Bienvenue visiteur, pour poster sur ce forum vous devez vous enregistrer.
Présentations Flux RSS Recherche
Pages : 1 2 ... 26 27 28 ... 45 46
[Fic] L\'Ascension des Démons
heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [02/05/2015] à 16:44

ah bah pour une fois que j'essayais de faire un truc un peu drôle, je suis content de voir que ça a marché parce que en me relisant, je ris pas spécialement x)




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [05/05/2015] à 17:44

aller, comme j'ai oublié dimanche, je vous le donne aujourd'hui!

Chapitre 14: suite

Le lendemain, je faillis faire une crise cardiaque en me levant lorsque j’entendis pas moins de cinq réveils sonner à six heures trente du matin, le tout dans un vacarme assourdissant.

Je me dépêchai d’éteindre ces engins infernaux tout en m’apprêtant à aller dire deux mots à Laura. Cependant je n’étais pas au bout de mes surprises. Lorsque j’ouvris la porte, je vis cette dernière juste derrière et je fis un bond de trois mètres en arrière.

-Tiens, déjà réveillé ? C’est rare que tu sois aussi matinal ; déclara-t-elle joyeusement.

-Laura, c’est toi qui as mis tous ces trucs dans ma chambre ! M’écriai-je en montrant les réveils.

-Ah non, c’est une idée de ta sœur, elle m’a assurée que tu serais à l’heure avec ça.

-J’aurais du m’en douter ; soupirai-je.

-Bref, habille-toi, on n’a pas de temps à perdre !

Elle me lança mes vêtements que j’attrapai maladroitement et dix minutes plus tard, j’étais dans la cuisine avec Arnold, surpris de me voir au petit déjeuner.

-Vous n’avez pas bien dormi monsieur Darksky pour être aussi matinal ? Même mademoiselle Laura n’est pas encore là.

-Non, non, ce n’est rien ; ronchonnai-je en trempant ma tartine dans le lait.

Laura arriva quelques minutes plus tard, les cheveux trempés. Je comprenais maintenant comment elle faisait pour avoir le temps de prendre sa douche tous les matins avant les cours si elle se levait aussi tôt.

Marie et Grand mère arrivèrent au moment où nous allions partir et ma sœur ne manqua pas une occasion de me lancer une petite pique.

-On dirait que pour une fois, le réveil a été efficace ; dit-elle avec un sourire malicieux.

-Toi, tu n’as pas intérêt à ce que je te croise dans l’école ; répliquai-je.

Nous partîmes donc de bonne heure de la maison. C’était bien la première fois que je prenais le temps de regarder le chemin de l’école le matin et je fus très surpris du calme qui se dégageait de la ville.

Il n’était que sept heures du matin, le soleil ne s’était même pas encore levé et il y avait peu de monde dans les rues. Les premiers oiseaux se réveillaient tandis qu’au loin résonnait le bruit des quelques voitures parcourant les rues.

Laura s’arrêta devant le par cet prit une bonne bouffée d’air.

-J’ai toujours aimé la rosée du matin dans ce parc ; déclara-t-elle soudain. Les senteurs sont différentes à ces heures.

-Tu arrives vraiment à faire la différence ? Je ne sens rien de particulier.

-Quel dommage, tu rates quelque chose !

Je tentais de voir de quoi elle parlait mais il n’y avait rien à faire et j’abandonnai. Je n’avais jamais eu l’odorat très développé ceci dit.

Après cette courte pause, nous reprîmes notre route en direction de la maison de Nagisa. Elle habitait vraiment à l’autre bout de la ville. Tandis que nous étions plus proches de la forêt qui bordait la ville, Nagisa habitait plus près de l’océan.

Je descendais rarement à la plage, d’autant plus qu’il ne faisait jamais bien chaud dans la ville et Laura prit le relais pour nous guider lorsque nous arrivâmes au bord de mer.

L’eau était magnifique en cette heure matinale, scintillante sous le ciel rosé de l’aurore. Au loin se dressait la falaise, mystérieuse ombre menaçante dans ce paysage magique, semblant veiller sur les flots de sa hauteur. On aurait vraiment dit un aigle volant au dessus de l’océan.

Nous longeâmes encore un peu la côte avant de nous enfoncer à nouveau dans la ville. C’était un quartier assez résidentiel : la rue serpentait entre les maisons basses et colorées entourées de petits jardins à l’américaine. Evidemment, cela n’avait rien à voir avec notre manoir, mais vivre ici ne devait pas être désagréable. Il n’y avait pas une voiture dans la rue, tout était paisible. C’était dans ce genre de moment que j’aimais la vie dans cette ville où il ne se passait jamais rien, où l’on n’était dérangé que par son voisin qui passait la tondeuse, où tout le monde se connaissait, contrairement aux grandes villes, bien plus anonymes, polluées et où tous les habitants sont stressés du matin au soir. Comment Angéla supportait-elle cela ?

Nous arrivâmes devant la demeure de Nagisa. La maison comportait un seul étage comme toutes les autres dans cette rue, les murs étaient faits de pierre grise et dans le jardin s’épanouissaient des fleurs de toutes les couleurs, donnant une touche de gaité dans cette succession de bâtisses identiques.

Laura sonna mais personne ne répondit dans un premier temps. Je lui proposais de partir et de repasser plus tard mais elle s’obstina et sonna une seconde fois.

-Allons Laura, elle doit dormir ou bien il n’y a personne tout simplement, tu perds ton temps et tu déranges tout le voisinage.

-Attends un peu, elle finira bien par ouvrir, elle est forcément là !

-Si jamais quelqu’un vient se plaindre pour tapage matinal, tu seras la seule responsable ; déclarai-je en haussant les épaules.

Alors qu’elle s’apprêtait à sonner une troisième fois, un bruit de verrou qu’on ouvre se fit entendre de l’autre côté et la porte s’ouvrit sur un grand homme chauve, l’air peu amical.

-J’espère que vous avez une bonne raison pour déranger les gens à une heure pareille ! S’exclama-t-il ronchon.

-Voilà, je m’appelle Laura, et voici Darksky, nous sommes des amis de Nagisa et…

Son visage s’assombrit soudainement lorsque Laura prononça son nom. Il regarda de tous les côtés puis nous fit signe d’entrer sans faire de bruit. Nous nous exécutâmes sans vraiment comprendre.

L’intérieur de la maison était vraiment très sombre. Une petite table dans la salle à manger recouverte d’une nappe grise semblait être le seul meuble se démarquant des murs par les fleurs posées dessus.

Le vieil homme prit une chaise, s’assit et alluma une cigarette.

-Cette petite me cause bien des soucis ; soupira-t-il d’un ton las.

-Vous parlez d’elle comme si elle n’était pas votre fille ; fit remarquer Laura.

-Elle ne l’est pas.

-Comment cela ? Nagisa n’est pas votre fille ? S’exclama-t-elle.

-Je suis son oncle, Fukuhara Ushio. Nagisa n’a plus de parent alors je m’occupe d’elle en attendant qu’elle puisse se débrouiller seule, je dois bien ça à mon frère ; dit-il tristement. Nagisa ne vous l’avait jamais dit ?

-Elle ne parle que très rarement d’elle-même ; déclarai-je.

-Oh, je pensais vraiment que vous saviez ; répondit-il l’air déçu. Mais si elle ne vous a rien dit sur elle, ce n’est pas à moi d’en parler…Nagisa doit être dans sa chambre, je vais lui dire que vous êtes venus, ça lui fera plaisir je pense.

Le vieil homme se leva et monta à l’étage en nous laissant seuls dans la pièce. Un silence pesant s’installa alors. Nous n’avions aucune idée de ce que Nagisa avait vécu et apprendre qu’elle avait perdu ses parents était un sacré choc. Nous pensions qu’elle avait échappé aux horreurs de la guerre contre le démon mais non. Miyako m’avait prévenu pourtant, mais je ne voulais pas y croire, je ne pouvais pas y croire. Comment penser que derrière un visage si joyeux chaque jour pouvait se cacher un passé aussi lourd ? Les apparences pouvaient se révéler bien trompeuses parfois…

L’oncle de Nagisa redescendit seul, l’air désolé.

-Il semblerait qu’elle dorme ou qu’elle me boude encore. Cela fait deux jours qu’elle ne sort plus de sa chambre… Quoiqu’il en soit, je ne sais pas quand elle ira mieux et quand elle pourra revenir. C’est pas de chance, vous qui avez fait tout ce chemin simplement pour la voir ; dit-il embêté.

-Ce n’est rien, nous repasserons un autre jour ; dit Laura.

Nous prîmes donc le chemin de l’école sans avoir eu plus d’information. Je voyais bien que Laura était frustrée mais nous ne pouvions rien y faire.

La journée se passa sans événement particulièrement passionnant et nous nous réunîmes tous le soir au club, sans Nagisa.

Miyako se chargea d’animer un peu en tentant de nous apprendre quelques stratégies, mais Alan ne cessait de sortir des anecdotes sur la résistance à chacun de ses mots, si bien qu’elle finit par abandonner et nous laissa nous débrouiller seuls, prétendant avoir du travail à faire.

Nos activités cessèrent donc bien plus tôt que d’habitude et Saya nous invita donc à l’accompagner au parc. Cependant, une fois arrivée, elle ne prit pas directement le chemin du stade mais s’arrêta au milieu de la route et nous fit face, l’air sérieux, les mains sur les hanches.

-Bon, vous deux, je sais que vous êtes allés voir Nagisa ce matin mais vous n’en avez parlé à personne ! Je peux savoir pourquoi ? Vous n’avez pas réussi à la voir c’est ça ?

-Oui et nous ; hésitai-je. Nous avons vu son oncle mais…

-Tu devrais venir avec nous la prochaine fois Saya ; m’interrompit Laura.

-Pourquoi cela ? Vous ne pouvez pas vous passer de moi c’est ça ?

-Non, mais plus elle verra qu’on est nombreux, plus on aura de chance de la faire sortir.

-Je veux bien moi, mais il faudrait m’expliquer un peu mieux de quoi il retourne, sinon, je risque de ne pas être très utile !

-Je pense qu’elle t’expliquera mieux que nous vu que nous n’avons pas tout compris non plus ; dis-je.

-Bien, et quand comptez vous retourner chez elle alors ?

-Euh…Nous n’y avons pas encore réfléchi ; avouai-je.

-Bon, que diriez vous de passer maintenant alors !

-Maintenant ? Deux fois en un seul jour, ça ne ressemble pas à du harcèlement ? Demanda Laura.

-Si, et alors ?

-Tu es vraiment sans gêne ; soupirai-je. Mais tu as peut-être raison après tout.

Saya afficha un grand sourire et nous repartîmes donc pour la maison de Nagisa. Nous fîmes exactement le même chemin que le matin et nous arrivâmes donc assez vite chez elle.

Alors que Saya allait sonner, la porte s’ouvrit et l’oncle de Nagisa apparut.

-Oh, c’est encore vous, je me doutais bien que vous repasseriez.

-Oui, est-ce que Nagisa a fait signe de vie ? Demanda Laura.

-Oui, elle est descendue prendre son déjeuner, j’allais sortir faire quelques courses, mais je vais la prévenir que vous êtes revenus pour elle. Suivez-moi.

Nous entrâmes à l’intérieur et le vieil homme nous conduisit jusqu’au salon d’où nous provenait un bruit de télévision. Il s’arrêta et appela notre amie qui ne répondit pas. Mais il ne faisait aucun doute qu’elle était présente dans la pièce, cachée par le grand fauteuil dans lequel elle était certainement assise. Son oncle soupira puis nous laissa tous les trois avec la télévision et Nagisa.

Personne n’osait prononcer un mot, même Saya se taisait pour une fois. La tension était palpable. Nous attendions que Nagisa parle la première pour s’expliquer. Laura, après deux minutes de silence en ayant assez d’attendre, prit la parole.

-C’est nous ; dit-elle d’une voix tendre. Nous sommes venus…

-Je sais très bien ce que vous êtes venus faire ici ; répondit une voix éraillée, mais je vais très bien, merci, vous pouvez repartir d’où vous venez.

-Allons Nagisa, tout le monde s’inquiète pour toi ! Continua Saya. Tu ne donnes plus aucun signe de vie, tu ne peux pas abandonner le club comme ça !

La télévision s’éteignit et j’entendis des bruits de pas. Un instant plus tard, Nagisa nous faisait face, mais elle était en tout point différente à d’habitude. Elle n’affichait plus ce sourire joyeux qu’elle arborait si souvent, son visage était blême et sans expression, ses yeux semblaient dénués de vie et ses joues étaient creuses. Ses cheveux, d’ordinaire si soignés, partaient dans tous les sens, comme si elle ne s’occupait plus d’elle-même. Saya poussa un petit cri de surprise en la voyant et Laura recula instinctivement.

L’ombre de la jeune fille nous regarda un par un, sans que son regard ne se rallume pour autant.

-Que t’arrive-t-il Nagisa ? Demandai-je prudemment.

-Il ne m’arrive rien, je suis simplement moi-même ; répondit-elle sans conviction.

-Qu’est-ce que tu racontes ? Tu n’es pas comme ça Nagisa ; reprit Laura.

-Que connaissez-vous de moi ? Pourquoi la Nagisa que vous connaissez serait la vraie Nagisa ? Je suis certaine que vous ne saviez même pas que je vivais chez mon oncle avant de venir ici.

-Parce que tu ne nous l’as jamais dit ! Protesta Saya.

-Parce que cela ne regarde que moi, et de toute façon, qui s’intéresserait à ce qu’une minable comme moi a vécu ?

-Arrête de délirer Nagisa, si tu as des problèmes, tu peux nous en parler, nous sommes tes amis oui ou non ? S’exclama Laura.

-Vous voulez vraiment le savoir ? Vous pensez pouvoir me regarder encore de la même façon si je vous dit toute la vérité ?

J’acquiesçais fermement, et mes deux amies firent de même.

-Je parie tout ce que vous voulez que vous ne pourrez pas tenir cette promesse, mais soit, vous allez enfin connaître Fukuhara Nagisa telle qu’elle est vraiment : une bonne à rien…




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

mbg71
Membre
Messages : 8688


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [05/05/2015] à 18:03

bon sa demarre fort et sa retombe comme un soufflé



Spoiler :


Spoiler :

Spoiler :

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [05/05/2015] à 18:11

ah, je suis pas sûr d'avoir compris la comparaison avec le soufflé vu que j'aime pas trop ça, j'en prends jamais x)




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [05/05/2015] à 22:45

en prime, cadeau de dai




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [14/05/2015] à 21:25

chapitre 14: fin

-Ne parle pas de toi comme ça Nagisa, tu sais faire énormément de choses ! Répliqua Laura. Tu as récréé le club de duel, ce que peu de gens auraient eu le courage de faire !

-Si Miyako n’avait pas été là, jamais ce club n’aurait pu renaitre… Je ne suis qu’un fardeau partout où je vais, pour mon oncle, pour le club de duel, pour mes parents…

-Tu…

-C’est assez Laura, tant que vous ne connaitrez pas la vérité, vous ne pourrez pas me juger telle que je suis.

Nagisa prit une grande inspiration, puis, après nous avoir regardé droit dans les yeux, commença son récit.

« Je n’ai pas toujours vécu dans cette ville avec mon oncle. Autrefois, j’habitais dans un petit village de campagne avec mes parents et mon frère. Nous avions une vie tranquille. Ce n’était peut-être pas drôle tous les jours, mais je savais encore qui j’étais à cette époque : une simple collégienne s’apprêtant à entrer au lycée. Mais voilà, la guerre a éclaté. Notre village a été rayé de la carte par les serviteurs du démon. Nous nous en sommes sortis par la force du destin, mais nous n’avions plus de toit, plus d’ami, et nous sommes donc partis. Mon père savait que son frère l’accueillerait volontiers et nous avons pris les routes avec un vieil homme du village.

Cependant, ces monstres ne nous laissaient pas de répit. Ils nous poursuivaient sans relâche. Nous ne pouvions pas prendre le risque de nous arrêter en ville pour demander de l’aide ou même rester plus de deux jours à un même endroit sous peine d’être découverts. »

Laura tressaillit. Je comprenais ce qu’elle pouvait ressentir, elle avait vécu exactement la même chose avant d’être au service de Shadow et de pourchasser elle-même ses ennemis. Peut-être que Nagisa faisait partie de ces personnes…

« Ce fut un voyage long et pénible, sans même voir une seule fois le soleil, il n’y avait que l’obscurité qui nous encerclait. Mon père fut le premier à disparaître en essayant de me protéger, puis vint le tour de ma mère qui tentait de regagner les villes. Mon frère y passa également. Nous n’étions plus que deux, le vieil homme et moi lorsque nous sommes arrivés dans cette ville. »

Nous nous attendions à ce que Nagisa continue son récit, mais elle s’arrêta là et nous dévisagea, observant nos réactions, toujours sans exprimer quoique ce soit.

Laura fut la première à oser prendre la parole.

-Nagisa…Tu dis cela avec tant de détachement…

-Cela fait bien longtemps que j’ai arrêté de pleurer la disparition, cela ne les ramènera pas.

-Je le sais bien, mais comment peux-tu en parler comme si de rien n’était ! C’était ta famille, tu n’as même pas un pincement au cœur en pensant à eux ? En pensant que tu ne les reverras jamais ?

-Je n’ai pas eu le droit de les regretter si je voulais survivre. Je devais avancer, quoiqu’il m’en coutât.

Laura écarquilla les yeux.

-Voilà donc la vraie Nagisa, celle qui a laissé ses proches mourir pour elle, celle qui ne les a jamais remercié d’avoir pu rester en vie grâce au eux, celle qui a perdu jusqu’à son vrai sourire pendant la guerre, celle qui aujourd’hui n’est plus qu’une coquille vide, un corps sans âme, sans beauté, sans émotion. Je ne suis que l’ombre de celle que j’étais autrefois.

Laura l’attrapa par le col de sa chemise et la souleva de quelques centimètres, le regard comme fou.

-Non Nagisa, tu n’as pas le droit de dire cela ! Pas après tout ce que les autres ont donné pour toi ! Tu dis que ta vie n’a plus de sens ? Regarde simplement autour de toi ! Si tu n’étais qu’une ombre parmi d’autres, que ferions-nous ici ?

-Laura, calme toi, je pense qu’elle a ses raisons et que…

-Non Saya, je ne laisserai pas Nagisa se dénigrer ainsi ! Pourquoi penses-tu que tu es encore en vie aujourd’hui ? Tes parents se seraient-ils sacrifiés pour une ombre, seraient-ils morts pour rien ? Tu as le devoir de leur faire honneur, pour que tout ce qu’ils ont fait ne soit pas vain ! Tu n’as pas le droit de salir leur mémoire comme ça, Nagisa !

-Penses-tu être la mieux placée pour me dire ce que je dois faire Laura ? Combien de fois as-tu pensé à ta famille durant ton périple ? Une fois ? Peut-être deux ?

-Co…Comment sais-tu cela ? S’étrangla Laura en lâchant Nagisa et en reculant d’un pas, les yeux ronds.

-Tu dis que je salis la mémoire de mes parents, mais toi Laura, tu ne vaut pas mieux que moi. Nous sommes tous les mêmes depuis la guerre.

Laura serra le poing. Je crus vraiment qu’elle allait exploser et laisser libre cours à son pouvoir, mais au lieu de ça, elle tourna simplement les talons et partit sans dire un mot de plus.

-Tu n’étais pas obligée d’aller aussi loin Nagisa ! Protesta Saya. Nous ne voulons que t’aider !

-Il est inutile de vouloir me sauver, tout est déjà terminé pour moi. Dites à Miyako de prendre ma place, je ne reviendrai plus. C’est maintenant à elle de voir si le club doit mourir avec ma disparition ou non. Ceci est un adieu.

-Très bien, débrouille-toi toute seule si tu ne veux pas de notre aide ! Mais ne viens pas pleurer lorsque tu auras besoin de nous ! Darksky, on y va.

Saya m’agrippa par la manche et me tira à l’extérieur. Je me retournai une dernière fois et je croisai le regard de Nagisa, toujours aussi inexpressif puis elle disparut à l’étage. Une fois sur le pas de la porte, je vis Laura assise sur le bord du trottoir, la tête dans les bras.

-Darksky, tu le penses aussi, que je ne fais pas honneur à mes parents ? Que je salis leur mémoire ?

-Laura, ce n’est pas la question ; répondis-je doucement. Ton père ne t’a pas vraiment laissé le choix et tu as su l’arrêter au bon moment.

-Oui, mais je l’ai renié ensuite et depuis que je sais qu’il est vivant, je ne sais même plus quoi faire…Pourquoi ne vient-il pas me voir ? Pourquoi ne suis-je pas heureuse ?

-Tu sais, il y a une grande différence entre Nagisa et toi : tu sais encore distinguer passé et présent, là où Nagisa ne peut plus faire la distinction, où moments heureux et malheureux se mélangent dans son esprit.

-Excusez-moi, avez-vous parlé de Nagisa ?

Nous tournâmes la tête vers la personne qui venait de dire cela et nous nous retrouvâmes face à face avec un vieil homme, rabougri, moustachu, chauve, portant un grand chapeau noir et une canne à la main.

-Oui, vous la connaissez monsieur ? Demanda Saya.

-Un peu que je la connais ! Nous avons traversé monts et marées ensemble, avec ses parents ! Vous êtes ses amis ?

-Oui, nous sommes dans le même club de duel qu’elle ; répondis-je. Je suis Darksky, et voilà Laura et Saya.

-Oh, elle a finalement eu le courage de se lancer, c’est bien, elle va s’ouvrir un petit peu j’espère. Elle en parlait souvent mais je ne pensais pas qu’elle aurait le courage de commencer. Vous savez, elle est comme une fleur fanée par le gel, elle a juste besoin d’un peu de soleil pour s’épanouir à nouveau.

-Je crois qu’elle vient de rejeter ce soleil justement ; marmonna Saya.

-Que voulez-vous dire ?

-Elle vient de nous lancer qu’elle abandonnait le club de duel et qu’il ne tenait qu’à nous de le faire survivre après elle et…

Le vieil homme se raidit subitement et lâcha sa canne.

-Oh non, par pitié, pas encore…murmura-t-il.

-Il y a un problème monsieur ? Demanda Laura.

-Nagisa est en grand danger !

Sans attendre une seconde de plus, le vieil homme se précipita à l’intérieur de la maison et commença à appeler notre amie de toutes ses forces mais personne ne lui répondit. Nous entrâmes à sa suite et nous vîmes sont regard paniqué qui scrutait chaque recoin de la maison.

-Où est-elle bon sang ; cracha-t-il.

-Je crois qu’elle est montée dans sa chambre mais…

-Dans sa chambre ? S’exclama-t-il presque sans voix.

Les yeux de l’homme sortaient de ses orbites et il était livide. De la sueur perlait sur son visage, comme s’il avait réellement peur de quelque chose.

Il se précipita à l’étage, montant les escaliers quatre par quatre et nous à sa suite. La chambre de Nagisa se trouvait juste devant les escaliers et la porte semblait fermée à clé. Le vieil homme tambourinait sur cette dernière en criant le nom de notre amie.

-Vous allez finir par briser la porte si vous continuez ; hasarda Saya.

-C’est mon but ; répliqua-t-il en tremblant et en frappant de plus belle.

-Mais que se passe-t-il à la fin ? Finis-je par demander en prenant l’homme par l’épaule.

-Nagisa a dit que le club disparaitrait avec elle d’après vous, vous ne comprenez vraiment pas ce que cela signifie ? Rétorqua-t-il presque à bout de souffle.

Je réalisai tout à coup pourquoi l’homme semblait si effrayé et je me mis à trembler à mon tour. J’espérai sincèrement me tromper mais Saya et Laura étaient devenues blanches à leur tour. Comment n’avions-nous pas compris cela plus tôt ? L’attitude étrange de Nagisa, son discours sans vie et son message caché, tout était pourtant si clair !

La porte céda finalement sous les coups du vieil homme et il se précipita à l’intérieur sans perdre une seconde.

Ce que je vis me sidéra, Nagisa était assise sur son lit, une paire de ciseaux à la main, dirigée vers son avant bras posé sur sa table de chevet, des larmes aux yeux.

Sans même qu’elle n’ait eu le temps de réagir à notre arrivée, Laura se jeta sur elle avec un bond surhumain et la plaqua sur son lit de telle façon à ce qu’elle ne puisse rien faire.

-Lau…Laura ? Darksky, Saya ? Mais…que faites-vous ici ? Je pensais que vous ne vouliez plus entendre parler de moi ! Alors que faites-vous encore chez moi ? S’exclama Nagisa déboussolée.

-Mais es-tu devenue complètement folle ?! S’écria Laura en lui arrachant les ciseaux qui tombèrent au sol en se plantant dans le parquet. Te suicider, voilà comment tu remercies tes parents ?

-Tais-toi Laura, ma vie m’appartient, si je veux y mettre fin, c’est mon droit le plus légitime !

-Non, personne n’a droit de vie et de mort, pas même sur soi-même et encore moins quand d’autres ont disparu pour préserver cette vie !

-Mon âme est déjà morte durant la guerre, je ne fais que terminer le travail ! Mes parents ont cru me sauver, mais il était déjà trop tard !

-Non, tu ne fais que fuir la réalité Nagisa, cela ne résoudra rien !

Nagisa arrêta soudainement de se débattre et de nouvelles larmes virent mouiller son visage.

-Fuir…tu as tout compris Laura, je ne fais que fuir depuis des années car c’est la seule solution. En fuyant ce monde, je mettrai fin à des souffrances plus grandes encore. Toute ma vie j’ai fui ce qui me dérangeait par peur de l’affronter…Cet acte devait être la dernière de mes fuites…

-Tout cela est ridicule Nagisa, on ne résout pas un problème en s’enfuyant. En mettant fin à ta vie, tu penses que tu mettras fin à tes souffrances, mais tu en causeras à d’autres…

-Qui souffrirait de ma mort ? Je n’ai plus personne…

-Et le club de duel, Darksky, Miyako, Saya et moi ? Et ton oncle ? Et ce type là-bas ?

-Je vous ai déjà causé assez de soucis, ma disparition ne fera que vous libérer de vos tourments…

-Tu te trompes, si tu venais à disparaître ainsi, alors à quoi aurait servi notre rencontre ? Pourquoi tes parents se seraient-ils sacrifiés ? Pourquoi aurais-tu vécu ?

-Je ne peux décidément rien faire sans que quelqu’un ne souffre ; dit Nagisa avec un sourire triste. Partout où je vais, je sème malheur et désolation…

Le vieil homme s’avança alors et le visage de la jeune fille se tourna vers lui, surpris.

-Vous…vous êtes revenus ? Déclara-t-elle d’une voix à peine audible.

-Tu sais Nagisa, avant de mourir, ton père m’a dit quelque chose, et je crois qu’il est temps que tu l’entendes.

-Qu’a-t-il bien pu dire ?…

-« Ne regrette pas ce qui est arrivé. Je n’aurais pu espérer une plus belle mort que celle-ci. Je sais que grâce à moi, tu vivras et c’est tout ce qui m’importe. Tu es notre trésor Nagisa. Toi et ton frère, vous êtes ce qu’il y a de plus précieux à nos yeux. Tant que vous vivrez, notre mémoire vivra avec vous et vous accompagnera, alors je fais le vœu que vous sortirez vivant de cette épreuve pour que notre mémoire vive encore longtemps avec vous. », Voilà les derniers mots de ton père. Il m’avait fait promettre de ne te les rapporter que longtemps après notre périple, pour ne pas que tu culpabilises, car il savait que tu t’en voudrais, c’est pourquoi j’ai attendu, mais peut-être un peu trop longtemps malheureusement…

-Mon…mon père a vraiment dit cela ?

-Evidemment, je ne l’ai pas inventé, tu sais que ce n’est pas mon genre.

-Un trésor, moi ? Il pensait vraiment cela…

-Nagisa, comment veux-tu qu’il pense autre chose ? Continua le vieil homme. S’il ne t’aimait pas, pourquoi t’aurait-il sauvée ? Pourquoi aurait-il même pris la peine de se mettre en danger en vous emmenant avec lui alors qu’il aurait pu se sauver seul ? Simplement parce qu’il t’aimait plus que tout, toi, ton frère et ta mère. Il t’a donné la vie et il a tout fait pour la préserver, ne gâche pas tout maintenant Nagisa !

-Vous…vous tenez vraiment à moi, même en sachant le fardeau que j’ai été pour tout le monde ? Dit Nagisa entre deux sanglots.

-Evidemment, tu es la présidente du club de duel, sans toi, nous n’aurions jamais pu rencontrer Miyako et vivre autant de choses; déclara Laura en relâchant son emprise.

-Et puis, même si parfois tu es un peu casse-pieds à être toujours en retard, tu restes une amie précieuse ; compléta Saya. Je suis sûre que Miyako te dirait la même chose…ou pas d’ailleurs la connaissant, mais tu comprends l’idée je pense.

-Nagisa, sache que ce début d’année en ta compagnie a été l’une des meilleures choses qui me soit arrivé depuis bien longtemps ; terminai-je.

Laura tendit une main chaleureuse à Nagisa pour l’aider à se relever. Elle nous regarda tous un par un, un peu inquiète, mais sur nos visages, il n’y avait que des sourires bienveillants et de l’amitié. Après quelques hésitations, elle finit par l’attraper et se relever, avec un timide sourire.

-Aujourd’hui est un nouveau départ pour toi Nagisa ! S’exclama Laura. Il est temps de vivre ta vie comme tu le souhaites !

-Mais avant cela, que dirais-tu d’aller rendre visite à ta famille ? Proposa l’homme.

-Je…Je peux vraiment ? Suis-je digne d’aller les revoir une dernière fois ? Demanda-t-elle peu assurée.

-Pourquoi donc une dernière fois ? Rien ne t’empêche d’y aller à présent à ce que je sache.

Nagisa acquiesça joyeusement, retrouvant son sourire avec lequel nous l’avions toujours connue, le sourire de la véritable Nagisa, un sourire rayonnant comme le soleil pouvant faire fleurir n’importe quelle fleur, aussi fanée soit-elle.




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

mbg71
Membre
Messages : 8688


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [15/05/2015] à 10:31

😯 😯 la vache



Spoiler :


Spoiler :

Spoiler :

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [15/05/2015] à 14:28

Ah c'est si choquant que ça qu'elle ait voulu faire ça? XD




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

heart earth
Modérateur
Messages : 10450


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [16/05/2015] à 18:18

comme j'ai rien foutu la semaine dernière, deux chapitres pour le prix d'un cette semaine^^

Nagisa : Au loin se trouve l’espoir


Prologue


Je contemple le plafond craquelé de ma chambre, repensant aux événements récents. Je n’aurais jamais pensé que Miyako finisse par accepter ainsi son passé. Je la pensais rigide comme l’acier, dotée d’une volonté inébranlable, mais à force de fuir son passé, elle avait finit par se blesser chaque fois qu’il la rattrapait.

Et moi alors ? N’avais-je pas fait la même chose durant ces trois semaines de désastre ? N’avais-je pas fait même pire, fuyant le présent ? Je refusais de voir la réalité telle qu’elle était, si bien que je m’étais enfermée dans une utopie, une illusion, mais lorsqu’elle s’est brisée, j’en ai ressenti l’onde de choc comme une déferlante, emportant tout avec elle, mes espoirs, mes rêves, ma maison et même mes proches…Aurais-je du rester ? Aurais-je du combattre avec eux plutôt que de m’enfuir et sauver ma peau ? Pourquoi avais-je survécu et eux non ? Pourquoi avais-je eu ce droit, moi qui n’étais qu’un fardeau ?

J’étais faible, je n’ai rien pu faire durant la guerre. Je n’ai cessé de me reposer sur mes proches, mes amis et même sur des inconnus. Tous ces gens m’ayant sauvé la vie, sont-ils eux-mêmes encore vivants aujourd’hui ?

Je sais bien que beaucoup ne sont plus de ce monde, ayant donné leur vie pour un monde meilleur, mais pour d’autres, le mystère reste entier, et cela, je ne peux le supporter. Rester dans l’ignorance sans jamais pouvoir découvrir la vérité, voilà un bien cruel supplice pour me punir d’être rester sur cette terre.

Mais il faut dire qu’avant toute cette histoire, je n’étais qu’une fille normale, bien qu’un peu faible, vivant dans un petit village comportant à peine cent habitants et perdu en pleine campagne. J’avais une vie tranquille, mes parents étaient boulangers, mon frère, Tomoya, venait à peine de finir ses études, depuis moins d’un an, et s’apprêtait à partir vers la ville. Quant à moi, j’étais en troisième, me préparant à passer mon brevet à la fin de l’année.

A l’école, je n’avais que peu de vrais amis. La plupart de ceux que je connaissais étaient déjà parti vers la ville en vue d’obtenir un bon lycée. Mais mes parents étaient trop attachés à notre village pour le quitter. Le résultat est que je passais la plupart de mon temps libre à flâner à travers champs, discuter avec les habitants ou simplement m’asseoir sur la place du village et profiter du soleil.

Mais cette routine fut brisée le jour où ce même soleil se coucha pour ne plus se lever…


Chapitre 1 : Crépuscule


Je fus réveillée par un bruit de moteur très désagréable. J’entrouvris un œil, puis l’autre avant de me souvenir que je m’étais endormie sur l’un des bancs du seul parc du village. Il faut dire qu’il faisait si beau ce jour là que je n’avais pas pu résister au sommeil, d’autant plus que l’endroit était très agréable à la fin du printemps. C’est pourquoi, être dérangée dans un moment comme celui là n’était que très peu appréciable.

Je fis donc les gros yeux à mon frère qui se tenait devant moi sur sa moto mais il n’eut pas l’air de se sentir coupable le moins du monde.

-Nagisa, il se fait tard, ce n’est pas prudent de trainer dans les rues à cette heure là.

-Je te signale que nous sommes dans un village de cent personnes, des vieux pour la plupart, et nous connaissons tout le monde, donc je ne vois pas en quoi ça serait dangereux Tomoya.

-Ne viens surtout pas te plaindre le jour où un fou passera dans le coin ; dit-il en me lançant un casque.

Je l’attrapai maladroitement tout en continuant à dévisager mon frère comme s’il était une bête étrange. Il n’avait pas du tout la même conception de la vie que moi. Il prenait toujours tout au premier degré, s’inquiétait de tout, allant parfois même jusqu’à prévoir des plans C au cas où son plan B ne marcherait pas. Mais moi je préférai largement prendre la vie comme elle se présentait. Je n’aimais pas ressentir la pression sur mes épaules, je voulais simplement vivre la vie la plus tranquille possible dans ce village.

Je me levai et lui rendis son casque en soupirant.

-Tu sais que la maison est à peine à cinq minutes d’ici ? Je ne sais pas pour toi, mais je vais profiter des derniers rayons du jour, on se retrouve ce soir.

Avant qu’il n’ait eu le temps de protester, j’étais déjà partie. Pourquoi toujours vouloir faire les choses aussi vite ? Mon père et ma mère étaient pareils au passage, toujours à vouloir que les choses tournent le plus rapidement possible. Le matin, lever à six heures pour préparer un maximum de pain puis dans la journée, durant les heures creuses, faire les courses, le ménage, la cuisine pour le soir, tout cela dans un laps de temps très réduit.

Je remontai la grande rue, observant les commerces s’apprêtant à fermer, saluant les voisins et écoutant le calme. J’étais bien heureuse de vivre ici et non dans une grande ville comme l’avaient décidé la plupart de mes amis. Ils aimaient peut-être bien le bruit, la pollution et l’anonymat, mais je préférais largement ma vie actuelle et je ne l’aurais échangé contre rien au monde.

J’arrivai devant la porte de chez moi après une trop courte ballade et je vis la moto de Tomoya déjà garée devant. Pourquoi me disait-il d’être prudente alors que lui même laissait son véhicule sans protection ?

En entrant, je me heurtai à un client – notre maison se trouvait au dessus de la boulangerie – que je n’appréciais pas particulièrement. C’était un vieil homme grincheux aux cheveux blancs comme neige, portant presque toujours un grand manteau noir, hiver comme été, et un chapeau qu’il n’enlevait jamais. Chaque fois qu’il venait, il proférait des menaces concernant la fin du monde et de notre société. Mes parents l’écoutaient pour lui faire plaisir, mais il nous faisait doucement rire, Tomoya et moi. Nous l’avions même surnommé le « vieux schnoque » comme nous ne connaissions même pas son nom.

Ce type était un mystère pour le village. Personne ne se souvenait de quand il était arrivé ni même ne savait s’il y était né, mais tout le monde le connaissait depuis toujours.

-Vous allez voir, très bientôt le voile des ténèbres recouvrira ce monde, le seigneur des ténèbres ne fera qu’une bouchée de vous et vous verrez à quel point ce en quoi vous croyiez, l’argent, la gloire et l’honneur, était futile ! Lançait-il de sa voix de crécelle.

-Monsieur, n’être vous pas un peu pessimiste ? L’interrogea ma mère faisant semblant de s’intéresser encore à ses propos. Je veux dire, pourquoi ne pourrions nous pas faire face à une menace imminente ?

-Ah, vous pensez que vos armes si évoluées pourront combattre le démon ? Vous vous mettez le doigt dans l’œil ma p’tite dame ! Je peux vous assurez que…

-Excusez-moi, mais nous allons fermer ; l’interrompit mon père qui venait d’arriver.

-Ne venez pas vous plaindre lorsque vous n’aurez plus rien d’autre que vos yeux pour pleurer ! S’exclama-t-il avant de disparaître au coin de la rue.

Une fois que nous fûmes sûrs qu’ils ne pouvaient plus nous entendre, nous éclatâmes de rire. C’était la même chose à chaque fois, mieux valait en rire qu’en pleurer, au moins cela égayait nos journées.

Tomoya arriva quelques secondes plus tard, l’air de se demander pourquoi nous étions si joyeux avant de comprendre et il soupira en se prenant la tête dans les mains.

-Il n’a pas bientôt fini lui ? Dit-il d’un ton las.

-Je pense qu’il n’arrêtera jamais tant que sa fameuse catastrophe ne se sera pas produite ; répondit mon père tout en continuant à rire.

-J’en viendrai presque à souhaiter que cela arrive, au moins il ne nous embêtera plus avec ses histoires ; continuai-je tout aussi joyeuse.

Je ne pouvais pas le savoir à l’époque la portée de mes paroles. Il faut toujours se méfier de ce que l’on souhaite, car les vœux se réalisent plus souvent qu’on ne pourrait le penser…


Quelques jours plus tard à peine, nous vîmes à la télévision un reportage très spécial, montrant la capitale assiégée pas d’étranges hommes portant des capes rouges. Il n’y avait personne dans les rues, les bars étaient fermés, de même que les grands magasins. Paris était vraiment devenue une ville fantôme. On pouvait même ressentir la peur des habitants, la tension était palpable jusqu’ici.

Je regardai par la fenêtre. Dans notre village également il n’y avait personne. La soirée était bien plus sombre que d’habitude, bien plus froide, bien plus inquiétante. On n’entendait même pas les hurlements des chiens ni les feulements des chats sauvages. C’était comme si toute vie s’était éteinte.

Soudain, les plombs sautèrent et nous nous retrouvâmes dans le noir le plus total.

-Encore une panne d’électricité, le maire va m’entendre, c’est moi qui vous le dit ; râla mon père en sortant une lampe torche d’un placard et tenta de rétablir le courant par lui-même, sans succès. Il avait beau actionner tous les boutons, il ne se produisait même pas une étincelle. Cela eut pour effet de le mettre d’assez mauvaise humeur.

-Des incompétents je vous dis, je sens que le maire va avoir beaucoup à faire ce soir !

Il ouvrit la porte avec violence mais recula tout aussi vite lorsqu’il vit que quelqu’un se trouvait sur le seuil.

Il éclaira le visage de l’étrange personne, s’apprêtant à la faire partir à grand coup de pied au derrière mais failli tomber à la renverse en voyant de qui il s’agissait.

-Vous ? S’exclama mon frère. Si vous voulez savoir, non, nous ne sommes pas responsables de la panne d’électricité !

Ma mère, plus diplomate, et voyant le visage refrogné de l’homme, s’avança à son tour.

-Bonsoir monsieur, pouvons nous faire quelque chose pour vous ?

-P’être bien que oui, p’être bien que non. Si vous voulez râler contre le gouvernement, c’est inutile, la source est ailleurs ; déclara-t-il.

-C’est à dire ? Demanda mon père commençant à perdre patience.

-Le démon, le démon est la source, je vous avais dit que rien ne pouvait l’arrêter et que…

Mon père ne lui laissa pas le temps de terminer et, le poussant, se précipita dans les rues à l’assaut de la mairie.

Le vieil homme le regarda avec un regard de pitié.

-Il ne sait pas ce qu’il fait. Je reviendrai vous voir une autre fois ; termina-t-il avant de tourner le dos.

Ce type faisait vraiment froid dans le dos, surtout en pleine nuit, sans lumière et dans un village perdu au milieu de nulle part. Mais, étrangement, cette fois-ci, j’avais senti comme une vérité dans ses propos, comme si ce n’était pas simplement de la folie pure ou une vieille superstition.

Cependant, mes doutes s’évanouirent lorsque le courant revint quelques heures plus tard après une manifestation générale des habitants devant la mairie.

Les semaines passèrent, nous n’eûmes plus de nouvelle du vieux, il ne venait même plus acheter son pain et personne ne l’avait revu depuis la panne de courant. La rumeur disait même qu’il avait quitté le village pour de bon.

En temps normal, sa disparition ne m’aurait pas inquiétée plus que cela, mais je ne pouvais m’empêcher de repenser à cet étrange soir. Il semblait être le seul sachant vraiment ce qu’il s’était passé, même le maire ne comprenait pas ce qui avait pu causer cette panne de courant. Je n’arrivais plus à dormir sur mes deux oreilles depuis cet incident. Je savais qu’il se tramait quelque chose dans l’ombre, quelque chose de maléfique, dangereux, capable de changer ma vie à tout jamais, mais je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher.

Mes parents et mon frère agissaient comme d’habitude, mais j’étais persuadée qu’eux aussi sentaient la déferlante arriver.

Les jours continuèrent à s’écouler sans que rien ne se passe et la coupe du monde de duel commença. Je n’avais jamais été passionnée par ce jeu contrairement à ma famille, si bien que je dus suivre avec eux l’avancée du tournoi. Au bout du troisième duel, je fus moi même surprise de m’intéresser au dénouement. Tous les participants étaient forts, presque même effrayant pour certains comme cette fille portant une cape noire, écrasant tous ses adversaires sans même un sourire, ou bien le leader de l’équipe d’Héliopolis, un certains Hélios habillé comme pour un carnaval.

Enfin vinrent les demi-finale, opposant l’équipe Anglaise à la fameuse équipe d’Héliopolis. Sayer venait de se faire écraser par la fille en noire et les deux capitaines allaient maintenant s’affronter.

Les échanges de coups étaient violents, aucun des deux ne voulait céder du terrain à l’autre. Puis vint enfin le moment où les deux adversaires étaient acculés au bord du gouffre. D’un côté, un immense dragon noir comme la nuit, et de l’autre, un serpent plus grand encore, comme les basilics des légendes. Les deux créatures semblaient si réelles que je vis certaines personnes du public paniquer et tenter de s’enfuir.

Les monstres passèrent à l’attaque et notre écran devint si éblouissant que nous ne pouvions plus regardez. Lorsque nous ouvrîmes les yeux à nouveau, la télévision était devenue noire et l’électricité venait encore de sauter. Mon père jura et repartit une nouvelle fois à la mairie pour protester. Mais cette fois-ci, la lumière ne revint pas. Le maire n’y était pour rien, tout avait sauté y compris à la mairie. Plus les heures passaient, plus le mécontentement grandissait et ce fut rapidement le chaos dans le village.

Moins d’une semaine après, il ne restait presque plus personne dans le village. Tout le monde était parti vers la ville en attendant que la panne soit résolue. Il ne restait plus que nous, le maire ainsi que quelques habitants ne possédant pas de voiture, blessées ou ne voulant tout simplement pas partir. Cependant, je compris, trop tard, que nous aurions du nous enfuir bien plus tôt…

C’était une journée ordinaire, sans électricité. Le soleil de midi brillait fort et j’avais trouvé refuge à l’ombre d’un arbre avec mon frère. Ma mère préparait le pain à l’ancienne avec un feu de bois de fortune tandis que mon père était avec le maire, essayant de trouver une solution quand soudain

Soudainement, l’obscurité se fit. Je levai la tête au ciel, contente d’avoir un peu d’ombre mais je fus refroidie très rapidement. Au dessus de nous planait une ombre inquiétante, sans forme réelle. C’était tout sauf un nuage d’orage et je commençai à paniquer. Je le savais ! Elle était là, la menace que je redoutais depuis ce jour…

Je pris mon frère par le bras malgré ses protestations et je me précipitai vers la maison. En passant sur la place publique, je vis tout le monde rassemblé et observant le ciel avec la même appréhension que moi. Je remarquai ma mère et mon père dans un coin et nous nous précipitâmes pour les rejoindre.

-Papa, Maman, qu’est-ce qu’il se passe ici ? Demanda mon frère peu rassuré.

-Je suis sûr que ce n’est rien les enfants, restez simplement avec nous et tout ira bien ; affirma mon père tout en tremblant, ce qui ne me rassurait pas le moins du monde.

L’ombre sinistre dans le ciel descendit lentement et prit forme. Des ailes sortirent de son corps de brume, puis deux pattes griffues, un coup et deux yeux rouges comme le sang. Le monstre devait bien mesurer plus de cinq mètres de long et nous dominait tous.

-Je suis Gariatron, Démon originel des ténèbres, le voile qui va bientôt recouvrir votre misérable planète ; déclara l’ombre sinistre d’une voix plus grave que tout ce que j’avais pu entendre jusque là. Livrez moi le Phoenix immortel immédiatement ou vous subirez les foudres de ma colère !

Le Phoenix immortel ? Que voulait-il dire ? Les Phoenix n’existent pas d’un et de deux, même s’ils existaient, comment pourrait-il y en avoir un dans le village ?

Evidemment, personne ne répondit, tout le monde était bien trop effrayé pour oser demander ce que la créature voulait.

-Très bien, si vous ne me le donnez pas, je viendrai le prendre de force !

Un rugissement retentit et, sans aucune autre forme de procès, des boules de feu grosses comme des immeubles tombèrent du ciel. La panique s’empara des esprits et tous essayèrent de sauver leur peau. Mon père, dans la précipitation, nous entraina à sa suite vers la maison.

Mais, alors que nous avions presque atteint notre objectif, je reçus un éclat de pierre droit dans la jambe et je m’écroulai au sol.

-Nagisa ! Hurla mon père en s’arrêtant puis faisant demi-tour.

Je sentis le sol trembler sous moi et je levai la tête. Je fus pétrifiée instantanément. Une boule de feu fonçait droit sur moi, et sur mon père qui venait à ma rescousse.

-Va-t-en Papa ! Criai-je de toutes mes forces.

Il regarda à son tour vers le ciel et il accéléra le pas avant de m’attraper et de m’envelopper pour me protéger dans un effort désespéré.

C’était la fin, je sentais la chaleur insoutenable jusqu’ici. Aucun d’entre nous ne pouvait survivre à ça…




http://forum.duelingnetwork.com/index.php?/topic/157103-the-wrap-up-red-lust-circuit-series-miami-edition/#entry2134192
le bon temps…

mbg71
Membre
Messages : 8688


haut haut de page
[Fic] L'Ascension des Démons posté le [16/05/2015] à 18:27

encore du clannad pour les nom bien joué



Spoiler :


Spoiler :

Spoiler :

Pages : 1 2 ... 26 27 28 ... 45 46