Bienvenue visiteur, pour poster sur ce forum vous devez vous enregistrer.
Présentations Flux RSS Recherche
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8
[FIC] Les Spectres du Passé
Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [12/06/2016] à 11:21

Arc Soichiro Partie 1 : Un chemin tout tracé

On dit que notre vie est quelque chose de déjà tracé. Les rencontres que l'on fait, les expériences, les épreuves, tout ce que l'on vit au quotidien, que ce soit en bien ou en mal, ferait parti d'une destinée déjà tracée par une force supérieure que l'on appelle communément Dieu. Certains hommes croient et ont cru en cette vision des choses, d'autres n'y croyaient pas.

Moi, Namatame Soichiro, je croyais en tout cela. L'existence du divin et la destinée qu'il connaît bien avant nous, les choix qui s'offraient à nous dont on avait pris la décision à l'avance, tout cela était quelque chose qui me parlait, qui était plausible à mes yeux. J'étais quelqu'un qui essayait donc d'analyser chaque épreuve de sa vie, pour en tirer le meilleur à chaque fois, spirituellement parlant.

Ce qui m'arrivait ne me choquait donc pas, puisque j'avais confiance en le lendemain. Je savais que les épreuves auxquelles j'allais faire face étaient nécessaires, que je n'en ressortirais que meilleur et plus ouvert sur ce monde qu'était le nôtre….Et qu'au final je remercierais le ciel pour m'avoir permis de vivre cela , mais malgré le fait que je me préparais à tout, j'étais à mille lieux d'imaginer ce que le tout-puissant allait me réserver cette nuit-là. J'étais à mille lieux d'imaginer que cette épreuve allait faire basculer ma vie comme jamais auparavant.


Ce fut l'année de mes vingt-six ans que tout changea d'un seul coup. Je n'étais encore qu'un gringalet quand j'y repense. Je sortais à peine de mon cursus universitaire. Après avoir fait mes trois ans à la duel académie pour apprendre les bases sur le duel de monstre, j'étais entré dans un lycée affilié portant sur l'apprentissage en sciences , plus particulièrement sur l'exploitation des énergies renouvelables. Mes camarades du labo ne m'avaient pas suivi, après tout, ils étaient un an plus jeunes que moi, il ne pouvaient donc pas espérer partir avec moi vers l'inconnu du lendemain. Je n'avais eu pour seule compagnie qu'Athéna et Téthys, mes deux amies de toujours.


Gravissant les échelons un à un, grâce au soutien moral de mes deux amies, j'étais devenu un des acteurs de l'évolution de Domino City. Nous avions trouvé un moyen d'utiliser duel de monstres lui-même comme une source d'énergie pouvant développer les technologies existantes et permettre de faire tourner la ville : L'Ener-D. Cette énergie n'était pas une ressource de la terre, elle n'était pas une énergie que l'on irait lâchement puiser je ne sais où au prix de vies humaines, elle était une énergie découlant de la passion principale de tout le monde. Elle nous permettait de conjuguer efficacité et divertissement. Et à moindre coût, puisque les foyers n'auraient même plus à payer le moindre centime pour l'électricité et le gaz, étant donné que tout tournerait à l'Ener-D , l'énergie inépuisable et produite en grande quantité.


Je faisais partie de la cellule de réalisation numéro cinq. Nous étions chargés de nous occuper de la partie Nord-Ouest de la ville. Cette équipe était dirigée par un scientifique que j'appréciais beaucoup pour sa capacité à prendre des décisions justes et ne mettant pas la vie d'autrui en péril, le docteur Fudo. Cet homme étant quelques années plus vieux que moi était mon senpai. J'aimais beaucoup la dégaine qu'il avait. Cet air strict et peu rassurant qu'il dégageait de par son regard perçant de couleur bleu royal, mais aussi par ses cheveux noirs lui tombant sur l'oeil droit. Il ne partait jamais en effusion de joie ou de colère, il gardait toujours son calme, et j'aimais beaucoup ça.

Nous avions développé au fur et à mesure des années, des bonnes relations, moi et le Dr Fudo. Ayant travaillé main dans la main sur pas mal de projets, nous nous étions rapprochés en conséquence. De son Kouhai j'étais simplement devenu son ami, et c'était réciproque. Au fond, nous étions les mêmes, lui et moi. Lorsque nous étions dans notre laboratoire, nous ne nous parlions que très peu, pour n'échanger que les informations nécessaires, et nous réussissions toujours à parvenir à nos fins. Ensemble nous allions construire un avenir meilleur pour tout le monde, un avenir ne mettant aucune vie en danger, ne répandant pas l'inégalité entre les peuples.


Notre équipe était de plus en plus prospère. Nous avions terminé tous les travaux sur notre zone, nous occupant ainsi d'aider dans leur tâche les autres hommes de science engagés dans les quatre coins de ce vaste territoire qu'était New Domino City. Nous étions devenus imposants dans la profession en quelques temps, grâce aux capacités d'analyse du docteur Fudo combinées à mes propres capacités de réflexion. Nous passâmes du temps à construire quelques réacteurs Ener-D miniatures que nous avions dissimulés sous terre, tout était stable et fonctionnel, et en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire, New Domino City prit un essor considérable. Active sur tous les plans, notamment sur le commerce , elle était devenue la ville à suivre pour les autres villes du pays, voir même les capitales du monde. Nous avions vraiment mis la main sur un système qui pourrait rendre le monde plus juste à tous les niveaux.


Ce fut quelques mois plus tard que notre dur labeur porta finalement ses fruits sur le long terme. Le docteur Fudo était devenu le scientifique le plus influent de la ville. Pour ma part, je n'étais pas vraiment connu. J'étais bien plus discret et indécis dans mes décisions. Cependant, le docteur Fudo lui même me prenait toujours lorsqu'il s'agissait de construire une équipe.

Nous fûmes engagés pour un projet de bien plus grande envergure , dans le quartier sud de la grande ville. Nous devions construire un réacteur Ener-D assez colossal capable de relier tous les autres réacteurs entre eux pour permettre d'éviter les surcharges, les pannes, et autres désagréments. C'était le point crucial de l'opération Ener-D que le professeur avait appelé « Projet Yusei » . « Yusei » signifiait « le pouvoir de connecter les choses entre elle ». C'était avec cet espoir que le scientifique avait nommé son projet.

Cependant, alors que tout semblait être au point, une contradiction vint mettre une pointe de noir dans l'arc-en-ciel sur la toile. Ce jour là, nous sortions à peine de l'hiver. J'étais arrivé un peu plus tôt que le professeur Fudo au travail, comme à mon habitude. Mais alors que je pensais voir le leader de l'équipe arriver avec détermination et force comme il le faisait d'habitude, je vis un homme marqué par la frustration apparaître devant mes yeux. Concerné par son malaise, je pris la parole.


-Soichiro- Docteur, vous avez l'air concerné à propos de quelque chose, tout va bien ?

-Fudo- Tsss. Toutes ces directives m'agacent au plus haut point. Depuis quand ne puis-je pas choisir les personnes avec lesquelles je souhaite faire équipe ? D'autant plus sur un sujet aussi crucial.

-Soichiro- Ils vous ont empêché de choisir votre équipe ?

-Fudo- J'ai pu choisir mon équipe, mais ils ont ajouté deux membres en plus. Deux personnes que je ne connais absolument pas autant dans les aptitudes que dans le mental. Je n'aime pas travailler avec des inconnus pour un tel projet. Ils vont arriver dans la journée. Leurs noms….Rex et Rudger Goodwin. Je ne suis pas serein à propos de tout cela.

-Soichiro- En effet…J'imagine que cela sera épineux pour la suite. Nous ne savons même pas comment fonctionnent ces hommes.

-Fudo- Je compte garder ces deux individus à l'oeil, puis-je te demander de faire de même ?

-Soichiro- Bien sûr. Je ferai de mon mieux pour éviter tout débordement.


J'étais assez perplexe sur le tournant que prenait le projet Yusei. Je ne pensais pas que c'était anodin de changer les habitudes prises par le professeur , tout en sachant que laisser la liberté au scientifique de renom avait toujours porté ses fruits. Toutes nos interventions avaient été couronnées de succès jusqu'alors , et d'un seul coup tout changeait. Cela me laissait une désagréable impression dans le cœur, comme si l'on voulait que notre projet échoue.

Je devait me faire des idées, après tout, si l'on échouait, cela signifiait que beaucoup de monde dans la ville allaient sûrement périr et que la ville elle même viendrait à couler. Les dirigeants actuels ne prendraient pas le risque de causer tant de dégâts, je m'inquiétais pour rien.


Rudger et Rex Goodwin, les deux frères, se joignirent à nous dans la journée même. Nous dûmes reprendre depuis le début pour expliquer le projet, ce que nous avions accompli pendant tout ce temps, et bien plus encore. Tous les détails devaient être connus des deux hommes, nous faisant perdre un temps considérable dans notre avancée. Le docteur Fudo prenait le temps pour bien expliquer les choses, mais moi qui le connaissais, je pouvais sentir sa réticence. Et je pouvais également la comprendre, après tout, Rex et Rudger ne m'inspiraient pas confiance. Le premier des deux semblait inoffensif à première vue, il était encore jeune, un peu plus jeune que moi même. Mais le second semblait bien plus orgueilleux, à la limite du narcissisme. Il aimait contredire simplement pour exprimer une contradiction et imposait facilement son opinion si le docteur ne lui tenait pas tête. Pour ma part, j'essayais de marquer le plus possible mon opinion et soutenir mon senpai, mais c'était difficile de garder l'appui face à l'adversité. L'équipe qui était soudée avant l'arrivée des deux hommes commença à battre de l'aile, pour au final devenir un vrai champ de bataille. Nos collaborateurs nous quittèrent un par un, ne laissant que Rex, Rudger, le docteur et moi sur le projet Yusei.


Le projet capital me prenait énormément de temps. Lorsque je rentrais le soir dans mon appartement provisoire, à deux rues du laboratoire souterrain, je ne prenais qu'un repas rapide et j'allais me coucher. Je vivais seul , en étant nomade. Chaque fois que je travaillais sur un nouveau projet je devais changer de logement pour me rapprocher du laboratoire au cas où il y aurait un quelconque soucis, ce qui naturellement, m'empêchait de mener une vie plus classique, et m'interdisait toute romance quelconque. Cependant, malgré le fait que je me sentais un peu seul, j'avais confiance en le lendemain. Si je n'avais pas encore eu d'aventures , c'est que ce n'était pas encore l'heure pour le faire, j'avais confiance en celui qui avait écrit le livre de ma vie pour qu'elle soit riche et palpitante.

Et puis, j'avais mes amies avec moi, je n'étais jamais vraiment seul.


Athéna et Téthys étaient deux monstres de duel vivant dans un monde parallèle au notre. Ce monde s'était construit il y a maintenant des décennies voir des siècles, et elles y avaient grandi. Depuis notre rencontre, à mon plus jeune âge, elles n'avaient jamais cessé de m'épauler dans toutes mes épreuves, me permettant de passer des caps difficiles de ma vie, comme la mort de mes parents deux ans auparavant. Athéna et Téthys étaient toute la compagnie dont j'avais besoin. Elles étaient très proches, très complémentaires. Téthys était assez timide, prude. Elle était gênée par beaucoup de choses et aimait tout ce qui était agréable à regarder. Cependant, une fois qu'elle était en confiance, elle devenait blagueuse, drôle, et même un petit peu espiègle….Quant à Athéna, elle était plus forte psychologiquement parlant. Elle savait s'imposer et argumenter lorsqu'il le fallait. Elle était toujours la pour donner des conseils et exprimer sa vision sur chaque situation. Son avis était très important pour moi. Elle semblait avoir énormément de vécu alors que selon elle , nous avions le même âge en âge humain. Avoir deux amies si radicalement opposées était amusant. Les soirées avec elles étaient toujours enfantines et rafraîchissantes. Je me sentais pleinement vivre lorsque j'étais avec Athéna et Téthys.


Passer des soirées en compagnie des femmes à s'amuser ou à jouer à duel de monstres me permettait de repartir le lendemain au travail avec plus d'entrain que la veille. J'avais eu pas mal d'amis pendant mon cycle étudiant, mais je ne me ressourçais jamais autant que lorsque j'étais avec Athéna et Téthys. Quelque chose en elle me fascinaient. Malgré le fait qu'elles étaient deux esprits du duel de monstre, elles me paraissaient vraiment humaines. Leurs émotions étaient les mêmes que les miennes. Leurs corps étaient les mêmes que les corps des femmes de notre monde….Cela me faisait rire, j'avais l'impression d'avoir connu deux amies à l'école et de les avoir fréquentées jusqu'à maintenant.


Porté par cette routine, je laissai passer les jours, pris par ce projet qui occupait le plus clair de mon temps. Nous avancions de manière plus fluide qu'à nos débuts, mais nous gardions toujours un œil sur Rex et Rudger. Après tout, le générateur principal que nous étions en train de construire n'était pas du tout stable. Son comportement variait bien trop selon la quantité d'énergie qu'il laissait entrer et sortir. Au niveau où nous en étions, trop de puissance Ener-D absorbée d'un coup pouvait provoquer jusqu'à la destruction des alentours. Non alléchés par l'idée de finir morts ou avec des tas de morts sur la conscience, nous devions donc trouver une solution pour stabiliser le générateur et ainsi pouvoir en terminer la construction.


Plus le temps passait, moins nous arrivions au succès. Nos collaborateurs les plus utiles et brillants avaient déserté, nous étions donc complètement en forces réduites pour ce projet. Le générateur devenait de plus en plus puissant, mais de moins en moins stable. C'était embêtant dans le sens où notre travail était de privilégier la sécurité avant l'avarice. Nous devions préserver les vies humaines avant tout, même si cela signifiait avoir un système moins optimal. C'était l'éthique de vie du professeur Fudo et la mienne. Ce jour-là , l'annonce de l'homme ne me surprit donc pas. J'attendais qu'il prononce ces mots, surveillant encore Rex et Rudger qui attendaient également.


-Fudo- Bien. Messieurs , cela fait maintenant plusieurs semaines que nous sommes sur le projet Yusei. Et pour être honnête, les résultats sont catastrophiques. Comme vous pouvez le voir ici, la température du réacteur a tendance à beaucoup trop augmenter lorsque celui-ci reçoit une quantité trop importante d'Ener-D d'un seul coup. Le réacteur atteint actuellement 200 degrés celsius. D'après mes calculs, si le réacteur atteint la température de 300 degrés celsius, cela causera une catastrophe incommensurable. Je déclare donc aujourd'hui que le projet Yusei prend fin. Nous ne pouvons pas risquer des vies humaines sur un coup de poker.


Alors que j'allais approuver le professeur, Rudger Goodwin contesta la décision. L'homme imposant à la chevelure blonde prit la parole, d'un ton menaçant et sans appel.


-Rudger- Vous rendez-vous compte de vos paroles, Docteur ? Êtes vous un scientifique ? Je n'en ai pas l'impression. Renoncer à un projet pour un risque minime est vraiment indigne de vous, Docteur Fudo. Si vous avez confiance en vos capacités, poursuivez ce projet. A moins que vous ne vous débiniez ?

-Fudo- Je suis désolé monsieur Goodwin, mais je n'ai aucune intention de continuer ce projet en mettant des vies humaines en péril simplement pour mon orgueil personnel. Je paraîtrai devant nos supérieurs comme celui ayant pris la décision d'arrêter ce projet et vos carrières ne seront pas remises en cause.

-Rudger- Tss. Laisser passer une si belle opportunité de prospérité. Et dire que sans quelqu'un comme vous, la ville pourrait devenir la capit –

-Soichiro- Docteur, vous prenez la bonne décision. Gardez votre état d'esprit de choisir la vie à la soif de progrès, c'est ce qui fait de vous un grand scientifique.

-Rudger- Enfoiré…..Comment oses-tu…. –

-Soichiro- Vous pourrez indiquer à vos supérieurs que vous avez mon consentement pour l'arrêt de ce projet. Peu importe les répercussions sur ma carrière. Si j'ai décidé d'exercer ce métier, c'est pour le bien des autres, j'assume donc totalement cette décision que vous avez prise et je vous supporte à 100%.


Alors que Rudger semblait frustré par ce que je venais de dire, le professeur quant à lui marqua un instant de surprise. Ses traits stricts s'adoucirent l'espace d'un instant, pour ensuite reprendre leur dureté habituelle. Il esquissa un léger sourire, apparemment satisfait par le fait d'avoir trouvé un soutien, aussi faible soit-il. Il reprit la parole avec sérénité, devant Rudger qui était en train de rager, et son frère qui restait silencieux, l'air neutre.


-Fudo- Merci pour votre soutien, docteur Namatame. J'irai donc faire mon rapport dans la journée et nous mettrons un terme à ce projet. Ceci signera donc la fin de notre équipe temporaire, vous souhaitant le meilleur pour vos futurs projets. Gardez toujours la sagesse pour vos décisions.


Le professeur se retourna et sortit du laboratoire souterrain dans lequel nous nous étions logés. J'étais satisfait par la tournure de ces évènements, mais cela ne semblait guère plaire à Rudger Goodwin. Ce dernier serrait les poings, se mordait la lèvre…Il était au bord de l'éclatement. Il n'y avait pourtant plus rien à faire pour lui. Le professeur était le supérieur, il avait décidé de clore l'opération, tout était terminé.

Mais alors que je pensais cette histoire close, quelque chose d'inattendu changea les choses. Ce rebondissement me fit remettre en cause toute notion de logique provenant de notre hiérarchie.

Ce fut le lendemain que j'appris cette terrible nouvelle. Le professeur Fudo avait demandé l'arrêt du projet, mais il s'était pris un sec refus de la part de nos supérieurs. Le projet devait continuer à n'importe quel prix, et si il ne le faisait pas, quelqu'un d'autre le ferait. Le docteur Fudo avait donc été contraint d'accepter le maintien de l'expérience Yusei afin d'éviter que toute cette puissance ne tombe entre des mains moins sages telles que celles de Rudger.

Cependant, alors que je pensais que ce combat contre la hiérarchie était terminé, je compris alors quelques jours plus tard encore que le docteur Fudo n'allait pas s'avouer vaincu si facilement. Comme chaque matin, j'étais présent avant lui, comme chaque matin, il vint me dire bonjour…Cependant, il avait pris une décision ce matin là. Je le voyais dans son regard déterminé et oppressé. Lorsqu'il prit la parole, il le fit en chuchotant , comme sachant que j'étais son seul allié dans toute cette folie hiérarchique.


-Fudo- Namatame, j'ai essayé de dialoguer avec nos supérieurs hiérarchiques à propos de la fin du projet Yusei. Cependant, aucun d'eux ne veut arrêter le projet. Les frères Goodwin sont contre également.

-Soichiro- Ne pouvez-vous pas appuyer le fait que vous savez mieux que quiconque l'avancée de ce projet et son instabilité ?

-Fudo- C'est ce que j'ai essayé de faire. Mais il y a eu un problème. J'ai appris que ce n'était pas notre gouvernement qui finançait les recherches de développement de l'Ener-D mais un partenaire commercial. En échange de quoi nous partagerions la technologie en question une fois maîtrisée.

-Soichiro- Je vois. Je comprends pourquoi cette affaire vous a échappé des mains dès le début avec votre équipe, et je comprends également pourquoi ils refusent d'arrêter le projet…Que pouvons-nous faire désormais ?

-Fudo- Je compte faire quelque chose de très grave pour empêcher le réacteur de surchauffer et entraîner avec lui la chute de la ville. Je vais avoir besoin de vous, Soichiro Namatame.

-Soichiro- Je vous écoute.


Le docteur Fudo m'expliqua le plan qu'il avait en tête afin d'éviter la catastrophe. Le générateur principal étant le noyau de l'Ener-D était connecté aux autres par des câbles souterrains passant sous notre base et rejoignant une autre salle annexe à la nôtre. Le docteur Fudo allait donc investir cette salle clandestinement et couper tous les câbles reliant le réacteur principal et le dispositif de transfert de l'énergie reliant chaque générateur. Cela aurait pour conséquence d'interrompre le trafic d'énergie et ainsi éviter la surchauffe du réacteur. Le docteur Fudo avait besoin de moi pour créer une diversion occupant les frères Goodwin. Je devais utiliser n'importe quel moyen pour lui faire gagner une demi-heure, voir une heure avec un peu de luxe.

Cela effacerait trois mois de dur labeur , cela serait impossible à reproduire, mais c'était la solution pour préserver la sécurité à la soif de connaissances. En acceptant ce projet, je savais très bien ce qui m'attendait au final : ma carrière était terminée, et les débouchées professionnelles pour le futur étaient également condamnées. Cependant, j'avais fait ce choix pour préserver ce qui me tenait à cœur, je n'avais donc aucune crainte sur l'avenir. Après tout , mon lendemain était déjà tracé, ce choix, je l'avais déjà fait avant même d'avoir vu la lumière du jour pour la première fois.


Nous mîmes notre plan en place. Ma diversion était classique, faire dérailler une expérience mineure afin de faire en sorte que Rex et Rudger soient occupés à la stabiliser avec moi, tandis que de son côté, le docteur pourrait couper le générateur depuis l'ombre. C'était un plan simple mais efficace à mes yeux.

Lorsque je fus donc seul avec Rudger et son frère, le docteur Fudo put enfin procéder à son affaire. De mon côté, je tenais en suspend les deux scientifiques, clamant que je n'arrivais pas à faire fonctionner le panel de commandes électroniques que nous avions à notre disposition. Sachant que nous ne pouvions pas travailler convenablement sans ce panel, il était impossible d'ignorer ce problème. Nous ne fûmes donc pas trop de trois pour réparer ce soucis étant majeur pour notre progression. Nous mîmes en tout deux heures à tout réparer. Satisfait par ma belle diversion, je jetai un œil au générateur. Cependant, contre toute attente, la température qui aurait du baissé n'avait fait qu'augmenter, comme elle le faisait depuis le début. Le docteur Fudo semblait avoir échoué dans sa quête. Je ne le revis même pas de la journée à vrai dire, je ne savais pas où cela avait foiré, mais tout ce qui comptait était le fait que notre opération s'était soldée par un échec.


La situation du réacteur se dégradait de jours en jours. Je sentais que tout cela allait nous mener au chaos si rien n'était fait pour l'en empêcher. Etait-ce mon rôle de faire quelque chose ? Je n'en savais rien. Après tout, le docteur n'avait apparemment pas réussi à tout stopper. Je ne l'avais même pas revu depuis ce temps. Je craignais qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, mais comme pour défaire mes doutes, je le vis paraître de nouveau en moi le lendemain, la mine brisée par la situation. Il ne vint pas seul ce matin là. Notre supérieur l'accompagnait également. Ce vieil homme strict était le responsable de la ville et du projet Yusei. C'était lui qui faisait pression à cause des partenaires sociaux. Il était venu nous voir en personne pour faire éclater au grand jour la tentative du docteur qui s'était fait prendre en raison de caméras cachées dont même nous ne savions rien à propos.

Je compris à ce moment que nous étions piégés par ce système. Et j'eus très rapidement la confirmation lorsque le supérieur annonça la sanction prise à l'égard du professeur Fudo. Son équipe n'était plus la sienne. Le docteur était déchu du projet Yusei qui serait donc dès à présent à la charge de Rudger Goodwin. Mon senpai avait encore le droit de rester dans le projet, comme pour enchaîner sa conscience dans un bruit sourd. De mon côté, j'étais tout aussi prisonnier que lui.


Car nous n'avions plus aucun pouvoir, plus aucune légitimité, et plus aucun champ d'action étant donné que la sécurité était renforcée. Nous étions littéralement muselés. Tout ce que nous pouvions faire à ce niveau, c'était de contrôler au maximum la température du réacteur et voir l'étau se resserrer de plus en plus sur nos consciences. Nous ne pouvions qu'espérer que tout se passe bien. Je l'avoue qu'à ce moment, j'ai commencé à douter du lendemain.


L'inévitable se rapprochait de plus en plus et il atteignit le point de non retour. Malgré tous nos efforts, l'attitude de Rudger et son frère allaient jusqu'aux limites à ne pas franchir. L'homme qui avait désormais le pouvoir était plus agressif et avide de pouvoir que jamais il ne l'avait été. Il repoussait toutes les limites du générateur jusqu'à déclencher quelque chose que nous ne pûmes arrêter.


Le générateur principal s'emballa et atteignit les 280 degrés. Un sifflement perçant se fit alors entendre. Ce bruit ressemblait à celui d'une cocotte minute , mais en beaucoup plus puissant et écrasant. Il nous donnait mal à la tête et écrasait notre audition, mais malgré tout, nous essayâmes moi et le professeur de stabiliser la puissance afin d'éviter le pire. Mais alors que j'étais occupé à vouloir refroidir la puissance, je sentis quelque chose de derrière moi.

J'eus à peine le temps de me retourner que je vis ma partenaire Athéna se ruer sur moi. Elle m'attrapa de ses deux fines mains avant de me saisir fermement de m'emporter au loin. Je ne compris pas immédiatement ce qu'elle venait de faire, mais j'eus ma réponse bien vite, lorsque nous atterrîmes moi et mon amie dans ce qui semblait être un champ. Seuls dans cette nuit pluvieuse, nous étions désormais loin de mon laboratoire. Cherchant le lieu des yeux, je vis d'assez près ce qu'il se passait actuellement. Une grande colonne d'énergie blanche émanait de notre centre de recherches, écrasant toute la ville au passage. Elle créa un large trait d'énergie qui balaya toute habitation , toute vie se trouvant sur son passage, allant même jusqu'à creuser la terre et scinder progressivement la ville en deux. C'était….C'était une catastrophe…..La catastrophe que nous avions tant redouté…Celle contre laquelle nous avions tenté de nous battre……C'était la fin de tous nos espoirs…


-Athéna- Jeune maître….Je suis soulagée que vous n'ayez rien.

-Soichiro- Je…Athéna….Tout ça…Que s'est-il passé exactement….. ?

-Athéna- La centrale a explosé. J'ai pu vous sauver in extremis car je vous observais depuis le début de la soirée. Ma parole n'aura sûrement aucun impact sur vous, mais je peux vous assurer que ce fut Rudger Goodwin qui , dans votre dos, poussa la puissance du réacteur à son niveau maximal. L'explosion était préméditée, jeune maître.

-Soichiro- P…Pourquoi a-t-il fait ça…. ? Professeur….Toutes ces personnes qui paient….Je….Je ne sais plus quoi faire…..


J'étais désemparé face à cette catastrophe. Nous l'avions vu venir, mais nous n'avions pas pu l'empêcher…Etait-ce vraiment comme ça que tout devait se passer ? Etait-ce vraiment une étape de ma vie à laquelle je devais faire face… ? Je n'étais plus sûr de rien…J'expérimentais pour la première fois de ma vie quelque chose à laquelle je n'avais jamais fait face : le doute. Je doutais de mes actes passés, de mes compétences, de l'implication dans ce projet…Toutes ces choses tiraillaient mon âme même qui semblait souffrir de l'intérieur. Mais je n'eus pas le temps de me poser d'avantage de questions. Athéna ma partenaire se rua vers moi pour me secouer. Lorsque je repris pleinement conscience, je m'aperçus qu'en cette nuit sombre et pluvieuse, une menace bien plus importante se préparait.


En effet, un homme apparut de nulle part dans un torrent de ténèbres. Il était d'un teint mat , ce qui m'empêchait de bien discerner son visage étant donné qu'il n'y avait que très peu de source de lumière. Il possédait des cheveux blancs qui se dressaient en nombre sur son crâne. Habillé d'une tenue ornée de lignes rouges, la couleur de ses yeux, l'homme semblait satisfait par tout ce chaos. Il regarda son œuvre, exprimant un franc rictus face à toute cette folie. Alors que je l'observais, il se retourna vers moi, laissant sa cape faire le même mouvement que lui. Lorsqu'il me regarda, il fut alors surpris par ma présence mais regagna vite son air désinvolte et empli de ténèbres. Je me ressaisis, prenant la parole d'un ton sec face à la personne qui me semblait être l'instigateur de ce carnage.


-Soichiro- Vous….. !! C'est vous qui avez fait ça !!!?

-Athena- Jeune maître….Vous connaissez cette personne.

-Soichiro- Huh…. ?


Avant que je ne puisse réfléchir d'avantage, l'homme prit la parole. Je reconnus sa voix et son arrogance dès qu'il ouvrit la bouche…L'intuition du professeur était bien la bonne à suivre….Cet homme…C'était Rudger Goodwin…


-Rudger- Je ne m'attendais pas à ce que tu survives, Soichiro Namatame. Par un heureux hasard, le professeur Fudo n'a pas eu cette chance.

-Soichiro- Pourquoi avez-vous fait ça Goodwin !!!? Pourquoi avez vous sacrifié tout le monde !!?

-Rudger- N'est-ce pas évident ? L'Ener-D est une puissance formidable, bien trop formidable pour laisser des citoyens s'en servir comme simple source d'électricité ou de gaz. Tu as peut être l'idéal d'un monde équitable, mais je ne le partage pas, désolé.

-Soichiro- Vous avez fait tout ça pour le pouvoir……. !!!?

-Rudger- Oui. J'ai saboté moi même l'expérience du début jusqu'à la fin. C'était divertissant de détruire votre projet Yusei du début jusqu'à la fin alors qu'il était si bien ficelé. Hahahahahaha !!!!


Je serrai les poings face à l'homme à la cruauté sans aucune mesure. Ma partenaire Athéna, qui était à côté de moi, était toute aussi outrée par les propos que tenaient l'homme. Nous prîmes notre décision à ce moment elle et moi. Nous allions lui faire payer le mal qu'il avait causé.

Je lâchai un « Crève Goodwin !!!! » qui retentit dans la soirée ténébreuse et humide. Athéna se rua sur le homme afin de l'attaquer, mais alors qu'elle allait lui porter un coup qui allait être assez difficile à encaisser, ma partenaire fut stoppée par une force invisible nous empêchant de toucher l'homme lugubre et malsain. Ce dernier commença à rire face à nous. Il était apparemment satisfait par le fait que nous ayons essayé en vain. Il reprit la parole d'un ton sadique et excité.


-Rudger- Hahaha…Je vois…Je suppose que je n'avais pas prévu que tu sois quelqu'un d'anormal, Soichiro Namatame. Cependant, tu as perdu d'avance cette bataille !!! Il est temps pour moi de finir mon travail !!! Apparais ! Esprit de la terre immortel Uru !!!!


Athéna fut soudainement en alerte. La jeune femme revenue à mes côtés sentait un danger imminent arriver vers nous…Et je le sentais aussi. Mon cœur palpitait, j'avais des suées , tandis que la terre sous nos pieds tremblait comme jamais avant. Nous fûmes entourés par des espèces de flammes violettes qui définirent un périmètre duquel je ne pouvais sortir. Ces flammes d'énergie mauve ne brûlaient pas la végétation de cet espace de verdure, elles semblaient simplement servir de barrière d'énergie nous empêchant de sortir.

Cherchant la vraie menace, je vis alors le sol s'ouvrir derrière Rudger. Une araignée immense de couleur noire se dressa derrière lui. Elle brillait d'une lueur rougeâtre qui s'incrusta également en elle par le biais de rayures qui brillaient également dans la nuit épaisse et sombre. Sans savoir jusqu'où s'étendait la puissance de l'insecte géant, je me préparais à faire face à l'homme, avec le consentement total d'Athéna.

La bataille ne faisait que commencer…..


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [13/06/2016] à 21:24

Arc Soichiro 2 : Remettre le lendemain en cause

Je repensai à ce moment à toutes les difficultés que nous avions rencontré durant les semaines précédentes. Toute cette accumulation de stress et de tension qui avait pesé sur mon cœur et celui du professeur…Tout ça pour voir aujourd'hui ce spectacle infâme en face de moi. La ville, ravagée par un seul et unique homme. Je ne pouvais pas tolérer qu'il ait détruit tout le pourquoi nous nous étions battus simplement pour du pouvoir. Je ne pouvais pas admettre qu'il avait sacrifié des vies pour ce résultat chaotique. Je ne pouvais pas me résoudre à ne rien faire.

Le cœur de ma partenaire Athéna se joignit au mien. Le dégoût que l'on ressentit ensemble ne forma plus qu'un sentiment de frustration palpable. Nous étions prêts à nous battre moi et elle.

Donnant le coup de départ, je me mis en route. Alors que Rudger pensait que j'allais attaquer moi-même, ce fut ma partenaire Athéna qui se lança dans la bataille. Elle se projeta sur le monstre fait de ténèbres, attendant mes instructions.


-Soichiro- Athéna, si on prend en compte la taille de l'araignée, j'estimerais qu'il est un monstre de catégorie 4 , utilise le pouvoir de ton sceptre à 90 degrés ouest , tu auras exactement 5 secondes pour profiter du contrecoup.

-Athéna- Bien, jeune maître.


Athéna exécuta mon plan. Lorsque nous étions ensemble face à ce genre d'ennemis, j'étais la personne chargée d'analyser toutes les caractéristiques de notre adversaire afin de pouvoir dire exactement ce qu'il fallait faire à ma partenaire. Elle suivait mes conseils et pouvait ainsi attaquer et défendre de manière fluide et efficace. En suivant mes dires, elle put se ruer sur le monstre et lui asséner la puissance de son attaque constituée de flux lumineux éclatant. Tandis que le monstre tenter de se débarrasser de la pression de l'attaque, elle continua à flotter , gravitant autour du monstre et lui assénant un coup supplémentaire. Rudger fut agacé par la tournure des choses. Il grimaça en insultant ma partenaire. De mon côté, j'observais les moindres faits et gestes du monstre de mon adversaire, analysant le moindre de ses mouvements.


Ce fut grâce à cette concentration sans faille que lorsque le monstre se déplaça vers ma partenaire, je puis lui indiquer l'instant précis auquel elle devait se reculer pour éviter des dégâts éventuels. Nous formions une bonne équipe elle et moi. Malgré le fait que je ne possédais aucun pouvoir, j'avais réussi à tirer le meilleur de celui d'Athéna. Les combats de ce genre, en particulier les combats résidant sur des esprits de duel de monstres étaient bien plus techniques qu'il n'y paraissait. C'était d'abord et avant tout un accord entre les cœurs. Ce que Rudger n'avait pas.

Et cela se ressentit assez vite. Après tout, Athéna prit rapidement le dessus sur la créature de l'homme. Mais alors que je pensais avoir tout calculé pour tenir tête , voir détruire l'instigateur de toute cette folie, celui-ci fit un mouvement qui me surprit au plus haut point.


Alors qu'Athéna se rua , sceptre à la main, sur l'araignée de l'homme, cette dernière disparut dans une onde ténébreuse, se fondant dans la masse de ténèbres de ce soir là. Je vis simplement un petit objet flotter à la place de l'araignée. Une sorte de talisman respirant les ténèbres. Il semblait pouvoir se mouvoir de lui-même puisque lorsque l'araignée évita l'attaque grâce à lui, elle put rapidement se déplacer pour réapparaître derrière Athéna et lui asséner un coup violent au niveau de sa poitrine, déchirant une partie de l'armure qu'elle portait au passage.

Je ressentis également les dégâts liés à ce combat au plus profond de moi. Je sentis une douleur assez intense me traversant la poitrine, comme si j'étais la personne ayant ressenti le coup. Cela me fit fléchir, mais ce n'était pas suffisant pour me faire taire. Et Athéna non plus. Elle avait soif de justice, comme si un combat personnel se jouait pour elle également.

Lorsqu'elle se releva, elle repartit à l'assaut encore plus déterminée qu'elle ne l'était déjà. Elle poussa un hurlement féminin que je rejoignis sans m'en rendre compte. Je la voyais se battre, les larmes aux yeux, contre l'araignée géante de Rudger. Tout comme moi. Nous étions tous les deux dans le même état psychologique. Nous étions les mêmes au final, Athéna et moi. Nous étions deux de ces gens qui combattaient avec le cœur.

Et ce fut pour cette raison que de rester spectateur ne me suffit plus. Sans m'en rendre compte, je me rendis moi même dans la bataille , affrontant à mon tour l'homme à mains nues. Tandis que mon monstre affrontait le sien, je rassemblai mon courage, ma haine et ma tristesse pour affronter son propriétaire. Il n'avait aucun mal à repousser mes attaques, encore et encore, mais je revenais toujours plus fort, toujours plus hargneux, toujours plus en rage.

Il me repoussa une fois, puis, deux, puis dix, souvent d'une seule main, souvent d'un seul doigt, mais je ne renonçais pas. Je n'étais qu'un simple mortel, sans pouvoir, mais j'avais la volonté de faire de ce monde un monde meilleur. Et ce fut à la treizième fois que mon poing toucha enfin le visage de l'homme au teint mat, le propulsant quelques dizaines de centimètres plus loin tellement j'y avais mis de la force. Sans me laisser troubler par mon exploit, je continuai à asséner des coups à mon adversaire qui ne pouvait riposter grâce à ma partenaire qui se chargeait de l'affaiblir de son côté. Plus je le frappais, plus mes sentiments devenaient forts. Ce n'étaient pas ces quelques gouttes de sang perlant sur mon front qui allaient m'arrêter, au contraire, elles forgeaient ma détermination.


Cependant, bien que les sentiments m'avaient offert de la force, la réalité de mon corps me rattrapa vite. Rudger , qui n'avait pas encaissé autant de dégâts que je l'aurais voulu, ouvrit la paume de sa main, laissant se former une source d'énergie mauve qu'il propulsa en plein sur mon visage. Ne pouvant éviter le coup à une si faible distance, je fus éjecté bien plus loin par l'attaque de l'homme des ténèbres. J'entendis Athéna crier un « Jeune maître !!! » qui résonna dans l'espace , tandis qu'elle continuait tant bien que mal à gérer la créature dont elle n'arrivait pas à se défaire.

Surpris par la puissance du coup, je restai un moment à m'élever dans les airs sans pouvoir reprendre mon équilibre. Je pensais à l'atterrissage qui allait être difficile à gérer pour m'en sortir indemne, mais la pression était trop forte, je n'arrivais pas à me ressaisir. Cependant, alors que je venais de mettre mes mains sur ma tête, voulant empêcher la collision de mon système vital, une lumière éclatante apparut de nulle part. Elle était aussi furtive qu'un éclair, venant rapidement et s'en allant.

Cette lumière apparut pour disparaître ne fraction de secondes plus tard. Mais alors que je pensais avoir rêvé ou halluciné, je fus attrapé au vol par quelqu'un que je ne distinguai pas à première vue…

Lorsqu'elle me posa au sol, et prit position devant moi avec grâce et élégance. Elle afficha un sourire réconfortant. C'était elle, mon amie de toujours. Téthys, la femme aux longs cheveux blancs et aux yeux bleus comme des saphirs. Téthys, mon amie qui illuminait mon quotidien par sa seule présence. Téthys , qui était la personne qui comptait le plus au monde pour moi, mais aussi pour Athéna. Lorsqu'elle prit la parole à mon intention, j'en oubliai presque l'urgence de la situation tant j'étais comme happé par ce qu'elle dégageait. Elle était comme une de ces muses qui vous inspiraient, c'était le pouvoir de Téthys. De sa voix aigue douce et chaleureuse, sortirent des mots sonnant comme une symphonie dans mes oreilles.


-Téthys- Jeune maître, je suis heureuse d'être arrivée à temps. Permettez-moi de rejoindre ce combat avec vous. Je me chargerai de vous protéger, Namatame Soichiro.

-Soichiro- Vous ne comprendrez donc jamais….Nous sommes amis. Inutile de me donner un titre quelconque. Téthys, merci pour m'avoir sauvé. Nous allons gagner cette bataille pour l'espoir.


La femme acquiesça, semblant heureuse par ces quelques mots que je lui avais dit. Elle se retourna, laissant son expression paisible disparaître afin de laisser place à une guerrière intrépide, une alliée aussi brave que l'était Athéna.La jeune femme se lança dans la bataille aux côtés de ma brave amie, combattant toutes deux côte à côte tandis que je retournais de mon côté me battre avec l'homme. Mais alors que nous pensions que le nombre allait nous donner un avantage certain, nos espoirs furent détruits en deux temps trois mouvements. En effet, alors que Téthys et Athéna réussirent à vaincre l'araignée qui s'écroula dans un torrent d'ombre, Rudger n'esquissait même pas une grimace de mécontentement. Je compris alors ce qu'il en était lorsque son expression afficha un sourire prononcé respirant les ténèbres.


Nous entendîmes un grognement résonnant dans tout l'espace de combat. Inquiètes, mes deux amies revinrent auprès de moi, nous préparant ainsi à affronter la situation. Cependant, avant que nous pûmes réagir, une longue patte noire d'araignée sortit, puis deux, puis trois pour enfin laisser apparaître un monstre imposant devant nos yeux. Il était trois, non quatre fois plus grand que l'araignée que l'on venait de vaincre. Le monstre semblait dégoulinant de boue, comme si il provenait des entrailles même de la terre. Tout ce que l'on pouvait distinguer de la forme du colosse était deux grands yeux rouges perçants qui ne nous semblaient pas du tout rassurant.


https://www.youtube.com/watch?v=vKTzAeB675I


Téthys , la plus jeune des deux esprits, fut la plus téméraire. Elle ne se laissa pas intimider par la carcasse de la bête en face. Elle s'élança dans la bataille , ne se laissant pas stopper par mes cris de désapprobation. Le colosse souleva l'une de ses pattes nauséabondes pour projeter une attaque d'une puissance colossale. Une vague de ce qui semblait être du venin mélangé à l'ombre elle même se dirigea sur Téthys. Mon amie réussit à éviter l'attaque, mais se fit prendre par surprise par un nouvel ennemi derrière elle. C'était l'esprit de la terre immortel Uru qui était réapparu, il planta ses dents sur mon amie, marquant en elle deux entailles avant de la jeter sèchement dans notre direction.

Je lançai un cri de surprise et de désespoir face à la situation. Tentant de rattraper ma partenaire au vol.


-Soichiro- Téthys !!!!!!!

-Athéna- Im….Impossible…. !!!!!


Je courus vers mon amie qui était projetée à toute vitesse. Sentant les larmes me monter aux yeux, je rassemblai toute mes forces pour au final bondir à mon tour en tentant de rattraper celle qui était venue pour nous aider. Je réussis à rattraper son corps, m'écrasant moi même contre le sol quelques mètres plus loin. Je me relevai néanmoins tout de suite afin de vérifier l'état de mon amie. Je la posai sur le dos, vérifiant quelles étaient ses blessures. Mon amie avait deux entailles profondes inscrites au niveau des hanches. Ces entailles marquées de rouges étaient profondes et causaient un saignement abondant….

Ce n'était pas possible…Ce n'était pas possible….Non….Tout cela devait être un cauchemar….Je ne pouvais pas y croire…Regardant désespérément ma partenaire, je ne voulais pas y croire. Athéna vint vers moi pour se placer devant nous, histoire de ne pas prendre une attaque pendant ce temps…Tandis que de son côté….Téthys ouvrit les yeux. Lorsqu'elle ouvrit ses deux yeux bleus, elle laissa échapper des larmes. Son visage était crispé, déformé par la douleur de l'attaque qu'elle subissait….Cependant…Rassemblant ses forces, elle put me sourire, avant de reprendre la parole, d'une voix faible et hésitante.


-Téthys- Jeu….Jeune maître….Désolée….Désolée d'avoir été faible…Je….Fuyez….

-Soichiro- Impossible !!! Je ne peux pas fuir en te laissant ici Téthys !!! Athéna et moi on tient trop à toi, Téthys !!!!!

-Téthys- Il…Il est trop tard pour moi…Jeune ma….Soichiro…..Je vous ai toujours aimé du plus profond de mon cœur…..Daisuki, Soichiro.


Ce furent les derniers mots de mon amie avant de perdre connaissance. Je reposai sa tête contre terre, sur cette pelouse amochée par le combat, avant de me relever. Me retournant, je vis la triste vérité de ce soir. Athéna continuait à combattre la créature en face, tout en ne pouvant s'empêcher de verser toutes les larmes de son corps…..A quel point….A quel point avais-je été égoiste… ? Pourquoi avais-je entraîné mes amies dans ce combat… ? Non….Elles ne pouvaient pas finir comme ça…Ce n'était pas possible…Non….. !!!


Comme pour refuser cette évidence, je m'avançai vers le combat d'Athéna qui peinait à maintenir l'endurance face à l'araignée en face de nous. Cette créature dégoulinante semblant repartie d'où elle venait, l'araignée rouge luisante était sur le point de finir Athéna. Cela se voyait. Alors que ma camarade était à terre, l'ennemie se rua sur elle, sûrement pour la mordre comme elle l'avait fait avec Téthys. Cependant, je ne pouvais me résoudre à perdre une autre de mes camarades. Dans un élan de courage, de folie, ou d'amour, je me ruai sur ma camarade pour la percuter, prenant in extremis sa place. Je pris donc l'attaque infligée par l'araignée , sentant la pression de ses crocs pénétrer mon abdomen. Je lâchai un cri de douleur qui résonna dans le décor sinistre de ce combat. Il n'était cependant rien comparé à la douleur que j'avais subi cinq minutes auparavant.

Tandis que l'araignée relâcha la pression de ses crocs, je m'écroulai à mon tour sur le sol devant les yeux écarquillés d'Athéna. Elle fut choquée par ce que je venais de faire, et à son tour, elle lâcha un cri de rage au ciel. Je compris alors à quel point nos liens étaient précieux…Nous ne pouvions pas vivre les uns sans les autres, Téthys, Athéna et moi….Ce fut la plus belle découverte de mon existence….

Alors que j'étais au sol, pas si loin de Téthys , Athéna se rua sur moi. Elle vint poser sa tête au-dessus de la mienne, ignorant l'ennemi qui avait stoppé son monstre. La partie était gagnée pour lui, il prenait donc le temps de regarder le spectacle de nos cœurs brisés. Athéna pleurait, encore et encore, tandis que j'essayai de rester conscient. Je ne voulais pas lui faire subir la même chose que je venais de subir avec Téthys. Je n'avais pas le droit…Mais il y avait plus urgent…..Malgré les dires d'Athéna, il y avait plus urgent….


-Athéna- Jeune maître !!! Qu'avez-vous fait !!!!!?

-Soichiro- A….Athéna….Emmène Téthys…De l'autre côté….

-Athéna- Et vous laisser ici !!!? Vous êtes totalement fou !!! Pourquoi m'avoir sauvée !! Pourquoi !!!?

-Soichiro- Pa…Parce que…Sans vous…Rien n'a plus de sens. Je peux vivre, mais la vie elle même n'aurait aucune saveur…


Je me relevai tant bien que mal, malgré mon corps saignant abondamment. Ignorant Athéna qui tenta de me stopper, je me mis devant elle, face à l'ennemi, déployant les bras. Je rassemblai une dernière fois mes forces pour parler à Rudger qui semblait apprécier le spectacle s'offrant à lui, toujours aux côtés de son monstre colossal.

-Soichiro- Rudger !!! Si tu te débarrasses de moi….Ces filles n'auront plus aucune alternative pour venir ici ! Je suis ton seul ennemi ! Tue…Tue moi ! Mais…Epargne-les !!!

-Athéna- Jeune maître….Non…..Non…. !!!

-Soichiro- Athéna, par pitié…Ramène Téthys et soigne-là….C'est…C'est un ordre… ! Tu dois m'obéir…Tu dois m'obéir…Tu es mon esprit du duel…..Tu dois m'obéir en tant que tel !!!!


Les larmes me montèrent de nouveau aux yeux. Je voulais que Téthys soit sauvée, je voulais qu'Athéna ne risque plus rien…Peu importe si je devais le payer de ma vie….

Je retins au maximum mes larmes tandis que j'étais de dos à mon amie. Je l'entendis sangloter , ne sachant pas quelle décision était la bonne…Elle se leva, se dirigeant vers Téthys. Lorsqu'elle eut son corps entre ses mains, elle reprit la parole, essayant de masquer sa peine par de la dureté.

-Athéna- Je reviendrai, jeune maître. Soyez-en sûr !!


Puis elle disparut comme elle était venue en emportant la plus jeune dans son monde. Lorsque leur départ fut confirmé….Je m'écroulai au sol, ne tenant plus sous le poids de mes blessures. Je regardai d'en bas Rudger Goodwin. Ce dernier rappela son monstre, ne jugeant sûrement pas nécessaire le fait de finir le travail en tuant quelqu'un qui était déjà mort. Personne n'allait m'aider ici, il le savait tout comme moi. Me laisser au sol était donc le moyen idéal de me laisser souffrir jusqu'à l'issue qui allait être inévitable, ma mort. Il me tourna le dos, disparaissant dans la nuit. La dernière chose que je vis fus son ombre disparaître au loin, dans ce tableau macabre qu'était la catastrophe de ce soir. Je ne pouvais plus en voir d'avantage…Lorsque je fermai les yeux….J'étais conscient qu'ils ne s'ouvriraient plus jamais…..


https://www.youtube.com/watch?v=ZxnqSTzq6-w


A ma grande surprise, j'ouvris les yeux de nouveau. J'étais allongé dans un lit dont les draps étaient blancs. Je me sentais très faible, aussi faible que je ne l'étais lorsque j'avais défendu Athéna plus tôt. J'étais incapable de bouger, ne laissant que mon regard discerner où j'étais. J'étais dans ce petit appartement que je louais à mes frais grâce à ma paie de scientifique. C'était dans ce deux pièces que je vivais lorsque nous n'étions pas en mission. Il n'y avait plus grand chose au sein de ces murs colorés de bleu, si ce n'étaient que quelques affaires personnelles que je n'avais pas amené sur mon lieu de travail. Je ne savais pas comment j'avais atterri ici…Tout cela n'était-il qu'un rêve ?

Comme pour avoir confirmation, je bougeai légèrement mon bras droit afin de passer ma main au niveau de mon abdomen. Je compris alors ce qu'il en était lorsque je sentis un épais bandage entourant toute ma taille et remontant jusqu'au niveau de mon thorax. Toute cette bataille avait bien été réelle.


Ma première pensée fut alors pour mes amies, Téthys et Athéna. Qu'étaient-elles devenues après la bataille….Téthys était-elle en vie… ? J'appelai Athéna pour le savoir. Je l'appelai encore et encore, attendant le moindre signe de sa part, mais elle ne me répondit pas. J'étais inquiet à propos de ce silence. Athéna m'en voulait-elle pour ce qui était arrivé ? Était-elle occupée à soigner Téthys… ? Était-elle en train de…

Non. Je ne devais pas penser au pire. Je ne pouvais même pas bouger pour tenter quelque chose. La meilleure chose à faire pour le moment était de dormir. C'est ainsi que restant allongé, je me forçai à trouver de nouveau le sommeil.


Je passai quelques heures de plus à reprendre des forces. Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, je sentais que ce qui m'avait alors paru une seconde avait duré quelques heures. Je le sentais en moi. J'étais désormais capable de bouger, capable d'articuler tous mes membres pour me tenir assis, et même me lever. Le premier réflexe que j'eus alors fut de tirer les rideaux qui étaient à un mètre ou deux de mon lit afin de voir l'extérieur. La lumière du soleil m'aveugla , me prenant par surprise, mais je m'en remis vite.

C'était donc ça. Le soleil, la vie continuait toujours, malgré la catastrophe à laquelle j'avais assisté. Cela eut l'effet de me réchauffer un peu le cœur. Rudger n'avait pas été plus loin qu'il ne l'avait été cette nuit là, même si il était toujours en liberté. J'avais le sentiment que nos chemins se croiseraient de nouveau un jour.

Émergeant de ma pensée, je repensai alors à l'urgence. Si la ville avait encaissé tous les dégâts possibles, il n'en était pas encore fini d'Athéna et de Téthys. Me rasseyant sur mon lit, j'appelai intérieur Athéna, ma partenaire, de tout mon cœur, et cette fois, elle m'apparut. Elle apparut devant moi, juste à côté de mon chevet. Son teint lumineux et ses cheveux blancs étaient soulignés par la lumière du soleil. Le sourire qu'elle afficha en me voyant était aussi pur que celui de Téthys. Lorsqu'elle prit la parole, ce fut toujours de sa voix forte, mais emplie de soulagement cette fois.


-Athéna- Jeune maître….Vous êtes en vie…Je…Je suis heureuse.

-Soichiro- Athéna…C'est toi qui m'a transporté ici, n'est-ce pas ?

-Athéna- En effet, je vous ai promis que j'allais revenir. Je vous ai transporté ici et je vous ai appliqué les premiers soins. Grâce à mon pouvoir, j'ai pu vous soigner sans avoir eu recours à un médecin, moi qui ne peut communiquer avec ce monde.

-Soichiro- Je te serai éternellement reconnaissant, Athéna. Je te dois tout.

-Athéna- Ceci devrait être ma réplique. Je n'oublierai jamais ce sacrifice , je resterai toujours à vos côtés, jeune maître.

-Soichiro- J'espère bien que tu resteras pour toujours avec moi….Si quelque chose devait t'arriver , jamais je ne pourrais passer à autre chose…Athéna…Je n'osais pas te le demander, mais il faut que je sache…Comment va Téthys ?

-Athéna- Téthys…Est actuellement en soins au sanctuaire céleste. Une équipe de médecins s'occupe d'elle, mais elle est toujours inconsciente. Elle n'est pour le moment pas en danger de mort, mais nous ne savons pas comment cela va tourner. Je reste à ses côtés le plus possible afin de l'accompagner.

-Soichiro- J…J'aimerais la voir…

-Athéna- Je vous emmènerai la voir lorsque vous pourrez, faites moi confiance. En attendant, vous devez absolument consulter un médecin. Bien que j'ai pu éviter le pire en vous prodiguant les premiers soins, le venin de l'araignée vous a peut être causé des dégâts.

-Soichiro- Je m'assurerai de ça. Retourne auprès de Téthys, j'aimerais que tu restes à son chevet.

-Athéna- Je pense aussi que c'est la meilleure chose à faire.


Athéna disparut de ma vision. Je me levais de mon lit afin de me préparer à me rendre chez le médecin du coin. Je mis du café à chauffer et allumai la télévision afin de constater les dégâts causés par cette catastrophe. Lorsque l'écran s'illumina devant mes yeux, je vis alors la terrible nouvelle. La ville avait vraiment été coupée en deux. Elle avait découpé au creux même de la terre par la terrible explosion déclenchée par Goodwin. Je zappai les chaînes, tout le monde ne parlait que de ça. Il y avait déjà une conférence de presse dans laquelle un certain « Toshiro Kashiwagi » avançait le fait que l'Ener-D était une source de catastrophe et qu'il fallait retourner à nos énergies primaires, gaz et électricité. Deux camps étaient en train de se créer, ceux qui pensaient que l'Ener-D était une chose néfaste pour notre monde, et ceux qui pensaient qu'abandonner l'énergie suite à la catastrophe serait bafouer la mémoire des victimes morts. Je m'arrêtai enfin sur le journal télévisé, écoutant les détails de cette sombre affaire.


– La catastrophe de la centrale Ener-D de la nuit dernière a été dévastatrice, Domino City a finalement été séparée en deux parties par un immense tremblement de terre qui a laissé les océans pénétrer une immense crevasse créée dans le sol, nous ne savons pas encore quelles sont les circonstances de l'explosion, ni le nombre de morts et de blessés. Parmi les personnes disparues, le professeur Fudo ainsi que son équipe manquent à l'appel , personne ne sait si ils sont encore vivants ou si leurs corps ont tout simplement été balayés par l'explosion…


La catastrophe était donc relayée par les médias de cette façon…Personne ne connaissait les détails internes, du moins, personne ne voulait les divulguer. Ils pensaient sûrement tous les protagonistes de l'expérience morts, et cela aurait été mon cas sans Athéna. Je ne pouvais pas me révéler aujourd'hui comme celui connaissant l'histoire…Je finirais soit tué, soit enfermé pour mes propos irréalistes…Je n'avais plus qu'une seule option, essayer de tourner la page en gardant ce lourd secret sur mes épaules. Je voulais vraiment avoir le courage de tout dire, mais je savais pertinemment que personne ne croirait quelqu'un qui dirait s'être fait attaquer par un scientifique devenu maléfique contrôlant deux araignées géantes…Même dans ce monde, ce n'était pas possible.


Essayant de me changer les idées, j'allai prendre une douche froide. En retirant mes pansements , je vis que mes entailles profondes n'étaient plus que deux cicatrices doublées de deux hématomes. Je ne saignais plus. Athéna avait décidément bien pris soin de moi, malgré le fait qu'elle était concernée par l'état de santé de Téthys. Comme pour laver mon esprit de tout ce qu'il s'était passé , je déclenchai le robinet d'eau froide , laissant perler ce flux d'eau sur mon visage et ma courte chevelure. Au fur et à mesure que chaque goutte glissait le long de mon corps, je sentais la pression de mon cœur diminuer…Cela me faisait un bien fou.

J'y restai une vingtaine de minutes. Lorsque je sortis enfin de la cabine de douche, j'étais quelque peu ressourcé. Je m'habillai différemment, une simple chemise noir entrouverte au niveau du bassin et un jean de même couleur. Je n'étais plus un scientifique, ma blouse avait été défigurée par les différentes attaques que je m'étais prises, et mon existence même dans le monde scientifique n'était plus qu'une chimère. J'allais donc devoir vivre du quotidien, sans remettre en doute le lendemain.


Lorsque je sortis de chez moi, ce fut pour aller chez le médecin. Il y avait un toubib sympathique dans ce quartier que je consultais régulièrement. Il était un homme qui avait la trentaine, cinq ou six ans plus âgé que moi. Déjà bien avancé dans le chemin de la vie, ses yeux verts foncés portaient quelques rides qui marquaient un vécu assez difficile. Il gardait ses cheveux courts en toute circonstance, estimant que regarder une personne droit dans les yeux sans être gêné par une mèche de cheveux ou autre était la base de la communication. Il était devenu mon médecin traitant et mon ami, je pouvais lui parler de beaucoup de choses, il me répondait toujours sincèrement, quitte à ne pas faire dans la dentelle.

Lorsque j'entrai dans son cabinet, je vis qu'il n'y avait personne, comme d'habitude. Peu de personnes fréquentaient ce médecin car il avait l'habitude d'afficher une franchise prononcée doublée d'un profond manque de tact. Il estimait que connaître exactement la source des problèmes était la première étape de la guérison d'un patient, mais beaucoup de monde n'aimaient pas cette réalité donc ils s'abstenaient. Pourtant, la rumeur disait que le docteur avait déjà été contre la législation pour sauver la vie d'une patiente. On dit qu'il aurait accouché clandestinement la femme sans avoir un quelconque brevet juste pour préserver sa vie et celle de l'enfant. C'était un homme formidable si on prenait le temps de le connaître. Il arriva quelques minutes plus tard dans la salle d'attente.


-Shinichi- Ah, Soichiro tu es là. Entre donc mon ami.


J'entrai dans la salle de soins du médecin. Tout était vraiment banal à l'intérieur. C'était une salle de consultation classique. Il m'invita à m'asseoir et fit de même, il joignit ensuite ses mains qu'il posa sur son bureau, me questionnant avec entrain.

-Shinichi- Voyons voyons. Qu'est-ce qu'a donc notre bon Soichiro ? Tu es venu en jean chemise, tu as une pathologie neurologique ? Je ne suis pas qualifié pour ça hahahaha !!

-Soichiro- Arrête ça, Yamada-Sensei….Je suis venu te demander de m'ausculter. J'ai subi quelques dégâts hier suite à la catastrophe, et j'aimerais voir si tout va bien à l'intérieur.

-Shinichi- Arrête de m'appeler Sensei, nous sommes tous les deux des hommes de science mon bon Soichiro. Bien, allonge toi, là bas, je vais t'ausculter.


Je ris face à la situation. J'étais un peu comme Athéna quand il s'agissait d'utiliser les titres honorifiques, et je me prenais les mêmes réponses. Soit elle était devenue comme ça par ma faute, soit elle m'avait contaminé avec ses formules. Penser à ça me fit me détendre tandis que je me faisais examiner par l'homme de soins. Il prit ma tension, écouta battre mon cœur, regarda l'état de mes yeux et de mes oreilles. Cependant, lorsque il me demanda d'enlever ma chemise, les marques du combat d'hier le firent tilter. Il reprit la parole d'un air plus sombre, allumant une cigarette à l'intérieur de son propre cabinet.


-Shinichi- Ton accrochage d'hier, tu m'expliques ce que c'est ?

-Soichiro- Je….Raaah…C'est difficile à expliquer.

-Shinichi- Tu sais que je suis toujours le seul qui croit à toutes tes histoires plus folles les unes que les autres. Raconte à tonton Yamada.

-Soichiro- Hahahaha , abruti-va….Enfin. Hier j'étais en train de travailler à la centrale, pour tenter de stabiliser le dernier réacteur, c'est ce réacteur qui est devenu hors de contrôle et a explosé. Par…Par chance je pus en sortir indemne, mais un des autres scientifiques en ressortit vivant également. Il a saboté l'expérience pour gagner une puissance phénoménale et a essayé de me tuer par la morsure d'une espèce d'araignée qu'il a réveillé. Je m'en suis tiré avec une morsure seulement, mais j'aimerais savoir si il y aura des répercussions.

-Shinichi- Je vois. A première vue, tous tes signes vitaux ont l'air opérationnels. Je vais cependant te prescrire une prise de sang, je compte sur toi pour t'y rendre afin de voir si l'araignée a causé des dégâts. D'accord ?

-Soichiro- Oui, merci beaucoup mon ami.

-Shinichi- C'est mon travail espèce d'idiot. Enfin…Maintenant, que vas-tu faire, Soichiro. Tu as des projets ?

-Soichiro- A vrai dire je n'en sais rien. Mon laboratoire a été détruit, au vu de la catastrophe je ne pourrai plus exercer, une de mes amies est encore entre la vie et la mort….C'est la merde. Par chance, j'ai quelques loyers d'avance, donc je vais pouvoir me retourner, et puis j'ai quelques économies. Quand on bosse sur un tel projet on n'a plus de vie, j'ai eu l'occasion d'empiler les salaires hahahaha.

-Shinichi- Fais gaffe, ça part vite. Je l'ai vite appris hahahaha.

-Soichiro- Bien, je vais te laisser, merci pour m'avoir pris si vite. Je te dois combien ?

-Shinichi- Rien du tout. Je prends les consultations gratuitement en raison de la catastrophe. Je n'aime pas me faire du business sur ce genre d'évènements. On ira boire un coup quand tu seras dans l'ambiance !

-Soichiro- Tu dis ça alors que tu sais que toi comme moi on ne touche pas à l'alcool.

-Shinichi- Une bonne limonade bien fraîche c'est meilleur ! ~

-Soichiro- C'est vrai. Allez l'ami, merci pour tout.


Je fis un signe de tête à mon ami qui était désormais à son bureau, les pieds sur la table en train de fumer une cigarette. Il me fit un signe de main tandis que je sortis de son cabinet. Je devais donc faire une prise de sang pour connaître les dégâts de l'araignée. Pour être honnête, cela ne me touchait pas du tout. Je n'étais pas préoccupé par mon propre sort. Téthys me préoccupait bien plus. Je voulais avant tout savoir ce qu'il était advenu d'elle pour la voir enfin rétablie au plus vite. Je voulais la rappeler à mes côtés, rire de nouveau avec elle et Athéna, partager des choses avec elles….Je voulais les revoir.


Je n'appelai pas Athéna pour le reste de la journée, pensant que la déranger en ces temps difficiles n'était pas la meilleure option à suivre. J'allai donc faire quelques courses pour remplir le réfrigérateur pour faire à manger du soir. Quelques légumes, quelques canettes de soda, et j'étais prêt pour la soirée.

Et la nuit arriva vite. Après tout, j'avais repris connaissance à midi, ce qui avait déjà réduit ma journée de moitié. Lorsque je rentrai chez moi, je m'assis dans mon lit , sortant une canette du sac que je ramenais pour regarder les informations. Je voulais savoir exactement ce qui était dit dans les médias, jusqu'à quel point les citoyens étaient désinformés. Tout le monde paraissait et exprimait des discours de soutiens aux familles des victimes, même notre supérieur qui était la même personne nous ayant poussé jusqu'au bout de cette opération suicidaire.

Mais alors que je regardais la télévision. Sans que je ne l'appelle, Athéna vint me voir. Elles semblait vraiment triste. Elle affichait un sourire forcé pour masquer les larmes qu'elle ne voulait pas laisser couler. Je sentais vraiment que quelque chose de lourd pesait sur son cœur, et cela m'inquiéta. Sans lui laisse le temps de prendre la parole, j'entamai le dialogue avec insistance.


-Soichiro- Athéna…Comment va Téthys…. !!?


Pour seule réponse, la femme détourna les yeux. Je réalisai alors ce que ma partenaire voulait dire, il n'en fallait pas plus pour me le dire, Il était arrivé malheur à Téthys. Cherchant de quelle nature était ce malheur, redoutant le pire, je repris la parole , cherchant à faire parler Athéna pour qu'elle calme ma douleur.


-Soichiro- Athéna ! Comment va Téthys !!?

-Athéna- Elle…..Elle est encore vivante…Mais n'en a plus pour très longtemps..Jeune maître, Téthys va mourir.

-Soichiro- Mourir….. !!? Athéna, c'est impossible !!!!

-Athéna- Je….Son état ne s'améliore pas…Lily vient tous les six heures pour l'ausculter et me donner son diagnostic….Elle va revenir d'ici vingt minutes mais….Je ne veux pas écouter la vérité….Je ne peux pas m'y résoudre…Téthys va mourir…

-Soichiro- Je refuse, emmène moi la voir !! Athéna, c'est un ordre !!


Devant ma préoccupation, Athéna me dit de fermer les yeux afin de m'emmener dans le monde des esprits. Je fis ce qu'elle me dit, la sentant me transporter ailleurs. Cela ne me faisait pas mal, mais je me sentais comme me faire aspirer par la destination de notre voyage.

Lorsque je rouvris les yeux, j'étais dans une salle de consultation exactement comme dans celle de Shinichi Yamada, à l'exception près que les patients étaient transportés par une équipe de « Duo Gellen » , la carte de duel de monstre. Sur le lit qui était au milieu de la salle, je vis Téthys, inconsciente. Elle était allongée dans le lit, simplement vêtue d'une toge , le visage crispé par la douleur. Je m'avançai vers elle, soulagé de pouvoir enfin voir son visage, même si elle n'était pas rétablie. Je passai ma main sur son front qui était brûlant, comprenant alors que l'urgence nous faisait face.

Je restai quelques dizaines de minutes au chevet de Téthys, lui disant en boucle combien j'étais désolé et combien je voulais qu'elle revienne à mes côtés. Athéna restait à côté de moi, voulant me soutenir dans cette épreuve, mais elle ne trouva pas les mots pour me soutenir. Elle partageait ma peine après tout. J'aurais même dit qu'elle souffrait encore plus que moi, alors que j'étais déjà déchiré de l'intérieur.

Une porte s'ouvrit, une femme rousse à lunettes entra. Elle était munie d'un stylo et d'un large bloc note qu'elle collait contre ses hanches couvertes par une tenue d'infirmière. C'était Lily, la conseillère télépathique. Elle s'avança vers nous et ausculta Téthys une nouvelle fois. Elle lui fit les mêmes examens que j'avais subi quelques heures plus tôt. Regardant ses notes, elle revint vers nous avec un nouveau diagnostic.


-Lily- Bien, je suppose que je peux parler devant cet homme, Athéna ?

-Athéna- Bien sur, il est un ami proche…Qu'en concluez-vous, Lily ?

-Lily- Son cas est très grave , sur un humain , le venin de l'araignée n'aurait aucun effet néfaste, car le sang d'un humain purifie lui même les bactéries à petite échelle pour refaire du sang nouveau. Cependant, ici notre cas est différent. Téthys a été infectée par le venin de l'araignée. Nous avons essayé de lui administrer des antidotes adaptés aux fées de son espèce, mais nous n'avons pas pu améliorer son état. Son organisme ignore littéralement tous les remèdes que nous lui donnons. A l'heure actuelle, il ne me reste que quelques heures pour tenter de sauver Téthys. Le venin de l'araignée est en train de transformer son métabolisme, cela va entraîner sa mort.

-Soichiro- E…Etes-vous sûre, Lily ?

-Lily- Oui, mon verdict est sans appel, rien ne peut la sauver.


J'étais choqué par cette nouvelle….Etait-ce vraiment la fin.. ? Devions nous regarder Téthys mourir sans rien faire… ? Je ne pouvais pas imaginer que ce soit le cas…Et si je n'avais pas encore rempli le rôle qui m'était attribué.. ? Et si j'avais raté le coche de mon chemin tout tracé et qu'à cause de ça mon amie était en train de mourir…. ? Et si….Et si j'étais responsable de sa mort…. ?

Je ne pouvais même pas envisager le fait de continuer ma vie normalement si Téthys n'était pas avec moi. Et je n'étais pas le seul à le penser. Je ressentais la frustration d'Athéna qui était à côté de moi. Avec les derniers évènements, les cœurs de ma partenaire et moi battaient comme un seul, si bien qu'il ne fallut que quelques mots pour déclencher ce qui allait être un événement indélébile pour le monde des esprits.


-Soichiro- Athéna, il ne nous reste plus qu'une solution. Si je fais ça, je peux compter sur toi ?

-Athéna- Tant que Téthys est sauve, je suis prête à tout, jeune maître.

-Soichiro- Je te promets que si on arrive à la sortir d'ici, nous ferons tout pour la sauver de l'autre côté. Je ne suis qu'un homme, mais je te donne ma parole d'homme, Téthys en sortira vivante. Fais moi confiance, Athéna.

-Athéna- Je vous fais confiance…Jeune maître. Parce que…Je vous…Nous sommes amis, Soichiro Namatame.


Nous échangeâmes moi et Athéna, un regard complice. Je m'approchai de Téthys et la sortit de son lit sous l'oeil interloqué de l'infirmière. Elle me cria dessus, me sommant de repositionner mon amie sur sa couche, mais avant qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit, Athéna utilisa son pouvoir pour projeter une source de lumière puissante qui plaqua la rousse à lunettes contre le mur, faisant tomber sa monture au passage. La femme étant assez faible, elle ne put opposer aucune résistance. Trop faible pour se relever, elle remit sa monture sur son nez, prenant la parole avec faiblesse.


-Lily- Que….Que faites-vous… ?

-Soichiro- Nous emportons Téthys avec nous, je suis désolé pour les dégâts occasionnés, mais je sais pertinemment que vous ne m'auriez pas laissé partir avec elle autrement.

-Lily-…Je comprends, les humains sont comme ça, irrationnels. Mais si je ne peux pas la sauver, vous ne pourrez pas…..

-Soichiro- Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. Je tenterai tout jusqu'à la dernière seconde, parce que je ne peux pas faire autrement. Cette femme est précieuse pour moi, et elle l'est pour Athéna.

-Lily-….Je vois…Puisse votre espoir être récompensé….Je suis de tout cœur avec vous….


M'excusant une dernière fois à la femme de soins, je sortis de l'hôpital du monde des esprits avec Téthys sur les épaules. Athéna m'accompagnait également. Notre plan : retourner dans le monde des hommes et utiliser toutes les ressources de la médecine humaine pour sauver notre amie. Ce fut avec les cœurs battants à l'unisson, sur la même note , que nous ressortîmes du monde des esprits, déterminés à remplir notre rôle dans le livre de notre vie, déterminés à jouer notre partie de l'acte, pour que l'une des actrices ne se retire pas prématurément….


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [14/06/2016] à 23:16

Soichiro Partie 3 : Le dernier acte

Alors que je portais Téthys, j'avais bien conscience qu'il ne nous restait plus beaucoup de temps avant que mon amie ne rende son dernier souffle Aux côtés d'Athéna , je courais, encore et encore, jusqu'à sortir du bâtiment dans lequel était Téthys. Une fois que nous fûmes sortis, nous pûmes nous téléporter dans notre le monde réel. Je ne compris pas pourquoi Athéna ne pouvait pas le faire dans la pièce où nous étions de base, mais elle me répéta simplement que c'était mieux ainsi. Sans prêter d'avantage attention à ce problème, je me laissai transporter.

Nous revînmes au point de départ. Nous étions chez moi, à la même heure à laquelle j'avais quitté mon logis pour aller aux cotés de Téthys. Ne sachant pas quoi prendre pour faire face à la situation, je sortis tout simplement sans même prendre le soin de vérifier si la porte était bien fermée. Je dévalai les rues, encore et encore, sous la pression de la présence d'Athéna qui ne pouvait plus rien à partir de ce moment, étant donné qu'elle n'avait pas d'enveloppe charnelle. Cela soulevait d'ailleurs un autre mystère. Comment avait-elle fait pour me ramener dans mon lit alors que j'étais inconscient… ? Me posant cette question à l'intérieur de moi même, j'obtins une réponse quelques secondes plus tard. Elle avait pris possession de mon corps l'espace d'une heure ou deux.


Ce fut ainsi que je me retrouvai à dévaler les sombres rues de New Domino city , sous la pluie , avec ma partenaire sur mes épaules. Je n'avais plus grand chose à perdre. Si j'échouais aujourd'hui, c'était les vies de Téthys, d'Athéna, mais aussi la mienne que j'allais briser. Ce fut sur cette pensée que je sentis mon corps bouillir de l'intérieur. Bouillir d'inquiétude, de colère, de rage…

Au bout de quelques dizaines de minutes de course, j'arrivai enfin à mon objectif. Le cabinet du docteur Yamada qui était fermé. Je savais que le cabinet allait être clos , mais je savais également que le docteur habitait juste à côté de son lieu de travail. Portant mon amie, je me ruai donc au logement de l'homme, une petite baraque juste à côté de son cabinet, avant de taper sur la porte de toutes mes forces.

Je frappai, encore et encore, sans obtenir la moindre réponse. Si le docteur était absent ou occupé, je n'aurais aucune alternative pour soigner mon amie. Je commençais à paniquer. Paniquer devant la route que j'étais en train d'emprunter. Et si….Et si c'était écrit que Téthys devait périr ce soir…. ?

J'écarquillai les yeux en ressentant l'effroi apporté par cette pensée. Etait-ce vraiment là la décision de Dieu……Que Téthys meure…. ? Qui étais-je pour prétendre pouvoir changer le livre de ma vie ou de celle de Téthys…. ? Comment un simple mortel pouvait aller à l'encontre de sa destinée…. ?

…….

Je m'écroulai au sol, portant toujours ma partenaire. La chaleur de son corps ne pouvait réchauffer le sentiment glacial qui me traversait. Si Téthys devait partir….J….Non…Je ne pouvais pas vivre sans elle…Si elle partait….Je partirais avec el –

-Mélissa- Bonsoir, inutile de taper comme un fou à la porte, nous étions occup –


Je fus interrompu par une voix féminine et chaleureuse, provenant sans doute d'une jeune femme plus jeune qu'était le docteur. Je me relevai rapidement, retrouvant un semblant d'espoir dans mon objectif. Lorsque je vis la femme, je constatai qu'elle était en effet plus jeune que moi. Elle était assortie à l'homme de soins, arborant elle même un air peu farouche sur son visage souligné par deux yeux marrons assez expressifs alors que sa longue chevelure était assez soignée. Lorsqu'elle posa son regard vers moi, elle comprit alors le caractère d'urgence de la situation. Elle entra chez elle, me criant de faire de même sans se préoccuper du fait que j'étais dégoulinant, avant d'interpeller son mari qui était dans la chambre conjugale.

Lorsqu'il descendit, il était en pyjama. Il fut surpris de me voir, mais encore plus surpris de voir ce que je lui ramenais. Je pouvais le comprendre. Après tout, c'était difficile d'imaginer que j'allais lui apporter une jeune femme entre la vie et la mort , habillée en toge, et ça au beau milieu de la soirée. Il ne posa cependant aucune question et m'invita à le suivre dans son cabinet, sans même prendre le temps de s'habiller convenablement au préalable.


Nous sortîmes ensemble du domicile familial pour nous rendre dans le cabinet qui était à deux pas. Lorsque Shinichi pénétra son lieu de travail, il alluma rapidement toutes les lumières et m'invita à poser Téthys sur la table de consultation. Je m'exécutai, déposant doucement mon amie pour éviter de ne l’amocher d'avantage. Lorsque ce fut fait, il put se pencher vers elle pour l'examiner, me posant des questions au même moment.


-Shinichi- Bien. Soichiro, décris moi exactement TOUT ce que tu sais sur cette fille.

-Soichiro- Cette fille n'est pas une humaine. Elle est une fée provenant du monde des esprits du duel de monstre. C'est elle qui m'a sauvé de la catastrophe en me transportant in extremis hors de la centrale Ener-D dans laquelle nous nous trouvions. Elle s'est battue contre le même monstre que moi, et a subi les mêmes dommages. Cependant, contrairement à moi, elle ne s'en remet pas. La médecine des fées n'a aucun résultat sur elle, comme si son métabolisme ne réagissait pas aux divers antidotes…Au contraire, son organisme ne fait que se détraquer au fil des jours.

-Shinichi- Et tu me ramènes un cas pareil….Soichiro….Je suis généraliste…

-Soichiro- Shinichi. Il n'y a que toi qui croira une histoire pareille. Tu crois vraiment que je peux me ramener aux urgences, raconter ce que je viens de te dire, et ne pas finir dans un hôpital psychiatrique avec la mort de Téthys sur la conscience ? De grâce, Shinichi….Tente au moins de faire quelque chose…

-Shinichi- Je……Il y aurait bien une solution mais….Non…Je ne peux pas faire ça…Je ne sais même pas comment m'y prendre…

-Soichiro- Shinichi…Je suis au courant pour cette femme que tu as accouché clandestinement , et sans savoir le faire ,simplement pour sauver la vie de tes patients….Même si tu échoues, tu n'auras pas de sang sur les mains…Dans l'état qu'elle est, elle mourra de toute façon. Ne m'oblige pas à me mettre à genoux et à t'implorer, tu es tout ce qu'il me reste, Shinichi.


Le médecin me regarda d'un air désemparé. Il ne savait pas vraiment quelle décision prendre. Pourtant, chaque minute qu'il passait à prendre sa décision était capitale pour l'avenir de Téthys. Il tenta de fuir mon regard pour éviter la pression en provenant, mais il n'eut pas le courage de refuser une telle demande. Il soupira, souriant, avant de murmurer un « dans quel draps je suis en train de me foutre.. » , puis , sans aucun mot, il se retourna pour aller chercher du matériel dans son arrière salle. Lorsqu'il revint, il avait ramené des machines que je ne connaissais pas. Il reprit la parole, cette fois en affichant un sérieux inébranlable. Il était redevenu le praticien de renom dont les rumeurs parlaient, Shinichi qui ne recule devant aucun obstacle pour protéger une vie humaine.


-Shinichi- Je vais commencer par administrer un antidote d'urgence à ton amie. Je ne pense pas que cela détruira le venin, mais je pense que cela aura pour effet de nous faire gagner du temps. Je vais ensuite t'installer un brancard et je vais t'administrer une anesthésie totale. Je ferai de même pour ton amie.

-Soichiro- Moi aussi ? Tu vas m'utiliser dans les soins ?

-Shinichi- Je vais faire une transfusion sanguine. Je vais prélever une partie de ton sang pour le mélanger au sien, et ainsi dissoudre au maximum le poison qu'elle a ingéré. Etant donné que ton sang lui même ne semble pas avoir été contaminé aussi fortement qu'elle, j'ose espérer que cela suffira à purifier le sien.

-Soichiro- Je vois….Je n'ai rien à dire. Je vais me préparer.

-Shinichi- Bien. J'administre l'antidote et j'amène le brancard.


Sans rétorquer, je déboutonnai ma chemise dégoulinante et me préparai à offrir mon corps afin de tenter de sauver mon amie. Je savais très bien les risques liés à une telle opération. Le mélange de sangs incompatibles, les risques liés à l'anesthésie totale…Je savais tout ce que cela impliquait. Pourtant, je ne pouvais pas reculer après être allé si loin. Je faisais confiance au docteur Yamada, je savais qu'il allait tenter tout ce qui était en son pouvoir.

Lorsqu'il me ramena le brancard, je montai dessus et m'y allongeai sans rechigner. Il prépara la piqûre anesthésiante qu'il aller faire pénétrer en moi. Nos regards se croisèrent , le sien était marqué par un profond doute , par une profonde sensation d'urgence. Je pouvais le comprendre, il n'était qu'un homme. Il reprit la parole d'un air aussi sombre que tout à l'heure, me demandant une dernière confirmation.


-Shinichi- Pas de retour en arrière, Soichiro ?

-Soichiro- Pas de retour en arrière. Tu peux y aller.


L'homme planta la seringue dans ma peau, me laissant ressentir le liquide froid pénétrer tout mon être. Alors que je me sentais déjà perdre connaissance, le docteur posa une sorte de masque qui adhéra à mon nez et tout autour de ma bouche. Je sentais que l'on m'envoyait de l'air, mais je ne sentis rapidement plus rien. Tandis qu'Athéna était présente, je fis une dernière et brève prière, avant de me laisser aller totalement jusqu'à perdre connaissance.


https://www.youtube.com/watch?v=J2yzMhNkgsk

Lorsque je rouvris les yeux, le jour s'était levé, laissant les rayons du soleil pénétrer la salle d'opération improvisée. Encore sous le coup de l'anesthésie, j'étais un peu dans les vapes. Je ne pouvais pas bouger ma tête et je ne pouvais qu'à peine bouger mes bras alors étendus le long de mon corps. Je cherchai du regard mon ami médecin qui avait fait le plus dur en ayant pratiqué l'intervention. Lorsque mes yeux de posèrent sur lui, je constatai qu'il était assis sur une chaise à côté du lit de Téthys. Il s'était endormi. Je fus alors affolé par la tournure des choses, je regardai en direction de Téthys, la cherchant du regard, et je fus surpris lorsque dans ma pénible recherche de chaleur je croisai son regard.


Ses deux grands yeux couleur saphir brillaient si forts que je crus qu'elle était une source de lumière à elle seule. Elle avait repris connaissance avant moi, m'observant de ses deux grands yeux illuminés par un sourire comme jamais je n'en avais vu alors. Tout l'amour du monde se dégageait de ce sourire. Jamais je n'avais vu d'expression aussi aimante sur le visage d'une jeune femme…Jamais depuis l'expression de ma propre mère à mon égard. Je ne sus que dire. Laissant la pression retomber, elle entraîna toutes les larmes de mon corps qui coulèrent sur mes joues tandis que je restais silencieux. Nous avions réussi. Shinichi, Athéna, et moi avions bravé tous les interdits dans cette bataille pour la vie et nous avions réussi à triompher de ce combat. Sous le regard soulagé , débordant de larmes , d'Athéna qui nous regardait tous les deux, Téthys tenta tant bien que mal de lever sa main. Elle ne réussit pas à le faire, devant simplement la pousser hors de son brancard dans un geste maladroit. Je tentai de faire de même, rassemblant les forces que j'avais pour passer ma main vers elle et attraper son membre pendant hors de son brancard. Lorsque nous eûmes le contact tant désiré, nos coeurs se connectèrent instantanément. Affichant un sourire plus prononcé encore, Téthys, mon combat, prit la parole.


-Téthys- Jamais je ne pourrai assez te remercier, Soichiro. Jamais…

-Soichiro- Te voir en vie est ma seule récompense….Téthys….Je suis heureux que tu sois en vie.


Sous le regard bienveillant d'Athéna, j'allais me surprendre à prononcer des mots que je ne devais pas prononcer. Je savais au fond de moi qu'avec tous ces évènements, l'affection que je portais pour Téthys était devenu de l'amour. Mais je ne pouvais pas laisser mon cœur trahir ma raison. Elle et moi n'étions pas du même monde, et je refusais de la mettre en danger d'avantage. L'avoir à mes côtés en tant que partenaire, non, tout simplement la voir en vie suffisait à faire de moi le plus heureux des hommes.

Athéna s'avança finalement vers nous. C'était elle qui avait expliqué la situation exacte à Téthys en lui racontant tout ce que chacun avait fait simplement pour qu'elle puisse respirer et profiter de ces choses simples faisant partie de la vie. Nous parlâmes de beaucoup de choses ensemble, notre rencontre, à moi, et Athéna, puis à notre rencontre à moi et Téthys. Nous repassions ensemble les bons moments de notre vie, tout en sachant que notre alliance ensemble allait perdurer.


Shinichi se réveilla une heure plus tard. Ses yeux cernés s'illuminèrent lorsqu'il vit que l'opération avait été couronnée de succès. Il nous expliqua alors qu'il savait déjà qu'il avait réussi, mais que le voir de manière concrète ne rendait sa satisfaction que plus réelle, moins abstraite qu'elle ne l'était avant qu'il se couche. Lorsque nous fûmes debout, moi et Téthys nous prosternâmes devant le praticien pour le remercier solennellement. Je lui indiquai que je lui devais une reconnaissance que jamais je n'oublierai, et qu'un jour je lui rendrais la pareille, par n'importe quel moyen. Pour détendre l'atmosphère, et par gêne, il indiqua que lui faire goûter ma première épouse suffirait à éponger ma dette, mais il reprit rapidement pour m'assurer que tout cela était une blague.

Nous restâmes quelques temps avec le praticien, pour au final nous éclipser lorsqu'il nous dit qu'il voulait se reposer d'avantage. Nous lui promîmes alors de passer le voir et de l'inviter , lui sa femme et son enfant à dîner chez nous. Je ne savais pas sur le coup si j'aurais pu tenir ma promesse, mais Téthys semblait confiante à ce propos…Elle devait avoir un moyen stable de venir avec un corps physique comme elle l'avait fait cette nuit…Mais j'étais trop réservé vis à vis d'elle pour lui poser des questions sur des détails si intimes.


Téthys resta quelques jours chez moi. D'après Athéna , il ne valait mieux pas qu'elle rentre pour le moment. Athéna devait d'abord expliquer la gravité de la situation dans le monde des esprits,et surtout faire en sorte que personne ne pose de questions, que ce soit l'entourage ou les supérieurs de Téthys, qui , avec Athéna, avait commis une faute professionnelle. Je ne comprenais pas la logique du sanctuaire céleste, mais mon amie m'assura que je n'avais pas à m'en occuper. Tout ce que je devais faire, c'était vivre le quotidien avec Téthys sans lui faire mention de ce qu'il se passait de l'autre côté, et c'est ce que je fis.


Ainsi, alors que je n'avais plus de vie professionnelle, que je n'avais plus de revenu, ne me laissant que quelques économies pour vivres quelques mois. J'oubliai l'espace de quatre jours la catastrophe et les problèmes quotidiens pour vivre quelques jours paisibles avec la personne dont j'étais épris. Nous étions en totale coordination, comme si nous étions en couple depuis des années alors. Je lui appris à faire la cuisine, moi qui savais me débrouiller dans le domaine. Elle était fascinée par toutes ces choses que les humains avaient le pouvoir de créer. Elle me laissa alors l'occasion d'en découvrir plus sur elle. Son prénom était Himiko, Téthys était le nom qu'elle utilisait quand elle venait dans le monde des humains. Elle n'avait pas le droit de le divulguer à quiconque, donc elle me fit promettre de garder ça secret. Elle me raconta brièvement ce qu'était le système du monde des esprits, tandis que de mon côté je lui faisais voir des classiques de la culture , peintures, films et musiques, qu'elle semblait apprécier pleinement.

Je pense qu'à ce moment, Téthys était aussi éprise de moi que je ne l'étais d'elle. Alors que je ressentais ça, je me rappelai alors de ces paroles qu'elle avait prononcé à mon égard. Ce « Daisuki » que mon cœur avait stocké face à l'urgence de la situation pour ne me le dévoiler qu'à l'instant. Réconforté par ces mots, je mis cependant mon bonheur de côté, ne voulant pas infliger à mon amie le poids d'une relation interdite. Nous n'étions pas du même monde, je préférai donc taire mes sentiments pour ne pas réveiller les siens.

Pourtant, nous n'étions plus à un point où nous nous soucions du détail, puisque lorsqu'elle passa sa première nuit chez moi, elle ne se soucia même pas de régler le problème de la seule couche que je possédais en cet appartement. Elle s'installa directement dans mon lit et m'invita à faire de même. Nous passâmes ces quelques nuits l'un contre l'autre sans même qu'il n'y ait un quelconque geste déplacé, comme deux enfants , ou deux frères et sœurs l'auraient fait. Alors que l'esprit du duel avait tout d'une femme, je ne ressentis même pas une once de désir envers elle, la respectant bien trop pour briser cette idylle que nous vivions ensemble.


Cependant, alors que nous partagions ces quelques temps de bonheur ensemble, tout s'écroula aussi net que cela était arrivé. Lors du quatrième jour de cohabitation, alors que nous prenions le déjeuner ensemble, moi et mon amie sentîmes quelque chose de bizarre en nous. Nous regardant l'un l'autre d'un air dubitatif, nous n'eûmes même pas le temps d'émettre une hypothèse que quelqu'un ou quelque chose nous transporta directement dans le monde des esprits. Je crus que c'était Athéna à première vue, mais lorsque je vis où nous avions atterri , j'en conclus vite que ce n'était pas le cas.

https://www.youtube.com/watch?v=88-fvg1D8xE


Nous étions dans une sorte de tribunal s'étendant sur des dizaines de mètres. Les lieux ressemblaient vraiment à ceux d'un tribunal classique du monde des humains, à l'exception que tout était peint de couleur dorée. Il y avait quelques rangées de chaises sur lesquelles se trouvaient différents monstres de duel, dont Lily , la conseillère télépathique, que nous avions agressée quelques jours plus tôt. Regardant dans ma direction , elle affichait un air de profond regret sur son visage. Elle semblait compatir alors que nous l'avions violentée quelques temps auparavant.

Je me retournai, regardant exactement dans quel endroit je me trouvais. J'étais sous une vitre dans laquelle étaient percés quelques trous, comme pour entendre ce que j'allais dire.J'étais en compagnie de Téthys, qui avait repris son habit d'esprit du duel de monstre. Je compris alors que dans ce tribunal allait se jouer notre procès. Nous étions dans le box des accusés Téthys et moi. J'eus un moment de doute. Qu'était-il arrivé à Athéna pendant ces quelques jours ? Mais alors que les gouttes de sueur commençaient à perler sur mon front, je vis Athéna apparaître devant moi. Elle était également dans le box des accusés. Téthys se jeta sur elle pour l'étreindre, mais l'amie de mon âge se contentait de la regarder avec tristesse. Je pris la parole, tentant de trouver une raison dans cette histoire.


-Soichiro- Athéna, nous sommes ici pour l'agression n'est-ce pas… ?

-Athéna- Oui. J'ai tenté de plaider notre cause, mais j'ai échoué, pardonnez-moi, jeune maître.

-Soichiro- Ne t'en fais pas. Nous savions que nous allions passer par là.

-Téthys- Soichiro….Athéna…Ce n'est pas juste !!! Pourquoi payeriez vous pour m'avoir sauvé la vie !!! Quelle justice se prétend contre le sauvetage d'une vie !!!?

-Voltanis- Ce n'est que la mienne, jeune sotte.


L'expression de Téthys se glaça lorsqu'elle entendit la voix provenir de derrière elle. Elle se retourna docilement face à l'esprit qui apparut au centre de la salle de procès. Il s'éleva majestueusement,encore et encore jusqu'à atteindre sa taille originale d'environ deux mètres et demi. Le monstre de duel était une sorte de juge au visage neutre. Son visage n'avait rien à voir avec celui d'un humain. Il était une sorte de colosse au corps coloré de violet dans lequel étaient incrustées quelques lignes bleues qui brillaient en permanence. D'après Athéna, la couleur des lignes de son corps reflétait l'émotion qu'il ressentait, tout comme le visage d'un humain reflétait les siennes. Voltanis était habillé d'une cape pourpre couvrant ses épaules, lui descendant tout le long du dos. Il était le juge du procès dans lequel nous allions comparaître. Alors que nous le scrutions, en attente de la tournure des choses, il prit la parole d'un ton glacial à notre égard.


-Voltanis- Accusés, vous comparaissez donc pour le crime que vous avez commis. Rappelons donc les faits. Il y a quatre jours, vous avez donc soustrait une patiente de l'autorité médicale du monde des esprits, avant d'agresser physiquement la personne en charge des soins de la dite patiente. Vous avez également pris la liberté de sortir cette patiente du monde des esprits, mais pour ajouter de la culpabilité sur vos épaules, vous avez également procédé à une opération humaine sur un esprit du duel !!!


Devant les faits que Voltanis venait de citer, la foule poussa un cri de stupeur. On entendit des chuchotements provenant des différents monstres qui peuplaient les chaises destinées au public. Seule Lily regardait toujours la scène sans prendre la parole, désolée par cette scène. Voltanis , ne supportant pas ce brouhaha, se saisit de son marteau pour faire taire la salle. Ce marteau ressemblait étrangement à la carte « Maillet magique » , mais je ne pouvais m'y attarder. Il reprit la parole.


-Voltanis- Lily n'ayant pas décidé de vous poursuivre pour votre acte, je me chargerai personnellement de prononcer vos sentences respectives, sans prendre en compte les violences perpétrées sur l'infirmière.

-Soichiro- Attendez votre honneur !


Sans prendre en compte la réaction de voltanis, je lui coupai la parole. La foule me regarda , choquée par ce que je venais de faire. Athéna et Téthys étaient toutes aussi choquées, apparemment, on ne devait pas contredire Voltanis. Mais je n'étais plus à un point où je me préoccupais de mon propre sort. Je pris la parole avec détermination.


-Soichiro- Votre honneur. Tout ce désordre a été issu de ma propre volonté. C'est moi qui ai causé les dégâts à Téthys, c'est moi qui ai remis en cause la médecine du monde des esprits, c'est moi qui ai demandé à Athéna de me confier les soins de Téthys, je suis l'origine de tout ce chaos et je m'en excuse solennellement. J'ai été guidé pour l'amour que je porte pour ma camarade, et par conséquent, je vous implore d'épargner Athéna et Téthys ici présentes. Puissiez-vous comprendre que tout ce temps, elles ont été sous mon influence et que jamais elles n'ont pu s'en défaire, étant donné qu'elles ont agit sous la contrainte de l'engagement moral liant un esprit à son maître.


Voltanis s'arrêta quelques moments. Les quelques lignes bleues virèrent au rouge l'espace d'un instant, comme si ma réponse avait suscité en lui une colère immense. Cependant, au lieu de laisser éclater sa rage, il garda la face devant tout le monde. Les lignes de son corps redevinrent bleues…Mais alors que je sentais qu'il allait se jeter sur l'occasion pour ne me condamner que moi, Téthys et Athéna s'avancèrent dans le box et prirent la parole à l'unissons sans hésiter.


-Téthys- Nous n'étions pas sous l'influence de Soichiro Namatame !

-Athéna- En effet, nous avons agi de notre propre chef.

-Soichiro- C'est faux !!! Encore maintenant elles sont manipulées !!! Ne les écoutez pas votre honneur !!!


Nous commençâmes à nous disputer, Téthys, Athéna et moi, sous le regard interloqué de la foule. Nous fûmes néanmoins aussitôt stoppés par le maillet de Voltanis. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut une fois de plus de ce ton glacial, en ignorant toutes nos plaintes.


-Voltanis- Bien. Puisque vous semblez d'accord sur le fait d'avoir agi de votre propre chef, je prononce désormais la sentence.

-Soichiro- Non !!!!! Ce n'est pas … —

-Voltanis- Téthys. Etant donné que ton sang a été mélangé à celui d'un humain, comme tout le monde ici présente le sait, ce sang va se mélanger au tien et peu à peu te faire perdre toutes tes facultés de fée et donc d'esprit du duel. Tu vas progressivement perdre tout ce qui fait de toi un esprit du duel. En d'autres termes, tu deviendras humaine. Je ne prononce donc aucune sentence à ton égard, étant donné que l'opération que tu as subie te privera de l'accès au sanctuaire céleste.

-Téthys- Oui…J'étais au courant avant de venir ici. Voltanis. Je vous parle en tant qu'esprit du duel mais aussi en tant que femme….Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi..Je suis désolée du fait que ma dernière parution devant vous soit décorée d'une telle disgrâce. Congédiez-moi, Voltanis.

-Voltanis- Bien, c'est avec profond regret que je fais cela, sincèrement. Puisse ta vie dans l'autre monde être couronnée de succès.


Avant que je ne puisse protester, Voltanis tapa dans dans ses mains, laissant disparaître Téthys dans une faible lumière qui s'évapora tout simplement dans les airs. J'étais déconcerté par la décision, mais avant que je ne puisse vraiment réaliser, le juge, l'autorité, reprit la parole.


-Voltanis- Athéna. Par la présente je t'informe que tu es congédiée du sanctuaire céleste. Le contrat moral que tu as avec cet homme est maintenu et se brisera lorsqu'il étendra sa lignée. Lorsque son premier enfant verra le jour, ton engagement moral avec cet homme prendra fin et un nouvel engagement sera créé avec son enfant. Une fois que ce nouvel engagement aura pris effet, tu seras capable de revenir ici. Prends ce temps en compte pour réaliser à quel point il est futile d'aller aussi loin pour un homme.

-Athéna- Bien. Tout comme Téthys, je m'excuse pour paraître devant vous dans un contexte si honteux. Mais je m'estime heureuse. Contrairement à elle, j'aurai le bonheur de vous revoir un jour. Vous pouvez me congédier.

Je regardai une fois de plus la scène se dérouler devant mes yeux. Athéna disparut également de l'espace….Voltanis se tourna enfin vers moi. Il reprit la parole, et cette fois j'y distinguai une pointe de méchanceté. Je ne bronchai pas, écoutant ce qu'il allait dire.

-Voltanis- Humain, passons donc à ton verdict. Je te condamne à garder Téthys auprès de toi jusqu'à ta mort ou la sienne. Je ne peux plus rien faire pour elle étant donné qu'il sera incapable pour elle de revenir en ce monde. Je te charge donc de la garder près de toi, si tu faillis à cette tâche, je te retrouverai personnellement pour prendre ta vie, humain.

-Soichiro- Je n'échouerai pas, j'aime Téthys. Jamais elle ne sera seule.

-Voltanis- Je n'ai pas besoin de ces belles paroles. Je t'observerai tout au long de votre progression ensemble. Si Téthys trouve la mort avant toi, je me chargerai moi même de te maudire si fort que tu ne vivras jamais plus comme tu n'avais vécu au préalable. Je me chargerai moi même de faire de ta vie un cauchemar, toi qui m'a……Toi qui as brisé l'autorité que j'exerçais sur ce royaume.

-Soichiro- Je ne sais pas quel est ce sentiment, mais je sens que vous portez bien plus qu'un simple jugement sur ces femmes. Je vous promets que je tiendrai mes responsabilités à leur égard. Voltanis, vous pouvez me congédier avec confiance, je prendrai soin d'elles.

-Voltanis- Alors disparais de ma vue.


Je réapparus dans ma bâtisse en moins de temps qu'il n'en fallut pour que je ne le comprenne. Athéna était présente. Elle regardait l'horizon par la fenêtre de mon appartement, en réfléchissant. Quant à Téthys….Elle était assise sur le lit dont les couvertures étaient parfaitement pliées. Je m'avançai vers elle afin de prendre la température de ses émotions, mais lorsqu'elle posa son regard sur moi, elle afficha un aire de surprise. Elle prit la parole avant que je ne puisse le faire.


-Téthys- Oh , dites moi, pouvez-vous me renseigner ? Je suis seule ici depuis à peu près une heure et je ne sais pas ce que je fais dans cet appartement, c'est chez vous ici ?

-Soichiro- Je….Je…Vous ne vous souvenez pas… ?

-Téthys- Je vous avoue que tout ça me semble un peu étrange. En vous regardant, j'ai un profond sentiment de chaleur qui me prend de l'intérieur. J'ai l'impression que nous avons vécu des tas de choses ensemble….Votre voix, votre présence, votre regard…Tout ça me fait ressentir des émotions se bousculant à l'intérieur de moi.

-Soichiro- Je t'avoue que nous avons vécu pas mal de choses ensemble. Une merveilleuse aventure ayant pour but la vie et l'espoir. Je suppose que cela prendra du temps avant que tu ne t'en rappelles, Té..Himiko.


Lorsque je prononçai son véritable nom comme pour me corriger , Téthys eut un tilt. Ses yeux s'écarquillèrent et son visage laissa exprimer une profonde surprise. Elle posa de nouveau le regard sur moi, et cette fois, elle percuta. Elle rougit, laissant paraître une profonde gêne devant moi. Lorsqu'elle reprit la parole, elle fut plus troublée qu'elle ne l'était avant.


-Téthys- S…Soichiro c'est toi….


A ces mots, je fus tout aussi surpris qu'elle ne l'était lorsque je l'appelai par son nom. Athéna se retourna également , surprise par le fait que Téthys se soit souvenue de moi. Lorsque la jeune femme reprit la parole, elle nous choqua d'avantage.

-Téthys- Soichiro, dis moi..Où est Sirië ?

En entendant ces mots, je fus mal à l'aise. Athéna, qui regardait la scène, s'effondra littéralement en larmes. Je réalisai alors la situation dans laquelle nous nous trouvions. Sirië était le nom d'Athéna lorsqu'elle n'était pas en fonction, et Téthys se rappelait d'elle malgré tout. Les deux femmes allaient devoir vivre le manque de l'autre, sans jamais pouvoir se percevoir. Je me devais de m'assurer qu'un jour, elles puissent se contacter, par n'importe quel moyen.


Ce fut ainsi que se termina une page de notre histoire pour laisser place à un autre chapitre de notre vie. Ce chapitre était déjà écrit, mais j'avais le sentiment de vivre quelque chose de nouveau. Je dégotai un emploi de vendeur dans un commerce alentour. Vivant dans ce petit appartement avec la jeune femme, nous partageâmes le quotidien ensemble, tandis que je faisais participer Athéna qui était en déplacement professionnel pour sa partenaire, mais qui était en fait juste à côté de moi.

Nous vîmes Himiko s'épanouir en tant que femme de jour en jour. Je n'avais plus aucune raison de retenir mes sentiments à son égard, et comme je le pensais, elle était également éprise de moi. Nous concrétisâmes nos sentiments l'un pour l'autre six mois après l'évènement, et nous nous mariâmes deux ans plus tard.


Ce fut deux ans plus tard que de notre union résulta ta naissance. Ce jour là fut celui qui marqua notre tournant à tous les trois, moi, Himiko ta mère, et Athéna. Dans les bras de cette femme aux yeux saphirs devenue ma femme se tenait ce bijoux aux cheveux bruns et aux yeux verts que tu étais. J'étais le plus heureux des hommes, j'étais père. Je n'étais plus qu'un homme, j'étais un père. Je suis littéralement tombé amoureux de toi dès la première seconde, et ce fut le cas de tout le monde, en particulier d'Athéna qui avait retrouvé un souffle à sa vie, elle qui finit par se languir de retourner en son monde.


https://www.youtube.com/watch?v=B-JA6j3QOMk


Cependant, le bonheur que je ressentis fut agrémenté d'une pointe de désespoir, en ce merveilleux jour que fut ta naissance. Tandis que je laissai Himiko se reposer , sortant dans le couloir de la maternité, Athéna m'apparut alors pour me faire une dernière confession. Le sourire qu'elle afficha était déformé par la tristesse. Je compris alors où elle voulait en venir.


-Athéna- Bien…Jeune maître….Il est temps pour nous de nous séparer. Notre engagement moral prend fin avec la naissance de votre fille.

-Soichiro- Athéna…..Je…Pourquoi dois-tu partir…. ?

-Athéna- Pourquoi… ? Je me le demande aussi parfois. Mais vous savez, jeune maître, notre vie est déjà écrite dans un livre que l'on ne fait que suivre. C'est ce que je pense. Alors je pense que tout ce que l'on a vécu ensemble valait la peine de l'être. J'ai vécu des choses merveilleuses à vos côtés, jeune maître. Même si vous n'aurez plus la faculté de me percevoir, je suis persuadée qu'un jour, mes sentiments parviendront jusqu'à votre cœur.

-Soichiro- Athéna…..Je suis désolé. Désolé pour avoir été si égoiste avec toi. Je savais que ce jour arriverait, et tout ce que je trouve à te dire c'est ne pars pas. Je suis un idiot…..

-Athéna- Vous êtes peut être un idiot , jeune maître. Mais grâce à vous, j'ai trouvé tout ce que je cherchais. J'avais espoir en vous, les hommes. J'étais persuadée qu'en vous fréquentant j'allais vivre de grandes choses. Je voulais connaître toutes sortes d'émotions qui m'étaient interdites dans le sanctuaire célestes. Et par un heureux hasard, ce fut vous que je croisai….Non, ce n'était pas un hasard, c'était écrit. Jeune maître, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je vous aime vraiment du plus profond de mon cœur.


Repensant à tout ce que l'on avait vécu, je sentis les larmes monter, mais je devais les garder à l'intérieur. Je ne pouvais pas infliger une peine de plus à Athéna. J'aimais profondément cette femme qui se tenait devant moi, au moins autant que je n'aimais l'autre. Les circonstances avaient fait en sorte que je m'unisse avec celle qui est devenue ta mère, mais Dieu sait que je portais une affection toute aussi intense, bien que différente, à Athéna. Pensant donc à cette dernière scène, qui était notre dernier acte ensemble, je trouvai le courage et la force de sourire à mon amie qui afficha un air de surprise à mon égard.

-Soichiro- Athéna, je compte sur toi pour prendre soin de ma fille comme tu as pris soin de moi. Un jour nous nous retrouverons, je te le promets. En attendant, prends soin de toi.

-Athéna- Je vous promets de veiller sur votre fille, jeune maître. Puissiez-vous garder ce sourire qui est le vôtre.

-Soichiro- Arrête de m'appeler comme ça, Sirië….Héhéhé…


Je tendis la main à la femme qui tenta de la saisir, mais qui disparut peu à peu avant de pouvoir le faire. Elle m'adressa un dernier sourire avant de s'évaporer totalement dans l'espace ambiant. Je voulus pleurer, je voulus hurler de rage, mais je n'avais pas le droit de lui montrer un tel spectacle. Pas maintenant que nous étions tous les deux isolés. Je repris alors confiance et revins dans la chambre, m'asseyant à votre chevet à toi et ta maman, attendant de prendre ma responsabilité de mari et de père.


Et ce fut ainsi que nous entamâmes un nouvel acte de notre vie. Nous vivions tous ensemble dans une nouvelle bâtisse assez grande que nous avions acquise grâce à nos économies. J'avais des projets concernant la ville. Je voulais concrétiser ces projets en guise de repentance pour la catastrophe à laquelle j'avais participé indirectement. En espérant que cela se concrétise, je continuai à travailler ici et ailleurs pour ramener de l'argent au quotidien, couvrant ainsi les dépenses pour ta vie et celle de ta maman.


Himiko mourut quelques années plus tard d'une maladie qu'elle avait contracté plus tôt. Peu après les funérailles auxquelles nous assistâmes, je compris alors ce qu'était la malédiction dont parlait Voltanis une décennie plus tôt. Ayant perdu ma moitié, le temps de vie qu'il me restait était également divisé par deux. Chaque seconde qui passait pour toi se transformait en deux secondes sur mes épaules , sur mon corps, sur mon âme. Comme si je portais encore la vie de ta mère en moi et qu'elle se raccrochait à mon existence. Ce fut comme ça que j'encaissai le coup, et j'avoue que cela me permit de passer outre le décès de ta mère, même si encore maintenant je me condamne à l'amertume. Cette malédiction de Voltanis fut alors un cadeau de consolation devant la fatalité ayant emporté Himiko, en espérant malgré tout que mon heure ne viendrait qu'une fois que tu pourrais t'assumer seule.


Si je devais tout refaire, passer par toutes ces épreuves, je le referais.sans hésiter. Tout ce que nous avons vécu , moi, Himiko, Athéna et toi était authentique. Nous avons tous joué le rôle de notre vie. Ce rôle qui était écrit à l'avance et que nous avons suivi à la perfection. Si je devais donner un nom à la pièce dans laquelle nous avons joué, dans le théâtre que fut notre histoire, je lui donnerais le nom « Espoir ». C'est je pense, le meilleur mot pour qualifier notre histoire à tous.

Je ne regrette rien désormais, je dois simplement m'assurer d'une dernière chose avant de partir de ce monde. Je veux que tu deviennes forte. Je veux que tu deviennes ce joyau étincelant pouvant briller au beau milieu d'un océan de désespoir. Je veux que tu sois capable de te créer des relations solides et inébranlables comme je m'en suis créé bien avant ta naissance. Garde à l'esprit ma fille, que tout ce que je fais en ce bas monde, l'air que je respire, les sons que j'émets de ma bouche, les sentiments que j'émets, toutes ces choses te sont destinées.

Et sache que jamais….Jamais…Jamais tu ne seras seule….


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [15/06/2016] à 22:45

Chapitre 23 Solidarité Féminine et Querelle Familiale

Je restais bouche bée devant toutes ces images projetées par Athéna. Subjuguée par l'histoire de la famille Namatame, je perdis mes moyens. Athéna coupa la retransmission bien singulière, me laissant m'écrouler littéralement au sol. J'étais abasourdie par tout ce que je venais de voir et de ressentir. Athéna m'avait transmis tellement d'émotions que mes sens mêmes étaient en conflits les uns avec les autres. Amour, angoisse, haine, tout se mélangeait à l'intérieur de moi pour créer le chaos. J'étais essoufflée et en sueur, comme si j'étais celle ayant vécu tout cela. J'eus un doute prenant. Etais-je vraiment capable de porter le fardeau qu'était celui de trouver une solution qui pourrait sauver à la fois Hakaze et son père ? Je ne savais pas si j'étais réellement qualifiée pour leur donner espoir….Après tout, tout cela me dépassait déjà. Cependant, en regardant Athéna qui était quelque peu mal à l'aise à l'idée de tout dévoiler à une étrangère, je me rappelai de mes promesses. Cet engagement qui nous liait, Hakaze, Athéna et moi. Je devais être celle qui trouverait la solution qui recollerait tous les morceaux de la famille brisée par la fatalité.

Je repris la parole, décidée à en savoir plus sur le contexte du passé de l'homme, tout en essayant de comprendre l'état d'esprit de Hakaze.


-Erika- Athéna, comment Hakaze a-t-elle appris tout cela ?

-Athéna- Tout cela…Est le contenu d'une lettre que le jeune maître a lui-même écrit. J'étais censée la donner à ma jeune maîtresse lorsque Soichiro rendrait le dernier souffle de vie , mais je ne pouvais me résoudre à infliger ce désespoir à ma maîtresse. Ainsi, j'ai modifié les dernières lignes de la lettre afin de les faire coïncider, et je la lui ai transmise.

-Erika- Je vois…..Et toi…Concernant Soichiro…Comment te sens-tu ?

-Athéna- Je….C'est un peu indiscret comme question.

-Erika- Je pense avoir été assez impliquée dans votre vie pour passer au-delà de l'indiscrétion héhéhé ~

-Athéna- Je….J'ai toujours été éprise du jeune maître. Depuis le premier jour. Il était cependant écrit que je ne devais pas être la femme qui partagerait ses jours, je garde donc ces sentiments en moi tout en restant à ses côtés sans qu'il ne le sache. Je suis certaine qu'un jour, nous pourrons de nouveau nous percevoir, lui et moi.

-Erika- Un jour, tu pourras de nouveau lui faire face, Athéna. Je suis certaine que ce jour là, tu arriveras à faire entendre tes sentiments. N'oublie pas que dans le futur, Soichiro est célibataire, héhéhé ~ Et si tu n'arrives pas à te faire entendre, alors je lui ouvrirai moi même les oreilles pour qu'il le fasse ~


Devant mon entrain, Athéna qui était alors troublée se laissa aller au sourire. Cela me réconforta de voir la femme arborer une expression de bonheur, elle qui était d'habitude si froide. Lorsque l'armure d'Athéna tombait, elle ne semblait être qu'une femme comme les autres. Toute sa puissance et son charisme s'en allaient pour ne montrer qu'une fragilité naturelle caractérisant la gente féminine. Sans que je ne le remarque, elle s'avança vers moi, pour au final me faire participer à une étreinte venant de nulle part. La femme se reposa sur mon épaule pendant quelques minutes, pleurant à chaudes larmes. Je compris alors que malgré le fait qu'elle paraissait forte devant Hakaze, tout cela n'était que se donner une carapace. Elle était déterminée à remplir sa promesse au père en protégeant sa fille, quitte à laisser ses propres sentiments de côté, mais face à moi, elle pouvait se permettre de se relâcher. Tout en gardant l'étreinte, elle prit la parole, d'une voix trouble mais portant l'espoir.


-Athéna- Tout cela est dingue, jamais je n'aurais osé faire ça. Personne n'aurait pu me tirer tous ces sentiments de l'intérieur…Mais face à toi, j'ai l'impression de pouvoir briser tous les tabous, toutes les barrière, et être moi-même. J'ai l'impression que la fierté n'a plus aucun sens , que personne ne me reprochera d'être faible….Quand je suis avec toi, tout est si simple…Erika…

-Erika- Héhéhé ~ J'ai assez pleuré devant toi pour que tu saches que même si je le voulais, je ne pourrais pas tout dévoiler de peur que tu ne ressasses toutes mes gourdes passées et futures. Avec moi, tu es sûre que tes hontes seront gardées.


Je commençai à rire niaisement, j'avais évidemment mon petit jardin secret que je ne pouvais dévoiler à Athéna sous risque de déclencher quelque chose de plus important, mais je ne voulais pas remuer encore plus de désespoir que je n'avais remué jusqu'alors. J'entraînai donc Athéna avec moi dans ce rire qui résonna dans les parois ténébreuses de l'espace dans lequel nous étions.

Moi et Athéna nous séparâmes quelques dizaines de minutes plus tard. Revenant dans notre véritable monde, j'étais encore couchée aux côtés d'Hakaze qui dormait profondément. Je me levai, regardant au travers du carreau de la chambre de Mayushi. Il faisait encore nuit. En regardant l'horloge en forme de nounours qu'avait la jeune fille, je vis qu'il n'était que cinq heures. Je me saisis donc de l'occasion pour aller trouver le sommeil de nouveau, tout en sachant qu'Athéna et moi étions désormais face au même combat.


https://www.youtube.com/watch?v=ZTbVtOK1MOo


Lorsque je me réveillai, la première chose que je fis fut regarder de nouveau ce réveil appartenant à la jeune fille joviale et souriante. Il était dix heures. Hakaze dormait encore. Après tout, cette nuit avait été la première nuit décente que nous avions eue depuis le début de notre voyage. Ce fut donc à contrecoeur que je réveillai mon amie en la secouant légèrement. Je ne voulais pas être trop brusque. Je ne l'étais que lorsqu'il s'agissait de Rei-Chan. Hakaze soupira, m'implorant de la laisser dormir, mais au bout de quelques minutes d'insistance, elle rendit les armes.

Elle se leva, les cheveux ébouriffés par la nuit qu'elle venait de passer. Elle semblait avoir dormi comme un loir. Ses cheveux me firent vraiment peur, ils partaient dans tous les sens tandis que sur son visage on pouvait même voir la trace de l'oreiller sur lequel elle s'était avachie toute la nuit durant. Reprenant ses esprits petit à petit, elle me regarda d'un œil mauvais, se demandant pourquoi je la scrutais.


-Hakaze- Erika….Pourquoi tu me fixes comme ça avec cet air apeuré….Je suis si moche que ça au réveil ?

-Erika- Hakaze-Chan…..Tes…Tes cheveux…


Hakaze percuta lorsque je prononçai cette phrase. Son visage devint rouge pivoine et elle poussa un cri de gêne dont le niveau d'aigu me surprit vraiment. Elle se rua dans la salle de bain de Mayushi sans même que je ne la voie filer. J'attendis quelques minutes dans l'incompréhension , assise sur le lit. Lorsqu'elle ressortit une dizaine de minutes plus tard, sa chevelure était toute aussi soignée qu'elle ne l'était d'habitude, elle était également habillée de sa veste habituelle.. Elle s'avança froidement vers moi, appliquant une pression insoutenable sur ma conscience de par son regard. Lorsqu'elle reprit la parole, elle était plus glaciale qu'elle ne l'avait jamais été.


-Hakaze- Tu n'as rien vu. Me suis-je bien faite comprendre ?

-Erika- Héhéhé, ça sera notre secret ~ Mais eh, ne le dis à personne mais je ne me coiffe jamais.

-Hakaze- …Jamais… !?

-Erika- Une fois par semaine en fait. Je n'aime pas passer des heures devant le miroir…C'est ennuyant….

-Hakaze- Je n'ose même pas imaginer les nœuds qu'il y a dans ta chevelure…Rien que d'y penser cela me rend malade…

-Erika- J'ai un shampoing assez sympathique qui me permet de les démêler facilement. Je pourrai t'en prêter si tu veux.

-Hakaze- Tu…Tu ferais ça… ?

-Erika- Oui bien sûr. D'ailleurs, si tu as un garçon en vue, j'ai lu que les hommes aimaient ce parfum. Je n'y croyais pas au début, mais Rei-Chan adore. C'est fou comme une chose si petite peut changer une femme héhé ~

-Hakaze- Reisuke aime….. ? Alors peut être que lui auss….Je…Qu'est-ce que je raconte moi… ?

-Erika- Lui ? Tu parles de ce fameux garçon auquel tu veux montrer que tu es forte ? A chaque fois que tu parles de lui tu deviens rouge. C'est difficile de croire qu'une belle jeune femme comme toi n'ait jamais eu d'expérience amoureuse. Il faut que je vérifie où est ton défaut téhéhéhéhé ~


Je m'avançai malicieusement vers Hakaze qui ne était gênée par mon enthousiasme. J'étais de mon côté , assez euphorique. Je n'avais jamais eu d'amie avec qui fait ce genre de choses. Se jeter sur Hakaze pour me moquer de son tour de poitrine légèrement moins conséquent que le mien était une manière de revivre mes années lycée. Des petites scènes comme ça entre filles, je les découvrai en même temps qu'Hakaze. Elle avait un petit côté Tsundere quand on y pensait, cela me faisait rire que cette jeune femme si forte et ayant autant d'assurance était si faible quand il s'agissait de sentiments….Enfin, j'étais mal placée pour me moquer d'elle après tout, mais cela me faisait rire quand même.


-Hakaze- Erika-chaaan….Arrête…C'est gênant.

-Erika- C'est pour ça que tu n'arrives pas à le séduire. Il faut être détendue, joyeuse, et en accord avec toi même. Regarde, ouvre moi cette veste un peu plus, ça te donnera l'air moins stric –


Alors que nous étions au beau milieu de cette mini querelle, nous entendîmes quelque se rapprocher rapidement. Une voix grave se fit entendre un « Hakaze-Chan, Erika-Chan » suivi de l'ouverture de la porte que donnait directement sur notre scène. Voulant le relever rapidement, j'oubliai le doigt que j'avais laissé dans la fermeture éclair de la veste de Hakaze. Cet incident eut des conséquences désastreuses. En effet, ce fut Daru qui entra dans la chambre, nous demandant si tout allait bien, mais lorsqu'il passa son regard dans la salle il fut choquée de voir mon amie Hakaze dont la veste s'ouvrait désormais totalement sur sa poitrine dénudée.

Hakaze resta figée par gêne tandis que je me maudis à ce moment. Si mon doigt n'était pas resté coincé dans la fermeture éclair, Hakaze n'aurait pas du traverser une telle épreuve. Daru tenta de reprendre la parole, peinant à articuler les mots qu'il avait en tête….Ils devaient s'être faits écraser, les mots dans sa tête, par quelque chose d'autre.


-Daru- J…J…'étais simplement venu voir si les deux tsunder…filles allaient bien…Et je tombe sur…..ELLE VEUT LA P !!!!


Devant la réaction de l'homme rond, Hakaze fut en ébullition. Elle remit sa veste comme elle l'était avant de pousser un hurlement de rage qui fit trembler Daru. Elle lui asséna un coup de pied fulgurant directement dans la tête, ce qui eut pour effet de propulser l'homme au loin en laissant entendre un cri de douleur venant de sa part. Nous entendîmes quelqu'un monter juste après ça, lorsque la personne en question fit Daru étalé au sol, elle entra à son tour.

C'était Makise qui entra dans la salle. Lorsqu'elle vit la situation, elle comprit alors. Elle détourna le regard par gêne, avant de reprendre la parole , vexée.


-Makise- Je savais qu'envoyer ce pervers était une mauvaise idée. C'est déjà pas mal que vous lui ayez réglé ce compte. Quel abruti.

-Erika- C'était de ma faute…Héhéhéhé….~ Désolée Hakaze….J'ignorais que tu n'avais rien en dessous…

-Hakaze- J'ai lavé mon tee shirt tout à l'heure…Je comptais le remettre discrètement , mais….Voilà. Les aléas d'Erika….


Alors que la tension était retombée, le bonhomme rond reprit connaissance. Il nous regarda toutes les trois, gêné par la situation. Il n'était pas mauvais garçon, il n'avait juste pas de chance. Je le sus lorsqu'il reprit la parole. Tentant avec gêne de remettre la situation en place, il aggrava encore plus son cas.


-Daru- Je…..suis désolé….En plus tu n'as pas à être gênée, ce que j'ai vu était très joli….

-Makise et Hakaze – Huh !!?

Cette fois, je n'eus même pas le temps de réagir que les deux jeunes femmes se ruèrent sur leur camarade, lui assénant un double coup de pied en hurlant un « HENTAI » qui résonna pendant cinq bonnes minutes dans l'enceinte de l'établissement. Voyant la silhouette de l'homme être propulsée dans le plafond du bâtiment obelisk bleu, je ne pouvais m'empêcher de compatir en pensant à la chute qu'il allait faire. Je repris la parole avec entrain, sachant que si cela s'éternisait, j'allais payer le prix de ma maladresse également.


-Erika- Bien ! Voilà, c'est ça un réveil héhéhé ~


Pour toute réponse, les deux jeunes femmes se mirent en accord pour m'asséner un regard assassin. Je compris alors que je n'étais pas blanche dans cette histoire. Cela restait tout de même amusant, ces petites scènes du quotidien, loin de notre sombre mission. C'était aussi une étape importante pour Hakaze. J'avais entendu la volonté de son père, celle de trouver des camarades dignes de ce nom à Hakaze. Et même si je ne pourrais pas toujours remplir ce rôle, j'espérais le faire pour le maximum de temps possible.


Nous sortîmes enfin de la pièce avec Hakaze et Makise. Cette dernière nous guida dans la chambre d'Okabe qui s'était reconvertie en laboratoire. Lorsque nous entrâmes à l'intérieur, seuls Okabe et Soichiro y étaient présents. Nous les saluâmes chacun leur tour. Je saluai le premier des deux en faisant des signes de main bizarre et en me déclarant comme espionne de SERN, ce qui avait l'air d'emballer le scientifique.Quant à Soichiro, ce fut en jouant à la princesse que je m'avançai vers lui. Rentrant dans mon jeu, il me baisa la main en affichant un sourire ironique. Je fus surprise par l'ouverture d'esprit de Soichiro, lui qui semblait ronchon dans le futur était rigolo dans le passé. Hakaze semblait également rire de ce jeu fait par son père. Elle murmurait sans cesse un « j'aurai du dossier quand je rentrerai » qu'elle noyait dans un ricanement fourbe. Nous nous installâmes enfin dans la chambre. Makise nous servit à tous un chocolat chaud qui avait l'air délicieux…Enfin, à tous, sauf à Okabe qui eut la malchance de se prendre les piques de la jeune femme. Il rétorqua en disant qu'il ne buvait que du Dr Pepper, un soda assez spécial selon Soichiro.

Makise eut un instant de fourberie. Prenant pour comptant ce que venait de dire le scientifique, elle lui servit un verre de Dr Pepper. Cette boisson était imbuvable le matin d'après la scientifique aux cheveux rouges, mais elle mit en avant qu'Okabe avait déclaré ne boire QUE ça. Elle posa donc le verre plein sur la table, mettant son acolyte au défi. Pour toute réponse, il déclara que SERN ne le vaincrait pas et il but d'une traite la boisson.

Le contrecoup de l'ingurgitation passé, il s'absenta rapidement de la chambre , prétendant qu'il avait une urgence, mais nous savions tous où était parti l'homme bruyant. Nous pûmes ainsi reprendre une conversation décente à quatre tandis que le calme était revenu.


-Soichiro- Bien , toutes les menaces à la tranquillité sont enfin parties.

-Hakaze- Non non, il en reste une de menace.

-Erika- Ehhh !!! C'est pas gentil ça !!!

-Makise- On est bien obligés, elle est concernée après tout, prenons sur nous.

-Soichiro- Hahahaha !! Arrêtez, elle va mal le prendre. Désolé l'amie. Enfin, revenons à nos moutons. Nous avons reçu un message de 005, Mr Braum et les filles s'absentent aujourd'hui. Nous allons donc devoir faire sans l'expérience de Moeka.

-Erika- D'ailleurs…Pourquoi Moeka était si importante… ? Elle possède des facultés spéciales ?

-Soichiro- C'est la seule de ce groupe qui résonne en silence.

-Makise- Raaah Soichiro tu aurais pu éviter de le leur dire.

-Hakaze- Attendez….En fait vous vouliez juste nous écarter pour réfléchir tranquillement ?

-Soichiro- C'est bien ça, cela te pose un problème, Hakaze ?

-Hakaze- Cela ne me pose AUCUN problème, Gamin. Mais tu devrais savoir que de là où je viens, je suis l'assistante d'un scientifique possédant bien plus de connaissances que toi. Et nous avons créé le processus de voyage dans le temps depuis des années déjà ~

-Soichiro- Serait-ce une provocation, jeune femme ?

-Hakaze- Bien sûr que cela en est une, gamin ~

-Soichiro- Dans ce cas, je ne connais qu'un moyen de régler nos différents. Cela tombe à la perfection, Hakaze. J'allais justement te dire que la machine avait besoin de plus de puissance pour fonctionner. Je ne savais pas comment m'y prendre, mais je pense avoir la solution.


Hakaze se leva en silence, elle fut suivie par son père qui était alors plus jeune qu'elle. Makise et moi suivîmes les deux protagonistes de ce conflit en silence. Je redoutais ce qui allait se passer. Après tout, c'était difficile d'imaginer comment pouvait finir un tel affrontement. Mais ce à quoi je m'attendais allait être encore plus pénible à voir que je ne le pensais. Lorsque nous sortîmes du bâtiment, Hakaze fut toute aussi surprise que moi lorsqu'elle vit son père jeter son disque de duel à Makise qui le rattrapa. La scientifique aux cheveux rouges qui était en retrait reprit alors la parole à mon intention.


-Makise- Je ne sais pas quel est le pouvoir de ton amie, mais elle a du cran de s'attaquer à Soichiro.

-Erika- On verra lequel des deux sera debout à la fin, je crois en Hakaze ~


https://www.youtube.com/watch?v=T-a4hxniZ-U


Sur l'espace de bataille, à deux pas de la rivière à côté de laquelle nous étions postées moi et Hakaze la veille, se trouvaient les deux protagonistes. La pression était palpable. Soichiro fut le premier à briser le silence. Il avança un poing vers sa fille, avant de prendre la parole d'un ton défiant.


-Soichiro- Allez, il est temps de te montrer comment se bat un Namatame. C'est à toi de jouer, Athéna !!!!

-Hakaze- Ceci est ma réplique !!! Athéna, joins-toi à nous !!!


A ma grande stupéfaction, père et fille luisirent du même éclat pour laisser apparaître quelques secondes plus tard chacun leur réplique d'Athéna à leurs côtés. Aucun des deux ne semblait surpris par l'apparition de l'autre esprit du duel. Chacune des deux Athénas pris place, prenant la parole du même ton vis à vis de leur propriétaire.


-Athéna- Je suis présente pour vous, jeune maîtresse.

-Athéna- Nous vaincrons ensemble, jeune maître.

-Soichiro et Hakaze- Arrête de m'appeler comme ça, nous sommes ami(e)s !


Devant la réplique synchronisée, je ne pus m'empêcher de rire. Ce combat allait vraiment prendre une tournure plus que sympathique. Hakaze fut la première à s'élancer la bataille. Elle poussa un cri de détermination tandis qu'elle se jeta sur son père en même temps qu'Athéna se jeta sur son homologue. Soichiro ne vit pas sa fille arriver aussi rapidement et prit l'attaque en pleine figure, tandis que malgré sa vitesse, l'Athéna du passé prit également l'attaque de son homologue.


-Hakaze- Sirië ! On y va !!!

-Sirië- Bien, Hakaze !!!


A peine les femmes avaient entamé leur attaque qu'elles enchaînèrent avec des coups encore plus violents. Soichiro et sa partenaire encaissaient tout en prenant les dommages collatéraux liés aux attaques. L'homme ne semblait pas assez fort, ni assez rapide pour esquiver ou contre attaquer. Ce match semblait vraiment à sens unique de mon point de vue….Cependant, Makise qui regardait le match ne semblait pas du tout choquée par le résultat. Au contraire, elle était satisfaite de la tournure des choses, comme si…Non…Cela ne pouvait pas être possible… !!


-Erika- Hakaze !! Tu tombes dans son piège !!!

-Hakaze- Huh !?

La jeune femme réalisa trop tard. Le coup de pied qu'elle donna à Soichiro Namatame fut stoppé en plein de vol par la main de ce dernier. Il lui agrippa fermement la jambe, ce qui eut pour effet de réduire l'équilibre de mon amie à néant. De son côté, Athéna avait également stoppé Sirië. Soichiro et sa partenaire affichèrent un sourire commun. Ils projetèrent chacun leur ennemi au loin avant démarrer rapidement pour aller à leur poursuite. Les rattrapant alors, ils purent tous les deux asséner une attaque commune qui propulsa mes deux amies droit dans le décor, les faisant perdre l'équilibre jusqu'à tomber dans le lac alentour.

Revenant à leur place , Soichiro et sa partenaire regardèrent mon ami qui rampa hors du lac avec un air d'auto-satisfaction. Mes amies de leur côté affichèrent un sourire qu'elles tentèrent de dissimuler. Hakaze reprit la parole, légèrement essoufflée par le combat, mais avec le sourire.


-Hakaze- C'est pas mal du tout. Cependant, on va voir ce que tu peux faire contre ça ! C'est une technique que moi et Sirie avons développé ensemble, voyons si tu auras le pouvoir de l'arrêter !


Hakaze posa ses mains au sol tandis que son amie vint se placer derrière elle. Les deux femmes s'accroupirent et entamèrent ensemble une incantation qui résonna dans mon cœur et dans mon esprit.

-Hakaze et Sirie- Lumière de puissance, lumière d'espoir ! Que les deux cœurs battant sur la même longueur d'onde ne fassent plus qu'un, et qu'ensemble nous puissions créer le meilleur des lendemains !!! Hikari no Erasure !!!!

-Soichiro- Hikari no Erasure !!?


La puissance émanant de Hakaze et sa partenaire devint clairement plus intense qu'elle ne l'était lorsque le combat avait débuté. Sirië disparut dans un torrent de lumière qui entourait désormais Hakaze. Lorsque la lumière en question se dissipa, je distinguai les changements apportés à Hakaze. Elle était couverte de l'armure de bataille d'Athéna, à la seule exception près que l'armure était toute de pourpre colorée. Hakaze fut satisfaite par l'épreuve de force qu'elle venait de traverser. Lorsqu'elle prit la parole, sa voix était trouble. Non….Sirie et Hakaze joignaient leurs voix pour ne faire qu'une voix assurée et puissante.


-Hakaze- Voilà jusqu'où nous irons dans ce combat ! Tiens toi prêt à recevoir ma puissance, Soichiro !!!!!


Lorsque mon amie se rua sur son père, elle le fit à une vitesse exceptionnelle. Je ne la vis même pas passer devant moi tellement elle fut rapide. Elle projeta son poing sur son père qui ne put rien faire pour éviter les dégâts de l'attaque. Propulsé au loin, il fut néanmoins rattrapé par Athéna qui le reposa avec douceur au sol avant de se lancer de nouveau dans la bataille contre Hakaze et sa partenaire. Armée du sceptre d'Athéna, la jeune femme en armure pourpre se lança dans un duel acharné contre Athéna. Je sentais que ce combat signifiait beaucoup pour les deux femmes de par leur détermination à vaincre. Elles enchaînaient coups sur coups, repoussant sans difficulté l'Athéna de cette époque. Mais alors que je pensais avoir tout vu, Soichiro me surprit encore plus que ne m'avait surpris sa fille.


-Soichiro- Bien. Il semble que nous devons passer à la vitesse supérieure. Athéna !

-Athéna- Bien jeune maître !!! Maîtresse des cieux, reine des étoiles , toi dont le nom fait trembler toutes les nations, je laisse éclore ta beauté sur le champ de bataille !!!! Viens nous rejoindre, Téthys, la déesse de la lumière !!!!

-Erika- Téthys !!?

-Makise- C'est terminé ~


Un torrent de lumière s'abattit alors sur l'espace de bataille ,sous le regard incrédule de Hakaze qui était toujours en union parfaite avec Athéna. Des éclats lumineux tombèrent du ciel comme des éclairs l'auraient fait. C'était tout aussi magnifique que dangereux. Une dizaine d'éclats s'abattit sur la scène pour au final laisser une source bien plus intense jaillir du ciel. La combattante tant attendue sortit alors de cette faille dans les nuages , se ruant directement sur mon amie. Hakaze évita alors de justesse l'attaque de sa mère avant de tenter de gagner du terrain par l'arrière. Mais alors qu'elle reculait de plus en plus, semblant acculée par la rapidité de son ennemie, elle ne remarqua même pas que son jeune père s'était réfugié à quelques mètres au dessus d'elle. Porté par sa partenaire Athéna, elle le fit descendre en rappel pour le laisser attaquer sa fille à puissance maximale. Hakaze , ne pouvant plus éviter le coup porté par son père, tenta de parer l'attaque de par son bras qui portait encore la tenue d'Athéna.


Lorsque le père atterrit, le choc fut tel qu'il provoqua une intense pression atmosphérique aux alentours, faisant s'emballer les arbres , les feuilles , la faune et les eaux aux alentours. Un tel ressenti de puissance se dégageait des deux protagonistes du combat que je me remis moi-même en question. Etais-je vraiment capable d'atteindre une telle puissance en m'alliant à Toratura… ? Non, j'étais à mille lieux d'être aussi forte. Hakaze était en total accord avec sa partenaire, réussissant même jusqu'à tenir tête à son propre père accompagné de deux esprits du duel. C'était avec profonde admiration que je ne manquai pas une miette de la leçon de vie enseignée par les Namatames.


Le combat allait prendre fin, cela se voyait sur les mines essoufflées du père et de la fille. Tous les deux avaient donné le meilleur dans ce combat. Le jeune homme invita sa progéniture à lancer le dernier assaut. Elle ne se fit pas désirer et vint vers lui à toute vitesse. Mais alors qu'elle était dans sa course, ses yeux s'écarquillèrent et elle perdit ses moyens. Elle cria un « Non pas déjà ! » avant de tout simplement se recroqueviller rapidement sur elle même, évitant ainsi l'attaque de son père qui prit quelques secondes à reprendre l'équilibre qu'il avait perdu.

Je compris quelques secondes plus tard le problème. Hakaze ne pouvait se transformer que pendant un temps limité, et le temps était écoulé. C'était un pouvoir assez puissant qu'elle et Sirië avaient développé ensemble, mais il était encore instable. Je compris donc pourquoi elle ne l'avait pas utilisé contre Reisuke plus tôt auparavant, étant donné qu'un match amical et un combat pour la vie étaient deux choses complètement différentes.

Soichiro s'aperçut que sa fille n'était plus en état de continuer. Il remercia ses deux camarades en leur déposant à chacune un baiser sur la joue avant de les laisser se reposer. Il s'avança vers sa fille qui semblait mal digérer sa défaite, mais au lieu de se moquer d'elle, lui lui tendit la main chaleureusement pour qu'elle se relève. De son air assuré , il prit la parole. Cependant, à ma grande surprise, il haletait si fort qu'il était difficile pour lui d'aligner une phrase. Il était à sa limite, comme l'était Hakaze.


-Soichiro- Décidément….T'es pas une nana ordinaire toi.

-Hakaze- Quand je dirai ça à mon père…..J…Jamais il ne me croira.

-Soichiro- Il doit bien galérer, ton père, pour avoir une fille comme toi.

-Hakaze- Tous les jours il me répète que je lui casse les oreilles….Mais je ne le laisserai jamais seul, même si il doit me détester pour ça….Et je lui montrerai que je suis assez forte pour étendre sa lignée et m'en occuper….Parce que…Dans ma famille, nous sommes des battants…

-Soichiro- Je vois….Dans ce cas, ne fais pas attendre ton père plus longtemps, Hakaze. Nous avons sûrement accumulé assez de puissance pour faire tourner le gadget #004. Je suppose que nous allons donc pouvoir t'envoyer poursuivre cet homme qui sème le chaos.

-Hakaze- Je vois….Je vais rester quelques jours encore ici. De toute façon, quel que soit le jour duquel je partirai d'ici, j'atterrirai à la même date, je peux donc me permettre de rester présente. Je veux apprécier un peu plus votre compagnie à tous pour être prête moralement aux épreuves m'attendant de l'autre côté.

-Soichiro- Bien, dans ce cas, tu es la bienvenue.

-Hakaze- Merci, Gamin.


Regardant la scène familiale, je ne pus m'empêcher d'éprouver une profonde compassion envers Hakaze et son père. Cette simple rencontre les avait enrichi tous les deux, elle et son père. Se battre de la sorte était pour eux le meilleur moyen de se comprendre. Il y avait des sentiments que l'on ne pouvait exprimer que par la force des actes, et c'était comme ça que fonctionnait la famille Namatame. Ce fut sur cette note positive que nous rentrâmes tous dans le bâtiment Obelisk bleu, sachant que le séjour avec l'équipe du laboratoire allait bientôt prendre fin.


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [16/06/2016] à 23:07

Chapitre 24 : Le dernier "Tuturu ~"

Nous rentrâmes tous ensemble dans le dortoir Obelisk bleu. Hakaze et Soichiro continuaient à vouloir se prouver leur force et leur endurance. Les deux étaient épuisés par le combat, mais continuaient à résister à la pression de la fatigue musculaire simplement pour impressionner l'autre. C'était assez amusant à regarder. Après tout, ce voyage me permettait de découvrir d'autres aspects de Hakaze et de son père, des aspects que jamais je n'aurais pu voir sans cette épreuve. Cependant, notre séjour ici allait bientôt prendre fin. Nous n'avions plus qu'à faire fonctionner cette machine temporelle grâce à la puissance accumulée pour partir d'ici.

C'était Makise qui avait stocké l'énergie. Elle avait sorti un gadget qu'elle avait développé ayant le pouvoir de capturer une source d'énergie abstraite et la transformer en une ressource physique. Cela ne fonctionnait qu'avec l'énergie spirituel produite par les esprits du duel de monstres, mais cela était suffisant pour nous permettre de prendre la route.

Entrant dans la résidence, je fus surprise de voir tous les étudiants nous regarder en portant une expression aussi choquée à notre égard. Je ne percutai pas tout de suite, mais il était vrai qu'à l'extérieur mes amis avaient mené un combat assez impressionnant , assez spectaculaire pour attirer les commérages sur eux. Le père comme la fille étaient gênés par tous ces regards posés sur eux. Ils affichaient la même expression, exactement la même. Ils se ressemblaient à un tel point que je pense que n'importe qui aurait pu briser cette couverture et révéler au père que la jeune femme était en fait sa fille. Pour éviter ce désastre, je me plaçai aux côtés d'Hakaze, empêchant ainsi les élèves de distinguer les traits de mon amie.


Alors que nous allions entrer dans le laboratoire d'Okabe, nous fûmes interrompus par une voix féminine et innocente provenant de derrière nous. Je reconnus cette voix immédiatement.


-Mayushi- Tuturu ~ Mayushi est revenue ~

-Fayris- Fayris Nyan nyan au rapport ! Nyan ~

-Makise- Tiens, vous êtes déjà de retour de la bibliothèque ?

-Fayris- Oui, Nyan ~ Et on a trouvé quelque chose d'assez intéressant. On va entrer dans le labo pour tout vous dire, nyan ~


Moi et Hakaze nous regardâmes au même moment, dubitatives. Qu'est-ce qu'avaient trouvé Mayushi et Fayris pour être aussi enjouées ? Y avait-il vraiment des ouvrages consacrés à la tour de Reisuke… ? A cette prison ? Je ne voyais aucune option plausible concernant l'existence de la tour. C'est pourquoi, je me hâtai d'entrer avec Fayris, Mayushi, Hakaze , Soichiro et Makise afin de connaître la vérité. Nous nous installâmes tous à table. Mayushi se leva aussitôt pour aller préparer un thé pour tout le monde. Elle resta quelques minutes dans la cuisine improvisée d'Okabe tandis que nous attentions qu'elle revienne afin de prendre la parole.

Lorsqu'elle posa la tasse devant moi, je la remerciai. Elle m'assura que quelque chose d'aussi simple ne méritait pas un remerciement. Elle était vraiment gentille, Mayushi. Je ne pensais pas qu'au travers de ce voyage temporel j'allais me créer autant de relations amicales. Entre Mai, Kisara, et les membres du laboratoire…J'avais vraiment rencontré des tas de personnes généreuses et attentionnées, qui n'hésitaient pas à donner de leur personne pour résoudre les problèmes d'autrui. En pensant à cela, une seule pensée me vint en tête : Moi aussi je devais faire de mon mieux. Moi aussi je devais être capable de donner de moi gratuitement pour répandre l'espoir.

Mais alors que ces bonnes paroles étaient dans ma tête, je fus interrompue dans mes pensées.


-Mayushi- Nous avons donc découvert que la tour qui est apparue à Domino City il y a maintenant vingt-cinq ans était en fait un bâtiment appelé la « Prison du temps ».

-Hakaze- La prison du temps… ?

-Fayris- Nyan ! La prison du temps est un édifice fait en granit. La prison en elle même ne se trouve pas sur terre, mais dans une faille spatio-temporelle.

-Erika- Comment a-t-on pu y entrer alors ?

-Soichiro- C'est évident. En reprenant la situation, Reisuke n'aurait pas créé la prison, il aurait tout simplement ouvert une brèche dans l'espace temps qui aurait ouvert un passage au milieu de la ville vers le bâtiment. Autrement dit, lorsque vous avez pénétré ces lieux…

-Hakaze- Nous n'étions même plus à Domino City. C'est pour ça que la barrière d'orichalque était si difficile à passer.

-Makise- Qu'est-il advenu de la tour du temps après que les filles soient parties de l'endroit ?

-Mayushi- La prison est restée debout pendant trente jours selon les livres. Pendant trente jours cela a été le chaos à Domino City et beaucoup de monde sont restés emprisonnés.

-Erika- Et ensuite ? Elle a tout simplement disparu ?

-Mayushi- Il semblerait que quelqu'un aurait tout simplement détruit la tour.

-Hakaze- Huh…. !!?

-Fayris- Fayris pense à un super héros, Nyan ~


Nous nous arrêtâmes tous. Qui était capable de détruire une espèce de monument des ténèbres alors que nous même nous étions incapables de ne briser la barrière définitivement… ? J'avais un peu peur à cet instant. Hakaze et moi nous étions devenues fortes grâce à Aténa et Toratura, mais il avait fallu énormément de ressources rien que pour faire une percée dans le bâtiment. Quelle personne était donc capable de la détruire totalement…. ?

Je repris la parole, cherchant à désépaissir le mystère.


-Erika- Dis moi Fayris. Est-il mentionné quoi que ce soit à propos de la personne qui a détruit cette tour ?

-Fayris- Nyan ! On n'a pas son nom, mais apparemment il aurait utilisé des dragons étincelants pour venir à bout des murs de cette prison.

-Mayushi- Mayushi pensait que c'était Seto Kaiba, mais l'homme semblait venir d'une autre époque d'après les témoignages. Il aurait disparu juste après avoir détruit le bâtiment.

-Hakaze- Mais alors…Si tout cela est fondé….

-Erika- Qu'est-il arrivé à Hiroki….. ?


Moi et Hakaze devînmes blanches. Nous avions l'espoir de sauver Hiroki une fois que le conflit avec Reisuke serait réglé, mais ce nouvel élément avait jeté un froid dans nos esprits. Si la tour était détruite, Hiroki était-il à Domino City, coincé dans une époque qui n'était même pas la sienne ? Il était vrai qu'il savait se débrouiller, mais de là à bondir dans le temps sans aucune aide extérieure, même Hakaze ne pouvait pas le faire. Je regardai Hakaze qui semblait toute aussi perturbée que moi. Apparemment, elle s'était aussi liée ne serait-ce qu'un petit peu à mon ami. Sûrement à cause de ces derniers mots qu'il lui avait dit. Maintenant que je connaissais l'histoire de mon amie, je pouvais dire qu'ils se ressemblaient fort, elle et Hiroki.

Tentant de garder espoir, je repris la parole en proposant une solution qui ne me convainquit même pas moi même.


-Erika- Quand nous aurons vaincu Reisuke, nous repartirons dans le passé à la recherche d'Hiroki. Si il a été libéré à Domino City, il doit certainement encore s'y trouver ! Nous aurons le temps de penser à lui !

Hakaze reprit confiance. Rattrapant son calme naturel, elle reprit la parole, toute aussi déterminée que moi. La voir reprendre du poil de la bête de la sorte me fit du bien.


-Hakaze- Erika a raison. Nous avons tout le temps de penser à récupérer Hiroki. Arrête Reisuke est l'ordre prioritaire. C'est notre priorité à tous, moi , Erika, et Hiroki.

-Soichiro- Vous formez une bonne équipe toutes les deux. Vous êtes plutôt complémentaires, Lab member #009 et #010. Je pense que vous avez toutes les armes pour vous en sortir dans le futur.

-Makise- Je le pense aussi. Vous êtes plutôt en accord et en complémentarité , c'est agréable de voir une équipe comme la vôtre.

-Mayushi- Vous vous entendez presque aussi bien que Makise et Okarin ~

-Makise- Urusai !!!


Tandis que la jeune fille aux cheveux rouges entama un conflit avec l'innocente à la voix douce, je savourais les paroles que tout le monde venait de dire. Ce n'était pas que moi qui avait besoin de Hakaze, elle aussi avait besoin de moi. L'entendre de quelqu'un d'autre était assez agréable. J'étais ravie d'être utile à mon amie malgré tous les problèmes que je lui avais causé avant ça. J'étais désormais déterminée à continuer notre périple jusqu'à ce que notre succès soit proclamé. Les autres nous regardaient avec empathie, sachant que nous allions traverser des épreuves difficiles. Pourtant, tout me semblait désormais réalisable.

Soichiro brisa le silence pour reprendre la parole d'une voix énergique et agréable.


-Soichiro- Bien ! Makise, veux-tu bien me donner l'énergie que nous avons récolté ce matin ? J'aimerais tester l'ouverture du portail temporel.

-Makise- Bien sûr. Laisse moi simplement enclencher le clic et……Voilà ! S'il te plaît.

-Soichiro- Merci miss ~


Soichiro se retourna tandis que Makise rougit face à l'appellation qu'il avait utilisée à son égard. C'était drôle, mais je ne voulais pas rire devant la jeune femme aux cheveux rouges, j'avais déjà causé assez de dégâts ce matin avec Daru pour en ajouter une couche. Je me levai en même temps que Hakaze, et ensemble nous nous dirigeâmes vers ce qui était la machine à voyager dans le temps. C'était une sorte de pistolet qui semblait authentique, à l'exception près qu'il n'y avait aucun emplacement pour charger des balles. Je ne compris pas tout de suite comme un tel objet allait nous permettre de nous échapper de cette époque, mais je faisais confiance à Soichiro pour la suite.


-Soichiro- Voyons voir…


Soichiro devint alors très sérieux. Fronçant ses sourcils, il prit délicatement le petit réservoir d'énergie de couleur bleue qu'il relia à son arme à l'aide de quelques fins tuyaux qui tourbillonnaient dans tous les sens jusqu'à arriver à l'arrière de son arme. Il enclencha le pistolet, laissant l'énergie se faire aspirer le long du tuyau jusqu'à pénétrer l'arme. Lorsqu'il eut le sentiment que son gadget était bien chargé, il nous demanda de reculer.


-Soichiro- Vous devriez reculer, en cas de complications je ne tiens pas à vous mettre en danger.

-Hakaze- Je resterai ici. En cas de complications, je ne veux pas avoir la mort d'un gamin sur la conscience ~

-Soichiro- Comme tu voudras, ne le regrette pas. Ouvrons les portes du temps ensemble, Hakaze.


Hakaze sourit à son père tandis que je restai en retrait, non pas par peur, mais pour laisser ce dernier moment d'intimité au père et à la fille. J'étais heureuse de les voir oeuvrer ensemble pour le même objectif. Mais alors que Soichiro allait utiliser son engin étrange, Mayushi revint en compagnie de Fayris à côté de lui. Elle prit la parole pour conseiller l'homme.


-Mayushi- Tuturu ~ Mayushi voudrait voir le pistolet ~

-Soichiro- Huh…. ? Si tu veux… Tiens.

-Mayushi- Okarin dit toujours qu'il faut rester en accord avec Steins Gate. Donc je veux porter chance à ce voyage en disant la formule magique ~

-Fayris- El, Psy , Congroo, Nyan ! ~


Je ne compris pas le but de cette intervention, mais les deux jeunes filles avaient l'air satisfaites par ce qu'elles venaient de faire. Mais alors que Soichiro allait utiliser son arme, elles interrompirent une nouvelle fois la conversation. Elles vinrent cette fois vers moi pour me faire une requête singulière, en gardant leur engouement.

-Mayushi- Erika !! Mayushi voudrait ton téléphone ~

-Erika- Eh ? Pourquoi donc ?

-Fayris- On voudrait prendre une photo de vous pour garder un souvenir de notre alliance , Nyan ~

-Erika- P…Pourquoi pas..C'est vrai qu'on devrait garder un souvenir.


Je donnai donc mon téléphone à Fayris en étant tout de même assez dubitative sur ce qu'elle allait en faire. Fayrys se retira. Elle alla chercher Daru et Okabe qui étaient dans la salle voisine. Apparemment, Makise les avait enfermés pour les faire taire, mais Fayrys voulaient qu'ils soient sur la photo. Ils vinrent ensemble en se ventant. Fayrys posa mon téléphone et déclencha le retardateur. Elle nous oppressa pour que nous nous mettions en position avant que le retardateur s'arrête, et enfin, nous fûmes ensemble pour la photo.

Nous vîmes le flash du cliché , et avec lui vint un sentiment de nostalgie à l'intérieur de moi. C'était peut être le dernier réel instant que nous avions ensemble….Et cela me rendait triste. Cependant, Mayushi reprit la parole avec entrain, comme pour briser cette tristesse.


-Mayushi- Mayushi va prendre le téléphone d'Erika pour s'envoyer la photo ~

-Erika- D'a..d'accord.


Mayushi repartit dans son coin pour faire son business. Elle alla dans la cuisine depuis laquelle elle envoya le message. Elle nous assura qu'elle allait revenir vite et nous pria de continuer nos tests. Nous nous exécutâmes en soupirant devant l'entrain de ces filles.


Lorsque Soichiro reprit son arme, il jeta un regard complice vers Hakaze, et ensemble ils appuyèrent sur la détente. Soichiro bougea son bras de sorte à dessiner une forme rectangulaire contre le mur qui était vide de cadres et de babioles. Lorsque la forme fut dessinée,nous fûmes tous en attente de voir ce qui allait se passer…Et contre toute attente, dans ce rectangle assez large s'était dessiné un portail dans lequel tourbillonnaient des couleurs bleues et blanches. C'était quelque chose de similaire au portail de Reisuke, sauf qu'il semblait beaucoup plus sûr et agréable. Hakaze afficha un grand sourire devant son succès. Elle regarda son père avec satisfaction, reprenant la parole avec enthousiasme.


-Hakaze- Nous avons réussi ! Nous avons réussi ensemble, Soichiro !!!

-Soichiro- Oui…Nous avons réussi. Il est donc temps pour toi de partir, Hakaze.

-Hakaze- Eh ? Je t'avais dit que j'allais rester quelques jours de plus.


Soichiro s'arrêta quelques secondes , fixant ce portail qu'il avait créé de ses mains. Je distinguai en lui une pointe de mélancolie mêlée à du bonheur en abondance. Lorsqu'il se retourna vers Hakaze, il reprit la parole d'un air déterminé, avec une voix emplie de toute la compassion du monde.


https://www.youtube.com/watch?v=ZBLk_NKc_H8


-Soichiro- Hakaze. Tu n'es pas de ce monde. Il ne faut pas t'attarder ici si tu peux quitter ces lieux. Nous avons créé des liens avec vous, si nous continuons d'évoluer à vos côtés, nous pourrions créer un paradoxe…Peut être même en avons nous déjà créé un à vrai dire..Hahaha….

-Hakaze- Que veux-tu dire, Soichiro… ?

-Soichiro- Ce que je veux dire, c'est qu'il est temps pour toi de laisser ton père accomplir les actes de sa vie. J'ai encore des tas de choses à faire avant que nous nous voyons de nouveau, ma fille. Alors pour le moment, disons nous au revoir, d'accord ?

-Hakaze- Papa….


Hakaze serra les poings. Je sentis les larmes lui monter aux yeux devant l'amour que lui portait son père, mais elle ne laissa pas ces larmes sortir. Elle se contenta d'essuyer ces quelques gouttes ne demandant qu'à dévaler ses joues avant de reprendre la parole, sous nos regards approbateurs.


-Hakaze- Tu as de la chance que je me suis promis de ne pas pleurer devant toi. Passe le bonjour à maman quand tu la rencontreras, et dis lui qu'elle a été vraiment forte pour avoir supporté un tel homme pendant toutes ces années ~

-Soichiro- Nous avons le même caractère, je renvoie le compliment à celui qui voudra bien de toi dans le futur , gamine ~

-Hakaze- Héhéhé ~ Je lui souhaite bien du courage aussi ~ Erika. Il est temps pour nous de partir.


Je me rendis aux côtés d'Hakaze en lui souriant. Soichiro me regarda d'un air empathique. Il m'émut un peu à vrai dire. Moi aussi j'avais fini par m'attacher à l'homme qui se trouvait en face de moi, et partir de là me tira quelques larmes. Au final, je sanglotai tout en laissant mes émotions ruiner cet instant entre père et fille. Hakaze soupira en gardant le sourire devant mon attitude, tandis que son père posa sa main sur mon épaule en reprenant la parole.


-Soichiro- Erika. Je suis ravi de voir que ma fille a une amie comme toi dans le futur. Je suis certain que ce n'est pas le hasard qui vous a fait vous rencontrer. Vous avez bien des choses à apprendre l'une de l'autre. En attendant que je sois en état de le faire, je te confie Hakaze, d'accord ?

-Erika- O…Oui….Je te remercie pour tout, Soichiro…

-Soichiro- Merci à toi. Héhéhé.


Alors que le portail était toujours ouvert, je me retournai vers l'équipe du laboratoire. Okabe, Daru, Makise, Mayushi et Fayrys nous regardaient tous avec le sourire. Ils tentaient de masquer leur tristesse également face à la situation alors que nous ne nous connaissions que depuis quelques jours. L'espoir était vraiment un sentiment merveilleux. Je pris la parole envers mes amis du jour qui resteraient mes amis de demain, consciente que c'était la dernière fois.


-Erika- Quand nous sommes arrivées ici, nous avons eu peur de ne jamais pouvoir repartir. Nous avons voulu faire les choses par nous même, mais grâce à vous , j'ai appris quelque chose de formidable. Par fois, il ne s'agit pas de force et de volonté pour résoudre un problème. Si toutes les personnes faibles s'unissent et allient leurs espoirs, alors tout devient possible même si le problème semblait insurmontable. Daru, Okabe, Makise, Fayrys, Mayushi, Soichiro….Je vous remercie pour m'avoir fait goûter à un espoir différent de celui que je prétendais avoir. Je vous aime tous du plus profond de mon cœur…Jamais je ne vous oublierai.

-Okabe- Impossible d'oublier le scientifique dégénéré, HOUOUIN KYOUMA HAHAHAHA !!!

-Makise- Il dit ça mais en vérité il est triste aussi. Il joue un jeu c'est tout.

-Mayushi- Okarin est comme ça ~ Bonne chance pour la suite, Erika ~

-Daru- Garde toujours la tsundere en toi Hakaze. Je plaisante Géhééé ~

-Fayrys- Et pour finir, voici ton téléphone, Nyan ! ~ J'ai mis notre photo de groupe en fond d'écran rien que pour toi ~

-Erika- Merci les amis….Je ne vous oublierai pas….


Comme pour abréger les adieux avant de m'écrouler totalement, cette fois ce fut moi qui me rua dans le portail en tirant Hakaze par le bras. Je mis une jambe, puis l'autre, en faisant confiance à Soichiro et à l'équipe du laboratoire. Ce fut ainsi que nous quittâmes la duel académie pour nous rendre directement à notre objectif final : Le théâtre de notre bataille avec Reisuke.

Lorsque nous pénétrâmes le couloir temporel, nous eûmes la surprise de voir que tout était différent en comparaison avec le couloir de Reisuke. L'atmosphère n'était pas du tout oppressante, bien au contraire. C'était simplement un long couloir dont les murs étaient couverts d'énergie bleue continuant à se laisser aller à son flux et son reflux avec quiétude. Le parterre blanc luisait et devenait bleu l'espace de quelques secondes sous nos pas. Hakaze qui analysa le couloir protesta alors.


https://www.youtube.com/watch?v=ZTbVtOK1MOo


-Hakaze- Cet enfoiré va nous faire marcher !!? Il aurait pas pu investir dans un couloir qui t'absorbe en trente secondes !? Je t'assure que dès que je le retrouve dans le futur, il a mon poing dans la figure !

-Erika- Tu n'irais pas jusqu'à frapper ton père….Ah zut, tu l'as fait tout à l'heure.

-Hakaze- Allez, marchons.


Nous avançâmes ensemble dans le couloir qui allait nous mener jusqu'à New Domino City. En compagnie d'Hakaze, nous nous dirigeâmes tranquillement vers le fond de la brèche que nous ne voyions pas encore. Mais alors que nous avancions à notre rythme, nous entendîmes un cri masculin venant de derrière. Un «  Attendez moi !!! » qui résonna dans la faille. Nous nous arrêtâmes moi et Hakaze, semblant reconnaître cette voix qui nous appelait, et nos doutes furent rapidement confirmés. C'était Hiroki qui nous suivait , courant jusqu'à perdre haleine. Je fus choquées par son apparition soudaine, Hakaze le fut toute autant. L'homme courra jusqu'à nous, faisant des grands signes de bras comme si il voulait se faire remarquer, alors que sa seule présence était flagrante ici.

Il arriva vers nous, c'était bien lui en chair et en os devant moi. Cependant, avant que je ne puisse m'écrouler de joie face à son retour, Hakaze réagit, lui assénant un fulgurant coup de pied droit dans l'estomac. Hiroki esquissa un « grouah » de douleur avant de se laisser tomber au sol. Hakaze le ramassa elle même et prit la parole d'un ton hostile à son égard.


-Hakaze- Toi !!! On se tape toutes les embrouilles du monde à la duel académie et monsieur n'arrive que maintenant !!? Et c'était quoi ce cinéma « Hakaze si tu sais prendre les bonnes décisions lâche moi »? Tu me prends pour ta copine ou quoi !!? Je ne sais pas ce qui me retient de te…. !!!

-Hiroki- Je crois que c'est Erika qui te retient. Elle est agrippée à ton bras.

-Hakaze- Eh ? Je ne t'avais même pas remarquée Erika….

-Erika- Ce…Ce n'est pas grave….


Je me retournai, dépitée par l'annonce d'Hakaze. Elle n'avait même pas senti la pression que j'exerçai sur ses membres…Etais-je si faible….? Ou était-elle….Un monstre…. !!!?

Je me retournai de nouveau, regardant Hakaze d'un œil mauvais. Elle était en train de frapper Hiroki dans mon dos mais s'arrêtait quand je la regardais. Hiroki semblait me faire des signes pour qu'elle arrête, mais je laissai faire.

Marchant dans le couloir temporel, j'eus soudain un tilt. Que faisais Hiroki ici ? Comment avait-il fait pour revenir avec nous…. ? Tout cela me préoccupait. Je m'arrêtai, laissant la boudeuse d'Hakaze et Hiroki se retourner vers moi en synchronisation, me demandant ce qui n'allait pas. Désignant Hiroki du doigt, je posai alors ma question.


-Erika- Comment tu es revenu au fait, Hiroki ?

-Hiroki- C'est….Une longue histoire…Une TRES longue histoire…. J'ai passé trente jours dans cette prison avec un gars super glauque en guise de camarade de cellule. Un gars qui portait une armure couverte de bijoux et d'or et une cape aussi. Du genre ancien chevalier mais genre encore plus craignos que Medraut. Comme il n'avait rien à faire, il a passé tout ce temps à me raconter les soit disant 5000 ans de sa vie sans que je ne puisse le faire taire. Quand il eut fini son récit, il me demanda pourquoi j'étais ici. Je lui ai répondu que j'étais prisonnier comme lui et là il s'est emballé en hurlant « Personne ne fait le roi d'Heliopolis prisonnier »…Puis il a pété une durite et a détruit la tour de lui même.

-Hakaze- Attends….Tu n'as rien fait en fait… !?

-Hiroki- Rien du tout, je n'ai aucun pouvoir moi. C'est cet Helios qui a tout fait. Il m'a fait vraiment peur quand il a tout éclaté. Il semblait même avoir une personnalité double à ce moment là. Je ne me suis pas posé de questions et je suis parti.

-Erika- Et comment tu as atterri ici ?

-Hiroki- Comme ceci.


Hiroki sortit alors quelque chose de sa poche. C'était son téléphone portable. Il ouvrit un message dont le destinataire était….Moi ? J'étais sceptique. Je lus le message sur le téléphone d'Hiroki, et je compris alors ce qu'il en était en examinant le contenu. Je le lus à voix haute pour Hakaze.


-Erika- Voici le contenu. « Tuturu ~ Mayushi Desu ~ Si tu veux voir tous tes rêves exaucés et avoir un oopa en métal en cadeau, rends toi sur l'île de Pegasus aux coordonnées indiquées dans ce message ~ oopa va être triste si tu ne viens pas, donc fais vite ~ »

-Hakaze- Attends….Mayushi !!? Qu'est-ce que…. ? Eh, ca ne serait pas un de ces fameux « D-Mail » ?

-Erika- Je pense aussi…Vu que je ne suis pas l'expéditrice de ce message….Mais attends…C'est pour ça qu'elle voulait mon téléphone !!?

-Hiroki- Donc vous m'avez envoyé un message…Depuis le futur ?

-Hakaze- Oui c'est ça, grâce à une machine spéciale. Je n'arrive pas à croire que tu as exécuté des ordres aussi ridicules cependant….Quel abruti tu fais.

-Hiroki- Eh !!! La parole d'Erika est absolue pour moi !!!

-Erika- Hi…Hiroki-kun….

-Hakaze- C'est ça c'est ça. En attendant allons-y. Attendre au beau milieu d'un circuit temporel c'est glauque.


Hakaze soupira, puis partit en avant, exaspérée par le duo que nous formions Hiroki et moi. Je la rattrapai en courant, suivie par Hiroki qui tentait tant bien que mal de garder la cadence, et enfin nous fîmes la route paisiblement ensemble. Hiroki ne cessait de lancer des blagues drôles pendant la route. Je riais comme une folle alors qu'Hakaze restait de marbre. Elle soupirait chaque fois que le garçon ouvrait la bouche. J'avais l'impression d'être dans un groupe d'amis avec une grincheuse et deux rigolos, c'était fun.

Cela pouvait sembler ridicule, mais grâce à cette ambiance décalée et rigolote, je pus avancer vers ce qui allait être le décor de la plus décisive des batailles, et ce avec le sourire.

Hakaze, Hiroki….Faisons de notre mieux ensemble…Téhéhéhé~


……………………

"-Soichiro- Dis, Athéna…Tu es sure que ces mots que je leur ai dit tout au long de leur séjour seront suffisants pour les aider..? J'avais vraiment l'air d'un vieux con en disant ça géhéhé ~

-Athéna- Ne vous en faites pas jeune maître…Je tiens ça d'une source sûre.

-Soichiro- Arrête de me parler comme ça, idiote. Elle est vraiment cool Hakaze. J'suis content de savoir que j'aurai un gamine comme ça. Je vais donner le meilleur jusqu'à la rencontrer ~

-Athéna- Bonne chance dans le futur….Athéna. Je prendrai soin d'elle, je te le promets."


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [18/06/2016] à 23:35

Chapitre 25 : Welcome to Satellite ~

J'étais au fond de moi heureuse d'avoir retrouvé Hiroki et de progresser de nouveau dans l'ambiance de base de notre groupe. Hakaze et Hiroki semblait plutôt bien aller ensemble, même si elle était toujours violente avec lui et que lui clamait toujours m'aimer et me suivre par amour. Les sentiments d'Hiroki n'étaient pas partagés. J'étais éprise de Rei-chan depuis bien longtemps maintenant, et malgré que j'aimais beaucoup Hiroki, je n'étais pas amoureuse de lui. En y réfléchissant, moi et Hiroki nous connaissions depuis longtemps désormais. Nous étions connus il y a six ou sept ans, alors que je regardais un tournoi de duel de monstres duquel il était en finale. Je me rappelle que ce jour là il dégageait quelque chose d'étrange qui me fascina, comme si gagner ce tournoi était pour lui vital. Il était glacial envers son adversaire et cela lui donnait un certain charisme, mais je sentais qu'au fond de lui quelque chose était plus profond. Ce fut ce qui me poussa à me rapprocher de lui, puisque je voulais résoudre le mystère d'Hiroki, mais jamais je n'ai réussi jusqu'alors. Je me demandais si j'allais pouvoir résoudre l'énigme de son cœur avec ce voyage, tout comme celle d'Hakaze s'était dénouée petit à petit pendant notre périple.

Ce fut en me posant cette question que j'arrivai en compagnie de mes amis dans ce qui allait être le décor de notre dernier affrontement. Je savais que nous allions être confrontés à Reisuke, et j'espérais du plus profond de moi que nous allions pouvoir le ramener à lui.


Lorsque nous arrivâmes à New Domino City, nous fûmes surpris par le décor qui s'offrait à nous. C'était une ville assez différente en comparaison avec celle que nous avions exploré quelques jours auparavant. Les environs étaient bien plus sombres et délabrés que ne l'étaient ceux de Domino City. La première chose qui me sauta aux yeux fut le désordre omniprésent dans cet espace. Les poubelles étaient renversées au sol, laissant les ordures pulluler et dégager une odeur nauséabonde, tandis que les bâtiments en eux-mêmes étaient sombres et délabrés. Ce quartier respirait la misère, c'était difficile de croire que des gens vivaient dans ce coin, et pourtant ça avait bien l'air habité.

Hakaze inspecta les alentours. Elle chercha en premier lieu à savoir à quelle période de New Domino City nous nous trouvions, mais ne trouva pas le moindre indice à première vue. Hiroki cherchait également. Ce qui était amusant, c'était que mes deux amis avaient les mêmes méthodes d'investigation. Ils cherchèrent dans les même endroits et subirent les mêmes échecs. Devant leur infortune , je me mis à rire, ce qui eut pour effet d'agacer Hakaze.


-Hakaze- Au lieu de rire, Madame Kurenai, tu pourrais pas plutôt nous aider ?

-Erika- Non, c'est ennuyeux de chercher des indices dans des baraques vides. Je préfère chercher à rencontrer quelqu'un directement.

-Hiroki- Que tu es naïve ~ Un objet ne peut pas mentir, un citoyen si.

-Hakaze- Il a raison, tu es stupide, Erika.


Les deux personnes m'accompagnant me fusillèrent du regard , comme si j'avais prononcé des mots totalement dénués de sens. Gênée par la pression de leur insistance, je trouvai néanmoins quelque chose à redire, au grand dam de mes deux amis.


-Erika- En fait, vous êtes pareils , Hiroki et Hakaze, vous iriez bien ensemble.


Mes deux amis se regardèrent , les yeux écarquillés , en entendant ce que je venais de dire. Leurs regards se mélangèrent pendant quelques secondes. Ils restèrent un petit bout de temps dans cette position avant de détourner le regard au même mot, faisant semblant d'ignorer l'autre. Hakaze reprit alors la parole à mon intention avec un soupçon de mépris dans sa voix.


-Hakaze- S'il te plaît Erika, tu vois VRAIMENT une fille de ma trempe avec un crétin pareil ? Non mais faut te laver les yeux ma pauvre.

-Hiroki- Non mais rêve pas ma poule , même pour un million je ne sors pas dans la rue avec toi ? T'as cru quoi toi ?


La tension devint palpable entre mes deux amis. Alors que je pensais détendre l'atmosphère, je n'avais fait que jeter de l'huile sur le feu. J'essayai de réparer mon erreur en incitant l'un à parler à l'autre, mais mes deux camarades boudaient chacun dans leur coin. Je lâchai un soupire devant cette situation. Réfléchissant à une solution, je fus néanmoins interrompue par deux personnes qui arrivaient vers nous en criant.


-Lysandra- Brittany combien de fois dois-je te dire que nous n'avons rien à faire ici !? C'est dangereux !

-Brittany- Lysandra….Je veux juste voir si il reste des gens ici, on ne risque rien il n'y a plus personne. Sois un peu plus rock and roll ma poule ~


Je me retournai en entendant ces voix féminines se disputant dans mon dos. Je les aperçus aussitôt mon regard changea de direction. L'une d'elle était une jeune femme qui semblait avoir la trentaine. Sa longue chevelure rousse mettait en avant sa silhouette fine et élancée habillée d'une longue robe blanche qui lui tombait jusqu'aux talons. Son visage était assez fin. Ses deux grands yeux gris nous dévisagèrent lorsqu'ils nous virent. La femme en question s'arrêta et fit un geste pour attirer l'attention de sa partenaire. Elle était une femme plus petite et rondelette. Elle possédait une chevelure blonde coiffée en brosse qui tombait légèrement sur ses yeux bleus. Elle possédait deux boucles d'oreilles en forme d'étoile et était habillée en pull large et en jean. Lorsque cette femme nous vit face à elle, elle fut alors comblée. Elle reprit la parole à l'intention de sa camarade avec un air victorieux et un ton ironique.


-Brittany- Alors ? Qui avait dit qu'il pouvait y avoir des rescapés ? T'en penses quoi ma biche ? Tu veux encore jouer avec the queen ?


Sa partenaire lui répondit en soupirant devant l'auto-suffisance de la blonde.


-Lysandra- Oui…Tu as eu de la chance, rien de plus, enfin, je ne sais pas si on peut parler de chance….Regarde le mec….Il a une tête de boulet atypique. Si on doit se coltiner ce genre de mec, je sens que je vais me pendre.

-Hiroki- Eh on vous entend !!!


Les femmes tiquèrent. La blonde s'avança d'un pas rapide vers nous, enjouée à l'idée d'avoir trouvé du monde dans ces rues désertes. J'allais pouvoir saisir l'occasion pour obtenir toutes les informations que je voulais. J'attendis donc que la blonde arrive. Lorsqu'elle parut devant moi, elle fut rejointe par son amie, puis elle prit la parole avec enthousiasme.


-Brittany- Hey guys ! Moi c'est Brittany ~ On m'appelle la rock queen de satellite ~

-Erika- En…Enchantée, moi c'est Erika, Erika Kurenai….Mais…Pourquoi on t'appelle « La rock queen ? »

-Lysandra- N'essaie pas de comprendre son délire. Elle était maquée avec un mec qui se faisait appeler « Elvis le king » dans satellite, du coup elle a rejoint son délire et elle est devenue comme ça. Son vrai nom c'est Rachel.

-Brittany- BRITTANY ET ELVIS THE ROYAL COUPLE Géhéé ~

-Erika- D'a….D'accord….Enfin, en parlant de couple, voici mes amis, Hiroki et Hakaze. Eux aussi forment un couple bizarre.

-Hakaze et Hiroki- C'est faux !!!


Je ris alors devant la réponse synchronisée de mes deux aînés, rejointe par cette Brittany qui avait l'air aussi décalée que je ne l'étais quand je devenais un peu fofolle. La situation était rigolote, mais ne semblait pas amuser Lysandra qui reprit la parole d'un ton plus strict et sérieux.


-Lysandra- Sans vouloir briser votre maaagnifique scène de ménage, je peux savoir ce que vous foutez ici ? Non parce que depuis le massacre d'il y a trois ans, il n'y a plus grand chose à voir ici.

-Hakaze- Le massacre d'il y a trois ans ?

-Brittany- Eh oui….Un affrontement entre forces de l'ordre et gangs ~ Elvis a combattu comme un brave et dans une ultime pensée pour sa belle, A.K.A moi, il a rendu l'âme en priant pour ma protection ~ Qu'il est magnifique mon Elvis à moi ~

-Hiroki- Il y a vraiment eu un génocide ici… ?

-Lysandra- Ce ne sont que les délinquants qui se sont fait abattre. Enfin les délinquants, ils ne faisaient rien de mal au final. Ils étaient juste une bande de jeunes qu'on laissait à la dérive et qui essayaient de tuer le temps. J'ai perdu mon fils dans cette bataille. Contrairement à Brittany, je n'ai trouvé aucune consolation pour faire le deuil de Mario.

-Erika- Je vois…Les forces de sécurité sont vraiment horribles…Comme je l'ai lu dans les livres d'histoire concernant cette froide époque….Je suis désolée pour vous deux…


La femme plus âgée reprit sans aucune gêne face à nous. Elle reprit la parole d'un air dubitatif, je semblais avoir éveillé sa curiosité en ayant continué notre dialogue.


-Lysandra- Tu as bien dit avoir lu ça dans des livres d'histoire ? De quoi parles-tu jeune fille ?

-Erika- Je …Ca serait trop long à expliquer…D'ailleurs pourquoi il n'y a personne ici ?

-Brittany- Ca serait tout aussi long à expliquer L.O.L Pour te la faire rapide ma biche, des mecs hyper chelous ont débarqué sous des capes et tout le tralala genre pas du tout crédibles tu vois. Ils ont commencé à jouer les prophètes en disant que le dragon cramoisi était nul et que les ténèbres étaient la voie…Des trucs chiants quoi, et puis ils ont balancé des araignées sur tout le monde et tout le monde s'est fait contrôler comme une grosse bande de tocards ~

-Hakaze- Contrôlé…. ? Par des araignées ?

-Lysandra- Oui, leurs araignées semblent avoir le pouvoir de prendre possession du corps de celui qu'elles touchent. C'est assez étrange en soi.


Hakaze s'arrêta pour réfléchir tandis que Hiroki réfléchissait déjà dans son coin. Nous étions donc à une époque où Satellite était déserte et où des hommes masqués contrôlaient les autres. Nous devions donc être à l'époque juste avant le début de la guerre entre signers et dark signers. Mais à présent, que devions nous faire pour pouvoir arrêter Reisuke ? Où se trouvait-il en ce moment ? Que faisait-il ? Je n'avais aucune idée de par où commencer. Mais alors que j'étais en train de réfléchir, quelque chose attira l'attention de tout le monde.


Ce fut dans le ciel que cela se passa. Une forte lumière brilla autour des nuages et les chassa jusqu'à ce que le ciel de cette nuit étoilée soit dégagé. Lorsque cela fut fait, nous vîmes alors de là où nous étions qu'une marque assez étrange se dessinait, à quelques centaines de mètres de notre position actuelle. Cette marque semblait faite d'énergie lumineuse de couleur mauve qui brisait alors la quiétude du ciel paisible. En y regardant bien, c'était une marque d'araignée.

Nous nous affolâmes tous à l'idée de voir cette marque ténébreuse apparaître de nulle part. Lysandra esquissa un « encore une fois » d'un air dépité tandis que sa copine Brittany courait dans tous les sens. Hiroki regardait la marque en serrant les dents, se demandant sûrement ce qu'elle était…Tandis que Hakaze….


Tandis que Hakaze restait pétrifiée à l'idée d'apercevoir cette chose, je cherchais à la faire redescendre sur terre, en vain. Elle était devenue complètement vide face à ce dessin assez étrange qui s'était inscrit devant nos yeux incrédules. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait une réaction aussi exagérée, mais elle ne pouvait même pas me répondre. Elle était muette et inerte, comme une poupée l'était.

Nous restâmes quelques minutes à regarder Hakaze qui ne bougea même pas ne serait-ce qu'un cil. Elle était littéralement subjuguée par le spectacle singulier qui se déroulait devant elle. Hiroki tenta de passer sa main devant ses yeux, de claquer des doigts devant son regard, rien n'y faisait, elle restait vide.

Je pris alors des mesures plus radicales . Tandis que la marque disparut , je secouai mon amie qui au bout de quelques secondes revint à elle. Elle prit alors la parole , inquiète par ce qu'elle venait de voir.


-Hakaze- Je….Cette chose m'a rendue…Bizarre…

-Brittany- Merci captain obvious ! On a vu que tu étais bizarre.

-Erika- Qu'est-ce qu'il s'est passé Hakaze ?

-Hakaze- Je….J'ai eu le sentiment de devenir vide et …. Je…C'est étrange mais j'ai eu le sentiment que quelque chose à l'intérieur de moi était en conflit avec une autre partie de moi. Comme si deux choses étaient en désaccord.


Nous restâmes dubitatifs devant les déclarations d'Hakaze, tandis que Brittany et son amie plus vieille pensaient qu'elle fabulait et en rajoutait une dose, moi et Hiroki n'étions pas du même avis. Nous nous regardâmes tous les deux, interloqués par ce que subissait actuellement Hakaze. Nous n'avions aucune idée de la cause ni des résultats produits par cette fixation, mais nous avions le sentiment que tout cela ne présageait rien de bon. Notre amie restait silencieuse, perdue dans ses pensées. Elle aussi semblait ruminer cette chose qui semblait lui avoir fait de l'effet. Alors que j'allais tenter de la distraire, nous fûmes interrompus par Brittany qui reprit alors la parole.


-Brittany- Bon, maintenant qu'on a trouvé des rescapés, faudrait aller à la planque non ?

-Hakaze- La planque ?

-Lysandra- Le restant des habitants de satellite n'ayant pas été contrôlé par les araignées a monté une planque que nous utilisons pour nous cacher en attendant que les choses se calment. Nous devions y rester, mais MADAME Brittany a décidé de chercher d'autres survivants.

-Brittany- Et madame avait raison ~

-Erika- D'accord, nous vous suivons. Nous ne sommes pas d'ici donc nous ne serons pas capables d'éviter une menace éventuelle.


Sans vraiment réfléchir à la suite, je me lançai avec Hakaze et Hiroki dans une course aux côtés de nos deux amies du jour. Je repensais à tout ce qui avait été fait depuis notre arrivée dans ce patelin. Cette gigantesque marque d'araignée devant laquelle Hakaze était sonnée….Une histoire avec une araignée à Domino City….Cela me disait quelque chose…

….

Mais oui, évidemment que cela allait me dire quelque chose !!!

C'était bien évidemment ça !!!

Je m'arrêtai net tandis que mes camarades me regardèrent d'un air dubitatif. Hakaze restait assez troublée depuis tout à l'heure . Lorsque je repris la parole, je désépaissi le mystère, en soulevant un autre encore plus gros au passage, sous les regards incrédules de cette petite foule rassemblée autour de moi.


-Erika- Dis, Hakaze. Cette histoire d'araignée, tu penses que cela à avoir avec l'histoire de Soichiro?


La surprise se dessina sur le visage de mon ami qui semblait vraiment trop troublée pour réfléchir. La solution était juste devant notre nez, mais elle semblait l'avoir laissée s'échapper à cause de son ressenti sur le moment. Cela ne ressemblait pas à mon amie qui était assez vive d'esprit d'ordinaire. Moi qui étais un peu l'idiote du groupe, je me sentais désolée par le fait que ce soit moi qui dus lui expliquer la situation.


-Erika- Athéna….M'a raconté un peu votre situation avec Soichiro…Et je pensais que l'intervention de l'araignée dans l'histoire de tes parents avait peut être une répercussion sur toi maintenant.

-Hakaze- Maintenant que tu le dis…Oui, c'est plausible. Mais dans ce cas…..Je n'ai pas beaucoup de temps. A défaut de sauver mon père de sa vie, peut être pourrais-je le venger….C'est ça je pense. Le désir de vengeance.

-Hiroki- Oi miss, la vengeance n'apporte rien. Tu crois que t'es la seule qui a été meurtrie dans la vie ? Laisse moi rire.

-Hakaze- Arrête avec cette arrogance ! Pourtant, tu as raison sur ce point…Je ne devrais pas me salir les mains avec ce genre de types.


Sur cette résolution de Hakaze, nous reprîmes la route. Je restais un peu dubitative face à ce conflit interne qu'avait Hakaze, je me devais de la surveiller afin de faire en sorte qu'elle ne cherche pas à commettre quelque chose qui allait lui porter préjudice comme la vengeance. Suivant Lysandra et Brittany, nous dévalâmes une à une les rues de New Domino City , ayant pour but de nous réfugier dans l'abri des survivants de la ville. Nous nous méfiions beaucoup des araignées qui pouvaient surgir de n'importe où, mais notre danger fut beaucoup moins subtile.


Il arriva droit devant nous. Il était un homme sombre habillé d'une longue cape noire dans laquelle étaient tracées des lignées jaunâtres. Cette cape couvrait son visage et une bonne partie de son corps. L'homme portait en lui une profonde aura de ténèbres qui me glaça le sang. Je sentais qu'il respirait le mal et qu'il était prêt au pire. Lysandra et Brittany grimacèrent, apparemment , elles connaissaient l'homme et ses intentions. Lorsque l'individu suspect prit la parole, il le fit avec mépris et agacement.


-Devack- Alors que nous pensions avoir réglé le problème, voici encore cinq personnes vivantes. C'est pitoyable. Kiryu n'est qu'un bon à rien.

-Erika- Qui êtes vous !!?

-Lysandra- Il est un de ces hommes étranges…..Il s'appelle Devack. C'est lui qui est l'un des instigateurs du chaos….

-Brittany- Si nous ne pouvons pas passer…On va galérer wesh !!!


Tandis que Devack s'avançait vers nous en disant qu'il allait nous éliminer, je réfléchissais à une solution pour nous sortir de là. Toratura était certes envisageable, mais d'après le récit d'Athéna, même elle et Téthys ensemble ne pouvaient pas rivaliser avec une créature aussi dangereuse qu'un esprit de la terre immortel, et perdre ici serait tout simplement grotesque après tout le chemin que nous avions fait.

Mais alors que le danger s'approchait de plus en plus, ce fut Hiroki qui , sans réfléchir, s'interposa entre nous et l'homme. Soupirant avec ironie, il reprit la parole d'un ton défiant et hostile à l'égard de l'homme ténébreux et méprisable.


-Hiroki- Alors Devack , on veut s'attaquer à quelques jeunes femmes alors qu'il y a un homme dans le groupe ? Poule mouillée va ~

-Devack- Je n'ai que faire du sexe, de la taille, ou du poids de mon adversaire. Une âme est une âme. Tu veux donc devenir le sacrifice à Cusillu ? Eh bien soit. Qu'il en soit ainsi.

-Hiroki- Ne me sous-estime pas , tu le regretteras ~ J'ai déjà affronté bien pire que toi….Comme supporter Hélios pendant trente jours….Ce type était tellement lourd….

-Erika- Hiroki, tu es sûr que tu peux…

-Hiroki- Partez en avant. Je me charge de lui et je vous rejoins. J'ai toujours voulu affronter un gros méchant qui ressemblait à un singe, me voilà servi ~

-Hakaze- C'est plutôt toi le singe dans l'histoire. Règle lui vite son compte grosse nouille.


Cette fois, à ma grande surprise, aucun de nous ne remit en cause la décision de Hiroki. Je suppose que c'était la confiance mutuelle qui grandissait dans le groupe qui faisait ça. Nous faisions de plus en plus de choses qui étaient naturelles. Lorsqu'il y avait eu cette histoire avec les chaînes, nous avions pris énormément de temps pour prendre notre décision…Et là , la séparation s'était faite naturellement. Ce fut en pensant à cet esprit d'équipe se renforçant que je pris la route accompagnée de mes amies, en ayant totalement confiance en la victoire de mon ami Hiroki.


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [25/06/2016] à 13:28

Chapitre 26 : Passé VS Futur

Tandis que mes amies partirent en avant , sans même me poser la moindre question concernant ma réussite, je faisais fièrement face à l'homme qui était un obstacle à notre progression à tous. Perdre ici n'était pas une option, je ne voulais pas échouer avant de remplir mon objectif personnel qui était la vraie finalité dans cette bataille. Je scrutai l'adversaire du jour. Il semblait vraiment chiant à première vue. Il possédait deux grands yeux mauves qui ne laissaient passer aucune émotion tandis que son visage de teint assez mat semblait infecté par les ténèbres. Mais malgré tout….Même Reisuke avait plus de charisme que lui alors que Reisuke ne possédait aucun charisme.

L'homme prit la parole d'un ton neutre, de sa voix grave et puissante résonnant dans les alentours. Son intonation était marquée par les ténèbres.


-Devack- Tu sembles perdu ici. A en juger par tes vêtements, tu ne dois pas t'être changé depuis des jours…Habites-tu ici ? Es-tu prisonnier de cette dictature orchestrée par Goodwin ? Je pourrais te donner le pouvoir de réclamer vengeance si tu le voulais.

-Hiroki- …Laisse moi réfléchir…Non, en fait, rien à foutre de la dictature. J'veux juste passer moi tu vois. Tu fais ton business, toi même. Donc je passe ou je te casse ? ~

-Devack- Quelle arrogance. Tu me rappelles ce gamin qui avait cette même insolence à mon égard. Peu importe ce que je pouvais faire, jamais il ne me reconnaissait comme l'autorité dans la famille.

-Hiroki- Oh, Papa a des souvenirs douloureux ?

-Devack- Géhéé ~ Je vais te faire subir le même sort qu'il a subi !!!

-Hiroki- Je t'attends grand père ~

-Devack- Qui te dit que cela sera moi qui va te faire subir ce sort ?


J'eus un sursaut de surprise face à l'homme qui était face à moi. Il gardait un sourire impassible marqué par des ténèbres profondes. Sans savoir vraiment de quoi il voulait parler, je redoutais la menace et m'y préparait. Mais alors que je m'attendais à ce qu'il s'avance tout simplement vers moi pour me mettre à terre, il claqua des doigts. En réponse au résonnement de ce claquement sortirent de l'ombre des tas d'êtres ténébreux qui semblaient être au commandement de Devack. Ils étaient des sortes d'animaux rongés par les ombres et dont on aurait enlevé tous les instincts naturels pour ne faire d'eux que des êtres de chaos. Semblant comme couverts d'une boue noire ébène, on ne pouvait discerner que deux grands yeux rouges lumineux qui brillait au delà de cette couche vaseuse et ténébreuse.

Je reculai de quelques pas, mais il y en avait d'autres derrière moi. Ils s'avançaient lentement dans ma direction tandis que leur chef reprit la parole d'un ton satisfait.


-Devack- Comment trouves-tu mon armée des ombres pauvre fou ? Cela fait tellement longtemps qu'ils n'ont pas mangé…Voici l'occasion parfaite. Tu as deux choix maintenant. Rejoins nous ou meurs ici.

-Hiroki- Je ne rejoindrai jamais votre camp. Je ne le répéterai pas, Devack ~

-Devack- Bien, alors meurs.


https://www.youtube.com/watch?v=vEEc07ROpT8


Sur ces mots , les soldats de l'homme se ruèrent sur moi. Ils devaient être une vingtaine. Je sortis rapidement un couteau de ma veste. Une lame assez fine mais tranchante que je gardais toujours sur moi depuis ma jeunesse. Et armé de ce couteau je me lançai dans la bataille tout en sachant que je ne pourrais pas vaincre 20 soldats. Devack partit, confiant que j'allais me faire dévorer par ses sbires, tandis que j'essayais de me faire une ouverture pour m'enfuir. J'avais appris qu'un combat à l'arme blanche était assez difficile à gérer, puisqu'il fallait absolument appliquer la bonne pression sur l'arme tranchante, étant donné que trop de pression empêcherait de retirer le couteau, mais il fallait assez de force pour pouvoir tuer du premier coup. En appliquant ces conseils à moi même, je réussis à me ruer sur un des soldats pour le tuer d'un coup dans la poitrine tout en me retournant rapidement vers un autre derrière moi afin de lui asséner un coup dans la tête. Pour toute réponse, je n'eus qu'un cri de douleur des deux bêtes tandis que leur sang mêlé à de la bouillasse noire était venu se poser sur mes vêtements.

Le combat commençait vraiment, ils se ruèrent cette fois tous d'un coup sur moi tandis que je courais pour essayer de gagner du terrain. Ils étaient plus lent que moi, ce qui me permettait de gagner quelques mètres dans ma course. Haletant face à la pression qui commençait à s'accumuler alors que je n'avais tué que deux de leurs membres, je me cachai dans une allée en les attendant.

Lorsque je les attendis arriver, je sortis de ma cachette avec toute la rapidité que je cachai à l'intérieur, tranchant d'un seul coup 4 de mes poursuivants, puis je repris ma course, sans même regarder les dégâts qu'avait causé mon attaque.

Je dévalai ainsi rue sur rue dans l'espoir de répéter le même scénario face à ces soldats qui n'étaient certes pas capables de réfléchir , mais qui n'abandonneraient leur mission que lorsqu'ils seraient tous morts jusqu'au dernier. Cependant, un imprévu assez délicat vint s'installer sans crier gare.

En effet, je me retrouvai au final dans un cul de sac. Je ne pouvais plus tendre la moindre embuscade. Il ne me restait alors plus qu'une solution.



Je me retournai face aux ennemis. Ils étaient encore plus d'une dizaine face à moi, me fixant tous de leurs grands yeux rouges inexpressifs. La pluie commençait à tomber sur le décor de notre affrontement bien singulier tandis que ma détermination se forgeait de plus en plus. C'était soit eux, soit moi…Et bien que ce combat semblait peine perdue, j'étais déterminé à aller jusqu'au bout. Empoignant mon arme de poche, je courus jusqu'à mes détracteurs jusqu'à m'approcher suffisamment de l'un d'eux pour lui lancer l'arme directement dans la tête. Il s'écroula littéralement au sol tandis que dans ma course je pus ramasser l'arme pour la planter dans la tête d'un autre soldat. Un autre arriva derrière moi, tentant de me mordre d'un coup sec, mais je pus me reculer in extremis afin d'éviter la blessure qui m'aurait été fatale.

Les soldats ne se démotivèrent pas et attaquèrent chacun tour à tour, ne laissant qu'une fraction de secondes entre chaque attaque, tentant de me mordre à chaque fois. Une morsure était tout ce qu'il fallait pour me réduire au silence. Une seule erreur et j'étais bon pour la tombe.

Acculé par les attaques à répétition de ces douze soldats animaliers restants, je reculai de plus en plus vers l'inévitable issue qu'était ce cul de sac, réfléchissant à une solution envisageable pour moi.

Cependant, mes capacités physiques s'essoufflaient en même temps que mes capacités mentales, me laissant ainsi entrevoir le début de la fin au fur et à mesure que j'esquivais les attaques des bêtes ténébreuses contrôlées par Devack.


Je me reculai encore et encore, et mon désespoir fut porté à son paroxysme lorsque je sentis enfin le mur derrière moi. Posant mes deux mains contre la paroi rocheuse, j'étais inquiet face à l'armée en face de moi. Une longue goutte de sueur perla sur mon front, se joignant à la pluie qui gouttait sur ma peau de son côté. Regardant avec effroi la menace désormais proche, je repensai à tout ce que je devais encore faire. Beaucoup de choses vinrent dans mon esprit, Erika, Hakaze, Soichiro, Reisuke et mon objectif personnel dans ce combat….Tout ce que j'avais vécu ne pouvait pas finir aussi ridiculement , mais apparemment…C'était la fin.

Rongé par la frustration, je fermai les yeux, espérant que quelque chose ou quelqu'un me sauve de cette situation désespérée. Mais alors que peu à peu cet espoir disparaissait, j'entendis un bruit sourd qui me fit ouvrir les yeux instantanément.


https://www.youtube.com/watch?v=IKkBbJhPSMk


Ce bruit, c'était un coup de feu qui venait de l'autre bout de la ruelle. Sans percuter, je ne compris la portée de cet impact que lorsque je vis un des soldats s'écrouler au sol. Les autres se retournèrent vers la personne à l'origine de l'attaque tandis que je profitai de l'attention des gardes portée ailleurs pour moi même en trancher deux avec mon arme. La personne qui venait de me sauver bougea à son tour, profitant de la puissance de son arme à feu afin de tuer un à un chaque monstre voulant ma peau. A deux nous éradiquâmes rapidement les uns après les autres ce groupe de sous-fifres de Devack.

A un moment, alors que je me ruai sur l'une des dernières bêtes, ma lame toucha la poitrine de ma cible au même moment que la balle de l'allié du jour toucha sa tête. L'animal s'écroulant, je puis alors voir le visage de la personne m'ayant porté secours. Elle était une femme âgée d'une trentaine d'années possédant deux grands yeux couleur saphir dont le regard était assez expressif. Elle me regardait avec le sourire, laissant ses longs cheveux blancs humides flotter au gré du vent, rayonnant dans cet environnement sinistre. Reprenant son arme, elle afficha cette fois un sourire plus malicieux qu'il ne l'était avant, pour au final tirer dans ma direction. Je ne compris pas pourquoi un tel changement, mais la situation s'éclaircit quand la balle me frôla avant de se planter dans le dernier de mes poursuivants qui s'écroula net au sol.

Je me retournai vers la cible, avant de me retourner de nouveau vers la femme. Elle souffla sur la fumée de son revolver avec satisfaction avant de s'avancer vers moi avec le sourire. Son habillement me faisait un peu penser à celui d'Hakaze. Elle était habillée d'une veste bleue ciel ainsi que d'une longue jupe de couleur sombre. Ses chaussures quant à elles semblaient être aussi confortables que des baskets tout en étant aussi élégantes que des chaussures de ville.

Lorsque la femme fut assez proche, elle rangea son arme et me sourit de plus belle, prenant la parole d'un ton agréable. Sa voix était assez douce et féminine, tout en m'étant assez familière.


-Himiko- Eh bien il s'en est fallu de peu ! Dis moi mon garçon, rien de cassé ?

-Hiroki- Je….Non, tout va bien. Plus de peur que de mal. Mais….Comment… ?

-Himiko- Comment ? Ne t'en fais pas jeune homme. Tout cela c'est de la routine pour moi héhé ~ Mais cela semble l'être pour toi aussi. Tu viens de Satellite également ?

-Hiroki- Non. Je ne viens pas d'ici, mais disons que j'ai appris très tôt à me défendre. En tout cas je vous en dois une madame. Comment vous appelez vous ?

-Himiko- Tu peux me tutoyer garçon. On m'appelle Himiko. Namatame Himiko. Je fais partie de l'organisation visant à instaurer une paix durable dans Satellite : La guilde Yume-Nikki.


Namatame Himiko….. ? Etait-ce vraiment…. ? Etait-elle vraiment liée à Hakaze et Soichiro… ?

Je scrutai d'avantage la femme qui était face à moi. En comparant son physique avec celui de Hakaze, j'obtins quelques concordances. La forme de son visage et de ses yeux était étrangement similaire, et bien que leurs cheveux n'étaient pas de la même couleur, ils avaient la même forme, la même dégaine. Elle portait une frange similaire à celle de la jeune femme du groupe tandis que ses cheveux tombaient sur son visage de la même façon que la brune. Himiko Namatame semblait être liée à Hakaze…Sa mère ?…Cela semblait tout de même assez gros.


-Himiko- Jeune homme…Tu es dans tes pensées ? Tu pourrais au moins te présenter, aucune manières ces jeunes ~


Devant la petite pique semblant amicale venant de la beauté aux cheveux blancs comme neige, je repris la parole, gêné par la situation.


-Hiroki- Je m'appelle Hiroki. Yamada Hiroki. Je suis de passage dans la région. Dis moi, Himiko. Le chaos qui règne ici est présent depuis longtemps ?

-Himiko- Depuis que ces hommes en capes sont ici, beaucoup de personnes ont disparu. On dit qu'ils sont offerts en sacrifice à des esprit du duel de monstres. Par conséquent, nous travaillons sur tous les fronts pour limiter l'impact de la menace en attendant de pouvoir prendre une mesure visant à changer radicalement la donne.

-Hiroki- « Nous » ? Vous êtes plusieurs ?

-Himiko- Je te l'ai dit, je suis membre de la guilde Yume-Nikki. ~ Notre credo à nous c'est de s'occuper de maintenir la paix durable à Satellite. Nous devons donc gérer les dégâts de ces hommes en noir, mais aussi nous occuper des gangs de duel qui profitent de la situation pour s'installer ici et ailleurs. Mon mari y met du cœur, mais ce n'est pas rose tous les jours ~

-Hiroki- Je vois. Je suppose que la situation peut vite devenir ingérable si l'on laisse les choses couler….Enfin…Je suppose que tout s'est arrangé depuis. Autrement notre ville ne serait pas dans cet état.

-Himiko- Eh ? Pourquoi parles-tu avec tant de recul ? Nous sommes encore en guerre mon garçon ! ~

-Hiroki- Désolé, ça m'a échappé. Merci de m'avoir sauvé, Himiko. Je te rendrai la pareille dès que je pourrai, cependant, je dois retourner au cœur de Satellite.


La femme s'arrêta quelques secondes , tandis qu'une pluie fine tombait toujours dans la ruelle dans laquelle jonchaient sur le sol les quelques cadavres des bestioles nous ayant attaqué précédemment. Elle leva les yeux au ciel et y perdit son regard. Elle marqua une pause assez longue , la finissant par un soupir. Lorsqu'elle posa de nouveau son regard vers moi, elle semblait avoir compris ma situation.


-Himiko- C'est difficile d'abandonner ceux que l'on aime en temps de guerre n'est-ce pas ?

-Hiroki- Comment tu… ?

-Himiko- C'est écrit sur ton visage mon garçon ~ Tu me rappelles mon mari, Hiroki. Peu importe le risque, ses sentiments parlent avant tout et il en vient à faire des choses qui lui portent préjudice, mais il s'en moque. C'est une qualité exceptionnelle d'agir avec son cœur, mais parfois il faut mesurer les risques.

-Hiroki- Je comprends les risques…Mais mes amies sont parties avec deux inconnues qui ne semblaient pas si fortes, et pour être honnête, je n'ose pas imaginer ce que je ferais si il leur arrivait quelque chose.

-Himiko- Deux inconnues dis-tu ? Je peux avoir des précisions ?

-Hiroki- Elles disent s'appeler Brittany et Lysandra. L'une est une blonde plutôt rondelette et l'autre une rousse un peu plus âgée et plus fine.

-Himiko- Ohhh…Elles sont avec les filles ! Bien, tu n'as pas à t'en préoccuper. Elles s'en sortiront.

-Hiroki- Comment pouvez-vous en être si sûre ?

-Himiko- Lysandra et Brittany sont affiliées à la guilde. Elles ne sont pas officielles, mais nous avons des bons contacts ensemble. A l'heure qu'il est, tes amies doivent être dans la planque au sud de Satellite. Si tu veux, passe la nuit à la guilde, et dès demain je t'accompagnerai voir tes amies. D'accord ?


Je réfléchis à la proposition de la femme. Elle ne semblait pas mentir en avançant le fait qu'elle pensait mes amies en sécurité. Elle dégageait une sérénité assez apaisante qui réchauffait mon cœur froid et humide , mais surtout qui faisait baisser ma garde. Je ne la connaissais pas, même si elle me rappelait Hakaze, mais sans assurer mes arrières je baissai toutes les barrières de mon cœur et de mon esprit pour faire confiance en Himiko. Je repris la parole, encore troublé par ma propre décision.


-Hiroki- Je suppose que je n'ai pas le choix. Il vaut mieux vous suivre que de chercher à l'aveugle après mes amies. Vous êtes sûre que je ne serai pas dérangeant dans la guilde ?

-Himiko- Ne t'en fais pas jeune homme ~ Personne n'osera contredire la maîtresse de maison, ils savent que je peux les faire taire ~

-Hiroki- La maîtresse de maison…. ?

-Himiko- Bien évidemment ~ Mon mari et moi sommes les leaders du mouvement. Nous sommes également les propriétaires des locaux de Yume-Nikki. Allez, ne t'en fais pas et viens donc ~


J'acquiesçai devant l'insistance de la leader de la guilde Yume-Nikki. Apparemment, ce mouvement semblait posséder des forces assez importantes qui allaient être utiles pour progresser dans cette époque. C'était donc l'occasion idéale pour moi d'avancer de manière stable dans cette époque tout comme je l'avais fait à Domino City avec Kaiba Corporation.

Je suivis donc la femme qui marchait tranquillement sous cette pluie toujours aussi embêtante et froide. Nous étions tous les deux trempés, mais cela ne semblait pas la gêner plus que ça. Nous marchâmes pendant une dizaine de minutes en parlant de tout et de rien, dans ces quelques rues de Satellite toutes plus crasseuses et nauséabondes les unes que les autres. Himiko accéléra soudainement le pas lorsque nous arrivâmes à un carrefour. Je la suivis malgré la fatigue musculaire qui commençait à me guetter, et lorsqu'elle s'arrêta, nous étions tous deux face à une moto assez imposante de couleur bleu nuit. C'était un duel runner qui semblait appartenir à la femme. Impressionné par la bécane qui était devant moi, je ne pouvais articuler un mot. Ce fut Himiko qui brisa le silence en reprenant la parole d'un ton ironique ?


-Himiko- Penses-tu que cette moto me sied bien, Hiroki ? ~

-Hiroki- J'étais loin d'imaginer que tu possédais un tel engin. Je suis épaté.

-Himiko- Je pense que les femmes peuvent aller encore plus loin que les hommes lorsqu'il s'agit de braver les interdits. Rien que le fait de penser à ma fille me suffit à me donner des ailes tu vois ~

-Hiroki- Tu as une fille ?

-Himiko- Oui, une petite fille de neuf ans. Si je continue de maintenir l'ordre ici, c'est pour que ma petite Hakaze grandisse dans un monde meilleur. Et toi ? As-tu une motivation ? Sans motivation, tu es destiné à mourir, Hiroki.

-Hiroki- Je…J'ai aussi des motivations, mais si je les révèle maintenant, elles n'auront plus de sens.

-Himiko- Dans ce cas, garde les pour toi. Allez, monte jeune garçon !!


La femme enfourcha sa moto avec détermination. Elle semblait assez confiante à l'idée de conduire. Je grimpai derrière elle afin de me laisser guider par sa conduite. Himiko se retourna, me demandant si j'étais bien installé, obtenant ainsi une réponse positive de ma part. Elle enfila des gants de moto noirs afin de pouvoir conduire avec confort, et lorsqu'elle fut prête, elle démarra à vive allure.

Je m'accrochai à la taille de la femme avec gêne. Elle ne semblait cependant pas gênée à l'idée que mes mains soient posées sur une partie plutôt intime de sa silhouette. Bien au contraire, puisqu'elle m'invita à serrer d'avantage pour pas que je ne dérape. J'étais le plus mal à l'aise de nous deux au final. Me laissant porter par la vitesse de la femme tout en dévalant une à une les ruelles sombres et vides de Satellite, je redoutais de plus en plus les combats à venir. Être séparé de mes amies était la dernière chose que je voulais supporter étant donné que le doute du lendemain était la pire chose qui existait à mes yeux. Pourtant, je devais faire avec, étant donné que je n'avais aucune idée de leur position actuelle.

Nous roulâmes quelques minutes de plus, cependant, alors que nous étions assez proches de la guilde selon ma nouvelle alliée, nous sentîmes tous les deux une présence assez sombre qui nous poussa à nous arrêter net. Je descendis du véhicule tandis que je dis à Himiko de rester prête à partir. Après tout…Elle n'avait rien à faire dans cette situation, puisque la présence que je sentais était familière.

Elle se rapprochait de plus en plus de nous, à une vitesse considérable. Sans vraiment que je puisse discerner exactement d'où elle provenait, je la sentais de plus en plus oppressante, de plus en plus vile, se rapprochant vers moi de la manière d'un prédateur. Lorsque enfin la personne daigna se montrer , je la reconnus immédiatement.

Sa longue cape noire et sa chevelure sombre et longue flottaient tous les deux sous le même rythme du vent, de son flux et reflux lent et régulier. Les yeux de l'individu se posèrent sur moi et la femme, et comme je m'y attendais, il n'avait pas changé d'un pouce depuis le temps qui était passé. Toujours aussi arrogant dans sa dégaine, il me dévisageait avec insistance tandis que je tentais tant bien que mal de ne pas me laisser troubler psychologiquement par sa présence.

Tandis que Himiko regardait la scène , incrédule, je dévisageai à mon tour l'homme marqué par les ténèbres, avant de reprendre la parole d'un ton hostile.


-Hiroki- Donc tu es vraiment ici….Reisuke….


Une nouvelle page allait s'écrire.


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [26/06/2016] à 17:41

Chapitre 27 : Le temps m'est compté

Alors que j'étais en compagnie de Himiko, la leader de la guilde Yume-Nikki, j'eus sentis une présence assez désagréable. Après m'être arrêté, je remarquai alors que c'était Reisuke qui était face à moi. Il avait donc bien réussi à traverser les époques jusqu'ici et avait apparemment commencé son œuvre depuis bien longtemps, alors que moi j'étais encore à me demander comment survivre ici. Il me regardait armé de son arrogance habituelle. Il avait un peu arrangé ses cheveux depuis la dernière fois, se les étant coupés au niveau du front pour rétablir sa frange naturelle, mais leur couleur et leur longueur étaient inchangées. Lorsqu'il prit la parole, je sentis une pointe d'agacement dans sa voix, tandis qu'il essayait de la masquer par de l'ironie.


-Reisuke- J'ai pas de chance moi aujourd'hui. Déjà que l'autre me poursuit, faut en plus que je tombe sur lui pour me barrer la route. Hiroki, soit tu te casses , soit je te fracasse.


Cherchant à comprendre la situation, je répondis à mon interlocuteur en ignorant son pseudo ultimatum.


-Hiroki- Qui te poursuit ? Qu'est-ce que tu as encore fait Reisuke !?

-Reisuke- Tes deux copines étaient ensembles à courir dans les rues de la zone BAD de Satellite avec deux nanas que je ne connaissais pas. Hakaze m'a remarqué alors que je traînais dans la zone pour un truc qui ne te regarde pas, et depuis elle me poursuit. Elle est grave chiante celle-là ! Maintenant pousse toi sinon je m'en charge moi-même.

-Hiroki- Hakaze…..Est à tes trousses… ?


Je me retournai vers Himiko qui était toujours sur sa moto. Je m'arrêtai quelques secondes. Il ne valait mieux pas que Hakaze, celle du futur croise la route de Himiko, celle du passé. Qui sait quel paradoxe cela pouvait engendrer si la mère et la fille venaient à se faire face…. ?

Réfléchissant à cette option éventuelle, je m'avançai vers Himiko en gardant mon regard porté sur Reisuke, prêt à réagir si il tentait de s'enfuir ou d'agir. Près de la femme, je repris alors la parole en essayant d'avoir l'air persuasif.


-Hiroki- Himiko, tu devrais retourner à la guilde seule. Ce mec est dangereux, il ne vaut mieux pas que tu l'affrontes.

-Himiko- Pour qui me prends-tu mon garçon ? Tu crois vraiment que je suis une de ces femmes qui laissent le travail aux hommes ? Laisse tomber, je reste ici.

-Hiroki- Himiko, je t'ai dis que j'étais de passage, mais j'ai quelque chose d'important à régler et je dois le faire seul. Je viendrai te voir à la guilde et je t'expliquerai tout alors. D'accord ?


La femme marqua une pause, réfléchissant quelques secondes à la situation qui se présentait à elle. Je regardais toujours Reisuke, guettant le moindre écart de sa part pour le restreindre dans ses mouvements. Je ne voulais pas le laisser s'échapper une fois de plus. Nous devions régler les choses ici et maintenant, tant que les autres n'étaient pas en danger. Et puis….Je ne pouvais pas me permettre de dévoiler mes objectifs devant Erika, c'était donc la parfaite occasion pour régler mes comptes.

Une minute ou deux passèrent, et enfin Himiko reprit la parole. Elle actionna le moteur de sa moto et remit son casque avant de prendre la parole d'un air déterminé et confiant.


-Himiko- Sois prudent, Hiroki. Ne te laisse pas gagner par les émotions, fais ce qui doit être fait et sauve ceux qui te sont chers. Je te fais confiance pour vite venir à la guilde.

-Hiroki- Entendu, je te promets de te retrouver.


Ce fut sur un dernier sourire que la femme s'éclipsa en vitesse, laissant sa longue chevelure blanche flotter entre ma vision et celle de Reisuke. Ce dernier était agacé par le fait que pendant ce laps de temps j'avais bien gardé ses mouvements à l'oeil. Il reprit la parole d'un ton agressif et insistant tandis que nous n'étions désormais plus que tous les deux, face à face sous cette pluie battante.


-Reisuke- Tu comptes donc me retenir, Hiroki ?

-Hiroki- Je compte surtout en finir, Reisuke. J'ai réussi à m'échapper de la prison temporelle parce ce que l'on dirait un hasard, mais je sais très bien que tout cela n'était pas le fruit de la chance. C'est moi qui doit mettre fin à tes projets. C'est écrit comme ça. Tu sais Reisuke, nos vies sont déjà écrites dans ce que l'on pourrait décrire comme le livre de vie de chacun de nous. Toutes tes actions, toutes les miennes, tout est déjà écrit.

-Reisuke- Epargne moi tes salades. Je suis le seul maître de mon destin. Si tu t'obstines à vouloir jouer les héros, je te tuerai Hiroki !!!

-Hakaze- Pas tant que je serai présente, Reisuke.


La voix féminine mais grave de mon amie provint alors d'une ruelle adjacente en résonnant dans notre espace. Elle sortit de l'ombre, toute aussi trempée que nous, pour s'avancer jusqu'à moi et mon adversaire. Affichant une expression déterminée mais quelque peu mal à l'aise, Hakaze reprit la parole face à un Reisuke grinçant des dents.


-Hakaze- Hiroki. Il ne me reste plus beaucoup de temps, donc on en finit maintenant sinon c'est trop tard.

-Hiroki- Plus….Plus beaucoup de temps… ? Que veux-tu dire Hakaze !!?

-Hakaze- Contente toi de rester à l'écart. Je ne voudrais pas te tuer dans le procédé. Après tout….Laisse tomber, Hiroki. Contente toi de ne pas intervenir.

-Reisuke- Tu crois vraiment qu'avec toute la puissance que j'ai accumulé tu vas réussir à me vaincre ? Pauvre conne. Viens donc te faire écraser !

-Hakaze- Les cœurs s'unissant par leur volonté et leurs sentiments éclairciront et ouvriront une brèche dans les ténèbres, une brèche appelée espoir ! Kibou no Zetsuen !!! (Tempête de l'espoir)


https://www.youtube.com/watch?v=T-a4hxniZ-U


Alors que je reculai comme la jeune femme me l'avait demandé quelques secondes plus tôt, je vis alors une immense tornade s'abattre sur mon amie. Hakaze restait inébranlablement au nouveau de l'appel d'air formé par son pouvoir. Je distinguai à l'intérieur de ce tourbillon la silhouette d'Athéna qui disparut peu à peu en quelques particules de lumière se dirigeant sur mon amie. Lorsque ces particules pénétrèrent le corps de Hakaze, celle ci fut vêtue d'une armure blanche similaire à celle d'Athéna. Les cheveux de mon amie devinrent blanc comme ceux de son monstre tandis que son regard devint assez déroutant. L'un de ses yeux avait gardé son émeraude naturel tandis que l'autre avait attrapé une couleur rouge rubis , exactement comme les yeux d'Athéna. Stupéfait par cette transformation, je ne réalisai alors pas encore le terrible pouvoir qu'avait acquis Hakaze pendant mon absence. Lorsqu'elle reprit la parole ce ne fut plus la voix de mon amie, mais celle d'Athéna qui résonnait dans l'espace. Elle était toujours entourée par ce tourbillon constant qui écrasait tout ce qui se trouvait autour d'elle, mais n'entravait pas le champ de portée de sa voix.


-Hakaze- Reisuke, tu t'es laissé allé aux ténèbres, tu as blessé Erika, tu as fait du mal à Hiroki. Il est temps pour toi de récolter tout ce que tu as semé. Je vais t'écraser Reisuke !!!


Avant même que l'un de nous puisse réagir, Hakaze se rua sur Reisuke afin de lui asséner un coup de poing dont la force été démultipliée par l'ouragan entourant perpétuellement mon amie. Ce simple coup de poing projeta Reisuke au loin, détruisant une dizaine de bâtisses de ce quartier désert qu'était celui de Satellite. Reisuke fut littéralement soufflé par cette attaque. Il tenta de reprendre l'équilibre dans sa chute, mais mon amie réapparut derrière lui pour lui asséner un autre coup qui le propulsa de nouveau contre des bâtisses qui furent détruites par l'impact. Tandis que l'homme tenta de profiter du nuage de fumée pour riposter, mon amie fut apparaître un immense tourbillon tombant du ciel qui s'abattit sur Reisuke, l'emportant lui ainsi que tous les gravats alentours dans un cycle rapide et violent de rotation sans fin. J'entendis Reisuke hurler de l'intérieur, il n'avait décidément pas prévu ce retournement de situation….Et à vrai dire, moi non plus.

La tornade se dissipa quelques secondes plus tard, laissant un Reisuke assez amoché au sol. Il se releva tant bien que mal en grimaçant devant la puissance qu'affichait mon amie. Cependant, alors que je pensais que tout était déjà terminé, il reprit la parole, plus arrogant que jamais.


-Reisuke- Bien, voyons ce que je peux faire pour répondre à ça ! Ananta ! Donne moi ta force !!!


Le reptile sortit aussitôt de nulle part en piétinant deux autres bâtiments de ce quartier délabré. Aussitôt apparu, il se jeta sur Hakaze qui était encore entourée de cette pression atmosphérique intense. Il tenta de cracher des salves de venin en direction de ma camarade, mais ils furent littéralement broyés par cette barrière entourant mon amie sans même qu'elle n'eut à faire le moindre effort. Pour toute réponse, elle se rua sur le serpent à six têtes, le rouant de coups afin de neutraliser toutes ses têtes une à une sans même que le serpent ne puisse riposter. Confus par les coups et les impacts, les différentes volontés du serpent écrasèrent les autres et s'en suivit alors un conflit entre les différentes consciences du monstre lui-même.


Profitant de cette situation, Hakaze se rua sur Reisuke avant de le plaquer au sol , immobilisant ce dernier en le saisissant directement à la gorge. Elle gardait la pression sur l'ennemi du jour qu'elle accablait de plus en plus de par son regard insistant et méprisant. Reisuke de son côté tentait de garder l'arrogance qu'il possédait, mais on voyait bien que plus le temps passait, plus il était acculé par la surpuissance du duo formé par Athéna et mon amie. Mais alors que je pensais la partie jouée, impressionné par la puissance démontrée par Hakaze et sa partenaire, Reisuke afficha un franc sourire qui déstabilisa mon amie une fraction de secondes. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut armé d'un ton morbide et désagréable.


-Reisuke- Je comprends mieux maintenant…Hakaze. Je comprends pourquoi une telle puissance.

-Hakaze- Tu ne comprends rien du tout Reisuke !!!

-Reisuke- Oh que si…Tes yeux. Tes yeux ne peuvent pas mentir. Hahahaha ~

-Hakaze- Qu'est-ce que tu racontes !?

-Reisuke- Tu as le regard d'une personne à deux doigts de sombrer dans le désespoir. Quelque chose ici a du te faire ressentir quelque chose, et depuis que tu es ici tu luttes pour ne pas te faire ronger par cette chose de l'intérieur, et tu perds peu à peu le combat de la raison, n'est-ce pas ?


https://www.youtube.com/watch?v=DKitIHG7aBE


Alors que je ne comprenais pas ce que Reisuke disait, la réaction de mon amie face à ces mots semblaient conforter le jeune homme et moi même dans le sens où allait la conversation. Hakaze lutterait-elle vraiment avec quelque chose qui essaierait de prendre le dessus sur elle ? Etait-ce pour cela qu'elle voulait absolument en finir avec Reisuke maintenant ? Je repris la parole, demandant des explications à mon amie.


-Hiroki- Hakaze !? C'est vrai ce que Reisuke est en train de dire !?

-Hakaze- Hiroki….J..Je suis désolée. C'est vrai. Depuis que je suis ici, quelque chose veut s'emparer de moi. Je ne pourrai plus le retenir très longtemps, cela me dévore de l'intérieur. Mais avant de sombrer dans la folie, je voudrais te rendre ce service. Je voudrais réduire à néant les intentions de Reisuke pour avoir au moins fait quelque chose de positif dans ta vie, Hiroki.


-Hiroki- Qu'est-ce que tu racontes Hakaze !!? Tu as déjà un impact positif sur ma vie ! Tu n'as pas à aller aussi loin pour me prouver quoi que ce soit !

-Reisuke- En attendant tu es dans une impasse, Hakaze. Je te laisse deux choix : Tu peux en finir avec moi et décharger Hiroki de sa peine pour qu'il puisse rentrer totalement, mais tu utiliseras tes dernières forces et tu sombreras juste après…Ou alors,tu peux me laisser partir, conserver tes forces, et relâcher Athéna in extremis pour éviter qu'elle ne sombre avec toi. Alors, qui vas-tu trahir ? Hiroki, ou Athéna ?

-Hakaze- J…Je….Je ne sais pas….


Hakaze resta figée face au dilemme que lui imposait Reisuke. Il était vrai que si elle en finissait maintenant avec lui, elle utiliserait tout ce qu'il lui reste de forces et se ferait consumer par les ténèbres….Mais était-ce vraiment là la seule issue possible.. ? Après tout…Pourquoi seuls les deux choix proposés par Reisuke étaient véridiques… ? Je réfléchis à une éventuelle troisième solution tandis que le regard de mon amie se perdait peu à peu dans les ténèbres formées par Reisuke.


-Hiroki- Hakaze ! Ton choix doit être fait ! Choisis Athéna ! Ne l'entraîne pas avec toi !

-Hakaze- Hiro….Hiroki….

-Hiroki- Je te promets que je trouverai un moyen de te délivrer des ténèbres. Tu ne m'as jamais trahi et tu ne me trahis pas en faisant ce choix. Tu sais très bien quels sont mes objectifs et donc à quel point éliminer Reisuke serait une erreur à ce stade de la partie !

-Hakaze- Hiroki….Tu…Tu as raison…Comme toujours, c'est toi qui a raison.


Hakaze lâcha un sourire sur lequel coula une seule larme provenant du coin de son œil. Reisuke en profita pour la repousser. Il la poussa sur le côté afin de se relever difficilement tandis que mon amie s'écroulait au sol, reprenant peu à peu son apparence naturelle, celle de la jeune brune aux yeux verts expressifs. Elle perdit l'armure d'Athéna qui s'évapora tout comme elle était arrivée, dans un faisceau de lumière se fondant dans les airs. La pression atmosphérique redevint normale tandis que Hakaze restait sur les genoux, les larmes aux yeux, vidées de ses forces. Je la rejoignis alors le plus rapidement possible, tandis que Reisuke regardait le spectacle avec satisfaction.


-Hiroki- Hakaze….Pourquoi tu ne m'as rien dit…. ?

-Hakaze- Je…Je ne voulais pas être un fardeau pour toi une fois de plus….Toi et Papa vous avez tellement souffert par ma faute…Je ne pouvais pas faire une erreur de plus.

-Hiroki- Espèce d'idiote ! Tu ne te rends compte que de tes erreurs alors que tu fais bien plus de bien que de mal ! Si Soichiro te perd maintenant, qu'adviendra-t-il de lui !? ….Et si moi je te perds, tu crois que je pourrais continuer à vivre !?

-Hakaze- Hiroki…..Je suis désolée….


Mon amie se laissa tomber au sol. Je réussis à la rattraper in extremis avant qu'elle ne tombe au sol, la laissant ainsi reposer son corps las contre le mien. Elle haletait , cherchant à reprendre son souffle. Elle avait utilisé bien trop d'énergie en restant autant de temps liée à Athéna. Lorsqu'elle prit de nouveau la parole, ce qu'elle dit me surprit alors.


-Hakaze- Athéna…Je brise l'engagement moral. Je transfère notre engagement moral à l'individu « Hiroki Yamada ». Puisses-tu rester avec lui pour le moment.

-Hiroki- Hakaze je….

-Hakaze- C'est trop tard, Hiroki.


D'un geste de sa main, elle fit pression sur mon torse afin de me repousser. Surpris par la situation, je n'émis aucune réelle résistance face à la jeune femme qui réussit alors à m'écarter d'elle assez facilement. Sous cette pluie pesante, je regardai avec surprise la déchéance de Hakaze qui ne trouva rien d'autre à faire que de me lancer un dernier sourire avant de tomber au sol, inconsciente.

A la seconde où elle perdit connaissance, une marque rouge en forme d'araignée apparut sur son bras. Brillant d'une lueur rougeâtre assez intense, elle s'étendit sur tout le bras de la jeune femme sans même que je ne puisse faire quelque chose. J'étais totalement impuissant face à la situation dans laquelle se trouvait Hakaze. En me demandant comment nous en étions arrivés là, je ne pouvais que regarder avec tristesse ce qu'il se passait alors.

La marque s'étendit rapidement sur le corps alors inerte de ma jeune amie. Au fur et à mesure qu'elle prenait le pouvoir sur les muscles, la chair de mon amie, son apparence changeait en même temps. Elle garda la même chevelure, et la même corpulence , mais son visage se ternit. Ses traits s'épaissirent et des cernes se dessinèrent. Peu à peu, son visage d'habitude marqué par une force assez prenante ne laissait passer qu'une seule émotion : la tristesse, le regret.

La marque disparut comme elle fut arrivée. Lorsqu'elle fut totalement dissipée ; mon amie se releva alors. Lorsqu'elle ouvrit ses yeux, je ne distinguai que deux yeux totalement vides face à moi. Ses deux yeux émeraudes avaient perdu toute leur lumière, ne laissant que deux sombres pupilles me fixer par une expression vide et dénuée de sentiments. Elle ressemblait donc à ça…Hakaze ténébreuse….Sans vraiment comprendre, je ne savais pas quoi dire pour enchaîner. Cependant, ce fut Hakaze qui me devança afin de reprendre la parole.


-Hakaze- Tout ça est étrange. J'ai l'impression d'avoir perdu le but même de mon existence…..Qu'est-ce qu'il me reste…Maintenant que je suis dans cet état…. ?


Je voulus la conforter afin qu'elle reste à mes côtés, mais alors que je m'avançai vers elle, Reisuke intervint. Il claqua des doigts , faisant apparaître une sorte de bulle qui amena mon alliée à ses côtés. La bulle se dissipa, laissant Reisuke prendre la parole à l'intention d'Hakaze qui avait apparemment suscité son intérêt de par le précédent combat.


-Reisuke- Je peux te donner un but, Hakaze. Cela n'est pas le plus attrayant des jobs , mais regarde l'état dans lequel tu es….As-tu vraiment une autre solution pour continuer à vivre ?

-Hakaze- Quelle est ta solution…Reisuke… ?

-Reisuke- Venge-toi. Venge toi de ce monde. Venge toi de ceux qui ont fait du mal, venge toi de ceux qui t'ont pris tes rêves, venge toi de ta propre faiblesse….Accumule toutes tes émotions et transforme là en rage, et vis pour cette rage et répands-là jusqu'à ton dernier souffle ! Voilà ce qu'est la solution, Hakaze.

-Hakaze- ….Je….Reisuke….Tu appelles-ça vivre… ?


Reisuke tiqua lorsque Hakaze lui dit ces mots. Elle avait sombré dans la lassitude et le désarroi, mais elle avait encore assez de morale pour ne pas se laisser submerger par quelque chose d'aussi futile qu'était une vengeance guidée par le désespoir et la haine. Le jeune homme s'arrêta quelques secondes, me laissant sentir que quelque chose n'allait pas en son fort intérieur. Devant le malaise, je repris la parole, tentant de déstabiliser Reisuke, mais aussi et surtout de porter secours à Hakaze avec mes mots.


-Hiroki- Hakaze a raison. Vivre pour une vengeance est futile. Des choses se passent dans la vie, bonnes ou mauvaises, pourtant, vouloir se venger de quelque chose de néfaste qui se passe dans notre vie ne nous ramènera pas avant cette souffrance. Ce qui est fait est fait, et regretter c'est se condamner à la souffrance. Cela vaut pour toi Hakaze, mais aussi pour toi, Reisuke.

-Reisuke- Qu'est-ce que tu en sais d'abord toi ? Tu crois vraiment être bien placé pour comprendre les motivations de chacun ?

-Hiroki- Je suis bien mieux placé que tu ne le crois. Hakaze, reviens vers moi. Ensemble nous trouverons un moyen de nous débarrasser définitivement de la marque de l'araignée. Ensemble nous y arriverons.

-Hakaze- ….J'ai confiance, Hiroki.


Je tendis la main à mon amie qui se leva. Son regard était toujours vide, mais je semblais avoir ouvert une brèche dans son cœur, puisqu'elle s'avançait vers moi. Certes, elle semblait agir de manière timide et fragile, mais elle venait à moi et c'était le principal. Mais alors que je pensais que j'allais pouvoir régler les problèmes de Hakaze, Reisuke la retint violemment par le bras. Je dévisageai le jeune homme qui affichait une grimace de rage profonde incrustée sur son visage. Apparemment, les mots que j'avais dit précédemment ne l'avaient pas laissé de marbre. Je lâchai un « que fais tu Reisuke ? » qui n'eut même pas le temps de parvenir jusqu'à ses oreilles. Car contre toute attente, l'homme se saisit de mon amie, et la tira vers lui , avant de disparaître dans une sorte de vapeur sombre colorées de nuances de violets qui se dissipa dans l'air ambiant.


J'étais encore surpris par ce changement de situation brutal. Hakaze avait succombé à une force venant de je ne sais où, Reisuke devenait de plus en plus instable, quant à Erika, elle était avec deux inconnues dans un endroit où je ne pouvais la rejoindre. Je n'avais aucune idée de par où commencer mes actions maintenant que la situation était devenue aussi dégueulasse. Mais alors que j'étais perdu dans mes pensées, ce fut Athéna qui m'apparut , comme sortant de nulle part. Elle affichait un air neutre et impassible, mais je la connaissais assez pour savoir à quel point la situation l'impactait.


-Hiroki- Athéna….Donc tu es là….

-Athéna- En effet. Jeune maître, Hakaze Namatame a rompu l'engagement moral que nous portions ensemble afin de vous en attribuer toutes les propriétés. A partir de maintenant vous pourrez donc me voir et me donner des ordres que je serai tenue de respecter. Vous êtes mon propriétaire et je suis votre outil.

-Hiroki- Arrête avec ce « Jeune Maître ». On ne se connaît pas énormément car je n'ai jamais eu la faculté de te voir, mais nous avons beaucoup travaillé ensemble malgré tout. Appelle-moi Hiroki et aide moi à sauver ta propriétaire, d'accord ?

-Athéna- Bien. Considérons donc cela comme une alliance temporaire.

-Hiroki- Athéna, que penses-tu que l'on devrait faire en premier temps pour résoudre ce problème ?

-Athéna- Dans l'état actuel des choses, nous ne pouvons rien faire. Il est trop tard, le temps n'est pas propice, et tu es dans un état assez discutable. Cette femme, Himiko Namatame t'a demandé de retourner à la guilde Yume-Nikki n'est-ce pas ?

-Hiroki- Oui mais comment sais-tu… ?

-Athéna- A partir du moment où je suis ton esprit du duel, j'ai accès à beaucoup de choses concernant ton esprit. Ton savoir, tes sentiments, tes objectifs, je sais beaucoup de choses sur toi. Je sais par exemple concernant Hakaze Namatame que tu –

-Hiroki- Roh ça va pas la peine de me claquer ça en pleine face !! C'est bon je ne discute pas, je vais à cette guilde ! Indique moi le chemin s'il te plaît.


Alors que je protestai contre Athéna qui fouillait là où cela ne la regardait pas, la femme ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire dissimulé. Moi et Athéna prîmes la route, les cœurs lourds, en se demandant tous les deux ce que l'on allait faire le lendemain. C'était assez étrange de se sentir habité par un esprit du duel de monstre. J'avais l'impression d'être beaucoup plus fort et d'être survitaminé par rapport à tout à l'heure. Je me demandais ce qu'allait encore me réserver Athéna, tandis que nous arrivâmes tous les deux dans la bâtisse assez singulière qu'était notre nouvelle étape….

La guilde Yume-Nikki….


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [29/06/2016] à 01:20

Chapitre 28 : La Guilde Yume-Nikki

Athéna et moi arrivèrent finalement là où se trouvait la guilde portant le nom de Yume-Nikki. Le bâtiment me surprit dès que je le vis. Après tout, Satellite était un endroit assez dégueulasse et abandonné, voir un tel bâtiment au milieu de tous ces gravats était un peu surprenant. En effet, la bâtisse était une sorte de grand manoir semblant s'élever jusqu'au ciel et dont la propriété s'étendait sur plusieurs centaines de mètres. Les murs du bâtiment étaient peints de bleu ciel et n'étaient pas abîmés comme les autres habitations. Apparemment, la guilde prenait soin de ses locaux. La grande propriété était posée derrière un jardin où étaient cultivées des fleurs et des plantations diverses.


J'eus un instant de doute, me demandant si j'étais vraiment arrivé à destination, mais Athéna m'assura que nous y étions. Elle prit la parole avec une pointe de nostalgie dans sa voix.


-Athéna- Nous sommes arrivés, Hiroki. Entre donc.

-Hiroki- Ok…..Cela ne me dit rien qui vaille, vu la bâtisse, je sens que c'est une guilde de gros m'as tu vu et de bourgeois….


Je m'avançai dans l'entrée de la guilde en prenant soin de rester sur le béton entourant la végétation. J'avançai prudemment,comme si un danger allait surgir de nulle part, alors que selon Athéna je n'avais absolument rien à craindre des individus à l'intérieur. Restant méfiant, je me posai finalement face à la grande porte vernie qui se dressait entre moi et ceux qui allaient sûrement être mes seuls repères dans cette époque.

J'appuyai sur la sonnette, m'attendant à un une sonnette classique, je fus surpris lorsque j'entendis un « Poi » en guise d'alarme. Je retentai une fois de plus, constatant que ce « Poi » féminin venait bien de mon action. Dubitatif, je me retournai vers Athéna en me demandant ce qu'allait être sa réaction, mais pour toute réponse elle me poussa à appuyer une dizaine de fois sur la sonnette, parce qu'elle était nostalgique disait-elle.

Mais alors que je forçais sur la sonnette, encouragé par une Athéna de plus en plus satisfaite, je fus coupé par un cri venant de l'intérieur.


– Ca va , ça va !!! J'arrive !!!


Lorsque l'on m'ouvrit la porte, je fis face à un jeune homme qui devait avoir l'âge de Reisuke et Erika. Il était un blond à l'air non-chalant coiffé en brosse. Il me regardait avec agacement de ses deux yeux marrons cachés derrière une paire de lunettes. Il me dévisagea de haut en bas, et par réflexe je fis de même. Il portait une veste bleue nuit ouverte sur un tee shirt gris clair et un pantalon de la même couleur. Il tenait également un livre dont je ne pouvais discerner le contenu. Lorsque enfin il prit la parole je fus alors frustré.


– Putain !!! JPP de ces mecs qui n'ont aucune manière ! Tu peux pas faire une entrée plus classe que ça bordel !!?

-Hiroki- Euh….Bonsoir ?… « JPP » ?

-Nathan- Ca veut dire j'en peux plus de toi !!! Et pourtant je viens à peine de te rencontrer !! Enfin…On nous a dit d'être conviviaux ici, donc moi c'est Nathan. Toi t'es qui ?

-Hiroki- Hi…Hiroki. On m'a dit de venir ici parce que….Eh bien je ne sais pas pourquoi en fait…

-Nathan- Ouais, j'suis sur que c'est encore Nico qui a foutu son bordel.

-Hiroki- Non mais je ne le connais même pas ce Nico….

-Nathan- Bien sûr. Dès qu'il voit quelqu'un il l'invite à rejoindre la guilde, ne te moque pas de moi j'ai été recruté comme ça ! Allez entre, j'ai pas que ça à faire moi !


Devant l'accueil peu chaleureux du jeune homme, je compris alors que je devais entrer. Je m'exécutai, pénétrant ainsi dans une grande salle qui semblait être le carrefour de tous les allers et venus ici. C'était un espace assez sobre qui donnait sur diverses entrées. Il devait y avoir 5 ou 6 directions à prendre en ne comptant pas les portes sur lesquelles débouchait le grand escalier. J'étais un peu perdu dans ce sas. Je ne voulais vraiment pas partir dans un endroit qui n'était pas censé m'être ouvert. Je comptais sur Nathan pour m'indiquer la route à suivre, mais pendant que je regardais les alentours, il était parti dans son coin. Je restai donc indécis devant quel chemin prendre, et malgré le fait que j'essayais d'obtenir l'aide d'Athéna, cette dernière semblait prendre plaisir à me voir galérer. Je ne pouvais donc pas progresser sans prendre le risque d'aller là où je n'étais pas censé être.

Cependant, alors que je cherchais mon chemin, je vis alors un homme sortir d'une des entrées. Il était un homme âgé d'une trentaine d'années à la barbe mal rasée. Il possédait deux grands yeux verts soulignés par deux sourcils épais et un visage carré détouré par des cheveux en bataille. Il arborait un sourire franc, presque niais tandis qu'il déambulait dans le couloir. Lorsqu'il me vit, il s'avança vers moi d'un pas léger dans son ensemble tee-shirt plus short rayé bleu et blanc. Lorsqu'il fut enfin face à moi il prit la parole d'un ton enjoué.


-Nicolas- Yohoho !!! Bienvenue chez Yume-Nikki !! Moi c'est Nicolas, l'un des capitaines. Je peux t'aider ?

-Hiroki- Bonsoir..Je suis Hiroki. On m'a dit de venir ici pour …Je ne sais pas pourquoi en fait.

-Nicolas- Hahaha !!! Je ne peux pas t'aider si je ne sais pas pourquoi tu viens !!

-Hiroki- Disons que c'est une femme…Himiko qui m'a dit de venir ici.

-Nicolas- Ohhhhh !!!! Dame Himiko nous a donc envoyé une nouvelle recrue. Intéressant Yohoho !!!

-Hiroki- « Dame » Himiko ?

-Nicolas- Oui l'ami. Himiko est la femme du leader de Yume-Nikki, et tout le monde la respecte ici car elle a du courage à revendre, donc en l'appelant Dame nous lui donnons un titre même symbolique. Allez viens, je vais te présenter aux autres.


Sans protester, j'accompagnai l'homme qui revint donc sur ses pas en me traînant derrière lui jusqu'à la salle commune de la guilde. Comme le hall d'accueil, la salle de réception était assez sobre et bien décorée. Une énorme table était posée en plein milieu de la salle , laissant quelques personnes, environ une dizaine, se poster autour pour manger, parler, ou faire des duels. Les personnes qui étaient assisses étaient toutes des hommes de corpulence et origines variées. Il n'y avait qu'une seule présence féminine ; une jeune femme aux cheveux noirs corbeau qui arborait une expression étrange sur son visage. Elle ne prêtait pas attention à nous. Nicolas me fit signe de le suivre, se dirigeant vers les membres de la guilde qu'il comptait me présenter. Manque de chance, ce fut ce Nathan qu'il tenta de me présenter en premier. Le jeune homme semblait être sur une tablette tactile, m'ignorant par la même occasion.


-Nathan- Putain !!! Beatrice a rendu Burning Abyss vraiment cancer !!! Je sais pas ce qu'ils foutent dans ce jeu de merde, mais c'est ridicule !!! J.P.P bordel !

-Nicolas- Encore en train de jouer à ce jeu Nathan ? Tu ne sais même pas si les cartes sortiront un jour.

-Nathan- Ils ont dit qu'ils testaient leurs cartes sur cette Beta ! Sérieusement les formats à venir vont être vraiment pourris, prépare toi à jouer cancer Nico. Ah tiens, tu as ramené l'autre fauteur de troubles avec toi. J'en peux plus d'entendre cette « Poi » à longueur de journée sérieusement.

-Nicolas- Hohoho tu pourrais être plus cool, toujours en train de crier des « J'en peux plus » à longueur de journée. D'ailleurs, Mathieu s'est remis de ton avis sur son roman ?

-Nathan- Nah, il dit que j'ai lu en diagonale, mais en même temps, y'a tellement de fanservice là-dedans. Heureusement que j'ai punpun, sans punpun ma vie serait bien ennuyeuse… Enfin. Bienvenue dans la guilde, Hiro machin.

-Hiroki- Hiroki. Et je ne suis pas venu intégrer la guilde. Je suis de passage dans la région pour régler des affaires personnelles et puis je repars dans mon pays initial.

-Nicolas- Un étranger ? Tu viens d'où ?

-Hiroki- D'un endroit bien lointain…


Cette réplique marqua une pause dans la conversation. Moi et Nicolas nous arrêtâmes tandis que Nathan repartit à ses activités et à sa rage. Mon guide haussa les épaules en soupirant avant d'arborer de nouveau son sourire naturel.


-Nicolas- Bien, on va voir pour un peu plus de douceur héhéhé ~

-Hiroki- De douceur ?


Nicolas me fit signe de le suivre. Il s'avança vers la jeune femme qui était assise en train de regarder un paquet de cartes. Ce que je vis en premier temps était sa chevelure ébène qui lui tombait jusqu'aux hanches couvertes par une une longue robe rouge cramoisi , ainsi qu'une carte dépassant de son deck : Grimro Mythologique. Lorsque Nicolas l'appela, elle se tourna vers nous , me laissant distinguer de près un visage surprenant. Deux grands yeux bleus forts expressifs et marqués d'une profonde mélancolie, mélangé avec de la joie et du regret. L'expression de la jeune femme était assez surprenante de par son abstraction. Elle afficha un léger sourire lorsqu'elle me vit, prenant la parole avant même que Nicolas puisse entamer la conversation.


-Laila- Oh, un nouveau visage. Enchantée jeune homme. Je suis Laila, Laila Serizawa. A en juger par ton regard, tu ne comptes pas t'installer ici. Je peux lire en toi que tu as un but à accomplir dans un temps bref et que cet objectif tiraille ton cœur et on esprit. Ai-je bon ?

-Hiroki- Je…Comment… ?

-Laila- Je peux aussi dire que tu es à la recherche de deux demoiselles dont tu as été séparé et qui tiennent beaucoup à toi.

-Hiroki- C'est juste….Tu as des talents de medium ?

-Laila- Non, je répétais simplement ce que dame Himiko nous a dit à ton sujet tout à l'heure, Hiroki. ~


Je m'arrêtai net face à cette révélation. Je me sentais vraiment stupide pour avoir cru à un prétendu pouvoir venant de la jeune femme. Pourtant , elle avait vraiment l'air convaincue par ce qu'elle disait donc cela m'avait induit en erreur. Je repris avec gêne, cherchant à établir un contact.


-Hiroki- Je me suis fait avoir comme un débutant héhéhé….Dis-moi, tu traques les gangs aussi dans cette guilde ?

-Laila- En effet. Je suis ici pour remplir des missions mais aussi car je suis à la recherche de la vérité sur l'espoir. D'ailleurs, je lis dans tes yeux que tu aurais bien besoin de trouver la vérité également, Hiroki. Hélas…Le monde semble parfois cruel. ~ Je vais vous laisser, il se fait tard. Bonne nuit à vous.

-Nicolas- C'est vrai qu'il se fait tard. Tes fringues sont cradingues, là bas tu trouveras de quoi te doucher et te changer, t'en fais pas on a tout ça en trop, notre guilde fait des tournois réguliers et on gagne des petites primes par ci par là. Tu devrais tenter une mission pendant que tu es là, c'est super fun !

-Hiroki- M…Merci. C'est gentil de ta part.


Suivant Nicolas jusqu'à sortir de la salle commune, je me dirigeai vers ce qui me semblait être une grande salle de bain comme il y en avait dans les foyers ou orphelinats. L'endroit était assez propre en comparaison avec ce que semblaient être les baraques de Satellite. Dans cette salle de bains se trouvaient plusieurs cabines de douches les unes à côté des autres. Elles étaient toutes entourées de vitres teintées, ce qui permettait d'avoir un moment intime en paix. Face à ces box de lavage se trouvaient pas mal de lavabos ainsi que quelques armoires semblant contenir du linge. Ouvrant l'armoire, j'y déposai sans crainte mon disque de duel et mes cartes de duel de monstre.


Scrutant les vêtements qui étaient dans l'armoire, je décidai d'en prendre pour pouvoir me changer. Cela me mettait assez mal à l'aise, mais c'était peut être la seule occasion pour moi de changer mes vêtements dans ce monde qui n'était pas le mien. Je jetai donc ma pudeur et ma réserve pour prendre un tee-shirt un pantalon et des chaussettes, gardant tout de même mes sous vêtements à moi qui étaient plus personnels qu'un simple maillot de corps. Attrapant une serviette, je filai enfin dans une cabine de douche individuelle pour tenter d'éclaircir mon corps et mon esprit.

La cabine n'était pas si étroite qu'elle en avait l'air. Il y avait un espace pour pouvoir se changer convenablement et quelques porte manteaux pour y déposer les vêtements. Profitant de l'espace, je m'y déshabillai pour ensuite pouvoir me glisser sous le pommeau de douche. Actionnant les robinets, je sentis alors quelque chose que j'avais oublié depuis le temps.


Si j'avais eu l'occasion de faire ma toilette avec les moyens du bord pendant ces dernières semaines, je n'avais pas eu l'occasion de prendre une véritable douche. Cette sensation de la pression des gouttes me tombant sur le visage et sur le corps était certes une sensation banale, mais revitalisante quand on la sent de nouveau après un laps de temps assez élevé. C'était bon de sentir l'eau glisser sur mon corps, j'avais l'impression d'être massé par la pression du flot provenant d'en haut.

Ne voulant pas utiliser trop d'eau alors que l'on m'offrait le gîte, je sortis au bout de dix minutes de relaxation dans cet espace. J'y aurais bien passé plus de temps, mais je ne voulais pas abuser de la gentillesse de ces personnes. Retournant dans la partie destinée à se changer, je me séchai puis enfilai les vêtements neuf pour mettre en boules mes anciens habits qui étaient bons pour partir à la poubelle tellement ils avaient encaissé. Lorsque je sortis complètement de la cabine de douche, je tombai nez à nez avec la personne que je voulais voir. C'était cette femme qui m'avait dit de venir ici. La leader de Yume-Nikki aux cheveux blancs et aux yeux Saphir, Himiko Namatame. Elle arborait un sourire assez franc montrant une chaleur assez forte.


-Himiko- Je suis ravie que tu aies décidé de venir, Hiroki. Comment était la douche ?

-Hiroki- Très agréable, merci beaucoup Himiko. C'est un joli bâtiment que vous avez ici dis donc.

-Himiko- En effet. Au départ il était une petite maison de rien du tout, mais au fur et à mesure de l'accomplissement de nos missions nous avons pu faire agrandir. Mon mari a travaillé dur pour que ce projet aboutisse, je lui en suis reconnaissante ~

-Hiroki- Cela doit être difficile de garder l'intimité d'un couple dans ces conditions, non ?

-Himiko- Ne t'en fais pas pour ça mon garçon.Nous avons nos quartiers moi et mon mari. Mais c'est bien la première fois qu'on me fait ce genre de remarque hahaha !!! Enfin, il se fait tard mais comme tu le vois tout le monde ou presque est encore debout. Cependant je te conseille d'aller te coucher, demain tu auras sûrement pas mal de choses à faire, là où mon mari et ses amis peuvent dormir jusque midi héhéhé ~

-Hiroki- D'accord, je vais aller me reposer. Cependant, pourrais-je voir votre mari avant ça ? J'aimerais le remercier convenablement pour m'offrir le gîte.

-Himiko- C'est assez poli de ta part, viens , je vais te mener à lui.


Je suivis ainsi la femme qui marchait tranquillement dans ses quartiers. C'était assez drôle de voir que Himiko, la mère de Hakaze , était une femme qui possédait deux aspects bien distincts en elle. D'une part, elle possédait un côté assez robuste qui lui permettait de se défendre et défendre autrui même dans un environnement de crise, et de l'autre côté elle était la gestionnaire de la guilde, telle une femme au foyer à grande envergure. J'aimais ce type de personnes qui n'étaient pas uniformes, et Himiko était l'une d'elle.

Nous passâmes dans la salle commune d'où je venais, et cette fois ce fut quelqu'un d'autre qui attira mon attention. Une petite fille qui devait avoir 8-10 ans arriva en courant, dans un pyjama vert à rayures, pour se jeter sur la femme qui m'accompagnait. Himiko commença à rire tandis qu'elle écarta la petite fille. La gamine jeta un regard dans ma direction, me laissant voir qui elle était vraiment. Elle possédait deux grands yeux verts assez ronds, animés d'une lumière assez intense. Ses cheveux courts n'obstruaient pas sa vision, me laissant contempler tous les traits du jeune visage face à moi, les comparant avec ceux de la jeune femme que je connaissais. En effet, c'était Hakaze qui était face à moi. La petite fille, après s'être arrêtée sur moi, reprit la parole à l'attention de sa mère.


-Hakaze- Encore une victoire maman ! Ces racailles de la zone BAD se sont fait exploser !

-Himiko- Arrête de parler comme ton père, Hakaze. Tu ne devrais pas utiliser un langage aussi violent à ton âge. Tu auras le temps pour les jurons ne t'en fais pas.

-Hakaze- Désolée maman….Enfin…Je voulais juste te dire que j'ai gagné mon premier duel dans la rue aujourd'hui !!! Ôto-San va être fier de moi, hein !!?

-Himiko- Mais oui qu'il sera fier de toi ma puce. Allez, viens. Nous allons justement voir Papa.


La jeune fille acquiesça avant de nous suivre , toute aussi enjouée que lorsqu'elle se jeta sur sa mère quelques minutes auparavant. Je marchai à leurs côtés, amusé par le fait de voir mon amie une quinzaine d'années en arrière. C'était assez amusant la comparaison entre la petite et la grande, mais cela ne me choquait pas énormément, moi qui avais connu la jeune femme à l'adolescence.

Nous arrivâmes finalement dans ce qui semblait être la salle d'entraînement de la guilde. Elle était similaire à un gymnase. L'espace était très aéré tandis que sur les côtés se trouvaient des sortes de gradins dans lesquels pouvaient s'installer une cinquantaine de personnes. Au milieu du terrain se trouvaient deux hommes en train de s'affronter en duel. Le premier était un homme âgé d'environ trente-cinq ans qui était habillé d'un simple ensemble pantalon/chemise noir. Je pouvais le dire au premier coup d'oeil, cet homme était Soichiro Namatame. Il était face à un jeune qui allait sûrement attaquer la vingtaine. Le jeune brun aux cheveux en brosse fixait le patriarche de son regard provocateur couleur noisette tandis que le duel semblait tourner en sa défaveur.


-Soichiro- J'utilise mon Aile Noire Mistral le tourbillon ainsi que mon Aile Noire Bora la lance pour invoquer mon Aile Noire Raikiri du déluge ! Grâce à son effet, je vais pouvoir détruire une carte sur ton terrain par carte Aile Noire que je contrôle excepté lui même. Je peux donc détruire deux de tes cartes ! Je choisis ta carte masquée et ton Arsenal Dragunité Leyvaten ! Tu es fini Ugo !

-Ugo- Merde….

-Soichiro- Maintenant, Raikiri, Shura, et Kris vont t'attaquer directement !!!


Les trois monstres se ruèrent sur le jeune homme qui fut propulsé par l'impact de l'attaque de son adversaire plus âgé. Il perdit l'équilibre, tombant au sol sur les fesses. Soichiro s'avança vers lui , lui tendant la main pour qu'il se relève. Il adressa un sourire narquois à la personne qu'il venait de vaincre et reprit la parole d'un ton dérisoire.


-Soichiro- Ugo, Oiseau du soleil cramoisi a encore du chemin à faire pour être à la hauteur. Pourquoi tiens-tu vraiment à jouer ce monstre plutôt qu'un dragunité pur ?

-Ugo- Tsss. Nous parlons du grand Crimson Sunbird. Evidemment qu'il a sa place dans cette decklist ! Je trouverai un moyen, il faut que j'en trouve un. La prochaine fois, j'aurai la victoire.


Cet « Ugo » repartit les mains dans les poches, frustré par le combat qu'il venait de perdre. Il passa à côté de nous afin de sortir de la salle d'entraînement. Je le regardai sortir , mais lorsque nos regards se croisèrent, il afficha un air moqueur et provocateur à mon égard. Il esquissa un « Tss » qui se noya dans son mouvement pour sortir. Je ne savais pas ce qu'il avait contre moi, ni ce qu'il avait avec sa carte oiseau ridicule, mais il semblait y tenir.

Une fois le jeune homme sorti, la petite fille se rua vers son père avant de se jeter dans ses bras comme elle l'avait fait avec sa mère. Elle prit la parole, affichant ses progrès d'une voix enjouée.


-Hakaze- Papa ! Je suis revenue j'ai encore gagné ! Athéna m'a bien aidée à progresser encore une fois !

-Soichiro- Bravo ma petite, je suis fier de toi. N'oublie pas, prends bien soin d'Athéna. Elle est une alliée fidèle qui t'aidera toujours et qui t'aime énormément. Je compte sur toi pour être digne d'elle.

-Hakaze- Je ferai attention, promis !!!

-Himiko- Chéri, arrête de lui ressasser cette amie imaginaire, elle finira par y croire….

-Soichiro- Et alors ? L'enfance c'est aussi garder des croyances, et puis tu sais, sans Athéna nous nous serions jamais rencontrés ma chérie.

-Himiko- Tu me répètes ça à chaque fois haha…Change de disque.


En entendant ces quelques mots, je sentis quelque chose d'étrange à l'intérieur de moi. Je compris quelques secondes plus tard que c'était Athéna qui exprimait quelques regrets au plus profond de moi. Je pouvais la comprendre, elle qui était si proche de la famille Namatame. Je tentai de reprendre du poil de la bête, afin d'envoyer des ondes positives à ma nouvelle partenaire improvisée. Mais alors que je me concentrai pour lui renvoyer du positif, la famille Namatame m'interrompit.


-Himiko- Chéri, voici Hiroki. C'est le garçon dont je t'ai parlé.

-Soichiro- Oh, bienvenue dans la guilde.

-Hiroki- Bonjour….Merci de m'avoir accueilli dans la guilde, je suis Hiroki, Yamada Hiroki.

-Soichiro- Hiroki….Oui on m'a prévenu de ton arrivée. Bienvenue ici. Je suis Namatame Soichiro, je suis le leader de Yume Nikki. Alors comme ça ma femme t'a amené ici ?

-Hiroki- Oui, c'est bien ça.

-Soichiro- Bien. Tu peux rester autant que tu le veux ici. Je lis en toi un profond sentiment de doute et un poids assez lourd sur tes épaules. Avant de reprendre ta quête, je te suggère de répondre à tes questions.

-Hiroki- Ca serait difficile….A vrai dire…Ma quête serait beaucoup plus simple si je connaissais des choses sur mes parents. Je ne les ai jamais connus donc c'est assez embêtant. Mais je ne peux rien y faire si ce n'est vivre avec le vide.

-Soichiro- Comment tu t'appelles déjà ?

-Hiroki- Yamada, Hiroki Yamada.

-Soichiro- Yamada hein….J'ai un ami médecin qui s'appelle comme ça…Peut être devrais-tu chercher de ce côté pour avoir une piste ?

-Hiroki- J'aimerais éviter de passer par ce genre de procédés. Pour être honnête, je ne me sens pas tout à fait à ma place ici.

-Soichiro- Tu as raison. Il ne vaudrait mieux pas remuer les spectres de ton passé, surtout lorsque tu viens d'une époque différente.

-Hiroki- Je…Je vous demande pardon ?

-Soichiro- On me la fait pas à moi. J'ai compris que tu n'étais pas de cette époque, après tout, des amies à toi sont venues me voir il y a des années maintenant. Alors, où sont Erika et ma fille ?

-Hiroki- Si j'ai interrompu mon voyage en passant par ici, c'est justement par espoir de les retrouver. Ne le dites ni à Himiko, ni à la petite que Hakaze se trouve ici, je voudrais éviter de causer plus de dégâts temporel que ce que j'ai déjà causé. Pour ma part, avant de les ramener avec moi, je dois faire une chose ici.

-Soichiro- Ce fameux poids que tu dois poser n'est-ce pas ? Alors, quel est-il ?


Je pris une grande inspiration. Etait-ce le moment propice pour dévoiler ce fameux objectif…. ? Ou devais-je le taire pour le momnet… ? Je restai silencieux quelques secondes , pensant à tout ce que l'on avait traversé. New Domino City était notre dernière chance de réussir, je devais donc maximiser mes chances en prenant le plus d'alliés possible dans la bataille. Ce fut sur cette pensée que je pris le courage de dévoiler mon objectif final dans ce voyage, bien plus important qu'Erika elle même.


-Hiroki- Si je suis ici, c'est pour sauver Reisuke. En tant que grand frère, je ne pourrai jamais me pardonner si il lui arrivait quelque chose. Je l'ai promis à nos parents, je délivrerai Reisuke.


Invite
[Invite]
Messages : 9338


haut haut de page
[FIC] Les Spectres du Passé posté le [03/07/2016] à 02:46

Chapitre 29 : Le gang des Hohos

Devant l'air dubitatif affiché par Soichiro Namatame, je repris la parole. Je connaissais bien l'homme dans le futur, me confier à lui me semblait beaucoup plus facile qu'à un autre. Aussi, je baissai les armes le temps d'une confession brève et ridicule visant à soulager ma conscience.

-Hiroki- Disons que…Il s'est passé quelque chose dans ma vie et dans celle de Reisuke qui nous a fait prendre de la distance entre lui et moi. Je ne peux pas vous dire quoi, étant donné que cet événement est irréversible, mais je pense que Reisuke en souffre toujours aujourd'hui. J'aimerais donc pouvoir l'aider à sortir de cette spirale et le renvoyer avec Erika et Hakaze à la maison…Mais…Je n'ai aucun pouvoir, et ma volonté seule ne suffit pas à changer les choses…Je suis totalement impuissant ici…

Le leader de Yume-Nikki s'arrêta un moment. Il se frotta le menton en posant son regard dans une autre direction. Fixant le vide, il semblait réfléchir à un moyen de régler les soucis actuels concernant Reisuke et Hakaze. Je le fixai du regard, espérant qu'il m'apporte une solution, mais lorsqu'il se tourna de nouveau vers moi, il revint bredouille.

-Soichiro- C'est un problème assez épineux en effet. Et je crains ne pouvoir être d'aucune aide étant donné que ton problème est d'ordre familial. Cependant, reste ici le temps qu'il faudra pour te requinquer , je te conseille d'ailleurs de chercher à retrouver Shinichi Yamada le médecin, peut être avez-vous un lien de parenté qui sait.

-Hiroki- Je vais me renseigner de ce côté , merci beaucoup Soichiro. Comment pourrais-je vous rendre la pareille ?

-Soichiro- Hmm….Tu ne pourrais rien faire pour moi au beau milieu de la nuit hélas. Cependant, j'ai bien quelque chose qui pourrait faire l'affaire. On m'a chargé d'aller démanteler un gang qui sévit depuis quelques temps dans les rues de Satellite. Leur base se trouve près du pont dédale. Dès demain, notre nouveau venu Jordan accompagnera Laila dans le but de détruire cette organisation. Pourrais-tu les accompagner dans cette mission ? Cela concorderait également avec tes objectifs, étant donné que Shinichi Yamada habite dans le coin.

-Hiroki- Bien sûr. Tout ce que vous voudrez Soichiro. Je ferai de mon mieux pour faire honneur à la mission que vous m'avez confiée.

Le leader me lança un sourire satisfait. Je le saluai avant de me retourner, sortant de la salle le cœur lourd. J'avais enfin pu laisser un peu de ce fardeau psychologique qui pesait sur mes épaules, et j'avais obtenu un peu d'espoir en la solution temporaire qu'était de rester ici et investiguer concernant Shinichi Yamada. Erika et Hakaze étaient toujours hors de portée, mais je ne devais pas m'inquiéter pour elles. Après tout, Erika possédait Toratura qui était vraiment puissante, et tant qu'Hakaze était aux côtés de Reisuke, je savais que j'étais voué à la revoir tôt ou tard.

Je retrouvai Himiko qui s'était éclipsée en compagnie de sa fille lorsque j'avais commencé à exhiber mon intimité psychologique à son mari. Elle me sourit d'un air compatissant en m'invitant à la suivre. Sans rechigner, je m'exécutai et nous sortîmes de la salle commune de la guilde pour nous diriger vers les dortoirs qui étaient à l'étage. Il y avait une dizaine de chambres qui étaient pour la plupart des espaces de trois à quatre lits, mais ce fut dans une chambre individuelle que Himiko me guida. Elle me donna la clé de la chambre et me dit de faire comme si c'était chez moi , pour au final me laisser seul dans ce petit espace sobre mais agréable.

Je m'écroulai sur la couche qui m'était offerte. Fixant le plafond sans sourciller, toutes les émotions et actions du jour se bousculaient dans ma tête. Je me demandais jusqu'où j'allais devoir courir dans cet environnement fait d'ombre, de tristesse et de désillusion. Sans m'en rendre compte, je m'étais embarqué dans une course à l'espoir, et en ce moment je doutais vraiment de ce qui m'attendait à l'arrivée.

Je trouvai le sommeil au bout de quelques dizaines de minutes. Je ne rêvai pas cette nuit là, bien trop occupé par la pensée du lendemain qui arriva rapidement. Lorsque je rouvris les yeux , je fus surpris par la lumière du jour qui pénétrait le petit espace par la fenêtre. C'était agréable de voir que même à Satellite, le jour se levait après la nuit. Avoir une vision aussi simpliste du monde me faisait reprendre un peu espoir.

Je sortis de la chambre que je verrouillai derrière moi pour ensuite me diriger vers la salle commune. Les personnes étant dans la salle avaient changé, mais étaient toujours en nombre. Apparemment, la guilde semblait faire les trois huit. Cette pensée me fit sourire. Alors que je scrutais l'équipe du matin, je remarquai une fois de plus la jeune fille de la veille. M'avançant timidement vers elle, j'espérai l'espace d'un instant qu'elle puisse me diriger dans notre mission du jour. Je pris la parole d'un ton tout aussi timide que ma dégaine, me faisant enfin remarquer par la jeune femme.

-Hiroki- Hm. Excuse moi….Laila c'est ça ?

-Laila- Oh, c'est encore toi Hiroki. Bonjour.

-Hiroki- Bonjour. Dis…J'ai parlé avec le leader hier, et il m'a dit que tu partais en mission avec un certain Jordan dans le but de démanteler un gang sur Satellite et il m'a invité à vous rejoindre. Cela ne te dérange pas ?

-Laila- Pas du tout. Il nous manquait justement une troisième personne. Et puis…Ca m'arrange que ce soit toi….Après tout, je sens vraiment quelque chose de spécial au fond de toi ~ Tu as suscité ma curiosité, Hiroki-kun ~ Je vais aller voir si Jordan est prêt , attends-moi ici.

J'acquiesçai silencieusement en guise de réponse. La brune s'éclipsa afin de se diriger vers ce qui semblait être le réfectoire. Attendant qu'elle revienne, je m'assis alors à la grande table pour revoir mon paquet de cartes. Après tout, beaucoup de choses ici se réglaient par des duels, donc j'allais sûrement être amené à devoir me battre. Je regardais donc chaque carte de mon paquet en espérant trouver quelque chose à changer, mais je n'avais rien de flagrant à modifier.

Mais alors que j'étais en train de réfléchir à comment allait se dérouler ce qui allait être une expérience nouvelle dans ma vie, je fus interrompu par quelqu'un venant de derrière. Il était un garçon assez jeune, de quatorze ou quinze ans aux cheveux noirs ébène. Je ne pouvais distinguer qu'un seul de ses deux yeux qui était vert avec des reflets jaunes, puisque l'autre était couvert par une épaisse mèche de cheveux m'empêchant de le distinguer. Le garçon arborait un rictus assez malsain envers moi. Lorsqu'il prit la parole, il le fit d'un ton agressif et désinvolte.

-Nayel- Putain y'a plein de nouveaux ou quoi là ? J'sens que vous allez tous vous bouffer un OTK Cyber Dragon et vous allez pleurer vos mères hahhaha !!! Moi c'est Nayel, et toi c'est le noob hahahaha !!!

Une main assez fine vint se poser sur l'épaule du garçon bruyant et vulgaire. Je détournai mon regard vers le propriétaire de cette main pour voir un jeune garçon semblant du même âge que ce Nayel. Il semblait plus calme et posé que son acolyte, même si leurs looks étaient assez similaires. En effet, le jeune garçon était un brun aux yeux marrons possédant une mèche de cheveux lui couvrant l'oeil droit tandis que c'était l'oeil gauche de Nayel qui était couvert par sa mèche. Ils devaient être de bons amis pour être si semblables. C'est ce que je pensais à ce moment. Cependant, lorsque le nouveau venu ouvrit la bouche, ce fut une toute autre version comparé à son camarade.

-Blue- Ne t'embête pas avec ce chadow en carton, il ne sait que crier dans tous les sens sans réellement être constructif. Bienvenue chez nous. Moi je suis Blue. Je suis ici depuis un petit bout de temps maintenant, tu es Hiroki c'est ça ?

-Hiroki- Oui…Je suis Hiroki Yamada. Enchanté.

-Blue- Sérieusement…Je suis assez content que quelques personnes avec des manières rejoignent cette guilde en carton parce que là, c'est assez déprimant entre Nathan et Nayel. Enfin. Ravi de voir des nouvelles têtes.

-Nayel- Arrête de te plaindre putain on a une mission bordel de merde ! Moi je veux tous les OTK ces salopes avec mes cybers dragons !!! Tu te ramènes là !!? On doit aller défoncer les Black star putain !

Le garçon se prénommant blue soupira. Il s'en alla avec son partenaire en me faisant un signe de main. Amusé par la mini querelle entre les deux garçons qui étaient deux facettes d'une même pièce, je revins à mes occupations. Cependant, comme pour ne me laisser aucun moment de répit, ce fut cette fois Laila qui revint me voir, accompagnée de mon camarade du jour. Un homme brun aux cheveux en bataille. Il possédait des yeux marrons soulignés par des traits assez fins qui lui donnaient un regard assez doux. Habillé tout de noir, il s'avança accompagné de son amie afin de prendre la parole.


-Jordan- Enfin un nouvel arrivant. Je commençais à désespérer d'être le bleu hahaha !! Je m'appelle Jordan, Jordan Sankels. Et toi ?


-Hiroki- Yamada Hiroki, enchanté. Je ne suis pas de la guilde, je suis simplement de passage. Je vais vous aider toi et Laila dans votre mission du jour.


-Jordan- Ah ? J'avoue que de l'aide ne serait pas de refus, je n'ai pas l'habitude de traquer des gangs. Ici c'est monnaie courante.


-Hiroki- D'ailleurs, qu'est-ce que vous appelez « Gangs » ?


-Laila- Des rassemblement d'individus mal intentionnés qui possèdent des zones de Satellite. Ils instaurent souvent des dictatures violentes et répressives dans leurs arrondissements respectifs. Notre travail est de démanteler leurs réseaux en détruisant leurs disques de duel. Il faut savoir qu'à Satellite, un disque de duel c'est comme une carte d'identité. Le perdre équivaut à ne plus exister.

-Jordan- La cible du jour est le gang « United We Stand » connu sous le nom « U.W.S » . Chez nous on l'appelle le gang des hohos car ils disent toujours hoho.

-Hiroki- Le gang des Hohos ? Ils ont l'air amusants.

-Laila- Je te déconseille de sous-estimer un gang Hiroki. Voir les choses uniquement en noir et en blanc c'est être ouvert à toutes les surprises et donc perdre la bataille d'avance ~ Tu ne voudrais pas finir sur la touche quand même ? ~


-Hiroki- Merci pour le conseil. Enfin je crois. Je suis prêt en tout cas, j'ai des fringues propres, mon deck, et l'énergie à revendre !

-Jordan- Et ton Runner, tu l'as ?

-Hiroki- Mon Runner ?

-Jordan- Halalala…Tu pourras trouver une bécane derrière, dans le garage. Ne prends surtout pas celle de Léo, il a horreur qu'on touche à sa bécane. Tu la reconnaîtras facilement, dessus il y a une espèce de folle aux cheveux bleus incrustée. Les bécanes vacantes sont les grises.


-Hiroki- Ok ok, je prendrai les grises. Je reviens de suite.


-Jordan- Attends, je viens avec toi, de toute façon j'ai fini mes préparatifs. Laila, ta bécane est dans le garage aussi ?

-Laila- En effet ~ Voyons voir qui aura la conduite la plus exemplaire ~

Accompagné par les deux jeunes de la guilde, j'avais l'impression d'être dans le groupe depuis toujours. Jordan me parlait assez amicalement tandis que Laila ne manquait pas une occasion pour me lancer des blagues douteuses et me dire que quelque chose en moi l'attirait. Sans comprendre vraiment de quoi elle voulait parler, je continuai avec le sourire jusqu'au garage, me demandant jusqu'où irait cette mission d'aujourd'hui.

Nous descendîmes tous les trois des escaliers qui nous menèrent à une sorte de souterrain. C'était ici qu'étaient entreposées toutes les bécanes de la Yume-Nikki. Certaines étaient personnalisées, d'autres ne l'étaient pas, mais toutes étaient très propres et disposées soigneusement. Laila passa devant nous, allant instinctivement enfourcher une moto noire ébène qui semblait lui appartenir. Jordan et moi suivîmes, prenant chacun une bécane grise qui n'appartenait à personne. J'attrapai un casque que j'enfilai tandis que j'appréhendais la moto que j'allais conduire. Ces modèles étaient assez anciens par rapport à ceux que j'avais eu l'occasion de conduire dans le présent, c'était donc assez difficile d'envisager de conduire ces engins que des jeunes de mon époque aurait qualifié de préhistoriques.

Laila reprit la parole en gardant son abstraction naturelle à notre intention.

-Laila- Bien. L'ordre du jour est donc de vaincre le gang des hohos. Je compte sur vous pour que cette mission soit fructueuse ~ Puisse l'espoir guider vos pas ~


-Jordan- Épargne nous les discours Laila hahaha !!! Prêt Citadin !? On mets les gaz !?


-Hiroki- Plutôt deux fois qu'une !


Au signal donné nous foncions tous les trois dans la ville à plein gaz, j'étais un tantinet plus lent, mais je pouvais suivre Jordan dans cette ville qui m'était inconnue. Laïla quant à elle était la plus rapide. Elle nous laissait clairement à la traîne tandis qu'elle dévalait rue après rue. Satellite était vraiment crade quand on la voyait de jour. Ils avaient de la chance, la guilde , d'avoir un boulot qui leur permettait autant de confort. C'était presque dégueulasse de voir un fossé si grand entre le confort de la guilde et la crasse du quartier. Enfin….Après tout la guilde semblait faire énormément pour rétablir la paix ici et n'hésitait pas à partager le confort qu'ils avaient avec qui en avait besoin. Ils n'étaient donc pas vraiment blâmables. Au contraire. Ils semblaient aider les habitants de Satellite comme ils le pouvaient.

Jordan se rapprocha de moi, il revint à côté de moi en arborant un sourire narquois.


-Jordan- Alors, on traîne citadin !? Laïla est bien en avant là ~ Pour quelqu'un qui est plus âgé, tu es aussi beaucoup plus lent hahaha !!!


-Hiroki- Ca c'est ce qu'on va voir !


J'appuie sur le champignon, je file à vive allure. Heureusement que j'ai mon permis sinon je me serais fait serrer…A quoi je pense moi, je n'existe même pas encore à cette époque..Enfin..Qu'est-ce que je raconte ? Si Hakaze a 6-7 ans…Moi je dois en avoir 2 ou 3…Et Reisuke vient de naître alors…Reisuke…Je vais tout faire pour t'éliminer une bonne fois pour toutes de ma vie. Tu m'as toujours tout pris, tu paieras…

J'accélérai d'un coup net jusqu'à filer à vive allure. Je n'avais pas mon permis dans le présent, mais ici cela n'avait aucune importance. Tout était question de savoir manier le volant non pas pour la sécurité, ni la police, mais surtout pour ma propre sécurité. Je repensai à mon époque suite à cette idée qui m'était venue en tête. Hakaze semblait avoir 8 ans….Dans ce cas, je devais avoir le même âge. Peut être 7 ans puisque elle était de quelques mois plus vieilles que moi, mais sans plus.


-Jordan- On est arrivés !


Nous débouchâmes sur le bord d'une vaste étendue d'eau. Les bâtiments étaient un peu moins délabrés que ce que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'à présent, mais restaient assorties aux couleurs de satellite. L'air étant néanmoins plus respirable grâce à l'ambiance apportée par la mer s'étendant à perte de vue. Nous descendîmes de nos bécanes moi et Jordan, tandis que Laïla qui était arrivée sur les lieux fixait déjà l'horizon. Lorsqu'elle prit la parole, une pointe de mélancolie se mélangea à sa voix, tandis que le bleu de ses yeux se perdait dans celui de l'océan. Sa longue chevelure flottait au gré du vent, soulignant de plus belle l'image que donnait la jeune femme.

-Laila- Chaque fois que je vois la ville, je me dis que ce monde est bien triste. Hélas…Ce monde est bien cruel pour laisser une partie de la population mourir. Dites les garçons…Vous pensez qu'un jour on trouvera un arrangement pour que le monde devienne meilleur… ?

-Hiroki- Bien sûr. Si tu ne crois pas à l'espoir, alors tu es déjà mort à l'intérieur au final. Pourquoi vivre aujourd'hui sans l'espoir du lendemain ?

-Laila- L'espoir….C'est quelque chose qui ne m'apporte que du malheur. Enfin, je suppose que chacun en a sa vision. Postons nous et guettons les UWS.


Nous nous postâmes dans une cachette derrière un conteneur assez large pour nous y dissimuler. Restant en retrait, nous attendions les membres de l'équipe UWS qui devaient se retrouver à ce même endroit trente minutes plus tard. J'étais anxieux à l'idée d'affronter un gang, mais la surprise me gagna quand je vis le premier membre arriver. Il était un gamin de treize ou quatorze ans portant une casquette rayée de couleur bleue et blanche. Habillé d'un tee-shirt et d'un short, il arborait un air assez décontracté. Laila me fit signe qu'il était l'un d'eux. Alain, l'un des leaders de l'UWS.

Alors que nous l'observions, le second arriva. Il était beaucoup plus âgé que son partenaire. Il portait un bandana couvrant la plus grosse partie de ses cheveux courts. Il arborait quant à lui une expression désinvolte mise en avant par une démarche assez lourde. Lorsqu'il arriva, il tapa dans la main de son compère en guise de salutation. Jordan prit la parole à son tour.

-Jordan- Jérôme. Second général du gang UWS.

-Hiroki- Second général…

Mais alors que je pensais que c'était tout , un troisième homme arriva. Lorsque ses deux camarades le virent, ils eurent alors un réflexe commun. Posant un genou au sol , ils saluèrent la personne semblant être le chef du gang. Il était un homme assez grand aux cheveux en piques soutenus par de la laque. Il portait une expression assez neutre mais marquée par un profond mépris et un profond malaise. Il dégageait assez de charisme dans sa démarche, sûrement dû au fait que l'on pouvait lire dans ses yeux qu'il était absolument prêt à tout. Laila prit la parole pour faire les présentations.

-Laila- Et lui….C'est Kosta. On l'appelle le grec et il est le chef de l'UWS. Allez, on sort avant qu'ils ne puissent nous voir. Assurez les mecs ~

Nous sortîmes de notre cachette ,tentant de prendre en embuscade les trois membres du gang des UWS. Alors que moi et Jordan condamnions les sorties éventuelles pour les délinquants, Laila s'avança vers ces derniers avec le sourire , toujours de sa démarche légère mais assez imposante par sa prestance. Lorsqu'elle reprit la parole face au groupe d'individus, ce fut avec une pointe de défiance dans son regard et sans sa voix.

-Laila- Jérôme, Alain , et Kosta. En voilà une belle brochette d'ahuris ~ Vous voulez jouer avec nous mes amis ? ~

-Jérôme- Tss. Encore un gang qui vient jouer des siennes. Quelle bande de noobs.

-Alain- Ignorez-le mes amis.

Alain sortit une pancarte sur laquelle était dessiné un smiley «:3 » qu'il montra à Laïla avant de continuer sa conversation. Jordan reprit la parole, plus insistant que sa camarade.

-Jordan- Nous sommes venus pour vous interpeller, gang des hohos ! Nous sommes la Guilde Yume-Nikki et nous allons mettre fin à vos activités !

-Kosta- Intéressant. Vraiment intéressant. Pensez-vous vraiment être capables de venir à bout des trois chefs de l'UWS que nous sommes ? Vous êtes ridicules.

-Hiroki- C'est vous qui êtes ridicules. Que cherchez vous à prouver en utilisant un jeu de cartes pour étendre votre pouvoir ? C'est pathétique ~

-Alain- En voilà un qui a une grande bouche ! (:3)

-Kosta- Bien. Dans ce cas réglons ce duel comme l'on règle une bataille de gangs. Nous allons combattre en trois contre trois. Si nous gagnons contre vous , vous vous engagez à abandonner toute poursuite à notre encontre. Si vous gagnez, alors vous aurez le droit de faire ce que vous voulez de nous. C'est un deal ?

-Laila- Si nous gagnons, nous vous ramenons à la guilde où vous paierez pour vos actes ~

-Jérôme- Ridicule. Ce ne sont qu'une bande de noobs.

-Kosta- Bien. C'est un deal. Préparez vous à combattre la toute puissante UWS et à vous faire écraser par le skill. Sortez vos mouchoirs, et ça ne sera pas pour pleurer que vous les sortirez.


Devant la confiance assez importante du leader de l'UWS, moi, Laila et Jordan nous lançâmes un regard mutuel. Un élan de complicité naissait dans nos yeux, ce qui nous poussa à nous lancer dans la bataille contre United we Stand, conscients que la bataille serait rude, mais persuadée que nous allions la gagner.


Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8