bruissait d’activité. Ça allait être une bonne journée, il le sentait.

Un son de conversation lui fit tourner la tête. Ses compagnons étaient déjà près de la veine, creusant le sol afin de l’atteindre. Le petit-déjeuner allait bientôt être servi.

Il était censé les rejoindre, mais il prit son temps, admirant les beautés que la nature lui offrait. Les troncs des arbres de vie qui l’entouraient s’ornaient d’une infinité de nuances de couleurs, allant du jaune d’or au brun sombre. Leurs troncs rugueux semblaient luire doucement sous la lumière du jour, ajoutant encore à la variété de teintes visibles. Tout là-haut, le ciel était d’un blanc éclatant, presque douloureux. Oop se demanda un instant si le danger venu du haut n’allait frapper aujourd’hui encore, mais il écarta bien vite ces pensées. Il lui fallait rester optimiste. « La journée sera bonne », se répéta-t-il. Il devait s’en convaincre.

Enfin, Oop rejoignit les siens et se mit lui aussi à creuser la roche. Lentement, méthodiquement. Sans se presser. Ses efforts furent bientôt récompensés et il atteignit enfin la veine supérieure, d’où un magma rouge sombre jaillit brusquement. Avec un soupir de satisfaction, Oop se pencha et s’abreuva du liquide bouillonnant. Le léger goût sucré du liquide le combla d’aise et il s’abandonna entièrement au plaisir de se rassasier.

La source se tarit bien vite, mais cela avait été suffisant. Plus que suffisant, même. Oop s’allongea de nouveau, le ventre trop plein de toute façon pour ne serait-ce que songer à bouger. Un peu plus loin, ses amis s’étaient eux aussi arrêtés de boire et Eep lui fit un signe de la main en souriant. Oop s’apprêtait à y répondre quand la première goutte de pluie tomba tout près de lui.

Oop fronça les sourcils.

La goutte fuit bientôt suivie d’une autre, puis d’une autre encore, et bientôt ce fut une véritable averse qui s’abattit sur eux.

La petite troupe se mit à paniquer. Cela recommençait, et tout comme la fois précédente et celle d’avant, elle allait de nouveau subir de lourdes pertes…

Oop se releva maladroitement. Il lui fallait prendre immédiatement les choses en main. C’était une question de vie ou de mort.

« Pas de panique ! Nous avons déjà subi ça hier et avant-hier ! Que tout le monde s’accroche à un arbre de vie ! Ne lâchez prise sous aucun prétexte ! C’est juste un mauvais moment à passer ! »

Ses compagnons – ses amis – n’hésitèrent pas. Leur confiance en Oop était totale. Et après tout, il était le leader de leur groupe. Chacun s’accrocha fermement à un tronc et se mit à grimper afin de se mettre hors de portée du torrent qui allait immanquablement se former.

Ils tentèrent tous de se débarrasser de leurs inquiétudes, de faire taire la voix de l’instinct qui leur hurlait que s’ils s’en étaient sortis les deux fois précédentes, c’était au prix de la vie d’une bonne partie de leur troupe. Mais tout au fond d’eux, une question s’inscrivait en lettres de feu. Terrifiante. Obsédante.

« Serais-je le prochain ? »

L’averse s’était désormais changée en petit déluge. Conformément aux prévisions de la petite troupe, l’accumulation des gouttes avait formé un véritable torrent niveau du sol ; Celui-ci étant en pente, le courant était extrêmement fort. Oop savait par expérience que si l’un d’eux venait à tomber dedans, il serait fatalement entrainé au loin. Aucun de ceux qui avaient eu ce malheur n’avait été retrouvé. Oop frissonna et s’accrocha encore plus fermement au tronc de son arbre de vie.

Un craquement sinistre retentit soudain.

Tout le monde se figea.

Un autre craquement suivit, et l’arbre de vie auquel Eep s’était accroché se mit à pencher dangereusement… Celui-ci jeta un regard paniqué à Oop, espérant contre toute attente que son chef trouverait un moyen d’arrêter l’inéluctable…

« Saute ! hurla Oop d’une voix hystérique, rattrape-toi au tronc d’à coté ! »

Mais il était trop tard. Avec un hurlement déchirant, L’arbre acheva de se rompre et Eep bascula dans l’eau. Il coula immédiatement, et Oop détourna les yeux. Eep ne savait pas nager, pas plus que les autres membres de sa troupe, d’ailleurs. Il pleurerait son ami plus tard, pour le moment, il ne devait penser qu’à une seule chose, ne pas lâcher prise, surtout pas… survivre, c’était tout ce qui importait.


Combien de temps s’était-il écoulé ? Oop aurait été bien en peine de le dire. Plusieurs heures, ou quelques minutes, peut-être. Il avait perdu toute notion de temps. Le froid l’engourdissait. Il ne sentait déjà plus ses membres. Et il avait sommeil… oh qu’il avait sommeil ! Le froid, la fatigue, la peine, tout cela le poussait à s’abandonner, mais non, il ne sombrerait pas… s’endormir signifiait mourir, il en était parfaitement conscient. Pourtant, malgré tous ces efforts, il ne put s’empêcher de fermer les yeux… il les rouvrit aussitôt, mais c’était tellement dur de rester éveillé… dormir une petite minute ne lui ferait sûrement pas de mal… mais non, il devait resister…

Quand Oop rouvrit les yeux, la pluie s’était changée en neige. Du moins Oop supposait qu’il s’agissait de neige. C’était blanc, froid, humide et cotonneux. Ça tombait en flocons. Mais ça dégageait également une drôle d’odeur – pas désagréable de premier abord, mais douceâtre. Forte. Entêtante. Et qui finit par lui donner la nausée.

Au moins, la nausée combattrait le sommeil. En bas, le torrent continuait à couler, plus fort que jamais. Oop regarda lentement, difficilement autour de lui… il était seul.

Tous ses compagnons avaient lâché ? Il ne pouvait y croire, non, c’était sans doute un cauchemar, il ne pouvait être le seul survivant… mais non, ce n’était pas un cauchemar, il le sentait, il était le dernier survivant…

Oop sentit le découragement le gagner. Lentement mais sûrement, il se sentit glisser de son point d’appui…

NON ! Il ne lâcherait pas !

Mais ses bras étaient si lourds, tellement lourds… il ne pouvait plus bouger du tout… Et l’odeur dégagé par les flocons était si forte, si…

Il comprit au moment ou ses membres le trahirent.

L’odeur si particulière de la neige… c’était ÇA qui l’engourdissait. L’affaiblissait. Mais il était trop tard.

Oop bascula dans le vide.

Il parvint à ouvrir les yeux une dernière fois. Il était emporté par le torrent. Oop se demanda confusément ou celui-ci allait l’entrainer… et ferma définitivement les yeux.


Jeremy sortit de la douche. Il espérait que ce nouveau champoing serait efficace. Les démangeaisons avaient cessé pour le moment, mais on ne pouvait jamais être sûr. C’était le 3e produit qu’il essayait. Si même celui-ci ne donnait aucun résultat, Jeremy se dit qu’il n’aurait d’autre choix que de se raser le crâne. La solution était certes disproportionnée, mais elle était radicale. Le chauve n’a pas de poux.

Il s’habilla tranquillement puis sortit de chez lui. Le Soleil brillait, les oiseaux dans les arbres chantaient. Ça allait être une bonne journée, il le sentait.



Fic n°2



Spoiler :


Jalousie


Dans ce monde, il existe des créatures aux pouvoirs fantastiques, des créatures considérées par tous comme des mythes, des légendes ou des monstres de conte par le commun des hommes : les familiers. Mais il existe cependant certaines personnes capables de maitriser et même de créer ces choses. Une fois conçus, les familiers sont obligés de suivre les ordres de leur maitre…tous, sauf un : Hikaru Hinata, seize ans, lycéen, grand, cheveux noirs, yeux noirs, le visage rond et une carrure assez peu imposante, premier et dernier familier libre.

Hikaru Hinata se leva d’un bond en voyant l’affiche que son amie aux cheveux de feu lui pointait sous le nez avec un sourire malicieux. Elle représentait un dragon et un griffon s’affrontant dans une arène, sous les yeux de milliers de spectateurs. Lui qui espérait prendre un repas tranquille, c’était raté, encore une fois.

-Qu…Qu’est-ce que c’est encore que ce truc, Yuki ? S’exclama-t-il, pensant devenir cinglé.

-Tu es aveugle ou quoi ? C’est marqué en gros sur l’affiche : grand tournoi de familiers. Venez nombreux et…

-La n’est pas le problème ! Je veux dire, pourquoi est-ce que tu me le donnes ? L’interrompit-il. Tu imagines vraiment que je vais faire participer Yuzuru ?

La silhouette d’un grand homme blond portant un manteau rouge flamboyant apparut aux côtés du jeune homme, les bras croisés sur sa poitrine, l’air fatigué.

-C’est hors de question, allez trouver quelqu’un d’autre pour vos bêtises ; déclara-t-il d’une voix grave avant de disparaitre aussi soudainement qu’il était apparu.

-Tu vois, même lui ne veut pas, alors abandonne et laisse-moi terminer en paix, tu seras bien aimable.

Alors qu’il reprenait sa fourchette, la jeune fille lui attrapa le bras et le fixa avec des yeux brillants. Hinata déglutit difficilement. Il connaissait ce regard, et il savait que c’était le regard qui le mettait en général dans une situation très délicate ou proche de la mort.

-Hinata, c’est toi qui vas participer à ce tournoi !

Le jeune homme mit quelques secondes avant de comprendre ce que son amie venait de lui dire et resta à la dévisager bêtement.

-Hein ? Moi tu dis ?

-Oui, toi ! Lui répondit-elle avec un grand sourire.

-Tu veux que moi, je participe à ton stupide tournoi ?

-Tout à fait !

-Et tu veux que j’aille me faire massacrer dans une arène, entouré de monstres plus hideux les uns que les autres, c’est bien ça ?

-Tu as compris. Alors, tu veux bien ?

-Non.

-S’il te plait Hinata, au nom de notre longue amitié ! L’implora-t-elle en faisant les yeux doux pour l’amadouer.

-Je te rappelle que la première fois que tu m’as vu, tu as essayé de me tuer et tu m’as bousillé mon portable, donc non.

-Si tu le prends comme ça, j’irai remporter le prix grâce à quelqu’un d’autre !

Vaincue, Yuki se leva et quitta la pièce avec fracas, furieuse…ou faisant semblant de l’être. Hinata n’y prêta que guère attention et termina son repas tranquillement, sans se soucier d’elle. Après tout, elle n’avait qu’à participer elle-même puisqu’il lui avait appris comment créer un familier…Parfois, il se disait qu’il ne comprenait vraiment pas sa meilleure amie…

Le jeune homme, une fois son assiette terminée, fit la vaisselle et sortit prendre l’air et admirer la vue. C’était une belle journée de printemps, calme, comme il n’en avait pas connu depuis longtemps. Après tout, être le plus puissant des familiers et vivre une vie normale n’étaient pas totalement compatibles. Le vent soufflait fort sur une mer calme et bleue comme l’azur. La plage était déserte, ce n’était pas encore la saison pour que les touristes viennent et Hinata en profitait pleinement. Du moins, il aurait voulu profiter du calme mais une fois de plus, il se rendit compte qu’il ne pourrait pas se reposer lorsqu’il entendit la voix de son ami, Sora Daichi, l’appelant depuis la porte des dortoirs. Il soupira et attendit que son camarade le rejoigne, s’attendant au pire.

-Eh Hinata, regarde un peu ce que j’ai trouvé ! S’écria son ami en brandissant la même affiche que Yuki.

-Laisse-moi deviner, tu voudrais que je participe pour toi, c’est bien ça ?

Daichi fixa son ami quelques secondes avant d’éclater de rire.

-Toujours aussi drôle Hinata, toi, participer à un tournoi ? Tu te ferais massacrer en deux minutes !

-Merci pour la confiance, ça fait toujours chaud au cœur ; râla Hinata cependant soulagé.

-Non, ce que j’aimerais, c’est que tu m’accompagnes et que tu me soutiennes !

-T…Toi ? Tu vas essayer de faire participer un de tes familiers à la compétition ? S’étrangla-t-il.

-N’oublie pas à qui te parles Hinata : Je suis Sora Daichi et…

-D’accord, d’accord, je t’accompagnerai ; s’inclina Hinata en baillant.

Deux jours plus tard, Hinata et Daichi partirent pour le grand tournoi. Le familier libre sortit de sa poche une petite carte et la posa sur le sol. Immédiatement après, un grand cercle de lumière verte apparut au sol et les deux amis s’engouffrèrent à l’intérieur avant de disparaitre.

Lorsqu’ils rouvrirent les yeux, ils se trouvaient au beau milieu d’une ville entièrement grise : les bâtiments étaient gris, le sol était gris et même le ciel était gris. Ils avancèrent quelques temps seuls à travers les habitations vides puis furent rapidement rejoints par quelques personnes qui semblaient se diriger au même endroit. Finalement, après cinq minutes de marche, ils arrivèrent devant un grand colisée où une foule s’était rassemblée et Daichi se mit à trembler.

-Et bien alors, on se dégonfle maintenant ? Je ne demande pas mieux que de rentrer moi ; déclara Hinata en ressortant déjà la carte de transfert.

-Tu rigoles j’espère ? C’est la première fois que je suis aussi excité ; je vais le gagner ce tournoi, tu peux en être sûr !

Les deux amis allèrent directement dans les loges réservées aux participants et attendirent le début du tournoi qui ne devait plus tarder. Hinata en profita pour consulter la liste. Evidemment, tous les meilleurs étaient de la partie, Daichi n’avait strictement aucune chance.

-Au moins, je pourrai rigoler un peu ; pensa-t-il en voyant déjà la raclée que son ami allait se prendre.

Tout à coup, son regard s’arrêta sur un nom en particulier : Hoshino Miki. Pourquoi participait-elle à ce tournoi elle aussi ? Ce n’était vraiment pas son genre…Hinata sentait déjà les ennuis arriver, des ennuis dont le nom commençait par un Y…

Alors qu’il allait proposer à Daichi de rentrer, le gong sonna le début du tournoi et son ami se leva aussitôt de son siège.

-C’est parti ! Aujourd’hui, tout le monde connaitra le nom de Sora Daichi comme le plus grand créateur de familier au monde !

Il se précipita dans l’arène et Hinata n’eut qu’à le suivre en soupirant et espérant ne pas faire de mauvaises rencontres. Le présentateur annonça le premier match : Sora Daichi contre un homme du nom de Natsume Kyousuke. C’était un jeune homme devant avoir la vingtaine, roux et dont le regard était pétillant de malice. Le familier libre espérait vraiment que son ami allait se faire sortir au premier tour pour pouvoir rentrer chez lui plus rapidement…

-C’est parti, en piste Nyaboron ! S’écria Kyousuke.

Un immense chat rose et obèse apparut sur le terrain dans un éclair de lumière. Il se tenait sur ses pattes arrière et avait un œil visiblement robotisé. Mais Daichi ne se laissa pas impressionner et fit apparaitre son familier : Crow.

Hinata hoqueta à sa vue. C’était bien la première fois qu’il voyait un familier du genre. Un homme à tête de corbeau faisait face au chat rose. Il portait une cape noire comme le jais et, à la place de ses pieds, il y avait des serres d’aigle. Les compétences de Daichi s’étaient donc bel et bien améliorées.

-Impressionnant, je dois l’avouer ; murmura Hinata. Yuzuru, tu devrais regarder finalement, on va peut-être avoir droit à un beau spectacle.

L’homme au manteau rouge surgit aux côtés de son maitre, les bras toujours croisés et les sourcils froncés.

-Surprenant en effet…Mais, l’issue de ce combat ne fait aucun doute.

Hinata regarda alors le terrain, intrigué. Le chat rose fut le premier à passer à l’attaque et tenta d’asséner un coup de patte griffue à son adversaire…Mais il était lent, l’homme oiseau de Daichi avait déjà disparu et ses griffes se plantèrent dans le sol en soulevant un épais nuage de poussière.

-Nyaboron, derrière toi ! S’écria Kyousuke ayant repéré son ennemi.

Le chat géant n’eut même pas le temps de se retourner que le corbeau réapparut juste derrière lui en l’envoya au sol d’un seul coup de pied avant de se replacer juste devant son maitre.

-Nyaboron n’est plus capable de se battre, Crow est déclaré vainqueur !

Daichi fut acclamé par la foule en délire et Kyousuke vint le féliciter également. Ça pour une surprise, Hinata s’attendait à tout, sauf à ça. Daichi avait peut-être une chance après tout. Les combats suivants ne furent pas aussi rapides si bien que le jeune garçon finit par s’ennuyer en attendant que son ami entre à nouveau en scène. Il prêta néanmoins une attention particulière au combat d’Hoshino Miki et ses craintes se confirmèrent. Elle était là, assise sur le banc des supporters, celle qui avait voulu le tuer en l’emmenant dans cette arène : Fuyuku Yuki. Pendant tout le reste du tournoi, Hinata redouta que Daichi tombât contre Miki, de peur de devoir faire face à son amie, certainement encore furieuse contre lui. Heureusement, ou malheureusement pour lui, Daichi surmonta tous les combats sans tomber sur elle, de même que Miki. Hinata ne réalisa que trop tard ce que cela signifiait.

-Oh non, tout mais pas ça…Se lamenta-t-il lorsque la finale arriva.

-Ne compte pas sur moi pour te sortir de ce pétrin, c’est toi qui t’y es mis tout seul ; lui lança Yuzuru en regardant le terrain dévasté.

-Tu ne voudrais pas aller aux côtés de Daichi pendant que moi, je m’éclipse et tu me raconteras ça plus tard, hein ?

-Hors de question.

Avant même qu’Hinata ait pu répliquer quelque chose, son familier disparut et il lui fut impossible de le rappeler. Bon sang, pourquoi devait-il être aussi têtu celui-là ?

Tremblant, Hinata suivit Daichi au cœur de l’arène. C’était peut-être la finale de son ami, mais il sentait qu’il allait passer un plus mauvais quart d’heure que n’importe quel familier présent ici…

-Vous l’avez attendue et votre attente est enfin récompensée ! D’un côté, Sora Daichi, la surprise de ce tournoi et son Familier sombre, Crow ! Et de l’autre, la petite Hoshino Miki, Fille d’Hoshino Asuna, et son familier Amaterasu ! Le vainqueur de ce duel remportera notre prix spécial très convoité : le titre de Roi des Familier, lui permettant d’être reconnu par n’importe quel familier !

La foule hurla en entendant cela et les yeux de Daichi se mirent à briller. Alors c’était ça son objectif, ainsi que celui de Fuyuku très certainement. Cette fille…utiliser Miki pour arriver à ses fins…c’était tout bonnement maléfique !

Soudain, il entendit une voix provenant de l’autre côté du terrain.

-Hinata !

Ce dernier grimaça et se tenta de prendre la poudre d’escampette discrètement.

-Reste un peu ici toi, j’ai deux mots à te dire !

Trop tard, c’en était fini de lui. Il se retourna, lentement avant de voir croiser le regard foudroyant de Yuki.

-Bah, qu’est-ce qu’il y a Hinata ? Lui demanda Daichi, confus.

-Rien du tout, c’est juste Yuki qui pique une crise, mais prépare tes bouchons d’oreilles tout de même ; répondit Hinata, tremblant.

-Alors comme ça tu refuses de m’accompagner mais si c’est Daichi qui te demande, tu te précipites ? Hurla la jeune fille rouge de colère.

-Yuki, attends, je peux t’expliquer, ce n’est pas…

-Oh oui, tu vas m’expliquer, mais dans l’arène !

-Dans…Dans l’arène ? Bégaya Hinata, soudain pâle comme un linge.

-Présentateur, changement de programme, Crow est remplacé par Hikaru Hinata pour ce combat et je prends la place d’Amaterasu !

-Je suis désolé mademoiselle mais…Tenta de répondre le présentateur avant de se faire couper à nouveau.

-Le changement de Familier entre les manches est tout à fait autorisé. Aller Hinata, ramène-toi que je te fasse passer l’envie de me fausser compagnie !

La jeune fille se plaça au centre de l’arène et serra le médaillon qu’elle portait autour de son cou. Le vent se mit à tourbillonner autour d’elle et ses yeux devinrent dorés tandis qu’une épée d’or apparut dans sa main gauche. Des murmures s’élevèrent parmi les spectateurs. Evidemment, Yuki attirait encore l’attention sur elle puisqu’elle n’était pas un Familier et que ses pouvoirs n’y ressemblaient même pas. Le seul moyen d’arrêter ça était d’entrer en scène également et de vite la sortir.

-Tiens moi ma veste Daichi, je n’en aurais pas pour longtemps je pense.

-Attends Hinata, ne fais pas trop de mal à Fuyuku-chan…

-Dans son état, c’est plutôt moi qu’il faudrait plaindre…Va t’asseoir avec Miki dans les tribunes et prie pour que je revienne en un seul morceau.

Daichi s’éloigna à contrecœur et Hinata se retrouva seul au milieu de l’arène avec une Yuki en colère en face de lui. Un silence de mort s’abattit sur le stade, on n’entendait plus que le vent souffler sur le sable de l’arène. Hinata tenta d’évaluer rapidement la situation. Ce n’était pas la première fois qu’il affrontait son amie, il connaissait ses points faibles…Mais elle connaissait les siens également. Le plus puissant des familiers contre la plus puissante des chasseurs de familiers…

-Aller Yuki, viens, je t’attends.

La jeune fille aux cheveux de flammes ne se fit pas prier et se jeta sur le familier, l’épée en avant. Sa vitesse surprit Hinata et il eut tout juste le temps de se jeter sur le côté pour esquiver gauchement le coup, bien qu’un morceau de son tee-shirt ait été arraché dans l’histoire. Elle essayait vraiment de le tuer !

Yuki n’attendit pas que son adversaire se relève et repassa immédiatement à l’attaque. Hinata bloqua la lame à quelques centimètres de sa tête et son cœur s’accéléra soudain. Fini de jouer les gentils, s’il voulait gagner ce combat et finir en un seul morceau, il allait lui falloir plus de puissance.

Il se concentra et sentit un afflux d’énergie dans ses veines. Yuki, surprise, recula d’un bond. Sur la main d’Hinata, une lame bleue comme le saphir brillait à travers sa manche. La jeune fille sourit ; c’était exactement ce qu’elle voulait puis elle l’attaqua encore une fois. Elle tenta d’abattre sa lame sur la tête du jeune garçon. Ce dernier, ayant prévu l’attaque, plaça son bras entre lui et son amie et les deux lames s’entrechoquèrent en projetant des étincelles. L’onde de choc sépara les deux combattants.

Yuki, étourdie par le choc, mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits, secondes qui lui furent fatales car Hinata était déjà derrière elle, sa lame contre son cou.

-Abandonne Yuki, c’est terminé !

-Terminé pour toi oui !

Sans comprendre pourquoi, Hinata reçut une décharge électrique qui l’obligea à reculer et à lâcher son adversaire.

-N’oublie pas qui je suis : Fuyuku Yuki, la chasseuse de Familiers ! Aucun familier ne peut me vaincre !

-Tu es surtout verte de jalousie que j’aie refusé ton invitation pour y aller avec Daichi.

La jeune fille rougit jusqu’aux oreilles et Hinata en profita pour se remettre debout. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un combat pareil et il commençait à y prendre gout.

-Tu ne perds rien pour attendre le monstre ! S’écria-t-elle en se jetant une nouvelle fois sur lui.

-Ça, c’est toi qui le dis la sorcière ! Rétorqua le jeune homme en s’élançant également vers son adversaire.

Les deux combattants firent s’entrechoquer leur lame encore et encore sans qu’aucun ne lâche prise. Ce n’était plus un combat, c’était un ballet aérien. Tous les spectateurs étaient subjugués par la beauté de leurs coups, tous plus redoutables les uns que les autres. Lorsqu’Hinata attaquait, Yuki parait aisément avant de contre-attaquer. Même Daichi et Miki dans les tribunes étaient impressionnés.

Cependant, la jeune fille possédait moins de résistance que le familier et elle laissa une ouverture à son adversaire qui s’y engouffra immédiatement. Hinata désarma Yuki et son épée disparut dans une pluie d’étincelle bleutée.

-C’est terminé Yuki ; déclara gravement le familier.

-On dirait bien oui ; lui répondit son amie d’une petite voix. Mais j’ai eu ce que je voulais : te voir te battre dans cette arène.

-Attends…et la récompense…tu t’en fiches alors ?

-Un peu oui, les familiers ne m’intéressent guère, j’avais juste envie que tu gagnes ce tournoi, je savais que tu pouvais le faire.

-Bon sang, tu n’es pas croyable toi ; soupira-t-il. Et moi qui pensais que tu me piquais une crise de jalousie…

-J’étais vraiment en colère contre toi et crois moi, tu ne t’en sortiras pas aussi facilement ; répliqua-t-elle menaçante.

Hinata déglutit et lança à Daichi :

-Bien, j’ai fait ce que je devais faire, je file maintenant, à plus Daichi !

Le familier libre sortit l’étrange carte de téléportation et la jeta à terre avant de disparaitre dans une lumière verte.

-Attends toi, reviens ici ! S’écria Yuki en jetant également une carte par terre et disparaissant instantanément.

Daichi et Miki se regardèrent dans les yeux, perdus, avant que le présentateur, encore sous le choc, déclare le jeune garçon vainqueur du tournoi. Il alla chercher son prix, gêné et fut acclamé par les spectateurs, même s’il n’avait pas disputé sa finale.

C’était une journée normale pour Hikaru Hinata, le seul familier libre de cette planète, même si ce soir-là, il ne put fermer l’œil de la nuit de peur que Yuki ne surgisse de nulle part et ne lui passe un savon, réveillant tout le dortoir par la même occasion et lui attirant d’avantage d’ennuis…



Fic n°3



Spoiler :


Le dernier espoir de Konami

– Vas y, Odd Eyes Absolute Dragon ! attaque le Professor directement !

C’était la dernière attaque. L’ultime victoire de Yuya Sakaki, celle qui marquait la fin de Yugioh ARC-V. A ce moment précis, l’hystérie des fans se faisait sentir aux quatre coins de la planète. Jamais Konami n’avait connu une telle popularité. On pouvait même parler d’apogée.

Comme des centaines de joueurs passionnés, Asai avait voulu trouver un poste dans la section Yugioh JCC de Konami. Il voulait voir l’envers du décor, s’émerveiller des secrets de l’entreprise dont le public ne saurait jamais rien. Il rêvait de prendre des décisions qui pourraient influer sur l’avenir du jeu et l’améliorer.

7 février 2018. Une année s’était écoulée depuis la fin d’ARC-V. C’était un jour comme les autres pour Asai. Comme chaque matin, il s’était levé, habillé, et était maintenant dans le métro, attendant la station qui le déposerait au travail. Il avait le même teint pâle que d’habitude, ses yeux noirs fatigués de toujours, cachés par des mèches brunes en bataille, dont aucun peigne n’avait jamais réussi à venir à bout. Non, vraiment, rien d’exceptionnel.

Une petit sonnerie indiqua la 6e station. Il se leva. Quelques minutes plus tard, il était dans la rue, entouré de buildings, et se dirigeait vers celui où il allait passer la journée. Soudain, il s’arrêta devant une immense tour grise.

– Vous êtes ?

– Yujiro Asai. 22 ans. Je travaille ici.

Il montra sa carte. Le vigile le laissa passer. Le jeune homme avança et se retrouva dans les locaux de Konami Corporation. Ils connaissait le chemin par cœur : pour rejoindre son poste, c’était l’ascenseur C, au fond du couloir Est. A peine arrivé devant la machine, il appuya sur « étage 19″, et s’adossa contre les murs de la machine pour regarder par la vitre.

Tout en regardant le sol qui s’éloignait de ses pieds, il repensait à son parcours. Voilà près d’un an qu’il avait été recruté en tant que balayeur. Balayeur ? Au début, ça avait été difficile à digérer. Mais on lui avait clairement fait comprendre qu’à la vue de ses diplômes, et du nombre de postulants qui se précipitaient dans les locaux, il pouvait déjà s’estimer heureux d’avoir été pris en tant que tel.

– Bah, il n’y a pas de sous métier ! s’était-il dit le jour de son recrutement. Je gravirais les échelons un par un et je réaliserai mon rêve !

Ce rêve de travailler pour son JCC préféré, il l’avait depuis tout petit. Cependant, après un an de dur labeur, il n’avait gravi aucun des échelons en question. Pourtant Asai persévérait, et se présentait au travail tous les jours plus assidûment.

– Tu joues quoi en ce moment ?

Son collègue Satoru l’avait rejoint. Lui aussi était un joueur qui avait rejoint Konami pour les même raisons.

– Kozmo, répondit l’intéressé, tiré de sa rêverie.

– Kozmo ? Aie, on voit que les temps sont durs niveau budget pour certains…. Ca fait deux ans que c’est démodé ce truc, même OCG…alors TCG, je ne t’en parle même pas !

Il avait raison. Avec les nouveaux archétypes sortis récemment, le deck avait basculé dans le fun. C’était d’ailleurs grâce à cela qu’Asai avait pu se le payer. Son collègue, lui, n’avait pas de tels problèmes d’argent. Chez Konami, il travaillait dans les bureaux, section « organisation des tournois ». Il pouvait se payer le méta, lui. Et tous les matins dans l’ascenseur, il se faisait un malin plaisir de le lui rappeler.

C’était sur ce petit complexe d’infériorité quotidien qu’Asai quittait l’ascenseur, pour se mettre au travail. Au 19e étage, il y avait une petit salle où l’on rangeait le matériel de nettoyage. Il se mit en blouse, se saisit d’un sceau et d’une serpillère, et commença à astiquer le sol.

Etait-ce vraiment ce qu’il avait voulu ? S’était-il donné tant de mal à intégrer l’entreprise pour finir comme cela, lui qui voulait côtoyer le milieu du jeu de l’intérieur ? C’est ce qu’il se demandait parfois, lorsque le tâche devenait trop ardue, au détour d’un couloir à nettoyer.

Il était tard. Asai avait lavé le sol et les fenêtres de tout l’étage. Il ne lui restait que les quelques pièces du fond et il pourrait rentrer. Il s’approcha de la salle de réunion, qui était habituellement vide à cette heure. Cependant, cette fois, il y avait du bruit qui en émanait. L’homme s’approcha : la porte était entrouverte, il se mit à écouter par curiosité.

Il reconnu la voix des Big Five. Son cœur s’arrêta net. C’étaient les cinq dirigeants de Konami qui géraient la marque Yugioh à l’internationale, TCG et OCG compris. Il était donc en train d’écouter ses supérieurs. Asai frissonna. Cette réunion devait être terriblement intéressante. C’était pour ce genre de détails, pour connaître les annecdotes et secrets du jeu qu’il avait intégré l’entreprise. Ils allaient sûrement parler de choses confidentielles ! Mais il risquait aussi le licenciement si on le repérait… Tant pis, l’occasion était trop belle. Faisant fi des risques encourus, il décida de continuer à écouter, caché derrière la porte.

– C’est catastrophique, s’exclama l’une voix de l’autre côté. Je pense que c’est même la pire crise qu’une licence n’est jamais connue chez Konami.

– A ce point ? demanda une autre voix, plus inquiète.

Une crise ? De quoi pouvait-il s’agir ? Asai ne s’était jamais penché sur la situation financière de l’entreprise. Il savait que Konami avait perdu de son prestige depuis la fin d’ARC-V, mais de là à parler de crise…Il fallait écouter pour en savoir plus.

– Les ventes sont en chute libre. Le chiffre d’affaires à diminué de 10% ce trimestre, TCG et OCG confondus. On ne pourra plus cacher de tels chiffres très longtemps au grand public. A tel point que si la situation ne s’arrange pas rapidement, je crains que…

Il y eut un petit silence. Asai colla son oreille contre la porte.

– Que ?

– Que je ne sais pas si le jeu survive à un nouveau format. Il faudra bientôt mettre la clé sous la porte. Messieurs, je vous conseille d’investir ailleurs, la faillite semble inévitable.

Asai était sous le choc. Il laissa tomber son balais, qui glissa silencieusement au sol. Le jeu de cartes…allait disparaître ? C’était impossible ! Lui qui croyait que le jeu se portait bien, lui qui prenait plaisir à disputer des duels tous les jours dans un magasin spécialisé, il ne voulait pas y croire. Tout ceci serait fini…dans quelques mois ?

Pendant ce temps, celui qui avait annoncé la nouvelle était assailli de questions par ses quatre congénères :

– Que peut on faire pour éviter cela ? Jouer la carte du rétro ?

– On a déjà essayé. Ils n’en veulent plus.

– Créer des archétypes plus puissants encore ? Modifier la banlist ?

– Le problème n’est pas là. Même en faisant cela, ils n’achèteront plus. Nos magasins partenaires ne font pas de profit non plus, et sont obligés de brader les sets pour qu’ils partent au bout de plusieurs mois…

– Alors en réduisant les raretés des cartes ? demanda l’un timidement.

– Comme si on pouvait se le permettre dans le contexte actuel ! s’exclama un autre.

Il y eut un nouveau silence. Asai retint son souffle.

– Nous sommes devant une impasse. Il n’y a rien que l’on puisse faire.

– Rah ! Mais pourquoi ces porte-monnaies ne veulent plus rien acheter ?!

La discussion partit en débat enflammé, mais Asai n’entendait plus rien. Il se laissa glisser contre le mur, et s’agenouilla au sol. Une petite larme se forma derrière ses lunettes. Yugioh allait disparaître. Tout le reste, c’était du vent.

– Eh bien, jeune homme, que t’arrive t-il ?

Il releva la tête. Un vieil homme en costume le regardait d’un air aimable.

– Je…ce n’est rien, répondit-il en se relevant.

– On dirait que tu es comme déçu par quelques chose.

Le cadre d’un âge avancé le dévisageait d’un regard complice. Il paraissait évident à son visage qu’Asai était mal en point, qu’il avait besoin d’évacuer, de se confier à quelqu’un.

– C’est ce que je viens d’entendre par hasard en passant, confia t-il. Il semblerait que l’avenir soit incertain pour le jeu, mais moi, j’aime ce jeu ! Je ne savais pas qu’il y avait une crise, et je….

Il sanglotait. L’homme le regarda d’un air grave.

– Ce n’est pas une raison pour pleurer. Si tu veux vraiment que la branche Yugioh de Konami ne meure pas, tu dois te battre !

– Mais je ne suis qu’un balayeur ! Qu’est-ce que je peux bien faire ?

L’homme plongea son regard dans le sien, plus intensément encore.

– SI tu avais les moyens d’agir, le ferais-tu ? Ou bien te contenterais-tu du travail minimum comme les autres ?

Le technicien de surface repensa à son camarade Satoru, qui effectivement se ventait de récolter un maximum de primes en en faisant le moins possible.

– Non, je ne suis pas comme cela. Je suis prêt à tous les sacrifices pour venir à bout de cette crise. Seulement… Ah !

Alors qu’il parlait avec le vieil homme, la porte de la salle de réunion s’était ouverte. Un des Big Five en sortit et les regarda avec un air étonné.

– Mr le directeur général, nous vous attendions. Je vous invite à nous rejoindre dans la salle de réunion.

– Oh, vous avez entendu ma voix ? Je discutais avec ce brave jeune homme. Lui aussi, il vous a entendu discuter.

– Ce balayeur ?

Asai ne comprenait plus rien. Le vieil homme qui lui avait adressé la parole, c’était le directeur général de Konami ? Au dessus des Big Five dans la hiérarchie ? Et lui, il avait espionné, puis pleurniché devant cet homme ! Cette fois ci, sa carrière était finie.

– Figurez vous que pour un balayeur, il a l’air motivé.

Hein ? Asai ne comprenait plus. Qu’attendait-il pour ordonner le licenciement ?

– Eh bien petit, tu viendras dans mon bureau demain matin.

Asai ramassa son balai et son sceau, puis quitta les lieux en trainant des pieds. Demain matin, on allait surement lui annoncer qu’il quittait Konami. Dans le bureau du PDG comme si cela ne suffisait pas. Pour bien lui faire comprendre que sa faute était impardonnable.

8 février 2018. Asai était dans l’ascenseur C, au fond du couloir Est, comme tous les matins. Mais aujourd’hui, il ne s’arrêterait pas à l’étage 19. Il avait rendez-vous avec le patron, au sommet de la tour.

Bientôt les portes s’ouvrirent. On le conduisit jusqu’à l’entrée du bureau. Il frappa à la porte.

– Entrez.

Il ouvrit. En face de lui, dans le bureau du PDG, c’était bien le même homme en costume, d’un âge avancé, que la veille.

– Vous êtes bien Mr Yujiro Asai ? Assaillez vous, si’ il vous plait.

Le stress était à son comble pour l’employé. Qu’attendait t-il ? Pourquoi ne pas en venir au fait directement et le renvoyer ?Il ne supportait plus l’attente du verdict.

– Vous m’avez dit hier, commença le directeur avec le même air grave que la veille, que vous étiez prêt à tout les sacrifices pour aider notre entreprise. Ai-je tort ?

– Non, monsieur, j’ai bien dit cela.

– Les hommes comme vous sont rares. Je vais vous laisser votre chance. Je vais vous donner les moyens de nous aider à résoudre la crise.

– Vraiment, monsieur ?

– Oui. J’ai une mission pour vous. Il nous faut quelqu’un de dévoué à Konami, mais proche de la communauté des joueurs. Je pense que vous avez le profil.

– Alors je ne serais pas renvoyé, monsieur ? demanda Asai, soulagé.

– Je pourrais vous licencier pour espionnage industriel, il est vrai. Mais je trouve que vous êtes un élément prometteur. Si vous faîtes vos preuves avec cette mission, vous serez promu. Dans le cas contraire, vous serez effectivement renvoyé, mais aussi poursuivi en justice. Avant de venir vous parler, je vous ai vu, de l’autre bout du couloir. Vous écoutiez aux portes la discussion des Big Five.

Un mélange de peur et d’excitation montait chez Asai. Certes, la menace du renvoi pesait toujours. Mais on lui donnait enfin sa chance d’ajouter sa pierre à l’édifice qu’était Konami. Si il y avait moyen de résoudre la crise et de sauver Yugioh de la faillite, il n’hériterait pas.

– En quoi consiste cette mission, monsieur ?

– Regardez ceci.

Le PDG lui présenta une vidéo sur son PC. On voyait au premier plan un jeune homme blond, vêtu d’une chemise rouge et d’une casquette de la même couleur. Il devait avoir la vingtaine. Derrière lui, une dizaine d’individus croisaient les bras d’un air menaçant. L’homme lança la vidéo.

« Je m’appelle Johan Oaks. Je fais cette vidéo pour dire à Konami que ça suffit, que nous les joueurs on en a marre. On en a marre que le jeu ruine notre budget. J’ai déjà parlé des banlists, du système de rareté dans mes autres vidéos, je vais pas m’appesantir là dessus, je voudrais juste inviter la communauté des joueurs à me rejoindre. Car je sais qu’il y en a plein qui partagent ce sentiment d’injustice, que Konami n’en a rien à faire des joueurs et qu’ils ne pensent qu’au fric. Alors à ces joueurs je propose de boycotter Konami jusqu’à ce que les choses changent. Je veux dire par là les produits, les tournois et euh… enfin voilà parce que là c’est vraiment plus possible…..marre d’être pris pour des pigeons ! »

La vidéo s’arrêta sur ces mots.

– Ce garçon, Johan Oaks, est très influant. Il possède une chaîne YouTube dédiée à Yugioh parmi les plus importantes du monde. Je n’en ai pas encore parlé aux Big Five, mais je pense que c’est son appel au boycott qui nous a plongé en situation de crise. Si on regarde les statistiques, nos ventes ont commencé à baisser quelques jours seulement après la sortie de cette vidéo, il y a deux mois. Et depuis, il en a sorti d’autres, qui ont connu le même succès.

– Ma mission a donc un lien avec cet homme, monsieur ?

– Oui, tu vas le rencontrer en tant que représentant de Konami et le convaincre d’arrêter le boycott.

C’était donc ça. Aller aux USA, affronter un américain et le battre, pour faire cesser la crise. Cela paraissait simple sur le papier, mais Asai se demandait si il serait à la hauteur.

– D’ici deux heures, un jet te conduira sur place. Prépare tes affaires.

– Tout ce dont j’ai besoin est d’un deck, monsieur. Et je l’ai déjà sur moi

.

En quelques heures Asai, qui s’imaginait être expulsé de Konami en rentrant dans le bureau, s’était retrouvé dans un jet privé de la compagnie, au milieux d’hommes d’affaires on ne peut plus sérieux. Quelques heures plus tard encore, il atterrissait à San Francisco. Un chauffeur l’attendait là. Il le conduisit jusqu’à un local d’une ville de banlieue.

Johan Oaks l’attendait là.

– C’est toi, que Konami a envoyé ?

Asai entra dans le local. Il y avait bien une cinquantaine de joueurs le dévisageant, réunis dans la salle le long des murs. Sûrement la communauté locale. L’un d’eux semblait filmer la scène.

– Assied toi là, fit Oaks. Faut que la caméra te voie.

Il lui montra du doigt une petite table avec deux chaises. Il s’installa sur l’une, Asai sur l’autre.

– Vous comptez filmer notre duel ?

– Bien sur, ça va aller directement sur ma chaîne. Quand Konami m’a demandé si j’étais intéressé par un duel contre un représentant hier soir, j’ai tout de suite accepté. Ta défaite illustrera parfaitement l’état d’esprit de mes vidéos : faire plier Konami par notre volonté.

Les deux joueurs mélangèrent les decks et coupèrent. Ce fut Oaks qui commença.

– Je parie que Konami m’a envoyé un de ces types qui jouent le méta, dit il. Rien d’étonnant à cela, il faut bien qu’ils fassent la promo de leurs trucs hors de prix. Moi, ça fait bien longtemps que j’ai arrêté de dépenser pour ces conneries. Regarde, je joue ça, comme deck.

Il plaça un Kozmoville sur le terrain.

– A sa sortie, ce truc coutait une fortune. Deux ans après, tout le monde a délaissé ce deck, que je trouve pourtant formidable. c’est ce que je trouve dramatique avec Konami. Bref, à toi. Montre moi donc ce que tu joues.

– Tout le monde n’est pas comme tu sembles le croire chez Konami, répondit Asai en sortant l’un de ses monstres Kozmo, lui aussi.

– Alors tu joues…

– Oui. Tu sais, soutenir Konami ne signifie pas forcément prendre les joueurs pour des pigeons, comme tu le clames dans tes vidéos.

– Tu es trop naif, répliqua l’américain. Peut être que toi, tu n’es pas avare. Mais les hauts placés le sont tous. Ils nous manipulent, nous, les joueurs. Tout ça pour nous prendre plus d’argent. Il avait maintenant trois monstres sur le terrain. L’OTK était proche.

La situation était critique. Asai n’arrivait pas à convaincre son adversaire. En plus, il avait une mauvaise main. Tout ce qu’il lui restait d’utile, c’était un pauvre piège qu’il posa. Rien pour nettoyer le terrain.

– A mon tour, poursuivit Oaks. Ne cherche pas, c’est peine perdu. Asai voulut activer son piège, Johan chaîna Avertissement Divin. Je vais te retirer tous tes points en un coup.

– Les gens qui te suivent sont contents pour l’instant. Il mènent leur petite révolte, jouent les révolutionnaires. Mais la réalité, c’est que Konami va faire faillite. SI le boycott continue, le jeu s’éteindra. Tu crois que ce sera mieux qu’un jeu cher si il n’y a plus de jeu ?

– Je préfères que le jeu meure plutôt qu’il continue dans ces conditions ! On pourra toujours jouer avec les cartes déjà existantes ! Au moins les anciens decks ne seront pas désavantagés par les nouveaux, la banlist sera équitable. Il y aura bientôt plus de 10 000 cartes différentes. On peut très bien s’arrêter là ! Il avait maintenant cinq Kozmo sur son terrain, prêts à attaquer.

– Hé, Johan, tu crois pas que tu y vas un peu fort là ?

Un type au fond de la salle avait interpellé le joueur.

– Nous, on ne veut pas que le jeu s’arrête ! cria un autre.

– Si c’est comme ça, je me casse….marmonna un troisième.

Une demi-douzaine d’hommes se leva, imitant les trois premiers, et rejoignit la sortie. A la vue de ce spectacle, Johan regarda le caméraman.

– Tu couperas le son au montage. Je ne veux pas que des abonnés se tirent comme ces idiots.

– Tu critiques Konami, mais tu es exactement pareil, en somme ! s’indigna Asai. Tu ne penses qu’au nombre de vues et d’abonnés. Tu critiques pour t’attirer leur sympathie !

– Ca suffit, beugla Oaks. Toi, je t’attaque. Tu as perdu. Allez, rentre chez toi.

Effectivement, Asai n’avait rien pour contrer l’OTK. l’attaque des cinq monstres lui avait retiré ses 8000 life points en une seule fois, comme l’avait prédit Oaks. C’était fini, il avait échoué.

– Je n’ai plus rien à faire ici.

Cependant, alors qu’il allait partir, Johan le retint et le prit à part.

– Hé mec, tu veux savoir avant de nous quitter ? Quand j’ai commencé cette chaîne, j’y croyais vraiment. Ce que je reprochais à Konami, ça me révoltait pour de vrai. Mais avec la popularité que j’ai acquis, j’avoue que ce que tu as dit à la fin du duel, c’est pas devenu totalement faux…Aujourd’hui, l’avenir de ma chaîne me préoccupe d’avantage que celui de Konami. Tant pis si la firme doit faire faillite pour que je reste populaire ! SI ça continue comme ça, je serai rémunéré par YouTube et je deviendrai riche !

– Tu me dégoutes, répondit le balayeur. Et dire que je pensais que tu faisais cela pour que les choses changent. Pour que le jeu s’améliore. Si tes abonnés savaient…

– Mais ils ne le sauront jamais. Je vais faire trafiquer la vidéo au montage. Sans le son, ce ne sera plus qu’un simple duel où le représentant de Konami se prend une déculottée, à l’image de sa boîte. Et toi, illustre inconnu, tu n’as aucun poids sur internet. Allez, vas t’en. Ton chauffeur t’attend. Et merci pour la défaite !

Asai sortit du local. Il se sentait trahi, humilié. Konami allait le virer et l’attaquer en justice pour espionnage. Il allait être la risée de milliers d’internautes sur la chaîne d’Oaks. Ce n’était pas seulement son jeu favori qui allait s’effondrer. Sa vie aussi.

A côté de la voiture, plusieurs hommes accompagnaient le chauffeur. Parmi eux, le caméraman. Lorsqu’il vit l’employé sortir, il s’approcha.

– Ah, te voilà. Je voulais te parler avant ton départ. Sache que tous ceux qui étaient dans la salle ne sont pas du même avis que Johan. Au début, on adhérait tous à ses idées, mais depuis peu, ses chevilles commencent à enfler. Aujourd’hui, je trouve qu’il a abusé. Je l’ai entendu quand il t’a pris à part, et j’ai filmé discrètement votre petit entretien. Je ne suis pas fan de la politique de Konami certes, mais manipuler les abonnés comme il veut le faire, je ne peux pas le pardonner. Quand je posterai la vidéo, je ne retirerai pas le son. Et j’ajouterai aussi le moment où il t’as prit à partie. Le public verra ainsi son vrai visage.

Le visage d’Asai s’illumina. Avec ça, la popularité de la chaîne devrait voler en miettes. Et le boycott aussi. Au bout de quelques mois, la licence devrait venir à bout de la crise. Il serra vivement la main du caméraman. Finalement, il allait pouvoir accomplir sa mission.

– Merci à toi ! Sache que si je perce chez Konami, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les choses changent. Dans le bon sens. Plus jamais les joueurs ne seront considérés come des pigeons.

L’autre lui tapota l’épaule, en signe d’amitié.

– Je l’espère. C’était sympa que tu sois là. J’espère que tu reviendras jouer avec nous un de ces jours !

Ils restèrent à discuter quelques instants, puis le chauffeur fit signe à Asai de monter. Ils allaient devoir se quitter. Asai imaginait déjà le rapport qu’il rédigerait dans quelques heures, où il détaillerait la réussite de sa mission. Rapport qui lui vaudrait un bel avenir chez Konami, rapport avec lequel il accèderait à un poste réaliserant ses rêves, rapport qui expliquerait comment Konami a été sauvée de la crise de justesse par un simple duel, perdu de plus.

Alors qu’il pénétrait dans la voiture, le caméraman lui demanda :

– Au fait, tu quoi chez Konami en ce moment ?

– Moi ? Je suis le balayeur du 19 étage.


Fic n°4

Oneshot : L’erreur

Le bureau était saccagé, les affaires scolaires étaient en vrac sur le sol ainsi que les meubles de la chambre. De l’encres recouvrait le tapis sur le sol, un ciseau gisait le coin de la table, des morceaux de papiers déchirés volaient dans les airs. Je venais encore de faire une crise. Mon souffle haletait, mes mains tremblaient, mes yeux étaient écarquillés. Parfois, ça me prenait, tout à coup, sans aucune raison, je saccageai tout mon travail. Je n’étais même pas en colère, je n’étais pas frustré, je n’avais pas de sentiments, je travaillais tout simplement. Ça me prenait de plus en plus souvent. Je décidai de ranger les affaires étalées par terre et d’éteindre la lampe pour prendre un peu de repos avant d’entamer les derniers examens. Il ne faudrait pas que je fasse une crise de panique à un moment crucial.

Le lendemain, je sortais de mon studio après un déjeuner simple et je partis en direction de l’université. Malgré que je vive dans la même ville où mes parents habitent, ils ont voulus me donner un studio pour que je me sente plus indépendant lors de mes études. Bien évidemment, j’avais accepté leur proposition sans montrer l’ombre d’une hésitation. Avoir un studio pour moi seul, moi qui était un brin solitaire, cela m’allait parfaitement. C’était un peu comme un rêve qui se réalisait.

Le chemin pour la fac n’était pas très long, une vingtaine de minutes à pied suffit pour parcourir la distance. Il me fallait traverser le centre-ville car la fac se trouvait à l’opposé. Je marchais d’un pas nonchalant sur le trottoir le long d’une route à grande fréquentation. On pouvait voir les immeubles du centre-ville se tenir grand au loin. Je m’arrêtais au bord d’un passage clouté, attendant le feu vert. Je n’étais pas seul, je me trouvais dans une foule grouillante de personnes en tout genre. Les voitures s’arrêtèrent et le feu passa au vert. J’étais devant, et je fus le premier à toucher la chaussée du pied. Je sentis une sensation désagréable. Mon cœur battit soudain à cent à l’heure, l’adrénaline emplit mon corps, mes yeux percevait mieux, mon regard était plus vif. Je me retournais brusquement. Rien. Il n’y avait que cette masse de gens qui me poussait sans cesse car je m’étais arrêté en plein milieu de leur chemin. Je fis un tour complet sur moi-même et je ne perçus rien de plus. Je devais surement avoir halluciné. Peut-être que les crises ne venaient pas uniquement lorsque j’étudiais. Je devrais aller voir un docteur, cela commençait à m’inquiéter. Mon pied toucha enfin la chaussée, enfin, je crus qu’il le toucha. Mais il se passa autre chose : mon corps bascula sans raison en avant. Je fis une chute en avant et je compris que mon pied n’avait jamais touché a chaussée de la route mais qu’il m’avait entrainé dans une sorte de vortex comme ce que l’on peut voir dans les films. Je criai, me retournai pour appeler à l’aide mais je fus totalement englouti par le vortex. Je voyais le ciel se rapetisser de plus en plus dans le monde fait d’un noir unique. Je tombais dans une nouvelle dimension. L’obscurité m’enveloppa totalement et je perdis connaissance.

Mes yeux s’ouvrèrent péniblement sous la lumière éblouissante du soleil. Je remuai quelque peu puis après m’être frotté longuement les yeux, je me levai. Je me trouvais dans la même rue que lorsque j’étais tombé dans le vortex. Oui, je me rappelais que j’étais tombé dans une sorte de tourbillon et… Mais alors si je m’étais réveillé sur le trottoir, alors cela devait être qu’une hallucination et je m’étais juste évanouit. Je fus content de mon raisonnement et je fis un petit sourire de satisfaction, jetant en même temps un regard en alentour. J’étais bel et bien dans la même rue qu’avant, je pouvais reprendre le chemin pour la fac. Cependant, quelque chose m’intriguait. Il y avait comme un détail qui me troublait. En fait, ce n’était pas qu’un simple détail mais quelque chose d’essentiel. Il y avait auparavant une foule de gens et d’innombrables voitures dans cette avenue. Pourquoi il n’y a plus la moindre trace de vie ? Les personnes avaient disparus tout comme les bruits des moteurs des voitures. J’étais seul. Tout seul.

Une crise sociétale.

Je trouvais cela bizarre et je laissais tomber ma dernière chance d’arriver à l’heure en cours pour me diriger vers le centre-ville. Je traversai d’innombrables rues et pourtant, malgré le fait qu’on était en plein milieu de la cité, là où une cohue quasi permanente s’agitait dans les grands boulevards, je ne voyais pas l’ombre d’un humain. Le stress commençait à m’envahir. Je n’avais jamais vue la ville aussi calme de toute ma vie. Je me dirigeai vers un bâtiment public et ouvris la porte. Je jetai un coup d’œil sur l’horloge et je vis qu’il était huit heures quarante-sept. Je détournai le regard mais une intuition me poussa de fixer l’horloge, ce que je fis. Après une meilleure observation, je remarquai que les aiguilles ne bougeaient plus. Mon sang se glaça. Les horloges des bâtiments publics fonctionnaient toujours, c’était une règle d’or. Je précipitai dehors pour me diriger dans une bijouterie. Je pris les montres une par une et j’observai le mouvement de leurs aiguilles. Rien. Aucune ne bougeaient. Même les digitales ne changeaient plus leurs chiffres. Cela faisait une dizaine de minutes qu’il était huit heures quarante-sept. Le temps s’était arrêté. Comment cela était possible ?

Une crise temporelle.

Je continuais de fouiller chaque bijouterie, chaque magasin mais tout objet était stoppé dans le temps. J’étais probablement le dernier homme sur la terre et le temps s’était arrêté. A moins que…

-A moins que tu sois dans une autre dimension en effet, dit une voix féminine.

Je me retournais brusquement et derrière moi se trouvait une fille à l’allure étrange. Elle avait le teint plutôt pâle, les yeux d’un noir opaque, des courts cheveux noirs et lisses, un pull où les manches étaient plus grandes que son bras, un jean qui cachait le talon et qui touchait le sol. On pouvait voir en elle une sorte de « laisser aller ». Elle souriait d’un air farceur.

-Qui es-tu? Demandai-je sur la défensive.

-Moi ? Une personne dans la même situation que toi comme tu peux le voir, répondit-elle avec un sourire malicieux.

-Ton expression me dit que tu en sais bien plus que moi sur ce lieu.

-Ce n’est pas moi qui sais, c’est toi.

-Euh, comment ça ? Ne commence pas déjà à m’embrouiller, pourquoi tu n’as pas disparu comme les autres ?

-Disparu ? Pourquoi je devrais être disparu ?

-Parce que tu vois quelqu’un d’autre peut être ? M’énervai-je.

-Je n’en sais rien Shigure, je n’ai pas regardé. Attends… Oui, je te vois toi.

-Oh ! Vas te faire foutre.

-Je dois avouer qu’il n’y a pas grand monde qui vit ici. C’est probablement un évènement surnaturel.

-Un évènement surnaturel ?

-Je ne m’y connais pas trop, après, je ne sais rien mais il parait qu’il existe parfois des erreurs et cela créer un évènement surnaturel.

-Euh… quoi ?

-En bref, des trucs illogiques d’un point de vue physique ça peut exister. Et ça, ça à l’air d’être une erreur.

-Et on fait comment pour sortir d’une erreur, tu avais parlé de dimensions non ?

-Oui, cette erreur-là à du créer une autre dimension et chaque erreur à une raison particulière d’exister, sinon il n’y aurait pas d’erreur. Il suffit de trouver la raison de l’erreur et de la réparer. Ça fait combien de temps que tu es dans l’erreur ?

-Je ne sais pas, trente minutes environ. Sans montre, c’est dur de visualiser le temps.

-Bon, moi je viens juste d’arriver. Donc, la raison de l’erreur vient de toi après tout. C’est toi qui sais tout. Tu saurais pourquoi tu as créé une erreur ?

-Non. Je pige rien à tout ça moi. A la base, je fais des études de physiques, tu sais, ce genre de chose rationnel.

-Une erreur, ça se créer à cause de ressentiments, d’émotions, ou autres choses obscurs. Il y aurait une raison dans ta vie qui pourrait créer une erreur aussi immense ? Elle fait la taille d’une ville quand même.

-Non, je ne vois pas vraiment.

-Observe bien autour de toi Shigure, il y aurait quelque chose qui te ferait souvenir de quelque chose ? Viens, on va marcher un peu.

-D’accord mais je ne vois pas trop ce dont je pourrais me souvenir.

On commença à marcher à travers la ville. La fille me faisait des propositions et à chaque fois je lui répondis à la négative. Comment voulait-elle qu’un chat soit à l’origine de tout ce merdier ? Plus j’observais la fille, plus je la trouvais étrange dans la manière de bouger, de parler, de s’exprimer à moi. Puis, je me rappelais que j’avais oublié de lui demander une chose plutôt essentielle. Je l’interrompis en pleine réflexion.

-Au fait, quel est ton nom ?

-Mon nom ? Charlotte tout simplement, dit-elle d’un sourire malicieux.

-Et comment tu connais mon nom ? Parce que je ne me souviens pas de te l’avoir donné.

-Eh bien, c’est une assez longue histoire, si tu veux savoir. Parce que je connais un tas de personne dans la ville car même si je ne sais rien, je connais beaucoup. Et donc avec ces contacts, on connait les contacts des contacts et au final on connait tout le monde. Et donc, chaque personne que je croise me fais rappeler quelque chose, tu vois ? Et toi, ça m’a rappelé ton nom. D’ailleurs, cette maison, elle ne te rappelle pas quelque chose ?

Je tournai le regard et je me figeai brusquement. Un frisson me parcourra le corps et des souvenirs jaillirent de mon esprit. Je voyais une maison éclairé sous un grand soleil, les plantes vertes se faisant grande de part et autre du jardin. Je vis un petit garçon ainsi qu’une petite fille jouer dans un potager. Ils devaient avoir sept ou huit ans au plus. Je repris soudainement mes esprits, je sentis la manche de Charlotte tapoter sur mon épaule sans retenu.

-Alors Shigure ? On se remémore Shigure ? Alors ? N’est-ce pas qu’on se souvient Shigure ?

-Cette maison…

-C’est cette maison la raison de cette erreur ?

-Non, mais elle a un rapport je pense. La raison de l’erreur, je l’ai peut-être trouvé…

-Mais alors ! Il faut la dire, parce que j’aimerais bien rentrer chez moi, vois-tu.

-Je ne m’en rappelle plus bien.

-Je pense que tu te rappelles de tout, c’est juste que tu as voulu l’enfouir au fond de ta mémoire. Fait juste un effort pour le déterrer et on pourra sortir d’ici. Souviens-toi Shigure.

-C’est une maison qui date depuis tellement longtemps…

-Pourtant, elle me parait plutôt moderne.

-C’est là qu’elle habitait. Elle et moi, on se connaissait depuis tout petit, on était dans la même école primaire puis dans le même collège.

-C’était ton amoureuse ?

-Seulement amie, on était trop petit pour ces conneries à l’époque.

On se remit à marcher dans la ville.

-On s’amusait beaucoup durant toutes ces années. On ne se préoccupait pas de notre avenir, on se contentait de jouer à des jeux stupides. L’âge bête n’est-ce pas ? Mais en tout cas, c’était une belle époque. Le nombre de souvenirs qui datent de cette époque… C’était tellement agité…

-Mais elle est partie n’est-ce pas ?

-Oui, elle a déménagé loin dans le pays. On s’était promis de se revoir et toutes ces belles choses mais pourtant, tout le monde sait que les promesses ne sont que des mots prononcés dans les airs, des sottises.

-Pourtant on est bloqué ici, ce ne sont peut-être que des mots en l’air. N’est-ce pas Shigure ?

-Je ne pense pas que ce soit à cause de cette promesse qu’on est bloqué ici. Parce que je l’ai revu, quelques années plus tard.

Charlotte s’arrêta et pointa du doigt une vitrine dans un coin de la rue.

-A ce café n’est-ce pas ?

-Oui.

-Raconte-moi ton histoire entièrement, si tu penses qu’elle semble la cause de cette erreur alors autant essayer, c’est la seule piste plausible n’est-ce pas ?

-J’étais en dernière année de lycée, la terminale et ce fameux bac. Tu sais, il y a toujours énormément de pressions faites de la part des professeurs, non pas sur le bac, parce que le bac est plus comme un ticket que l’on prend au début de l’autoroute. Tout le monde l’a, c’est une formalité. La réelle pression, c’était notre choix, notre orientation dans l’avenir. Dans ma tête, j’étais en pleine réflexion, je ne savais réellement pas quoi prendre comme choix. Est-ce que je devais jouer la carte de la sureté et partir dans des études qui ne m’intéressait pas mais où j’étais quasiment sur d’avoir un travail ? Où devais-je suivre mes passions pour partir faire ce que j’aime le plus ? C’était un choix crucial. Une crise dans mon existence.

-Vraiment ? Une crise ?

-Tu sais, j’ai appris tellement de chose sur la vie au cours de mes années lycéennes. J’avais une certitude : je détestais être dirigé et je sentais que la société me destinait elle-même à faire ce dont j’avais les compétences mais pas l’envie. Cependant, je connais plein de personnes qui sont devenus des icônes artistiques en leurs temps, des dessinateurs, cinéastes, peintres… Même aujourd’hui, il y a des gens de respectent énormément, des artistes pour la plupart. Mais il me manquait une chose à cette époque : le courage. Il faut avoir le courage pour se lancer dans ce genre d’initiative, c’est un coup à gâcher sa vie sur un simple lancer de dés. Il ne faut pas avoir peur de s’écrouler et de se relever ensuite.

-Qu’est-ce que tu voulais faire ?

-Scénariste. Je voulais raconter des histoires et c’est seulement par l’écriture que je peux faire ressentir de l’émotion aux gens. Je suis quelqu’un de très fermé, on pourrait même dire asocial. Je devais être en pleine dépression à cette époque.

-Et alors, ce café dans tout ça ?

-Je l’ai rencontré, une pure coïncidence. Cela faisait deux ans que l’on avait plus aucun contact. Je l’ai croisée, je marchais dans la rue comme d’habitude et elle buvait son café. Quand je me suis rendu compte que c’était bien elle, j’ai eu comme une crise de joie intérieur. Je me suis fait remarquer et on a discuté longtemps. Elle attendait un garçon qui lui avait donné rendez-vous mais il n’était jamais venu. Elle était revenue dans la ville, cependant elle habitait à présent à l’autre bout de la ville. Comme toutes les discussions de terminales, on a dérivé sur nos choix d’études. Je lui ai raconté que je pensais partir dans des études de physiques puis elle m’a dit ce qu’elle voulait devenir : dessinatrice.

-Ça t’as fait un choc n’est-ce pas ?

-Totalement, je pouvais sentir en elle toute la passion qu’elle avait dans le dessin, les détails de ses créations qu’elle me contait. Elle m’a clairement dit qu’elle partirait directement dans une école de dessins et finirait dessinatrice. Je lui ai alors raconté que je pensais peut être devenir scénariste mais que j’hésitais entre les deux. C’est elle qui m’a donné l’envie de me lancer une fois pour toute dedans. Après cette discussion, on a gardé contact et j’étais redevenu heureux.

-Cependant, il y a toujours une tuile, n’est-ce pas Shigure ?

-J’ai dit à mes parents que je ne voulais pas faire d’études en physique, mais que je voulais devenir scénariste. Ce fut un « non » complet et total. Le bac était passé et j’étais finalement parti dans des études de physiques. Une valeur sure il parait. Les vacances d’étés étaient passées, je faisais mes débuts à la fac, toujours dans la même ville.

-Tu parles de ce bâtiment-là ?, dit Charlotte en pointant du doigt l’université dans laquelle je devais me rendre ce matin.

-Oui, je voulais prendre de ses nouvelles. Mais son téléphone ne répondait pas. Je me suis dit qu’elle avait peut être changé de portable et qu’elle n’avait pas remis ses contacts. J’ai donc cherché son adresse sur internet puis je me suis rendu chez elle en toute simplicité. J’ai sonné à sa porte et son père l’ouvrit. Je demandai si je pouvais la voir et le visage de son père s’assombrit.

-Il a du se passer quelque chose de pas net, n’est-ce pas ?

-Un suicide. Cela m’avait fait un choc. Cela ne faisait que deux semaines qu’elle n’était plus de ce monde. J’étais resté con devant cette foutu porte. Son père m’avait raccroché la porte au nez après me l’avoir dit. Les raisons du suicide étaient que ses parents ne voulurent pas qu’elle devienne dessinatrice et, tombé en pleine dépression, elle s’était suicidée.

-Et quel fut l’impact de cette nouvelle sur toi ?

-Je suis retombé dans une de mes périodes les plus sombres de ma vie. J’ai continué mes études de physiques par obligations. Je n’étais bon que dans cette matière. J’ai étudié de nombreuses choses, l’eau, la matière, Higgs. Je connaissais plein de chose et tout ce savoir me donnait une sorte de fierté, mais je n’étais pas heureux. Et je ne le suis toujours pas. Depuis ce fameux jour, je me dis de faire ce qu’elle aurait toujours voulu faire. Je sais que je devrais faire de ma passion, mon travail. Mais il me manque toujours cette chose : le courage. De plus, je commençai à avoir des crises.

-Et aujourd’hui ?

-J’étudies toujours la physique.

-Eh bien voilà, je pense que nous avons trouvé la cause de cette erreur.

-Ah oui ?

-L’erreur est probablement ton ressentiment envers toi-même, ta frustration pour ce que tu es. Ton âme veut que tu sois un scénariste cependant tu suis ce que veulent les autres. Il y a un conflit en toi-même, quelque chose qui a créé cette erreur. Tu es une erreur, la raison de ta crise intérieure.

-Oui, tu dois avoir raison.

-Merci d’approuver. Sinon, tu vois cette porte ?

-C’est la porte de ma maison. On est revenu chez moi à force de marcher.

-La boucle est bouclée alors. Je suis sure que si tu l’ouvres, tu reviendras dans ton monde. Il suffit de croire en toi-même.

-Tu crois ?

-J’en suis sure à cent pour cent.

-D’accord, je vais te faire confiance. Mais tu ne viens pas avec moi ?

-Non, ma sortie m’attend plus loin.

-Tu penses qu’on va se revoir ?

-Qui sait ?

-Je voulais juste te dire qu’après avoir raconté cette histoire, c’est comme si je m’étais enlevé un fardeau. Je n’en avais parlé à personne de cette histoire, tu es la seule à le savoir. C’est bizarre car avec toi, j’ai l’impression que je pourrais tout te dire. Même si tu es assez perché.

-Si tu le dis.

-Aller, salut !

Elle agita sa manche en signe d’en revoir et je fermai la porte de ma maison derrière moi. Je pensais me faire aspirer dans une autre dimension mais il ne se passa rien. Je tournai mon regard sur l’horloge de mon salon et je vis l’aiguille bouger dans le sens des aiguilles d’une montre. J’entendis un bruit de voiture passer dans la rue. J’étais bel et bien revenu dans réalité. Elle avait eu raison. Mais qui avait eu raison ? Je ne me rappelais plus de son nom. Peu importe. Je savais ce que j’avais à faire, je devais devenir scénariste.

Et à partir de ce jour, je laissai tomber mes études pour me consacrer pleinement à ma passion, pensant chaque jour à elle qui m’avait donné de l’espoir. Je n’avais plus d’entrave désormais, tout comme mes crises qui avaient disparus.

Quelques semaines plus tard, je m’étais arrêté à un café le temps de boire un café. C’était le même café que lorsque je l’avais rencontré, il y a cinq ans désormais. Je pensais à mon histoire, il fallait que je trouve un bon scénario. Une histoire qui étonnerait, surprendrait, qui ferait ressentir des tonnes d’émotions à ceux qui l’entendraient. Mais je ne savais pas sur quel support je voulais le faire. Alors que j’étais dans une intense réflexion, j’entendis une voix familière chuchoter à mon oreille.

-Ca ne te dirait pas de faire un manga, toi et moi ? Je cherche un scénariste qui pourrait me faire une histoire d’enfer.

Je me retournai brusquement. Mes yeux s’ouvrèrent d’étonnement. Je fus stupéfait, je ne savais plus quoi dire.

-T…Toi ? Mais tu n’es pas censé être… morte ?

Elle fit un petit sourire singulier puis exprima cette unique phrase.

« Pour devenir ce que l’on veut, il faut prendre connaissances de ses chaînes pour mieux s’en détacher et ainsi accomplir sa volonté »

Fin.


Fic n°5 :



Spoiler :


Lorsque j’ouvris les yeux pour la première fois, mon monde s’écroula..

Le printemps est ma saison préférée. Tous ces sons que j’entends sont harmonieux, les oiseaux chantent à mon oreille dès le matin, cette jolie mélodie signifiant que leur temps est arrivé, le temps de s’épanouir avec les leurs. Les arbres aussi se réveillent chaque matin, de bonne humeur, prêts à entamer une journée paisible et agréables, je les entends s’étirer, je les entends à leurs feuilles. Lorsque je sors à ma fenêtre, je sens une douce brise, fraîche et vivifiante, c’est la preuve que nous sommes au printemps. Je respire à plein nez à la fenêtre pour emplir mes poumons de cet air pur , ma journée commence.

Je me nomme Vincent. Je n’ai pas de nom de famille. A vrai dire j’en ai un, mais je ne l’aime pas. Je vis dans ma petite maison de campagne , dans la région Auvergne depuis quelques années. J’ai Trente Cinq Ans. Je ne vois pas le temps passer tant que je suis dans cette maison. A vrai dire, je ne vois plus rien depuis un moment. J’ai perdu la perception des choses le jour de mon vingt sixième anniversaire. Depuis ce jour, je suis incapable de voir le ciel, ou regarder les oiseaux. Ma femme m’a quitté suite à cela, je la comprends, elle n’était pas prête à assumer la charge d’une personne atteinte d’une cécité visuelle. Je ne lui en veux pas, je ne lui en ai jamais voulu. Au final , je vis seul ici, dans la pénombre la plus totale, mais je suis satisfait. Je n’ai jamais été aussi ouvert sur le monde depuis que j’ai perdu le sens de la perception visuelle. Ce qui ne me semblait que broutilles était en fait un trésor du quotidien. J’ai cessé d’être aveuglé le jour où j’ai perdu la vue. Cela peut paraître paradoxal en soit, et ça l’est peut être, mais mon quotidien a véritablement changé, en bien depuis que je suis en déficit visuel. Je nourrissais mon cœur d’images fabriquées, l’image d’un objet qui me fait envie, l’image de ma famille, l’image d’un rêve d’orgueil, rien que des images.

Mes rêves d’aujourd’hui je les invente, je suis capable de les imaginer moi -même et d’envoyer ces images fabriquées à mon propre cerveau, lorsque j’entends ces oiseaux, je les imagine les uns contre les autres à chanter en chœurs, ces arbres fouettés par le vent laissant échapper un faible son réconfortant, ou encore ces abeilles qui se préoccupent activement de leur prochaine récolte de miel, pour satisfaire les désirs de la reine. Au final, nous sommes similaires, nous envoyons une ou plusieurs personnes de notre famille qui travaillent durement afin d’assurer un avenir serein au reste de leur famille. Ne plus remplir cette fonction me mina le moral, cependant, je trouvai vite une autre occupation, moins laborieuse, plus gratifiante, je cultive. A l’aide de mes mille cent trois euros mensuels, je me paie mon quotidien fait de fleurs et de jardin.

Je ne sors pas de chez moi , la campagne n’est pas aménagée pour les aveugles, ce sont les gens du village qui me rendent visite, tous les matins, Madame Marchi , ma vieille voisine , me rend visite afin que l’on prenne le petit déjeuner ensemble, nous nous chargerons de le préparer ensemble. J’aime beaucoup la compagnie de Madame Marchi. Elle est une vieille dame de Quatre Vingt Ans, l’âge de ma défunte grand-mère. Elle passe l’heure avec moi en me racontant ses souvenirs de jeunesse. Ce qu’elle me raconte avec nostalgie suscite en moi une pointe de jalousie, j’aurais tellement voulu connaître cette époque. Au final, je me console en imaginant ce qu’était la vie de l’époque, et quelle y aurait été ma vie.

Madame Marchi quitte ma maison à dix heures, et je prends en main mon jardin. Malgré ma cécité, j’arrive à m’en sortir plus ou moins bien, je cultive des roses, que je trie non pas à l’apparence mais à l’odeur. Chaque rose a son parfum et chaque parfum est unique. Dans cette optique, chaque fleur naissant de mon élevage floral est unique. Je passe deux bonnes heures dans mon jardin à sentir mes fruits , mes légumes et mes fleurs, les graines , c’est Madame Marchi qui me les prépare, elle les dispose dans des sachets sur lesquels elle diffuse un parfum, en échange, je lui donne une partie de ma récolte.

Je sais qu’il est midi lorsque j’entends les enfants du village défiler devant chez moi après avoir passé une rude matinée faite de cahiers et d’écrits, je me hâte sur le palier, ils me disent tous bonjour. Pour une étrange raison, je trouve cela important. Je reste une demi heure, et je rentre chez moi pour me faire à manger.

Grâce aux quelques économies générées par mon travail, j’ai pu investir dans une cuisine spécifique pour les personnes en déficit visuel, ainsi, je peux m’y retrouver facilement et même utiliser le gaz, il s’éteint au bout de quelques secondes si il ne détecte pas la présence d’une casserole ou de tout autre plat au dessus de lui, c’est fou ce qu’on invente de nos jours.

L’après-midi passe, Madame Marchi va faire ses quelques courses à la supérette du coin , elle emporte quelques-uns de mes euros et me ramène quelques courses, elle se déplace toujours avec son neveu à la supérette, elle n’est jamais seule l’après-midi, là où moi je reste chez moi, à l’écoute de ce que la nature a à me dire. Je ressors sur mon palier lorsque j’entends les voix des enfants qui défilent, et au final, je m’endors dans mon fauteuil le plus souvent.

Je ne me vois pas partir, je ne me vois pas lâcher, tiraillé par la fatigue, je ne cherche pas à lutter contre le sommeil. Mais chaque soir, je fais le même rêve. Un rêve qui me revient toujours en tête, malgré ma cécité visuelle, je ne peux pas oublier ces images….

C’était il y a presque dix ans maintenant, j’avais vingt six ans, le travail avait été particulièrement rude ce jour là, les commandes de sites internet n’en finissaient pas, et n’étant qu’un CDD je me devais d’assurer une cadence plutôt bonne pour pouvoir être titularisé à l’avenir. Je devais coder deux sites web complets en une après-midi, au final, une cadence impossible pour moi qui n’avait pas encore les automatismes du métier, pourtant, mon employeur était loin de s’en soucier tant qu’il pouvait générer du bénéfice , c’est pour un salaire mensuel de mille deux cent quatre vingt euros que je bossais comme un damné pour un homme se contrefichant de la santé de ses employés.

Au final, ce jour là j’ai emporté du travail à la maison, un des deux sites web avait un bug dans sa base de données, je devais le fixer pour le lendemain matin. Je rentrai chez moi , ma femme et ma fille m’y attendaient. J’avais promis à mon épouse de la sortir ce soir là, mais je devais y renoncer à cause de ce bug imprévu. Mon épouse insista afin que l’on sorte ensemble, disant qu’il ne fallait pas que je me tue au travail. Elle avait raison. Ma fille resta avec sa tante pour la soirée, tandis que moi et mon épouse prîmes la route. Quand j’y repense, j’aurais mieux fait d’insister pour faire mon travail.

Nous prenons la voiture pour aller en ville, nous avons prévu d’aller au restaurant puis de passer la soirée à se regarder un bon film au cinéma. Mon épouse est grande fan de l’acteur américain « Tom Hanks » , nous allons donc voir le film « Le Terminal » ensemble ce soir.

La première partie de soirée se passe sans bavures, le restaurant est ouvert, et a de la place en son sein. Je n’avais pas réservé de places, quand je prévois quelque chose , tout finit par se démonter avant que je ne le fasse. J’avais donc pour habitude de ne prévoir que du matin une sortie du soir.

Je revois encore la scène du restaurant, je prends des Tagliatelles, elle prend des lasagnes. Nous sommes l’un face à l’autre dans cette petite brasserie familiale , nous parlons de tout et de rien, loin des soucis du quotidien, je me contrefiche de ce bug qui m’attend à la maison, j’aurai le temps de m’y replonger pensais-je.

Une heure passée au restaurant, il est vingt et une heure, il nous reste un peu moins d’une heure pour acheter les places et nous installer avant le début du film. Ma compagne était enthousiasmée à l’idée de passer cette soirée ensemble. Je l’étais aussi. Je ne m’en faisais pas pour ma puce, sa tante l’aimait tout autant que moi. Au final, nous attendîmes quelques minutes devant le cinéma avant de pénétrer dans son enceinte.

Le film était d’un ennui total, je n’avais pas du tout aimé la tournure des choses, pourtant mon épouse, elle, avait totalement adhéré à l’idée proposée par le film. Ce n’était pas plus mal, après tout, c’était aussi pour elle que je le faisait, être une mère au foyer de vingt quatre ans ne devait pas être rose tous les jours non plus. C’est pour ça que j’étais sorti, pour qu’elle aussi sorte un peu du quotidien.

La soirée passe, il est sur les coups de minuit. Nous flânons ensemble dans les rues sombres de la ville. Il fait un peu froid, je dépose ma veste sur les épaules de ma compagne. Elle me regarde avec tendresse, et je réalise que même si le quotidien était difficile, notre passion du premier jour ne nous avait jamais quitté. Je serai capable d’affronter toutes les peines pensais-je. Je me suis fourvoyé.

Je prends la voiture, nous rentrons chez nous, cette maison que mes parents m’ont laissé. Je roule tranquillement, sans savoir ce qu’il s’est passé pendant que j’étais sur mon nuage. Je rentre chez moi. Je sonne, personne ne répond. J’insiste, personne. Pris d’une terrible inquiétude, je passe par la fenêtre en éclatant celle-ci.

J’y retrouve la tante de l’enfant, la sœur de mon épouse, assise en pleurs sur le fauteuil. Je comprends qu’il est arrivé quelque chose. Je secoue la femme et lui demande alors où est mon enfant. Sans me regarder, elle lève son doigt et le pointe vers la salle voisine. Mes jambes tremblent, je vais vers la cuisine…Et j’y retrouve mon enfant, vêtue de son pyjama, inerte , adossée contre le buffet….Je comprends ce qu’il se passe. Je lâche un cri de désespoir et de colère. La tante vient derrière moi en pleurs, elle s’excuse en disant qu’elle y a été un peu fort. Je me retourne vers elle, et je réalise à quel point j’ai la rage. Elle venait de me prendre ma fille, elle m’avait pris tous mes rêves et toute ma vie avec elle. Je me saisis violemment de la tante, j’agrippe mes mains autour de son cou, et je serre de plus en plus fort, elle se débat violemment, mais je pèse deux fois plus lourd qu’elle, et j’ai la rage. Je l’avoue, j’ai pris du plaisir à la voir partir, petit à petit son regard devenait vide, j’ai vu la vie partir de son corps, ce n’était qu’une piètre vengeance , mais elle a servi à calmer ma rage et à laver l’honneur de mon enfant…

Je lâche la tante. Elle s’écroule, inerte , sur le sol. Mon épouse est encore à l’extérieur, elle n’avait pas réussi à entrer par la fenêtre, je vais lui ouvrir la porte , je suis en pleurs…Je m’écroule dans ses bras. Elle me repousse pour aller voir ce qu’il se passe, et lorsqu’elle découvre la scène, elle s’écroule à son tour.

…..

….



Nous appelons la gendarmerie, qui arrive quelques minutes après cela, j’avoue le crime que j’ai commis, j’ai tué ma belle sœur, l’enfant est embarqué en même temps que cette dernière…On me donne le droit de la voir partir dans l’ambulance….Je reste pétrifié. Je ne peux pas croire que ma petite est partie…On m’embarque à mon tour, et on m’enferme.

Mon rêve se termine ici, je me réveille en sursaut, il est quatre heures du matin, comme à mon habitude. Je me rappelle néanmoins très bien de la suite. Je suis embarqué en garde à vue, mes yeux me font mal, terriblement mal, on m’emmène aux urgences où je suis examiné en tant que détenu. Je comprends mieux de quoi il s’agit, lorsque j’ai brisé la vitre, de fin morceaux de verre on trouvé refuge dans mes yeux sans que je ne m’en aperçoive. L’opération serait trop lourde, elle est impossible. Au final, j’ai vu ma vision partir dans l’impuissance, mais je n’en ai pas souffert.

Trois à Quatre mois plus tard, étant complètement aveugle, je fus jugé au tribunal de grande instance, on parla de moi pendant tout le procès, la partie civile me voit comme un tueur de sang froid, refoulant ses désirs jusqu’à ce qu’ils éclatent. Tandis que la défense avance le fait que ce soit un meurtre non prémédité sous le coup de la colère. Ma femme témoigna, et insista sur le fait que ce sont les circonstances qui m’ont poussé à agir de la sorte. Au final, je fus condamné à vingt quatre mois de prison ferme, sans possibilité de remise de peine pour homicide involontaire. Ma belle sœur fut condamné à titre posthume à cinq ans de prison ferme pour maltraitances ayant entrainé la mort sans intention de la donner l’autopsie ayant révélé un traumatisme crânien sur le corps de ma fille correspondant à une violente collision sur le buffet de la cuisine.

On m’emmena, je fis mes adieux à mon épouse, je savais qu’après cela je n’allais plus la revoir, et on m’emmena dans un centre de détention médicalisé afin que j’y purge ma peine. C’est au bout de deux ans que je retrouvai ma maison habituelle. Celle dans laquelle s’est joué le drame.

Comme une punition, pour l’avoir laissée seule, je reste dans cette maison. J’ai appris à apprécier ma cécité , puisqu’elle m’empêche de revoir le décor de ce sombre jour, même si je l’ai encore clairement en tête, je ne voudrais pas revoir. Cela fait maintenant Neuf années que ma fille n’est plus là, et tous les jours je pense à elle. Je continue à vivre pour elle qui n’a plus cette chance, car malgré le fait que depuis ce jour, la vie est sombre, je continue à me raccrocher à sa lumière.

« Veille sur elle en attendant que je vienne la rejoindre, s’il te plaît mon Dieu…. »

Une nouvelle journée commence….


Fic bonus :3



Spoiler :



Tout paraissait calme ce soir-là. Monsieur et Madame Zant dinaient sereinement devant la télé.

Monsieur Zant lisait tranquillement son journal en mangeant son dessert tandis que sa femme suivait distraitement un film d’horreur à la télévision. Leur fils, Louis, était à une fête organisée chez un de ses amis pour Halloween.

Aucun des membres de cette famille n’aurait pu imaginer le drame qui allait s’abattre sur eux.

Tout commença au moment où monsieur Zant posa son journal et se dirigea vers la salle de bain.

Plusieurs minutes s’écoulèrent. Au bout d’un moment, madame Zant s’étonna de ne pas voir revenir son mari et de n’avoir même pas entendu la chasse d’eau. Elle s’apprêtait à aller voir ce qu’il en était quand un terrible cri retentit. Un râle d’agonie.

Le sang de madame Zant se glaça dans ses veines. Son mari était en danger.

Elle se précipita en direction de la salle de bain où elle entendait son mari sangloter.

« Chéri ! Qu’y a-t-il ?

– Y’a plus de PQ ! » hoqueta son mari à travers la porte.

Madame Zant sentit ses entrailles se nouer. Puis elle se ressaisit :

« Regarde dans l’armoire sur ta gauche !

– Elle est vide !

Je vais en prendre au stock ! »

Elle courut jusqu’au placard qui servait d’espace de stockage aux Zant depuis bientôt 20 ans. Mais celui-ci aussi était vide. Les 3 rouleaux neufs qu’elle y avait vu ce matin-même avaient disparus.

Madame Zant fronça les sourcils, essayant de comprendre ce qui avait pu leur arriver.

Enfin, la vérité se fit jour en elle. Et elle comprit que la famille Zant était désormais en situation de crise.


« Chéri ? chevrotta-t-elle en revenant devant la porte close.

– Oui ?

– Tu te souviens que Louis ne savait pas en quoi se déguiser pour sa soirée ? Celle sur le thème « Halloween » ?

– Et bien ?

– Je lui ai conseillé de se déguiser en momie.

– …

– Pardon ! »

Le cri de détresse de monsieur Zant s’entendit dans tout le quartier.



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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [02/11/2015] à 20:44

Je vote pour la fiction numéro 1 : Une bonne journée , elle est juste magistrale.


heart earth
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [02/11/2015] à 20:55

Ouai mais c'est pas comme ça qu'on vote :3

30 sec que je remette le barème ^^

donc le voila

quote]Histoire en elle même (cohérence, personnages, décor): /10

Respect du thème (la crise est-elle bien apparente et a-t-il une réelle utilité?): /5

Style d'écriture (orthographe, syntaxe, enchaînement des phrases): /5

total: /20

Avis personnel optionnel pour expliquer votre note


vous pouvez le modifier légèrement à votre guise mais n'abusez pas :3

et n'oubliez pas de noter toutes les fics pour que les personnes puissent s'améliorer la prochaine fois^^




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [02/11/2015] à 22:47

Z'êtes surs que je peux pas voter pour le PQ?


Voici mon classement


En Quatrième place, l'histoire 3


]Histoire en elle même (cohérence, personnages, décor): 3/10 : Non, sérieusement non. Le contexte est un peu ridicule quand même. L'idée aurait été tournée avec humour, le côté grotesque serait passé crème, mais là j'ai ressenti un effort pour faire un récit sérieux dans un contexte burlesque et inimaginable. C'était audacieux de vouloir faire effet de l'envers du décor, mais c'était tout simplement trop. Je n'ai pas un ressenti favorable sur l'histoire en général.



Respect du thème 3/5 :
Hmmm. Moui, autant on ressent bien la crise, autant le contexte dans lequel elle est instaurée est trop inimaginable à mon gout, surtout les mesures prises.



Style d'écriture (orthographe, syntaxe, enchaînement des phrases): 4/5
Je n'ai pas eu de problèmes de lecture pendant le récit, bien que ne connaissant pas le barème initial, je n'y ai pas spécialement prêté attention.


Total: 10/20


Avis personnel optionnel pour expliquer votre note : Un peu de fantaisie c'est sympa, mais n'abusons pas trop tout de même, à moins de sauter la barrière vers la parodie.


Troisième, la 4.


Histoire en elle même (cohérence, personnages, décor): 5/10

Je n'ai pas lu jusqu'au bout pour être honnête, parce que j'ai horreur de ce genre d'histoires de dimensions altérées, c'est bien la première, la seconde fois, mais après on s'en lasse et ça casse. Malgré tout , ce que j'ai lu était solidement construit, donc je vais donner quelques points, mais pas grand chose.


Respect du thème: 3/5 : La crise est vue d'un point de vue différent, que ce qu'elle évoque au premier coup d'oeil , c'est plus intéressant que la fiction en quatrième place, mais encore une fois trop stéréotypée à mon gout.


Style d'écriture (orthographe, syntaxe, enchaînement des phrases): 5/5 Les phrases sont tout de même construites, le récit est bon, mais le thème choisi inapproprié à mes yeux.


total: 13/20


Avis personnel optionnel pour expliquer votre note : Un peu de mise en page aurait aidé, car j'ai eu du mal à me plonger dans le pavé. Et puis éviter le spoiler pour trois mots en italique x) Je finirai par donner le même conseil qu'au dessus mais à l'inverse. Un peu de fantaisie, d'originalité, ferait du bien je pense.


Deuxième position : Histoire 2

Je ne vais pas mentir, j'ai reconnu l'auteur à son style d'écriture.


Histoire en elle même (cohérence, personnages, décor): 7/10

J'ai été un peu frustré en lisant les premières lignes, car tu as repris un système déjà existant pour faire ton récit, ce qui je trouve, est quand même moins fair play par rapport aux autres candidatures. Cependant, ce côté fantaisiste tu l'as osé, puisque tu as su incorporer les éléments d'un univers à un autre. C'est un pari risqué qui peut faire un flop ou un bond, et ça a fait un bond pour moi. Je ne citerai aucun univers, je laisse le soin aux autres de le découvrir par eux mêmes.


Respect du thème: 2.5/5 : Un tournoi n'est pas une crise…Ou alors je n'ai pas saisi le sens général du tournoi aux yeux des personnages…X_X


Style d'écriture (orthographe, syntaxe, enchaînement des phrases): 5/5 J'ai toujours aimé ton style d'écriture, et ça ne changera pas, tes descriptions sont à couper le souffle, j'adore. Tout simplement.


total: 14.5/20


Avis personnel optionnel pour expliquer votre note : Je pense que l'idée du tournoi aurait pu être tournée en guerre, ou alors, donner un enjeu personnel , psychologique au protagoniste, aurait pu être une idée.

PS J'aime bien l'ambiance du combat final du tournoi ^^


Et enfin, je donne la première place à l'histoire numéro 1


Histoire en elle même (cohérence, personnages, décor): 9/10

La surprise du jour, l'histoire est courte et ne donne pas envie de s'y plonger. Les noms des personnages sont choisis à la va vite, et on sent quelque chose de…Bâclé dirais-je dans le décor installé. Mais c'est quelque chose d'agréable à lire quand on s'y plonge. On ne nous précise pas de quelle espèce sont les créatures affectées par la crise, et honnêtement ça fait beaucoup. J'ai cru que c'était des fourmis au départ, mais quand j'ai vu la chute, j'ai littéralement explosé de rire. C'était Magistral. J'ai beaucoup aimé le tout et le relire est un plaisir bref certes, mais intense.


Respect du thème: 5/5 : J'ai vraiment aimé l'audace de ce récit, je n'avais pas le thème en tête à la lecture, mais c'est vraiment bien respecté. Le protagoniste qui voit ses camarades et la catastrophe qui se retranche sur lui même donne vraiment une impression de catastrophe naturelle, mais on comprend la réelle signification du mot crise lorsque le dénouement se dévoile. Un grand bravo.



Style d'écriture
(orthographe, syntaxe, enchaînement des phrases): 3/5 De légères fautes d'accord, mais le principal est largement lisible, je vais t'enlever deux points parce que les phrases sont plus facilement accordables sur récits courts, je ne peux donc te donner une note pleine sachant que les autres participants ont eu plus de difficultés au vu de la longueur du récit.


total: 17/20


Avis personnel optionnel pour expliquer votre note : Standing Ovation pour le récit le moins attendu et le plus attrayant de tous.


Voila, bravo à tous pour avoir participé, comptez sur moi pour la prochaine.


heart earth
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [03/11/2015] à 20:47

c'est pas le tournoi la crise, c'est le perso qui pique une crise, nuance :3

sinon, attendez tous un peu avant de voter, une 5eme fic va venir se rajouter^^




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

Obladi
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [03/11/2015] à 21:25

Fic bonus <3


Akiel
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Battle Fiction: 2ème Edition posté le [06/11/2015] à 08:06

On est partis !


5e place



Spoiler :


Fic Nº5

Mnon. Pas hypé.


Histoire : On voit que tu essayes de faire s'attacher au personnage, mais… Ça ne marche pas trop. Parce que tu dis qu'il a tout perdu, mais on voit qu'il est presque plus tranquille maintenant qu'avant.

Et les catégories socioprofessionnelles… Un informaticien et une femme au foyer ? Vraiment ? Boaf.

Aussi… Tu dis qu'il gagnait une misère, mais qu'il a vécu 8 ans sur ses économies ?

En plus, pour toi, handicap implique oisiveté, ce qui est faux. Les personnes handicapées travaillent dur, ne serait-ce qu'à s'intégrer dans le monde du travail ; plus que les personnes sans handicap.

5/10


Thème : Sympathique, mais on perd trop de temps avant d'entrer dans le thème ; néanmoins, l est bien abordé… juste un peu tard.

3,5/5


Écriture : C'est plutôt joli, même si ça s'embourbe par endroits ("J'ai Trente Cinq Ans", en français, ça s'écrit "J'ai trente-cinq ans". Et vraiment, ça, ça ne fait pas propre, et donne une mauvaise première impression)

3,25/5


Total : Mignon, mais… Ça n'a pas marché sur moi. Alors que le fait de porter le même prénom que le héros mettait ma capacité d'empathie assez haut.

11,75/20



4e place



Spoiler :


Fic Nº2

Moui. Ça doit être en référence à quelque fic ou série. Et ça m'a un peu empêché d'entrer dedans.


Histoire : Basiquement, c'était "moi, humain et pokémon à la fois". Marrant, comme principe. Mais… les personnages étaient présentés de façon évocative, du genre "vous les connaissez déjà" ou "son caractère est dicté par son chara design". Le problème est que je ne connais ni les personnages, ni leur chara design. Bref, j'ai été paumé.

Le scénario n'est pas transcendant en soi, mais plutôt sympa. Par contre, la présentation d'enjeu, en "c'était son but depuis le début !" fait un énorme flop.

6,5/10


Thème : Moui, mnon. Certes, un personnage pique une crise. Mais c'est un peu trop secondaire.

2/5


Écriture : Boaf, rien à redire, il me semble. Les dialogues l'ont juste semblé… Manquer un peu de naturel.

4/5


Total : mitigé

12,5/20



3e place



Spoiler :


Fic Nº4

Un auteur dont on reconnaît la patte. Mais dont je serai moins un fanboy, pour ce concours.


Histoire : La ville déserte… Ça m'a fait penser à Steins; Gate ep1. Bref, le concept m'emballe.

Par contre, tu dis de la merde, étudier la physique, c'est bien. Et ça ne garantit pas vraiment de l'emploi.

Enfin bref. Là, on s'attache au personnage de façon efficace, on l'accompagne dans son étrange histoire.

J'aime bien, aussi, les répétitions du mot "crise". Seul bémol : une fin joyeuse, mai un peu trop prévisible.

7/10


Thème : On est en plein dedans, mais… Le martelage, ça passe assez moyen.

3,5/5


Écriture : C'est là que le bât blesse : des fautes, des fautes… Et c'est triste.

3,5/5


Total : J'ai adoré, mais… Les critères sont les critères. Néanmoins, j'aime cette nouvelle. Plus que celle qui a la deuxième place. C'est dommage.

14/20



2e place



Spoiler :


Fic Nº3

Une fic sur le thème "YGO c'est cher", avec ce ton presque parodique pour parler de Konafric… Ouais, je suis emballé.


Histoire : un peu trop cliché, comme histoire. Mais j'ai adhéré. On s'attache au personnage, un pauvre sans fric, comme nous tous (si vous n'êtes pas inclus dans ce "nous tous", allez vous faire empapaouter). L'absence relative de sérieux rend le tout un rafraîchissant. Un bonus aussi pour la vanne "On pourrait changer les raretés des cartes ?" – "Non."

Juste, Kozmo c'est mal.

7/10


Thème : En plein dedans, là encore. Mais bon, Konafric ne mérite pas de s'en sortir, donc malus :p

4/5


Écriture : Sympathique. Pas gangréné par des fautes.

4/5


Total : Un peu trop dans le burlesque/grotesque, mais cool.

15/20



1ère place



Spoiler :


Fic Nº1

Nouvelle absolument géniale ! En plus, il y a probablement eu des recherches en amont.


Histoire : Bien foutue, ça nous laisse juste assez dans le brouillard pour nous intriguer sans nous perdre, et bien nous surprendre avec le plot twist. J'avais, pendant la lecture, élaboré deux, trois théories avec des univers fantastico-SF, mais la réalité est plus terre-à-terre, mais en cela, plus cool.

Ce n'est pas très long, mais ça n'aurait pas l'être vraiment plus.

9/10


Thème : Parfaitement dedans. Rien à redire.

5/5


Écriture : C'est plus ou moins nickel. Un petit rien que je reproche, mais c'est même trop du pinaillage pour être cité.

3,75/5


Total : Surkiffance. Un excellent plot twist.

17,75/20



Welcome to the Abyss… Let’s Яeverse the world !

Spoiler :






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