Chapitre 9 : En l'attente d'une réponse
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Eiko sortit du bâtiment principal afin de rejoindre d'autres élèves présents dans le petit parc juste à côté de celui-ci. Il ne put s'empêcher de plisser les yeux du fait de l'éblouissante lumière du soleil et de la vaste étendue de blancheur qui lui faisait face. L'été était certes déjà passé depuis quelques temps, le soleil de la mi-octobre était haut dans le ciel, et sa forte chaleur se réfléchissait sur le sentier d'asphalte.
"…… Il fait chaud."
"Tu plaisantes ? Je meurs de froid moi ! J'ai l'impression d'être congelé ! Regarde regarde, tu vois comment mes jambes tremblent ?"
Atsuo et Miyuki, posés sur un banc, face à une table ovale en bois, conversaient au sujet du temps et de leur propre état. Tout les deux portaient leur uniforme, bien que seule Miyuki avait retiré la veste et l'avait attachée autour de sa taille. Leurs disques de duel étaient posés sur la table auquelle ils se trouvaient.
"Dis-voir Atsuo, la raison pour laquelle tes jambes se mettent à trembler… tu ne penses pas qu'il s'agirait plutôt de la peur ?", dit alors tout haut, prenant le temps de s'asseoir à côté de la demoiselle.
"Q-Quoi ? J-Je ne vois pas du tout de quoi tu parles… Et puis d'ailleurs, t'es qui toi ? Je t'ai vu traîner avec Cey' depuis un petit moment, et tu t'es même agglutiné avec nous pour le transporter à l'infirmerie.", cria soudainement Atsuo, tout en se levant, embarrassé de son propre état.
Miyuki observa les deux garçons, la bouche entre-ouverte. Probablement incapable de sortir ne serait-ce le moindre mot. Les atmosphères que ces deux-là dégageaient étaient totalement différentes, mais semblaient partager un même but commun.
"Eiko Aaron, 2ème année à l'Académie, et président du Conseil de Comité. J'ai officiellement rencontré et donc fait connaissance avec Ceylan durant le petit tournoi du matin. Cette réponse te satisfait-elle, ou as-tu besoin de quelque chose de plus complet ?"
"Hmpf !"
Miyuki pouffa de rire.
En fait, Atsuo était le genre de personne qui détestait que quelqu'un vienne lui prendre ce qu'il définissait comme étant "sien". Il devait sans doute penser que Eiko allait lui prendre son Ceylan de force, et qu'il ne pourrait plus rester à ses côtés. La seule manière dont il réagissait à ce genre de chose… c'était évidemment en râlant.
"Eh bien, avec de telles personnes à ses côtés, Ceylan n'aura jamais de raison de se sentir rejeté !", dit alors Eiko, d'un air moqueur qui visait le jeune garçon face à lui.
La lumière du soleil passa à travers le feuillage des arbres qui les entourait et brilla sur le chemin d'asphalte, comme si de la luminescence avait été éparpillée de partout. Des ombres noires clairement soulignées contrastaient avec la lumière inégale, et regarder la scène semblait faire baisser quelque peu la chaleur que l'on pouvait ressentir.
"…. Qu'est-ce qu'on peut faire, maintenant ?"
Miyuki marmonnait tout bas. Un téléphone sonna promptement comme si il avait saisi cette opportunité.
"Oh."
Eiko sortit son téléphone de sa poche. Il ouvrit alors le téléphone pliant, et après avoir vu le nom affiché sur l'écran, il ferma immédiatement les yeux à moitié, et referma le téléphone sans prononcer un seul mot. Ensuite, il le remit dans sa poche comme si rien ne s'était jamais passé.
"… Tu ne réponds pas ?"
Miyuki tourna son regard vers lui, en quête d'une confirmation.
"Inutile."
Eiko ne s'expliqua pas d'avantage, Miyuki ou Atsuo ne posèrent pas non plus d'autres questions.
"On fait quoi alors ? L'état de Ceylan m'inquiète un peu, donc je ne pense pas qu'on devrait quitter les lieux pour l'instant.."
"Et pourquoi ne pas commencer par aller manger un petit bout, puis aller en cours, tout simplement ? Il est quasi 12h, il nous suffira d'aller le voir après la pause de midi.", proposa alors Eiko, sa bonne humeur retrouvée.
"……"
"Quoi, qu'est-ce que j'ai dit encore ?"
Atsuo tendit légèrement l'oreille vers Eiko.
"Ça grogne."
"E-Evidemment ! Il est presque midi, qu'est-ce que tu veux !"
Eiko rugit alors avec intensité, afin de cacher les grognements de son estomac, mais Atsuo qui l'écoutait, l'oreille collée à son dos, semblait bien s'amuser. Il agita ses jambes d'avant en arrière, se déplaçant tour à tour entre un Eiko à l'air frustré et une Miyuki qu'il ne dérangeait pas.
Soudainement, Miyuki entendit le son de pas lourds sur la route d'asphalte – et peu après, quelqu'un avec une posture de fer, et de très grande taille arriva tout près d'eux.
"Vous êtes bien les camarades de Ceylan ? Êtes-vous allés voir votre professeur de l'heure précédente pour lui donner quelques nouvelles le concernant ?"
Monsieur Brone, le soi-disant professeur de sport. De par sa grande taille, il excellait dans de nombreux domaines, et avait été classé comme joueur n°1 dans l'équipe de football du pays, il y avait de cela 3 ans.
"Nous n'avons pas pu, le Docteur Goten n'a pas eu le temps d'examiner Ceylan depuis que nous sommes allé le déposer.", déclara alors Miyuki.
"Hmm.. je vois. Encore une agglutination d'élèves qui a rendu la tâche difficile."
"O-oui, on peut dire ça comme ça…"
"Dès que vous avez la moindre information concernant l'état de santé de votre ami, allez immédiatement en parler avec votre précédent professeur. Il se doit d'être tenu au courant, après tout."
Eiko fit un geste d'accord avec sa tête, tout en fermant les yeux. Le professeur s'aloigna, puis se retourna l'espace de quelques secondes.
"Et ne négligez pas vos cours ! Quant à vous, monsieur Eiko, pensez à bien reposer votre arme après la pause."
Il reprit son chemin, jusqu'à ce que personne ne le vît.
Puis Atsuo lâcha un soupir.
"…. J'ai faim. Allons chercher quelque chose à se mettre sous la dent !", dit alors Atsuo, tournant le dos à ses deux compères."
"Non mais je rêve ! Et c'est lui qui ose se moquer de mon estomac ! Attends un peu, tu vas voir -"
Deux mains surgirent de derrière le dos d'Atsuo, agrippant son cou.
"Arr… Arrête-ça ! Peux pas respirer– ! Vais mourir– !"
Le cou d'Atsuo se faisait vigoureusement étrangler, et il essaya désespérément de desserrer les bras qui le tenaient. Mais Eiko n'abandonna pas l'opportunité de donner le coup de grâce et il leva les bras, broyant la tête d'Atsuo avec.
"Hé, t'es fou ?"
"Ça t'apprendra à te moquer de tes aînés, pigeon farci !"
"Qu'est-ce que tu as dit ? Sale omelette sans cervelle !"
"Ne me cherche pas !"
"Ah, il y a une odeur de soupe pourrie, ne me dit pas que ça vient de toi ?"
"T'es un chien à toujours renifler les choses comme ça ?"
Le visage rouge, Eiko fit un grand pas en arrière. Atsuo arrêta enfin les proliférations, affichant un brillant sourire, et dit d'un ton juvénile :
"Il fait si chaud, je ne te pensais pas capable de boire de la soupe à un tel moment de l'année, ton cerveau a vraiment dû frire."
"Que- "
A peine eut-il le temps de continuer sa phrase, que Miyuki s'interposa entre les deux.
"Faites un peu moins de bruit, je vous rappelle que l'infirmerie n'est pas si loin d'ici ! Et avec ça, vous risquez aussi d'attirer les professeurs occupés."
"Oups."
Atsuo posa sa main contre ses lèvres. Eiko continua son monologue, ignorant l'avertissement de la demoiselle.
"Essaye même pas de mépriser la bonne vieille soupe, elle a des vertus très -"
"Miyuki, tu veux manger quelque chose ?"
"Un sandwich me suffira."
"Eh, tu m'ignores délibérément ?"
Les deux jeunes élèves quittèrent le parc, et se dirigèrent à nouveau vers le bâtiment central.
"Je rêve, ils me laissent tout seul."
Eiko les rattrapa aussi vite qu'il le put, portant avec lui les deux disques de duel oubliés sur la table.
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