oh, presque 10 jours sans suite, ça ne va pas du tout…pour me rattraper, voila le 1er chapitre spécial de cette saison, consacré à mon personnage préféré^^
Hikari Miyako: la voie des ténèbres
Jamais je n'ai voulu une telle chose. D'ailleurs, jamais je n'aurais pu penser, pas même une seconde, que cela pourrait arriver. Et pourtant, tout ceci était la réalité. Une réalité trop dure à accepter? Peut-être bien après tout. Peut-être que je me voilais la face, peut être que j'essayais inconsciemment d'oublier tout cela, de faire une croix sur le passé et de repartir de zéro en rejoignant le club de duel. Et pourtant, ces souvenirs continuent de me hanter, jours après jours. J'y repense, sans arrêt. Chaque nuit, je vois leur visage déformé par la douleur et le désespoir. Je les vois m'appeler à l'aide, je les vois chuter les uns après les autres, puis je me vois moi, immobile, incapable de bouger, paralysée par la peur. Je ne peux qu'observer la scène.
Mais, si j'étais intervenue dans ce conflit, cela aurait- Il réellement changé le cours des événements? Avec ma force actuelle, je n'aurais certainement été qu'un fardeau supplémentaire à protéger pour mes camarades qui se battaient déjà pour leur propre survie. C'est ce que tout le monde répétait pour tenter de me consoler, mais je savais au fond de moi que ce n'était pas la vérité. J'étais leur chef, la présidente du club, c'était à moi de les protéger! Mais je n'ai rien fait par peur d'engager un combat perdu d'avance! Cependant, il y a une chose dont je suis sûre: si j'étais intervenue plus tôt, j'aurais au moins pu le sauver lui…
Nous étions quatre au départ, deux garçons et deux filles. Notre petit groupe se composait de Denys Syracuse, le plus musclé de la bande. Sous ses airs de brutes, il cachait en réalité un bon fond. Venait ensuite Julie Guardian. Nous la connaissions depuis son arrivée d'Amérique lorsqu'elle avait cinq ans. Elle était toujours très sombre, ne parlant que peu, mais c'est cela qui faisait son charme. Le troisième membre s’appelait Daniel Yami, surnommé dan par tous. Et enfin, il y avait moi, Hikari Miyako. On me considérait un peu comme la meneuse, bien que je n’aie jamais pensé un seul instant que nous pouvions avoir un chef.
Nous nous connaissions depuis si longtemps que nous avions l'impression d'avoir toujours été ensemble. Chacun avait sa personnalité propre, ses idées, ses petits secrets, mais une chose nous réunissait tous: le duel de monstres. C'était notre passion commune. En primaire, puis au collège, nous ne pensions qu'à cela. Il ne se passait pas une journée sans que nous nous affrontions.
Il y avait un parc dans notre ville ou nous allions trainer après les cours. C'était l'endroit idéal pour s’entrainer sans être dérangé. Tous les voyous l'avaient fui à cause d'une certaine duelliste incroyablement puissante qui faisait régner l'ordre. Nous ne l'avons jamais rencontrée bien entendue, ce n'était rien d'autre qu'une légende urbaine. Peu à peu, nous progressions, mais pas assez vite. Nous nous amusions bien, certes, mais je voyais beaucoup de nos camarades progresser bien plus vite que nous.
Ce n'est qu'à notre seconde année de lycée que nous eûmes l'idée de former un club de duel. Ce fut la certainement la plus grosse erreur de notre vie…
chapitre 1: un départ prometteur
Nous étions dans la cour, en train de regarder un passionnant match de football, ou Dan jouait. Il y jouait depuis toujours et avait finalement réussi à entrer dans L'équipe du lycée. Nous étions tous très contents pour lui. Mais nous concernant, nous n'avions trouvé aucune activité à pratiquer durant cette année en seconde. Il y avait cependant l'embarras du choix: basket, tennis, natation, volley, badminton… Nous étions obligés de nous inscrire quelque part, c'était la tradition.
Julie et Denys étaient partis se renseigner pendant que moi, j'encourageais dan. Il était attaquant. Il répétait sans cesse que la défense n'était faite que pour ceux aimant se cacher. J'étais assez d'accord avec lui, même si je ne voyais pas le monde d'une façon aussi radicale.
Je recentrai mon attention sur le match. Il avait la balle et se rapprochait de plus en plus des cages. Il n'y avait aucun défenseur entre lui et le gardien. Il tira. L'autre arrêta son tir de justesse.
Je ne pus réprimer un soupir de déception. A présent, l'équipe adverse se dirigeait droit vers son camp avec le ballon. Dan était le plus rapide, il aurait pu les arrêter sans problème, mais il ne se repliait pas. Il restait en première ligne. Si je ne le connaissais pas, j'aurais certainement dit qu'il était épuisé ou qu’il campait, mais je savais que cela faisait partie de sa stratégie de "non défense". Alors que toute l'équipe adverse se trouvait de l'autre côté du terrain, il restait seul au milieu avec quelques défenseurs.
Il avait vu juste encore une fois. Son équipe réussi à reprendre la balle et à lui envoyer. Marquer après cela n'était qu'un jeu d'enfant.
Ni le gardien ni les défenseurs ne le virent venir et il marqua. Je l'acclamai avec tous mes camarades. C'était déjà le deuxième but qu'il marquait aujourd'hui. Le sifflet retentit quelques minutes plus tard, achevant le match sur un score de 2 à 0.
Je retrouvai Dan pour le féliciter juste après.
-Joli match, je vois que tu es toujours aussi fort qu'avant; lui dis-je avec une tape amicale dans le dos.
-C'était un travail d'équipe; répondit-il avec sa modestie habituelle.
Denys et Julie nous rejoignirent également et nous allâmes tous prendre un déjeuner bien mérité. A table, je leur racontai les exploits de Dan, lui les niait, Julie ne disait rien et Denys parlait fort. Une journée tout à fait ordinaire en elle-même. Elle l'était jusqu'à ce que dan nous demande ou en étaient nos recherches.
-Bonne nouvelle; lui répondit Denys d'une voix forte, figure toi que nous avons trouvé quelque chose qui devrait tous vous intéresser! Pas vrai Julie?
-Évite de parler la bouche pleine, j'essaie de me reposer; se contenta-t-elle de dire en entamant son plat.
-Pourquoi faut-il toujours que tu me rabaisses? ! Gémis Denys. Enfin, je disais donc, reprit-il une fois remis de ses émotions, j'ai vu une annonce, "formez votre club" dans le couloir!
-Tu comptes réellement former ton propre club? Dit Dan surpris. Personne ne s’inscrirait en voyant ta tête…
-Rigole tant que tu le veux, Rétorqua-t-il calmement, il était habitué aux plaisanteries de Dan.
-En effet, si nous mettions une affiche avec la tête de Denys en gros plan, personne ne viendrait; reprit Julie froidement.
-Ah, mais qu'est ce qui cloche avec ma tête! Se lamenta- t- Il en se prenant le visage dans les mains.
-C'est pourquoi; continua Julie en l'ignorant royalement, nous avons eu une idée, ou plutôt j'ai eu une idée. Elle se tourna alors vers moi. Miyako, tu es populaire auprès des élèves et auprès des professeurs comme tu es la déléguée.
-Attends, ne me dis pas que…Répliquai-je en sachant ce qu'elle allait dire…
-Deviens présidente de notre club.
Ils étaient si prévisibles… Malgré cela, je fis les yeux ronds en entendant sa demande. Je savais bien qu'il fallait quelqu'un pour présider le club et le représenter, mais je ne me voyais vraiment pas prendre la tête du groupe et ils le savaient. Je n'avais pas une âme de chef, contrairement à dan. Lui aurait fait un excellent président, mais il avait déjà son club.
Mon regard se balada sur mes amis ici présents. Denys, comme Julie l'avait si bien dit, ne pourrait jamais présider un club, ses airs de brute discréditeraient le sérieux du club. Quant à elle… La connaissant, elle serait incapable de parler en public, ne serait-ce pour faire un discours de bienvenue… Ce qui ne nous laissait plus que moi. Je soupirai.
-Je n'ai pas vraiment le choix j'imagine… Et quel genre de club voulez-vous monter?
-Quelle question! Un club de duel! S’écria Denys en frappant la table de son poing.
Je restai interdite, tout comme Dan. Nous ne pouvions qu’écarquiller les yeux bêtement. Devant notre incompréhension, Julie reprit la parole d'un ton las.
-C'est la seule discipline dans laquelle nous ne nous débrouillons pas trop mal. De plus, si nous faisons nos preuves, plus personne ne pourra dire que nous perdons notre temps, vous me suivez?
-Plus ou moins; répondit dan, sans avoir l'air de comprendre pour autant. Donc en résumé, vous trois allez créer un club de duel et Miyako serait la présidente, et serait en charge de recruter d'autres membres, c'est bien cela?
-Ce n'est pourtant pas si compliqué; lui lançai-je en haussant les épaules.
-Eh bien en fait, c'est plus compliqué que ça…Dit Denys en grimaçant. Le projet est une chose, mais nous ne sommes que trois, et le nombre de membres minimal est de quatre. Pour couronner le tout, nous n'avons qu'une semaine pour recruter ce quatrième membre, sans quoi, le club sera qualifié de "sans intérêt" puis fermé.
-Encore ce conseil des étudiants? Soupirai-je. J'ai entendu dire que depuis l'arrivée de son nouveau président, Olivier Lesage, il y avait eu énormément de changements…
-Cette règle existe depuis toujours; rétorqua Julie, elle n'était tout simplement pas appliquée. Mais les règles sont les règles, donc autant nous mettre au travail au plus vite.
-J’ai hâte de voir votre club de duel, je vais vous aider à faire vos affiches, ça vous laissera le temps de recruter plus de monde ; proposa Dan.
Nous nous mîmes d’accord sur les rôles de chacun dans cette affaire. Julie devait écrire les textes, Denys, lui, devait parler de ce projet à tous les élèves pour qu’il soit déjà connu, Dan s’occupait des affiches, quant à moi…Je n’avais pas de rôle particulier à part me préparer mentalement à être présidente du club.
Nous nous séparâmes après les cours pour accomplir nos tâches respectives. Je restai encore un peu en classe pour veiller à ce que tout soit à sa place. Le rôle de déléguée était prenant mais non pas désagréable. Et puis, ça me donnait une certaine notoriété auprès des autres élèves. Une fois que je me fus assurée de ces détails, je rangeai mes affaires et je me préparai à rentrer chez moi.
Je marchais lentement dans le couloir, je n’avais jamais aimé me presser, je préférai que chaque chose arrive lorsqu’elle devait arriver. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’arrivais toujours pas à trouver ma voie dans la vie. Denys, Julie, Dan, tous savaient ce qu’ils allaient faire après le lycée, mais moi non. Ce n’est pas que je n’avais aucune ambition, mais plutôt que je n’arrivais pas à me projeter dans un futur aussi lointain. Pour moi, le moment présent était déjà bien assez riche en événements, il était inutile de chercher à contrôler une chose aussi incertaine qu’est l’avenir. Les gens autour de moi s’étonnaient lorsque je leur répondais que je ne savais pas ce que je voulais faire, mais je leur répondais toujours avec le sourire. Oui, cela me faire rire au fond de moi qu’autant de personne s’inquiètent pour si peu. Je trouverai le moment venu ma voie, je n’ai pas à forcer le passage de l’avenir, voilà ce que je voulais leur répondre, mais je savais bien qu’ils ne me comprendraient pas, alors je ne disais rien.
Je m’arrêtai devant les escaliers et je remarquai pour la première fois que la porte menant à la terrasse de l’école était ouverte. Intriguée, je décidai d’aller jeter un coup d’œil.
Je poussais la lourde porte pour me retrouver dehors. Il faisait encore frais en ce début d’année scolaire, mais le soleil couchant me réchauffait un peu. Je m’avançai plus au bord et c’est là que je découvris la magnifique vue. Je pouvais voir absolument toute la ville depuis ce promontoire. Devant moi s’étendait la mer, cette vaste étendue d’eau, scintillant d’un éclat rouge comme le sang sous les rayons de l’astre solaire. En tournant légèrement mon regard vers la gauche, je vis une haute falaise, s’élevant au-dessus de l’eau, comme un aigle prenant son envol. Vers la droite, je distinguais la forêt bordant la ville. Il s’étendait elle aussi à perte de vue, jamais je n’aurais pensé qu’elle pût être aussi grande. Plus au sud, le parc se démarquait des immeubles gris par sa végétation verdoyante. Je tentai d’y discerner Denys ou Julie, mais vu d’ici, tout le monde ressemblait à des fourmis.
Après avoir admiré ce paysage magnifique quelques minutes, je me décidai à rentrer à la maison. C’est alors que je vis sur les grilles de sécurité un petit objet brillant. Une paire de clés, certainement celles de la terrasse, était accrochée là. Un mot était également joint.
« Là où tout a commencé, la clé ouvrant la seule porte que l’homme n’a créé. H.Y »
Cette phrase n’avait aucun sens…Mais dans le doute, je pris tout de même les clés avec moi, Julie saurait certainement déchiffrer un tel message.
Il était dix-huit heures passé lorsque j’arrivai chez moi. Il n’y avait personne pour m’accueillir, mais j’étais habituée depuis le temps. Mon père est mort lorsque j’avais deux ans dans un accident d’avion, et depuis, ma mère m’élevait seule, mais elle ne s’en est jamais remise. Selon les médecins, le moindre choc la détruirait elle aussi. Je connaissais depuis ce jour-là la peine qu’elle devait supporter, c’est pourquoi, j’essayais d’alléger son fardeau le plus possible. Je lui remontai le moral lorsqu’elle pensait un peu trop à mon père, je préparais les repas depuis déjà trois ans, c’était même moi qui faisais les courses, je ne voulais pas qu’elle ait la moindre raison de s’inquiéter. Mais je voyais qu’elle se laissait glisser, lentement mais sûrement. Tout ce que je pouvais faire était de retarder l’heure où elle irait rejoindre mon père…
Je posais mes affaires et je me dirigeai vers la cuisine pour cuisiner le diner. Ma mère arriva à dix-neuf heures du travail.
-Bon retour maman ! Lui lançai-je depuis la cuisine.
-Je suis rentrée Miyako ; répondit-elle d’une voix rauque.
Elle entra dans la cuisine. Son visage était celui d’une personne épuisée, et pour cause, elle se surmenait plus que jamais depuis la mort de mon père pour oublier sa peine.
-Miyako, encore en train de préparer le diner ? Tu n’as pas des devoirs à faire ?
-Très peu, et puis, c’est en cuisinant tous les jours que je m’améliore. D’ailleurs, c’est prêt. Tu peux aller t’asseoir, je t’amène tout ça sur le champ.
Je lui servis son plat puis je pris place en face d’elle avant de lui raconter ma journée, comme je le faisais tous les soirs. Je lui parlai donc du projet de club de duel, avec moi en tant que présidente du club.
-C’est formidable Miyako. Ce n’est pas tout ce dont tu as toujours rêvé ?
-Pas vraiment non…Je ne sais pas si je serai à la hauteur de cette responsabilité…
-Mais qu’est-ce que tu nous dis là Miyako ? Tu as tout à fait la carrure d’un chef. Il suffit de voir le travail que tu accomplis ici, c’est tout bonnement fantastique.
-Oui, mais il n’y a que toi ici, alors que je devrai parler devant une foule d’inconnus qui me jugeront sur ce que je dirai…
-Une foule d’inconnu ou moi, il n’y a aucune différence Miyako. Tant que tu fais de ton mieux, tout ira bien, je peux te l’assurer ; dit-elle en me regardant dans les yeux.
-Merci Maman.
Elle m’embrassa puis je débarrassai la table avant de prendre la direction de ma chambre. Je regardai mes messages. Tout le monde avait tenté de me joindre apparemment, et bêtement, j’avais encore oublié de rallumer la sonnerie après les cours…
Je me contentai de lire leur message. Il n’y avait rien de passionnant. Dan me disait qu’il allait manquer de papier, Julie quant à elle semblait avoir fini sa part du travail, et Denys…comme d’habitude, il avait fait fuir les autres…
Tout le monde s’investissait tellement dans ce projet qui me semblait fou…Je me devais de faire quelque chose également. Je me mis à mon bureau et je tentai d’écrire quelque chose qui attirerait les gens…
J’y passais plusieurs heures, ma corbeille était remplie de boulettes de papiers, et je n’avais toujours rien…Je finis par m’endormir toute habillée avec la lumière allumée.
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